MORGAN LARGE
Plus de 500 personnes se sont réunies ce mardi 6 avril à Rostrenen (Côtes d’Armor) en soutien à Morgan Large, journaliste en Centre Bretagne. Spécialiste des enquêtes sur l’agroalimentaire, elle est victime d’intimidations et d’actes de malveillance.
“Nous avons besoin d’une réponse forte des politiques pour rappeler à la raison les grands groupes. La vérité aujourd’hui, c’est que tout le monde a peur d’enquêter. Subir des attaques graves chez soi, c’est inadmissible”, affirme au micro, Morgan Large. “Mon métier est de parler à tous les gens. Le jour où je ne le pourrai plus, je ne ferai plus mon métier”, ajoute-t-elle, très émue.
Cette semaine, la voiture de la journaliste bretonne Morgan Large, qui enquête sur le secteur agro-industriel local, a été sabotée, et une journaliste allemande a été agressée par un agriculteur. Des médias bretons appellent à la grève et au rassemblement mardi 6 avril.
Les intimidations à l’encontre des journalistes qui enquêtent sur l’industrie agroalimentaire bretonne continuent. Mercredi 31 mars, la journaliste de la radio associative bilingue franco-bretonne Radio Kreiz Breizh, Morgan Large, installée à Glomel (Côtes-d’Armor), a découvert que deux boulons fixant une des roues arrière de son véhicule avaient été retirés. « J’ai réalisé que ça faisait sans doute trois jours que je roulais comme ça, parce que j’avais entendu du bruit dans la nuit de dimanche à lundi, raconte-t-elle à Reporterre, encore sous le choc. Aujourd’hui, j’ai dû rouler à nouveau, j’étais à 80 km/h sur la quatre voies avec des nausées. Quelle sera la prochaine étape, va-t-on incendier ma maison pendant que je dors ? »
À l’occasion de la publication de son ouvrage Encore plus !, Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités, revient sur le malaise nourri par le décalage entre les discours et les actes des plus privilégiés. Extrait du quotidien 20 Minutes.
En France, les écarts se creusent. Les classes aisées voient leurs revenus progresser, quand ceux des autres catégories stagnent. Dans Encore plus ! Enquête sur ces privilégiés qui n’en ont jamais assez, Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités, analyse avec précision ce phénomène, lequel est accentué depuis la crise sanitaire. Une situation de moins en moins supportable pour une majorité de Français, qui réclament davantage de justice sociale. Pour 20 Minutes, Louis Maurin évoque la réalité des inégalités dans la société française et propose des solutions pour lutter contre.
FIN DE VIE
Le JDD - L'appel de plus de 270 députés sur la fin de vie : "Nous voulons débattre et voter"
TRIBUNE - Dans une tribune que publie le JDD, plus de 270 députés, de tous bords politiques, réclament un débat et un vote sur l'élargissement de la législation sur la fin de vie et donc sur l'euthanasie.
Après le vote, mercredi soir par la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale, d'une proposition de loi ouvrant la voie à une légalisation de l'euthanasie, 272 députés de tous bords politiques, de Jean-Luc Mélenchon à Robin Reda en passant par Valérie Rabault, Yaël Braun-Pivet, François de Rugy, Olivier Faure ou Cédric Villani, et de tous les groupes, de La France insoumise aux Républicains, appellent à débattre du sujet "de façon digne et apaisée". Et dénoncent le fait qu'"une poignée de députés ont déposé jusqu'à 400 amendements chacun", faisant ainsi de l'obstruction parlementaire.
HIDALGO
Europe 1 - Visée par le hashtag #SaccageParis, "Anne Hidalgo est vaccinée contre le bashing"
Depuis ce week-end, Anne Hidalgo est vivement attaquée sur les réseaux sociaux sur sa gestion des déchets et la propreté de la capitale. Mais l'entourage de la maire de Paris dénonce une campagne menée par l'opposition et assure que l'élue socialiste est "vaccinée contre le bashing".
Ras-le-bol sincère d'habitants en colère ou opération politique ? Depuis ce week-end, les réseaux sociaux sont inondés de photos dénonçant la saleté de la ville de Paris, entre tas de déchets massés sur les trottoirs et graffitis pas nettoyés, le tout accompagné du mot-dièse #saccageparis.
CONCORDAT
Libé - Le Concordat d’Alsace-Moselle sujet à l’obsolescence programmée ?
À propos de : Eve Chiapello, Antoine Missemer, Antonin Pottier (coord.) Faire l’économie de l’environnement, Presses des Mines
Comment l’environnement est-il considéré par les discours et statistiques économiques ? Un ouvrage collectif examine autant les études des économistes que les activités d’acteurs militants ou d’entreprises qui cherchent à mesurer l’environnement ou à en faire abstraction.
