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  • Jean Gadrey - Jeunes : galère et désir de rupture

    Le texte qui suit a été publié comme courte tribune dans le numéro du 13 janvier 2021 de l’hebdomadaire Politis, que j’apprécie de plus en plus. C’était donc il y a presque un mois, et on ne parlait pas encore beaucoup de ce drame national. Depuis, fort heureusement, ce n’est plus le cas, parce que divers réseaux et mouvements se sont mobilisés. Politis a d’ailleurs publié dans son numéro du 4 février un dossier édifiant sur « la grande détresse » des étudiant.e.s. Mais pour l’instant les « responsables » politiques sont, une nouvelle fois, aux abonnés absents ou très loin derrière.

    Je n’ai rien changé au texte publié, à l’exception d’une référence à un sondage récent que j’ai ajoutée à la fin de ce billet. Je compte revenir sur cet enjeu de société, pour l’instant un drame social sans explosion, de façon plus approfondie que dans une tribune de 3200 signes. Voici cette tribune.

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  • Jean Gadrey - Un indicateur de santé humaine et sociale pour la France ?

    Pour en finir avec le rôle prépondérant du PIB et de sa croissance dans les jugements de progrès, dans les travaux prospectifs (voir par exemple cet exercice sophistiqué de l’OCDE sur les perspectives de l’après Covid, totalement obnubilé par le retour à la croissance), et dans les décisions politiques, on a besoin d’une autre vision du « progrès ». Un terme d’ailleurs discutable pour penser le « mieux », pour réfléchir à « une bonne société s’inscrivant dans la durée » (selon les termes de Dominique Méda). On pourrait lui préférer la notion de « bonne santé sociale, humaine et environnementale » dont nous devrions « prendre soin ». Cette idée rejoint assez bien celles défendues par Éloi Laurent sous les termes de « pleine santé ».
     
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  • Revue de presse du 27 novembre au 3 décembre

    Le vent se lève - Jean-Pierre Chevènement : « L’État a permis à la France de tenir au long des siècles »

    Jean-Pierre Chevènement vient de publier Qui veut risquer sa vie la sauvera aux éditions Robert Laffont. Ces mémoires retracent le parcours d’un homme qui, de la fondation du CERES au gouvernement Jospin, en passant par la victoire de François Mitterrand en 1981, aura marqué en profondeur l’histoire de la gauche française. Entretien retranscrit par Catherine Malgouyres-Coffin.
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    Libé - Le PS propose la création d'un «Défenseur de la laïcité»

    Dans ses «contre-propositions» au projet de loi «confortant les principes républicains», le Parti socialiste souhaite également abroger le concordat en Alsace-Moselle et créer un parquet dédié à la lutte contre les discriminations.

    .... Jeudi soir, le Parti socialiste organise une soirée «numérique» pour parler de la laïcité, des séparatismes et faire des contre-propositions au projet de loi «confortant les principes républicains».
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    France 3 - De la suprématie à l'effondrement, comment le Parti Socialiste a perdu le nord

    Et si le PS changeait de nom ? Olivier Faure, l’a évoqué pour faire table rase du passé, remettre à plat le programme, se réinventer. En clair : sauver sa peau. Mais le mal est profond, à l’image du Nord Pas de Calais où le PS, autrefois tout puissant, a quasiment tout perdu.

    Du Pierre Mauroy pur jus. Flamboyant. Grandiloquent. Sûr de lui et de la domination de son parti dans sa région, l’ancien maire de Lille s’était posé cette question : « Comment fait-on pour ne pas être socialiste ? » C’était en 1977. Une question qui forcément en amène aujourd’hui une autre : comment fait-on pour être encore au PS ?

    « On travaille » répond Samira Laal, secrétaire de la section socialiste d’Hénin-Beaumont et membre de la direction nationale du PS. « Moi aussi j’ai eu des doutes. Mais je n’ai pas voulu être de celles et de ceux qui quittaient le navire en pleine tempête, dit-elle. On n’est pas mort. Je reste convaincue que le PS sera à nouveau, un jour, en mesure de gouverner. Car nous sommes les seuls, à gauche, à prétendre pouvoir gérer le pays. L’idéologie ne fait pas tout. Il faut aussi le sens des réalités et des responsabilités. Nous l’avons. »
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    Le télétravail, bouée du capitalisme ? Jean-Marie Harribey

    Pour faire suite aux réflexions sur le travail, sa durée, son utilité, et sa productivité, arrêtons-nous aujourd’hui sur le télétravail auquel la pandémie du coronavirus et l’arrêt de l’économie ont donné un coup d’accélérateur important.

    Certes, le phénomène n’est pas nouveau, parce que la généralisation des techniques d’information et de communication l’a rendu matériellement possible et qu’il fait partie de la réorganisation du travail dans les grandes entreprises, et pas seulement dans les entreprises de plateformes numériques.

    Mais il est vrai que le télétravail a fait un bond pendant les deux confinements que nous avons connus cette année.
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    Basta - « Les pays qui accordent la priorité à la croissance se retrouvent avec le plus de dégâts économiques et sociaux »

    « L’année 2020 a été très difficile pour tout le monde », la combinaison des crises – sanitaire, sociale, écologique et économique – risque cependant de s’intensifier, prévient l’économiste Eloi Laurent. Pour l’auteur du livre Et si la santé guidait le monde ?, les signes d’espoir persistent malgré tout. Comme lorsque l’Europe inventait puis généralisait la protection sociale, il y a plus d’un siècle, il nous invite à refonder l’État providence en plaçant la santé de l’être humain et de son environnement au cœur des politiques du futur. Entretien.
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    Discussion avec Éloi Laurent (suite), Jean-Marie Harribey

    J’avais informé Éloi Laurent de la publication de la recension de son livre Et si la santé gouvernait le monde ?, et lui avais proposé de répondre s’il le souhaitait. Il le fait avec verve, ce qui n’est pas pour me déplaire puisque j’ai procédé de même. Je le remercie donc d’avoir pris ce temps pour le faire. J’esquisse quelques réponses à la sienne, à la suite de celle-ci. Que la discussion se poursuive ! 

