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Revue de presse - Page 16

  • L'actualité des socialistes du 1er au 7 février

    PS

    Slate - Le PS et le quinquennat Hollande, l'inventaire qui cache la rupture

    Olivier Faure a affirmé son intention de rompre définitivement avec l’ancien président de la République, dans l'optique des européennes d'abord, mais surtout de la prochaine présidentielle.

    Le mot «inventaire» fait immanquablement penser à deux autres mots: «testament» et «succession». En clair, les trois termes s'inscrivent plutôt dans le champ de la mort que dans celui de la vie et de la résurrection. Pour un parti politique, faire un inventaire est un passage obligé pour régler un contentieux passé dans l'espoir de rebondir. Mais c'est aussi un piège qui peut se refermer sur celui qui le dresse, ne lui laissant d'autre espoir que de se marginaliser ou de disparaître à jamais.

    Le Point - Européennes: au PS, une stratégie de l'effacement critiquée

    Disparaître pour mieux renaître, ou simplement... survivre ? Le plaidoyer du patron du PS Olivier Faure pour une union de la gauche, quitte à renoncer à une liste socialiste aux européennes, ne fait pas l'unanimité au sein d'un parti plongé dans une profonde crise existentielle.

    Le Figaro - Rabault (PS) attend une réponse sociale plutôt qu'institutionnelle

    La réponse au grand débat doit être "avant tout économique et sociale" et non "uniquement institutionnelle", a déclaré Valérie Rabault, la présidente du groupe PS à l'Assemblée, après avoir été reçue par Emmanuel Macron.

    "La réponse ne peut pas être qu'institutionnelle (...) Faire un référendum sur les institutions ne résoudra pas" la crise, a déclaré Valérie Rabault à la presse à l'Élysée. "Pour moi, c'est avant tout une réponse économique et sociale" qu'il faut apporter, a-t-elle ajouté. En faisant une comparaison entre la situation actuelle et mai 68: "Quand le général de Gaulle a voulu résoudre 68, il a fait le Grenelle. C'est-à-dire (une réunion) avec les partenaires sociaux" et "pas juste une réforme institutionnelle".

    Le Figaro - Olivier Faure invite les socialistes à s'allier avec Place publique

    Lors d'une journée de formation des secrétaires de section du PS, le premier secrétaire national a placé son parti et la gauche non insoumise au pied du mur du rassemblement. Au risque de braquer une partie des socialistes.

    «Unité! Unité!» Dans la salle de l'espace Charenton à Paris, au milieu de quelques six cents secrétaires de section socialiste selon les organisateurs, une femme s'est levée pour soutenir la stratégie d'Olivier Faure. Devant eux, samedi matin, le premier secrétaire du PS a placé toute la gauche devant ses responsabilités, de l'aile droite du PS jusqu'au PCF et au mouvement Génération.s de Benoît Hamon. Avec le «jeune, le tout jeune» mouvement Place publique de Raphaël Glucksman, Claire Nouvian et Thomas Porcher qu'il soutient désormais Olivier Faure veut forcer les appareils, le sien compris, à se rassembler.

    VOTATION EUROPEENNE

    Le JDD - Européennes : Benoît Hamon va-t-il réussir à unir la gauche avec sa "votation citoyenne"?

    Benoît Hamon a proposé vendredi aux forces de gauche de mettre en place une "votation citoyenne" pour aboutir à une liste et un programme commun aux élections européennes. Une telle initiative pourrait-elle voir le jour?

    Cette fois, l'initiative vient de Benoît Hamon. L'ancien candidat socialiste à la présidentielle et leader du mouvement Générations a proposé vendredi d'organiser une "votation citoyenne […] pour arrêter une liste et le programme qui va avec" pour les élections européennes. Et ce, afin d'aboutir à une "union de la gauche et des écologistes". Dans une interview au Monde, Benoît Hamon dit notamment s'adresser à La France insoumise, au Parti socialiste, au Radicaux de gauche, à Europe Ecologie - Les Verts, au Parti communiste, à Nouvelle Donne ou encore à Place publique.

    GILETS JAUNES

    Libé - Gilets jaunes : l’acte I de la réflexion

    Jamais depuis 68 un mouvement social n’a suscité aussi rapidement autant d’hypothèses de la part des sciences humaines. Deux publications recensent les premières analyses à chaud.

    C’est un des nombreux paradoxes du mouvement des gilets jaunes : avant même de devenir histoire, la plus grande crise sociale française du début du XXIe siècle est un «événement de papier» (1). Comprendre, jamais autant de commentaires et d’analyses n’ont été émis alors que l’histoire est en cours. Le précédent historique est 68, rappelle l’historienne Michelle Zancarini-Fournel, auteure du concept. Dès l’été de cette année-là, Raymond Aron, «spectateur engagé» au service du Figaro, publie la Révolution introuvable, ouvrant une longue histoire de controverses.

    France Culture - "Gilets jaunes" : peut-on analyser l’histoire en cours ?

    Jean-Claude Monod, philosophe chargé de recherches au CNRS, est notre invité pour sa contribution à "Le fond de l'air est jaune. Comprendre une révolte inédite" (Seuil, 24/01/2019). Quand les sciences humaines analysent le phénomène des "gilets jaunes".

    Au lendemain de l’acte XII des "gilets jaunes", de ce nouveau samedi de mobilisation axé sur la dénonciation des violences policières, notamment à Paris, à la marche dite «des blessés» (dont la figure du mouvement est Jérôme Rodrigues), et alors qu’un appel à la grève générale a été lancé pour le 5 février 2019, retour sur l’étude d’un mouvement dit inédit par les sciences humaines et sociales…

    RFI - Joseph Confavreux: «Le fond de l’air est jaune, comprendre une révolte inédite»

    Joseph Confavreux, journaliste à Médiapart, coordinateur du livre : « Le fond de l’air est jaune, comprendre une révolte inédite » au Seuil.

    France Culture - Pour une philosophie des Gilets Jaunes

    À peine 3 mois depuis le 1er acte des Gilets Jaunes, déjà une quinzaine d'ouvrages questionnent le mouvement : textes engagés, récits singuliers dessinant une histoire collective et tentatives d’explication par des journalistes ou des penseurs, l'occasion d'esquisser une philosophie Gilets Jaunes ?

