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Revue de presse - Page 20

  • L'actualité des socialistes du 1er au 31 août

    LE TRAVAIL

     
    Retours sur le futur (5/5). Des auteurs ont tenté d’anticiper la société à venir. En 1997, Jeremy Rifkin théorisait ce qui allait inspirer la gauche française lors de nombreux débats politiques : « La fin du travail ».
    Michel Rocard ne s’y était pas trompé : ce livre est « effrayant ». Dans la préface de l’édition française, il écrit qu’il est sidéré par l’ampleur du défi lancé par l’auteur : La Fin du travail (Jeremy Rifkin, La Découverte, 1997. Publication originale : The End of Work, 1995). Depuis plus de cinq mille ans, l’homme courbe l’échine sous le poids de ses obligations, et voilà que Jeremy Rifkin, spécialiste de prospective, annonce sa libération.
     

    Une étude du ministère du Travail dénonce les dangers du travail ubérisé et enjoint au gouvernement d’agir. Sans attendre, des citoyens proposent des pratiques plus humaines que celles des grandes plateformes.

    Voyager grâce à un service de chauffeurs qui reverse une partie de ses gains à une association ou se faire livrer à manger par un coursier à vélo salarié d’une société coopérative seront bientôt possible. C’est ce qu’ont imaginé Jérémie Girault et Kevin Poperl, respectivement fondateurs de Rox et Coopcycle, deux initiatives citoyennes et solidaires, parmi d’autres, de plus en plus nombreuses, contre les grandes plateformes privées comme Uber ou Deliveroo.

    LE CHOMAGE
     

    Avec une nouvelle baisse de 0,1 point au deuxième trimestre, le chômage revient au même niveau qu’à la veille de l’élection de François Hollande.

    Le taux de chômage poursuit sa décrue. Avec 0,1 point de baisse au deuxième trimestre, il s’établit désormais à 9,2 % de la population active en métropole et à 9,5 % avec l’outre-mer, selon des chiffres provisoires de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) publiés jeudi 17 août. Cette légère baisse permet à l’indicateur sur la France entière de retrouver son niveau de début 2012, avant l’élection de François Hollande.
     
    LES INEGALITES
     

    Où va le paysage social français ? L’Insee vient de livrer des données inédites pour la période 2003-2016 doublement intéressantes : elles portent sur l’ensemble de la population et permettent de mesurer l’évolution de la structure sociale depuis le début des années 2000 de façon détaillée. Ce qui permet de dresser des scénarios d’évolution.

    Premier intérêt de ces données, elles portent sur l’ensemble de la population de 15 ans et plus, non uniquement sur ceux qui ont un emploi comme c’est le cas le plus souvent : elles intègrent notamment les chômeurs et les retraités en fonction de leur dernier emploi occupé.

    Centre d'Observation de la Société - Tel père, tel fils ? L’inégalité des chances reste élevée

    Les enfants sont-ils destinés à occuper les mêmes positions sociales que celles de leurs parents ? L’Insee a enfin mis à jour à l’été 2017 des données datant de 2003, qui montrent que l’accès aux différentes positions sociales demeure profondément inégalitaire.

    En 2014, pas moins de 47 % des fils de cadres supérieurs étaient eux-mêmes cadres sup, contre moins de 20 % de l’ensemble des fils et moins de 10 % des enfants d’ouvriers (les tableaux se lisent horizontalement). L’égalité des chances est bien lointaine puisque les fils de cadres deviennent cinq fois plus souvent cadres eux-mêmes que ceux d’ouvriers. Les trois quarts des enfants de cadres supérieurs sont restés dans leur catégorie sociale ou sont situés parmi les professions intermédiaires. La situation des enfants d’ouvriers est le reflet inverse des enfants de cadres : 48 % sont demeurés ouvriers alors que seuls 10 % des fils de cadres sont dans ce cas.

    ORDONNANCES

    Syndicat des avocats de France - Ordonnances réformant le Code du travail : l’escalade du pire

    Comme précédemment, le gouvernement met en place des règles, dont les effets seront exactement contraires à ceux annoncés. Les jurisprudences favorables aux entreprises sont consacrées, voire généralisées par ces ordonnances. Quant à celles favorables aux salariés, elles sont pour beaucoup anéanties. Un exemple : jusqu’à présent, la lettre de licenciement fixait les limites du litige ; désormais, l’employeur pourra adapter la motivation du licenciement, après avoir pris connaissance des arguments de contestation soulevés par le salarié.
    PS - Des ordonnances insoutenables, 31 août 2017

    La présentation des ordonnances aujourd’hui par le Premier ministre et la ministre du Travail a confirmé de nombreuses craintes qui s’étaient fait jour au cours de la concertation avec les organisations syndicales et patronales. Les ordonnances reposent sur un déséquilibre dans la relation entre les employeurs et les salariés que le Parti socialiste ne peut soutenir.

    Le Monde - Réforme du code du travail : la gauche fustige « un recul social sans précédent »

    PS, PCF, EELV et LFI ont tous condamné les ordonnances visant à réformer le droit du travail.

    Une « agression contre les salariés ». C’est en résumé la façon dont la gauche a perçu la publication des cinq ordonnances réformant le code du travail, jeudi 31 août.
     
    VALEURS
     
    Libé - Valeurs - Barcelone-Charlottesville : la crise des cultures
     
    L’extrémisme ethno-nationaliste et le terrorisme jihadiste transnational représentent non pas la résurgence de sociétés traditionnelles, mais leur démantèlement.
     
    Alors que l’on évacuait les derniers traumatisés, je me dirigeais vers les Ramblas, la fameuse promenade de Barcelone où, une fois de plus, un nouveau «soldat de l’Etat islamique» venait de lancer son véhicule sur la foule. A peine quelques minutes plus tôt, la nièce de ma femme devait rejoindre des amis et je l’avais déposée à peu près au point d’origine de l’attentat, près de la place de Catalogne. Une fois encore le déjà-vu, l’effroi, comme lors du massacre du Bataclan en 2015 à Paris, tout à côté de là où ma fille habitait à l’époque.
     
    BARCELONE
     
    Amazigh24 - Attentat de Barcelone: Kamel Daoud, s’insurge contre le laxisme européen
     
    Une pensée pour Barcelonne. Mais après la compassion il est temps de s’interroger :

    ✔️ Dans sa lutte contre le terrorisme, l’Occident mène la guerre contre l’un tout en serrant la main de l’autre. Mécanique du déni, et de son prix. On veut sauver la fameuse alliance stratégique avec l’Arabie saoudite tout en oubliant que ce royaume repose sur une autre alliance, avec un clergé religieux qui produit, rend légitime, répand, prêche et défend le wahhabisme, islamisme ultra-puritain dont se nourrit Daesh.

    Le Figaro - «Face à l'islamisme, certains reproduisent les erreurs de leurs aînés face au nazisme»

    Pour la philosophe Renée Fregosi, la réponse au nouveau totalitarisme islamiste passe par le réarmement tant idéologique que militaire. Il faut en finir avec la mentalité pacifiste, prétexte à tous les renoncements.

    Après chaque attentat, ce sont les mêmes scènes de pleurs et de prières œcuméniques, bougies, fleurs et peluches étalées sur le bitume, minute de silence pour les victimes, appels à la paix et au «vivre ensemble». Cherche-t-on à détourner les futurs candidats djihadistes de leurs funestes projets en les convertissant au peace and love? Aussi absurde que de tenter de trouver une thérapie psychiatrique miracle pour tous ces «déséquilibrés», ces «malades mentaux» que seraient les terroristes! Certes pour planifier l'assassinat de milliers d'inconnus qui ne leur ont pas fait d'autre offense que de vivre hors des règles rigoristes de leur islam, faut-il que ces islamistes soient fous.

    LA POLITIQUE

    Non Fiction - La politique est-elle une vocation ?

    Depuis l'analyse magistrale de Max Weber dans Le savant et le politique, l'étude des responsables politiques est devenue un classique de la sociologie. Vivant par et pour la politique, selon la formule célèbre de Weber, les hommes (et, bien plus tardivement, les femmes) politiques ont progressivement fait de leur activité une vocation (Beruf en allemand, dans le texte de Weber), sinon une profession ou un métier, alors même que l'exercice des fonctions politiques pour les notables traditionnels était complémentaire de leur activité principale (avocat ou médecin par exemple), comme l'avait expliqué Daniel Halévy dans son célèbre essai La fin des notables.

    LA CRISE

    Atlantico - 10 ans après la crise, ces déséquilibres qui continuent de menacer l’économie mondiale

    Le Financial Times le considère comme l'auteur de la "meilleure analyse jamais lue" de la crise de la zone euro, mais aussi comme un des plus grands experts de l'économie chinoise, l'économiste Michael Pettis répond aux questions d'Atlantico.

    DESERTS MEDICAUX
     

    18 août 2017 - La désertification médicale est bien identifiée dans les zones rurales isolées. Mais l’accessibilité des soins n’est pas qu’une question de kilomètres. Comment enrayer le phénomène ? Entretien avec Emmanuel Vigneron, géographe, professeur à l’université de Montpellier.

    La quasi-totalité de la population française vit à moins de quinze minutes d’un médecin généraliste, selon l’Insee. Et 95 % de la population peut accéder à un hôpital en moins de 45 minutes, rappelait le ministère de la Santé en 2011. Les "déserts médicaux" sont-ils un faux problème ?

    LAICITE

    Bernard Ravet, ancien principal de Collège : "depuis 1905, l'école ne prend pas en compte le religieux"

    Bernard Ravet, ancien principal de collèges de Marseille, est revenu vendredi sur Europe 1 sur son combat contre l'emprise de la religion à l'école : "il faut que l'Etat pose l'institution scolaire comme un élément pour construire la citoyenneté".

    INTERVIEW

    Pendant quinze ans, Bernard Ravet, ancien principal dans trois des collèges les plus difficiles d’Aix-Marseille, auteur de "Principal de collège ou imam de la République" (éditions Kero), a lutté contre l'entrée dans l'espace laïc qu'est l'école de la religion.

    DJIHADISTES

    L'Obs - Djihadistes français et radicalisation : une étude tord le cou aux idées reçues

    es djihadistes détenus en France ont des parcours très divers, plus marqués par des difficultés familiales initiales et l'acquisition de ferventes convictions religieuses, voire politiques, que par une trajectoire de délinquance, selon une étude de chercheurs français.

    Face à la vague d'attaques sans précédent, menées en majorité par de jeunes Français, qui frappe la France depuis 2015, quatre professeurs et chercheurs du Cesdip (une unité de recherche du CNRS) et l'Inhesj (Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice) se sont penchés sur les mécanismes de cette radicalisation violente.

    ESPAGNE

    Le Vent Se Lève en voyage à Madrid

    Au mois de juillet, nous nous sommes rendus en Espagne afin de rencontrer des responsables et des intellectuels des divers mouvements de la gauche espagnole. Si nous avons fait ce choix, c’est parce que l’Espagne a connu des bouleversements politiques importants depuis plusieurs années, et que ces bouleversements se sont traduits par un foisonnement intellectuel à gauche tel qu’on n’en a plus connu depuis longtemps en France. En effet, le mouvement des places, aussi appelé mouvement des indignés, ou 15-M, qui s’est déclenché en 2011 en réponse à la crise, et qui a été d’une ampleur incomparable à Nuit Debout, a rebattu les cartes de la politique espagnole. Les « vieux partis » se sont retrouvés complètement débordés, et un ensemble d’intellectuels proches du département de Sciences Politiques de l’Université Complutense de Madrid ont cherché, avec d’autres acteurs politiques, à donner une traduction électorale à ce qui s’était exprimé à travers le 15-M. De cette traduction est né Podemos, mouvement très influencé par la théorie populiste d’Ernesto Laclau et de Chantal Mouffe, qui eux-mêmes puisent beaucoup chez un auteur comme Antonio Gramsci.

    GRANDE BRETAGNE

    LVSL - Comment le Brexit a sauvé le travaillisme anglais

    Le 8 juin dernier, lors des élections au Parlement britannique, les travaillistes ont remporté 40% des suffrages et près de treize millions de voix. Bien qu’insuffisants pour prendre le pouvoir, de tels résultats n’avaient pas été vus pour le Labour depuis la victoire de Tony Blair en 1997. Quels sont les clefs d’un succès qui pourrait déboucher sur un gouvernement travailliste en Grande-Bretagne dans les prochaines années ? Assurément, la refondation du Labour effectuée par Jeremy Corbyn depuis deux ans commence à porter ses fruits. Nul doute, cependant, que le vote du Brexit l’année dernière (suivi par la dissolution de l’extrême-droite anglaise) a permis aux travaillisme de dépasser ses hésitations sur la question de la souveraineté et de porter un discours social dénué d’ambiguïté europhile à l’attention des classes populaires du pays. 

    MACRON

    Marianne - Sondage : Macron se prend le boomerang du "en même temps"

    Moins 24 points de popularité en à peine un été. Le sondage Ifop publié par le JDD ce dimanche 27 août révèle qu'Emmanuel Macron n'a pas réussi à endiguer sa chute de juillet.

    Emmanuel Macron croyait pourtant avoir pensé à tout. Tirant les leçons des premiers étés désastreux de ses deux prédécesseurs, le nouveau Président a soigné ses 100 jours. Foin des vacances clinquantes ou pépères, lui ne s'est accordé qu'une semaine bien tardive et très discrète à Marseille, uniquement agrémentée de quelques selfies cools et sportifs avec les joueurs de l'OM. Pour le reste, c'est un président et une majorité au travail qui ont été montrés aux Français, votant sans attendre la loi de moralisation de la politique ainsi que celle préparant pour la rentrée les ordonnances de réforme de la loi travail.

    PS

    Le Monde - A la fête de la rose de Frangy-en-Bresse, la « relève » de Montebourg imagine déjà « la reconquête »

    Dans le fief d’Arnaud Montebourg aujourd’hui en retrait de la vie politique, le député des Landes Boris Vallaud s’est posé au premier rang de la reconstruction socialiste.

    Le Monde - Un cadre du PS en soins intensifs après une agression par un député LRM

    Le premier secrétaire PS des Français de l’étranger Boris Faure a reçu deux violents coups de casque lors d’une rixe avec le député M’jid El Guerrab. Les circonstances de l’agression restent à déterminer.

    Les Echos - François Kalfon : au PS, « un leadership apparaîtra naturellement »
     
    Le conseiller régional d’Île-de-France et membre de la direction collégiale du Parti socialiste, François Kalfon, est « L’Invité des Echos. »

    Huffington Post - Ces trois signes qui montrent que le Parti socialiste n'est pas (encore) mort

    La direction organise un séminaire pour refonder le mouvement, qui vient de connaître une double débâcle historique.

    Peut-être changera-t-il de nom (Stéphane Le Foll opterait pour "Les socialistes"), sans doute déménagera-t-il de la rue de Solférino, mais les cadres du Parti socialiste sont persuadés que leur mouvement ne va pas disparaître.

    "Une bataille s'annonce, une scission est désormais inéluctable au PS, expliquait le politologue Rémi Lefebvre juste après l'appel de Manuel Valls à voter Emmanuel Macron plutôt que Benoît Hamon. Cela ne veut pas dire pour autant que la structure va disparaître." C'est pour réfléchir à la refondation de leur parti que les cadres du PS ont été conviés ce samedi 26 août pour un séminaire de deux jours organisé à Paris.

    Libé - "Non, le meeting de Benoît Hamon n'a pas été financé avec l'argent du PS"

    Bastien Recher, ex-secrétaire général administratif de la campagne de Benoît Hamon, veut tordre le cou aux accusations de financement douteux.

    Les couteaux sont de sortie au Parti socialiste. Dans "le Parisien" du jour, plusieurs socialistes accusent Benoît Hamon d'avoir financé son meeting du 1er juillet avec l'argent du parti. Une énième boule puante, qui vient s'ajouter à d'autres distillées souvent en off par des ténors hollandais, à l'approche du congrès du PS. Ex-secrétaire général administratif de la campagne de Benoît Hamon, Bastien Recher dément point par point toutes ces accusations.