    Réponse à Jean-Marie Harribey : Et sinon ?

    Éloi Laurent

    La critique étant l’une des marques de la considération, je la reçois comme telle de Jean-Marie Harribey. Je lui rends bien volontiers la politesse, à son invitation, d'autant plus qu’il est l'un des animateurs des Économistes atterrés, en particulier sur les enjeux écologiques et contribue à ce titre à un travail collectif d'utilité publique pour éclairer un débat économique qui en a grand besoin. Mais je serai nettement plus concis et davantage structuré que lui.
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    Paul Alliès - Une autre République pour sortir de la crise

    La Convention pour la 6° République a adopté un texte qui résume son analyse de la situation et rappelle un certains nombre de conditions pour que la crise qui affecte le pays trouve des solutions durables.
     
    Nous voilà arrivés à une nouvelle étape d’états d’urgence ajoutés, édictés successivement depuis 2015 et tous prorogés (jusqu’au 1° avril 2021 pour celui en vigueur depuis le 17 octobre dernier). Soit plus de la moitié de ces cinq dernières années, de dérogations au droit commun. Les pouvoirs du Parlement se sont réduits toujours un peu plus (jusqu’à cette tentative inédite de l’exproprier du vote de la loi au profit d’une commission extra-législative) ; corrélativement ses dernières compétences ont été transférées au gouvernement qui procède par grappes d’ordonnances. Les contrôles du Conseil d’Etat et du Conseil Constitutionnel, ultimes remparts, ne s’exercent qu’à très bas régime.
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    Fondation Jean Jaurès - Non aux primaires. Vive les primaires ! Jean-Philippe Derosier

    Dans sa contribution d’une série réalisée en partenariat avec L’Hétairie, le constitutionnaliste Jean-Philippe Derosier, professeur de droit public à l’université de Lille et auteur du blog La Constitution décodée, revient sur les primaires ouvertes qui n’ont, dans leur histoire récente, apporté que des difficultés et plaide pour une désignation des candidats par les adhérents de partis politiques, mais également d’associations politiques s’inscrivant dans ce processus.

    À tout juste dix-huit mois de l’échéance électorale majeure de notre régime, les partis et, parfois, les candidats s’alignent déjà sur la ligne de départ.

    Les Insoumis ont leur champion. Les Verts organiseront une primaire avant l’automne. Les Républicains y réfléchissent. Le premier secrétaire du Parti socialiste voudrait y renoncer, mais il ne peut pas, seul, l’imposer, car la désignation du candidat à l’élection présidentielle par une primaire est une obligation statutaire.
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    Jean Gadrey - Spectaculaire progression des inégalités depuis 1985 dans les pays de l’OCDE

    Facebook a bien des défauts, mais il arrive qu’on tombe sur une belle analyse ou un graphique « qui parle ». L’ennui des graphiques « qui parlent », c’est qu’ils ne parlent pas à tout le monde et que, de plus, ils risquent de parler mal, ou faux, sans un peu d’interprétation, de critique ou de complément.

    J’ai ainsi découvert sur la page de Guillaume Duval ce graphique fondé sur des données de l’OCDE et diffusé en 2020 par le PIIE, le Peterson Institute for International Economics, un gros « Think Tank » installé à Washington. Cet institut retarde sacrément car ce graphique figurait en 2015 dans un rapport de l’OCDE, et c’est pour cela que les données s’arrêtent en 2013 ! Je complèterai, à la fin de ce billet, avec des chiffres plus frais issus de la même source.
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    Observatoire des inégalités - Le « Rapport sur la pauvreté en France 2020-2021 » vient de paraître

    Actualité de l’Observatoire 26 novembre 2020

    Quels sont les effets de la pandémie sur la pauvreté ? Un grand nombre de données manquent encore. Mais d’ores et déjà, notre Rapport sur la pauvreté en France permet de planter le décor et de comprendre la crise sociale actuelle. Noam Leandri et Louis Maurin vous présentent l’ouvrage qui vient de paraître.

    L’épidémie de coronavirus a déjà fait plus de 40 000 morts en France. Pour se protéger, notre pays a dû mettre en pause son économie. En 2020, la récession atteindra des niveaux inégalés depuis la dernière guerre mondiale. Nous allons en payer les dégâts, avec une progression attendue et dévastatrice du chômage. Compte tenu aussi de la perte de revenus subie par les demandeurs d’emploi, de la baisse d’activité de certains non-salariés, plusieurs centaines de milliers de personnes ont déjà basculé sous le seuil de pauvreté.
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    Le Vent se lève - La justice sociale, clé contre la précarité énergétique du logement ?

