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  • La revue de presse du 11 novembre

    Observatoire des inégalités - La pauvreté paradoxale

    Analyse 2 novembre 2022

    Une partie des pauvres ne sont pas ceux que l’on attend. Cette pauvreté paradoxale frappe des travailleurs, des retraités, des propriétaires et des cadres, autant de catégories a priori protégées. Reste que si tout le monde peut être concerné par la pauvreté, ce n’est pas avec la même probabilité. Une analyse de Louis Maurin, extraite de Constructif.

    L'Express - Boris Vallaud : "Il ne faut jamais arrêter de dire que Marine Le Pen est d'extrême droite"

    Le chef de file des députés socialistes estime que l'heure de faire chuter le gouvernement n'est pas venue, car il n'existe pas de majorité alternative.

    Ce n'est pas simple d'être député socialiste en 2022. Il faut s'accorder avec de nouveaux alliés Insoumis qu'ils conspuaient hier, et avoir dans son dos les vieux et encombrants éléphants du parti, tout en espérant des jours meilleurs pour le PS. Et puis il y a ces 89 députés du Rassemblement national, une réalité que Boris Vallaud, patron du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, n'ignore pas mais qu'il refuse de "banaliser". 

    Charlie Hebdo - Dans le drôle de cabinet du ministre Béchu , Fabrice Nicolino ·

    Le JDD - Rénovation thermique des logements : l’Assemblée vote 12 milliards d’euros en plus, contre le gouvernement

    Privée de majorité à l'Assemblée nationale, le gouvernement a subi un nouveau revers lors de l'examen du projet de loi de budget, sur la rénovation thermique des logements.

    Lundi 31 octobre au soir, l’Assemblée nationale a voté pour rajouter près de 12 milliards d’euros de crédits en faveur de la rénovation thermique des logements . Des amendements déposés par le Parti socialiste et les écologistes, que le Rassemblement national a votés notamment. Même si le gouvernement ne les retiendra probablement pas dans la version finale du budget, c’est un nouveau revers pour le camp présidentiel.

    Fondation Jean Jaurès - Midterms 2022 : le point de vue d’un militant démocrate de Los Angeles

    Le 8 novembre prochain, les Américains sont appelés aux urnes pour les élections de mi-mandat. Ce scrutin complexe se déroule en réalité sur plusieurs semaines, dans un contexte de vives tensions entre démocrates et républicains et alors que le système électoral américain est fondamentalement différent du système français. Steve Cron, président du club des démocrates de Pacific Palisades (Los Angeles), nous éclaire sur les activités du Parti démocrate au niveau local et sur le vote du 8 novembre qui regroupe des élections à de nombreuses fonctions municipales, nationales et un vote « référendaire » sur des sujets variés.

    LVSL - Élections de mi-mandat : les démocrates pris à leur propre piège

    Rattrapés par une situation économique préoccupante, les démocrates voient leurs espoirs électoraux s’évaporer à l’approche des élections de mi-mandat, pourtant déterminantes pour leur avenir. Depuis l’élection de Joe Biden, ils ont dépensé autant d’énergie à combattre la percée des « progressistes » liés à Bernie Sanders qu’à lutter pour des mesures ambitieuses en termes sociaux et environnementaux. Les électeurs, frappés de plein fouet par l’inflation et la récession économique, risquent de s’en détourner…

    Les traditionnelles élections de mi-mandat se tiendront le 8 novembre prochain aux États-Unis. L’ensemble de la Chambre des représentants du Congrès ainsi qu’un tiers du Sénat seront renouvelés, de même que 36 gouverneurs et les élus locaux (procureur général, ministre de l’Intérieur, parlements) de la majorité des États. 

    LVSL - Grèce : la tragédie qui n’en finit pas

    En 2009, la crise de la dette grecque débutait. Depuis, de nombreux plans de « sauvetage » comprenant des « réformes » sous la tutelle de la « Troïka » (FMI, BCE et Commission européenne) se sont succédés. Si les banques ont effectivement été sauvées, le bilan social d’un tel programme est catastrophique. Fortement appauvrie, la Grèce est devenue un Club Med géant où les infrastructures stratégiques ont été privatisées et où les services publics ont été bradés. La population, elle, se résigne ou quitte le pays.

    Le 20 août dernier, la Grèce est sortie de la surveillance économique renforcée de la Commission européenne. Un jour qualifié d’« historique » par le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, tandis que la Présidente de la Commission Européenne vantait la « résilience » de la Grèce et l’enjoignait à « envisager l’avenir avec confiance ». Le bilan des « réformes » et de ce programme d’« aides » est pourtant peu reluisant, pour ne pas dire catastrophique.

    Le JDD - TRIBUNE. Congrès du PS : plus de 1 000 élus et militants socialistes apportent leur soutien à Hélène Geoffroy

    Pour « refonder, rassembler, gouverner », plus de 1 000 élus et militants socialistes appellent, autour d’Hélène Geoffroy, candidate au congrès du PS, à construire « une gauche des solutions, déterminée à gouverner aux antipodes de la gauche de l’incantation ». Parmi les signataires : Marie-Arlette Carlotti, Patrick Mennucci, François Kalfon ou encore Jean-Christophe Cambadélis.

  • La revue de presse du 11 au 17 février

    Les Gauches en campagne (semaine du 11 au 17 février)

    Les sondages de la semaine du 11 au 17 février

    HERITAGE

    Observatoire des inégalités - L’impôt sur l’héritage est-il vraiment aussi impopulaire qu’on le dit ?

    Analyses 11 février 2022

    Les droits de succession ne jouent pas leur rôle de réduction des inégalités. Mais leur réforme serait politiquement inenvisageable, si l’on en croit les sondages. Faut-il s’en tenir à ce lieu commun ? Le point de vue de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.

    L’affaire semble entendue. Selon les sondages, près de 90 % des Français rejettent une hausse des taxes sur l’héritage. Tous les experts et journalistes, même ceux qui y sont le plus favorables, sont convaincus d’un rejet massif de cette mesure par « l’opinion ». Est-ce si simple que ça ? Le débat sur la taxation des successions en dit long sur l’emprise des sondages sur le débat public, et en particulier sur les partis politiques.

    OFCE - Droits de succession : pourquoi les économistes ne sont-ils pas écoutés ? par Guillaume Allègre

    Le 12 décembre 2021 le Centre d’Analyse Economique, instance pluraliste de conseil du Premier ministre sous l’autorité de celui-ci, publiait une note, Repenser l’héritage, plaidant notamment pour l’augmentation des droits de succession. Le diagnostic est relativement consensuel. La valeur du patrimoine relative au revenu a fortement augmenté (300% du revenu national en 1970, 600% en 2020) ; le patrimoine est très concentré, beaucoup plus que le revenu, et il n’est pas consommé en fin de vie mais transmis. Par conséquent la part de l’héritage dans le patrimoine total est passée de 35% au début des années 1970 à 60% aujourd’hui. Ceci pose un problème d’équité dans la constitution du patrimoine, d’autant plus grand que sa valeur est élevée et que certains actifs ne sont plus accessibles sans apport. À l’image du discours de Vautrin repris par Piketty dans son livre Le Capital au XXIe siècle, pour avoir une bonne position économique dans la société, il vaut mieux épouser une héritière que de trouver un travail bien rémunéré.

    CONVOI DE LA LIBERTE

    Charlie - « Convoi de la liberté » : confusion des colères, Jean-Yves Camus

    Inédit de par son mode opératoire, le « convoi de la liberté » incarne aussi une certaine confusion des luttes.

    En termes de participation, le « convoi de la liberté » est une relative réussite, et marque le retour de manifestations dans l’esprit des premiers « gilets jaunes ». Son mode opératoire est toutefois inédit, et pose un autre défi aux forces de l’ordre. Pour reprendre un mot connu depuis les manifestations algériennes du Hirak contre le pouvoir, il s’agit en partie d’une mobilisation contre ce qui est ressenti comme la hogra (le « mépris », le « dédain ») du gouvernement en place. Avec cette nuance importante que la colère des manifestants vise un homme précisément : le président de la République. 

    CULTURE

    La Gazette des communes - Culture : affrontement entre deux conceptions de l’aide publique dans les Yvelines

    La suppression de la classique subvention de fonctionnement au profit d’une autre forme de soutien a déclenché une levée de boucliers chez les acteurs culturels du département, soutenus par cinq organisations professionnelles nationales.

    Le conseil départemental des Yvelines vient de donner une nouvelle orientation à sa politique culturelle, en supprimant les subventions de fonctionnement. Cette décision provoque le mécontentement des structures qui dénoncent une anticipation trop courte, bien qu’elles en aient été informées il y a trois ans.

    LOGEMENT

    Institut Rousseau - Un quinquennat qui aura amplifié la crise du logement

    À moins de trois mois de l’élection présidentielle, la Fondation Abbé Pierre a publié  son 27e rapport annuel sur « L’état du mal-logement en France ». Alors que le pays est encore marqué par la crise sanitaire, ce rapport dessine un portrait marqué par la précarisation de couches les plus précaires de la population, avec des conséquences visibles sur le mal-logement. Quand la crise sanitaire et la crise du logement se superposent, les ménages à bout de souffle sont déstabilisés de manière durable. Pourtant malgré les alertes répétées, la crise du logement est loin d’être suffisamment prise en compte par les responsables politiques et continue de fracturer en profondeur notre société.

     Reporterre - Enquête — Étalement urbain Le rêve français de la « maison avec jardin » détruit les terres agricoles

    En France, plus de la moitié des logements sont des habitations individuelles. Et les constructions de maisons neuves continuent, malgré le coût écologique de l’étalement urbain.

    [1/4 — Pour l’écologie, en finir avec la « maison avec jardin »] De nouveaux pavillons individuels sont construits chaque année et grignotent les espaces naturels. Pour préserver le climat et la biodiversité, des alternatives aux maisons neuves existent : utiliser les logements vacants, promouvoir les habitats collectifs...

    Observatoire des inégalites - Plus de quatre millions de mal-logés : de quoi parle-t-on ?

    Données 4 février 2022

    Plus de quatre millions de personnes sont considérées comme mal logées par la Fondation Abbé Pierre. Près d’un million n’ont pas de domicile personnel, 100 000 vivent dans une habitation de fortune toute l’année. Article extrait du Centre d’observation de la société.

    Plus de quatre millions de personnes sont mal logées en France, selon le rapport 2022 de la Fondation Abbé Pierre [1]. Du sans domicile fixe au jeune contraint de revenir chez ses parents, en passant par le couple qui vit avec son enfant dans un studio, ce chiffre rassemble des populations logées de manières très différentes. Pour essayer de mieux comprendre cette réalité, nous avons détaillé trois grandes formes de mal-logement : l’habitat inconfortable, le manque d’espace et l’absence de logement à soi.