    Le Parisien - Le financement d'un meeting de Hamon pose question au PS

    Comment l'ancien candidat PS à la présidentielle a-t-il financé son meeting du 1er juillet, où il annonçait quitter le parti ? A gauche, les doutes se font de plus en plus entendre.

    Benoît Hamon a-t-il payé le meeting de lancement de son mouvement, sur la pelouse de Reuilly à Paris (XIIe), le 1er juillet, avec de l'argent discrètement soustrait de sa campagne présidentielle financée quasi intégralement par le PS ? La question peut paraître brutale. C'est pourtant celle que posent de plus en plus de responsables socialistes... non hamonistes.

    Libé - Le jour où le PS a suspendu son vol

    Pics de campagne (3/5). Le samedi 25 mars, l’état-major du Parti socialiste se retrouve dans un A310 de la République pour aller enterrer Henri Emmanuelli. Alors que certains s’apprêtent à rejoindre Macron, Benoît Hamon cherche sa place.

    Libé - Le PS en phase de réanimation

    Miné par les récentes défaites électorales et le bilan de François Hollande, le parti réduit à 31 députés peine à exister et à trouver sa voie. La ligne politique, toujours tiraillée entre les ailes gauche et droite, n’est pas arrêtée, et la direction collégiale à 28 têtes est moyennement audible.

    .... «Les 28» se sont déjà réunis à deux reprises fin juillet et doivent élaborer une «feuille de route» à présenter lors d’un séminaire, fin août à Paris. L’événement remplace depuis 2017 la traditionnelle université d’été de La Rochelle. La «route» mène à un congrès dit «de refondation» qui pourrait s’organiser après les élections européennes de 2019, voire les municipales de 2020, prenant le même chemin que celui emprunté par leurs ancêtres socialistes à la fin des années 60

    L'Obs - "Belle Alliance populaire" : la facture très salée made in PS

    "Marianne" révèle les détails d'une partie de la facture réglée par le PS pour organiser une convention début décembre.

    Alors que le Parti socialiste songe très sérieusement à vendre son siège de la rue de Solférino et à se séparer de la moitié de ses permanents, "Marianne" révèle le coût exorbitant de la "Belle Alliance populaire" (BAP).

  • Réflexions et analyses pour le mois d'Août

    LE PUZZLE FRANCAIS

    Fondation Jean Jaurès - Le puzzle français. Un nouveau partage politique

    Décomposition, recomposition ou révolution : comment analyser l’ampleur du changement que le pays a vécu lors de cette séquence électorale hors norme ? Quelles sont les nouvelles géographies des votes ? Hervé Le Bras et Jérôme Fourquet y répondent avec un décryptage en profondeur des plus récentes données, mettant au jour le paysage électoral qui se dessine.

    Hervé Le Bras, et Jérôme Fourquet procèdent dans ce livre à un examen en profondeur des primaires et de l’élection présidentielle de 2017 à grande comme à petite échelle territoriale.

    Le point de départ de ce chamboulement politique hors norme a été la crainte d’un score voisin de 30 %  pour Marine Le Pen après les 28,5 % de son parti aux dernières élections régionales en 2015. Dès lors, pour avoir une chance de figurer au second tour, la droite comme la gauche ne pouvaient que présenter un seul candidat, d’où l’organisation des primaires. Celle de la droite et du centre, qui rassemblait l’UDI et les LR, semblait capable d’assurer la victoire au vainqueur. Celles de la gauche était plus mal partie, coincée entre le dynamisme du mouvement En marche ! et celui de la France insoumise.

    RETRAITES

    Economistes atterrés - Retraites : le bel avenir est à portée de main. Contre les visions catastrophistes du COR par Christophe Ramaux et Henri Sterdyniak

    La France a l’un des systèmes de retraites les plus performants. Grâce à lui, le niveau de vie des retraités est similaire à celui du reste de la population. Grâce à lui, notre pays peut s’enorgueillir d’avoir l’un des taux de pauvreté chez les retraités les plus faible au monde. Le cœur de notre système est simple : nous avons fait le choix social de prélever chaque mois, sous formes de cotisations, une fraction de la valeur ajoutée afin de payer les pensions. C’est le choix politique de la répartition : une part de la richesse produite est prélevée pour être répartie afin de financer les retraites (mais aussi les prestations santé, chômage, famille…). Nulle accumulation financière ici. Et c’est heureux.

    INEGALITES

    Alternatives Economiques, La dérégulation de l’emploi permet-elle de réduire les inégalités ?

    La thèse des économistes libéraux selon laquelle les réformes du marché du travail permettent de lutter contre le chômage a perdu de sa superbe, en raison des contre-performances de la flexibilité de l’emploi. Elle laisse place à une autre thèse, selon laquelle ces réformes réduiraient les inégalités dans l’emploi, ou ce qu’il est convenu d’appeler la « segmentation du marché du travail ». D’où vient cette thèse ? Est-elle empiriquement fondée ?

    Jean Gadrey - Des inégalités de revenu et de patrimoine qui montent, qui montent…

    L’Observatoire des inégalités est un organisme associatif indépendant qui emprunte, pour mettre au point ses rapports, aux meilleures sources sur les inégalités dans tous les domaines, avec l’appui d’un grand nombre de chercheurs. Le rapport 2017 récemment publié (176 pages, 8,50 euros) est le second, après celui de 2015.

    Selon le plus récent des baromètres annuels d’opinion de la Drees (Ministère des affaires sociales et de la santé), 81% des Français jugeaient en 2015 que les inégalités avaient augmenté pendant les cinq années précédentes. Au début des années 2000, ce sentiment d’accroissement des inégalités était déjà élevé, mais inférieur à 70 %. Il a atteint 80 %, voire plus, depuis 2008. Le rapport de l’Observatoire des inégalités confirme cette perception d’une progression de l’injustice dans divers domaines.

    Centre d'observation de la société - Les trois quarts des pauvres vivent hors des quartiers prioritaires

    Moins d’un quart des personnes pauvres vivent dans un quartier dit « prioritaire » de la politique de la ville 1. C’est logique : ces territoires, si souvent mis en avant, ne rassemblent qu’une toute petite partie de la population : 4,8 millions sur 58,9 millions, soit 7,5 %. Dans ces quartiers, la part de personnes pauvres est très élevée : 42 % en moyenne, plus de trois fois la moyenne nationale. Certains quartiers prioritaires connaissent des situations bien pires, avec des taux de 60 % voire 70 %.  Mais, au total, deux millions de personnes pauvres vivent dans ces quartiers, moins du quart de l’ensemble (23 %). 6,8 millions de pauvres (77 %) vivent hors de ces territoires.

    INSTITUTIONS

    Paul Alliès - Institutions: Y-a-du bon dans le Macron

    Ces derniers jours ont donné le spectacle d’un monde politique qui semblait découvrir le présidentialisme. Ses coups portés contre le discours au Congrès ont passablement manqué leur cible. Ceux venant de la gauche en particulier: rien n’a été dit anticipant les annonces du président de la République, susceptible de les dépasser. Il a donc aisément pris une longueur d’avance sur ses critiques....
    Ce qu’il avait dit lors de son dialogue à Mediapart le 5 Mai, il l’a tenu: la réduction d’un Tiers du nombre de parlementaires; la limitation du cumul des mandats dans le temps; l’introduction de la proportionnelle dans l’élection législative; la transformation du Conseil Economique, Social et Environnemental; la suppression de la Cour de Justice de la République; le renforcement du Conseil Supérieur de la Magistrature. Il y manque toujours beaucoup de précisions (combien de mandats, quelle part de proportionnelle…). De même les propos bien venus sur la responsabilité des ministres et du gouvernement , le vote en commission et l’évaluation des lois, l’extension des moyens de contrôle des parlementaires appellent des précisions essentielles. Mais un calendrier vient garantir la discussion et l’adoption de ces réformes: avant la fin 2018 par la voie du Congrès ou, s’il le faut par référendum.
     
    FACEBOOK
     

    Facebook et Google sont devenus les principaux intermédiaires entre le public et l’information. Un pouvoir politique énorme, soumis à leur quête du profit. Le chercheur Nikos Smyrnaios analyse comment ils ont bâti un tel oligopole.

    Nikos Smyrnaios est enseignant-chercheur au laboratoire d’études et de recherches ­appliquées en sciences sociales de l’université Toulouse-III. Spécialiste de la presse en ligne et de l’utilisation politique des réseaux socionumériques, il vient de publier les Gafam contre l’Internet, une économie politique du numérique

    ETAT ISLAMIQUE

    The Conversation - Morts et résurrections de l’État islamique en Irak

    Le 10 juillet 2017, le premier ministre irakien Haïdar al-Abadi annonçait, non sans un certain triomphalisme, une « victoire totale » à Mossoul, « pour l’Irak et l’ensemble des Irakiens ». De toute l’histoire du conflit irakien, cette bataille restera indiscutablement l’une des plus âpres et des plus sanglantes. Marque-t-elle toutefois la « défaite » de l’État islamique, comme s’aventurent à le conjecturer les plus optimistes ? Rien n’est moins sûr, et les raisons de cette incertitude sont multiples.

    Des ressources pour se régénérer

    L’organisation djihadiste dispose tout d’abord d’une assise solide en Irak, temporelle comme spatiale, et c’est dans ce pays que ses figures les plus influentes (dont un grand nombre disparu aujourd’hui) ont fait leurs armes dès la période d’occupation étrangère (2003-2011). Malgré de lourds revers essuyés au cours des derniers mois, ses membres conservent des convictions intactes, façonnées par une idéologie qui a déjà survécu à ses déboires passés et continuera de projeter son ambition panislamiste au-delà d’une matérialisation territoriale mise en défaut.

    GOOGLE

    Slate, Jean-Hervé Lorenzi et Mickaël Berrebi - Annulation du redressement fiscal de Google: la stupidité d’une décision

    Le résultat de la bataille entre Google et la France déterminera qui nous gouverne véritablement.

    Le mot «stupide» tient son origine du latin stupere et qualifie un état de sidération qui nous éloigne de la réalité des choses. C’est exactement ce qui a été le cas lors de la décision du Tribunal administratif de Paris en annulant le redressement fiscal de Google en France. Et c’est exactement ce qui n’a pas été le cas, ni pour les décisions de la Commission européenne, ni pour celles de la Grande Bretagne et l’Italie, lorsque les uns et les autres ont sanctionné Google.

    Il ne s’agit évidemment pas d’incriminer Google qui joue des failles dans les dispositifs publics mais de juger de la capacité des États à se défendre, confrontés à des situations totalement inédites.

    ISLAMISME

    Le Figaro - Céline Pina : « La leçon de liberté des Algériennes en bikini »

    En Algérie, de nombreuses femmes se réunissent pour réclamer la tolérance quant au fait de porter un bikini sur la plage. Céline Pina voit dans cette mobilisation un exemple pour toutes les femmes contraintes de cacher leur corps.

    Lasses d'être harcelées et insultées pour le seul crime d'oser enfiler un bikini, à Annaba, en Algérie, sur la plage de Seraidi, des femmes s'organisent pour venir en groupe à la plage afin de porter un maillot-de-bain sans que cela ne les mette en danger. Ces femmes luttent ainsi contre une police des mœurs insidieuse qui se met en place, tandis que les autorités choisissent de détourner le regard. Ne pouvant être protégées par le pouvoir politique, elles n'ont que leur nombre et leur mobilisation pour tenter de faire accepter cette simple liberté.

    Courrier International - WikiLeaks. Comment l’Arabie Saoudite promeut l’islamisme à l’échelle planétaire

    The New York Times a trié et vérifié 60 000 câbles diplomatiques saoudiens révélés par WikiLeaks. Conclusion : le royaume wahhabite a mis en place un redoutable système de prosélytisme à échelle planétaire pour faire la promotion d’un islamisme rigoriste.

    Depuis des dizaines d’années, l’Arabie Saoudite injecte “des milliards de pétrodollars dans des organisations islamiques à travers le monde, pratiquant une diplomatie du chéquier”, révèle le journal américain New York Times.

    PARTI SOCIALISTE
     
     
    Pour Renée Fregosi, s'il veut survivre, le Parti socialiste doit rompre avec l'idée désormais stérile de l'« union des gauches », qui l'empêche de définir une réelle base doctrinale.
     
    La nouvelle direction provisoire de la Rue de Solferino rassemble une fois encore les débris du hollandisme et les derniers avatars des frondeurs. Sinistres fossoyeurs d'un vaisseau fantôme, ils se présentent en défenseurs héroïques d'un parti en lambeau qu'ils ont largement contribué à détruire. Mais ce n'est pas en rejouant Epinay que le Parti socialiste trouvera une nouvelle dynamique. Les mutations profondes au niveau mondial comme le bouleversement de la vie politique nationale produit par Emmanuel Macron, interdisent la réussite d'une nouvelle entourloupe mitterrandienne.
     
     
    Le socialisme français n'en est pas à sa première débâcle électorale. Et si son avenir semble menacé aujourd'hui, il peut tout aussi bien redevenir une force politique incontournable. Il l'a déjà fait.

    Le Parti socialiste n'est pas mort, mais son pronostic vital est engagé. Il connaît ce que les politologues appellent une « crise d'effondrement » pour la distinguer des crises politiques ordinaires, et ce que les militants appellent une « crise de refondation », pour signifier que son dépassement exige une rénovation totale de la « vieille maison » socialiste, de la cave au grenier : rénovation des idées, du programme, de l'organisation, des pratiques militantes, des alliances…

    INEGALITES

    Observatoire des inégalités - Inégalités : les 10 dossiers clés du quinquennat

    6 juin 2017 - Quelle que soit la majorité qui sortira des élections législatives, elle aura à répondre à des besoins sociaux concrets. Les campagnes électorales exagèrent les différences entre les partis. Nous présentons ici les dix dossiers clés. Par Noam Leandri et Louis Maurin, de l’Observatoire des inégalités.

    École, santé, logement…, quelle que soit la majorité qui ressortira des législatives, elle aura à répondre à des besoins sociaux concrets. Les campagnes électorales exagèrent les différences entre les partis. Nous présentons ici les dix dossiers qui nous semblent les plus importants pour réduire les inégalités.

    MACRONIE

    Bouillaud's Weblog - L’illusion du bloc bourgeois? Plus pour très longtemps: il sera là sous peu, et sans doute pour longtemps.

    Quelques semaines avant l’élection présidentielle de 2017, les économistes Bruno Amable et Stefano Palombarini faisaient paraitre un petit ouvrage intitulé L’illusion du bloc bourgeois. Alliances sociales et avenir du modèle français (Paris : Raisons d’agir, mars 2017). A travers une approche d’économie politique d’inspiration « régulationniste », ils entendaient montrer que la vie politique française était scandée depuis des décennies maintenant par la recherche d’un nouveau compromis entre groupes socio-économiques, avec la définition, d’une part, d’une alliance de gagnants des politiques publiques, et, d’autre part, d’un résidu de perdants de ces dernières. De fait, la France depuis le début des années 1980 a multiplié les alternances entre la droite et la gauche sans que jamais l’un des camps traditionnels n’arrive à se stabiliser durablement au pouvoir. Mon jeune collègue Fabien Escalona a déjà rendu compte début avril de la thèse de l’ouvrage dans un très bel article publié sur Mediapart, et il me parait inutile d’y revenir ici tant la présentation me parait juste.

    CODE DU TRAVAIL

    Le vent se lève - Réforme du code du travail : vers un « capitalisme western » ? – Entretien avec David Cayla

    Les contours de la nouvelle Loi Travail, affichée comme la priorité du quinquennat d’Emmanuel Macron, ont été esquissés cette semaine par le gouvernement. Sans surprises, le projet laisse présager une déréglementation accrue du marché du travail et l’accélération de la course au moins-disant social. Quels en sont les enjeux ? A quel impact peut-on s’attendre sur l’activité économique et les salariés ? Décryptage avec David Cayla, maître de conférences en économie à l’Université d’Angers et membre des Économistes Atterrés. 
     