    Alors que les acteurs politiques imposent en premier lieu de « rester à la maison », comment procéder avec ceux qui en sont dépourvus voire mal logés ? Terrain d’action des architectes, aménageurs constructeurs, la thématique de la précarité énergétique du logement suscite appétits comme interrogations. Si la crise sanitaire n’a fait qu’amplifier la situation, elle a également révélé aux yeux du grand public une nouvelle forme de précarité silencieuse, moins connue car d’ordinaire invisible [1] : la question du mal logement. L’impératif est double : à la fois économique, tenant à la dégradation du pouvoir d’achat des ménages et à la fois environnemental, puisqu’il renvoie à la mise en cause des équilibres naturels. Ce sujet de fond se situe donc au cœur des enjeux d’égalité urbaine. Comment le logement peut-il répondre aux enjeux de santé ? De quelle manière transformer des parcs immobiliers qui se paupérisent et se dévaluent ? Comment créer des logements plus flexibles dotés d’espaces extérieurs plus verts à un coût foncier supportable et sans aggraver l’étalement urbain ? 
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    Institut Rousseau - Dette publique : qui gardera les gardiens ?

    Ils n’ont pas rongé leur frein bien longtemps, les gardiens obsessionnels de la dette publique. Et ils ne sont pas prêts à accepter que le bel édifice de la dette patiemment bâti et consolidé depuis près de cinquante ans s’effondre d’un coup à cause d’un virus. Rappelons qu’aujourd’hui, 40 % de notre dette publique correspondent au seul remboursement des intérêts que nous acquittons aux marchés financiers. Si nous avions conservé le circuit du Trésor, légué notamment par François Bloch-Lainé, et qui a permis de reconstruire la France d’après-guerre en une génération, au lieu d’inscrire dans le marbre du Traité de Maastricht (qu’il faudra réviser tôt ou tard) l’assujettissement de la souveraineté d’un État aux caprices irrationnels des « marchés », nous n’aurions pas ou peu d’intérêts à payer sur notre dette. Celle-ci pourrait aujourd’hui s’élever à environ 72 % du PIB, au lieu des 120 % qu’elle va franchir en 2020. Ce ratio n’a, certes, aucun sens économique puisqu’il superpose un stock (la dette) sur un flux (le PIB) mais, depuis des décennies, il sert d’alibi à l’idée fausse que nous dépensons trop et qu’il est temps de vivre à la hauteur de nos (modestes) moyens.
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    Fondation Jean Jaurès - Le vote par anticipation, une solution ?

    À l’image des élections municipales de 2020, l’épidémie de la Covid-19 pourrait dissuader un nombre important d’électeurs de prendre le risque de se rendre dans un bureau de vote à l’occasion des élections régionales et départementales. Face à cette menace sur le bon déroulement et la sincérité du scrutin, est-il temps d’envisager de nouvelles modalités de vote ? Émeric Bréhier, directeur de l’Observatoire de la vie politique de la Fondation, analyse les enjeux du vote par anticipation.

  • La revue de presse du 13 au 19 novembre

    Institut Rousseau - Une nouvelle République des citoyens

    50 propositions pour renouveler nos institutions

    « On fait campagne en vers, mais l’on gouverne en prose », dit l’adage prêté à l’ancien gouverneur de l’État de New York Mario M. Cuomo[1]. De tribunes de campagne en grands-messes devant le Congrès, les poètes de la politique aiment à parler de nouvelle ère démocratique impliquant la transformation de nos institutions. Au pouvoir, et ayant goûté au confort qu’elles procurent à celui qui les contrôle, ils se veulent ensuite des prosateurs réalistes et timides en la matière. Le diagnostic des dysfonctionnements du régime semble pourtant aujourd’hui assez largement partagé. La cinquième République souffre d’une concentration excessive des pouvoirs et de respirations démocratiques trop rares en dehors des élections présidentielles. À quoi bon donc produire une note se répandant une nouvelle fois en études et en revue de littérature sur ce qui fait consensus jusqu’au sein même de la famille gaulliste ? Pourtant, les propositions concrètes de réformes finissent, quand elles existent, immanquablement au fond d’un tiroir[2].

    Plus qu’une nouvelle critique du fonctionnement de la Cinquième République, cette note se veut le mode d’emploi d’une réforme opérationnelle et réalisable. Sa visée est donc plus pratique que théorique. Il s’agit certes de repenser l’équilibre de nos institutions, mais de le repenser en prose en impulsant un meilleur équilibre des pouvoirs et une inclusion plus forte du peuple dans les processus de décision.
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    Libé - Le renouveau démocratique passera-t-il par l’Assemblée nationale ?

    Un collectif d'acteurs de la vie publique et associative demande d'urgence l’organisation d’une Convention citoyenne sur le renouveau démocratique.

    A l’heure de l’examen final d’un projet contesté de réforme du Conseil économique, social et environnemental (Cese), plusieurs collectifs appellent à signer une pétition déposée sur le site de l’Assemblée nationale pour réclamer la mise en place d’une Convention citoyenne sur le renouveau démocratique, tirée au sort.
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    Le Monde - Pour Laurent Fabius, il ne faut pas sacrifier les « libertés et les droits fondamentaux » dans la lutte antiterroriste

    Dans une interview au « Journal du dimanche », le président du Conseil constitutionnel met en garde contre une révision de la Constitution qui irait contre ses valeurs.

    Le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius, estime que la lutte antiterroriste « ne peut conduire à rayer d’un trait de plume libertés et droits fondamentaux », alors que certains appellent à faire évoluer la Loi fondamentale.

    « Ne nous trompons pas : compte tenu de la nature du terrorisme, est-ce par une révision de la Constitution qu’on va remporter ce combat indispensable ? », demande M. Fabius dans un entretien au Journal du dimanche du 15 novembre. « En tout cas, gardons-nous de sacrifier dans cette lutte les valeurs qui nous différencient fondamentalement de ceux qui nous attaquent, à commencer par le principe de dignité de la personne humaine », ajoute-t-il face aux demandes, notamment de la droite, de mesures sécuritaires plus fortes ou d’une réaffirmation du principe de laïcité qui figure déjà à l’article 1er de la Constitution.
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    Jean-Marie Harribey - Lectures : où va le capitalisme ?