Faire l’économie de l’environnement est un ouvrage collectif, composé de contributions d’économistes, de sociologues, d’historiens et de spécialistes des science, technology and society studies. Son objectif est d’interroger la pertinence et les diverses manières de procéder à une analyse économique des questions environnementales. La volonté des coordinateurs est de traiter de la mise en économie de l’environnement dans ses différentes composantes, pour en faire émerger des caractéristiques transverses et montrer « les enjeux, limites et opportunités de la convocation de l’économie dans nos interactions avec la nature. » (p.9) L’introduction générale justifie ainsi assez longuement le choix du titre. Jouant sur les mots, le choix des coordinateurs est précisément de ne pas faire de choix entre l’économie environnementale et l’économie écologique, entre une approche de théorie économique et des études de cas.
UNEF
Marianne - Dissoudre les associations pour réunions en non-mixité : l'amendement Unef mort-né ?
Les sénateurs viennent d'adopter un amendement visant à dissoudre les associations, comme l'Unef, qui organisent des réunions en non-mixité. Mais la mesure, qui pourrait être contraire à la Constitution, a peu de chance d'être adoptée.
Les réunions en non-mixité n'en finissent plus de susciter les passions. Ce 1er avril, les sénateurs ont adopté, à l'unanimité, un amendement dit « Unef », du nom du syndicat étudiant classé à gauche, l'Union nationale des étudiants de France.
Cet amendement permet de dissoudre des associations « qui interdisent à une personne ou un groupe de personnes à raison de leur couleur, leur origine ou leur appartenance ou non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée de participer à une réunion ». Une réaction directe aux propos de Mélanie Luce, la présidente de l'Unef.
COMMUNISTES
Bars, clubs de sport, théâtres, colonies de vacances… A partir du XIXème siècle, le mouvement ouvrier se dote de nombreuses institutions pour promouvoir l’idéal socialiste et répondre aux besoins immédiats du prolétariat. Ces structures, souvent liées à des partis politiques, préfiguraient un monde de partage et de solidarité qui fit rêver des générations d’ouvriers. Aujourd’hui largement oublié, cet héritage d’institutions populaires commence à renaître sous de nouvelles formes et intéresse de plus en plus l’extrême-droite.
C’est un désaveu historique : les partis politiques n’ont plus la cote. Éloignés des citoyens, ils sont de plus en plus perçus comme des machines à visée purement électorale feignant de s’intéresser aux problèmes de la population le temps d’une campagne. Les contacts directs entre les citoyens et les militants ou élus sont souvent brefs, le temps d’un échange sur un marché ou d’un porte-à-porte, et passent principalement par l’appareil médiatique le reste du temps.
REGIONALES
Paris Normandie - Regionales 2021. En Normandie, un accord trouvé entre socialistes et écologistes
Les écologistes ont donné lundi 5 avril 2021 pour se ranger derrière la candidate socialiste aux élections régionales du mois de juin en Normandie.
Accord trouvé. Après un week-end de consultation de ses militants, le Pôle écologique de Normandie a donné son feu vert à un accord d’union avec le Parti socialiste en vue des élections régionales des 13 et 20 juin 202
France Info - Régionales : au PS, la pilule Pulvar a du mal à passer
Les propos de la tête de liste aux élections régionales sur les réunions "non-mixtes" n’en finissent plus de secouer le Parti socialiste.
La semaine a été difficile pour les socialistes franciliens. Samedi 27 mars, leur chef de file aux élections régionales a tenu des propos maladroits sur BFM TV. En évoquant les réunions non-mixtes, celles réservées aux victimes de discrimination raciales par exemple, Audrey Pulvar avait recommandé aux participants non concernés par le sujet, non discriminés - "les blancs" - de se taire pour laisser la parole aux victimes.
COVID
Libé - Avec la pandémie, la démocratie en santé fragilisée
Pour Emmanuel Rusch, président de la Conférence nationale de santé, la société civile a été oubliée par le gouvernement. Elle devrait pourtant être consultée sur des décisions qui la concernent directement.
La lassitude a gagné une partie des Français. Comment les autorités prennent des décisions fermes pour lutter contre l'épidémie de Covid-19 sans se mettre à dos une partie de la population ? Entretien avec Marie-Claire Villeval, directrice de recherche CNRS au Groupe d'analyse et de théorie économique (GATE) de l'Université de Lyon.
Marie-Claire Villeval est directrice de recherche CNRS au Groupe d'analyse et de théorie économique (GATE) de l'Université de Lyon et présidente élue de l’Economic Science Association. Pour Lyon Capitale, elle revient sur la notion d' "acceptabilité" de la population face aux mesures prises par le gouvernement pour lutter contre l'épidémie de Covid-19.
Les organisations socialistes, unifiées à partir de 1905 dans le Parti socialiste - Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO), se rendent chaque année au cimetière du Père-Lachaise pour se recueillir sur la tombe des victimes de la répression. Dans ce premier temps, en 1880-1914, cette commémoration socialiste évolue, d’autant plus qu’elle est agitée par les dissensions qui s’expriment en son sein et qu’elle est également bousculée par une célébration anarchiste très présente. Cette commémoration socialiste est, à partir de 1920 et jusqu’à nos jours, sévèrement concurrencée, puis dépassée par un PCF, lequel s’inscrit sur ce terrain aussi dans une stratégie de conquête et d’appropriation. Cette stratégie peut s’expliquer par l’importance prépondérante que celui-ci accorde à l’histoire et à la mémoire du mouvement ouvrier français qui sont autant de terrains d’affrontement, de contestation politique de l’autorité et de la part d’héritage communard reçu par le Parti socialiste. Il y a nécessité pour ce nouveau parti d’ancrer son identité et son histoire dans une généalogie politique, sociale, culturelle, historique française et pas uniquement soviétique.
