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5 etoiles

  • Le meilleur de 2018/2019 - Le vent se lève - Italie : La stratégie du chaos pour dissimuler l’incompétence

    Le gouvernement italien a finalement fait adopter son plan économique. L’alliance formée par l’extrême droite de Matteo Salvini et le Mouvement cinq étoiles a vu la première version de son budget rejetée par la Commission européenne. En fonction depuis six mois, les nouveaux élus n’ont pas encore trouvé les fonds pour réaliser leurs promesses de campagne, comme le revenu de citoyenneté. En revanche, s’il y a un domaine dans lequel le gouvernement s’est manifesté dès son arrivée, c’est au niveau du démantèlement du système d’accueil des migrants et de la diabolisation des étrangers. Par Florian Pietron.

    La promesse de campagne du Mouvement cinq étoiles : un revenu de citoyenneté basé sur des erreurs mathématiques.

    Le Mouvement cinq étoiles prétendait lutter contre les inégalités sociales en se revendiquant apolitique et proche des citoyens. Sa communication est basée sur la désillusion des italiens concernant les gouvernements précédents : la droite conservatrice de Silvio Berlusconi ou la social-démocratie de Matteo Renzi. Ainsi, en adoptant une posture « qualunquiste », le parti de Luigi Di Maio est parvenu à convaincre la majeure partie des citoyens qui considèrent que les hommes politiques, indépendamment de leur parti, sont des élites qui n’ont pas la préoccupation d’améliorer la vie des italiens. Malheureusement, en terme factuel, le Mouvement cinq étoiles perpétue la politique libérale du gouvernement précédent.

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  • L'actualité des socialistes du 11 au 17 mai

    PS

    Le Monde - Le PS face au difficile « chantier » des européennes

    Les eurodéputés socialistes Emmanuel Maurel et Christine Revault d’Allonnes doivent définir un programme avant octobre. En ligne de mire, la délicate tâche de trouver une tête de liste pour le scrutin de mai 2019.

    C’était la « priorité » d’Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste. Le « chantier » consacré à l’Europe pour préparer les élections européennes de mai 2019 a été ouvert mardi 15 mai, lors d’un bureau national. Deux députés européens en prennent la tête : Christine Revault d’Allonnes et Emmanuel Maurel, représentant de l’aile gauche qui a longuement hésité avant d’accepter. Ils seront accompagnés de deux rapporteurs, les députés Boris Vallaud, également secrétaire national chargé de l’Europe, et Marietta Karamanli, proche de Stéphane Le Foll.
     
     
    Les socialistes doivent retrouver une position commune sur l’Europe et séduire à nouveau des électeurs sur un sujet qui peine à passionner les Français. Vertigineux.

    Olivier Faure sera-t-il le premier secrétaire des missions impossibles ? Après avoir récupéré un parti à genoux, le nouveau du patron du PS lance son principal chantier sur l’Europe. Problème ? La famille socialiste ne s’est jamais réconciliée sur le sujet, depuis le référendum sur la constitution européenne de 2005. Et reconquérir un électorat qui s’est totalement désintéressé du PS, à un an d’une élection qui place toujours très haut l’abstention, relève, pour le moins, de la gageure.

    Le politologue Rémi Lefebvre, spécialiste du Parti socialiste, dresse le bilan un mois après le 78e congrès et l’élection du premier secrétaire, Olivier Faure.

    Un mois après le 78e congrès du Parti socialiste, qui s’est tenu les 7 et 8 avril à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) et l’élection du premier secrétaire, Olivier Faure, le politologue Rémi Lefebvre, spécialiste du PS, dresse le bilan.
     
     
    INTERVIEW - Pour le député des Landes et porte-parole du PS, Emmanuel Macron « s'agite » mais « est en échec ». Pour reconquérir « un espace », il appelle les socialistes à « se réinventer ».

    Etoile montante du PS, Boris Vallaud est député des Landes depuis 2017 et porte-parole du parti depuis avril 2018. Issu de la promotion Léopold Sédar Senghor de l'Ena comme Emmanuel Macron, il a été directeur de cabinet d'Arnaud Montebourg à Bercy et secrétaire général adjoint de l'Elysée sous François Hollande.

