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Revue de presse du 26 mars au 1er avril

GAUCHES

 
Insoumis et socialistes accueillent chaudement la proposition de Yannick Jadot, une large union qu’ils prétendent avoir toujours soutenue. Quant aux écologistes, ils ne veulent pas abandonner leur primaire.
 
Les gauches : un monde qui rend fou. Un jour, elles se frittent, le lendemain elles se font des papouilles. Elles se battent pour de vrai ? Elles s’embrassent pour de faux ? La vérité se trouve sûrement entre les deux. Après un week-end houleux à s’invectiver au sujet des réunions non mixtes (un sujet tellement passionnant), elles parlent «union». Le caillou a été lancé par l’écologiste Yannick Jadot. La présidentielle approche et les gauches nagent dans le petit bain. La proposition du député européen – une réunion à plusieurs têtes pour tenter de se mettre d’accord – a reçu un accueil (un peu) encourageant. On ne peut pas dire que tout le monde saute au plafond.
 
LA CULTURE ET LES VERTS
 
 
Depuis sept années, le maire écologiste Éric Piolle a imaginé une nouvelle politique culturelle à Grenoble : une « transition écologique et culturelle » à la fois citoyenne et radicale. Ce bilan est aujourd’hui sévèrement critiqué par les milieux culturels. Enquête à Grenoble.

Ce reportage sur la politique culturelle des Verts à Grenoble est l’article compagnon d’une émission de France Culture que vous pouvez réécouter ici. Plusieurs entretiens audio non diffusés, faute de temps d’antenne, ont également été ajoutés.

Par où commencer ? Entre happenings politiques, désorganisation culturelle, remue-ménage salutaire et démissions à répétition, comment rester objectif ? Quels mots trouver pour définir la situation culturelle grenobloise entre expérimentation culturelle innovante, joyeux bordel, psychodrame permanent et guerre idéologique sans merci ? Comment analyser un projet audacieux de refonte intégrale de la politique culturelle inédit en France depuis André Malraux et Jack Lang ? 

COVID

France Info - Covid-19 : "Nous sommes gérés par des amateurs", déplore le sénateur socialiste Patrick Kanner

Le groupe socialiste au Sénat ne prendra pas part au vote jeudi sur les nouvelles restrictions pour lutter contre l'épidémie de Covid-19.

Comme il l'a fait dans la matinée à l'Assemblée nationale, le Parti socialiste va boycotter jeudi 1er avril le vote au Sénat sur les nouvelles restrictions contre la troisième vague de Covid-19, annoncées la veille par Emmanuel Macron"Nous aurons cette position car nous refusons ce simulacre, cette mascarade, cette parodie", a dénoncé sur franceinfo Patrick Kanner, sénateur du Nord, président du groupe socialiste au Sénat.

CLIMAT

Reporterre - « La France se réchauffe plus vite que la planète »

Multiplication d’événements météorologiques extrêmes, meilleure quantification des conséquences des activités humaines sur le climat, avancement de la date de franchissement du seuil de 1,5 °C… Le climatologue Christophe Cassou revient pour Reporterre sur ce qu’a appris la science du climat durant les deux dernières années.

Christophe Cassou est directeur de recherche CNRS au Centre européen de recherche et de formation avancée en calcul scientifique (Cerfacs), et membre du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec).

Selon un rapport publié ce mercredi par plusieurs ONG, entre 2016 et 2020, les banques françaises ont accru de 19% par an en moyenne leurs financements au pétrole, au gaz et au charbon. BNP Paribas est particulièrement pointée du doigt.
Il y a les belles paroles sur le climat. Et il y a les actes, la réalité. En matière de hiatus entre les deux, les banques françaises sont championnes. Depuis l’adoption de l’Accord de Paris fin 2015, celles-ci ont financé les très climaticides énergies fossiles à hauteur de 295 milliards de dollars (248 milliards d’euros), selon un rapport publié mercredi par six ONG internationales, dont Reclaim Finance et Rainforest Action Network.
 
COVID
 
 
En défendant son choix de ne pas confiner à nouveau le pays, le gouvernement explique qu’on peut se réjouir d’avoir «gagné du temps». A l’inverse, le conseil scientifique, parmi d’autres prises de paroles médicales, s’inquiète de décisions retardées qui nous font «perdre du temps». Comment expliquer une telle contradiction ? Temps gagné ou temps perdu ? Il est urgent de modifier le cadre cognitif de la décision publique. C’est l’objet de cette note de Mélanie Heard, responsable du pôle santé de Terra Nova. 
 