    DEMOCRATIE

    ENS Lyon - La démocratie participative : entretien avec Loïc Blondiaux

    Dans quelle mesure la démocratie participative est-elle susceptible de compléter et d'enrichir la démocratie représentative ? À l'occasion du festival des idées "La Chose Publique" organisé par La Villa Gillet à Lyon en novembre 2017, Loïc Blondiaux, spécialiste de la démocratie participative, nous a accordé un entretien autour de cette question. Le chercheur était invité à débattre avec Ulrike Guérot lors d'une table ronde animée par Sylvain Bourmeau sur la thématique de l'Europe participative, le 24 novembre 2017.

    IRG - A propos des fondements de la démocratie participative

    Quelle que soit la dénomination qui lui est attribuée – participation des habitants ou des usagers, démocratie participative, démocratie délibérative, etc. -, l’idée de l’intervention directe des citoyens dans le champ de la décision politique s’impose de plus en plus.

    Cette progression continue de la thématique participative, qui a même constitué l’une des nouveautés dans les débats de l’élection présidentielle française de 2007, s’appuie d’abord sur des initiatives concrètes en France et à l’étranger. En France, on assiste depuis une quarantaine d’années à une multiplicité et à une diversité d’expériences dans ce sens, plus ou moins formalisées : ateliers populaires d’urbanisme, conseils de quartiers, organisation de panels « experts-usagers », ou création officielle en 2002 d’une Commission nationale du débat public (CNDP). Une très grande partie de ces expériences participatives se déroulent dans le domaine de la gouvernance urbaine. A l’étranger, le Brésil (budget participatif), les pays du Nord de l’Europe (conférences de consensus) ou l’Allemagne (jurys citoyens) sont plus avancés encore dans les démarches de participation citoyenne à la gestion des affaires publiques.

    FISCALITE

    Les Echos - Des propositions plus radicales pour lutter contre l'optimisation fiscale

    L'ICRICT, un groupe d'experts sur la réforme de la fiscalité internationale, souligne des avancées depuis que l'OCDE s'est saisie du sujet. Mais ce comité estime qu'il faut aller beaucoup plus loin.

    Il faut changer de logiciel face à l'optimisation fiscale des multinationales. C'est en résumé la position défendue par un groupe d'experts reconnus sur la réforme de la fiscalité internationale, l'ICRICT. Cette instance, lancée en 2015, est composée de dirigeants internationaux, d'universitaires et de membres de la société civile, parmi lesquels le Prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz, la députée européenne Eva Joly et l'économiste Thomas Piketty. 

    POLICE

    Le Monde - Sebastian Roché : « En France, la démocratisation de la police n’est pas achevée »

    Pour le directeur de recherche au CNRS, la police française est au service du gouvernement et pas du citoyen, contrairement à d’autres pays d’Europe.

    Sebastian Roché, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), est un spécialiste de la police. Il a notamment publié De la police en démocratie (Grasset, 2016). Pour le chercheur, nier les violences policières comme le fait le ministre de l’intérieur Christophe Castaner est une conception contestable de la protection des droits fondamentaux. Et l’idée que le maintien de l’ordre « à la française » est un modèle dans le monde n’a pas de base sérieuse.

    REFERENDUM

    Le Monde - A Grenoble, la démocratie participative a fait pschit

    Alors que des « gilets jaunes » réclament un référendum d’initiative citoyenne, le « dispositif de votation citoyenne » mis en place par la municipalité a fini par être retoqué par le tribunal.

    Grenoble a été l’une des villes pionnières dans la mise en place d’un processus de démocratie directe. En février 2016, deux ans après avoir été élue sur une promesse d’« alternative citoyenne », la municipalité d’Eric Piolle (EELV) a en effet tenu l’une de ses promesses de campagne et mis en place un « dispositif d’interpellation et de votation citoyenne ».

    IMMIGRATIONS

    Non Fiction - Pour une approche réaliste de l’immigration

    François Héran a repris ses cours au Collège de France. Après l’introduction générale quelque peu écourtée de l’an dernier, il devrait traiter cette année en détail des causes des migrations. Sa leçon inaugurale  avait donné le ton en énumérant quelques-unes des contradictions qui caractérisent la façon dont nous abordons la question de l’immigration qu’il souhaitait prendre à bras-le-corps. Celles-ci concernent aussi bien l’importance et l’origine de l’immigration selon les pays, que les causes et les raisons qui conduisent les personnes à migrer, les limitations au droit d’immigrer, le couplage ou le découplage des flux migratoires avec les besoins de main d’œuvre. C'est donc à lever ces ambiguïtés qu'il doit s'attacher dans ses cours, et c'est ce à quoi devrait se consacrer également l’Institut des migrations dont François Héran a pris la direction, et qui vise à fédérer les recherches sur le sujet.

    Non Fiction - S’ouvrir davantage, favoriser une immigration qualifiée et diverse

    A un moment où l'immigration est devenue un sujet très polémique, l'aborder en mobilisant les outils de l’analyse économique permet de questionner certaines opinions ou positions en introduisant une rigueur dans le raisonnement et une attention aux effets significatifs. Ainsi, dans un petit opus du Cepremap, Repenser l’immigration en France. Un point de vue économique, Hillel Rapoport, professeur à l’Ecole d’économie de Paris, explique qu’il existe plusieurs façons d’aborder la question de l’immigration sous l’angle économique.

    MACRON

    Jean Gadrey - Macron et sa détestation des chômeurs et des pauvres. Pourquoi ?

    Pourquoi Emmanuel Macron et l’oligarchie au pouvoir expriment-ils tant de mépris voire de hargne vis-à-vis de millions de gens en grande difficulté ? Pourquoi les désigner comme responsables de leur chômage et de leur pauvreté ? Quel bénéfice les élites néolibérales attendent-elles de ces accusations répétitives blessantes (voir le billet précédent) ?

    Il existe différentes explications complémentaires. Mais avant d’y venir, il faut faire un détour vers le parcours qui a conduit Macron à devenir « le Président des riches ».

    DANEMARK

    Le Vent se lève - L’envers du « modèle » danois, porté aux nues par les médias

    Longtemps vanté comme un exemple de la troisième voie social-libérale, le « modèle danois » de la flexisécurité salariale a servi de cache-misère à l’avènement du néolibéralisme au Danemark dans les années 1990. Récemment, Emmanuel Macron a tenté de réactiver le vieux mythe des « modèles » scandinaves, sans s’apercevoir de la régression sociale que le tournant néolibéral y a engendré depuis 25 ans. Le temps est venu de se pencher sur l’envers du mythe.