    Au cours de cet automne, deux livres ont été publiés pour proposer une analyse de la situation de l’économie capitaliste mondiale dans le contexte d’une part de la transformation des structures productives induites par la révolution numérique, et d’autre part de l’arrêt brutal de l’économie à cause de la pandémie du coronavirus. Il s’agit de Techno-féodalisme, Critique de l’économie numérique  (La Découverte, Zones, 2020) de Cédric Durand, et de Les capitalismes à l’épreuve de la pandémie  (La Découverte, 2020) de Robert Boyer.

    Plusieurs points communs rapprochent ces auteurs : ce sont des économistes, mais qui nous proposent une analyse socio-économique, et ils se placent clairement hors de l’orthodoxie dominante en économie. Plus précisément, se situant pour l’un dans une filiation marxienne, et pour l’autre dans celle de l’École de la régulation, il sera intéressant de voir la portée de cette proximité relative.
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    Le Monde, blog Sciences - 2020 en surchauffe climatique

    La Nasa vient de publier les analyses des températures mondiales en octobre. Elles montrent une planète en surchauffe. Une année 2020 qui devrait titiller le record de 2016 (sur toute la période thermométrique, depuis 1880). Et cela alors que si 2016 devait à un énorme El Niño, dans le Pacifique tropical, de monter sur la première marche du podium, l’année 2020 affiche plutôt une Niña… ce qui aurait du en faire une des années les plus froides de la décennie en cours. Mais l’intensification de l’effet de serre provoquée par nos émissions massives de CO2, surtout liées aux énergies fossiles, charbon, pétrole et gaz, écrase désormais la variabilité naturelle du climat.
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    Le Vent se lève - David Djaiz : « La guerre civile n’aura pas lieu »

    David Djaiz est essayiste et haut fonctionnaire. En 2017, il publiait La guerre civile n’aura pas lieu, ouvrage qui portait sur la montée des discours de guerre civile liés à l’islamisme. À la suite des dernières attaques et de la décapitation de Samuel Paty, et en cet anniversaire des attentats du Bataclan, nous avons voulu l’interroger sur l’actualité de ce phénomène et sur les douloureux débats qui traversent la société française.

    LVSL – La France sort de plusieurs semaines d’intenses débats sur l’islam, les caricatures et la laïcité. La séquence semble comparable à celle de Charlie Hebdo en 2015. À l’époque, contre les thuriféraires de l’affrontement, vous aviez publié La guerre civile n’aura pas lieu. La situation a-t-elle changé ?
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    Jean Gadrey - Ces économistes qui voudraient gérer la crise sanitaire en fonction du prix de la vie humaine et du PIB

    On les a vu apparaître avec le premier confinement (voir cette tribune du 3 avril intitulée « Nous ne sommes pas prêts à tout sacrifier pour augmenter notre espérance de vie ») et réapparaître encore plus avec le second. Ces deux confinements les ont peinés, mais pour d’autres raisons que les miennes, qui sont l’absence totale de démocratie, le bricolage, les revirements inconséquents et les mensonges, le refus d’augmenter nettement les capacités de soin depuis la crise de mars, l’incapacité à mettre en œuvre des tests et des suivis efficaces, etc. Eux, ce qui les a chagrinés, c’est le déficit de croissance. Et ils se sont demandé jusqu’à quel point on pouvait ainsi sacrifier le PIB sur l’autel de la santé, et surtout quelles méthodes d’économistes permettraient aux politiques de prendre des décisions selon une saine rationalité économique mettant en balance ce que coûte un confinement (pour eux, un déficit de PIB), et ce qu’il rapporte en valeurs monétaires des vies ainsi sauvées.
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    Telos - Le sens de la laïcité en France en 2020, Dominique Schnapper

    Les Français ont le génie de transformer en débat idéologique une question de politique publique. La présence d’une forte population musulmane et l’expansion d’un islam politique dans le monde posent de nouveaux défis à des sociétés démocratiques fragiles. Dans le cas de la France (où se trouvent les plus nombreuses populations musulmanes d’Europe, voisinant avec la plus forte communauté juive), on peut – et on doit même – s’interroger sur les modalités de leur participation à la vie collective, comme on l’a fait dans le passé s’agissant d’autres vagues migratoires. Comment les faire participer aux pratiques qui organisent la vie commune des démocraties et, en particulier, comment leur faire respecter deux des principes fondamentaux de la tradition de la démocratie européenne, la séparation du politique et du religieux et l’égalité des droits entre les femmes et les hommes ?
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    Reporterre - Rénovation énergétique : une décennie de perdue

    ENQUÊTE 1/4 ­— Le secteur du bâtiment est un très gros émetteur de gaz à effet de serre, essentiellement du fait des besoins de chauffage des logements. Le Grenelle de l’environnement, en 2008, avait pris la mesure de l’indispensable isolation thermique des habitations, sans se donner les moyens de ses ambitions. Les politiques qui ont suivi n’ont pas mieux fait.
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    Le vent se lève - « L’action de terrain est pour nous la continuation de la pensée politique » – Entretien avec Nouvelle Ère

    Nouvelle Ère se présente comme « le mouvement de jeunesse qui s’engage pour les territoires en menant des actions de proximité ». Né il y a quelque mois, dans le sillage du déconfinement, cette organisation centrée sur la jeunesse de la France des gilets jaunes se déploie progressivement dans les différents départements. Nous avons voulu rencontrer ses représentants pour mieux comprendre cette initiative.
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    Novethic - Le Conseil d’État pourrait contrôler les engagements de l’État sur le climat et l’obliger à les respecter