    ENERGIES

    IDDRI - Énergie citoyenne : une ambition politique forte, qui exigera des moyens supplémentaires

    Les projets d’énergies renouvelables à gouvernance locale (également appelés projets « citoyens »1) se fondent sur une implication forte des citoyens et des collectivités locales dans la gouvernance et le financement des projets sur leur territoire. Ils constituent à ce titre un véritable levier d’appropriation locale de la transition énergétique. En se fondant sur les travaux d’un groupe de travail coordonné par le ministère de la Transition écologique, l’Ademe et l’Iddri en 2021, la ministre a présenté en novembre 2021 dix mesures en faveur des énergies renouvelables citoyennes. Le gouvernement souhaite notamment développer 1 000 nouveaux projets d’ici 2028, ce qui reviendrait à multiplier par au moins 5 leur développement dès cette année, tout en maintenant le niveau d’aides publiques dédiées a priori inchangé. Comment atteindre cet objectif ? Et quels défis pour la suite ?

    OFCE - Gaz naturel : pourquoi ça flambe ?

    Entre décembre 2020 et décembre 2021, le prix du gaz naturel sur le marché à terme TTF, référence européenne pour le marché de gros, a été multiplié par sept pour atteindre le record de 108 euros/MWh. Historiquement, l’intérêt porté à cette source d’énergie est souvent passé au second plan pour plusieurs raisons : le mode de fixation de ses prix (contrats de très long terme, indexation sur le prix du pétrole), ou encore sa substituabilité à d’autres sources d’énergie à moyen terme. En effet, le gaz est en concurrence avec les autres sources d’énergie dans ses usages directs (chauffage, cuisson) et indirects (production d’électricité). Cette substituabilité n’est cependant vraie qu’à moyen terme pour les usages directs : il est par exemple nécessaire que le coût de remplacement du gaz par l’électricité (coûts d’installation, de résiliation d’abonnement, etc.) soit supérieur au gain lié au différentiel de prix entre les deux énergies sur plusieurs années pour qu’un ménage opère la substitution. 

    Reporterre - Nucléaire : le naufrage de la classe dirigeante française

    Emmanuel Macron a annoncé la construction de six nouveaux EPR, et huit autres en projet, le 10 février à Belfort. Cette annonce traduit l’incapacité de la classe dirigeante de ce pays à penser le monde actuel.

    La classe dirigeante de ce pays est d’un confondant irréalisme. Elle vit dans un royaume magique où la science, la technique et l’économie n’existent pas. Il aura suffi à cette classe dirigeante — qui depuis trois décennies ne fait quasiment rien contre le changement climatique, qui continue à construire des autoroutes, à agrandir des aéroports, à multiplier les dispositifs de consommation énergétique —, il lui aura suffi qu’un lobby appuyé par quelques communicants habiles lui dise depuis quelques années « Le nucléaire n’émet pas de CO2 », pour qu’elle croie avoir trouvé la solution à cet entêtant défi : comment éviter l’aggravation du changement climatique ?

    LAICITE

    La Gazette des communes - Déféré-suspension laïcité : la circulaire est publiée

    La loi Séparatisme a introduit la possibilité, pour les préfets, de demander la suspension de l'exécution d'un acte d'une collectivité qui porterait gravement atteinte aux principes de laïcité et de neutralité des services publics. Dans une circulaire du 31 décembre, le gouvernement donne les modalités d'application de ce nouveau et délicat déféré-suspension laïcité.

    RAOULT

    LICRA - Shoah et passe vaccinal. Les parallèles douteux de Didier Raoult

    Didier Raoult se livre régulièrement à des parallèles douteux entre la Seconde Guerre mondiale et la politique sanitaire du gouvernement. Passe vaccinal et vaccination riment ainsi pour lui avec Shoah, nazisme et collaboration.

    Dans une vidéo du 01/02, Raoult cite les travaux de Milgram et d’Arendt pour alerter sur les dangers de l’obéissance: ils aideraient à comprendre la « torture », la « déportation »…et donc, le danger du respect des mesures sanitaires (vaccination…) ! (Source : https://www.youtube.com/watch?v=eiwiH40AAjE)

    EHPAD

    Le Monde - Maltraitances en Ehpad : cacophonie dans le suivi des alertes et des contrôles

    Le gouvernement ne donne pas de chiffres sur les signalements de mauvais traitements dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes. Il s’est pourtant doté dès 2004 d’outils pour faire remonter ces informations.

    Sur les 7 500 établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) que compte la France, combien sont contrôlés chaque année ? « Je suis incapable de vous le dire comme ça », a reconnu Brigitte Bourguignon, la ministre déléguée chargée de l’autonomie, mardi 1er février sur France Inter.

     OCEANS

    Basta - Ocean Summit : « Construire une aire marine protégée n’est pas qu’un simple coup de stylo ou une annonce »

    Ancien responsable scientifique de l’Agence des aires marines protégées, Pierre Watremez est aujourd’hui retraité mais actif concernant la protection des océans. Communication du gouvernement, aires marines protégées, exploitation minière des grands fonds... ce spécialiste nous répond.

    Reporterre - À Brest, un îlot de résistance contre la surexploitation des océans

    Pendant trois jours, à Brest, les Soulèvements de la mer ont préparé la résistance face au One Ocean Summit, un sommet mondial qui réunira, dès mercredi, des chefs d’États, entreprises et ONG pour discuter « croissance bleue ».

    Cette semaine se tiendra à Brest le One Ocean Summit, un sommet international de la mer qui réunira chefs d’État et différents acteurs de la mer. Au cœur des échanges : la protection des océans, « l’économie bleue », et un traité sur la haute mer pour donner un cadre juridique aux activités maritimes sur cette surface « sans gouvernance » qui représente 45 % de la planète.

    DESCOLA

    À propos de : Philippe Descola, Les formes du visible, Seuil

    Les images ne sont que les figurations de notre rapport au monde – de nos manières de faire monde. P. Descola le montre dans une étude monumentale, qui fait droit à la diversité des cultures, des époques et des œuvres d’art.

    Parmi les qualités admirables de la pensée de Philippe Descola, les moins contestables sont sans doute sa régularité et sa constance. Régularité : un peu moins de dix ans séparent son ouvrage-manifeste, Par-delà nature et culture (2005), d’une première formulation de l’argument dans un petit article de 1996 ; un peu plus de dix ans encore séparent son dernier livre, Les Formes du visible (2021), d’une première proposition comparative sur l’anthropologie des images, parue en 2010 en marge d’une exposition au musée du Quai Branly. Constance : Les Formes du visible se place dans le prolongement exact de Par-delà nature et culture, dont il continue de dérouler le programme comparatif des « formes de mondiation » et dont il reprend le modèle en quatre ontologies (animisme, totémisme, analogisme, naturalisme), introduisant seulement, à la faveur de deux « variations », la possibilité d’une hybridation entre certaines d’entre elles.

    HOSPITALITE

    La Vie des Idées - Stéphanie, les liens de l’hospitalité

    La vie de Stéphanie prend un tournant majeur le jour où, face à l’afflux de migrants fuyant la Syrie ou l’Afghanistan, elle ouvre sa porte à de jeunes sans-papiers. Après cinq ans de cohabitation qui ont entamé son intimité domestique, elle se réjouit pourtant d’avoir construit une nouvelle famille.

    Stéphanie n’aime pas parler d’elle. Elle préfère parler des autres, en particulier de Georges, de Marvin et d’Ahmed. Ces trois jeunes, il y a 5 ans isolés, étrangers et vulnérables, qu’elle a hébergés chez elle. Aujourd’hui, ils ont leur vie, leurs amis et travaillent, mais elle continue de les guider dans leur parcours de jeunes adultes. Stéphanie n’aime pas parler d’elle, mais lorsqu’elle raconte sa relation avec ces trois garçons, elle dit comment son engagement d’hébergeuse solidaire de jeunes exilés isolés a transformé sa vie. Émotive, « hypersensible peut-être » se justifie-t-elle, l’idée qu’on puisse écrire sur elle la met mal à l’aise. Elle se prête néanmoins à l’entretien par respect pour les étudiants, les journalistes, la recherche et pour la cause.

    FEMINISMES

    L'Equipe - Pour une association féministe historique, les Hijabeuses sont des « pleurnicheuses »

    La Ligue du droit international des femmes ironise ce jeudi, dans un communiqué, sur l'action revendicative des Hijabeuses, qui réclament le droit de jouer voilées en compétition.

    Elle dénonce « le retour des pleurnicheuses » et ironise sur leur revendication principale, qui est de pouvoir jouer avec le voile en compétition. La Ligue du droit international des femmes (LDIF), une association créée en 1983 par Simone de Beauvoir, a publié un communiqué cinglant ce jeudi pour dénoncer l'action du collectif des Hijabeuses, fondé il y a deux ans sous la forme d'un « syndicat de footballeuses musulmanes ».

  • Revue de presse du 22 au 28 octobre

    LE CLIMAT

    France Inter - Le Giec table-t-il vraiment sur une augmentation du nucléaire pour lutter contre le changement climatique ?

    De Yannick Jadot à Sandrine Rousseau en passant par Arnaud Montebourg, les interprétations des rapports du Giec diffèrent quand il s'agit de parler du nucléaire. Décryptage. 

    Le débat sur le nucléaire est redevenu central ces derniers mois, avant même que l’Élysée ne remette la question sur la table et réhabilite cette énergie. Elle est décriée par les Verts lors de la primaire, glorifiée par le candidat à la présidentielle Arnaud Montebourg. Chacun argumente et cite le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). Mais chacun l’interprète aussi à sa manière pour légitimer ses propos.

    Le président Emmanuel Macron, lui, semble avoir acté le virage du pro-nucléaire. Le gouvernement attend la publication du très attendu rapport du gestionnaire de réseau RTE ce lundi 26 octobre. Six scénarios de mix de production à l’horizon 2050 seront présentés. De ses conclusions dépendent la construction ou non de futures centrales.

    Natura Sciences - Plan France 2030 : l’ambition climatique de Macron largement critiquée

    Mardi 12 octobre, Emmanuel Macron présentait son plan d’investissement de 30 milliards d’euros dans les secteurs et technologies du futur. Plusieurs experts reviennent point par point sur les mesures annoncées par le président. Ils critiquent largement son manque d’ambition qui peine à répondre au défi climatique.

    Dans son plan France 2030 dévoilé mardi, Emmanuel Macron mise sur l’innovation technologique pour sauver le climat, enjeu auquel il dédie 50% de son plan. Le président fait notamment le pari d’un avion bas carbone à 2030, de la voiture électrique et hybride ou encore de l’hydrogène vert. Des promesses ambitieuses dont les experts doutent.

    LES INEGALITES

    Observatoire des inégalités - « Cibler les 20 % les plus aisés ». Entretien avec Louis Maurin

    Entretiens 20 octobre 2021

    La mode est aux inégalités, et suscite une flopée de propos hypocrites. Il ne faut pas nous tromper de combat. La classe privilégiée est large et peut être mise davantage à contribution. Entretien avec Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités. Extrait du journal Le Monde.

    « Toujours plus ! », s’exclamait, au début des années 1980, le journaliste François de Closets dans un livre à succès documentant l’accumulation des inégalités. Pourquoi reprendre sa formule aujourd’hui pour votre nouvel essai, Encore plus ! ?

    À l’époque, la crise ne faisait que ses premiers pas : les classes aisées s’enrichissaient plus que les autres, mais la distribution des revenus augmentait globalement. Quatre décennies plus tard, le chômage et la précarité se sont installés dans la société, avec un tournant à partir des années 2000. Alors que les plus aisés continuent de s’enrichir, une partie des classes populaires est mise au régime.