    TERRITOIRES

    Terra Nova - La fin de la paix territoriale ?

    Beaucoup opposent aujourd'hui les espaces métropolitains et les espaces périphériques. Loin de se réduire à un tel affrontement, les tensions territoriales actuelles s'apparentent davantage à des luttes pour l'accès aux ressources des territoires. L'explosion de la mobilité quotidienne des ménages traduit une formidable dilatation de l'emprise spatiale des individus, qui vivent de plus en plus souvent à cheval sur plusieurs territoires. Elle est liée à la fois à la métropolisation des emplois et à la périurbanisation de l'habitat. Mais les coûts directs et indirects de ce modèle d'organisation spatiale sont cependant nombreux et élevés, en particulier pour les ménages modestes et moyens. Cette note est le texte de la conférence prononcée par Thierry Pech, directeur général de Terra Nova, le 16 janvier 2019, en ouverture du cycle de l'Institut des hautes études de développement et d'aménagement des territoires en Europe (IHEDATE) consacré aux « Géographies de l'argent ».

    ECOLOGIE

    Le Vent se lève - « Seul un « Green New deal » européen nous permettrait de nous en sortir par le haut » – Entretien avec Aurore Lalucq

    Aurore Lalucq est économiste de formation et travaille depuis quelques temps sur le financement de la transition écologique, a fortiori au niveau européen. C’est plus particulièrement sur ce sujet que nous avons souhaité l’interroger, dans un contexte post COP24 où l’Union européenne bégaie sur ses politiques climatiques et où le mouvement des gilets jaunes pose directement la question du facteur social dans la transition écologique. Aurore Lalucq a notamment publié Faut-il donner un prix à la nature avec Jean Gadrey (Éditions Les Petits Matins 2015), qui a obtenu le prix du livre de la Fondation de l’Écologie politique. Elle est directrice de l’institut Veblen et porte-parole du mouvement Génération.s.

    MAUREL

    Huffington Post - Des anciens du PS fondent la Gauche républicaine et socialiste

    Emmanuel Maurel et d'autres transfuges du PS ont fondé à Valence une nouvelle formation, proche de la France insoumise.

    Le Mouvement républicain et citoyen (MRC) et les socialistes ayant quitté le PS dans le sillage d'Emmanuel Maurel ont fondé ce week-end des 2 et 3 février à Valence un nouveau parti baptisé Gauche républicaine et socialiste, situé dans l'orbite de la France insoumise.

    Les militants du nouveau parti avaient le choix entre quatre noms. 45,5% des 2.538 votants ont choisi Gauche républicaine et socialiste, selon une vidéo diffusée ce dimanche.

    ARGENTINE

    Fondation Jean Jaurès - Les paradoxes et les défis des progressistes en Argentine

    Cet entretien réalisé par Manuel Barrientos et Matias Cerezo publié dans Artepolitica le 15 mars 2018 a été traduit par Jean-Jacques Kourliandsky, directeur de l’Observatoire de l’Amérique latine de la Fondation Jean-Jaurès. La situation décrite ici par Eduardo Jozami garde toute son actualité.

    L’Argentine est depuis 2015 dirigée par un président de centre droit, Mauricio Macri, qui a centré la politique économique de son pays sur l’ouverture de l’économie, une réforme flexibilisant le code du travail et la «  modernisation  » des politiques sociales.
    Depuis la fin 2017, l’Argentine vit une situation paradoxale et contradictoire. Les électeurs ont confirmé aux élections législatives la majorité de droite (Liste Cambiemos). Parallèlement, le pays connaît une montée des revendications sociales, marquée par une série de journées de grèves et de manifestations.

    LE VOILE

    Libé - Au Caire, les Egyptiennes tombent le voile

    Ces deux dernières années, de plus en plus de femmes, en particulier chez les jeunes, renoncent au hijab, y compris chez les ministres, les députés et les fonctionnaires.... Loin d’être réservé à la télévision, le phénomène du renoncement au hijab s’est accéléré ces deux dernières années, en particulier chez les jeunes Egyptiennes. Celles-ci s’irritent de devoir expliquer ou justifier leur décision en affirmant leur droit à «la liberté de choix» dans ce domaine.

    RELATIVISME

    France Culture - Claude Lefort contre la "bêtise" relativiste

    En 2010, Jean Birnbaum avait rencontré Claude Lefort pour discuter avec le philosophe de la pertinence de l'anti-totalitarisme.

    La semaine dernière, je vous parlais de la bêtise, et parmi les auteurs que j’ai cités et qui permettent d’affronter ce phénomène j’ai oublié un nom qui m’est pourtant très cher, celui de Claude Lefort, grand penseur de la démocratie et philosophe anti-totalitaire.  La « bêtise », Lefort aimait utiliser ce mot. Par exemple, à ses yeux, quiconque prétendait bâtir une société plus juste sans tirer les leçons du XXè siècle totalitaire se condamnait à la bêtise. De même, il avait cette formule, il disait : "le relativisme déchaîne la bêtise". En particulier, lui qui avait passé sa vie à penser la singularité de la démocratie, il était exaspéré par tous ceux qui refusaient de faire la différence avec les dictatures. 

  • Le discours de l'inventaire

    Le Monde - « Je ne veux rien laisser sous le tapis » : Olivier Faure fait un inventaire implacable de la présidence Hollande

    Alors que se profilent les élections européennes, le premier secrétaire du PS a rappelé les « trahisons » envers les électeurs socialistes.

    Les badges donnés à l’entrée du siège du Parti socialiste à Ivry (Val-de-Marne) annonçaient la couleur : « Devoir d’inventaire ». Comme un revival de l’année 1995, quand Lionel Jospin, alors candidat PS à la présidentielle, réclamait ce même impératif pour le bilan du septennat de François Mitterrand, en déclarant « n’est-ce pas cela l’attitude de la raison (…) de l’esprit critique et de l’esprit de progrès ? »

    Libé - Olivier Faure étrille le quinquennat de François Hollande

    Le premier secrétaire du PS a reproché les réformes «sans projet de société vraiment explicite» du président socialiste et parle de «trahisons» concernant la déchéance de nationalité et la loi travail.