    Le Figaro - Des socialistes manifesteront avec Mélenchon le 26 mai malgré la consigne du parti

    L'eurodéputé et ancien candidat à la tête du Parti socialiste a décidé de prendre le contre-pied du nouveau premier secrétaire Olivier Faure, qui ne participera pas à la manifestation.

    Le Parti socialiste est divisé sur l'opportunité de manifester le 26 mai prochain aux côtés de Jean-Luc Mélenchon, qui appelle à organiser une «marée populaire» contre Emmanuel Macron. Jeudi soir sur France 2, Olivier Faure, le nouveau premier secrétaire du PS, a annoncé que le PS ne s'associera pas aux cortèges du 26 mai.

    DIVIDENDES
     

    EN UN GRAPHIQUE – Les Etats-Unis, dont les sociétés ont la capitalisation boursière totale la plus importante du monde, ont distribué près de 40 % de la masse totale des dividendes.

    Comme le souligne le rapport d’Oxfam publié lundi 14 mai consacré au cas français et les entreprises du CAC40, le mouvement global du capitalisme est au versement sans cesse plus important de dividendes actionnariaux, au détriment de l’intéressement des salariés et de l’investissement.

     
    Nouveau rapport d'Oxfam et du Basic sur le partage des richesses au sein des grandes entreprises françaises
    14/05/2018

    Oxfam France et le BASIC (Bureau d'Analyse Sociétale pour une Information Citoyenne) publient une étude inédite sur le partage de la richesse au sein des entreprises du CAC40 depuis 2009. Dividendes record, écart des salaires et évasion fiscale, le rapport « CAC40 : des profits sans partage » met en lumière une tendance lourde dans les choix économiques de ces grandes entreprises qui contribuent à alimenter la spirale des inégalités.

    LE ROCARDISME

    Telos - Qu’est-ce que le rocardisme? Gérard Grunberg

    Qu’est-ce que le rocardisme ? Aussi curieux que cela puisse paraître, si nous possédons de nombreuses études sur Michel Rocard et sur la Deuxième Gauche, Alain Bergounioux et Jean-François Merle nous donnent ici le premier ouvrage sur le phénomène du rocardisme, ensemble constitué par Michel Rocard et par ceux qui l’ont suivi dans son aventure politique. Les deux auteurs ont été des « rocardiens » et ont donc une connaissance intime du phénomène étudié. Mais, en même temps, ces deux intellectuels ont réussi à porter sur leur objet d’étude un regard suffisamment distancié et informé pour que la lecture de leur livre nous incite, tout en revisitant cette histoire, à nous réinterroger sur ce qu’a été le phénomène rocardien et à croiser notre interprétation avec la leur.

    LES ELITES

    Le vent se lève - « Les élites ont fait sécession et fonctionnent en vase clos » Entretien avec Jérôme Fourquet

    Directeur du département Opinion et Stratégies d’Entreprise de l’Ifop, Jérôme Fourquet est l’auteur d’une note remarquée sur la « sécession des élites » françaises. Il est notamment l’auteur de deux ouvrages, l’un sur la droitisation des catholiques français et l’autre sur la situation politique corse. Nous avons voulu l’interroger sur l’état de la situation politique, un an après l’élection d’Emmanuel Macron. 

    LAICITE

    Le Soir - André Comte-Sponville: «Il faut protéger la laïcité comme la prunelle de nos yeux»

    Pour le philosophe André Comte-Sponville, le conflit majeur du XXIe siècle n’oppose pas des civilisations mais ceux qui essayent de bâtir une civilisation mondiale laïque et respectueuse des droits de l’homme, et ceux qui la combattent.

    André Comte-Sponville vient de publier, aux PUF, un recueil de textes brefs, exempts de technicité, écrits sur-le-champ, entre philosophie et littérature : L’inconsolable et autres impromptus (lire la critique dans « Les Livres » du 31/03 – 01/04/2018). Il y aborde, entre autres sujets de réflexion, le thème ô combien brûlant du dialogue – versus « le choc » – des civilisations.