    ESPAGNE
     
    Slate - Podemos et les socialistes espagnols, alliance tactique ou première pierre d’une refondation européenne?

    Le PSOE a fait le choix d’une alliance avec Podemos, malgré ou contre ses chefs historiques. Podemos choisit de s’inscrire dans une logique d’accès potentiellement rapide aux responsabilités gouvernementales. Si le gouvernement Rajoy est en ligne de mire, c’est le projet européen qui sera immanquablement questionné.

    L'un existe depuis moins de quatre ans, l'autre a été un des partis historiques de la transition démocratique espagnole dans les années 1970-1980. Le mouvement de gauche radicale Podemos et le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) viennent de faire chacun un pas en direction de l’autre en convenant de la création d’une instance de débat entre les deux formations.

    Le Vent se lève - « Podemos ne voulait pas réinventer la gauche mais reconstruire un espace d’émancipation » – Entretien avec Juan Carlos Monedero
     
    À travers cet entretien, Juan Carlos Monedero, co-fondateur de Podemos et professeur de science politique à l’Université Complutense de Madrid, revient sur les faiblesses de la logique populiste défendue par Íñigo Errejón. Nous donnions le mois dernier la parole à Jorge Lago, membre du Conseil citoyen de Podemos, pour qui la logique populiste et la transversalité sont indispensables pour construire de nouvelles identités politiques. Juan Carlos Monedero considère, au contraire, que ces logiques annihilent les « véritables possibilités de changement » en voulant « séduire » à tout prix. Il revient également, au cours de cet entretien, sur l’avenir de Podemos et son rapport au PSOE, l’homologue espagnol du PS, et sur la dispute de l’espace politique de la gauche en Espagne. L’analyse comparative avec la France et l’Italie qui est livrée à la fin de cet entretien ouvre de nombreuses pistes pour comprendre quelle stratégie la gauche française devrait aujourd’hui adopter et donne à réfléchir sur l’importance du renouvellement des leaders politiques.
  • Réflexions et analyses pour le mois d'Août

    LE PUZZLE FRANCAIS

    Fondation Jean Jaurès - Le puzzle français. Un nouveau partage politique

    Décomposition, recomposition ou révolution : comment analyser l’ampleur du changement que le pays a vécu lors de cette séquence électorale hors norme ? Quelles sont les nouvelles géographies des votes ? Hervé Le Bras et Jérôme Fourquet y répondent avec un décryptage en profondeur des plus récentes données, mettant au jour le paysage électoral qui se dessine.

    Hervé Le Bras, et Jérôme Fourquet procèdent dans ce livre à un examen en profondeur des primaires et de l’élection présidentielle de 2017 à grande comme à petite échelle territoriale.

    Le point de départ de ce chamboulement politique hors norme a été la crainte d’un score voisin de 30 %  pour Marine Le Pen après les 28,5 % de son parti aux dernières élections régionales en 2015. Dès lors, pour avoir une chance de figurer au second tour, la droite comme la gauche ne pouvaient que présenter un seul candidat, d’où l’organisation des primaires. Celle de la droite et du centre, qui rassemblait l’UDI et les LR, semblait capable d’assurer la victoire au vainqueur. Celles de la gauche était plus mal partie, coincée entre le dynamisme du mouvement En marche ! et celui de la France insoumise.

    RETRAITES

    Economistes atterrés - Retraites : le bel avenir est à portée de main. Contre les visions catastrophistes du COR par Christophe Ramaux et Henri Sterdyniak

    La France a l’un des systèmes de retraites les plus performants. Grâce à lui, le niveau de vie des retraités est similaire à celui du reste de la population. Grâce à lui, notre pays peut s’enorgueillir d’avoir l’un des taux de pauvreté chez les retraités les plus faible au monde. Le cœur de notre système est simple : nous avons fait le choix social de prélever chaque mois, sous formes de cotisations, une fraction de la valeur ajoutée afin de payer les pensions. C’est le choix politique de la répartition : une part de la richesse produite est prélevée pour être répartie afin de financer les retraites (mais aussi les prestations santé, chômage, famille…). Nulle accumulation financière ici. Et c’est heureux.

    INEGALITES

    Alternatives Economiques, La dérégulation de l’emploi permet-elle de réduire les inégalités ?

    La thèse des économistes libéraux selon laquelle les réformes du marché du travail permettent de lutter contre le chômage a perdu de sa superbe, en raison des contre-performances de la flexibilité de l’emploi. Elle laisse place à une autre thèse, selon laquelle ces réformes réduiraient les inégalités dans l’emploi, ou ce qu’il est convenu d’appeler la « segmentation du marché du travail ». D’où vient cette thèse ? Est-elle empiriquement fondée ?

    Jean Gadrey - Des inégalités de revenu et de patrimoine qui montent, qui montent…

    L’Observatoire des inégalités est un organisme associatif indépendant qui emprunte, pour mettre au point ses rapports, aux meilleures sources sur les inégalités dans tous les domaines, avec l’appui d’un grand nombre de chercheurs. Le rapport 2017 récemment publié (176 pages, 8,50 euros) est le second, après celui de 2015.

    Selon le plus récent des baromètres annuels d’opinion de la Drees (Ministère des affaires sociales et de la santé), 81% des Français jugeaient en 2015 que les inégalités avaient augmenté pendant les cinq années précédentes. Au début des années 2000, ce sentiment d’accroissement des inégalités était déjà élevé, mais inférieur à 70 %. Il a atteint 80 %, voire plus, depuis 2008. Le rapport de l’Observatoire des inégalités confirme cette perception d’une progression de l’injustice dans divers domaines.

    Centre d'observation de la société - Les trois quarts des pauvres vivent hors des quartiers prioritaires

    Moins d’un quart des personnes pauvres vivent dans un quartier dit « prioritaire » de la politique de la ville 1. C’est logique : ces territoires, si souvent mis en avant, ne rassemblent qu’une toute petite partie de la population : 4,8 millions sur 58,9 millions, soit 7,5 %. Dans ces quartiers, la part de personnes pauvres est très élevée : 42 % en moyenne, plus de trois fois la moyenne nationale. Certains quartiers prioritaires connaissent des situations bien pires, avec des taux de 60 % voire 70 %.  Mais, au total, deux millions de personnes pauvres vivent dans ces quartiers, moins du quart de l’ensemble (23 %). 6,8 millions de pauvres (77 %) vivent hors de ces territoires.

    INSTITUTIONS

    Paul Alliès - Institutions: Y-a-du bon dans le Macron

    Ces derniers jours ont donné le spectacle d’un monde politique qui semblait découvrir le présidentialisme. Ses coups portés contre le discours au Congrès ont passablement manqué leur cible. Ceux venant de la gauche en particulier: rien n’a été dit anticipant les annonces du président de la République, susceptible de les dépasser. Il a donc aisément pris une longueur d’avance sur ses critiques....
    Ce qu’il avait dit lors de son dialogue à Mediapart le 5 Mai, il l’a tenu: la réduction d’un Tiers du nombre de parlementaires; la limitation du cumul des mandats dans le temps; l’introduction de la proportionnelle dans l’élection législative; la transformation du Conseil Economique, Social et Environnemental; la suppression de la Cour de Justice de la République; le renforcement du Conseil Supérieur de la Magistrature. Il y manque toujours beaucoup de précisions (combien de mandats, quelle part de proportionnelle…). De même les propos bien venus sur la responsabilité des ministres et du gouvernement , le vote en commission et l’évaluation des lois, l’extension des moyens de contrôle des parlementaires appellent des précisions essentielles. Mais un calendrier vient garantir la discussion et l’adoption de ces réformes: avant la fin 2018 par la voie du Congrès ou, s’il le faut par référendum.
     
    FACEBOOK
     

    Facebook et Google sont devenus les principaux intermédiaires entre le public et l’information. Un pouvoir politique énorme, soumis à leur quête du profit. Le chercheur Nikos Smyrnaios analyse comment ils ont bâti un tel oligopole.

    Nikos Smyrnaios est enseignant-chercheur au laboratoire d’études et de recherches ­appliquées en sciences sociales de l’université Toulouse-III. Spécialiste de la presse en ligne et de l’utilisation politique des réseaux socionumériques, il vient de publier les Gafam contre l’Internet, une économie politique du numérique

    ETAT ISLAMIQUE

    The Conversation - Morts et résurrections de l’État islamique en Irak

    Le 10 juillet 2017, le premier ministre irakien Haïdar al-Abadi annonçait, non sans un certain triomphalisme, une « victoire totale » à Mossoul, « pour l’Irak et l’ensemble des Irakiens ». De toute l’histoire du conflit irakien, cette bataille restera indiscutablement l’une des plus âpres et des plus sanglantes. Marque-t-elle toutefois la « défaite » de l’État islamique, comme s’aventurent à le conjecturer les plus optimistes ? Rien n’est moins sûr, et les raisons de cette incertitude sont multiples.

    Des ressources pour se régénérer

    L’organisation djihadiste dispose tout d’abord d’une assise solide en Irak, temporelle comme spatiale, et c’est dans ce pays que ses figures les plus influentes (dont un grand nombre disparu aujourd’hui) ont fait leurs armes dès la période d’occupation étrangère (2003-2011). Malgré de lourds revers essuyés au cours des derniers mois, ses membres conservent des convictions intactes, façonnées par une idéologie qui a déjà survécu à ses déboires passés et continuera de projeter son ambition panislamiste au-delà d’une matérialisation territoriale mise en défaut.

    GOOGLE

    Slate, Jean-Hervé Lorenzi et Mickaël Berrebi - Annulation du redressement fiscal de Google: la stupidité d’une décision

    Le résultat de la bataille entre Google et la France déterminera qui nous gouverne véritablement.

    Le mot «stupide» tient son origine du latin stupere et qualifie un état de sidération qui nous éloigne de la réalité des choses. C’est exactement ce qui a été le cas lors de la décision du Tribunal administratif de Paris en annulant le redressement fiscal de Google en France. Et c’est exactement ce qui n’a pas été le cas, ni pour les décisions de la Commission européenne, ni pour celles de la Grande Bretagne et l’Italie, lorsque les uns et les autres ont sanctionné Google.

    Il ne s’agit évidemment pas d’incriminer Google qui joue des failles dans les dispositifs publics mais de juger de la capacité des États à se défendre, confrontés à des situations totalement inédites.

    ISLAMISME

    Le Figaro - Céline Pina : « La leçon de liberté des Algériennes en bikini »

    En Algérie, de nombreuses femmes se réunissent pour réclamer la tolérance quant au fait de porter un bikini sur la plage. Céline Pina voit dans cette mobilisation un exemple pour toutes les femmes contraintes de cacher leur corps.

    Lasses d'être harcelées et insultées pour le seul crime d'oser enfiler un bikini, à Annaba, en Algérie, sur la plage de Seraidi, des femmes s'organisent pour venir en groupe à la plage afin de porter un maillot-de-bain sans que cela ne les mette en danger. Ces femmes luttent ainsi contre une police des mœurs insidieuse qui se met en place, tandis que les autorités choisissent de détourner le regard. Ne pouvant être protégées par le pouvoir politique, elles n'ont que leur nombre et leur mobilisation pour tenter de faire accepter cette simple liberté.

    Courrier International - WikiLeaks. Comment l’Arabie Saoudite promeut l’islamisme à l’échelle planétaire

    The New York Times a trié et vérifié 60 000 câbles diplomatiques saoudiens révélés par WikiLeaks. Conclusion : le royaume wahhabite a mis en place un redoutable système de prosélytisme à échelle planétaire pour faire la promotion d’un islamisme rigoriste.

    Depuis des dizaines d’années, l’Arabie Saoudite injecte “des milliards de pétrodollars dans des organisations islamiques à travers le monde, pratiquant une diplomatie du chéquier”, révèle le journal américain New York Times.

    PARTI SOCIALISTE
     
     
    Pour Renée Fregosi, s'il veut survivre, le Parti socialiste doit rompre avec l'idée désormais stérile de l'« union des gauches », qui l'empêche de définir une réelle base doctrinale.
     
    La nouvelle direction provisoire de la Rue de Solferino rassemble une fois encore les débris du hollandisme et les derniers avatars des frondeurs. Sinistres fossoyeurs d'un vaisseau fantôme, ils se présentent en défenseurs héroïques d'un parti en lambeau qu'ils ont largement contribué à détruire. Mais ce n'est pas en rejouant Epinay que le Parti socialiste trouvera une nouvelle dynamique. Les mutations profondes au niveau mondial comme le bouleversement de la vie politique nationale produit par Emmanuel Macron, interdisent la réussite d'une nouvelle entourloupe mitterrandienne.
     
     
    Le socialisme français n'en est pas à sa première débâcle électorale. Et si son avenir semble menacé aujourd'hui, il peut tout aussi bien redevenir une force politique incontournable. Il l'a déjà fait.

    Le Parti socialiste n'est pas mort, mais son pronostic vital est engagé. Il connaît ce que les politologues appellent une « crise d'effondrement » pour la distinguer des crises politiques ordinaires, et ce que les militants appellent une « crise de refondation », pour signifier que son dépassement exige une rénovation totale de la « vieille maison » socialiste, de la cave au grenier : rénovation des idées, du programme, de l'organisation, des pratiques militantes, des alliances…

    INEGALITES

    Observatoire des inégalités - Inégalités : les 10 dossiers clés du quinquennat

    6 juin 2017 - Quelle que soit la majorité qui sortira des élections législatives, elle aura à répondre à des besoins sociaux concrets. Les campagnes électorales exagèrent les différences entre les partis. Nous présentons ici les dix dossiers clés. Par Noam Leandri et Louis Maurin, de l’Observatoire des inégalités.

    École, santé, logement…, quelle que soit la majorité qui ressortira des législatives, elle aura à répondre à des besoins sociaux concrets. Les campagnes électorales exagèrent les différences entre les partis. Nous présentons ici les dix dossiers qui nous semblent les plus importants pour réduire les inégalités.

    MACRONIE

    Bouillaud's Weblog - L’illusion du bloc bourgeois? Plus pour très longtemps: il sera là sous peu, et sans doute pour longtemps.

    Quelques semaines avant l’élection présidentielle de 2017, les économistes Bruno Amable et Stefano Palombarini faisaient paraitre un petit ouvrage intitulé L’illusion du bloc bourgeois. Alliances sociales et avenir du modèle français (Paris : Raisons d’agir, mars 2017). A travers une approche d’économie politique d’inspiration « régulationniste », ils entendaient montrer que la vie politique française était scandée depuis des décennies maintenant par la recherche d’un nouveau compromis entre groupes socio-économiques, avec la définition, d’une part, d’une alliance de gagnants des politiques publiques, et, d’autre part, d’un résidu de perdants de ces dernières. De fait, la France depuis le début des années 1980 a multiplié les alternances entre la droite et la gauche sans que jamais l’un des camps traditionnels n’arrive à se stabiliser durablement au pouvoir. Mon jeune collègue Fabien Escalona a déjà rendu compte début avril de la thèse de l’ouvrage dans un très bel article publié sur Mediapart, et il me parait inutile d’y revenir ici tant la présentation me parait juste.

    CODE DU TRAVAIL

    Le vent se lève - Réforme du code du travail : vers un « capitalisme western » ? – Entretien avec David Cayla

    Les contours de la nouvelle Loi Travail, affichée comme la priorité du quinquennat d’Emmanuel Macron, ont été esquissés cette semaine par le gouvernement. Sans surprises, le projet laisse présager une déréglementation accrue du marché du travail et l’accélération de la course au moins-disant social. Quels en sont les enjeux ? A quel impact peut-on s’attendre sur l’activité économique et les salariés ? Décryptage avec David Cayla, maître de conférences en économie à l’Université d’Angers et membre des Économistes Atterrés. 
     
    ESPAGNE
     
    Slate - Podemos et les socialistes espagnols, alliance tactique ou première pierre d’une refondation européenne?