    .... En avril 2018, après sa nomination, Olivier Faure, un socialiste pas très connu du grand public qui a fait ses dents dans l’ombre des éléphants, avait prévenu son monde : l’inventaire du quinquennat de François Hollande sera réalisé afin de se reconstruire, retrouver une crédibilité aux yeux des militants et des autres familles de gauche. Comprendre : le futur est impossible sans régler les histoires du passé. Il n’a pas fait semblant.

    La Croix - Le PS juge sévèrement le quinquennat Hollande

    Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a dressé lundi 28 janvier l’inventaire du quinquennat de François Hollande. Il a regretté « une absence de vision » et de renouvellement de la pensée face aux mutations du monde.

    Vingt mois après le départ de François Hollande de la présidence de la République, le PS a tiré ses propres leçons du pouvoir. Un inventaire tardif mais « indispensable » aux yeux du premier secrétaire Olivier Faure, qui a prononcé lundi 28 janvier au soir un discours devant une cinquantaine de personnes au nouveau siège du parti, à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne).

    Europe 1 - Faure revient sur le quinquennat Hollande, fustigeant absence de "vision" initiale et "trahison" finale

    Le premier secrétaire du PS Olivier Faure a dressé lundi soir un inventaire sans concession du quinquennat de François Hollande, appelant une nouvelle fois en conclusion de son discours à l'unité de la gauche, à quelques mois des européennes.

    Olivier Faure a dressé lundi soir à Ivry-sur-Seine l'inventaire du quinquennat de François Hollande, fustigeant "l'absence de vision" initiale de l'ancien président de la République et la dérive d'un pouvoir qui est sorti de son "socle de valeurs".

    Le Point - PS : le réquisitoire d'Olivier Faure contre le quinquennat de François Hollande

    Depuis Ivry-sur-Seine, lundi, le premier secrétaire du PS a notamment fustigé l'absence de « vision » initiale de l'ancien président.

    Olivier Faure n'y est pas allé par quatre chemins. Le premier secrétaire du Parti socialiste (PS) a dressé, lundi soir à Ivry-sur-Seine, l'inventaire du quinquennat de François Hollande, fustigeant « l'absence de vision » initiale de l'ancien président de la République et la dérive d'un pouvoir qui est sorti de son « socle de valeurs ». Pour M. Faure, l'ancien chef de l'État n'a pas su proposer aux Français un « projet de société vraiment explicite », mettant en oeuvre des « solutions sans vision apparente ».

    Les Echos - PS : Faure tourne la page Hollande et fustige son bilan

    Olivier Faure a dressé un inventaire sans concession du quinquennat de l'ancien président socialiste, fustigeant son « absence de vision » et une trahison sur le socle des valeurs.

    Faire table rase du passé pour se reconstruire. A quelques mois des élections européennes, Olivier Faure, patron du Parti socialiste, a dressé un inventaire particulièrement sévère du quinquennat de François Hollande à l'Elysée. L'actuel Premier secrétaire du Parti socialiste, avait déjà eu des mots sévères contre Hollande dans le coeur de l'été,  le qualifiant de « champion du déni » et le rendant coresponsable des 6 % obtenus par Benoit Hamon en avril 2017.

    Le Parisien - Européennes : au PS, les couteaux sont tirés et Olivier Faure contesté

    Plusieurs ténors du parti sortent du bois pour dénoncer la stratégie du premier secrétaire, très critiqué en interne, en vue du scrutin du 26 mai.

    Les jours d’Olivier Faure à la tête du Parti socialiste seraient-ils déjà comptés ? Élu en avril dernier, un an après le marasme de la présidentielle et des législatives, le député de Seine-et-Marne ne fait toujours pas l’unanimité au sein de ses troupes. Pis ! Les langues se délient et les armes s’aiguisent. Au point que certains, en coulisses, n’hésitent plus désormais à évoquer « l’après Faure ».

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    DISCOURS DU PREMIER SECRÉTAIRE OLIVIER FAURE « DEVOIR D’INVENTAIRE » Lundi 28 janvier 2019

    Chers ami.e.s, cher.e.s camarades,

    Merci pour votre présence ce soir. Les uns ici, à notre siège d’Ivry, les autres, sur les réseaux sociaux, pour tirer ensemble les enseignements de nos années au pouvoir. Il s’appuie sur le travail engagé dans nos fédérations, par la fondation Jean Jaurès, par le secrétariat national autour d’Isabelle This-Saint-Jean. Cet exercice démocratique est inédit. Souvent évoqué, jamais réalisé. D’ailleurs, ceux qui nous pressent de l’accomplir ne l’ont jamais pratiqué pour eux-mêmes…


    1- Un inventaire nécessaire

    J’entends bien les prudents me dire que cet inventaire serait inutile, voire impossible. Tirer les leçons du quinquennat, comprendre pourquoi d’autres ont réussi à convaincre là où nous avons échoué, reconnaître des erreurs, des impensés… Ce seraient là des sujets à ce point sensibles, éruptifs, polémiques, qu’il faudrait renoncer ?

    Ce sera toujours trop tôt ou trop tard pour ceux qui n’en veulent pas. Toujours trop peu pour les autres. Alors pourquoi prendre le risque d’un inventaire qui ne satisfera ni les plus radicaux qui exigent l’abjuration, ni ceux qui y voient un exercice superflu de pénitents ?

    Pourquoi ne pas faire comme toujours ? Comme toujours, c’est-à-dire parier sur l’oubli, la réévaluation progressive, l’usure accélérée de ceux qui nous ont succédé.

    Je veux vous le dire clairement, ce n’est pas mon état d’esprit. Je ne veux rien laisser sous le tapis. Au fond de moi, cet inventaire, je le sais indispensable. Ce regard porté sur nous-mêmes par nous-mêmes est
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    davantage qu’une introspection. Il est la base à partir de laquelle notre dialogue peut et doit reprendre maintenant avec les Français. Il est la condition nécessaire pour renouer des liens de confiance.

    Je veux dire à nos concitoyens que nous les avons entendus : « Nous ne sous-estimons pas la distance, et souvent la rupture, que vous avez souhaité marquer avec nous. Et parce que notre volonté est de vous retrouver, il faut commencer par nous expliquer ».