    Libé - Un voile de confusion Par Laurent Joffrin, Directeur de la publication de Libération

    .... Mais le voile n’est pas que cela, c’est le moins qu’on puisse dire. Sa diffusion dans les communautés musulmanes au fil des décennies correspond à la progression dangereuse du fondamentalisme religieux. S’il était vraiment un indice d’émancipation, il faudrait en déduire que les pays où il est le plus porté sont ceux où la condition de la femme est la meilleure : l’Arabie Saoudite, par exemple… On voit à quelles absurdités mène cette contorsion rhétorique. Le voile, dans la grande majorité des cas à notre sens, traduit la «réislamisation par le bas» menée depuis des lustres par les courants de l’islam politique ou du fondamentalisme.

    TV5 Monde - Le syndicat étudiant Unef mis en cause sur la laïcité

    Déjà affaiblie, l'Unef fait face à un nouveau front: une de ses responsables, musulmane voilée, est vue comme le symbole d'un renoncement de l'organisation étudiante de gauche au combat laïque et féministe, ce dont le syndicat se défend.

    A l'origine d'une vive polémique, un commentaire sur les réseaux sociaux de Laurent Bouvet, cofondateur du mouvement Printemps républicain et membre du conseil des sages de la laïcité.

    LA VIEILLESSE

    Slate - Les soixante-huitards veulent aussi révolutionner leur vieillesse

    Après avoir voulu changer leur vie, de l’université au monde du travail en passant par la famille, les soixante-huitards réussiront-ils à en réinventer le dernier âge?

    Thérèse Clerc était une pure soixante-huitarde, même si elle n’a pas pris part aux manifestations de mai. Il est vrai qu’elle avait déjà, à cette époque, 40 ans et quatre enfants. Cette militante féministe de la première heure qui, comme elle aimait à le rappeler, avait découvert Marx «grâce à l’église» (et aux prêtres ouvriers), était une personnalité de Montreuil, où elle avait créé la Maison des femmes.

    EUROPE

    Terra Nova - Quelle architecture financière pour l'Europe post-Brexit ? Droit financier et géographie de la monnaie Par Vincent Bignon

    Cette note plaide pour que le Brexit soit l’occasion de modifier l’architecture financière de l’Union européenne en alignant les frontières de l'espace financier européen (celui où s'échangent des contrats financiers) sur les frontières de la zone euro (celui où circule la monnaie commune).

    5 ETOILES

    Mediapart, Fabien Escalona - À propos d’ «Un populisme à l’italienne?», de Jérémy Dousson

    Jérémy Dousson propose de mieux comprendre le Mouvement 5 étoiles, à travers un récit de son ascension dans le système partisan italien, et une radiographie de son programme, de son électorat et de son organisation.

    .... Le mérite de l’ouvrage de Jérémy Dousson est double. D’une part, il restitue bien les circonstances ayant entouré la naissance du M5S, fondé par l’humoriste Beppe Grillo et l’entrepreneur du numérique Gianroberto Casaleggio. Sans occulter les ambiguïtés et les dérives potentielles du mouvement, il rappelle que les électeurs italiens ont de bonnes raisons de s’insurger contre les grands partis de gouvernement qui alternent ou se coalisent depuis un quart de siècle.

    ETATS UNIS

    Jean Gadrey - Les États-Unis ont de plus en plus les caractéristiques d’un pays « sous-développé »

    Dans le langage onusien, l’ancien qualificatif « sous-développé » a été remplacé par « en développement », moins péjoratif, mais c’est à dessein que j’ai conservé l’ancien terme pour ce billet sur les États-Unis. On verra pourquoi.

    Cette idée d’un modèle social et économique étatsunien empruntant à des traits de pays bien plus pauvres et extrêmement inégalitaires est ancienne. Il y a près de trente ans, André Gorz évoquait par exemple la « sud africanisation » de la société américaine (mais aussi de celles d’Europe occidentale) dans un article du Monde Diplomatique intitulé « Pourquoi la société salariale a besoin de nouveaux valets ». Extrait : « le moteur du développement de l’emploi est fondé sur une dualisation accentuée de la société, sur une sorte de « sud-africanisation », comme si le modèle colonial prenait pied au cœur même des métropoles. Nous voyons ainsi se reconstituer à l’ère postindustrielle des conditions qui prévalaient il y a cent cinquante ans ».