    ZEMMOUR

    Fondation Jean Jaurès - Le dossier Zemmour. Idéologie, image, électorat

    Au-delà de la dénonciation morale et de la critique des médias et des sondages qui créeraient une “bulle” artificielle, il est aujourd’hui indispensable de prendre la percée d’Éric Zemmour au sérieux, c’est-à-dire de la comprendre pour pouvoir mieux la combattre. C’est l’objet de ce dossier, coordonné par Gilles Finchelstein, directeur général de la Fondation.

    À travers plusieurs contributions des experts de la Fondation, ce dossier cherche à appréhender l’idéologie à laquelle Éric Zemmour se rattache, prendre la mesure de la « secousse » narrative, esthétique et stratégique qu’il provoque, mais aussi mettre en perspective ce qui se passe depuis la rentrée de septembre en éclairant les fondamentaux de l’opinion sur lesquels il s’appuie.

    Le DDV - Sociologie du « zemmourisme ». Radioscopie d’un nouvel électorat national-populiste

    À six mois du premier tour de l’élection présidentielle, la Licra et Le DDV ont souhaité mieux cerner l’ampleur et les ressorts du nouvel électorat « national-populiste » cristallisé depuis quelques mois par la candidature putative d’Éric Zemmour. Dans l’article ci-dessous, François Kraus, directeur du pôle « Politique / Actualités » à l’Ifop, présent les résultats de cette enquête.

    Afin de pouvoir évaluer sur des bases solides le profil et les motivations de ses électeurs, l’Ifop a constitué un dispositif d’étude exceptionnel reposant sur le plus gros échantillon – 5 000 Français, soit cinq fois plus que pour les échantillons habituels mis en place depuis que le polémiste est testé dans des sondages d’intentions de vote. Permettant d’esquisser la première sociologie du « zemmourisme », cette enquête montre aussi que sa dynamique s’effectue dans un climat d’opinion des plus favorables aux thématiques que le polémiste développe depuis des années dans les médias.

    LA MISERE

    Observatoire des inégalités - Minima sociaux, aide alimentaire, mal-logement : la misère persiste en France

    Données 15 octobre 2021

    Deux millions de personnes vivent avec moins de 700 euros par mois. Plus de 200 000 vivent dans des logements indignes ou à la rue. La France est l’un des pays les plus riches au monde, mais notre pays n’a pas éradiqué la misère.

    En France, plusieurs centaines de milliers de personnes ne connaissent pas des difficultés de fin de mois, mais un manque d’argent permanent. Elles vivent avec 600 ou 700 euros par mois, parfois bien moins, et doivent se contenter du strict minimum.

    Quelle est l’ampleur de la misère dans notre pays, l’un des plus riches au monde ? L’exercice n’est pas facile à faire puisqu’on ne dispose pas de données sur les très bas revenus (ceux qui vivent avec 200 ou 300 euros par mois). Pour tenter de mesurer le phénomène, nous avons opté pour quatre indicateurs différents : le nombre de personnes dont les revenus sont inférieurs au seuil de pauvreté fixé à 40 % du niveau de vie médian, celui des allocataires de minima sociaux, des mal-logés et enfin, des personnes qui ont eu recours à une aide alimentaire [1].

    LA PRESIDENTIELLE

    France Info - Salaire des enseignants, ISF climatique, droit de vote dès 16 ans... Ce qu'il faut retenir de l'interview d'Anne Hidalgo sur franceinfo

    La maire de Paris était l’invitée lundi des "matins présidentiels" de franceinfo. Pour vous aider à faire votre choix en avril prochain, les candidats à l’élection présidentielle répondent aux questions de nos spécialistes sur l’économie, l’environnement ou l’international.

    Anne Hidalgo, maire de Paris, candidate à l'élection présidentielle 2022, était la deuxième invitée, après Xavier Bertrand, des "matins présidentiels" de franceinfo, lundi 25 octobre. La candidate du parti socialiste à la prochaine élection présidentielle et maire de Paris a réuni samedi 1 500 militants à Lille pour son premier meeting de campagne. La maire de Paris doit encore rassurer son camp socialiste et tenter de donner un nouvel élan à sa campagne qui peine à décoller. Les derniers sondages la placent entre 4% et 6% d'intentions de vote en vue de 2022.

    France Info - Présidentielle 2022 : Anne Hidalgo promet une revalorisation du Smic comprise entre "10% et 15%"

    La maire de Paris, candidate socialiste à la présidentielle, est l'invitée des "Matins présidentiels" de 7 heures à 9 heures sur franceinfo.

    Elle est la candidate désignée par le Parti socialiste et elle espère voir enfin sa campagne décoller : Anne Hidalgo est l'invitée des "Matins présidentiels" de franceinfo, lundi 25 octobre de 7 heures à 9 heures. Un rendez-vous inédit dans lequel les candidats à l'Elysée détailleront tour à tour leur programme face à Marc Fauvelle, Salhia Brakhlia et les experts de la rédaction. Deux heures en face-à-face et avec les questions des auditeurs pour prendre le temps de comprendre, détailler et questionner son projet présidentiel.

    France Info - Présidentielle 2022 : ISF écologique, fin de Parcoursup, droit de vote à 16 ans... Investie par le PS, Anne Hidalgo égraine ses propositions

    La candidate du Parti socialiste a détaillé plusieurs mesures de son programme, samedi à Lille.

    L'heure des propositions. ISF écologique, fin de Parcoursup, neutralité carbone, droit de vote à 16 ans... La candidate du Parti socialiste à l'élection présidentielle, Anne Hidalgo, a égrainé les premières mesures qu'elle souhaite mettre en place, lors de son premier meeting d'investiture, à Lille, samedi 23 octobre. Un moment attendu par les militants socialistes pour lancer sa campagne.

    Dans le volet économique et social, Anne Hidalgo a promis de mettre en place "une assurance-chômage universelle", ainsi qu'une revalorisation des salaires pour les "premiers de corvée". Un clin d'œil aux "premiers de cordée" cités par Emmanuel Macron qui devront, eux, "partager équitablement la valeur ajoutée dans les entreprises", selon la maire de Paris. "Nous généraliserons l'encadrement des loyers dans les zones tendues", a également promis la première édile qui a mis en place ce système dans la capitale.

    L'Est Républicain - Mélenchon, Jadot, Hidalgo, Montebourg... quelles alliances possibles à gauche ?

    Les sept candidats de la gauche culminent ensemble à 27,5% selon le dernier sondage Odoxa. Si des alliances pourraient permettre d'espérer entrevoir le second tour, tous les candidats rejettent quelque ralliement que ce soit. Aucun d'entre eux ne dépasse donc la barre des 10%.

    «Le second tour est à portée de petits points», affirmait Jean-Luc Mélenchon dimanche, à Reims, lors de la convention de l’«Union populaire». Une dizaine de points en réalité, le leader des Insoumis culminant à 9% dans le dernier sondage Odoxa paru vendredi, et au prix d'alliances fortes à gauche...

    Sondage ODOXA du 15 octobre - Intentions de vote : Zemmour progresse toujours mais reste derrière Le Pen ; à gauche le salut pourrait venir d’une candidature d’union autour de Jadot

    Présidentielle : les ex-PS Maurel et Lienemann soutiennent Montebourg

    La Gauche Républicaine et Socialiste (GRS) soutiendra Arnaud Montebourg à l'élection présidentielle, a annoncé vendredi la formation des ex-PS Emmanuel Maurel et Marie-Noëlle Lienemann.

    "Démondialisation, promotion du " made in France ", retour de l'État dans la vie économique et sociale, augmentation massive des bas salaires, transition écologique et objectif zéro pétrole, égalité territoriale, défense de la laïcité, 6eme République : les priorités politiques d'Arnaud Montebourg sont les nôtres", a justifié le parti.
     
     
    Les socialistes tiennent ce samedi à Lille leur congrès pour officiellement propulser leur championne dans la bataille de 2022. Sauf que le climat n’est pas au beau fixe dans leur famille politique.
     
    La campagne de la maire de Paris avait-elle vraiment commencé ? Répondre à cette question, c’est savoir si les socialistes se réunissent, ce samedi 23 octobre, à Lille, pour relancer un véhicule qui aurait calé peu de temps après avoir démarré ou si le vaisseau de campagne d’Anne Hidalgo fonctionne comme un moteur diesel (ou un vélo électrique), qu’il faut suffisamment chauffer (ou recharger) avant de pouvoir accélérer.

    L'Obs - Pourquoi le fantôme de François Hollande revient nous hanter

    L’ancien président socialiste publie « Affronter » et s’affiche en soutien critique de la candidate Anne Hidalgo. Autant d’indices de sa volonté de ressusciter d’entre les morts politiques…

    La Toussaint approche. Les Françaises et les Français nés avant 2012 sont épouvantés. Ils assistent à un phénomène paranormal : pourquoi diable François Hollande, le fantôme de SolfÉrino, revient-il les hanter ? N’avons-nous pas suffisamment de raisons de flipper avec la hausse du prix de l’énergie ? Et voilà que le spectre du septième président de la Ve République pousse des cris lugubres. « Macron est un traître », « les candidats de la gauche sont microscopiques », « Mélenchon est un boulet » et « Montebourg, un zozo », hulule Hollande, enveloppé dans le linceul de la social-démocratie.

    DEBOUT LES FEMMES

    LVSL - Gilles Perret : « J’essaie toujours de mettre des opposants politiques dans mes films »

    Après de nombreuses avant-premières dans les lieux de culture occupés ce printemps, le réalisateur Gilles Perret sort ce mercredi un nouveau documentaire, Debout les femmes, consacré à la situation sociale des femmes exerçant ce qu’on appelle les « métiers du lien ». Tourné entre décembre 2019 et l’été 2020, ce film se fonde sur une mission parlementaire de François Ruffin (LFI) – par ailleurs co-réalisateur – et Bruno Bonnell (LREM). De ses rencontres avec les auxiliaires de vie scolaire ou les femmes de ménage, Gilles Perret a tiré des portraits poignants, celui de femmes dévouées dans leur métier malgré la dureté des conditions de travail. Dans cette interview, il revient sur sa dernière production, sa façon de travailler, sa passion pour les films de Ken Loach, la longue fermeture des cinémas ou encore la participation surprenante de Bruno Bonnell. Entretien réalisé par William Bouchardon et retranscrit par Manon Milcent.

    LES SOCIALISMES

    LVSL - Le passé du socialisme sera-t-il son avenir ?

    S’il est un mot que la politique électorale a usé, c’est bien celui de « socialisme ». Le mandat de François Hollande et l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, parvenu des rangs du « PS », ont contribué à susciter la méfiance à l’égard des étendards brandissant la couleur des roses. Pourtant, par-delà ce discrédit, le socialisme demeure l’une des traditions les plus fécondes de notre histoire politique, dont la mémoire autant que l’ambition révolutionnaire méritent d’être rappelées. L’Histoire globale des socialismes (XIXe-XXIe siècle), qui paraît cette rentrée aux PUF, sous la direction de Stéphanie Roza, Jean-Numa Ducange et Razmig Keucheyan, retrace la genèse des projets socialistes pour mieux s’interroger sur leurs devenirs contemporains. Ce vaste ouvrage de plus de mille pages, composé par un collectif de chercheurs et décliné en trois sections (les mots du socialisme ; les moments ; les figures), brosse ainsi le tableau d’une famille politique, aussi élargie que conflictuelle. Jaurès méditant sur le socialisme de l’avenir espérait qu’il permette d’accomplir « une vie toujours plus large qui accroisse et apaise le désir » – gage est ici donné que cette Histoire globale lui en offre une chance nouvelle, en appelant à renouer avec « la critique combattive de l’ordre existant » et à mettre fin à l’époque des renoncements. Les lignes qui suivent sont extraites de l’introduction, proposée par les directeurs du volume, et de l’entrée « Révolution », rédigée par l’historien Matthias Middell.