    Saisi par plusieurs ONG et le maire de Grande Synthe, le conseil d’État a examiné le 9 novembre leur recours pour "inaction climatique de l’État". Cette première juridique ouvre la possibilité de faire évaluer et contrôler les engagements de la France sur le climat, année par année, sans attendre le cap fixé pour la neutralité carbone en 2050. Corinne Lepage, avocate de la ville du Nord, fait preuve d’un "optimisme raisonnable" pour cette décision qui devrait être rendue la dernière semaine de novembre.
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    Le Monde - Les contre-vérités de « Hold-up », documentaire à succès qui prétend dévoiler la face cachée de l’épidémie

    Ce film diffusé en ligne promet de raconter l’histoire secrète de l’épidémie. En réalité, il s’affranchit des faits à de multiples reprises.

    Le Covid-19 ne serait guère plus qu’une « grippette », les mesures sanitaires prises depuis le printemps n’auraient aucun sens et les citoyens du monde entier se seraient fait berner par une élite corrompue. Voilà, à gros traits, ce que prétend dévoiler le documentaire Hold-up, retour sur un chaos (disponible en version payante en ligne depuis mercredi 11 novembre), réalisé par Pierre Barnérias. Très attendu, il a recueilli plusieurs centaines de milliers d’euros de financement participatif, sa bande-annonce a déjà été vue plus de 400 000 fois sur YouTube et il est très largement partagé sur les réseaux sociaux. Vendredi matin, le film a été retiré de la plateforme Vimeo.
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    Télérama - Monique Pinçon-Charlot, tristes tropismes du complotisme

    L’HUMEUR DU JOUR – On a applaudi la sociologue quand elle retraçait brillamment, avec Michel Pinçon-Charlot, les mœurs des élites dans leurs ghettos d’“ultra-riches”. Raison de plus pour s’attrister quand elle partage d’absurdes théories du complot dans le documentaire “Hold-up”.

    Il serait particulièrement malvenu, par les temps qui courent, de tirer sur une ambulance. Bien sûr, la petite carriole « Pinçon-Charlot » bringuebale et dérape. Entendre, au beau milieu du documentaire complotiste Hold-up, Monique Pinçon-Charlot comparer le coronavirus à un « holocauste », qui viserait à « éliminer la partie la plus pauvre de l’humanité, dont les riches n’ont plus besoin », consterne. Voir ensuite la sociologue s’excuser d’avoir employé le terme d’holocauste et non d’« extermination », comme si la référence explicite au sort des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale était le seul problème que posaient ses propos, accable encore davantage. Et surtout, attriste.
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    Charlie Hebdo - Samuel Paty : les intellectuels le tuent une deuxième fois

    C'est le retour de l’huile sur le feu, mais en version huile sainte. Sans surprise, au lendemain de l’attentat de Nice, un certain nombre de dignitaires catholiques se sont engouffrés dans la brèche que leur ouvre le terrorisme islamiste pour signifier que les caricatures blasphématrices, ça avait assez duré, et que cette gueuse de République laïcarde n’a que ce qu’elle mérite. Il aurait été dommage de passer à côté d’une telle aubaine. Mgr Le Gall, archevêque de Toulouse : « On ne se moque pas impunément des religions […] on voit les résultats que cela donne. » Mgr Legrez, archevêque d’Albi : « Jamais la liberté d’expression ne devrait faire fi du respect dû aux convictions d’autrui. » Mgr Cattenoz, archevêque d’Avignon : « Le blasphème est-il vraiment un droit en démocratie ? […] je réponds non à cette question. » Mgr Marceau, évêque de Nice : « Il y a des identités qu’on ne peut pas trop bafouer à la légère. » Mais bien-entendu-vous-pensez-bien-loin-de-moi-de-justifier-ces-actes-barbares…
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    Autour de « Capital et idéologie » de T. Piketty

    L’ouvrage de T. Piketty a incontestablement lancé une réflexion de grande ampleur. C’est ce que soulignent les trois articles critiques qui lui sont consacrés dans ce dossier, auxquels répond T. Piketty, précisant la manière dont il a retracé l’histoire des régimes inégalitaires.

    L’ouvrage de Thomas Piketty, Capital et idéologie, publié en 2019, a fait l’objet de discussions nourries dans la presse française. Salué comme un livre majeur, qui poursuit le travail commencé avec la publication de Les hauts revenus en France au XXe siècle (Seuil, 2001) et du Capital au XXIe siècle (Seuil, 2013), le livre a essentiellement été jugé à travers les mesures politiques qu’il propose afin de construire une nouvelle idéologie des inégalités. Les perspectives historiques qui y sont développées et qui permettent une démonstration d’ampleur inégalée n’ont cependant pas toujours fait l’objet d’analyse critique. Ce dossier entend revenir sur certaines de ces perspectives, en proposant trois lectures de Capital et idéologie, convoquant trois angles différents.
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    La Vie des idées - Caste, propriété et inégalités en Inde

    Pourquoi l’Inde, comme ce fut le cas en Europe, en Chine ou au Japon, n’a-t-elle pas amorcé dès la fin du XVIIIe siècle une transition vers la société de propriétaires et l’estompement des inégalités de caste ? La présence coloniale britannique en a décidé autrement.