    CHINE

    La Vie des idées - La nouvelle puissance chinoise, Entretien avec Juliette Genevaz

    Lors du XIXe congrès du Parti communiste chinois en octobre 2017, Xi Jiping a révélé une vision ambitieuse et idéologique de l’avenir de la Chine. Juliette Genevaz revient ici sur la particularité de ce modèle politique et sur les objectifs de développement économique et de politique étrangère.

    La Vie des idées : Quel bilan faites-vous du premier mandat de Xi Jinping ?

    Juliette Genevaz : Xi Jinping marque un retour à l’idéologie. Lors du XIXe congrès du Parti communiste chinois (PCC), il a fait inscrire sa pensée dans la Constitution de la Chine. Il ne s’agit pas là de rhétorique : Xi a une vision politique pour les 30 ans à venir. Dans la tradition maoïste, la vision de Xi s’articule autour d’une contradiction, celle qui oppose l’aspiration des riches à une vie meilleure à celle des pauvres à gagner plus d’argent. Les moins fortunés ne peuvent pas suivre le même chemin que ceux qui forment aujourd’hui la classe moyenne parce que la croissance économique qui a permis la formation de cette nouvelle classe a également engendré les maux qui l’affligent : taux très élevé de pollution et privatisation forcenée de l’éducation et de la sécurité sociale. Sous Xi Jinping, le Parti communiste chinois (PCC) a pris acte des graves conséquences de 30 ans de croissance économique tous azimuts. Pour pallier les problèmes qui se posent à la société chinoise (inégalité, allongement de la durée de vie, faible natalité, niveaux dangereux de pollution), le gouvernement de Xi Jinping propose de changer de politique industrielle pour mettre l’accent sur l’innovation et les secteurs économiques de pointe.

    POLITIQUE DE LA VILLE

    Telos - Politique de la ville: un bilan globalement négatif? Julien Damon

    .... Si le bilan, au niveau local, de la politique de la ville est, presque par nature, contrasté, il n’en va pas aussi facilement au niveau national. Ce serait une facilité de langage de dire de la politique de la ville, à l’échelle nationale, qu’elle produit un bilan contrasté. Agrégeant les évolutions locales, on peut noter des quartiers dont la situation s’améliore, d’autres dont la situation se détériore, et ce sur une multitude d’indicateurs. Ce tableau de bord, qui a ses vertus, ne saurait tenir lieu de bilan pour une politique. En fait, la politique de la ville, à l’échelle nationale, malgré tous les efforts et toutes les belles paroles, est peu évaluable. 

    MAI 68

    L'Obs, Henri Weber - Mai-68 : comment continuer ?

    Que garder de Mai-68 ? L'analyse d'Henri Weber, ancien sénateur et député européen socialiste, auteur de "Rebelle jeunesse".

    Mai-68 n’est pas un événement franco-français comme le Front populaire ou l’avènement de la Ve République en mai 1958. C’est un mouvement international qui commence au début des années 1960 en Californie et au Japon, culmine en France et en Italie en 1968 et s’achève au milieu des années 1970 après avoir déferlé dans quarante-deux pays et quatre continents. Il ne se limite pas à quelques semaines mais se déploie sur quinze ans. Les anglo-saxons parlent à juste titre des "sixties".

    Le Monde - Mai 68 : des femmes dans les rues, mais privées de parole publique

    En Mai 68, les femmes sont partout, mais la parole publique ne leur est pas donnée. Une enquête issue du hors-série « 68 : les jours qui ébranlèrent le monde ».

    Elle a rapidement fait le tour du monde en 1968 : la « Marianne de Mai 68 », cette photographie emblématique représentant une jeune fille, sur les épaules d’un homme, brandissant le drapeau du Front national de libération du Sud-Vietnam, montre un mouvement où les femmes sont particulièrement actives. En réalité, comme l’a montré l’historienne Michèle Riot-Sarcey (1), en 1968, « l’histoire insurrectionnelle se décline au masculin ». « La parole publique n’appartient pas aux femmes », prévient-elle dans Histoire du féminisme (La Découverte, 2002).