QUARTIERS
 

Deux mois après avoir annoncé 3,3 milliards d’euros supplémentaires pour les quartiers prioritaires de la politique de la ville, le Premier ministre a tenu, le 27 mars à Alès et Nîmes, le premier comité de suivi de la mise en œuvre des mesures concernées. Il annonce qu'il maintiendra ainsi la pression interministérielle toutes les six semaines.

«Décider, c’est bien. Voir si c’est appliqué, c’est mieux. » Jean Castex, qui s’est exprimé ainsi le 27 mars à Nîmes, est d’accord, sur ce point, avec les élus de France urbaine et de Ville et Banlieue qui lui ont fait part, dans un courrier, de leur inquiétude quant à la mise en œuvre rapide des mesures annoncées le 29 janvier en Conseil interministériel des villes (CIV). S’il n’a pas encore répondu officiellement à leur lettre, cette visite de terrain dans le Gard, qualifiée de « comité de suivi » du CIV, est une forme de réponse quant à la méthode choisie en la matière.

Clara a grandi et étudié à Trappes. Au moment de se lancer dans ses études universitaires, à Paris, elle a connu la dure réalité du compte en banque à sec et des premiers problèmes administratifs à résoudre.

Avant de rentrer dans le supérieur, je n’avais pas d’argent, ma famille non plus. Ma mère est endettée à vie à cause des loyers de notre ancien HLM qu’elle ne pouvait plus payer quand mon père est parti. J’ai donc été longtemps frustrée de ne pas pouvoir m’acheter toutes les choses que je voulais, une nouvelle paire de chaussures de marque par exemple, parce que j’avais honte d’aller au collège avec des chaussures Décathlon. Je me rappelle qu’en 3ème, un de mes camarades jugeait les chaussures de toute la classe. Arrivée aux miennes, il les regarde, me dévisage et sanctionne : « j’valide ap ». C’était à cette même époque que je commençais à rêver d’avoir une paire d’Adidas, comme tous les autres.

 

ENERGIES

Le Vent se lève - Grands enjeux énergétiques français : l’intégration des énergies renouvelables

Malgré l’arrêt brutal de notre économie entraînant la réduction drastique de nos consommations énergétiques, impossible d’échapper au débat sur le nucléaire français. Bernard Accoyer, Jean-Pierre Chevènement et Arnaud Montebourg ont récemment fait irruption dans le débat public en signant un appel à la construction de nouveaux réacteurs alors même que les pouvoirs publics sont encore embourbés dans le cas de l’EPR de Flamanville en construction depuis 2007, et dont le coût ne cesse de grimper. Dans le même temps, le Réseau de Transport d’Électricité (RTE) et l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) publiaient leur étude sur la faisabilité d’un mix électrique français à forte part de renouvelables. Tentons donc dans cet article de cerner brièvement quelques grands enjeux liés à l’énergie en France, en particulier celui de l’intégration massive des énergies renouvelables (EnR) dans le réseau et les conditions permettant d’assurer la stabilité de celui-ci.

Terra Nova - Développement du gaz renouvelable : pour une perspective agroécologique

La méthanisation agricole offre de nombreux avantages : elle organise une double boucle d’économie circulaire, d’une part avec une boucle carbone synthétisant le carbone de l’atmosphère puis le transformant en énergie, d’autre part, avec une boucle de l’azote qui permet les rendements agricoles et qui est récupéré pour être ré-épandu grâce à la méthanisation agricole. A ces deux boucles agricoles s’ajoute alors la possibilité de boucles territoriales courtes de production à partir des biodéchets alimentaires et agroalimentaires et d’usages locaux pour le déplacement des véhicules au biogaz ou pour le chauffage neutre en carbone de bâtiments à partir de productions locales. Elle dispose aussi d’avantages non agricoles, la réduction des émissions de gaz à effet de serre issus de la substitution de gaz renouvelable au gaz naturel fossile, et de la dépendance à des importations de gaz naturel, la création d’activité et d’emplois dans les territoires ruraux notamment. Mais les politiques publiques peinent à s’organiser pour maximiser ces effets positifs. Le Ministère de l’agriculture cherche à maximiser la valeur captée par les agriculteurs qui diversifient leur production vers cette activité. Celui en charge de l’énergie cherche d’abord à réduire le coût pour son budget comme pour le consommateur du développement du gaz renouvelable, quitte à favoriser l’industrialisation de la production. Cette note plaide pour une troisième voie, l’utilisation du soutien à la méthanisation agricole comme levier pour organiser la transition agroécologique.

