L’adoption du mode de scrutin proportionnel apparaît aujourd’hui, selon deux politistes, comme une condition nécessaire pour redonner à la démocratie française la capacité de renouer avec des gouvernements représentatifs, stables et opérationnels.
La France est dans une impasse politique : les majorités se défont aussi vite qu’elles se forment, les institutions peinent à gouverner au point qu’adopter une loi de finances relève désormais de l’exploit, et la confiance des citoyens dans les institutions, les partis et leurs dirigeants atteint des niveaux historiquement bas. Si les facteurs de cette paralysie sont multiples, une clé du problème se trouve au cœur même de notre architecture institutionnelle : dans la logique majoritaire propre à la Ve République, de plus en plus inadaptée à un pays profondément divisé. Conçu pour organiser l’affrontement de deux camps, le système électoral majoritaire cristallise ce décalage. Cet ensemble de règles fixant qui peut voter, comment les votes sont exprimés et surtout comment ils se traduisent en sièges, pèse lourd dans la composition de l’Assemblée nationale, la formation des gouvernements et la manière même de gouverner. À l’heure où gouverner est devenu si difficile, le système électoral mérite donc toute notre attention.
Lire la suite
__________________________
__________________________