C’est un thème explosif : l’impôt. Les ultra riches en paient considérablement moins que les classes moyennes, et une partie des multinationales considérablement moins que les petites entreprises. De l’affaire Clearstream aux Pandora Papers, en passant par les Panama Papers : cela fait des décennies que les scandales s’enchaînent, révélant à chaque fois qu’une partie des plus aisés se livrent à des pratiques d’évasion fiscale ou d’optimisation fiscale. La logique, portée par de nombreux responsables politiques quand ils doivent rendre des comptes sur cette question, est simple : dans un contexte mondialisé, si l’on taxe des entreprises ou des individus qui ont les moyens de s’exiler, ils vont fuir notre territoire, il n’y aurait donc pas de solution sans accord international. Seulement cette idée reçue est en train d’être dynamisée par un économiste qui fait bouger les lignes ces dernières années.
Les travaux de Gabriel Zucman sur l’évasion fiscale mènent à des conclusions très différentes : l’évasion fiscale existe toujours et nous aurions des solutions à la pelle pour y faire face, y compris à échelle nationale, et dans une courte temporalité. L’observatoire européen de la fiscalité dont il est le directeur sort un rapport qui offre des informations inédites. Que représente l’évasion fiscale aujourd’hui, quelles en sont les conséquences sur nos sociétés, quel impact ont-eu les outils fiscaux mis en place ces dernières années, comment pouvons-nous lutter concrètement contre ces privilèges des plus aisés, enfin, quelles mesures Emmanuel Macron pourrait-il mettre en place, là, demain, à l’échelle de la France pour changer les choses ? Salomé Saqué donne la parole à Gabriel Zucman pour répondre à toutes ces questions.