    Le PSOE a fait le choix d’une alliance avec Podemos, malgré ou contre ses chefs historiques. Podemos choisit de s’inscrire dans une logique d’accès potentiellement rapide aux responsabilités gouvernementales. Si le gouvernement Rajoy est en ligne de mire, c’est le projet européen qui sera immanquablement questionné.

    L'un existe depuis moins de quatre ans, l'autre a été un des partis historiques de la transition démocratique espagnole dans les années 1970-1980. Le mouvement de gauche radicale Podemos et le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) viennent de faire chacun un pas en direction de l’autre en convenant de la création d’une instance de débat entre les deux formations.

    Le Vent se lève - « Podemos ne voulait pas réinventer la gauche mais reconstruire un espace d’émancipation » – Entretien avec Juan Carlos Monedero
     
    À travers cet entretien, Juan Carlos Monedero, co-fondateur de Podemos et professeur de science politique à l’Université Complutense de Madrid, revient sur les faiblesses de la logique populiste défendue par Íñigo Errejón. Nous donnions le mois dernier la parole à Jorge Lago, membre du Conseil citoyen de Podemos, pour qui la logique populiste et la transversalité sont indispensables pour construire de nouvelles identités politiques. Juan Carlos Monedero considère, au contraire, que ces logiques annihilent les « véritables possibilités de changement » en voulant « séduire » à tout prix. Il revient également, au cours de cet entretien, sur l’avenir de Podemos et son rapport au PSOE, l’homologue espagnol du PS, et sur la dispute de l’espace politique de la gauche en Espagne. L’analyse comparative avec la France et l’Italie qui est livrée à la fin de cet entretien ouvre de nombreuses pistes pour comprendre quelle stratégie la gauche française devrait aujourd’hui adopter et donne à réfléchir sur l’importance du renouvellement des leaders politiques.
  • Réflexions et analyses pour le mois d'Août

    LE PUZZLE FRANCAIS

    Fondation Jean Jaurès - Le puzzle français. Un nouveau partage politique

    Décomposition, recomposition ou révolution : comment analyser l’ampleur du changement que le pays a vécu lors de cette séquence électorale hors norme ? Quelles sont les nouvelles géographies des votes ? Hervé Le Bras et Jérôme Fourquet y répondent avec un décryptage en profondeur des plus récentes données, mettant au jour le paysage électoral qui se dessine.

    Hervé Le Bras, et Jérôme Fourquet procèdent dans ce livre à un examen en profondeur des primaires et de l’élection présidentielle de 2017 à grande comme à petite échelle territoriale.

    Le point de départ de ce chamboulement politique hors norme a été la crainte d’un score voisin de 30 %  pour Marine Le Pen après les 28,5 % de son parti aux dernières élections régionales en 2015. Dès lors, pour avoir une chance de figurer au second tour, la droite comme la gauche ne pouvaient que présenter un seul candidat, d’où l’organisation des primaires. Celle de la droite et du centre, qui rassemblait l’UDI et les LR, semblait capable d’assurer la victoire au vainqueur. Celles de la gauche était plus mal partie, coincée entre le dynamisme du mouvement En marche ! et celui de la France insoumise.

    RETRAITES

    Economistes atterrés - Retraites : le bel avenir est à portée de main. Contre les visions catastrophistes du COR par Christophe Ramaux et Henri Sterdyniak

    La France a l’un des systèmes de retraites les plus performants. Grâce à lui, le niveau de vie des retraités est similaire à celui du reste de la population. Grâce à lui, notre pays peut s’enorgueillir d’avoir l’un des taux de pauvreté chez les retraités les plus faible au monde. Le cœur de notre système est simple : nous avons fait le choix social de prélever chaque mois, sous formes de cotisations, une fraction de la valeur ajoutée afin de payer les pensions. C’est le choix politique de la répartition : une part de la richesse produite est prélevée pour être répartie afin de financer les retraites (mais aussi les prestations santé, chômage, famille…). Nulle accumulation financière ici. Et c’est heureux.

    INEGALITES

    Alternatives Economiques, La dérégulation de l’emploi permet-elle de réduire les inégalités ?

    La thèse des économistes libéraux selon laquelle les réformes du marché du travail permettent de lutter contre le chômage a perdu de sa superbe, en raison des contre-performances de la flexibilité de l’emploi. Elle laisse place à une autre thèse, selon laquelle ces réformes réduiraient les inégalités dans l’emploi, ou ce qu’il est convenu d’appeler la « segmentation du marché du travail ». D’où vient cette thèse ? Est-elle empiriquement fondée ?

    Jean Gadrey - Des inégalités de revenu et de patrimoine qui montent, qui montent…

    L’Observatoire des inégalités est un organisme associatif indépendant qui emprunte, pour mettre au point ses rapports, aux meilleures sources sur les inégalités dans tous les domaines, avec l’appui d’un grand nombre de chercheurs. Le rapport 2017 récemment publié (176 pages, 8,50 euros) est le second, après celui de 2015.

    Selon le plus récent des baromètres annuels d’opinion de la Drees (Ministère des affaires sociales et de la santé), 81% des Français jugeaient en 2015 que les inégalités avaient augmenté pendant les cinq années précédentes. Au début des années 2000, ce sentiment d’accroissement des inégalités était déjà élevé, mais inférieur à 70 %. Il a atteint 80 %, voire plus, depuis 2008. Le rapport de l’Observatoire des inégalités confirme cette perception d’une progression de l’injustice dans divers domaines.

    Centre d'observation de la société - Les trois quarts des pauvres vivent hors des quartiers prioritaires

    Moins d’un quart des personnes pauvres vivent dans un quartier dit « prioritaire » de la politique de la ville 1. C’est logique : ces territoires, si souvent mis en avant, ne rassemblent qu’une toute petite partie de la population : 4,8 millions sur 58,9 millions, soit 7,5 %. Dans ces quartiers, la part de personnes pauvres est très élevée : 42 % en moyenne, plus de trois fois la moyenne nationale. Certains quartiers prioritaires connaissent des situations bien pires, avec des taux de 60 % voire 70 %.  Mais, au total, deux millions de personnes pauvres vivent dans ces quartiers, moins du quart de l’ensemble (23 %). 6,8 millions de pauvres (77 %) vivent hors de ces territoires.

    INSTITUTIONS

    Paul Alliès - Institutions: Y-a-du bon dans le Macron

    Ces derniers jours ont donné le spectacle d’un monde politique qui semblait découvrir le présidentialisme. Ses coups portés contre le discours au Congrès ont passablement manqué leur cible. Ceux venant de la gauche en particulier: rien n’a été dit anticipant les annonces du président de la République, susceptible de les dépasser. Il a donc aisément pris une longueur d’avance sur ses critiques....
    Ce qu’il avait dit lors de son dialogue à Mediapart le 5 Mai, il l’a tenu: la réduction d’un Tiers du nombre de parlementaires; la limitation du cumul des mandats dans le temps; l’introduction de la proportionnelle dans l’élection législative; la transformation du Conseil Economique, Social et Environnemental; la suppression de la Cour de Justice de la République; le renforcement du Conseil Supérieur de la Magistrature. Il y manque toujours beaucoup de précisions (combien de mandats, quelle part de proportionnelle…). De même les propos bien venus sur la responsabilité des ministres et du gouvernement , le vote en commission et l’évaluation des lois, l’extension des moyens de contrôle des parlementaires appellent des précisions essentielles. Mais un calendrier vient garantir la discussion et l’adoption de ces réformes: avant la fin 2018 par la voie du Congrès ou, s’il le faut par référendum.
     
    FACEBOOK
     

    Facebook et Google sont devenus les principaux intermédiaires entre le public et l’information. Un pouvoir politique énorme, soumis à leur quête du profit. Le chercheur Nikos Smyrnaios analyse comment ils ont bâti un tel oligopole.

    Nikos Smyrnaios est enseignant-chercheur au laboratoire d’études et de recherches ­appliquées en sciences sociales de l’université Toulouse-III. Spécialiste de la presse en ligne et de l’utilisation politique des réseaux socionumériques, il vient de publier les Gafam contre l’Internet, une économie politique du numérique

    ETAT ISLAMIQUE

    The Conversation - Morts et résurrections de l’État islamique en Irak

    Le 10 juillet 2017, le premier ministre irakien Haïdar al-Abadi annonçait, non sans un certain triomphalisme, une « victoire totale » à Mossoul, « pour l’Irak et l’ensemble des Irakiens ». De toute l’histoire du conflit irakien, cette bataille restera indiscutablement l’une des plus âpres et des plus sanglantes. Marque-t-elle toutefois la « défaite » de l’État islamique, comme s’aventurent à le conjecturer les plus optimistes ? Rien n’est moins sûr, et les raisons de cette incertitude sont multiples.

    Des ressources pour se régénérer

    L’organisation djihadiste dispose tout d’abord d’une assise solide en Irak, temporelle comme spatiale, et c’est dans ce pays que ses figures les plus influentes (dont un grand nombre disparu aujourd’hui) ont fait leurs armes dès la période d’occupation étrangère (2003-2011). Malgré de lourds revers essuyés au cours des derniers mois, ses membres conservent des convictions intactes, façonnées par une idéologie qui a déjà survécu à ses déboires passés et continuera de projeter son ambition panislamiste au-delà d’une matérialisation territoriale mise en défaut.

    GOOGLE

    Slate, Jean-Hervé Lorenzi et Mickaël Berrebi - Annulation du redressement fiscal de Google: la stupidité d’une décision

    Le résultat de la bataille entre Google et la France déterminera qui nous gouverne véritablement.

    Le mot «stupide» tient son origine du latin stupere et qualifie un état de sidération qui nous éloigne de la réalité des choses. C’est exactement ce qui a été le cas lors de la décision du Tribunal administratif de Paris en annulant le redressement fiscal de Google en France. Et c’est exactement ce qui n’a pas été le cas, ni pour les décisions de la Commission européenne, ni pour celles de la Grande Bretagne et l’Italie, lorsque les uns et les autres ont sanctionné Google.

    Il ne s’agit évidemment pas d’incriminer Google qui joue des failles dans les dispositifs publics mais de juger de la capacité des États à se défendre, confrontés à des situations totalement inédites.

    ISLAMISME

    Le Figaro - Céline Pina : « La leçon de liberté des Algériennes en bikini »

    En Algérie, de nombreuses femmes se réunissent pour réclamer la tolérance quant au fait de porter un bikini sur la plage. Céline Pina voit dans cette mobilisation un exemple pour toutes les femmes contraintes de cacher leur corps.

    Lasses d'être harcelées et insultées pour le seul crime d'oser enfiler un bikini, à Annaba, en Algérie, sur la plage de Seraidi, des femmes s'organisent pour venir en groupe à la plage afin de porter un maillot-de-bain sans que cela ne les mette en danger. Ces femmes luttent ainsi contre une police des mœurs insidieuse qui se met en place, tandis que les autorités choisissent de détourner le regard. Ne pouvant être protégées par le pouvoir politique, elles n'ont que leur nombre et leur mobilisation pour tenter de faire accepter cette simple liberté.

    Courrier International - WikiLeaks. Comment l’Arabie Saoudite promeut l’islamisme à l’échelle planétaire

    The New York Times a trié et vérifié 60 000 câbles diplomatiques saoudiens révélés par WikiLeaks. Conclusion : le royaume wahhabite a mis en place un redoutable système de prosélytisme à échelle planétaire pour faire la promotion d’un islamisme rigoriste.

    Depuis des dizaines d’années, l’Arabie Saoudite injecte “des milliards de pétrodollars dans des organisations islamiques à travers le monde, pratiquant une diplomatie du chéquier”, révèle le journal américain New York Times.

    PARTI SOCIALISTE
     
     
    Pour Renée Fregosi, s'il veut survivre, le Parti socialiste doit rompre avec l'idée désormais stérile de l'« union des gauches », qui l'empêche de définir une réelle base doctrinale.
     
    La nouvelle direction provisoire de la Rue de Solferino rassemble une fois encore les débris du hollandisme et les derniers avatars des frondeurs. Sinistres fossoyeurs d'un vaisseau fantôme, ils se présentent en défenseurs héroïques d'un parti en lambeau qu'ils ont largement contribué à détruire. Mais ce n'est pas en rejouant Epinay que le Parti socialiste trouvera une nouvelle dynamique. Les mutations profondes au niveau mondial comme le bouleversement de la vie politique nationale produit par Emmanuel Macron, interdisent la réussite d'une nouvelle entourloupe mitterrandienne.
     
     
    Le socialisme français n'en est pas à sa première débâcle électorale. Et si son avenir semble menacé aujourd'hui, il peut tout aussi bien redevenir une force politique incontournable. Il l'a déjà fait.

    Le Parti socialiste n'est pas mort, mais son pronostic vital est engagé. Il connaît ce que les politologues appellent une « crise d'effondrement » pour la distinguer des crises politiques ordinaires, et ce que les militants appellent une « crise de refondation », pour signifier que son dépassement exige une rénovation totale de la « vieille maison » socialiste, de la cave au grenier : rénovation des idées, du programme, de l'organisation, des pratiques militantes, des alliances…

    INEGALITES

    Observatoire des inégalités - Inégalités : les 10 dossiers clés du quinquennat

    6 juin 2017 - Quelle que soit la majorité qui sortira des élections législatives, elle aura à répondre à des besoins sociaux concrets. Les campagnes électorales exagèrent les différences entre les partis. Nous présentons ici les dix dossiers clés. Par Noam Leandri et Louis Maurin, de l’Observatoire des inégalités.

    École, santé, logement…, quelle que soit la majorité qui ressortira des législatives, elle aura à répondre à des besoins sociaux concrets. Les campagnes électorales exagèrent les différences entre les partis. Nous présentons ici les dix dossiers qui nous semblent les plus importants pour réduire les inégalités.

    MACRONIE

    Bouillaud's Weblog - L’illusion du bloc bourgeois? Plus pour très longtemps: il sera là sous peu, et sans doute pour longtemps.

    Quelques semaines avant l’élection présidentielle de 2017, les économistes Bruno Amable et Stefano Palombarini faisaient paraitre un petit ouvrage intitulé L’illusion du bloc bourgeois. Alliances sociales et avenir du modèle français (Paris : Raisons d’agir, mars 2017). A travers une approche d’économie politique d’inspiration « régulationniste », ils entendaient montrer que la vie politique française était scandée depuis des décennies maintenant par la recherche d’un nouveau compromis entre groupes socio-économiques, avec la définition, d’une part, d’une alliance de gagnants des politiques publiques, et, d’autre part, d’un résidu de perdants de ces dernières. De fait, la France depuis le début des années 1980 a multiplié les alternances entre la droite et la gauche sans que jamais l’un des camps traditionnels n’arrive à se stabiliser durablement au pouvoir. Mon jeune collègue Fabien Escalona a déjà rendu compte début avril de la thèse de l’ouvrage dans un très bel article publié sur Mediapart, et il me parait inutile d’y revenir ici tant la présentation me parait juste.

    CODE DU TRAVAIL

    Le vent se lève - Réforme du code du travail : vers un « capitalisme western » ? – Entretien avec David Cayla

    Les contours de la nouvelle Loi Travail, affichée comme la priorité du quinquennat d’Emmanuel Macron, ont été esquissés cette semaine par le gouvernement. Sans surprises, le projet laisse présager une déréglementation accrue du marché du travail et l’accélération de la course au moins-disant social. Quels en sont les enjeux ? A quel impact peut-on s’attendre sur l’activité économique et les salariés ? Décryptage avec David Cayla, maître de conférences en économie à l’Université d’Angers et membre des Économistes Atterrés. 
     
    ESPAGNE
     
    Slate - Podemos et les socialistes espagnols, alliance tactique ou première pierre d’une refondation européenne?

    Le PSOE a fait le choix d’une alliance avec Podemos, malgré ou contre ses chefs historiques. Podemos choisit de s’inscrire dans une logique d’accès potentiellement rapide aux responsabilités gouvernementales. Si le gouvernement Rajoy est en ligne de mire, c’est le projet européen qui sera immanquablement questionné.