    Le Comptoir - Le socialisme autogestionnaire, l’héritage oublié de 1968 ? Par Romain Masson

    Les premiers perçoivent mai 68 comme une révolution culturelle, à l’origine d’une libération des mœurs, qui aurait permis le triomphe du néolibéralisme dans la décennie qui suit. Les seconds préfèrent voir dans les événements la plus grande grève générale qui a débouché, dans la continuité de 1936, sur des conquêtes sociales pour les travailleurs. Les uns comme les autres semblent pourtant oublier que le « moment 68 » fut également celui d’une critique radicale du capitalisme en rupture avec le marxisme officiel de l’époque.

    Bien loin de la faculté de Nanterre, c’est à l’université de Strasbourg qu’une réelle mise en cause du capitalisme voit le jour dès 1966. Sous l’influence de l’Internationale Situationniste (IS) fondée neuf ans plus tôt par Guy Debord, se développe un courant socialiste libertaire anti-étatique dit conseilliste car il considère les conseils ouvriers comme la base de l’insurrection et de la société post-capitaliste. La branche locale de l’UNEF fait publier une brochure intitulée « De la misère en milieu étudiant considérée sous ses aspects économiques, politiques, psychologiques, sexuels et notamment intellectuels et de quelques moyens pour y remédier » qui constitue une critique radicale du capitalisme et de toute forme de bureaucratie. En 1968 cette critique anti-autoritaire du capitalisme se fera dans le langage de l’autogestion.

    La Vie des Idées - Mai Tel Quel

    À propos de : Boris Gobille, Le Mai 68 des écrivains. Crise politique et avant-gardes littéraires, CNRS Éditions par Joseph Jurt,

    « Il me semble que les enfants du XXIe siècle apprendront un jour l’année 1968 comme nous avons appris l’année 1848 » [1], écrivait Hannah Arendt au philosophe Karl Jaspers dès la fin juin 1968. Bien d’autres évoquaient alors le Printemps des peuples. La même année, Maurice Blanchot rappelait, lui, une autre révolution ‒ celle de juillet 1830, citant un extrait d’un des derniers écrits de Walter Benjamin :

    Le désir conscient de rompre la continuité de l’histoire appartient aux classes révolutionnaires au moment de l’action. (Cité p. 295)

    Une telle conscience se serait affirmée avec les Trois Glorieuses : Benjamin racontait qu’au soir du premier jour de lutte, on avait tiré des coups de feu sur les horloges des tours de Paris, pour arrêter le temps.

    Slate - Les enfants de soixante-huitards ont payé les pots cassés de la révolution ratée de leurs parents

    Élevés entre laxisme et dogme anti-bourgeois, bon nombre d'enfants des militants maoïstes, trotskistes ou libertaires de Mai 68 ont eu du mal à trouver leur place dans la société.

    À défaut d’avoir réussi leur révolution prolétarienne, les étudiants de Mai 68 les plus politisés ont continué de militer en usine, dans le syndicalisme ou dans les organisations d’extrême gauche, tandis que les plus libertaires tentaient de vivre leurs utopies en «décrétant l’état de bonheur permanent».

  • Fondation Jean Jaurès - Le Mouvement 5 étoiles, l’ovni d’un populisme à l’italienne ? En direct le 10 avril à 18h30

    Les Italiens ont voté pour déterminer la composition des deux chambres du Parlement et leur choix électoral a nettement placé le Mouvement 5 étoiles comme la première formation politique du pays. Quelle est la nature exacte de ce parti ? Comment analyser son ascension électorale et politique, son programme, son organisation et son électorat ? Pour en parler, la Fondation Jean-Jaurès reçoit Jérémy Dousson, directeur général adjoint d'Alternatives économiques et auteur de "Un populisme à l'italienne ? Comprendre le Mouvement 5 étoiles" (éd. Les Petits Matins, 2018). La rencontre est animée par Alexandre Minet, coordinateur du secteur International de la Fondation Jean-Jaurès.

  • L'actualité des socialistes du 23 au 29 mars

    SNCF

    Le Monde - Tribune : SNCF : « L’ouverture à la concurrence ne garantit en rien une baisse des prix favorable au voyageur »

    Ni les exemples étrangers ni la modélisation économétrique ne démontrent l’efficacité de la réforme envisagée, estiment, dans une tribune au « Monde », Marc Ivaldi et Frédéric Cherbonnier, professeurs à l’Ecole d’économie de Toulouse.