    Dans Capital et idéologie, Thomas Piketty mobilise le cas de l’Inde pour étoffer deux des principales réflexions autour desquelles est construit son ouvrage. La première renvoie à l’affirmation que « chaque régime inégalitaire repose au fond sur une théorie de la justice » (p. 837). Piketty aborde ainsi la théorie de la justice dans sa version indienne en plaçant au cœur de son analyse l’institution de la caste (chapitre 8 : Sociétés ternaires et colonialisme : le cas de l’Inde). La seconde, plus ancrée dans le XXe et le XXIe siècles, pose la question des conditions rendant possible la formation de coalitions redistributives. Là encore, c’est la question de la caste qui est au centre de ses réflexions, que ce soit par une attention aux politiques de quotas en faveur des groupes de basses castes (réservations) qui ont été le produit de ces coalitions égalitaires ou par une analyse du rôle de la caste dans les dynamiques électorales (chapitre 16 : Social-nativisme : le piège identitaire postcolonial).
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    La vie des idées - L’éducation dans « Capital et Idéologie »

    Les partis de travailleurs sont désormais devenus des partis de diplômés et l’essentiel des dépenses éducatives bénéficie aux filières les plus sélectives. Après avoir été un facteur d’égalisation, l’école est désormais un accélérateur des inégalités.

    Les sociétés sociales-démocrates

    sont toutes confrontées, à des degrés divers, à l’accroissement des inégalités. Pour inverser cette tendance, elles doivent aujourd’hui, nous dit Thomas Piketty, « repenser la propriété juste, l’éducation juste, la frontière juste » (p. 58). L’analyse des inégalités d’éducation et de leurs relations avec les inégalités de revenu et de patrimoine occupe ainsi une place centrale dans l’ouvrage, en particulier dans les chapitres consacrés à l’évolution de ces sociétés depuis un siècle.

    Dans le tissage opéré entre réalités économiques et constructions idéologiques, caractéristique de cette vaste fresque, le système éducatif intervient à deux niveaux : pour ses effets objectivables sur la croissance et les revenus individuels, et comme pivot d’une idéologie méritocratique qui tend à légitimer les écarts de richesse. L’éducation, créatrice de richesse, sert aussi de soubassement idéologique aux inégalités : l’apport de l’ouvrage sur les phénomènes éducatifs réside moins dans la description de ces deux aspects de l’éducation, que dans la façon dont l’auteur propose de les mettre en relation. En traduisant en termes économiques les inégalités éducatives – la ventilation des dépenses d’éducation –, en décrivant le « renversement du clivage éducatif » à l’œuvre dans le champ politique – autrement dit la transformation des « partis des travailleurs » en « partis des diplômés » -, Thomas Piketty vient bousculer les récits dominants sur l’histoire récente des systèmes éducatifs occidentaux.
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    La Vie des idées - Contre les droits héréditaires

    Comment la Révolution française a-t-elle pu, tout en abolissant les privilèges, fonder de nouvelles inégalités ? Thomas Piketty retrace l’histoire des justifications théoriques de la propriété, et propose une nouvelle idéologie de l’égalité sans remettre en question le droit à la propriété privée.

    Le 4 août 1789, l’Assemblée nationale abolit les privilèges, le féodalisme et la société d’ordres. Quelques semaines plus tard, la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen est approuvée par les députés ; elle trace les contours d’un nouveau type d’ordre social, politique et juridique fondé sur des droits universels. Ces droits – liberté, sécurité, résistance à l’oppression, liberté d’expression etc. – appartiennent à tous de manière égale et promettent à chacun la plus grande liberté civile possible. Mais l’un de ces droits – la propriété – est, depuis, devenu la source d’importantes inégalités héréditaires croissantes.
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    La Vie des idées - À propos de « Capital et Idéologie » par Thomas Piketty , le 10 novembre

    Thomas Piketty répond aux analyses critiques émises à propos de son ouvrage par Rafe Blaufarb, Clémence Cardon-Quint et Jules Naudet, respectivement spécialistes de la Révolution française, de l’histoire de l’éducation et des inégalités en Inde.

    Dans Capital et idéologie, je tente d’écrire une histoire comparative des régimes inégalitaires. Je définis un régime inégalitaire comme un ensemble de discours et de dispositifs institutionnels visant à justifier et à structurer les inégalités économiques, sociales et politiques d’une société donnée. Chaque société humaine a besoin de justifier ses inégalités et de donner du sens à ses structures sociales. J’essaie de montrer que ces justifications contiennent toujours leur part de vérité et d’exagération, d’imagination et de bassesse, d’idéalisme et d’égoïsme. Chaque régime inégalitaire a ses faiblesses et ne peut survivre qu’en se redéfinissant en permanence, souvent de façon conflictuelle et violente, mais également en s’appuyant sur des expériences et connaissances partagées. Toutes les idéologies de l’inégalité et de l’égalité s’appuient notamment sur une théorie de la frontière (quels sont les contours de la communauté humaine et politique à laquelle on se rattache, et comment se gouverne-t-elle en son sein et dans ses relations avec les autres ?) et une théorie de la propriété (qu’a-t-on le droit de posséder, et comment régule-t-on les relations de pouvoir entre les propriétaires et les non-propriétaires ?). Je tente de montrer les multiples déplacements qui s’opèrent au cours de l’histoire sur le plan du régime de frontière et du régime de propriété, et d’analyser les tensions en jeu dans ces processus socio-politiques conflictuels.
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    Fondation Jean Jaurès - Dénutrition : la maladie invisible de la Covid, Jérôme Guedj