JUSTICE CLIMATIQUE
À propos de : Marta Torre-Schaub, Justice Climatique : Procès et actions, CNRS éditions
La multiplication des procès pour inaction climatique marque une étape supplémentaire des mobilisations pour la protection de l’environnement. En quoi consistent ces procès ? Qui mettent-ils en accusation ? Leurs effets ne sont-ils que symboliques ?
En France, l’affaire du Siècle, dans laquelle un groupe d’ONG a notamment reproché à l’administration française de ne pas faire assez pour lutter contre le dérèglement climatique, a mis les procès climatiques au premier plan de l’actualité médiatique. Après deux ans d’instruction, le tribunal administratif de Paris a jugé, en février 2021, l’État français coupable de « carences fautives […] en matière de lutte contre le réchauffement climatique ». Si ce jugement est sans aucun doute historique, ce n’est ni le seul ni le premier litige en matière climatique. En effet, les dernières années ont vu une croissance remarquable d’actions en justice climatique. On en compte aujourd’hui des centaines dans le monde entier, du Pakistan aux Pays-Bas, des États-Unis à l’Australie.
LE CAPITALISME
À propos de : Pierre François, Claire Lemercier, Sociologie historique du capitalisme, La Découverte
Le temps du commerce, le temps de l’usine, le temps de la finance : pour le sociologue Pierre François et l’historienne Claire Lemercier, la chronologie du capitalisme est la même en tous lieux du monde.
Ce livre du sociologue Pierre François et de l’historienne Claire Lemercier, issu de cours donnés à Sciences Po Paris et à l’université de Lausanne, est ambitieux. Comme le dit la conclusion, « reconstruire l’histoire du capitalisme, c’est à bien des égards tenter d’écrire l’histoire du monde depuis la fin du XVIIe siècle » (p. 383). Si l’on peut repérer des comportements capitalistes, définis comme la recherche du profit pour soi-même, dans les sociétés médiévales ou antiques, ceux-ci restent à l’échelle individuelle. C’est depuis la fin du XVIIe seulement que l’on peut parler de capitalisme à l’échelle d’une société, dans la mesure où « la grande majorité des individus soit adoptent un comportement capitaliste, soit sont directement affectés par ceux qui l’ont adopté » (p. 383). Le cadre géographique du livre est aussi très large : s’il est centré sur les deux pays que les auteurs connaissent le mieux, la France et les États-Unis, il comprend aussi des incursions, notamment sous la forme d’encadrés, dans de nombreux autres territoires. Les auteurs assument de privilégier leurs deux disciplines aux dépens de la science économique qu’ils n’utilisent que dans sa dimension empirique. La thèse principale du livre est que, « en dépit des différences manifestes d’un point à l’autre de son espace, la chronologie du capitalisme est partout la même, parce que c’est à l’échelle mondiale qu’ont lieu ses grandes inflexions » (p. 385) marquées par trois âges successifs, dont François et Lemercier s’efforcent, de manière plus ou moins convaincante nous le verrons, de repérer l’impact sur la consommation, le travail, les entreprises, etc.
LA GUERRE ECONOMIQUE
Le vent se lève - Nouveaux visages de la guerre économique et impuissance volontaire de la France
Guerre économique. L’expression fait florès depuis l’élection de Donald Trump, mais elle recouvre une réalité qui structure le monde occidental depuis des décennies. ONG, fondations privées et réseaux médiatiques sont autant de pions avancés par les grandes puissances, États-Unis et Chine en tête, pour asseoir leur domination économique. Dans cette guerre aux méthodes nouvelles mais aux objectifs anciens, la France se trouve en piteuse posture. C’est la thèse que défend Nicolas Moinet dans Soft Powers, deuxième volet des Sentiers de la guerre économique. Spécialiste de l’intelligence économique, professeur des universités à l’IAE de Poitiers, Nicolas Moinet a contribué au rapport Martre de 1994. Il a travaillé avec Christian Harbulot dans le groupe parapublic Défense Conseil International, qui a développé l’Intelligence économique de 1993 à 1998. Dans le sillage de cette structure appelée Intelco sont nées deux formations : le master Intelligence économique de l’Université de Poitiers et l’École de Guerre Économique. Les lignes suivantes sont extraites de son ouvrage.
LYON
Inconnu en politique avant les élections municipales, Grégory Doucet est élu maire de Lyon en juillet 2020 mettant fin à près de vingt ans de règne de Gérard Collomb sur la ville. Loin des nombreuses polémiques dont il est régulièrement la cible, nous avons voulu rencontrer ce nouvel élu pour en savoir plus sur sa vision du pouvoir, de la métropolisation, de la décentralisation et des élections présidentielles. Un entretien réalisé le 16 février 2021 par Blandine Lavignon et Clément Coulet. Photos de Killian Martinetti.