    L'un existe depuis moins de quatre ans, l'autre a été un des partis historiques de la transition démocratique espagnole dans les années 1970-1980. Le mouvement de gauche radicale Podemos et le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) viennent de faire chacun un pas en direction de l’autre en convenant de la création d’une instance de débat entre les deux formations.

    Le Vent se lève - « Podemos ne voulait pas réinventer la gauche mais reconstruire un espace d’émancipation » – Entretien avec Juan Carlos Monedero
     
    À travers cet entretien, Juan Carlos Monedero, co-fondateur de Podemos et professeur de science politique à l’Université Complutense de Madrid, revient sur les faiblesses de la logique populiste défendue par Íñigo Errejón. Nous donnions le mois dernier la parole à Jorge Lago, membre du Conseil citoyen de Podemos, pour qui la logique populiste et la transversalité sont indispensables pour construire de nouvelles identités politiques. Juan Carlos Monedero considère, au contraire, que ces logiques annihilent les « véritables possibilités de changement » en voulant « séduire » à tout prix. Il revient également, au cours de cet entretien, sur l’avenir de Podemos et son rapport au PSOE, l’homologue espagnol du PS, et sur la dispute de l’espace politique de la gauche en Espagne. L’analyse comparative avec la France et l’Italie qui est livrée à la fin de cet entretien ouvre de nombreuses pistes pour comprendre quelle stratégie la gauche française devrait aujourd’hui adopter et donne à réfléchir sur l’importance du renouvellement des leaders politiques.
  • Réflexions et analyses pour le mois d'Août

    LE PUZZLE FRANCAIS

    Fondation Jean Jaurès - Le puzzle français. Un nouveau partage politique

    Décomposition, recomposition ou révolution : comment analyser l’ampleur du changement que le pays a vécu lors de cette séquence électorale hors norme ? Quelles sont les nouvelles géographies des votes ? Hervé Le Bras et Jérôme Fourquet y répondent avec un décryptage en profondeur des plus récentes données, mettant au jour le paysage électoral qui se dessine.

    Hervé Le Bras, et Jérôme Fourquet procèdent dans ce livre à un examen en profondeur des primaires et de l’élection présidentielle de 2017 à grande comme à petite échelle territoriale.

    Le point de départ de ce chamboulement politique hors norme a été la crainte d’un score voisin de 30 %  pour Marine Le Pen après les 28,5 % de son parti aux dernières élections régionales en 2015. Dès lors, pour avoir une chance de figurer au second tour, la droite comme la gauche ne pouvaient que présenter un seul candidat, d’où l’organisation des primaires. Celle de la droite et du centre, qui rassemblait l’UDI et les LR, semblait capable d’assurer la victoire au vainqueur. Celles de la gauche était plus mal partie, coincée entre le dynamisme du mouvement En marche ! et celui de la France insoumise.

    RETRAITES

    Economistes atterrés - Retraites : le bel avenir est à portée de main. Contre les visions catastrophistes du COR par Christophe Ramaux et Henri Sterdyniak

    La France a l’un des systèmes de retraites les plus performants. Grâce à lui, le niveau de vie des retraités est similaire à celui du reste de la population. Grâce à lui, notre pays peut s’enorgueillir d’avoir l’un des taux de pauvreté chez les retraités les plus faible au monde. Le cœur de notre système est simple : nous avons fait le choix social de prélever chaque mois, sous formes de cotisations, une fraction de la valeur ajoutée afin de payer les pensions. C’est le choix politique de la répartition : une part de la richesse produite est prélevée pour être répartie afin de financer les retraites (mais aussi les prestations santé, chômage, famille…). Nulle accumulation financière ici. Et c’est heureux.

    INEGALITES

    Alternatives Economiques, La dérégulation de l’emploi permet-elle de réduire les inégalités ?

    La thèse des économistes libéraux selon laquelle les réformes du marché du travail permettent de lutter contre le chômage a perdu de sa superbe, en raison des contre-performances de la flexibilité de l’emploi. Elle laisse place à une autre thèse, selon laquelle ces réformes réduiraient les inégalités dans l’emploi, ou ce qu’il est convenu d’appeler la « segmentation du marché du travail ». D’où vient cette thèse ? Est-elle empiriquement fondée ?

    Jean Gadrey - Des inégalités de revenu et de patrimoine qui montent, qui montent…

    L’Observatoire des inégalités est un organisme associatif indépendant qui emprunte, pour mettre au point ses rapports, aux meilleures sources sur les inégalités dans tous les domaines, avec l’appui d’un grand nombre de chercheurs. Le rapport 2017 récemment publié (176 pages, 8,50 euros) est le second, après celui de 2015.

    Selon le plus récent des baromètres annuels d’opinion de la Drees (Ministère des affaires sociales et de la santé), 81% des Français jugeaient en 2015 que les inégalités avaient augmenté pendant les cinq années précédentes. Au début des années 2000, ce sentiment d’accroissement des inégalités était déjà élevé, mais inférieur à 70 %. Il a atteint 80 %, voire plus, depuis 2008. Le rapport de l’Observatoire des inégalités confirme cette perception d’une progression de l’injustice dans divers domaines.

    Centre d'observation de la société - Les trois quarts des pauvres vivent hors des quartiers prioritaires

    Moins d’un quart des personnes pauvres vivent dans un quartier dit « prioritaire » de la politique de la ville 1. C’est logique : ces territoires, si souvent mis en avant, ne rassemblent qu’une toute petite partie de la population : 4,8 millions sur 58,9 millions, soit 7,5 %. Dans ces quartiers, la part de personnes pauvres est très élevée : 42 % en moyenne, plus de trois fois la moyenne nationale. Certains quartiers prioritaires connaissent des situations bien pires, avec des taux de 60 % voire 70 %.  Mais, au total, deux millions de personnes pauvres vivent dans ces quartiers, moins du quart de l’ensemble (23 %). 6,8 millions de pauvres (77 %) vivent hors de ces territoires.

    INSTITUTIONS

    Paul Alliès - Institutions: Y-a-du bon dans le Macron

    Ces derniers jours ont donné le spectacle d’un monde politique qui semblait découvrir le présidentialisme. Ses coups portés contre le discours au Congrès ont passablement manqué leur cible. Ceux venant de la gauche en particulier: rien n’a été dit anticipant les annonces du président de la République, susceptible de les dépasser. Il a donc aisément pris une longueur d’avance sur ses critiques....
    Ce qu’il avait dit lors de son dialogue à Mediapart le 5 Mai, il l’a tenu: la réduction d’un Tiers du nombre de parlementaires; la limitation du cumul des mandats dans le temps; l’introduction de la proportionnelle dans l’élection législative; la transformation du Conseil Economique, Social et Environnemental; la suppression de la Cour de Justice de la République; le renforcement du Conseil Supérieur de la Magistrature. Il y manque toujours beaucoup de précisions (combien de mandats, quelle part de proportionnelle…). De même les propos bien venus sur la responsabilité des ministres et du gouvernement , le vote en commission et l’évaluation des lois, l’extension des moyens de contrôle des parlementaires appellent des précisions essentielles. Mais un calendrier vient garantir la discussion et l’adoption de ces réformes: avant la fin 2018 par la voie du Congrès ou, s’il le faut par référendum.
     
    FACEBOOK
     

    Facebook et Google sont devenus les principaux intermédiaires entre le public et l’information. Un pouvoir politique énorme, soumis à leur quête du profit. Le chercheur Nikos Smyrnaios analyse comment ils ont bâti un tel oligopole.

    Nikos Smyrnaios est enseignant-chercheur au laboratoire d’études et de recherches ­appliquées en sciences sociales de l’université Toulouse-III. Spécialiste de la presse en ligne et de l’utilisation politique des réseaux socionumériques, il vient de publier les Gafam contre l’Internet, une économie politique du numérique

    ETAT ISLAMIQUE

    The Conversation - Morts et résurrections de l’État islamique en Irak

    Le 10 juillet 2017, le premier ministre irakien Haïdar al-Abadi annonçait, non sans un certain triomphalisme, une « victoire totale » à Mossoul, « pour l’Irak et l’ensemble des Irakiens ». De toute l’histoire du conflit irakien, cette bataille restera indiscutablement l’une des plus âpres et des plus sanglantes. Marque-t-elle toutefois la « défaite » de l’État islamique, comme s’aventurent à le conjecturer les plus optimistes ? Rien n’est moins sûr, et les raisons de cette incertitude sont multiples.

    Des ressources pour se régénérer

    L’organisation djihadiste dispose tout d’abord d’une assise solide en Irak, temporelle comme spatiale, et c’est dans ce pays que ses figures les plus influentes (dont un grand nombre disparu aujourd’hui) ont fait leurs armes dès la période d’occupation étrangère (2003-2011). Malgré de lourds revers essuyés au cours des derniers mois, ses membres conservent des convictions intactes, façonnées par une idéologie qui a déjà survécu à ses déboires passés et continuera de projeter son ambition panislamiste au-delà d’une matérialisation territoriale mise en défaut.

    GOOGLE

    Slate, Jean-Hervé Lorenzi et Mickaël Berrebi - Annulation du redressement fiscal de Google: la stupidité d’une décision

    Le résultat de la bataille entre Google et la France déterminera qui nous gouverne véritablement.

    Le mot «stupide» tient son origine du latin stupere et qualifie un état de sidération qui nous éloigne de la réalité des choses. C’est exactement ce qui a été le cas lors de la décision du Tribunal administratif de Paris en annulant le redressement fiscal de Google en France. Et c’est exactement ce qui n’a pas été le cas, ni pour les décisions de la Commission européenne, ni pour celles de la Grande Bretagne et l’Italie, lorsque les uns et les autres ont sanctionné Google.

    Il ne s’agit évidemment pas d’incriminer Google qui joue des failles dans les dispositifs publics mais de juger de la capacité des États à se défendre, confrontés à des situations totalement inédites.

    ISLAMISME

    Le Figaro - Céline Pina : « La leçon de liberté des Algériennes en bikini »

    En Algérie, de nombreuses femmes se réunissent pour réclamer la tolérance quant au fait de porter un bikini sur la plage. Céline Pina voit dans cette mobilisation un exemple pour toutes les femmes contraintes de cacher leur corps.

    Lasses d'être harcelées et insultées pour le seul crime d'oser enfiler un bikini, à Annaba, en Algérie, sur la plage de Seraidi, des femmes s'organisent pour venir en groupe à la plage afin de porter un maillot-de-bain sans que cela ne les mette en danger. Ces femmes luttent ainsi contre une police des mœurs insidieuse qui se met en place, tandis que les autorités choisissent de détourner le regard. Ne pouvant être protégées par le pouvoir politique, elles n'ont que leur nombre et leur mobilisation pour tenter de faire accepter cette simple liberté.

    Courrier International - WikiLeaks. Comment l’Arabie Saoudite promeut l’islamisme à l’échelle planétaire

    The New York Times a trié et vérifié 60 000 câbles diplomatiques saoudiens révélés par WikiLeaks. Conclusion : le royaume wahhabite a mis en place un redoutable système de prosélytisme à échelle planétaire pour faire la promotion d’un islamisme rigoriste.

    Depuis des dizaines d’années, l’Arabie Saoudite injecte “des milliards de pétrodollars dans des organisations islamiques à travers le monde, pratiquant une diplomatie du chéquier”, révèle le journal américain New York Times.

    PARTI SOCIALISTE
     
     
    Pour Renée Fregosi, s'il veut survivre, le Parti socialiste doit rompre avec l'idée désormais stérile de l'« union des gauches », qui l'empêche de définir une réelle base doctrinale.
     
    La nouvelle direction provisoire de la Rue de Solferino rassemble une fois encore les débris du hollandisme et les derniers avatars des frondeurs. Sinistres fossoyeurs d'un vaisseau fantôme, ils se présentent en défenseurs héroïques d'un parti en lambeau qu'ils ont largement contribué à détruire. Mais ce n'est pas en rejouant Epinay que le Parti socialiste trouvera une nouvelle dynamique. Les mutations profondes au niveau mondial comme le bouleversement de la vie politique nationale produit par Emmanuel Macron, interdisent la réussite d'une nouvelle entourloupe mitterrandienne.
     
     
    Le socialisme français n'en est pas à sa première débâcle électorale. Et si son avenir semble menacé aujourd'hui, il peut tout aussi bien redevenir une force politique incontournable. Il l'a déjà fait.

    Le Parti socialiste n'est pas mort, mais son pronostic vital est engagé. Il connaît ce que les politologues appellent une « crise d'effondrement » pour la distinguer des crises politiques ordinaires, et ce que les militants appellent une « crise de refondation », pour signifier que son dépassement exige une rénovation totale de la « vieille maison » socialiste, de la cave au grenier : rénovation des idées, du programme, de l'organisation, des pratiques militantes, des alliances…

    INEGALITES

    Observatoire des inégalités - Inégalités : les 10 dossiers clés du quinquennat

    6 juin 2017 - Quelle que soit la majorité qui sortira des élections législatives, elle aura à répondre à des besoins sociaux concrets. Les campagnes électorales exagèrent les différences entre les partis. Nous présentons ici les dix dossiers clés. Par Noam Leandri et Louis Maurin, de l’Observatoire des inégalités.

    École, santé, logement…, quelle que soit la majorité qui ressortira des législatives, elle aura à répondre à des besoins sociaux concrets. Les campagnes électorales exagèrent les différences entre les partis. Nous présentons ici les dix dossiers qui nous semblent les plus importants pour réduire les inégalités.

    MACRONIE

    Bouillaud's Weblog - L’illusion du bloc bourgeois? Plus pour très longtemps: il sera là sous peu, et sans doute pour longtemps.

    Quelques semaines avant l’élection présidentielle de 2017, les économistes Bruno Amable et Stefano Palombarini faisaient paraitre un petit ouvrage intitulé L’illusion du bloc bourgeois. Alliances sociales et avenir du modèle français (Paris : Raisons d’agir, mars 2017). A travers une approche d’économie politique d’inspiration « régulationniste », ils entendaient montrer que la vie politique française était scandée depuis des décennies maintenant par la recherche d’un nouveau compromis entre groupes socio-économiques, avec la définition, d’une part, d’une alliance de gagnants des politiques publiques, et, d’autre part, d’un résidu de perdants de ces dernières. De fait, la France depuis le début des années 1980 a multiplié les alternances entre la droite et la gauche sans que jamais l’un des camps traditionnels n’arrive à se stabiliser durablement au pouvoir. Mon jeune collègue Fabien Escalona a déjà rendu compte début avril de la thèse de l’ouvrage dans un très bel article publié sur Mediapart, et il me parait inutile d’y revenir ici tant la présentation me parait juste.

    CODE DU TRAVAIL

    Le vent se lève - Réforme du code du travail : vers un « capitalisme western » ? – Entretien avec David Cayla

    Les contours de la nouvelle Loi Travail, affichée comme la priorité du quinquennat d’Emmanuel Macron, ont été esquissés cette semaine par le gouvernement. Sans surprises, le projet laisse présager une déréglementation accrue du marché du travail et l’accélération de la course au moins-disant social. Quels en sont les enjeux ? A quel impact peut-on s’attendre sur l’activité économique et les salariés ? Décryptage avec David Cayla, maître de conférences en économie à l’Université d’Angers et membre des Économistes Atterrés. 
     
    ESPAGNE
     
    Slate - Podemos et les socialistes espagnols, alliance tactique ou première pierre d’une refondation européenne?

    Le PSOE a fait le choix d’une alliance avec Podemos, malgré ou contre ses chefs historiques. Podemos choisit de s’inscrire dans une logique d’accès potentiellement rapide aux responsabilités gouvernementales. Si le gouvernement Rajoy est en ligne de mire, c’est le projet européen qui sera immanquablement questionné.

    L'un existe depuis moins de quatre ans, l'autre a été un des partis historiques de la transition démocratique espagnole dans les années 1970-1980. Le mouvement de gauche radicale Podemos et le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) viennent de faire chacun un pas en direction de l’autre en convenant de la création d’une instance de débat entre les deux formations.