    Si la réforme annoncée de la SNCF veut mettre un terme à l’augmentation inexorable de sa dette, elle est aussi motivée par la nécessité de transposer la récente directive européenne qui fixe le cadre juridique de l’ouverture à la concurrence sur les lignes à grande vitesse (LGV) à partir de 2020, puis sur les lignes régionales (TER, TET) au plus tard en 2023.

    La Vie des idées - Faut-il libéraliser la SNCF ?

    Les réformes annoncées de la SNCF pointent, une fois de plus, son endettement et le statut des cheminots. Mais est-ce que le problème est bien posé ? Retour sur l’histoire d’un débat et sur ses enjeux politiques.

    La publication d’un rapport sur L’Avenir du transport ferroviaire et la déclaration par le Premier ministre Édouard Philippe d’un projet de loi visant à moderniser la SNCF mettent une fois de plus le secteur ferroviaire français sous les feux des projecteurs. Cet article propose de revenir sur l’histoire des chemins de fer français de manière à saisir les conditions de naissance de la crise actuelle du rail et, plus particulièrement, à analyser la construction du cadre cognitif et normatif faisant de l’organisation historique du secteur un modèle de gestion qui passe pour archaïque.

    Jean Gadrey - SNCF et services publics de réseau (3) : les arguments en faveur de la « dérégulation » et ses modalités concrètes

    Le premier argument est celui de la prétendue supériorité générale de la concurrence sur le monopole (public ou privé) pour faire baisser les prix et pour améliorer le rapport qualité/prix, au grand bénéfice des consommateurs, de la croissance, de la productivité et de l'innovation. Quitte à me faire traiter de noms d’oiseaux, je dirai d’abord que cet argument n’a pas toujours été faux dans le passé. C’est sa généralisation qui est absurde, surtout lorsque des missions de service public sont en jeu.

    Jean Gadrey - SNCF et services publics de réseau (4) : les arguments contre la « dérégulation »

    Les idées libérales du précédent billet s’opposent à d'autres thèses qui défendent les services publics de réseau sous l’angle de l'intérêt général. Mais cela doit être précisé, car on peut toujours soupçonner certains de se cacher derrière l'intérêt général pour défendre des intérêts corporatistes. C'est ce que les libéraux reprochent aux syndicats, en oubliant qu’on peut avoir des soupçons bien plus justifiés à l'égard de ceux qui défendent la mise en concurrence au nom de l'intérêt général des consommateurs, alors que l’objectif est le profit des capitaux privés...

    Incidente : je signale cette tribune de plus de 160 intellectuels et chercheurs appelant, dans Le Monde, à soutenir la lutte des cheminots contre la « fin du service public ferroviaire ». Titre : Ce projet de loi « sans légitimité démocratique » est « un danger mortel pour la cohésion territoriale »

    Jean Gadrey - SNCF et services publics de réseau (5) : le bilan des dérégulations engagées serait certainement mauvais… s’il existait !

    Il n’existe pas de bilan digne de ce nom de la libéralisation des services publics en Europe, en dépit des demandes réitérées depuis les années 1990 d’associations diverses. Ces dernières avaient pourtant obtenu, le 13 novembre 2001, l’adoption par le Parlement européen d’une excellente résolution que je cite :

    « La politique de libéralisation de différents services d'intérêt général peut avoir des incidences aussi bien positives que négatives pour le citoyen-usager ». Cela « nécessite une évaluation précise et comparative », impliquant « une participation active des citoyens et des usagers au processus de définition, d'évaluation et d'appréciation des missions, … notamment en termes de contribution à la cohésion sociale et territoriale de l'Union, de qualité de service, d'égalité d'accès et de prix équilibré et transparent ».

    Jacques Littauer - SNCF : quand le rapport Spinetta contredit la propagande mensongère du gouvernement

    Billet invité que j’intercale dans ma longue série sur le sujet, avec l’autorisation de son auteur Jacques Littauer. Cet excellent article a été publié dans Charlie Hebdo le 7 mars.