    À l’occasion de la première semaine nationale de la dénutrition du 12 au 19 novembre 2020, le Collectif de lutte contre la dénutrition a souhaité mesurer, à travers une enquête conduite en partenariat avec la Fondation Jean-Jaurès et l’Ifop, la perception par les Français des enjeux de la dénutrition, maladie trop méconnue. Jérôme Guedj, directeur de l’Observatoire des politiques sociales de la Fondation, en livre les résultats dans le contexte de la Covid-19 et analyse les enjeux que pose cette maladie au système de santé et plus largement à l’ensemble de la société.
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    Le blog de Marius Roux - Entretien avec Julia Montfort, journaliste indépendante, autrice du livre « Carnets de solidarité – Plongée dans une France qui défend sa tradition d’accueil »

    Accueillir un inconnu est un acte politique. Afin de savoir ce qui poussent des milliers de personnes à travers le pays à effectuer cet acte de solidarité et d’hospitalité, je me suis entretenu avec Julia Montfort, journaliste indépendante et réalisatrice de la Web Séries « les Carnets de solidarité ». Elle en a écrit un livre qui s’intitule « Carnets de solidarité – Plongée dans une France qui défend sa tradition d’accueil » aux éditions Payot.

    A travers cette interview, elle m’a fait part de son expérience personnelle d’accueillir un exilé sous son toit ainsi que de son travail de documentation et de reportages auprès des personnes solidaires. En outre, elle porte un regard critique sur le futur pacte européen sur la migration et l’asile présenté par Ursula Von der Leyen le 16 septembre dernier qui « ne changera rien et rendra plus complexe le parcours des demandeurs d’asile au sein de l’Union européenne ».
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    Fondation Jean Jaurès - Suicide : l’autre vague à venir du coronavirus ? Michel Debout

    Le lien entre le risque suicidaire et les crises économiques et sociales est connu, notamment depuis la crise de 1929. Qu’en est-il s’agissant de la crise sanitaire (et de ses effets économiques et sociaux) que nous sommes collectivement en train de vivre ? Afin de mesurer, notamment, les effets du premier confinement sur le risque suicidaire de certaines catégories de la population, la Fondation Jean-Jaurès a realisé une enquête dirigée par Michel Debout, professeur de médecine légale et membre de l’Observatoire national du suicide.
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    Ouest-France - François Hollande veut « travailler » à « une nouvelle force politique » pour 2022

    L’ancien président François Hollande affirme « travailler à la construction d’une nouvelle force politique » en vue d’une candidature à gauche qui soit capable de gagner la présidentielle en 2022.

    Entretien dans le Parisien , interview sur France Inter… Et si François Hollande, invité pour évoquer les attentats de 2015, pensait aussi à la présidentielle de 2022. L’ancien chef de l’État a ainsi révélé, ce vendredi 13 novembre, travailler à la construction d’une nouvelle force politique.

    Sans elle, la gauche de gouvernement n’aura pas de candidature capable de gagner l’élection présidentielle, car aujourd’hui, ajoute l’ancien chef de l’État socialiste, personne n’est attendu, personne n’est espéré.
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    Libé - Cambadélis prêt à faire don de sa candidature au PS pour 2022

    L'ex-Premier secrétaire du Parti socialiste assure qu'il ne se sent pas «hors jeu» pour 2022. Il faut y voir une volonté d'affirmer le PS en cas de division de la gauche plus qu'une volonté présidentielle.

    Il y a différents objectifs derrière une candidature à la présidentielle. Le plus souvent, on veut être président. Mais on vise parfois autre chose, un mandat ou un poste, qu’on espère décrocher en ayant montré ses muscles à l’occasion du combat le plus scruté. Il arrive aussi qu’on veuille faire peser une ligne ou une stratégie. Dans tous les cas, c’est une façon d’occuper le terrain politique.

  • Jean Gadrey - Ces économistes qui voudraient gérer la crise sanitaire en fonction du prix de la vie humaine et du PIB

    On les a vu apparaître avec le premier confinement (voir cette tribune du 3 avril intitulée « Nous ne sommes pas prêts à tout sacrifier pour augmenter notre espérance de vie ») et réapparaître encore plus avec le second. Ces deux confinements les ont peinés, mais pour d’autres raisons que les miennes, qui sont l’absence totale de démocratie, le bricolage, les revirements inconséquents et les mensonges, le refus d’augmenter nettement les capacités de soin depuis la crise de mars, l’incapacité à mettre en œuvre des tests et des suivis efficaces, etc. Eux, ce qui les a chagrinés, c’est le déficit de croissance. Et ils se sont demandé jusqu’à quel point on pouvait ainsi sacrifier le PIB sur l’autel de la santé, et surtout quelles méthodes d’économistes permettraient aux politiques de prendre des décisions selon une saine rationalité économique mettant en balance ce que coûte un confinement (pour eux, un déficit de PIB), et ce qu’il rapporte en valeurs monétaires des vies ainsi sauvées.

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  • Jean Gadrey - « Aucune entreprise ne sera livrée au risque de faillite » (Macron, 16 mars)

    Il ne manque pas d’air le Président, car sur cette annonce il savait parfaitement comme ex-banquier ce qui allait se passer. C’était lors de son intervention du 16 mars (« nous sommes en guerre », retranscription intégrale ici) : « Pour la vie économique, pour ce qui concerne la France, aucune entreprise, quelle que soit sa taille, ne sera livrée au risque de faillite ». Comment pouvait-il s’engager ainsi devant 35 millions de téléspectateurs, une audience « digne d’une finale de coupe du monde » ? Mais décidément, il ose tout. En paroles.