    2- Pourquoi invite-t-on la gauche et les écologistes au pouvoir ?

    Faire l’inventaire, c’est d’abord se rappeler pourquoi les Français nous ont portés au pouvoir. Pourquoi invite-t-on la gauche et les écologistes à gouverner ?

    La gauche est, depuis Jaurès, « la République jusqu’au bout ». Jusqu’au bout de sa promesse humaniste de lutte contre toute forme d’asservissement et pour plus de justice. La gauche porte cette exigence de vie meilleure pour tous, qui implique de mener des transformations profondes de l’ordre social.

    De la gauche et des écologistes, on n’attend pas ce que l’on attend des conservateurs ou des libéraux. On n’attend pas seulement qu’ils gèrent mieux le système, mais qu’ils se confrontent aux lobbys, aux puissants, à l’inertie technocratique qui figent la société, pour imposer une humanité plus libre, plus démocratique, plus écologique et plus juste.

    A la gauche démocratique, on demande de porter le citoyen au pouvoir, de rendre à chacune et à chacun le contrôle de sa vie. De rendre ce monde plus vivable et plus humain. De préserver tout à la fois les biens communs et de rendre à chacun les clés de son destin.

    3- Des attentes, au-delà du projet

    Avons-nous répondu à cette attente ?

    a) une absence de vision

    En 2012 le contrat passé avec les Français avait pour mot d’ordre "le changement, c'est maintenant". Le "changement", sans autre forme de définition, renvoyait à une ambition trop floue et trop large, dont chacun pouvait tirer ses priorités de l’action à mener.

    Sans projet de société vraiment explicite, sans définition claire des objectifs, chaque réforme a été perçue comme une action isolée et limitée dans ses impacts. Chaque mesure adoptée a été vécue comme le point final de nos ambitions.

    Lors de la campagne présidentielle de 2017, notre candidat Benoît Hamon, a – à l’inverse – cherché à affirmer une vision. Mais les réponses apportées sont apparues si décalées sur le plan conceptuel et si peu calées sur les conditions de leur mise en oeuvre, que l’ensemble a été jugé aventureux aux yeux des Français.

    Des solutions sans vision apparente, pour le quinquennat. Une vision sans solutions réalistes, pour le candidat. Dans les deux cas, les impasses ont pesé sur la perception de notre action et alimenté une distance croissante, puis la rupture.

    a) La social-démocratie européenne n’a pas su se renouveler

    Cette panne de récit ne nous est pas propre. En effet, à quelques exceptions près, nous subissons partout en Europe des revers de fortune. Nous vivons depuis trop longtemps sur nos acquis considérables. Pendant des décennies, la gauche européenne a forgé un modèle unique au monde : assurance chômage, assurance maladie, retraites, droits sociaux, droits des travailleurs, congés payés, éducation gratuite, droits des
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    minorités, libertés publiques, droits des femmes… Nous étions le relais naturel des luttes sociales, leur débouché politique.

    Parmi les explications à cette perte d’influence, il en est une qui domine : nous n’avons pas su renouveler notre projet dans le cadre d’une économie globalisée. Nous sommes apparus impuissants à réaliser l’Europeprovidence, après avoir été les promoteurs d’Etats-providence. Après avoir porté la volonté de « changer la vie », nous avons donné l’impression que c'était la vie qui nous avait changés.

    a) l’émergence de nouvelles forces politiques

    Symétriquement, d’autres forces politiques ont émergé, ayant pour point commun le « dégagisme ». Chacune a donné le sentiment – je ne parle que de sentiment, pas de réalité - de conjuguer une vision à des solutions et de répondre à la question de la mondialisation.

    En France, trois offres ont progressé lors de l’élection présidentielle : • Celle de l’extrême-droite avec une vision, celle de la France éternelle, et des solutions : la préférence nationale, le retour des frontières, la sortie de l’euro et l’exclusion des étrangers. • Celle du parti des Insoumis avec une vision, celle de la VIème République, et une solution, la désobéissance européenne. • Celle de la République des marcheurs alliant la promesse d’une « startup Nation » à une solution, la libération du potentiel créatif de notre pays.

    Il ne s’agit évidemment pas de reprendre ces offres à notre compte, mais de comprendre que sans projet de société clair, notre capacité à fédérer et à entraîner s’est réduite. Prisonniers du quotidien, sans projets moteurs, sans horizon défini, nous avons laissé l’optimisme changer de camp.

    Le mythe d’un âge d’or auquel il faudrait revenir, ou la promesse libérale du veau d’or, renvoyant à l’idée d’une France capable de se hisser au premier rang dans la mondialisation, ont emporté l’imaginaire de nos concitoyens
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    en quête de sens.

    Sans réaffirmation de notre volonté de transformation nous ne sommes plus perçus que comme des sociaux-libéraux…


    4. Nous avons répondu aux questions d’hier mais pas à celles de demain


    a) nous avons fait bouger certaines lignes

    Pourtant au pouvoir, nous avons fait bouger certaines lignes.

    L’action menée l’a été avec engagement et sincérité. Et cette action - il n’est pas inutile de le rappeler - nous avons dû la conduire dans un contexte particulièrement difficile.

    François Hollande, comme les gouvernements successifs dirigés par JeanMarc Ayrault, Manuel Valls et Bernard Cazeneuve, ont tenu la barre alors que les crises et les périls s’invitaient de toutes parts.

    Pardon pour cette liste à la Prévert qui va suivre, mais je voudrais citer quelques-unes des mesures qui ont égrené le quinquennat en les rétablissant dans une cohérence qui ne leur a pas toujours été donnée :

    Nous avons œuvré pour un monde plus sûr : • C’est la France qui a permis d'éviter la sortie de la Grèce de la zone Euro, • C'est la France qui a porté les valeurs de l’Europe en se portant aux côtés des populations africaines menacées par le fanatisme de l'Islam radical, • C'est la France qui a cherché à fixer des lignes rouges au « boucher de Damas », • C’est la France qui a réuni le monde entier à Paris pour célébrer le droit universel à la liberté d'expression après l'assassinat de la rédaction de
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    Charlie Hebdo. • C’est François Hollande qui a su conserver la cohésion, l’unité, la fraternité quand notre pays, secoué par les attentats, semblait si proche de l’implosion.