    Attention : le rapport Spinetta est terriblement néolibéral et favorable à la mise en concurrence générale, dans la ligne de ce que j’ai expliqué dans les billets précédents. Sur ce point, voir cette analyse détaillée du rapport Spinetta. Mais ce qui est intéressant, c’est qu’il contient AUSSI des constats qui contredisent les mensonges gouvernementaux actuels.

    EUROPE

    Le vent se lève - L’Europe sans les États ? Sur la conférence prononcée par Antonio Negri le 5 mars à l’ENS

    Le 5 mars, dans un amphithéâtre bondé de la rue d’Ulm, le philosophe marxiste et homme politique Antonio Negri prononçait la leçon inaugurale d’un cycle de conférence proposé par le Groupe d’études géopolitiques de l’ENS, dont le titre reprend celui d’un petit livre de George Steiner, « Une certaine idée de l’Europe ». « Pour que l’Europe redevienne une idée » : l’ambition affichée par le groupe d’étudiants peut faire sourire, mais elle a le charme de son panache, et le mérite d’encourager un débat transnational nourri de recul par les temps chahutés que nous traversons.

    Étayant le constat d’une Europe défaite, Toni Negri a placé son discours sous le signe de la reconstruction. Est interrogée la possibilité d’associer l’idée d’Europe à celle d’un nouvel « internationalisme » : comment transformer la lutte des précaires en discours sur l’Europe ? La solution proposée est celle de la « rupture » : l’Europe devrait être déliée d’un cadre atlantiste libéral « aliénant », pour être mieux reconstruite, en dehors des États, avec  l’objectif d’œuvrer à la constitution d’un ordre mondial dénué de toute forme d’impérialisme.

    MAI 68

    Paris Normandie - TEMOIGNAGE : Mai 68, Henri Weber, ancien sénateur de Seine-Maritime

    Ancien conseiller municipal à Dieppe, sénateur socialiste de Seine-Maritime puis député européen, Henri Weber évoque l’héritage de Mai 68. Il était alors étudiant à la Sorbonne. Exclu du PCF et de l’Union des étudiants communistes, il fut, auprès d’Alain Krivine, l’un des fondateurs de la Ligue communiste révolutionnaire. Selon lui, seules restent les conquêtes sociales. Le rêve utopiste a été emporté par l’effondrement du bloc communiste.

    MACRON

    BFMTV - 3 Français sur 4 jugent la politique d'Emmanuel Macron injuste

    Alors que les mouvements sociaux se déclarent dans le pays, la politique engagée par l'exécutif trouve une majorité de critiques parmi les Français, selon le nouveau sondage "L'Opinion en direct" de l'institut Elabe pour BFMTV. 


     

  • Le Vent se lève - Marco Travaglio : » Le Le vent se lève - Mouvement Cinq Étoiles a eu raison de changer son langage en vue de son arrivée au pouvoir »

    Marco Travaglio est un journaliste et un écrivain italien, célèbre pour ses enquêtes et ses essais sur la vie politique et sociale italienne. Il est par ailleurs directeur du média Il Fatto Quotidiano et intervient régulièrement dans le débat politique italien.

    LVSL – Vous êtes fondateur et directeur du média Il Fatto Quotidiano, et vous êtes considéré comme plutôt favorable au Mouvement Cinq Étoiles…

    C’est une erreur, nous avons simplement traité le M5S comme tous les autres mouvements politiques, sans préjugés, tandis que tous les autres journaux les ont traités comme des sauvages, comme des barbares. Le seul fait de ne pas les traiter comme des barbares persuade certains que nous leur sommes favorables. Mais nous, nous jugeons tout le monde de la même manière, sur la base de ce qui est dit, de ce qui est proposé, de ce qui est fait. En ce qui concerne le M5S, il y a des idées que nous partageons, ils se sont en effet occupés de batailles que nous menions déjà en tant que journal, alors que le mouvement n’existait pas encore. Dans ce cas, nous sommes favorables, quand ils soutiennent les choses que nous défendons nous aussi. Quand ils soutiennent des choses que nous ne partageons pas, par exemple quand ils parlaient du referendum pour sortir de l’Euro, nous leur étions opposés. Ils ont maintenant changé d’avis heureusement.

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