    Le Monde - Le socialisme se réinvente en Europe : les réponses à vos questions

    Depuis 2015, les sociaux-démocrates reviennent au pouvoir chez certains de nos voisins européens et font espérer la gauche du continent, jusqu’en France. Les auteurs de l’ouvrage « Histoire globale des socialismes, XIXe-XXIe siècle », ont répondu à vos questions.

    Notre tchat autour du « renouveau » du socialisme en Europe prend fin. Merci d’y avoir participé activement à travers vos questions et merci à nos invités, les auteurs de l’ouvrage Histoire globale des socialismes, XIXe-XXIe siècle, Jean-Numa Ducange, Stéphanie Roza et Razmig Keucheyan, d’avoir répondu à vos interrogations. 

    Les partisans du revenu universel appartiennent à plusieurs familles intellectuelles et politiques : la plus connue vise à compléter l’État-providence avec un socle universel, mais une autre mise sur le revenu universel pour pulvériser ce même État.Historiquement, la protection sociale, à vocation collective sinon universelle, a constitué un dépassement de l’assistance qui, même publique, relevait encore du monde de la bienfaisance et de la philanthropie. Pour Julien Damon, le revenu universel n’est pas la baguette magique qui permettrait de parfaire l’édifice issu de l’histoire ; si l’objectif d’un revenu universel est de lutter contre la pauvreté, cela ne sert à rien puisque les instruments existent déjà. Le revenu universel n’est pas un État-providence 2.0 »
    « Le revenu universel n’est pas un État-providence 2.0 »
    « Le revenu universel n’est pas un État-providence 2.0 »

    Le Dauphiné Libéré - Au Brésil, le protocole Raoult au cœur du scandale d'un "laboratoire de l'horreur" humain

    Les révélations sur l'incroyable scandale Prevent Senior qui frappe le Brésil se multiplient: faisant état de centaines de victimes, des médecins accusent la chaîne d’hôpitaux privés d’avoir mené une étude expérimentale - relayée notamment par Didier Raoult - à base d’hydroxychloroquine à l'insu des patients concernés.

  • Idées d'été - Observatoire des inégalités - Comment mesurer l’évolution des inégalités dans le temps ?

    Mesurer les inégalités 14 janvier 2021

    Les inégalités augmentent-elles ? Pour y répondre, il faut s’interroger sur le point de départ de l’observation. Et aussi distinguer évolution des indicateurs et trajectoires individuelles. Les explications de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.

    « Les inégalités augmentent-elles ? ». Cette question est sans doute celle qui est la plus souvent posée à un observateur des inégalités, avec raison. Plus que le niveau des écarts, c’est sans doute la tendance qui importe : est-ce qu’on se rapproche ou est-ce qu’on s’éloigne ? Sauf qu’il faut au préalable se poser une question de base, bien souvent négligée : celle du point de départ. Bref, il faut alors répondre à une deuxième question qui est « depuis quand ? ». Le jugement que l’on va pouvoir porter dépend beaucoup de l’origine de l’observation : s’agit-il du temps long, de décennies, ou bien des dernières années ?

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  • Revue de presse du 2 au 8 avril

    MORGAN LARGE

    France 3 - Rostrenen : grosse mobilisation en soutien à la journaliste Morgan Large, victime d'intimidations et de malveillance

    Plus de 500 personnes se sont réunies ce mardi 6 avril à Rostrenen (Côtes d’Armor) en soutien à Morgan Large, journaliste en Centre Bretagne. Spécialiste des enquêtes sur l’agroalimentaire, elle est victime d’intimidations et d’actes de malveillance. 

    Nous avons besoin d’une réponse forte des politiques pour rappeler à la raison les grands groupes. La vérité aujourd’hui, c’est que tout le monde a peur d’enquêter. Subir des attaques graves chez soi, c’est inadmissible”, affirme au micro, Morgan Large. “Mon métier est de parler à tous les gens. Le jour où je ne le pourrai plus, je ne ferai plus mon métier”, ajoute-t-elle, très émue.

    Reporterre - En Bretagne, des journalistes enquêtant sur l’agro-industrie sont victimes d’actes dangereux

    Cette semaine, la voiture de la journaliste bretonne Morgan Large, qui enquête sur le secteur agro-industriel local, a été sabotée, et une journaliste allemande a été agressée par un agriculteur. Des médias bretons appellent à la grève et au rassemblement mardi 6 avril.

    Les intimidations à l’encontre des journalistes qui enquêtent sur l’industrie agroalimentaire bretonne continuent. Mercredi 31 mars, la journaliste de la radio associative bilingue franco-bretonne Radio Kreiz Breizh, Morgan Large, installée à Glomel (Côtes-d’Armor), a découvert que deux boulons fixant une des roues arrière de son véhicule avaient été retirés. « J’ai réalisé que ça faisait sans doute trois jours que je roulais comme ça, parce que j’avais entendu du bruit dans la nuit de dimanche à lundi, raconte-t-elle à Reporterre, encore sous le choc. Aujourd’hui, j’ai dû rouler à nouveau, j’étais à 80 km/h sur la quatre voies avec des nausées. Quelle sera la prochaine étape, va-t-on incendier ma maison pendant que je dors ? »

    INEGALITES

    Observatoire des inégalités - « Le décalage entre le discours égalitariste des privilégiés et leurs actes ne passe plus »

    Entretiens 26 mars 2021

    À l’occasion de la publication de son ouvrage Encore plus !, Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités, revient sur le malaise nourri par le décalage entre les discours et les actes des plus privilégiés. Extrait du quotidien 20 Minutes.

    En France, les écarts se creusent. Les classes aisées voient leurs revenus progresser, quand ceux des autres catégories stagnent. Dans Encore plus ! Enquête sur ces privilégiés qui n’en ont jamais assez, Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités, analyse avec précision ce phénomène, lequel est accentué depuis la crise sanitaire. Une situation de moins en moins supportable pour une majorité de Français, qui réclament davantage de justice sociale. Pour 20 Minutes, Louis Maurin évoque la réalité des inégalités dans la société française et propose des solutions pour lutter contre.

    FIN DE VIE

    Le JDD - L'appel de plus de 270 députés sur la fin de vie : "Nous voulons débattre et voter"

    TRIBUNE - Dans une tribune que publie le JDD, plus de 270 députés, de tous bords politiques, réclament un débat et un vote sur l'élargissement de la législation sur la fin de vie et donc sur l'euthanasie.

    Après le vote, mercredi soir par la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale, d'une proposition de loi ouvrant la voie à une légalisation de l'euthanasie, 272 députés de tous bords politiques, de Jean-Luc Mélenchon à Robin Reda en passant par Valérie Rabault, Yaël Braun-Pivet, François de Rugy, Olivier Faure ou Cédric Villani, et de tous les groupes, de La France insoumise aux Républicains, appellent à débattre du sujet "de façon digne et apaisée". Et dénoncent le fait qu'"une poignée de députés ont déposé jusqu'à 400 amendements chacun", faisant ainsi de l'obstruction parlementaire. 

    HIDALGO

    Europe 1 - Visée par le hashtag #SaccageParis, "Anne Hidalgo est vaccinée contre le bashing"

    Depuis ce week-end, Anne Hidalgo est vivement attaquée sur les réseaux sociaux sur sa gestion des déchets et la propreté de la capitale. Mais l'entourage de la maire de Paris dénonce une campagne menée par l'opposition et assure que l'élue socialiste est "vaccinée contre le bashing".

    Ras-le-bol sincère d'habitants en colère ou opération politique ? Depuis ce week-end, les réseaux sociaux sont inondés de photos dénonçant la saleté de la ville de Paris, entre tas de déchets massés sur les trottoirs et graffitis pas nettoyés, le tout accompagné du mot-dièse #saccageparis.

    CONCORDAT

    Libé - Le Concordat d’Alsace-Moselle sujet à l’obsolescence programmée ?

    Cela faisait au moins vingt ans que les Alsaciens-Mosellans n’avaient pas été invités à se prononcer sur le droit des cultes de leur territoire. Un sondage de l’Ifop révèle ce mardi que 52% d’entre eux se disent favorables à son abrogation.
    L’affaire risque de susciter de fortes turbulences politico-religieuses. En vieille France, comme on dit en Alsace et dans les trois départements concordataires du Haut-Rhin, Bas-Rhin et de la Moselle, où la loi de 1905 instaurant le régime de séparation des Eglises et de l’Etat ne s’applique pas. Et si le Concordat était obsolète ? La question n’a rien de théorique. Publié ce mardi, un sondage de l’Institut français d’opinion publique (Ifop), montre que 78% des Français sont favorables à son abrogation. Une courte majorité d’Alsaciens-Mosellans, 52% d’entre eux, se prononce également pour la fin de cette exception ; ce qui est encore plus surprenant. «Cela brise une idée reçue, véhiculée depuis des décennies», relève François Kraus, directeur du pôle politique-actualités de l’Ifop.
     
    THOMAS LEGRAND
     
     
    Encore une polémique avec un maire EELV. Cette fois-ci, il s’agit de Léonore Moncond’huy, maire de Poitiers.
     
    Dont la majorité a décidé de baisser la subvention d’aéroclubs locaux. Il y a une logique à ce qu’une municipalité écologiste ne favorise pas particulièrement les sports carbonés… Mais alors qu’un élu d’opposition soulignait que cette baisse de subvention pouvait mettre à mal le programme d’une association qui propose des baptêmes de l’air à de jeunes handicapés, Léonore Moncond’hui a prononcé cette phrase absurde et un peu effrayante : ‘L’aérien ne devrait plus faire partie des rêves d’enfants’. 
     
    ENVIRONNEMENT ECONOMIE
     

    À propos de : Eve Chiapello, Antoine Missemer, Antonin Pottier (coord.) Faire l’économie de l’environnement, Presses des Mines

    Comment l’environnement est-il considéré par les discours et statistiques économiques ? Un ouvrage collectif examine autant les études des économistes que les activités d’acteurs militants ou d’entreprises qui cherchent à mesurer l’environnement ou à en faire abstraction.

    Faire l’économie de l’environnement est un ouvrage collectif, composé de contributions d’économistes, de sociologues, d’historiens et de spécialistes des science, technology and society studies. Son objectif est d’interroger la pertinence et les diverses manières de procéder à une analyse économique des questions environnementales. La volonté des coordinateurs est de traiter de la mise en économie de l’environnement dans ses différentes composantes, pour en faire émerger des caractéristiques transverses et montrer « les enjeux, limites et opportunités de la convocation de l’économie dans nos interactions avec la nature. » (p.9) L’introduction générale justifie ainsi assez longuement le choix du titre. Jouant sur les mots, le choix des coordinateurs est précisément de ne pas faire de choix entre l’économie environnementale et l’économie écologique, entre une approche de théorie économique et des études de cas.