    Certains ont pu y croire. Cela n’a pas duré longtemps. Les PME, TPE et indépendants en difficulté ont rapidement cherché des aides, crédits et autres moyens financiers pour éviter de déposer le bilan quelques semaines ou quelques mois plus tard. Beaucoup, en particulier les plus petites, se sont alors aperçues que les banques (et certaines plus que d’autres) refusaient de leur accorder des crédits, que c’était bien pire avec les assureurs, et que les aides directes étaient très insuffisantes pour franchir un cap de plusieurs mois, pouvant aller jusqu’à la fin de l’été pour certains secteurs en arrêt total depuis mars, voire plus tard pour celui des spectacles.

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  • Jean Gadrey - Le financement du Green New Deal : ambition et modalités variables

    Ce billet fait suite aux deux précédents. Il se limite au repérage de la diversité des propositions de financement du Green New Deal (GND, ou autres appellations) aux États-Unis et en Europe. On y trouve en annexe une estimation des montants financiers en jeu dans le cas français.

    On peut distinguer les stratégies de financement de tous les projets de GND (ou Green Deal pour la Commission européenne) en fonction des critères suivants.

    D’abord (1) l’ambition globale, mesurée par le montant des dépenses annuelles (publiques et privées) prévues sur plusieurs années, qu’il s’agisse d’investissements ou d’autres dépenses (sociales notamment) liées à la « transition ». Voir l’annexe pour des estimations.

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  • Jean Gadrey - Le Green New Deal en Europe : une appellation intéressante mais insuffisante 

    Ce billet est la suite du précédent, consacré au Green New Deal (GND) en Amérique. Une variante faible de ce GND, juste un Green Deal sans référence au New Deal de Roosevelt (que les néolibéraux détestent), est présentée comme le grand projet européen de la nouvelle commission européenne et de sa présidente Ursula von der Leyen : un « pacte vert pour l’Europe » ou « European Green Deal » faisant partie, comme il se doit, d’une « New Growth Strategy » : une stratégie de croissance verte. Cette variante, qui n’est pas à la hauteur des enjeux, n’est pas la seule en Europe. Intéressons-nous à des groupes d’élus plus ambitieux.

    Le groupe des Verts, pionnier sur ce thème au Parlement, avait publié dès 2011 un document « Le Green New Deal au Parlement européen ». Son examen détaillé montre qu’on y trouve une partie de l’ambition du GND américain actuel, avec, dès l’introduction, cette mention absente des variantes américaines : « aligner nos modes de vie – la manière dont nous vivons, produisons et consommons – sur les limites physiques de notre planète ». Mais malheureusement, en lisant chacune des grandes rubriques qui suivent, on ne retrouve pas de référence aux modes de vie et encore moins à la sobriété.

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  • Jean Gadrey - Le « green new deal » de Bernie Sanders est-il à la hauteur ?

    Depuis une dizaine d’années, le New Deal de Roosevelt est redevenu une référence pour une partie de la gauche en Europe et aux États-Unis. Rebaptisé et requalifié en « Green New Deal » (GND par la suite), il est au cœur du programme de Bernie Sanders. Son incontestable ambition suffit-elle à en faire une politique de nature à freiner autant que possible la catastrophe écologique en cours ? Il est permis d’en douter.

    LE NEW DEAL DE ROOSEVELT

    Il est vrai que ce qui a été accompli sous l’impulsion de Franklin Delano Roosevelt, Président des États-Unis de 1933 à 1945, impressionne, en particulier sous l’angle d’un volontarisme politique capable de refouler les lobbies d’affaires et la finance pour imposer des mesures de progrès social. Des mesures largement plébiscitées par les citoyen.ne.s, ainsi qu’en témoignent les deux réélections faciles de Roosevelt en 1937 et 1940.

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  • Jean Gadrey - Il faut interdire les terrasses chauffées, sources d’une énorme gabegie énergétique

    J’emprunte les évaluations qui suivent à mon ami Thierry Salomon, un vrai pro des questions énergétiques et climatiques : il a longtemps présidé (et il est toujours porte-parole de) l’association NégaWatt (mille adhérents dont quatre cents experts et praticiens français de l’énergie) à qui l’on doit les scénarios à mes yeux les plus aboutis vers l’objectif de zéro émission nette en 2050 en France.

    Dans un « billet d’humeur » publié (demain) par la revue « La maison écologique » (n° 115), il fournit des estimations que je résume fortement ici.

    Prenons d’abord le cas d’une terrasse de 5m de large et 15m de long, chauffée au gaz propane de mi-novembre à mi-mars, 14 heures par jour, avec 5 braseros chauffant chacun 15 m2. Consommation estimée : 50 400 kWh par hiver, avec en prime 13,7 tonnes de gaz carbonique émis dans l'atmosphère ! Soit l’équivalent des émissions d’une berline neuve roulant 122 000 kms. « Le café-croissant a soudain un méchant goût de carbone ».

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  • Jean Gadrey - La désindustrialisation est mondiale, mais une alter-industrie est nécessaire

    J’ai rédigé ce long billet à la suite d’un débat public cordial et passionnant, le vendredi 7 février à Lille, avec Gabriel Colletis, l’infatigable animateur du collectif « manifeste pour l’industrie ». 

    LA NETTE DÉSINDUSTRIALISATION DE L’EMPLOI DANS TOUS LES PAYS « DÉVELOPPÉS » 

    Premier graphique : la part de l’emploi industriel dans l’emploi total, pour six grands pays dits développés, ou « riches », ou « industrialisés », depuis 1992. Source : Banque Mondiale et BIT (voir ce lien). La définition du secteur industriel dans cette base statistique est large et inclut, outre « l’industrie manufacturière », les industries extractives, la construction, la production et distribution d’électricité, de gaz et d’eau.

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