SNCF
Ni les exemples étrangers ni la modélisation économétrique ne démontrent l’efficacité de la réforme envisagée, estiment, dans une tribune au « Monde », Marc Ivaldi et Frédéric Cherbonnier, professeurs à l’Ecole d’économie de Toulouse.
Si la réforme annoncée de la SNCF veut mettre un terme à l’augmentation inexorable de sa dette, elle est aussi motivée par la nécessité de transposer la récente directive européenne qui fixe le cadre juridique de l’ouverture à la concurrence sur les lignes à grande vitesse (LGV) à partir de 2020, puis sur les lignes régionales (TER, TET) au plus tard en 2023.
La Vie des idées - Faut-il libéraliser la SNCF ?
Les réformes annoncées de la SNCF pointent, une fois de plus, son endettement et le statut des cheminots. Mais est-ce que le problème est bien posé ? Retour sur l’histoire d’un débat et sur ses enjeux politiques.
La publication d’un rapport sur L’Avenir du transport ferroviaire et la déclaration par le Premier ministre Édouard Philippe d’un projet de loi visant à moderniser la SNCF mettent une fois de plus le secteur ferroviaire français sous les feux des projecteurs. Cet article propose de revenir sur l’histoire des chemins de fer français de manière à saisir les conditions de naissance de la crise actuelle du rail et, plus particulièrement, à analyser la construction du cadre cognitif et normatif faisant de l’organisation historique du secteur un modèle de gestion qui passe pour archaïque.
Le premier argument est celui de la prétendue supériorité générale de la concurrence sur le monopole (public ou privé) pour faire baisser les prix et pour améliorer le rapport qualité/prix, au grand bénéfice des consommateurs, de la croissance, de la productivité et de l'innovation. Quitte à me faire traiter de noms d’oiseaux, je dirai d’abord que cet argument n’a pas toujours été faux dans le passé. C’est sa généralisation qui est absurde, surtout lorsque des missions de service public sont en jeu.
Jean Gadrey - SNCF et services publics de réseau (4) : les arguments contre la « dérégulation »
Les idées libérales du précédent billet s’opposent à d'autres thèses qui défendent les services publics de réseau sous l’angle de l'intérêt général. Mais cela doit être précisé, car on peut toujours soupçonner certains de se cacher derrière l'intérêt général pour défendre des intérêts corporatistes. C'est ce que les libéraux reprochent aux syndicats, en oubliant qu’on peut avoir des soupçons bien plus justifiés à l'égard de ceux qui défendent la mise en concurrence au nom de l'intérêt général des consommateurs, alors que l’objectif est le profit des capitaux privés...
Incidente : je signale cette tribune de plus de 160 intellectuels et chercheurs appelant, dans Le Monde, à soutenir la lutte des cheminots contre la « fin du service public ferroviaire ». Titre : Ce projet de loi « sans légitimité démocratique » est « un danger mortel pour la cohésion territoriale »
Il n’existe pas de bilan digne de ce nom de la libéralisation des services publics en Europe, en dépit des demandes réitérées depuis les années 1990 d’associations diverses. Ces dernières avaient pourtant obtenu, le 13 novembre 2001, l’adoption par le Parlement européen d’une excellente résolution que je cite :
« La politique de libéralisation de différents services d'intérêt général peut avoir des incidences aussi bien positives que négatives pour le citoyen-usager ». Cela « nécessite une évaluation précise et comparative », impliquant « une participation active des citoyens et des usagers au processus de définition, d'évaluation et d'appréciation des missions, … notamment en termes de contribution à la cohésion sociale et territoriale de l'Union, de qualité de service, d'égalité d'accès et de prix équilibré et transparent ».
Billet invité que j’intercale dans ma longue série sur le sujet, avec l’autorisation de son auteur Jacques Littauer. Cet excellent article a été publié dans Charlie Hebdo le 7 mars.
Attention : le rapport Spinetta est terriblement néolibéral et favorable à la mise en concurrence générale, dans la ligne de ce que j’ai expliqué dans les billets précédents. Sur ce point, voir cette analyse détaillée du rapport Spinetta. Mais ce qui est intéressant, c’est qu’il contient AUSSI des constats qui contredisent les mensonges gouvernementaux actuels.
EUROPE
Le 5 mars, dans un amphithéâtre bondé de la rue d’Ulm, le philosophe marxiste et homme politique Antonio Negri prononçait la leçon inaugurale d’un cycle de conférence proposé par le Groupe d’études géopolitiques de l’ENS, dont le titre reprend celui d’un petit livre de George Steiner, « Une certaine idée de l’Europe ». « Pour que l’Europe redevienne une idée » : l’ambition affichée par le groupe d’étudiants peut faire sourire, mais elle a le charme de son panache, et le mérite d’encourager un débat transnational nourri de recul par les temps chahutés que nous traversons.
Étayant le constat d’une Europe défaite, Toni Negri a placé son discours sous le signe de la reconstruction. Est interrogée la possibilité d’associer l’idée d’Europe à celle d’un nouvel « internationalisme » : comment transformer la lutte des précaires en discours sur l’Europe ? La solution proposée est celle de la « rupture » : l’Europe devrait être déliée d’un cadre atlantiste libéral « aliénant », pour être mieux reconstruite, en dehors des États, avec l’objectif d’œuvrer à la constitution d’un ordre mondial dénué de toute forme d’impérialisme.