    Nous avons fait du climat une urgence et de l’écologie une priorité • avec la loi de transition énergétique, et la COP 21 qui a débouché sur l’Accord de Paris,

    Nous avons bâti de nouvelles protections : • Nous avons porté la retraite à 60 ans pour les carrières longues; • Nous avons mis en route le tiers payant généralisé, augmenté les minimas sociaux, mis en œuvre un plan pauvreté, créé le compte pénibilité pour permettre aux salariés usés par le travail de partir plus tôt, créé les droits rechargeables à l'assurance chômage, un droit au répit pour les aidants, • Nous avons remboursé à 100% l’IVG et assuré la gratuité de la contraception pour les mineures… • ouvert 40 000 places d’hébergement d’urgence supplémentaires.

    Face à l’évolution de la famille, nous avons instauré de nouveaux droits individuels • Nous avons voté le mariage pour tous • Aidé les familles monoparentales avec la garantie des impayés de pensions alimentaires

    Nous avons approfondi la démocratie • En mettant en œuvre le non-cumul des mandats, en créant la haute autorité pour la transparence de la vie publique et le parquet financier

    Nous avons fait de la jeunesse une priorité • Nous avons mis le pied à l’étrier de 300 000 jeunes en emplois d’avenir, créé la garantie jeunes, • Fait de l’éducation le premier budget de la Nation, tenu la promesse de
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    créer 54.000 postes dans l’Education nationale qui ont permis d’alléger le nombre d’élèves par classe dans tous les niveaux… • Instauré un service civique universel qui permet à des volontaires de 16 à 25 ans de s’engager…

    Nous avons renforcé la sécurité des Françaises et des Français • En édifiant des zones de sécurité prioritaires • En créant près de 9000 postes de policiers et de gendarmes,

    Nous avons réintroduit de la justice fiscale • Rétabli l’ISF dans sa plénitude, imposé au même barème les revenus du capital et ceux du travail, supprimé les premières tranches de l’impôt sur le revenu, et inversement créé une tranche supérieure à 45%.

    De tout cela nous n’avons pas à rougir. De tout cela nous sommes fiers !

    Et pourtant... Une fois encore, nous n’avons pas échappé à cette malédiction : la gauche fait un petit tour au pouvoir et puis s’en va.

    Qu’avons-nous donc manqué pour que les Français nous manquent à ce point?

    b) le monde a bougé plus vite que nous

    Le monde a changé plus vite que nous. Et nous avons répondu aux angoisses d’hier sans prendre la dimension de celles d’aujourd’hui. Donné le sentiment de mettre des pansements sur des hémorragies. Nous sommes apparus comme incapables d’incarner une réelle alternative au libéralisme mondialisé, une protection face aux nouvelles menaces.

    Nous vivons à l’heure des grandes mutations :

    Numérique, écologique, financière, identitaire, migratoire. L’économie des plateformes, la précarisation d’une partie du salariat, l’urgence climatique, le désordre géopolitique, l’émergence du terrorisme islamiste, les
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    déplacements de population… Rien de tout cela ne nous a échappé.

    Nous avons écrit. Beaucoup. Parlé. Encore davantage. Mais nous nous sommes insuffisamment préparés à faire face à ces défis. La conduite du changement suppose plus que des groupes d’experts, l’écriture de propositions et leur validation par l’élection. Cela suppose de faire partager un diagnostic, de s’appuyer sur d’autres forces, dans le monde syndical, la sphère intellectuelle. Cela suppose de mobiliser la société toute entière. Nous ne l’avons pas fait.

    Quand en janvier 2012 François Hollande déclare « mon véritable adversaire c’est le monde la finance », il convainc. La formule synthétise une aspiration à un monde plus juste, plus humain, plus vivable. Un monde où l’argent ne fixe plus seul et sans contrôle les règles d’un jeu qui fait trop de perdants.

    Mais au delà de l’exercice rhétorique, magnifiquement interprété, il y avait un formidable levier de mobilisation électorale, plus qu’il n’y avait un projet de transformation.

    La vérité c’est qu’en 2017, nous n’étions préparés qu’à apaiser les douleurs les plus saillantes, pas à répondre aux mutations sourdes. Nous n’avions pas préparé le terrain pour créer les rapports de force utiles à la réalisation de transformations structurelles.

    Tout le reste en découle, le manque de lisibilité de notre démarche et de notre projet, le raidissement dans l’exercice du pouvoir et ses erreurs, la crise profonde de notre vie collective et de notre pratique politique.


    En réalité, lorsque la gauche arrive au pouvoir en 2012, son logiciel daté déjà. La plupart de nos réponses ont été forgées au début du quinquennat Sarkozy et souvent inspirées des mesures déjà prises sous le gouvernement de Lionel Jospin.

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    Le Parti socialiste n’a pas pris la mesure de l’alerte du 21 avril 2002. Les victoires aux élections locales entre 2004 et 2010 nous ont plongé dans une trompeuse euphorie et les congrès du PS se sont succédé en multipliant les affrontements personnels et les manœuvres désastreuses.

    Les outrances, les erreurs, la personnalité clivante de Nicolas Sarkozy ont ouvert la perspective d’une victoire possible et nous ont exonérés de toute remise en cause exigeante.

    Les primaires ont transféré, hors du parti, c’est-à-dire hors de tout travail collectif, la production du projet.

    Au final nous avons à la fois intériorisé les institutions de la Vème République et implicitement faite nôtre la théorie du balancier : le pouvoir revient à la gauche réformiste quand la droite républicaine devient impopulaire. Nous nous sommes satisfaits de peu, convaincus que les Français se contenteraient d’une gauche modérée pour éviter une droite dure et libérale.

    Alors que la société se transformait, se fragilisait, nous n’avons pas actualisé notre pensée. Nous n’avons pas su affronter les nouveaux clivages : société ouverte contre société fermée qui s’est imposé dans toutes les démocraties occidentales. Nous avons laissé s’aggraver le clivage rural/urbain/péri-urbain dans nos politiques publiques, ces territoires qui jaillissent dans l’actualité à l’occasion de la crise des gilets jaunes. Ce mouvement n’exprime pas un refus de l’impôt, mais réagit à une inégalité objective. A pression fiscale équivalente, le fait d’habiter en périphérie n’ouvre pas aux mêmes services.

    Les Français ont vu une préférence donnée à l’occupation du pouvoir plutôt qu’à son exercice effectif au service d’un projet de transformation.