    UNEF

    Marianne - Dissoudre les associations pour réunions en non-mixité : l'amendement Unef mort-né ?

    Les sénateurs viennent d'adopter un amendement visant à dissoudre les associations, comme l'Unef, qui organisent des réunions en non-mixité. Mais la mesure, qui pourrait être contraire à la Constitution, a peu de chance d'être adoptée.

    Les réunions en non-mixité n'en finissent plus de susciter les passions. Ce 1er avril, les sénateurs ont adopté, à l'unanimité, un amendement dit « Unef », du nom du syndicat étudiant classé à gauche, l'Union nationale des étudiants de France.

    Cet amendement permet de dissoudre des associations « qui interdisent à une personne ou un groupe de personnes à raison de leur couleur, leur origine ou leur appartenance ou non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée de participer à une réunion ». Une réaction directe aux propos de Mélanie Luce, la présidente de l'Unef. 

    COMMUNISTES

    LVSL - L’histoire oubliée de la contre-société communiste

    Bars, clubs de sport, théâtres, colonies de vacances… A partir du XIXème siècle, le mouvement ouvrier se dote de nombreuses institutions pour promouvoir l’idéal socialiste et répondre aux besoins immédiats du prolétariat. Ces structures, souvent liées à des partis politiques, préfiguraient un monde de partage et de solidarité qui fit rêver des générations d’ouvriers. Aujourd’hui largement oublié, cet héritage d’institutions populaires commence à renaître sous de nouvelles formes et intéresse de plus en plus l’extrême-droite.

    C’est un désaveu historique : les partis politiques n’ont plus la cote. Éloignés des citoyens, ils sont de plus en plus perçus comme des machines à visée purement électorale feignant de s’intéresser aux problèmes de la population le temps d’une campagne. Les contacts directs entre les citoyens et les militants ou élus sont souvent brefs, le temps d’un échange sur un marché ou d’un porte-à-porte, et passent principalement par l’appareil médiatique le reste du temps.

    REGIONALES

    Paris Normandie - Regionales 2021. En Normandie, un accord trouvé entre socialistes et écologistes

    Les écologistes ont donné lundi 5 avril 2021 pour se ranger derrière la candidate socialiste aux élections régionales du mois de juin en Normandie.

    Accord trouvé. Après un week-end de consultation de ses militants, le Pôle écologique de Normandie a donné son feu vert à un accord d’union avec le Parti socialiste en vue des élections régionales des 13 et 20 juin 202

    France Info - Régionales : au PS, la pilule Pulvar a du mal à passer

    Les propos de la tête de liste aux élections régionales sur les réunions "non-mixtes" n’en finissent plus de secouer le Parti socialiste.

    La semaine a été difficile pour les socialistes franciliens. Samedi 27 mars, leur chef de file aux élections régionales a tenu des propos maladroits sur BFM TV. En évoquant les réunions non-mixtes, celles réservées aux victimes de discrimination raciales par exemple, Audrey Pulvar avait recommandé aux participants non concernés par le sujet, non discriminés - "les blancs" - de se taire pour laisser la parole aux victimes.

    COVID

    Libé - Avec la pandémie, la démocratie en santé fragilisée

    Pour Emmanuel Rusch, président de la Conférence nationale de santé, la société civile a été oubliée par le gouvernement. Elle devrait pourtant être consultée sur des décisions qui la concernent directement.

    La pandémie de Covid-19 en Francedossier
    Voici déjà près d’un an, le 15 avril 2020, la Conférence nationale de santé (CNS) appelait instamment les pouvoirs publics à faire, enfin, le pari de la démocratie en santé. Le constat était alors, il est vrai, particulièrement sévère. Si, dans l’urgence, le gouvernement s’est appuyé sur des comités d’experts scientifiques pour prendre des décisions concernant la gestion de la crise sanitaire, la «société» a été oubliée.
     
    Lyon Capitale - Lyon "reconfiné" : des restrictions encore acceptées par la population ? L'acceptabilité au cœur des débats

    La lassitude a gagné une partie des Français. Comment les autorités prennent des décisions fermes pour lutter contre l'épidémie de Covid-19 sans se mettre à dos une partie de la population ? Entretien avec Marie-Claire Villeval, directrice de recherche CNRS au Groupe d'analyse et de théorie économique (GATE) de l'Université de Lyon.

    Marie-Claire Villeval est directrice de recherche CNRS au Groupe d'analyse et de théorie économique (GATE) de l'Université de Lyon et présidente élue de l’Economic Science Association. Pour Lyon Capitale, elle revient sur la notion d' "acceptabilité" de la population face aux mesures prises par le gouvernement pour lutter contre l'épidémie de Covid-19.

    LA COMMUNE
     
    Fondation Jean Jaurès - La commémoration de la Commune de 1871 au temps de l’union des gauches (1971-1973)

    Les organisations socialistes, unifiées à partir de 1905 dans le Parti socialiste - Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO), se rendent chaque année au cimetière du Père-Lachaise pour se recueillir sur la tombe des victimes de la répression. Dans ce premier temps, en 1880-1914, cette commémoration socialiste évolue, d’autant plus qu’elle est agitée par les dissensions qui s’expriment en son sein et qu’elle est également bousculée par une célébration anarchiste très présente. Cette commémoration socialiste est, à partir de 1920 et jusqu’à nos jours, sévèrement concurrencée, puis dépassée par un PCF, lequel s’inscrit sur ce terrain aussi dans une stratégie de conquête et d’appropriation. Cette stratégie peut s’expliquer par l’importance prépondérante que celui-ci accorde à l’histoire et à la mémoire du mouvement ouvrier français qui sont autant de terrains d’affrontement, de contestation politique de l’autorité et de la part d’héritage communard reçu par le Parti socialiste. Il y a nécessité pour ce nouveau parti d’ancrer son identité et son histoire dans une généalogie politique, sociale, culturelle, historique française et pas uniquement soviétique.

    JUSTICE CLIMATIQUE

    À propos de : Marta Torre-Schaub, Justice Climatique : Procès et actions, CNRS éditions

    La multiplication des procès pour inaction climatique marque une étape supplémentaire des mobilisations pour la protection de l’environnement. En quoi consistent ces procès ? Qui mettent-ils en accusation ? Leurs effets ne sont-ils que symboliques ?

    En France, l’affaire du Siècle, dans laquelle un groupe d’ONG a notamment reproché à l’administration française de ne pas faire assez pour lutter contre le dérèglement climatique, a mis les procès climatiques au premier plan de l’actualité médiatique. Après deux ans d’instruction, le tribunal administratif de Paris a jugé, en février 2021, l’État français coupable de « carences fautives […] en matière de lutte contre le réchauffement climatique ». Si ce jugement est sans aucun doute historique, ce n’est ni le seul ni le premier litige en matière climatique. En effet, les dernières années ont vu une croissance remarquable d’actions en justice climatique. On en compte aujourd’hui des centaines dans le monde entier, du Pakistan aux Pays-Bas, des États-Unis à l’Australie.

    LE CAPITALISME

    À propos de : Pierre François, Claire Lemercier, Sociologie historique du capitalisme, La Découverte

    Le temps du commerce, le temps de l’usine, le temps de la finance : pour le sociologue Pierre François et l’historienne Claire Lemercier, la chronologie du capitalisme est la même en tous lieux du monde.

    Ce livre du sociologue Pierre François et de l’historienne Claire Lemercier, issu de cours donnés à Sciences Po Paris et à l’université de Lausanne, est ambitieux. Comme le dit la conclusion, « reconstruire l’histoire du capitalisme, c’est à bien des égards tenter d’écrire l’histoire du monde depuis la fin du XVIIe siècle » (p. 383). Si l’on peut repérer des comportements capitalistes, définis comme la recherche du profit pour soi-même, dans les sociétés médiévales ou antiques, ceux-ci restent à l’échelle individuelle. C’est depuis la fin du XVIIe seulement que l’on peut parler de capitalisme à l’échelle d’une société, dans la mesure où « la grande majorité des individus soit adoptent un comportement capitaliste, soit sont directement affectés par ceux qui l’ont adopté » (p. 383). Le cadre géographique du livre est aussi très large : s’il est centré sur les deux pays que les auteurs connaissent le mieux, la France et les États-Unis, il comprend aussi des incursions, notamment sous la forme d’encadrés, dans de nombreux autres territoires. Les auteurs assument de privilégier leurs deux disciplines aux dépens de la science économique qu’ils n’utilisent que dans sa dimension empirique. La thèse principale du livre est que, « en dépit des différences manifestes d’un point à l’autre de son espace, la chronologie du capitalisme est partout la même, parce que c’est à l’échelle mondiale qu’ont lieu ses grandes inflexions » (p. 385) marquées par trois âges successifs, dont François et Lemercier s’efforcent, de manière plus ou moins convaincante nous le verrons, de repérer l’impact sur la consommation, le travail, les entreprises, etc.

    LA GUERRE ECONOMIQUE

    Le vent se lève - Nouveaux visages de la guerre économique et impuissance volontaire de la France

    Guerre économique. L’expression fait florès depuis l’élection de Donald Trump, mais elle recouvre une réalité qui structure le monde occidental depuis des décennies. ONG, fondations privées et réseaux médiatiques sont autant de pions avancés par les grandes puissances, États-Unis et Chine en tête, pour asseoir leur domination économique. Dans cette guerre aux méthodes nouvelles mais aux objectifs anciens, la France se trouve en piteuse posture. C’est la thèse que défend Nicolas Moinet dans Soft Powers, deuxième volet des Sentiers de la guerre économique. Spécialiste de l’intelligence économique, professeur des universités à l’IAE de Poitiers, Nicolas Moinet a contribué au rapport Martre de 1994. Il a travaillé avec Christian Harbulot dans le groupe parapublic Défense Conseil International, qui a développé l’Intelligence économique de 1993 à 1998. Dans le sillage de cette structure appelée Intelco sont nées deux formations : le master Intelligence économique de l’Université de Poitiers et l’École de Guerre Économique. Les lignes suivantes sont extraites de son ouvrage.

    LYON

    Le Vent se lève - Grégory Doucet : « Je suis d’abord l’incarnation d’une aspiration à plus d’écologie »

    Inconnu en politique avant les élections municipales, Grégory Doucet est élu maire de Lyon en juillet 2020 mettant fin à près de vingt ans de règne de Gérard Collomb sur la ville. Loin des nombreuses polémiques dont il est régulièrement la cible, nous avons voulu rencontrer ce nouvel élu pour en savoir plus sur sa vision du pouvoir, de la métropolisation, de la décentralisation et des élections présidentielles.  Un entretien réalisé le 16 février 2021 par Blandine Lavignon et Clément Coulet. Photos de Killian Martinetti.

  • Observatoire des inégalités - Le « Rapport sur la pauvreté en France 2020-2021 » vient de paraître

    Actualité de l’Observatoire 26 novembre 2020

    Quels sont les effets de la pandémie sur la pauvreté ? Un grand nombre de données manquent encore. Mais d’ores et déjà, notre Rapport sur la pauvreté en France permet de planter le décor et de comprendre la crise sociale actuelle. Noam Leandri et Louis Maurin vous présentent l’ouvrage qui vient de paraître.