MAI 68
Paris Normandie - TEMOIGNAGE : Mai 68, Henri Weber, ancien sénateur de Seine-Maritime
Ancien conseiller municipal à Dieppe, sénateur socialiste de Seine-Maritime puis député européen, Henri Weber évoque l’héritage de Mai 68. Il était alors étudiant à la Sorbonne. Exclu du PCF et de l’Union des étudiants communistes, il fut, auprès d’Alain Krivine, l’un des fondateurs de la Ligue communiste révolutionnaire. Selon lui, seules restent les conquêtes sociales. Le rêve utopiste a été emporté par l’effondrement du bloc communiste.
MACRON
BFMTV - 3 Français sur 4 jugent la politique d'Emmanuel Macron injuste
Alors que les mouvements sociaux se déclarent dans le pays, la politique engagée par l'exécutif trouve une majorité de critiques parmi les Français, selon le nouveau sondage "L'Opinion en direct" de l'institut Elabe pour BFMTV.
L'exécutif entre dans le dur. Selon le nouveau sondage "L'Opinion en direct" dirigé par l'institut Elabe pour BFMTV, que nous publions ce mercredi à la veille d'une journée de grève devant mobiliser de larges pans de la fonction publique, les Français sont maintenant très nombreux à se montrer critiques devant la politique menée par l'exécutif.
5 ETOILES
Marco Travaglio est un journaliste et un écrivain italien, célèbre pour ses enquêtes et ses essais sur la vie politique et sociale italienne. Il est par ailleurs directeur du média Il Fatto Quotidiano et intervient régulièrement dans le débat politique italien.
LVSL – Vous êtes fondateur et directeur du média Il Fatto Quotidiano, et vous êtes considéré comme plutôt favorable au Mouvement Cinq Étoiles…
C’est une erreur, nous avons simplement traité le M5S comme tous les autres mouvements politiques, sans préjugés, tandis que tous les autres journaux les ont traités comme des sauvages, comme des barbares. Le seul fait de ne pas les traiter comme des barbares persuade certains que nous leur sommes favorables. Mais nous, nous jugeons tout le monde de la même manière, sur la base de ce qui est dit, de ce qui est proposé, de ce qui est fait. En ce qui concerne le M5S, il y a des idées que nous partageons, ils se sont en effet occupés de batailles que nous menions déjà en tant que journal, alors que le mouvement n’existait pas encore. Dans ce cas, nous sommes favorables, quand ils soutiennent les choses que nous défendons nous aussi. Quand ils soutiennent des choses que nous ne partageons pas, par exemple quand ils parlaient du referendum pour sortir de l’Euro, nous leur étions opposés. Ils ont maintenant changé d’avis heureusement.
ETAT D'URGENCE
Terra Nova - Etat d'urgence, terrorisme et sécurité intérieure Comment trouver la sortie ?
Ce rapport de Terra Nova, élaboré conjointement par des professionnels du droit et des experts en stratégie, dresse un bilan de l'état d'urgence et de ses conséquences sur l'organisation de nos institutions et de notre justice. Devant l'importance des enjeux liés aux libertés publiques, et la menace que le terrorisme fait peser sur notre société, c'est en effet l'ensemble de notre débat politique sur la lutte contre le terrorisme qui doit être mieux informé et mieux conduit, pour une plus grande garantie de l'Etat de droit.
PS
Libé - Olivier Faure officiellement élu à la tête d'un PS à «reconstruire»
Le député de Seine-et-Marne, qui se dit «vraiment à gauche et vraiment réaliste», est devenu le treizième premier secrétaire d'un parti que d'aucuns donnent pour mort. Le nouveau chef, lui, veut croire que tout est encore possible.
Le Monde - Le PS face à un défi existentiel
Editorial. Elu, jeudi 29 mars, premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure hérite d’une maison désertée par ses occupants où tout est à reconstruire, des fondations au plafond.
Le parti socialiste a désormais un chef : Olivier Faure qui a été formellement élu jeudi avant le Congrès des 7 et 8 avril prochains.
Sur la "to do list" d’Olivier Faure, devinez ce qu’il a mis tout en haut. Appeler ses cousins de la famille de la gauche ? Les syndicats pour renouer le dialogue ? Faire un tour à Jarnac sur la tombe de François Mitterrand, ou sonner rue de Rivoli chez François Hollande ? Non, sa première décision sera de trouver une mascotte pour le PS ! Pas bête, il faut bien l’incarner ce parti. La rose a pâli, la pomme a déjà été pris, les éléphants sont au cimetière, le dinosaure n’est pas très nouveau monde, et le chien fait vraiment trop présidentiel. "Alors pourquoi pas un chat ?", a lancé le nouveau patron du PS.
Le Parisien - Direction du PS : comment ont voté les socialistes, département par département
Il a bien conscience que le plus dur commence pour lui. Adoubé ce jeudi 29 mars par les militants PS, Olivier Faure devient le 13e premier secrétaire du Parti socialiste. Seul en lice depuis le retrait de Stéphane Le Foll, le patron des députés PS va succéder à Jean-Christophe Cambadélis avec la mission quasi-impossible de redresser un parti en lambeaux après une année 2017 cauchemardesque.
"Fils unique de Martine Aubry et de François Hollande", comme il s'est lui-même qualifié un jour, le député de Seine-et-Marne va devoir redonner une ligne au parti qui s'est déchiré pendant un quinquennat. Objectif reconquête pour une formation politique qui dirige encore de nombreuses collectivités locales et qui aura encore beaucoup à perdre d'ici à la présidentielle de 2022.
MJS
La présidente du MJS a décidé de rejoindre le mouvement de Benoît Hamon, Génération.s.