    5- Les ruptures

    a) l’incompréhension
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    Privés ainsi du sens de notre action, le CICE est apparu comme un premier revirement. En 2012, la croissance est en berne, le chômage endémique, le déficit très inquiétant, les taux de marge des entreprises sont parmi les plus faibles d’Europe. Cette faiblesse interdit l’investissement et menace notre compétitivité et donc l’emploi.

    Les choix qui sont alors pris correspondent à la volonté de préserver ce qu’il reste de croissance et de renforcer notre compétitivité industrielle. Mais quand apparaît, fin 2012, le Crédit d'Impôt Compétitivité Emploi, il n’a été ni annoncé, ni négocié avec la majorité, encore moins expliqué aux Français. Pourtant, par son montant, il absorbe une très large part de notre capacité à agir.

    Ce fut un débat manqué. C’eût pourtant été un débat utile ; précieux même. Il aurait permis de poser les termes d’une politique nécessaire de rattrapage de compétitivité.

    Chacun connaît la suite : cette politique de désinflation compétitive n’a pas connu le succès attendu pour plusieurs raisons. Elle a été menée simultanément par nos concurrents internationaux et Européens, ce qui a immédiatement réduit la portée de cette stratégie. La croissance mondiale a chuté de moitié par rapport à la décennie précédente, ce qui n’a pas permis de trouver sur le marché extérieur l’oxygène attendu. Le financement du CICE a en revanche pesé sur la demande et donc sur le dynamisme économique. Enfin les entreprises ont profité de la mesure pour reconstituer leurs marges, mais ont faiblement répercuté ces baisses de cotisations dans leurs prix de vente.

    Le défaut des mesures générales et inconditionnelles est de ne pas distinguer les situations. Ce qui est valable dans une entreprise ne l’est pas forcément pour toutes. Nous avons manqué une belle occasion de revivifier le dialogue social alors qu’il eut été si précieux de prescrire une obligation de négocier annuellement pour déterminer, entreprise par entreprise, l’usage du CICE. Ici l’emploi, ailleurs la formation ou le renouvellement de l’appareil productif…

    Pas ou peu discutée, amplifiée par le pacte de responsabilité, avec des résultats qui ne sont devenus sensibles qu'en fin de parcours, cette
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    "politique de l'offre", inédite venant d'un pouvoir de gauche, a été vite assimilée à une politique en faveur des patrons alors qu'elle visait les entreprises, c'est-à-dire l'emploi, la formation, l'investissement, la recherche. Pour se convaincre de la différence, il suffit d'ailleurs de se référer à la politique fiscale du gouvernement Macron. Ce sont les actionnaires qui sont destinataires de sa politique, là où nous, nous visions les entreprises !

    Privés du sens de notre action, nos concitoyens ont très tôt exprimé leur "ras-le-bol fiscal". Peu importait que le taux marginal de l'impôt sur le revenu des plus riches ait été relevé à 45%, que la fiscalité du capital ait été alignée sur celle du travail. Le partage de l'effort n'a pas compensé la suppression de la demi-part des veuves, ni l’entrée dans l’impôt de contribuables jusqu’ici exonérés. Ces décisions avaient été prises dans la dernière année du quinquennat Sarkozy, mais nous furent attribuées et vinrent s'ajouter à la fin de la défiscalisation des heures supplémentaires.

    "Le redressement dans la justice" est vite apparu comme un mantra sans contenu réel.

    b) l’occasion manquée

    Il y a eu ensuite l’occasion manquée de la remise à plat fiscale, levier indispensable de la lutte contre les inégalités.

    L’actualité de la crise des gilets jaunes nous rappelle combien notre pays demeure sensible à l’injustice notamment fiscale. La complexité du système, son hypocrisie, ses incohérences, ses injustices, ont affaibli l’adhésion à l’impôt.

    A l’automne 2013 l’annonce d’une remise à plat fiscale est saluée par l’ensemble de la majorité.

    Le lancement du chantier fiscal, en concertation avec les partenaires sociaux, les collectivités locales, les citoyens, offrait l’opportunité unique à la gauche de transformer le système en le rendant plus lisible, plus juste, et plus favorable à l’emploi.

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    Il y a été mis prématurément fin au moment du départ, début 2014, de Jean-Marc Ayrault.

    La volonté exprimée ultérieurement par le groupe socialiste de substituer à la prime d’activité un taux dégressif de CSG n’a pas été accueillie plus favorablement par le pouvoir exécutif.

    Il est toujours facile de réécrire l’Histoire, mais il y avait matière - à travers la remise à plat fiscale et la CSG dégressive - à retrouver le peuple des petits revenus qui nous a largement abandonné. La suppression de deux premières tranches de l’impôt sur le revenu en fin de parcours a tenté d’atténuer le divorce avec la classe moyenne. Mais le temps perdu ne se rattrape pas, les occasions manquées non plus.

    c) la trahison

    Ces derniers mois, je me suis fait interpeller régulièrement par des concitoyens : « monsieur le député, vous n’avez pas fait tout ce que vous aviez promis. Bon, vous n’êtes pas les premiers. Mais ce n’est pas ça que je vous reproche le plus. Là, vous avez même fait le contraire de ce que nous espérions en votant pour vous ! Vous nous avez trahis » !

    Je ne surprendrai personne si je vous dis que les deux exemples invariablement cités sont la déchéance de nationalité et la loi travail.

    La déchéance de nationalité est restée comme une blessure profonde. Nous avons entamé le quinquennat avec l’engagement de donner le droit de vote aux étrangers, nous l’avons achevé avec un débat sur la déchéance de nationalité ! La condamnation des terroristes était évidemment unanime et la sanction aurait pu l’être aussi. Mais pas celle-là. Inexplicable, car elle distinguait les Français selon leurs origines. Comment prétendre rassembler les Français en commençant par les distinguer?

    Cette dernière année fut particulièrement douloureuse. Après cet épisode, le gouvernement s’est lancé dans une réforme du code du travail bâclée. Les partenaires sociaux n’avaient été consultés que sur une partie des mesures. Et pour couronner le tout, le passage en force à l’Assemblée fut annoncé avant même que les débats ne commencent…

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    La brutalité de la méthode est venue contredire frontalement notre identité. La social-démocratie n’est pas un socialisme dilué dans le libéralisme. C'est l'acceptation de compromis, mais sur la base d'un rapport de force que l'on construit. C'était la marque du début du quinquennat avec les grandes conférences sociales.