    L’épidémie de coronavirus a déjà fait plus de 40 000 morts en France. Pour se protéger, notre pays a dû mettre en pause son économie. En 2020, la récession atteindra des niveaux inégalés depuis la dernière guerre mondiale. Nous allons en payer les dégâts, avec une progression attendue et dévastatrice du chômage. Compte tenu aussi de la perte de revenus subie par les demandeurs d’emploi, de la baisse d’activité de certains non-salariés, plusieurs centaines de milliers de personnes ont déjà basculé sous le seuil de pauvreté.

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  • Gauches Actu du 17 au 23 janvier

    A LA UNE : LE RAPPORT D'OXFAM

    Le Monde - Selon Oxfam, la moitié de la population mondiale vit avec moins de 5 dollars par jour

    Le rapport annuel de l’ONG britannique dénonce l’accentuation du déséquilibre entre riches et pauvres dans le monde, au détriment notamment des femmes, « en première ligne » des inégalités.

    Les milliardaires détiennent désormais plus d’argent que 60 % de l’ensemble de la population de la planète, dénonce, lundi 20 janvier, l’ONG Oxfam dans son rapport annuel sur les inégalités mondiales.

    Selon les chiffres de l’organisation britannique – dont la méthodologie s’appuie sur les données publiées par la revue Forbes et la banque Crédit suisse mais reste contestée par certains économistes – les 2 153 milliardaires du globe disposent de plus d’argent que les 4,6 milliards de personnes les plus pauvres. Le document indique que les deux tiers des milliardaires tirent leur richesse d’un héritage, d’une situation de monopole ou encore de népotisme.

    MUNICIPALES

    Libé - Grâce à Macron, le PS se (re)place au sein de la gauche

    L'opposition au gouvernement et la mobilisation lors des grèves ont rapproché les socialistes et les communistes. Mercredi, des élus des deux partis on présenté leurs contre-propositions pour la réforme des retraites.

    Une belle histoire est en train de naître sous nos yeux : le Parti socialiste se rabiboche avec la gauche rouge et verte. Des papouilles à foison. Les protagonistes saluent les efforts du président de la République, Emmanuel Macron, qui a réussi à mettre tout le monde contre lui. Résultat : les gauches tentent de passer un échelon. Des propositions après l’opposition. Pour le moment, La France insoumise reste à l’écart. Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon explique que cette alliance est factice et que les différences restent nombreuses entre uns et les autres.

    Le JDD - Pourquoi le PS ne fera pas un mauvais score aux municipales

    Au plus bas au niveau national, le Parti socialiste, bien structuré localement, pourrait tirer son épingle du jeu aux municipales de mars. Explications.

    Mardi soir, le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, présente ses voeux pour 2020. Or l'année s'annonce cruciale pour la formation politique, qui a enregistré les défaites et les défections depuis trois ans. Au plus bas, le PS pourrait reprendre des couleurs avec les élections municipales de mars et montrer qu'il reste une force politique sur laquelle il faudra compter à l'avenir. "Si c'est une nouvelle défaite, c'est l'explosion", prévenait Patrick Kanner, le patron des sénateurs PS, dans Les Echos. Ce ne devrait pas être le cas. "Il y a de fortes chances pour que le cru ne soit pas mauvais", explique au JDD le directeur général adjoint de l'Ifop, Frédéric Dabi. Et ce, pour plusieurs raisons.

    L'Opinion - Municipales 2020: ces villes où le PS a dû renoncer à prendre la tête d’une liste

    Si les socialistes présentent de bonnes chances de conserver les mairies de Nantes, Paris, Lille et Rennes, ils renoncent ailleurs à se présenter sous leurs propres couleurs au profit d’autres formations

    Opération sauvetage. A moins de deux mois du premier tour des élections municipales, le Parti socialiste se raccroche à ses sortants pour espérer conserver l’un des derniers leviers d’influence qu’il lui reste. Sur les 42 villes de plus de 100 000 habitants, seules 14 sont encore dirigées par des maires issus du parti, dont certains se sont plus ou moins rapprochés de La République en marche (LREM) depuis la dernière présidentielle.

    RETRAITES

    Les Echos - Réforme des retraites : le PS fait entendre sa voix

    Les socialistes, qui participent depuis des semaines au « front du refus » de la réforme des retraites, ont présenté ce mercredi leurs premières propositions pour une réforme « juste ». Pour montrer qu'ils ont une position autonome à gauche.

    Ce qui est fait n'est plus à faire. Ou presque. Après déjà quarante-deux jours de grèves, les socialistes ont dévoilé ce mercredi, lors d'une conférence de presse à l'Assemblée (à laquelle participaient les présidents des groupes au Palais Bourbon et au Sénat, Valérie Rabault et Patrick Kanner), leur contre-projet sur les retraites.

    PS - Retraites | Pour une réforme JUSTE

    Ce mercredi 15 janvier, les parlementaires socialistes présentaient leurs propositions pour une réforme des retraites JUSTE.

    L’argument de la peur est une ritournelle connue. Pour le gouvernement, le système de retraites ne serait pas suffisamment robuste et en l’absence d’une réforme immédiate, les Français seraient exposés à une réforme plus brutale encore.

    La vérité est heureusement moins alarmante. Les déficits anticipés par le Conseil d’orientation des retraites et qui motivent la réforme ne sont que la conséquence des politiques de l’actuel gouvernement. Il refuse notamment de compenser les exonérations de cotisations, ce qui est une première depuis Simone Veil !

    DOLEANCES

    Marianne - "Transparence" : un an après le début du "Grand débat", les 16.000 cahiers de doléances ont fini au fond des archives départementales

    Il y a un an, le 15 janvier 2019, s'ouvrait le "Grand débat national", permettant par la suite à Emmanuel Macron de sortir de la crise des gilets jaunes. Le gouvernement formulait alors une promesse : tous les cahiers de doléances issus des discussions des Français seraient accessibles en ligne. La promesse est loin d'avoir été tenue...

    15 janvier 2019. Il y a un an, le "Grand débat national" s'ouvrait sous haute sécurité à Grand-Bourgtheroulde. En pleine crise des gilets jaunes, le RIC (Référendum d'initiative citoyenne) et les demandes aspirant à une démocratie réinventée faisaient florès. Pour Emmanuel Macron, l'objectif est clair, sortir de la crise en montrant qu'il est à l'écoute des colères. Pour cela, il parie sur la démocratie participative. "C’est ainsi que j’entends transformer avec vous les colères en solutions", promettait-il dans sa "Lettre aux Français" sur le site du "Grand débat national".

    ACCIDENTS DU TRAVAIL

    Observatoire des inégalités - Les ouvriers plus fréquemment victimes d’accidents du travail

    Données 6 janvier 2020

    Un salarié sur dix déclare avoir été victime d’au moins un accident du travail au cours de l’année, soit 2,5 millions de personnes. 16 % des ouvriers sont dans ce cas contre 4 % des cadres supérieurs.

    Un salarié sur dix déclare avoir subi au moins un accident de travail [1] au cours de l’année selon les données 2016 du ministère du Travail [2]. Cela représente environ 2,5 millions de personnes touchées sur l’année. Quatre fois plus d’ouvriers (qualifiés ou non) que de cadres supérieurs indiquent en avoir été victimes : ces derniers ne sont que 4 % dans ce cas, contre 16 % des ouvriers.

    Les catégories socioprofessionnelles travaillent dans des conditions qui n’ont rien à voir entre elles et s’exposent à une pénibilité physique et à des risques sans commune mesure [3]. Par exemple, les ouvriers, exécutants manuels (souvent des hommes jeunes), subissent des séquelles bien plus graves de ces conditions de travail que les autres catégories socioprofessionnelles.

    INTEGRATION

    La notion d’intégration pose de nombreuses difficultés. Elle est largement rejetée par les intéressés, âprement discutée par les chercheurs, hâtivement tranchée dans la sphère médiatique, mise au défi par la comparaison étrangère. Autant de raisons de la prendre en considération.

    Cet essai reprend l’essentiel du cours d’introduction prononcé le 13 décembre 2019 par François Héran, titulaire de la chaire Migrations & Sociétés au Collège de France.

    Le chercheur en sciences sociales n’a pour objectif ni d’alarmer l’opinion ni de la rassurer. Il ne cherche à peindre la situation ni en rose ni en noir. En matière d’intégration, le tableau est contrasté, ce qui écarte d’emblée toute vision manichéenne et nous pousse à chercher des explications vérifiables.

    « Immigrés » est un raccourci trompeur. La question de l’intégration ne se pose pas dans les mêmes termes selon la génération. On distingue désormais : la première génération, celle qui est née à l’étranger et qui a changé de pays ; la génération 1 ½, comme disent les sociologues américains, celle qui est entrée avant l’adolescence et a grandi sur place ; la deuxième génération, qui comprend les enfants nés sur place d’un couple mixte et ceux nés sur place de deux parents immigrés ; les générations suivantes, enfin. Seule la première est composée d’immigrés. Mais sa destinée peut être infléchie par le parcours d’intégration de la génération suivante. Dans l’idéal, à condition de disposer des données, il faut prendre en compte ces différences entre générations, ainsi que leurs interactions.

    SCOLARITES

    Observatoire des inégalités - L’allongement inégal des scolarités

    Données 13 janvier 2020

    Les 10 % d’élèves sortis le plus tôt du système scolaire ont au maximum 17 ans, contre près de 26 ans pour les 10 % sortis le plus tard. Les inégalités de durée de scolarité sont stables depuis 15 ans mais elles ont fortement augmenté entre le milieu des années 1980 et celui des années 1990.

    Pour mesurer les inégalités de durée de scolarité, on classe les jeunes en fonction du nombre d’années passées à l’école. Ainsi, les 10 % le moins longtemps scolarisés ont quitté l’école au plus tard à 17,2 ans. Les 10 % le plus longtemps scolarisés ont quitté l’école au plus tôt à 25,6 ans, selon les calculs réalisés par le sociologue Pierre Merle pour l’Observatoire des inégalités, d’après les données du ministère de l’Éducation nationale. Huit ans d’écart séparent ces deux catégories.

    L'EGALITE

    La lutte contre les discriminations au travail

    Le recours en justice des victimes de discriminations produit des effets ambivalents. Loin de faciliter la réparation, l’arme du droit inscrit le salarié dans un parcours du combattant d’autant plus périlleux qu’il est parfois compliqué par les stratégies politiques des syndicats et des associations.

    À quelques mois du vingtième anniversaire des Assises de la citoyenneté, qui ont mis la lutte contre les discriminations racistes au cœur de l’agenda politique, il est plus temps de revenir sur les effets des avancées politiques sur l’égalité au travail, caractérisées par le renforcement des protections offertes par le droit contre toutes les discriminations (racistes mais également sexistes, liées au handicap, à l’activité syndicale, à l’orientation sexuelle, etc.). Si la dernière décennie a vu monter en puissance des actions extra-judiciaires relevant de formes de soft law (Bereni, 2009), le droit reste une ressource majeure pour les victimes. Il est régulièrement étoffé et mobilisé, comme l’atteste la récente victoire de 850 cheminots marocains ayant attaqué la SNCF pour discrimination liée à leur nationalité (Chappe et Keyhani, 2018).