    Le Vent se lève - « Podemos ne voulait pas réinventer la gauche mais reconstruire un espace d’émancipation » – Entretien avec Juan Carlos Monedero
     
    À travers cet entretien, Juan Carlos Monedero, co-fondateur de Podemos et professeur de science politique à l’Université Complutense de Madrid, revient sur les faiblesses de la logique populiste défendue par Íñigo Errejón. Nous donnions le mois dernier la parole à Jorge Lago, membre du Conseil citoyen de Podemos, pour qui la logique populiste et la transversalité sont indispensables pour construire de nouvelles identités politiques. Juan Carlos Monedero considère, au contraire, que ces logiques annihilent les « véritables possibilités de changement » en voulant « séduire » à tout prix. Il revient également, au cours de cet entretien, sur l’avenir de Podemos et son rapport au PSOE, l’homologue espagnol du PS, et sur la dispute de l’espace politique de la gauche en Espagne. L’analyse comparative avec la France et l’Italie qui est livrée à la fin de cet entretien ouvre de nombreuses pistes pour comprendre quelle stratégie la gauche française devrait aujourd’hui adopter et donne à réfléchir sur l’importance du renouvellement des leaders politiques.
  • Réflexions et analyses pour le mois d'Août

    LE PUZZLE FRANCAIS

    Fondation Jean Jaurès - Le puzzle français. Un nouveau partage politique

    Décomposition, recomposition ou révolution : comment analyser l’ampleur du changement que le pays a vécu lors de cette séquence électorale hors norme ? Quelles sont les nouvelles géographies des votes ? Hervé Le Bras et Jérôme Fourquet y répondent avec un décryptage en profondeur des plus récentes données, mettant au jour le paysage électoral qui se dessine.

    Hervé Le Bras, et Jérôme Fourquet procèdent dans ce livre à un examen en profondeur des primaires et de l’élection présidentielle de 2017 à grande comme à petite échelle territoriale.

    Le point de départ de ce chamboulement politique hors norme a été la crainte d’un score voisin de 30 %  pour Marine Le Pen après les 28,5 % de son parti aux dernières élections régionales en 2015. Dès lors, pour avoir une chance de figurer au second tour, la droite comme la gauche ne pouvaient que présenter un seul candidat, d’où l’organisation des primaires. Celle de la droite et du centre, qui rassemblait l’UDI et les LR, semblait capable d’assurer la victoire au vainqueur. Celles de la gauche était plus mal partie, coincée entre le dynamisme du mouvement En marche ! et celui de la France insoumise.

    RETRAITES

    Economistes atterrés - Retraites : le bel avenir est à portée de main. Contre les visions catastrophistes du COR par Christophe Ramaux et Henri Sterdyniak

    La France a l’un des systèmes de retraites les plus performants. Grâce à lui, le niveau de vie des retraités est similaire à celui du reste de la population. Grâce à lui, notre pays peut s’enorgueillir d’avoir l’un des taux de pauvreté chez les retraités les plus faible au monde. Le cœur de notre système est simple : nous avons fait le choix social de prélever chaque mois, sous formes de cotisations, une fraction de la valeur ajoutée afin de payer les pensions. C’est le choix politique de la répartition : une part de la richesse produite est prélevée pour être répartie afin de financer les retraites (mais aussi les prestations santé, chômage, famille…). Nulle accumulation financière ici. Et c’est heureux.

    INEGALITES

    Alternatives Economiques, La dérégulation de l’emploi permet-elle de réduire les inégalités ?

    La thèse des économistes libéraux selon laquelle les réformes du marché du travail permettent de lutter contre le chômage a perdu de sa superbe, en raison des contre-performances de la flexibilité de l’emploi. Elle laisse place à une autre thèse, selon laquelle ces réformes réduiraient les inégalités dans l’emploi, ou ce qu’il est convenu d’appeler la « segmentation du marché du travail ». D’où vient cette thèse ? Est-elle empiriquement fondée ?

    Jean Gadrey - Des inégalités de revenu et de patrimoine qui montent, qui montent…

    L’Observatoire des inégalités est un organisme associatif indépendant qui emprunte, pour mettre au point ses rapports, aux meilleures sources sur les inégalités dans tous les domaines, avec l’appui d’un grand nombre de chercheurs. Le rapport 2017 récemment publié (176 pages, 8,50 euros) est le second, après celui de 2015.

    Selon le plus récent des baromètres annuels d’opinion de la Drees (Ministère des affaires sociales et de la santé), 81% des Français jugeaient en 2015 que les inégalités avaient augmenté pendant les cinq années précédentes. Au début des années 2000, ce sentiment d’accroissement des inégalités était déjà élevé, mais inférieur à 70 %. Il a atteint 80 %, voire plus, depuis 2008. Le rapport de l’Observatoire des inégalités confirme cette perception d’une progression de l’injustice dans divers domaines.

    Centre d'observation de la société - Les trois quarts des pauvres vivent hors des quartiers prioritaires

    Moins d’un quart des personnes pauvres vivent dans un quartier dit « prioritaire » de la politique de la ville 1. C’est logique : ces territoires, si souvent mis en avant, ne rassemblent qu’une toute petite partie de la population : 4,8 millions sur 58,9 millions, soit 7,5 %. Dans ces quartiers, la part de personnes pauvres est très élevée : 42 % en moyenne, plus de trois fois la moyenne nationale. Certains quartiers prioritaires connaissent des situations bien pires, avec des taux de 60 % voire 70 %.  Mais, au total, deux millions de personnes pauvres vivent dans ces quartiers, moins du quart de l’ensemble (23 %). 6,8 millions de pauvres (77 %) vivent hors de ces territoires.

    INSTITUTIONS

    Paul Alliès - Institutions: Y-a-du bon dans le Macron

    Ces derniers jours ont donné le spectacle d’un monde politique qui semblait découvrir le présidentialisme. Ses coups portés contre le discours au Congrès ont passablement manqué leur cible. Ceux venant de la gauche en particulier: rien n’a été dit anticipant les annonces du président de la République, susceptible de les dépasser. Il a donc aisément pris une longueur d’avance sur ses critiques....
    Ce qu’il avait dit lors de son dialogue à Mediapart le 5 Mai, il l’a tenu: la réduction d’un Tiers du nombre de parlementaires; la limitation du cumul des mandats dans le temps; l’introduction de la proportionnelle dans l’élection législative; la transformation du Conseil Economique, Social et Environnemental; la suppression de la Cour de Justice de la République; le renforcement du Conseil Supérieur de la Magistrature. Il y manque toujours beaucoup de précisions (combien de mandats, quelle part de proportionnelle…). De même les propos bien venus sur la responsabilité des ministres et du gouvernement , le vote en commission et l’évaluation des lois, l’extension des moyens de contrôle des parlementaires appellent des précisions essentielles. Mais un calendrier vient garantir la discussion et l’adoption de ces réformes: avant la fin 2018 par la voie du Congrès ou, s’il le faut par référendum.
     
    FACEBOOK
     

    Facebook et Google sont devenus les principaux intermédiaires entre le public et l’information. Un pouvoir politique énorme, soumis à leur quête du profit. Le chercheur Nikos Smyrnaios analyse comment ils ont bâti un tel oligopole.

    Nikos Smyrnaios est enseignant-chercheur au laboratoire d’études et de recherches ­appliquées en sciences sociales de l’université Toulouse-III. Spécialiste de la presse en ligne et de l’utilisation politique des réseaux socionumériques, il vient de publier les Gafam contre l’Internet, une économie politique du numérique

    ETAT ISLAMIQUE

    The Conversation - Morts et résurrections de l’État islamique en Irak

    Le 10 juillet 2017, le premier ministre irakien Haïdar al-Abadi annonçait, non sans un certain triomphalisme, une « victoire totale » à Mossoul, « pour l’Irak et l’ensemble des Irakiens ». De toute l’histoire du conflit irakien, cette bataille restera indiscutablement l’une des plus âpres et des plus sanglantes. Marque-t-elle toutefois la « défaite » de l’État islamique, comme s’aventurent à le conjecturer les plus optimistes ? Rien n’est moins sûr, et les raisons de cette incertitude sont multiples.

    Des ressources pour se régénérer

    L’organisation djihadiste dispose tout d’abord d’une assise solide en Irak, temporelle comme spatiale, et c’est dans ce pays que ses figures les plus influentes (dont un grand nombre disparu aujourd’hui) ont fait leurs armes dès la période d’occupation étrangère (2003-2011). Malgré de lourds revers essuyés au cours des derniers mois, ses membres conservent des convictions intactes, façonnées par une idéologie qui a déjà survécu à ses déboires passés et continuera de projeter son ambition panislamiste au-delà d’une matérialisation territoriale mise en défaut.

    GOOGLE

    Slate, Jean-Hervé Lorenzi et Mickaël Berrebi - Annulation du redressement fiscal de Google: la stupidité d’une décision

    Le résultat de la bataille entre Google et la France déterminera qui nous gouverne véritablement.

    Le mot «stupide» tient son origine du latin stupere et qualifie un état de sidération qui nous éloigne de la réalité des choses. C’est exactement ce qui a été le cas lors de la décision du Tribunal administratif de Paris en annulant le redressement fiscal de Google en France. Et c’est exactement ce qui n’a pas été le cas, ni pour les décisions de la Commission européenne, ni pour celles de la Grande Bretagne et l’Italie, lorsque les uns et les autres ont sanctionné Google.

    Il ne s’agit évidemment pas d’incriminer Google qui joue des failles dans les dispositifs publics mais de juger de la capacité des États à se défendre, confrontés à des situations totalement inédites.

    ISLAMISME

    Le Figaro - Céline Pina : « La leçon de liberté des Algériennes en bikini »

    En Algérie, de nombreuses femmes se réunissent pour réclamer la tolérance quant au fait de porter un bikini sur la plage. Céline Pina voit dans cette mobilisation un exemple pour toutes les femmes contraintes de cacher leur corps.

    Lasses d'être harcelées et insultées pour le seul crime d'oser enfiler un bikini, à Annaba, en Algérie, sur la plage de Seraidi, des femmes s'organisent pour venir en groupe à la plage afin de porter un maillot-de-bain sans que cela ne les mette en danger. Ces femmes luttent ainsi contre une police des mœurs insidieuse qui se met en place, tandis que les autorités choisissent de détourner le regard. Ne pouvant être protégées par le pouvoir politique, elles n'ont que leur nombre et leur mobilisation pour tenter de faire accepter cette simple liberté.

    Courrier International - WikiLeaks. Comment l’Arabie Saoudite promeut l’islamisme à l’échelle planétaire

    The New York Times a trié et vérifié 60 000 câbles diplomatiques saoudiens révélés par WikiLeaks. Conclusion : le royaume wahhabite a mis en place un redoutable système de prosélytisme à échelle planétaire pour faire la promotion d’un islamisme rigoriste.

    Depuis des dizaines d’années, l’Arabie Saoudite injecte “des milliards de pétrodollars dans des organisations islamiques à travers le monde, pratiquant une diplomatie du chéquier”, révèle le journal américain New York Times.

    PARTI SOCIALISTE
     
     
    Pour Renée Fregosi, s'il veut survivre, le Parti socialiste doit rompre avec l'idée désormais stérile de l'« union des gauches », qui l'empêche de définir une réelle base doctrinale.
     
    La nouvelle direction provisoire de la Rue de Solferino rassemble une fois encore les débris du hollandisme et les derniers avatars des frondeurs. Sinistres fossoyeurs d'un vaisseau fantôme, ils se présentent en défenseurs héroïques d'un parti en lambeau qu'ils ont largement contribué à détruire. Mais ce n'est pas en rejouant Epinay que le Parti socialiste trouvera une nouvelle dynamique. Les mutations profondes au niveau mondial comme le bouleversement de la vie politique nationale produit par Emmanuel Macron, interdisent la réussite d'une nouvelle entourloupe mitterrandienne.
     
     
    Le socialisme français n'en est pas à sa première débâcle électorale. Et si son avenir semble menacé aujourd'hui, il peut tout aussi bien redevenir une force politique incontournable. Il l'a déjà fait.

    Le Parti socialiste n'est pas mort, mais son pronostic vital est engagé. Il connaît ce que les politologues appellent une « crise d'effondrement » pour la distinguer des crises politiques ordinaires, et ce que les militants appellent une « crise de refondation », pour signifier que son dépassement exige une rénovation totale de la « vieille maison » socialiste, de la cave au grenier : rénovation des idées, du programme, de l'organisation, des pratiques militantes, des alliances…

    INEGALITES

    Observatoire des inégalités - Inégalités : les 10 dossiers clés du quinquennat

    6 juin 2017 - Quelle que soit la majorité qui sortira des élections législatives, elle aura à répondre à des besoins sociaux concrets. Les campagnes électorales exagèrent les différences entre les partis. Nous présentons ici les dix dossiers clés. Par Noam Leandri et Louis Maurin, de l’Observatoire des inégalités.

    École, santé, logement…, quelle que soit la majorité qui ressortira des législatives, elle aura à répondre à des besoins sociaux concrets. Les campagnes électorales exagèrent les différences entre les partis. Nous présentons ici les dix dossiers qui nous semblent les plus importants pour réduire les inégalités.

    MACRONIE

    Bouillaud's Weblog - L’illusion du bloc bourgeois? Plus pour très longtemps: il sera là sous peu, et sans doute pour longtemps.

    Quelques semaines avant l’élection présidentielle de 2017, les économistes Bruno Amable et Stefano Palombarini faisaient paraitre un petit ouvrage intitulé L’illusion du bloc bourgeois. Alliances sociales et avenir du modèle français (Paris : Raisons d’agir, mars 2017). A travers une approche d’économie politique d’inspiration « régulationniste », ils entendaient montrer que la vie politique française était scandée depuis des décennies maintenant par la recherche d’un nouveau compromis entre groupes socio-économiques, avec la définition, d’une part, d’une alliance de gagnants des politiques publiques, et, d’autre part, d’un résidu de perdants de ces dernières. De fait, la France depuis le début des années 1980 a multiplié les alternances entre la droite et la gauche sans que jamais l’un des camps traditionnels n’arrive à se stabiliser durablement au pouvoir. Mon jeune collègue Fabien Escalona a déjà rendu compte début avril de la thèse de l’ouvrage dans un très bel article publié sur Mediapart, et il me parait inutile d’y revenir ici tant la présentation me parait juste.

    CODE DU TRAVAIL

    Le vent se lève - Réforme du code du travail : vers un « capitalisme western » ? – Entretien avec David Cayla

    Les contours de la nouvelle Loi Travail, affichée comme la priorité du quinquennat d’Emmanuel Macron, ont été esquissés cette semaine par le gouvernement. Sans surprises, le projet laisse présager une déréglementation accrue du marché du travail et l’accélération de la course au moins-disant social. Quels en sont les enjeux ? A quel impact peut-on s’attendre sur l’activité économique et les salariés ? Décryptage avec David Cayla, maître de conférences en économie à l’Université d’Angers et membre des Économistes Atterrés. 
     
    ESPAGNE
     
    Slate - Podemos et les socialistes espagnols, alliance tactique ou première pierre d’une refondation européenne?

    Le PSOE a fait le choix d’une alliance avec Podemos, malgré ou contre ses chefs historiques. Podemos choisit de s’inscrire dans une logique d’accès potentiellement rapide aux responsabilités gouvernementales. Si le gouvernement Rajoy est en ligne de mire, c’est le projet européen qui sera immanquablement questionné.

    L'un existe depuis moins de quatre ans, l'autre a été un des partis historiques de la transition démocratique espagnole dans les années 1970-1980. Le mouvement de gauche radicale Podemos et le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) viennent de faire chacun un pas en direction de l’autre en convenant de la création d’une instance de débat entre les deux formations.