HVE

IDDRI - La certification Haute Valeur Environnementale dans la PAC : enjeux pour une transition agroécologique réelle

Ce Document de propositions examine dans quelle mesure la certification Haute Valeur Environnementale (HVE) peut contribuer à l’amélioration des performances environnementales de l’agriculture française en direction des objectifs du Pacte vert et de la Stratégie nationale bas-carbone.

Messages clés

La prise en compte de la certification HVE pour les écorégimes du premier pilier de la PAC (mais aussi les crédits d’impôt du plan de relance, ou l’approvisionnement de la restauration collective) doit être conditionnée à une révision profonde de son cahier des charges – faute de quoi, c’est l’ensemble du dispositif d’écorégime français qui se trouvera décrédibilisé

DANONE

Institut Rousseau - Le cas Danone nous ramène à l’hyper-réalité financière

Danone, leader mondial des produits laitiers frais, a récemment évincé son PDG Emmanuel Faber, quatre ans après sa nomination en tant que PDG, sous fond de dissensions managériales, actionnariales et stratégiques. Ce qui « fascine » les commentateurs sur ce cas, c’est que cette entreprise est la première entreprise du CAC40 à adopter le statut de société à mission, dont l’objectif de création de valeur n’est plus seulement financier mais également environnemental et social. L’histoire retiendra que les tensions au sein de la gouvernance de Danone ont commencé dès lors que Danone a adopté ce statut le 26 juin 2020, soutenu par ses actionnaires qui ont pourtant voté cette résolution à hauteur de 99,4 % des voix. Ce jour-là, Emmanuel Faber affirmait : « vous venez de déboulonner une statue de Milton Friedman… La décision que vous venez de prendre fera jurisprudence ». Huit mois plus tard, la statue de Milton Friedman n’a pas vraiment vacillé. Depuis juin 2020, l’entreprise a dû faire face à des vagues de départ au sein de son comité exécutif en septembre et octobre 2020, puis à une demande de refonte de la gouvernance de la part de Bluebell Capital Partners en novembre 2020 (au moment où le plan stratégique « Local First » était annoncé) suivi par Artisan Partners en février 2021.
 
SCIENCE ET LOBBY
 

À propos de : Stéphane Foucart, Stéphane Horel et Sylvain Laurens, Les gardiens de la raison. Enquête sur la désinformation scientifique, La Découverte

La défense de la science et de la raison est de plus en plus instrumentalisée par des lobbyistes qui s’abritent derrière des ONG. Ce travail de sape obscurantiste bénéficie aux industriels pour lesquels ils travaillent et menace les fondations de la science.

Issu d’enquêtes croisées menées au cœur des milieux lobbyistes et de leurs relais, Les gardiens de la raison porte sur l’intrication toujours plus dense des enjeux de connaissance et des enjeux politiques et économiques. Forts d’années d’expériences passées à suivre les tribunes publiques et déploiements médiatiques lors desquels des contenus de science se retrouvent « capturés » (p. 11) par des représentants industriels, les trois auteurs, journalistes au Monde pour deux d’entre eux, sociologue à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales pour le troisième, rendent compte, de manière engagée, de ce qui, aujourd’hui, complique et opacifie les mondes informationnels. Parfaitement assumé, le ton, indigné tout autant qu’accablé, donne au travail d’enquête et de documentation une texture singulière. Quelque chose doit être énoncé, et doit être énoncé clairement ; quelque chose doit être dénoncé, des noms, des réseaux doivent être exposés pour « dire ce qu’il en est de ce qui est » (Boltanski 2012 : 22) et donner de l’importance à ce qui est en train d’arriver. Parce que, si la logique n’est pas nouvelle et que beaucoup a déjà été écrit sur les opérations par lesquelles de grands groupes industriels retournent des savoirs à leur convenance, les auteurs convainquent ici qu’« un degré supplémentaire a été atteint dans la manipulation de l’autorité de la science à des fins d’influence » (p. 11). Une ligne a été franchie, et ce dépassement inquiète : « il ne s’agit plus seulement de commanditer des études à publier dans les revues savantes pour influencer le décideur public tenté d’interdire un produit », mais de « prendre position » et « prendre possession » dans l’espace même de la médiation scientifique (p. 12) pour brouiller les cartes de ce qui se sait

INNOVATIONS

La Vie des idées - Innovations, emplois, inégalités

Les innovations vont-elles faire disparaître le travail ? Leurs effets varient considérablement selon les travailleurs et leur niveau de qualification, se révélant généralement plus favorables aux plus qualifiés, au détriment des moins qualifiés.