    SNOWDEN

    À propos de : Edward Snowden, Mémoires vives, Seuil

    Les Mémoires de Snowden, condamné par son pays, reviennent sur son attachement aux valeurs fondatrices des États-Unis, et notamment à la liberté individuelle. Ce sont elles qui l’ont poussé à dénoncer la surveillance généralisée mise en place par la NSA, et dont il fut l’un des rouages.

    « Homme très courageux » qui « a du caractère », ce sont les termes tenus au réalisateur Oliver Stone par Vladimir Poutine pour qualifier Edward Snowden réfugié dans son pays depuis 2013. Plus de six ans après la publication de documents dérobés à l’agence fédérale de renseignement technique, la National Security Agency (NSA) par un citoyen des États-Unis entièrement inconnu à cette époque – Edward Snowden – ses Mémoires vives ont paru à l’automne 2019 (en France en même temps qu’aux États-Unis). Le titre de mémoires est parfaitement justifié bien que cet informaticien de la NSA n’est âgé que de trente-six ans. Avant le mitan d’une vie il pourrait être considéré un peu présomptueux ou inquiétant de parler de mémoires, mais il est certain qu’E. Snowden a tourné une page majeure de sa vie en commençant à publier des documents secrets en juin 2013. Leur contenu a durablement infléchi l’analyse que l’on peut faire du système international. Sans être soupçonné de présentisme on peut considérer qu’il y a un avant et un après Snowden : plus personne ne peut depuis 2013 ignorer que les États-Unis ont mis en place - depuis longtemps – un système de collecte non discriminé des données numériques

    LA NATURE

    À propos de : Les Natures en question, sous la direction de Philippe Descola, éditions Odile Jacob

    La modernité s’est construite sur l’idée d’un partage fondamental entre la nature et la culture, entre les humains et les non-humains, entre le monde et l’esprit. Ces distinctions, comme le montre un ouvrage collectif et interdisciplinaire, n’ont désormais plus cours.

    La nature revêt une multiplicité de significations : espaces ayant échappés à l’anthropisation, êtres dépourvus de conscience et de langage, principe d’existence et d’identité d’un organisme ou encore domaine de régularités indépendant des actions humaines. De ce fait, la nature a longtemps formé le pôle principal d’une série d’oppositions conceptuelles constitutive de la pensée européenne : nature/culture, nature/art, nature/esprit, nature/surnature, nature/histoire. Or, « toutes ces acceptions contrastives qui donnaient à la nature sa mystérieuse unité » (Ph. Descola, Introduction, p. 8) ont été remises en cause ces dernières décennies par de nombreuses études qui ont alors contribué à jeter un doute sur la pertinence et la généralité de ces catégories. C’est le « grand partage » entre nature et culture, où la première signifiait une régularité nomologique universelle et la seconde une contingence des usages du monde, qui disparaît.

  • Sélection 2019 : La Vie des idées - Moins d’inégalités pour plus de croissance

    Faut-il choisir entre égalité et efficacité économique ? Ce présupposé imprègne nombre de débats publics et académiques. Mais dans un monde où les plus aisés peuvent se soustraire aux règles d’une concurrence équitable, redistribuer les richesses permettrait de concilier gains d’efficacité et baisses d’inégalités.

    La progression des inégalités au sein des sociétés occidentales est un fait établi. Depuis les années 1980, les richesses se concentrent aux mains des plus aisés tandis que les classes moyennes voient leur situation stagner ou se dégrader. Aux États-Unis, la formule « les riches deviennent plus riches alors que les pauvres deviennent plus pauvres » a tant été scandée par Bernie Sanders, candidat malheureux à l’investiture démocrate en 2016, qu’elle a difficilement pu échapper aux électeurs américains, dont le choix s’est finalement porté sur la personne de Donald Trump.

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  • L'actualité des socialistes du 20 au 26 septembre

    INEGALITES

    Observatoire des inégalités - Inégalités de revenus : stabilité dans la morosité

    Les inégalités de niveau de vie se stabilisent depuis 2013 dans un contexte de stagnation des revenus. On est loin d’avoir effacé la hausse des inégalités de la période 1996 à 2012. L’analyse de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.

    « Depuis la crise économique de 2008, [le revenu médian] [1] connaît une période de quasi-stagnation d’une durée inédite ». Dans sa dernière note de présentation annuelle de l’évolution des revenus en France, l’Insee s’inquiète. De mémoire de statisticiens des revenus, dix ans de stagnation, on n’avait jamais vu ça. Il faut sans doute remonter aux années 1930 pour trouver une telle morosité. Ce constat concerne le niveau de vie médian. Pour le seuil des 10 % les plus pauvres, le calme plat remonte même au milieu des années 2000 : il n’a gagné que 40 euros par mois en 15 ans, une fois pris en compte l’effet de l’inflation.

    CLIMAT

    Libé - Dans la lutte climatique, les Français poussent à des contraintes

    L'étude Viavoice pour «Libération» montre une préoccupation massive pour le climat et un désaveu pour le rôle actuel joué par l'Etat et les entreprises.

    Une prise de conscience massive  : 85 % des Français considèrent le dérèglement climatique comme «une réalité», 77 % d’entre eux assurant que cela les «préoccupe au quotidien». Les Français sont en outre 84 % à considérer que ce dérèglement est dû à «l’activité humaine sur la Terre» et 80 % qu’il «provoquera des catastrophes».

    LA CULTURE

    Fondation Jean Jaurès - La culture : un service public ou un droit ?

    Depuis sa création, il y a soixante ans, l’action du ministère de la Culture est structurée par le principe de « service public ». À l’heure où l’État est accusé de manquer à certains de ses devoirs de préservation de ses missions, quel avenir se joue pour le service public de la culture ? Dans cette première note d’une série consacrée aux 60 ans du ministère de la Culture, Léa Cesari, doctorante en histoire des politiques culturelles (Université de Bourgogne) revient sur l’évolution de la notion de service public de la culture pour en éclairer les enjeux actuels.

    LE FOULARD DE CREIL

    Fondation Jean Jaurès - Trente ans après l’Affaire de Creil : étude auprès des Français musulmans

    À l’occasion de la parution de l’enquête de la Fondation Jean-Jaurès et du journal Le Point réalisée par l’Ifop, Ismail Ferhat, membre de l’Observatoire de l’éducation de la Fondation Jean-Jaurès, qui a dirigé l’ouvrage Les foulards de la discorde. Retours sur l’affaire de Creil, 1989 (Fondation Jean-Jaurès, Éditions de l’Aube, 2019), en analyse les résultats sur les perceptions liées à l’école, qu’il perçoit comme un lieu de cristallisation de l’opinion d’une partie des Français musulmans.

    I - Des jeunes plus religieux dans une société qui l’est moins ?

    L’enquête de la Fondation Jean-Jaurès et du journal Le Point réalisée par l’Ifop propose un panorama global des opinions des musulman·e·s de France : de ce fait, l’école (entendue ici comme l’ensemble des institutions éducatives) n’en est qu’un des aspects parmi bien d’autres. Cependant, le titre même de l’enquête le rappelle : l’affaire dite des « foulards », c’est-à-dire le conflit autour de trois collégiennes voilées au collège Gabriel-Havez à Creil, a été une matrice. Tant pour la perception de la société civile et politique française de l’islam que pour les propres opinions des musulman·e·s de France, les conflits (ou ce qui était présenté comme tels) entre laïcité, service public éducatif et islam ont été déterminants depuis cette date.

    COLOMBIE

    Le Vent se lève - En Colombie, le réarmement des FARC et la revanche de l’extrême droite paramilitaire

    Alors que la communauté internationale était persuadée que la Colombie entrait dans une ère de paix, un groupe de dirigeants parmi les plus iconiques de l’ancienne guérilla des FARC annonce son réarmement. Cette branche dissidente déplore l’incapacité de l’État colombien à respecter ses engagements et à s’attaquer aux causes structurelles de ce conflit à l’origine de centaines de milliers de victimes : l’extrême inégalité de la répartition des terres. Face aux FARC, on trouve des groupes paramilitaires d’extrême droite qui ne souhaitent ni déposer les armes, ni faire face à la justice colombienne pour les crimes commis durant le conflit. Le soulèvement de la guérilla constitue à leurs yeux une occasion rêvée pour enterrer définitivement les accords de paix ; il donne également du grain à moudre au discours belliciste du président Iván Duque, qui n’a jamais été un partisan du compromis avec les FARC.

    RAWLS

    La Vie des idées - John Rawls, un philosophe chez les économistes

    Les économistes furent parmi les premiers à réagir à l’œuvre de John Rawls. Leurs objections conduisirent le philosophe de la justice à reconsidérer son ambition : proposer une théorie qui fasse concurrence à l’utilitarisme.

    Il est possible aujourd’hui, avec le recul, et les nombreuses recherches sur John Rawls, de retracer le parcours intellectuel de ce philosophe américain qui travailla toute sa vie à l’édification d’une théorie de la justice sociale qu’il appela, dès ses premiers travaux, à la fin des années 1950, « la justice comme équité ». Nous disposons, en plus des ouvrages et articles de l’auteur, de ses cours publiés de philosophie morale et de philosophie politique, de nombreuses archives que l’auteur avait lui-même « (des)ordonnées » à l’Université de Harvard où il assurait ses cours. Il s’agit notamment des correspondances, des informations autobiographiques mais aussi des annotations et index que l’auteur écrivait à la fin de chaque ouvrage.

    VEBLEN

    À propos de : Alice Le Goff, Introduction à Thorstein Veblen, Paris, La Découverte

    Critique du capitalisme et du nationalisme, l’œuvre de Thorstein Veblen s’est principalement centrée sur l’analyse des institutions : sur leurs forces, leurs faiblesses et la manière dont, en dépit de leurs défaillances, elles parviennent à se maintenir et à se sédimenter.

    Thorstein Veblen est, sans conteste, un des piliers des sciences sociales. Tout à la fois philosophe, sociologue, politologue ou économiste, il a mis en place une analyse critique de la société à partir de l’examen des institutions qui reconnaît à la fois les forces historiques et les actions des individus. Cependant, les personnes désirant lire ou se renseigner sur l’œuvre de n’ont que trop peu de ressources en français. Introduction à Thorstein Veblen d’Alice Le Goff répond à ce manque évident. Mais, qu’on ne se trompe pas, cet ouvrage de 120 pages ne fait pas simplement remédier à cette carence. Écrit dans un style limpide et sans jargon, il se distingue par la justesse de ses analyses, toutes en nuance et sans faux-fuyants. Dans cet ouvrage, Alice Le Goff démontre une érudition certaine. Les personnes à la recherche d’une introduction à l’œuvre de Veblen trouveront là une importante synthèse, qui malgré sa concision, couvre la plupart des points saillants de l’œuvre de Veblen.