    Le Vent se lève - « Podemos ne voulait pas réinventer la gauche mais reconstruire un espace d’émancipation » – Entretien avec Juan Carlos Monedero
     
    À travers cet entretien, Juan Carlos Monedero, co-fondateur de Podemos et professeur de science politique à l’Université Complutense de Madrid, revient sur les faiblesses de la logique populiste défendue par Íñigo Errejón. Nous donnions le mois dernier la parole à Jorge Lago, membre du Conseil citoyen de Podemos, pour qui la logique populiste et la transversalité sont indispensables pour construire de nouvelles identités politiques. Juan Carlos Monedero considère, au contraire, que ces logiques annihilent les « véritables possibilités de changement » en voulant « séduire » à tout prix. Il revient également, au cours de cet entretien, sur l’avenir de Podemos et son rapport au PSOE, l’homologue espagnol du PS, et sur la dispute de l’espace politique de la gauche en Espagne. L’analyse comparative avec la France et l’Italie qui est livrée à la fin de cet entretien ouvre de nombreuses pistes pour comprendre quelle stratégie la gauche française devrait aujourd’hui adopter et donne à réfléchir sur l’importance du renouvellement des leaders politiques.
  • Réflexions et analyses pour le mois d'Août

    LE PUZZLE FRANCAIS

    Fondation Jean Jaurès - Le puzzle français. Un nouveau partage politique

    Décomposition, recomposition ou révolution : comment analyser l’ampleur du changement que le pays a vécu lors de cette séquence électorale hors norme ? Quelles sont les nouvelles géographies des votes ? Hervé Le Bras et Jérôme Fourquet y répondent avec un décryptage en profondeur des plus récentes données, mettant au jour le paysage électoral qui se dessine.

    Hervé Le Bras, et Jérôme Fourquet procèdent dans ce livre à un examen en profondeur des primaires et de l’élection présidentielle de 2017 à grande comme à petite échelle territoriale.

    Le point de départ de ce chamboulement politique hors norme a été la crainte d’un score voisin de 30 %  pour Marine Le Pen après les 28,5 % de son parti aux dernières élections régionales en 2015. Dès lors, pour avoir une chance de figurer au second tour, la droite comme la gauche ne pouvaient que présenter un seul candidat, d’où l’organisation des primaires. Celle de la droite et du centre, qui rassemblait l’UDI et les LR, semblait capable d’assurer la victoire au vainqueur. Celles de la gauche était plus mal partie, coincée entre le dynamisme du mouvement En marche ! et celui de la France insoumise.

    RETRAITES

    Economistes atterrés - Retraites : le bel avenir est à portée de main. Contre les visions catastrophistes du COR par Christophe Ramaux et Henri Sterdyniak

    La France a l’un des systèmes de retraites les plus performants. Grâce à lui, le niveau de vie des retraités est similaire à celui du reste de la population. Grâce à lui, notre pays peut s’enorgueillir d’avoir l’un des taux de pauvreté chez les retraités les plus faible au monde. Le cœur de notre système est simple : nous avons fait le choix social de prélever chaque mois, sous formes de cotisations, une fraction de la valeur ajoutée afin de payer les pensions. C’est le choix politique de la répartition : une part de la richesse produite est prélevée pour être répartie afin de financer les retraites (mais aussi les prestations santé, chômage, famille…). Nulle accumulation financière ici. Et c’est heureux.

    INEGALITES

    Alternatives Economiques, La dérégulation de l’emploi permet-elle de réduire les inégalités ?

    La thèse des économistes libéraux selon laquelle les réformes du marché du travail permettent de lutter contre le chômage a perdu de sa superbe, en raison des contre-performances de la flexibilité de l’emploi. Elle laisse place à une autre thèse, selon laquelle ces réformes réduiraient les inégalités dans l’emploi, ou ce qu’il est convenu d’appeler la « segmentation du marché du travail ». D’où vient cette thèse ? Est-elle empiriquement fondée ?

    Jean Gadrey - Des inégalités de revenu et de patrimoine qui montent, qui montent…

    L’Observatoire des inégalités est un organisme associatif indépendant qui emprunte, pour mettre au point ses rapports, aux meilleures sources sur les inégalités dans tous les domaines, avec l’appui d’un grand nombre de chercheurs. Le rapport 2017 récemment publié (176 pages, 8,50 euros) est le second, après celui de 2015.

    Selon le plus récent des baromètres annuels d’opinion de la Drees (Ministère des affaires sociales et de la santé), 81% des Français jugeaient en 2015 que les inégalités avaient augmenté pendant les cinq années précédentes. Au début des années 2000, ce sentiment d’accroissement des inégalités était déjà élevé, mais inférieur à 70 %. Il a atteint 80 %, voire plus, depuis 2008. Le rapport de l’Observatoire des inégalités confirme cette perception d’une progression de l’injustice dans divers domaines.

    Centre d'observation de la société - Les trois quarts des pauvres vivent hors des quartiers prioritaires

    Moins d’un quart des personnes pauvres vivent dans un quartier dit « prioritaire » de la politique de la ville 1. C’est logique : ces territoires, si souvent mis en avant, ne rassemblent qu’une toute petite partie de la population : 4,8 millions sur 58,9 millions, soit 7,5 %. Dans ces quartiers, la part de personnes pauvres est très élevée : 42 % en moyenne, plus de trois fois la moyenne nationale. Certains quartiers prioritaires connaissent des situations bien pires, avec des taux de 60 % voire 70 %.  Mais, au total, deux millions de personnes pauvres vivent dans ces quartiers, moins du quart de l’ensemble (23 %). 6,8 millions de pauvres (77 %) vivent hors de ces territoires.

    INSTITUTIONS

    Paul Alliès - Institutions: Y-a-du bon dans le Macron

    Ces derniers jours ont donné le spectacle d’un monde politique qui semblait découvrir le présidentialisme. Ses coups portés contre le discours au Congrès ont passablement manqué leur cible. Ceux venant de la gauche en particulier: rien n’a été dit anticipant les annonces du président de la République, susceptible de les dépasser. Il a donc aisément pris une longueur d’avance sur ses critiques....
    Ce qu’il avait dit lors de son dialogue à Mediapart le 5 Mai, il l’a tenu: la réduction d’un Tiers du nombre de parlementaires; la limitation du cumul des mandats dans le temps; l’introduction de la proportionnelle dans l’élection législative; la transformation du Conseil Economique, Social et Environnemental; la suppression de la Cour de Justice de la République; le renforcement du Conseil Supérieur de la Magistrature. Il y manque toujours beaucoup de précisions (combien de mandats, quelle part de proportionnelle…). De même les propos bien venus sur la responsabilité des ministres et du gouvernement , le vote en commission et l’évaluation des lois, l’extension des moyens de contrôle des parlementaires appellent des précisions essentielles. Mais un calendrier vient garantir la discussion et l’adoption de ces réformes: avant la fin 2018 par la voie du Congrès ou, s’il le faut par référendum.
     
    FACEBOOK
     

    Facebook et Google sont devenus les principaux intermédiaires entre le public et l’information. Un pouvoir politique énorme, soumis à leur quête du profit. Le chercheur Nikos Smyrnaios analyse comment ils ont bâti un tel oligopole.

    Nikos Smyrnaios est enseignant-chercheur au laboratoire d’études et de recherches ­appliquées en sciences sociales de l’université Toulouse-III. Spécialiste de la presse en ligne et de l’utilisation politique des réseaux socionumériques, il vient de publier les Gafam contre l’Internet, une économie politique du numérique

    ETAT ISLAMIQUE

    The Conversation - Morts et résurrections de l’État islamique en Irak

    Le 10 juillet 2017, le premier ministre irakien Haïdar al-Abadi annonçait, non sans un certain triomphalisme, une « victoire totale » à Mossoul, « pour l’Irak et l’ensemble des Irakiens ». De toute l’histoire du conflit irakien, cette bataille restera indiscutablement l’une des plus âpres et des plus sanglantes. Marque-t-elle toutefois la « défaite » de l’État islamique, comme s’aventurent à le conjecturer les plus optimistes ? Rien n’est moins sûr, et les raisons de cette incertitude sont multiples.

    Des ressources pour se régénérer

    L’organisation djihadiste dispose tout d’abord d’une assise solide en Irak, temporelle comme spatiale, et c’est dans ce pays que ses figures les plus influentes (dont un grand nombre disparu aujourd’hui) ont fait leurs armes dès la période d’occupation étrangère (2003-2011). Malgré de lourds revers essuyés au cours des derniers mois, ses membres conservent des convictions intactes, façonnées par une idéologie qui a déjà survécu à ses déboires passés et continuera de projeter son ambition panislamiste au-delà d’une matérialisation territoriale mise en défaut.

    GOOGLE

    Slate, Jean-Hervé Lorenzi et Mickaël Berrebi - Annulation du redressement fiscal de Google: la stupidité d’une décision

    Le résultat de la bataille entre Google et la France déterminera qui nous gouverne véritablement.

    Le mot «stupide» tient son origine du latin stupere et qualifie un état de sidération qui nous éloigne de la réalité des choses. C’est exactement ce qui a été le cas lors de la décision du Tribunal administratif de Paris en annulant le redressement fiscal de Google en France. Et c’est exactement ce qui n’a pas été le cas, ni pour les décisions de la Commission européenne, ni pour celles de la Grande Bretagne et l’Italie, lorsque les uns et les autres ont sanctionné Google.

    Il ne s’agit évidemment pas d’incriminer Google qui joue des failles dans les dispositifs publics mais de juger de la capacité des États à se défendre, confrontés à des situations totalement inédites.

    ISLAMISME

    Le Figaro - Céline Pina : « La leçon de liberté des Algériennes en bikini »

    En Algérie, de nombreuses femmes se réunissent pour réclamer la tolérance quant au fait de porter un bikini sur la plage. Céline Pina voit dans cette mobilisation un exemple pour toutes les femmes contraintes de cacher leur corps.

    Lasses d'être harcelées et insultées pour le seul crime d'oser enfiler un bikini, à Annaba, en Algérie, sur la plage de Seraidi, des femmes s'organisent pour venir en groupe à la plage afin de porter un maillot-de-bain sans que cela ne les mette en danger. Ces femmes luttent ainsi contre une police des mœurs insidieuse qui se met en place, tandis que les autorités choisissent de détourner le regard. Ne pouvant être protégées par le pouvoir politique, elles n'ont que leur nombre et leur mobilisation pour tenter de faire accepter cette simple liberté.

    Courrier International - WikiLeaks. Comment l’Arabie Saoudite promeut l’islamisme à l’échelle planétaire

    The New York Times a trié et vérifié 60 000 câbles diplomatiques saoudiens révélés par WikiLeaks. Conclusion : le royaume wahhabite a mis en place un redoutable système de prosélytisme à échelle planétaire pour faire la promotion d’un islamisme rigoriste.

    Depuis des dizaines d’années, l’Arabie Saoudite injecte “des milliards de pétrodollars dans des organisations islamiques à travers le monde, pratiquant une diplomatie du chéquier”, révèle le journal américain New York Times.

    PARTI SOCIALISTE
     
     
    Pour Renée Fregosi, s'il veut survivre, le Parti socialiste doit rompre avec l'idée désormais stérile de l'« union des gauches », qui l'empêche de définir une réelle base doctrinale.
     
    La nouvelle direction provisoire de la Rue de Solferino rassemble une fois encore les débris du hollandisme et les derniers avatars des frondeurs. Sinistres fossoyeurs d'un vaisseau fantôme, ils se présentent en défenseurs héroïques d'un parti en lambeau qu'ils ont largement contribué à détruire. Mais ce n'est pas en rejouant Epinay que le Parti socialiste trouvera une nouvelle dynamique. Les mutations profondes au niveau mondial comme le bouleversement de la vie politique nationale produit par Emmanuel Macron, interdisent la réussite d'une nouvelle entourloupe mitterrandienne.
     
     
    Le socialisme français n'en est pas à sa première débâcle électorale. Et si son avenir semble menacé aujourd'hui, il peut tout aussi bien redevenir une force politique incontournable. Il l'a déjà fait.

    Le Parti socialiste n'est pas mort, mais son pronostic vital est engagé. Il connaît ce que les politologues appellent une « crise d'effondrement » pour la distinguer des crises politiques ordinaires, et ce que les militants appellent une « crise de refondation », pour signifier que son dépassement exige une rénovation totale de la « vieille maison » socialiste, de la cave au grenier : rénovation des idées, du programme, de l'organisation, des pratiques militantes, des alliances…

    INEGALITES

    Observatoire des inégalités - Inégalités : les 10 dossiers clés du quinquennat

    6 juin 2017 - Quelle que soit la majorité qui sortira des élections législatives, elle aura à répondre à des besoins sociaux concrets. Les campagnes électorales exagèrent les différences entre les partis. Nous présentons ici les dix dossiers clés. Par Noam Leandri et Louis Maurin, de l’Observatoire des inégalités.

    École, santé, logement…, quelle que soit la majorité qui ressortira des législatives, elle aura à répondre à des besoins sociaux concrets. Les campagnes électorales exagèrent les différences entre les partis. Nous présentons ici les dix dossiers qui nous semblent les plus importants pour réduire les inégalités.

    MACRONIE

    Bouillaud's Weblog - L’illusion du bloc bourgeois? Plus pour très longtemps: il sera là sous peu, et sans doute pour longtemps.

    Quelques semaines avant l’élection présidentielle de 2017, les économistes Bruno Amable et Stefano Palombarini faisaient paraitre un petit ouvrage intitulé L’illusion du bloc bourgeois. Alliances sociales et avenir du modèle français (Paris : Raisons d’agir, mars 2017). A travers une approche d’économie politique d’inspiration « régulationniste », ils entendaient montrer que la vie politique française était scandée depuis des décennies maintenant par la recherche d’un nouveau compromis entre groupes socio-économiques, avec la définition, d’une part, d’une alliance de gagnants des politiques publiques, et, d’autre part, d’un résidu de perdants de ces dernières. De fait, la France depuis le début des années 1980 a multiplié les alternances entre la droite et la gauche sans que jamais l’un des camps traditionnels n’arrive à se stabiliser durablement au pouvoir. Mon jeune collègue Fabien Escalona a déjà rendu compte début avril de la thèse de l’ouvrage dans un très bel article publié sur Mediapart, et il me parait inutile d’y revenir ici tant la présentation me parait juste.

    CODE DU TRAVAIL

    Le vent se lève - Réforme du code du travail : vers un « capitalisme western » ? – Entretien avec David Cayla

    Les contours de la nouvelle Loi Travail, affichée comme la priorité du quinquennat d’Emmanuel Macron, ont été esquissés cette semaine par le gouvernement. Sans surprises, le projet laisse présager une déréglementation accrue du marché du travail et l’accélération de la course au moins-disant social. Quels en sont les enjeux ? A quel impact peut-on s’attendre sur l’activité économique et les salariés ? Décryptage avec David Cayla, maître de conférences en économie à l’Université d’Angers et membre des Économistes Atterrés. 
     
    ESPAGNE
     
    Slate - Podemos et les socialistes espagnols, alliance tactique ou première pierre d’une refondation européenne?

    Le PSOE a fait le choix d’une alliance avec Podemos, malgré ou contre ses chefs historiques. Podemos choisit de s’inscrire dans une logique d’accès potentiellement rapide aux responsabilités gouvernementales. Si le gouvernement Rajoy est en ligne de mire, c’est le projet européen qui sera immanquablement questionné.

    L'un existe depuis moins de quatre ans, l'autre a été un des partis historiques de la transition démocratique espagnole dans les années 1970-1980. Le mouvement de gauche radicale Podemos et le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) viennent de faire chacun un pas en direction de l’autre en convenant de la création d’une instance de débat entre les deux formations.