La question des effets que produisent les technologies sur le travail est ancienne.. Le développement de la machine à vapeur puis du moteur à explosion a conduit les sociétés industrielles à s’interroger sur l’émergence d’un chômage technologique. Si cette préoccupation a nourri à plusieurs reprises des luttes sociales, la plus connue étant celle des Luddites au début de l’ère industrielle anglaise, la prophétie d’une disparition à grande échelle du travail, remplacé par des machines ne s’est à ce jour jamais réalisée. Cependant, les technologies numériques portées par les avancées récentes en matière de big data et d’intelligence artificielle font craindre à certains chercheurs une disparition massive de l’emploi (Frey et Osborne, 2017 ; Mcafee et Brynjolfsson, 2017). Cette question angoissante mérite bien entendu d’être posée, mais elle ne doit pas en occulter d’autres. En effet, plusieurs études récentes montrent qu’avant même d’observer une éventuelle disparition à grande échelle du travail, nos sociétés font à l’heure actuelle face à de profondes transformations de la structure des emplois. Les transformations des besoins en compétences induites par les innovations récentes mettent en question l’évolution de la qualité des emplois et la montée de nouvelles formes d’inégalités sur le marché du travail. En s’appuyant sur un ensemble de travaux récents, cet article montre en effet que les innovations technologiques et organisationnelles ont des effets plus favorables sur l’emploi et la qualité de l’emploi des travailleurs les plus qualifiés (hausse des CDI par exemple) tandis que les travailleurs les moins qualifiés et les plus précaires voient plus fréquemment leurs emplois disparaître (suppression de CDD) ou leurs conditions de travail se dégrader (davantage de risques physiques pour les moins qualifiés) quand certaines innovations sont mises en place. L’étude des mécanismes à l’œuvre permet de réfléchir à des outils à même de contrebalancer ces effets déstabilisateurs. Sans prise en compte de ces derniers, le développement des innovations à un rythme soutenu pourrait à moyen terme contribuer à accroître davantage les inégalités sociales, qui ont déjà eu tendance à s’amplifier sur la période récente.

RACISME

L'Echo - Rachel Khan, autrice: "Les minorités déchirent notre société en mille morceaux"

Juriste, scénariste, actrice et écrivaine, Rachel Khan, qui est d’origine juive et africaine, refuse toute assignation identitaire et victimaire.

Dans son essai «Racée» (Éditions de L’Observatoire), Rachel Khan critique notamment les nouvelles idéologies «décoloniales» et «intersectionnelles» qui, sous prétexte d’antiracisme et de lutte pour la reconnaissance des minorités, ne font, selon elle, que diviser notre société et alimenter les ressentiments. «Les minorités déchirent notre société en mille morceaux», écrit-elle.

RWANDA

Le Monde - France-Rwanda : un pas décisif vers la vérité

Le rapport d’une commission d’historiens remis à Emmanuel Macron confirme l’engrenage qui a conduit la France de François Mitterrand à soutenir aveuglément un régime dictatorial qui a perpétré et encouragé le génocide des Tutsi.

Editorial du « Monde ». « Des responsabilités lourdes et accablantes. » Vingt-sept années ont été nécessaires pour que ces mots, à propos du rôle de la France dans le génocide des Tutsi du Rwanda en 1994, soient écrits dans un rapport commandé par le président de la République.

Deux ans après avoir chargé l’historien Vincent Duclert de faire la lumière sur l’implication française dans l’un des derniers génocides du XXe siècle qui, en cent jours, coûta la vie à près de 800 000 Tutsi, Emmanuel Macron a désormais entre les mains un document solide, établi par des chercheurs indépendants et fondé sur des archives enfin ouvertes. Après des années de déni puis d’euphémisation, c’est un pas décisif sur la voie de la vérité.

Le rapport de la commission Duclert sur l’extermination des Tutsis en 1994 a été remis à Emmanuel Macron vendredi. Les historiens pointent le rôle accablant de Paris et de responsables politiques, dont François Mitterrand.
 
«Que ça vous plaise ou non, ce qui s’est passé au Rwanda fait partie de l’histoire de France», souligne l’un des personnages de Murambi, le livre des ossements, le roman que l’écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop a consacré au génocide, en 1994, des Tutsis du Rwanda. De fait, c’est bien une «histoire rwandaise de la France» qu’évoque le rapport de la commission Duclert, utilisant d’ailleurs cette expression dans ses conclusions.

Commentaires

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