  • L'actualité des socialistes du 1er au 5 août

    PIKETTY

    L'Obs - Les 10 pistes de Thomas Piketty pour en finir avec les inégalités

    Six ans après le best-seller « le Capital au XXIe siècle », Thomas Piketty publie le 12 septembre « Capital et Idéologie » (Seuil), un livre tout aussi ambitieux dans lequel il retrace l’histoire mondiale des inégalités et des idéologies qui les sous-tendent. L’économiste, qui présente ce nouveau travail dans un entretien exclusif à « l’Obs », dresse des pistes pour en finir avec la concentration du capital

    L'Obs - Le dernier livre de Thomas Piketty fait 1 232 pages. On l’a résumé en 1 232 caractères

    « Donnez-moi Anna Karénine, j’en fais une brève », dit un dicton journalistique. Tentative avec le nouvel ouvrage de l’économiste intitulé « Capital et Idéologie », publié le 12 septembre aux éditions du Seuil.

    Alternatives économiques - Thomas Piketty dans le texte

    La lecture du  grand livre qu’a publié Thomas Piketty[1]  retrace une partie de l’histoire économique de notre monde développé ! L’auteur et toute l’équipe qui l’accompagne ont entrepris un travail considérable visant à établir et commenter des séries longues décrivant aussi bien l’évolution des revenus du travail et du capital mais également l’évolution et la répartition du patrimoine, principalement aux Etats-Unis et en Europe occidentale.

    HOLLANDE

    Le Monde - « Parti socialiste, sept ans de trahisons », le podcast

    « Le Monde » lance son offre de podcasts. Ecoutez le premier épisode de notre série consacrée à l’implosion du Parti socialiste entre 2012 et 2019 : les reniements de François Hollande.

    Du 25 au 31 août, les journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme ont publié dans Le Monde et sur Lemonde.fr une enquête en six volets sur le Parti socialiste intitulée « Sept ans de trahisons ». Ils reviennent à présent sur les coulisses de cette enquête et les enseignements qu’ils en ont tirés dans un podcast en cinq épisodes proposé sur Lemonde.fr et Spotify. Avec des extraits de leurs entretiens avec les figures majeures du quinquennat Hollande.

    POPULISME

    La Tribune - "Les forces populistes ne sont pas juste un accident de l'histoire"

    La détérioration des conditions d'existence des classes moyennes et populaires explique la montée en puissance des forces antisystèmes, c'est la thèse défendue par Yann Algan, Elisabeth Beasley, Daniel Cohen et Martial Foucault dans l'ouvrage paru ce jeudi 29 août intitulé, "Les Origines du populisme". Pour "La Tribune", l'économiste Yann Algan revient sur les mouvements populistes qui ont émergé un peu partout dans le monde ces dernières années et sur leurs ressorts particuliers.

    LE NUMERIQUE

    La Vie des idées - Gouverner la ville numérique

    Qu’est-ce que la révolution numérique fait à la ville ? Hors de toute régulation politique, plateformes, données et algorithmes bouleversent les pratiques spatiales et collectives. Un nouveau livre de la collection Puf/Vie des idées enquête sur les implications urbaines des applications.

    Gouverner la ville numérique. Puf/Vie des idées, août 2019, 9, 50 €. Ouvrage coordonné par Antoine Courmont, politiste et responsable scientifique de la chaire « Villes et numérique », et Patrick Le Galès, directeur de recherche CNRS et doyen de l’École urbaine de Sciences Po, tous deux au Centre d’études européennes et de politique comparée de Sciences Po.

    Non Fiction - La grande transformation numérique

    L'ouvrage de Dominique Cardon permet de se forger une « culture numérique », autour des transformations et des enjeux du numérique.

    L’arrivée du numérique a transformé nos sociétés à un point tel que l’on peut parler aujourd’hui de « culture numérique ». Celle-ci englobe l’ensemble de ces transformations et également les éléments nécessaires à leur compréhension et à celle des enjeux correspondants. C’est alors l’objet de cet ouvrage que de nous procurer ces éléments de compréhension. Il mobilise pour cela un nombre de connaissances impressionnant. 

    Il s’agit ici de la version écrite d’un cours que Dominique Cardon donne à Sciences Po depuis de longues années, à laquelle il a donné la forme d’un manuel tout à la fois très complet, très actuel, très clair et très agréable à lire. Celui-ci fournit en outre pour chaque thème qu’il aborde des références choisies de livres, d’articles et de vidéos accessibles sur le web. Seul bémol, mais l’auteur n’y est pour rien, la matière évoluant très vite, l’ouvrage, qui a tout pour devenir un classique, nécessitera des actualisations fréquentes.

    FEMINISME

    Fondation Jean Jaurès - Revenir à l’idée d’émancipation

    À l’occasion du IIe Congrès international de l’Institut du genre qui se tient à l’université d’Angers du 27 au 30 août 2019 et auquel la Fondation Jean-Jaurès apporte son soutien, Estelle Ferrarese, directrice-adjointe de l’Institut du genre, professeure de philosophie morale et politique à l’université de Picardie-Jules Verne, revient sur la notion d’émancipation à l’aune de l’histoire des féminismes et de l’actualité plus récente de #MeToo. Elle nous rappelle aussi combien ce concept est maintenant particulièrement utilisé par les mouvements antigenre pour mieux s’en extraire.

    L’idée d’émancipation est encore lourde de promesses, malgré les critiques et les oublis dont elle a fait l’objet tout au long du XXsiècle. C’est particulièrement vrai pour l’ordre du genre, comme nous l’indiquent le mouvement #MeToo, la vigueur retrouvée des féminismes et des études sur le genre et les sexualités depuis quelques années, l’enthousiasme – parfois suspect – avec lequel des acteurs politiques très divers s’emparent de « l’égalité » femmes-hommes, ou encore le regain d’intérêt pour Marx au sein et hors de l’Université

    DEMOCRATIE

    La Vie des idées - La démocratie, avec ou sans frontière

    Benjamin Boudou, Le dilemme des frontières : éthique et politique de l’immigration, EHESS

    Un État peut-il exclure au nom du bien commun ? Qu’est-ce qui légitime la définition des frontières et de l’appartenance ? Dans ce livre de théorie politique, B. Boudou défend une approche pragmatiste, démocratique et mouvante de la frontière : seuls les intérêts partagés délimitent la communauté.

    Benjamin Boudou, chercheur en théorie politique au Max Planck Institute for the Study of Religious and Ethnic Diversity, analyse dans cet ouvrage ce qu’il nomme le « dilemme des frontières ». Il désigne par-là la tension interne à nos démocraties libérales, prises entre les principes qu’elles valorisent et les pratiques politiques qu’elles adoptent. D’un côté, les démocraties libérales défendent des principes de liberté et d’égalité : dans un monde démocratique idéal, chaque individu serait libre d’aller et venir où bon lui semble. D’un autre côté, les démocraties libérales mènent des politiques contraires à ces principes.

    RN

    Fondation Jean Jaurès - Municipales : quelles perspectives de victoire pour le Rassemblement national ?

    À quelques mois des élections municipales, quelles sont les perspectives de victoire pour le Rassemblement national ? S’appuyant sur un certain nombre de scrutins précédents, Jérôme Fourquet et Sylvain Manternach montrent que les villes petites et moyennes apparaissent comme des cibles prioritaires, avec des perspectives de victoire dans le Nord-Pas-de-Calais et sur le pourtour méditerranéen.

    Comme lors d’autres scrutins, le score du Rassemblement national (RN) aux dernières élections européennes a été très variable selon la taille des communes. Comme le montre le graphique suivant, le résultat de la liste Jordan Bardella décroît linéairement en fonction du nombre d’habitants que compte la commune. En tendance, plus une ville est peuplée et moins le RN performe. Ainsi, dans la strate des communes de 100 000 habitants et plus, le score moyen du RN s’est établi à seulement 14 %. Inversement, c’est dans les plus petites communes que le parti lepéniste a enregistré ses meilleurs résultats : 27,5 % en moyenne dans les communes de moins de 3 500 habitants et 25,8 % dans celles de 3 500 à 5 000 habitants.

    INDE

    Le Vent se lève - « Modi joue la carte sécuritaire et ethno-nationaliste » – Entretien avec Christophe Jaffrelot

    Le gouvernement nationaliste indien de Narendra Modi a annoncé unilatéralement le 5 août dernier la fin du statut d’autonomie du Cachemire, statut qui prévalait depuis 1949 dans cet état indien à majorité musulmane. Depuis cette annonce, toutes les communications avec l’extérieur y ont été coupées et les Cachemiriens vivent dans un isolement total. Les relations avec le Pakistan voisin s’enveniment dangereusement, celui-ci venant de rappeler son ambassadeur à Delhi et de rompre l’ensemble des relations commerciales avec l’Inde. Pour tenter de mieux cerner les origines de cette décision explosive, et la stratégie actuelle du gouvernement Modi, nous avons interrogé Christophe Jaffrelot, un des meilleurs spécialistes français du sous-continent indien et de sa classe politique. Propos recueillis par Benjamin Joyeux.

    TUNISIE

    Fondation Jean Jaurès - Tunisie : l’héritage électoral de Beji Caied Essebsi au centre de la bataille

    En Tunisie, à quelques jours de l’élection présidentielle anticipée suite au décès brutal du président Essebsi, Mahdi Elleuch et Louis-Simon Boileau proposent, pour l’Observatoire de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient de la Fondation Jean-Jaurès, une analyse du parti créé par l’ancien président, Nidaa Tounes, formation qui a dominé la scène politique du pays après les élections de 2014, avant de connaître de nombreuses crises politiques internes et d’être aujourd’hui fortement affaibli. Ils s’interrogent en conséquence sur les perspectives électorales et politiques en Tunisie très incertaines.

    Premières élections démocratiques de l’histoire de la Tunisie, les élections constituantes de 2011 ont donné une victoire sans appel pour les islamistes, très loin devant tous leurs rivaux. Ennahdha semblait ainsi dominer la vie politique tunisienne pour de longues années. Deux ans à peine après sa fondation par feu Beji Caied Essebsi, Nidaa Tounes a réalisé l’exploit de remporter les élections législatives et présidentielle de 2014

    PS

    La Croix - Bernard Cazeneuve expose au PS sa vision de l’écologie

    La transition écologique et la réduction des inégalités étaient au cœur de l’intervention de l’ancien premier ministre devant les parlementaires socialistes, réunis jeudi 5 septembre à Avignon. Bernard Cazeneuve demande au PS de trancher sa ligne politique, sans abandonner ses principes de justice sociale.

    Libé - Bernard Cazeneuve se rêve un destin pour la gauche

    Un grand discours ce jeudi aux journées parlementaires du PS avant une fête de la Rose dimanche dans l'Hérault et la sortie d'un livre en octobre. Avec 2022 en ligne de mire, le dernier Premier ministre de François Hollande avance ses pions. La route est encore longue.

  • Alternatives Economiques - Inégalités globales de richesse : toujours plus !

    Passant en revue les travaux les plus récents, l’économiste Gabriel Zucman montre que la tendance à la concentration globale des richesses s’est poursuivie ces dernières années, aux Etats-Unis comme ailleurs.

    Ces dernières années, de nombreuses études se sont penchées sur la répartition du patrimoine et ont cherché à la cartographier. La publication de l’opus magnum de Thomas Piketty, Le Capital au XXIè siècle (2013) a accru l’intérêt, aussi bien au sein du champ universitaire qu’en dehors, pour la question des inégalités de richesse, ce qui a davantage stimulé ce domaine de recherche. De nouvelles techniques statistiques ont été développées, de nouvelles bases de données ont été constituées, pour avoir une image plus fine de la distribution du patrimoine et de son évolution.

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