    Le Vent se lève - « Podemos ne voulait pas réinventer la gauche mais reconstruire un espace d’émancipation » – Entretien avec Juan Carlos Monedero
     
    À travers cet entretien, Juan Carlos Monedero, co-fondateur de Podemos et professeur de science politique à l’Université Complutense de Madrid, revient sur les faiblesses de la logique populiste défendue par Íñigo Errejón. Nous donnions le mois dernier la parole à Jorge Lago, membre du Conseil citoyen de Podemos, pour qui la logique populiste et la transversalité sont indispensables pour construire de nouvelles identités politiques. Juan Carlos Monedero considère, au contraire, que ces logiques annihilent les « véritables possibilités de changement » en voulant « séduire » à tout prix. Il revient également, au cours de cet entretien, sur l’avenir de Podemos et son rapport au PSOE, l’homologue espagnol du PS, et sur la dispute de l’espace politique de la gauche en Espagne. L’analyse comparative avec la France et l’Italie qui est livrée à la fin de cet entretien ouvre de nombreuses pistes pour comprendre quelle stratégie la gauche française devrait aujourd’hui adopter et donne à réfléchir sur l’importance du renouvellement des leaders politiques.
  • L'actualité des socialistes du 1er au 16 juillet (revue de presse estivale bi-mensuelle)

    RETRAITES

    Economistes atterrés - Retraites : le bel avenir est à portée de main. Contre les visions catastrophistes du COR par Christophe Ramaux et Henri Sterdyniak

    La France a l’un des systèmes de retraites les plus performants. Grâce à lui, le niveau de vie des retraités est similaire à celui du reste de la population. Grâce à lui, notre pays peut s’enorgueillir d’avoir l’un des taux de pauvreté chez les retraités les plus faible au monde. Le cœur de notre système est simple : nous avons fait le choix social de prélever chaque mois, sous formes de cotisations, une fraction de la valeur ajoutée afin de payer les pensions. C’est le choix politique de la répartition : une part de la richesse produite est prélevée pour être répartie afin de financer les retraites (mais aussi les prestations santé, chômage, famille…). Nulle accumulation financière ici. Et c’est heureux.

    INEGALITES

    Jean Gadrey - Des inégalités de revenu et de patrimoine qui montent, qui montent…

    L’Observatoire des inégalités est un organisme associatif indépendant qui emprunte, pour mettre au point ses rapports, aux meilleures sources sur les inégalités dans tous les domaines, avec l’appui d’un grand nombre de chercheurs. Le rapport 2017 récemment publié (176 pages, 8,50 euros) est le second, après celui de 2015.

    Selon le plus récent des baromètres annuels d’opinion de la Drees (Ministère des affaires sociales et de la santé), 81% des Français jugeaient en 2015 que les inégalités avaient augmenté pendant les cinq années précédentes. Au début des années 2000, ce sentiment d’accroissement des inégalités était déjà élevé, mais inférieur à 70 %. Il a atteint 80 %, voire plus, depuis 2008. Le rapport de l’Observatoire des inégalités confirme cette perception d’une progression de l’injustice dans divers domaines.

    PENIBILITE

    Libé - «Pénibilité», le mot de trop pour l’Elysée

    «Ce qui n’est pas nommé, n’existe pas», avait averti le psychanalyste Jacques Lacan. C’est ainsi que le compte pénibilité, cette mesure phare du quinquennat de François Hollande qui permet à des salariés exposés à des métiers «pénibles» de partir plus tôt à la retraite ou de bénéficier d’une formation, change de nom. Le Premier ministre veut l’appeler désormais «compte de prévention».

     
    Quatre risques professionnels sur dix seront traités différemment, et les cotisations spécifiques seront supprimées.
     
    Le lobbying patronal, exercé depuis de longs mois, a fini par porter ses fruits. Samedi 8 juillet, Edouard Philippe a dévoilé la nouvelle mouture du compte personnel de prévention de la pénibilité (C3P) – dispositif fustigé par les organisations d’employeurs, depuis sa création en 2014, au motif qu’il serait beaucoup trop complexe donc inapplicable. Les mesures annoncées par le premier ministre visent à simplifier cet outil tout en modifiant son financement. Des « évolutions » saluées par le Medef, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), ainsi que par l’Union des entreprises de proximité (U2P).

    FISCALITE

    Marianne - Avec Macron, 3 milliards d'impôts en moins... pour les 3.000 foyers les plus riches !

    Le président de la République veut accélérer la réforme de la fiscalité de l’épargne et du patrimoine. Ses deux mesures, sur l’ISF et les revenus mobiliers, coûteraient 7 milliards en année pleine... dont près de la moitié serait captée par quelques milliers de foyers fiscaux les plus riches !

    Cédant aux pressions conjuguées de ses amis économistes réunis à Aix, des plus libéraux parmi les députés LREM, et de représentants des hauts patrimoines, Emmanuel Macron aurait décidé, le 9 juillet d’enclencher dès 2018 deux réformes de la fiscalité inscrites à son programme : le cantonnement de l’ISF aux seuls biens immobiliers et le prélèvement forfaitaire unique (PFU), une taxe à 30% sur les revenus des valeurs mobilières.

    INSTITUTIONS

    Paul Alliès - Institutions: Y-a-du bon dans le Macron

    Ces derniers jours ont donné le spectacle d’un monde politique qui semblait découvrir le présidentialisme. Ses coups portés contre le discours au Congrès ont passablement manqué leur cible. Ceux venant de la gauche en particulier: rien n’a été dit anticipant les annonces du président de la République, susceptible de les dépasser. Il a donc aisément pris une longueur d’avance sur ses critiques....
    Ce qu’il avait dit lors de son dialogue à Mediapart le 5 Mai, il l’a tenu: la réduction d’un Tiers du nombre de parlementaires; la limitation du cumul des mandats dans le temps; l’introduction de la proportionnelle dans l’élection législative; la transformation du Conseil Economique, Social et Environnemental; la suppression de la Cour de Justice de la République; le renforcement du Conseil Supérieur de la Magistrature. Il y manque toujours beaucoup de précisions (combien de mandats, quelle part de proportionnelle…). De même les propos bien venus sur la responsabilité des ministres et du gouvernement , le vote en commission et l’évaluation des lois, l’extension des moyens de contrôle des parlementaires appellent des précisions essentielles. Mais un calendrier vient garantir la discussion et l’adoption de ces réformes: avant la fin 2018 par la voie du Congrès ou, s’il le faut par référendum.
     
    DEPENSES PUBLIQUES
     
     
    «Il y a une addiction française à la dépense publique (…). Comme toute addiction, elle nécessitera de la volonté et du courage pour s'en désintoxiquer», déclarait le premier ministre Édouard Philippe lors de son discours de politique générale. Il faisait écho au ministre de l'économie Bruno Le Maire, lequel affirmait quelques jours auparavant «Depuis 30 ans, la France est droguée aux dépenses publiques. Oui, il faut les réduire: c'est une question de souveraineté nationale».
     
    FONCTIONNAIRES
     
     
    Le gel du traitement des fonctionnaires est d'ores et déjà acté, ainsi que le rétablissement dès 2018 de leur jour de carence en cas d'arrêt maladie. En parallèle, le gouvernement s'apprête à annoncer la fin de la taxe sur les hauts salaires de la finance. Le mélange pourrait être explosif…

    Geler le traitement des fonctionnaires pour augmenter celui des traders. Formulée ainsi, une telle proposition n’aurait que peu de chances de voir le jour. Ni même de passer le cap du ballon d’essai, comme disent les commentateurs politiques, tant les réactions seraient vives. C’est pourtant ce que s'apprête à faire le gouvernement. En deux temps…

    NUCLEAIRE

    Slate - Sortie du nucléaire: Hulot entretient le flou sur la méthode

    La lutte contre le réchauffement et la sortie du nucléaire vont de pair, mais pas forcément selon le même calendrier. Le gouvernement doit choisir ses priorités. L’option en faveur de la voiture électrique laisse planer le doute. Pour réduire la part du nucléaire, Nicolas Hulot n’a pas indiqué de méthode.

    ISLAMISME
     
     
    Elles en ont marre. « Marre de l'indifférence, de la connivence, de la condescendance » avec lesquelles, en France, les « néocommunautaristes » traitent le combat des femmes de culture musulmane « qui se sont affranchies du voile au nom de la liberté, de l'égalité et de la dignité »

    Près de chez elles, à Aubervilliers, les hommes osaient demander à l'une « de se couvrir pour être une bonne musulmane » : c'était l'été et elle sortait bras nus. Une lycéenne, sous influence salafiste, crachait à l'autre, son enseignante qui lui expliquait que le voile ne figurait nullement dans le Coran : « Je peux vous tuer pour ce que vous dites ! » De la rue au café où elles n'étaient pas les bienvenues, les menaces s'empilaient pour les belles aux yeux noirs. On les sommait à toute vitesse de rejoindre le troupeau massé sous le voile de la servitude volontaire. 

    Djemila Benhabib - Droits des femmes et laïcité: deux combats inséparables

    Le collectif Femmes sans voile d’Aubervilliers se mobilise, le 10 juillet, en France, pour célébrer la Journée mondiale des femmes sans voiles. Cette initiative consacrée à raviver la solidarité à l’endroit des femmes musulmanes contraintes de se couvrir de la tête au pied dans plusieurs pays nous invite également à faire notre propre examen de conscience. S’agissant des voiles, qu’en est-il chez nous? Encore heureux que des femmes soient nombreuses à résister en Iran, en Arabie saoudite ou en Afghanistan, à cette oppression des corps qui augure une autre oppression, cette fois-ci plus large, celle des sociétés dans leur ensemble. Il suffit, d’ailleurs, de s’attarder à leur statut pour mesurer l’état de la démocratie.

    TRUMP

    La Croix - Benjamin Coriat : « Donald Trump ne peut pas diriger le pays contre son business »

    Le commerce mondial peut-il se passer des Etats-Unis ? L’avis de Benjamin Coriat, professeur d’économie à l’université Paris 13 et membre du conseil d’administration du collectif des Économistes atterrés.

    La position des États-Unis est très paradoxale. Ils ont été et continuent d’être les grands bénéficiaires des échanges internationaux. Cela dit, une des causes du déficit commercial américain provient de la délocalisation massive pratiquée par ses firmes dans les pays d’Asie. Les formes de déréglementation pratiquées depuis trois décennies, auxquelles les États-Unis ont contribué, ont causé une perte d’emploi pour de nombreux Américains.

    PS

    Le Monde - Le Parti socialiste installe sa direction collégiale

    Le parti de la rue de Solférino doit établir cet été une « feuille de route de la rénovation », après la débâcle de la présidentielle et des législatives.

    La direction collégiale provisoire du Parti socialiste, désignée il y a une dizaine de jours, se réunit pour la première fois, lundi 17 juillet, à huis clos. Cette équipe va succéder à Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire depuis 2014, qui a annoncé sa démission au soir du deuxième tour des catastrophiques législatives, qui n’ont envoyé que 31 députés sur les bancs de l’Assemblée. La direction devra s’atteler à établir une « feuille de route de la rénovation » qu’elle devrait présenter à la fin août, avant de la soumettre au vote des militants. Le tout avant l’organisation d’un congrès, prévu pour le début de l’année 2018.
     
    Le Journal du Dimanche - Julien Dray : "Le Parti socialiste doit retrouver son autorité"

    INTERVIEW – Julien Dray, ancien député socialiste et proche de François Hollande, commente l'état actuel du PS, dont la direction collégiale s'est réuni lundi pour établir la feuille de route de la rénovation du parti.

    La direction collégiale du Parti socialiste, mise en place début juillet, se réunissait à huis clos lundi, avec une mission à lancer, celle de la "rénovation". Etape nécessaire après l'échec de Benoît Hamon à la présidentielle, l'envoi de seulement 31 députés à l'Assemblée nationale puis la démission du premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis. L'objectif est de présenter une "feuille de route" fin août, puis d'organiser un congrès début 2018. Adhérent au PS depuis 1981 et ex-député de l'Essonne, Julien Dray analyse les enjeux pour son parti.

    L'Express, Henri Weber - Avenir du Parti socialiste : trois scénarios

    En sa cent-douzième année d’existence, le Parti socialiste a subi la plus cuisante défaite de son histoire. Il connaît une crise d’effondrement, marquée par la désaffection simultanée de ses deux bases sociales : la petite bourgeoisie urbaine diplômée (enseignants, fonctionnaires, cadres, professions libérales…), passée massivement à En marche !. Et la fraction des classes populaires restée à gauche, qui a largement voté pour la France insoumise (LFI). L’onde de choc de ce désastre n’ a pas fini de produire ses effets dévastateurs : la démoralisation a gagné de nombreux militants et élus, qui se replient sur leur sphère privée : métier, famille, hobbies… La volonté autodestructrice d’en découdre entre camarades en anime quelques autres.

    Les Inrocks - Benoît Hamon pourra-t-il exister sans le PS ?

    En lançant son “Mouvement du 1er-Juillet” (M1717) samedi, et en quittant le PS, Benoît Hamon a fait un grand pas en avant dans la reconstruction de la gauche. Reste à savoir s’il n’était pas au bord du gouffre.

    Il est 18h35, samedi 1er juillet sur la pelouse de Reuilly (XIIe arrondissement de Paris), quand une phrase de Benoît Hamon, prononcée au bout de 50 minutes de discours, provoque une explosion de joie dans la foule venue assister au lancement de son “Mouvement du 1er-Juillet” (M1717) : “J’ai décidé de quitter le Parti socialiste”.

    L'Express - Parti socialiste: Cambadelis tente un #JeReste après le départ de Hamon

    Au lendemain du départ d'Hamon, entre ceux qui jugent sévèrement sa décision et ceux qui s'inquiètent de l'avenir du parti, c'est la soupe à la grimace chez les socialistes.

    "Je crains qu'il ne reste plus grand monde au Parti socialiste", s'inquiète ce dimanche sur Europe 1 Didier Guillaume, président du groupe socialiste au Sénat. "C'est un drame", poursuit-il, décrivant un parti "très malade". Depuis l'annonce du départ de Benoit Hamon, c'est la soupe à la grimace chez les socialistes.

    FRANCE INSOUMISME

    Slate - Adrien Quatennens, bourreau de la loi travail ?

    Ce jeune député lillois est devenu en quelques jours l’égérie de l’opposition à la réforme du Code du travail. Un insoumis, qui n’a probablement pas fini de marquer les esprits.

     

  • L'actualité des socialistes du 23 au 1er juillet (revue de presse bi-mensuelle)

     
     
    Muriel Pénicaud a dévoilé ce mercredi le projet de loi d’habilitation à réformer par ordonnances le Code du travail. Les entreprises savent sur quoi elles pourront ou non négocier.

    On a suffisamment reproché au gouvernement de rester flou sur ses intentions pour ne pas se satisfaire d'avoir, enfin, des propositions claires sur la réforme du Code du travail. Il s'agit de « propositions que nous entendons soumettre aux partenaires sociaux », a affirmé ce mercredi Muriel Pénicaud, en dévoilant le projet de loi d'habilitation à réformer par ordonnances. « Ce ne sont pas des décisions », a-t-elle insisté.

  • L'actualité des socialistes du 23 au 1er juillet (revue de presse bi-mensuelle)

     
     
    Muriel Pénicaud a dévoilé ce mercredi le projet de loi d’habilitation à réformer par ordonnances le Code du travail. Les entreprises savent sur quoi elles pourront ou non négocier.

    On a suffisamment reproché au gouvernement de rester flou sur ses intentions pour ne pas se satisfaire d'avoir, enfin, des propositions claires sur la réforme du Code du travail. Il s'agit de « propositions que nous entendons soumettre aux partenaires sociaux », a affirmé ce mercredi Muriel Pénicaud, en dévoilant le projet de loi d'habilitation à réformer par ordonnances. « Ce ne sont pas des décisions », a-t-elle insisté.

  • L'actualité des socialistes du 23 au 1er juillet

     
     
    Muriel Pénicaud a dévoilé ce mercredi le projet de loi d’habilitation à réformer par ordonnances le Code du travail. Les entreprises savent sur quoi elles pourront ou non négocier.

    On a suffisamment reproché au gouvernement de rester flou sur ses intentions pour ne pas se satisfaire d'avoir, enfin, des propositions claires sur la réforme du Code du travail. Il s'agit de « propositions que nous entendons soumettre aux partenaires sociaux », a affirmé ce mercredi Muriel Pénicaud, en dévoilant le projet de loi d'habilitation à réformer par ordonnances. « Ce ne sont pas des décisions », a-t-elle insisté.