    Le renforcement des outils de la négociation collective aurait pu réunir le monde syndical et la gauche politique. Mais le gouvernement a donné le sentiment de céder à la vulgate du MEDEF, licencier plus facilement et moins cher. Quitte à plier ses propres parlementaires. La loi travail a ancré l’idée d’un pouvoir insensible aux mobilisations sociales, droit dans ses bottes, avec deux pieds droits.

    La loi travail comme la déchéance de nationalité ont laissé des traces durables auprès de ces millions de Français qui nous avaient accompagnés jusque-là. La confiance est un sentiment fragile. Elle exige de ne jamais être trompée. Tous les événements qui surgissent lors d’un quinquennat ne peuvent être prévus, mais la confiance suppose que les réactions du pouvoir soient prévisibles. En prenant les Français à revers, nous sommes devenus insaisissables. En sortant de notre socle de valeurs, nous avons perdu notre fiabilité.

    d) Les comportements

    Mes chers camarades, La confiance repose aussi sur le sentiment d’être dirigés par une majorité cohérente. Lorsque des socialistes se succèdent sur les plateaux de télévision pour se porter une contradiction qui relève du débat interne, lorsque le fait majoritaire n’est plus respecté, lorsqu’une partie des députés envisage de déposer une motion de censure contre son propre gouvernement avec le soutien implicite de la droite, comment demander aux Français de nous confier plus longtemps le pouvoir ?

    Je veux bien faire crédit à chacun qu’il ait agi selon sa conscience, selon ce qu’il croyait juste au regarde de ses convictions mais enfin… commencer l’examen d’une loi en menaçant sa majorité de l’usage du 49. 3, répondre pour les autres par une motion de censure, illustre l’absence de volonté évidente de faire ensemble.
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    Il ne s’agit pas de refaire le match entre légitimistes et frondeurs. Ce match, nous l’avons déjà perdu ensemble. Nous devons nous interroger sur nos pratiques et nos comportements. L’égocentrisme et le refus du compromis menacent toutes les entreprises collectives. Dans ce jeu de rôle permanent, où chacun fronde tour à tour, il n’y a qu’une issue : la défaite.

    e) la nature de nos institutions

    Au delà, c’est la nature même de nos institutions qui doit être interrogée. La prééminence démesurée du rôle du chef de l’Etat conduit à l’effacement du Parlement. Quand la logique est poussée à son extrémité, Jupiter règne seul sur une armée de robots. Avec pour conséquence sa déconnection progressive et l’organisation d’un face-à-face délétère avec l’opinion. Les régimes parlementaires n’interdisent pas les crises, mais l’obligation faite aux Premiers ministres, chanceliers, présidents de gouvernement chez nos voisins européens, de maintenir un dialogue permanent avec leurs majorités ne les affaiblissent pas. C’est même un argument de poids dans les discussions européennes, dont Angela Merkel n’a cessé d’user.

    6. Cinq enseignements des cinq années au pouvoir

    Mes chers amis, faire l’inventaire est un exercice difficile. Cet inventaire, nous le devions aux militants, à la gauche, aux Français. Je m’y étais engagé lors de notre congrès d’Aubervilliers. Depuis j’ai lu les contributions nombreuses, entendu ce que beaucoup avaient à nous dire. Cet inventaire, j’ai tenté de le faire en préservant la froide objectivité qui s’impose. J’ai essayé de choisir et de combiner les bons critères. Faire un inventaire c’est toujours comparer et confronter : les valeurs au réel, les promesses aux actes et les discours à leurs résultats.

    Mais, au fond, pourquoi faisons-nous cet inventaire ? Pour essayer de dire le vrai ? Les historiens y pourvoiront. Pour essayer de juger ce bilan ? Il est forcément contrasté, on vient de le voir. Mais surtout le juge de paix - c’està-dire les Français – ont déjà tranché.
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    Cet inventaire nous le faisons pour préparer la suite. Le vrai sujet de cet inventaire, c’est l’avenir d’une ambition. Oui, la gauche est une ambition, qui prend le réel et les injustices par le col. Cette ambition doit demeurer. On le voit, le risque est là, présent, d’un débat politique qui s’enferme dans un duel entre la nouvelle droite incarnée par LREM et l’extrême droite de Madame Le Pen.

    Pour que cet inventaire soit utile il doit conduire à de véritables changements. J’en propose cinq qui répondent à cinq enseignements de ces cinq années :

    1. Nous avons manqué d’ambition et donc de vision. Nous avons été paralysés par la technocratie. Nous nous sommes rassurés en endossant les habits des bons gestionnaires. Nous avons évoqué des « boites à outils » pour inverser des « courbes »… Mais la gauche est d’abord un système de valeur, une fenêtre sur le rêve d’un monde plus juste. Un combat. La gauche est d’abord une indignation face à l’injustice. Retrouvons nos racines en assumant une radicalité démocratique, une colère constructive !

    2. Nous n’avons pas suffisamment pris les idées au sérieux. La gauche est le parti des idées, des idées neuves, des idées folles ! Qu’on y repense : les congés payés, la retraite, le salaire minimum, les 35 heures… Rien ne relevait de l’évidence. Il a fallu en faire tomber des résistances. La gauche c’est le refus de la pensée unique !

    Cela suppose de renouer avec les intellectuels et les chercheurs, d’aller à l’étranger, d’écouter ceux qui pensent différemment et d’anticiper les grandes mutations pour les maîtriser. Cela suppose de gamberger sans cesse, de rêver encore et de se dire : « pourquoi pas » ? Refusons les œillères, retrouvons le goût des nouvelles frontières !


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    3. Nous avons négligé les territoires. En 2012, nous détenions une immense majorité des collectivités locales. Nous ne leur avons pas fait confiance. Les dotations ont baissé. La réforme territoriale n’a pas répondu à l’attente d’une nouvelle étape de décentralisation. Pourtant, sur de très nombreux sujets, les bonnes volontés et les bonnes idées siégeaient dans nos régions, départements et communes… Nos collectivités sont des pépinières. Au delà des élus, nos concitoyens demandent à être associés. Toutes les initiatives de budgets participatifs, ont montré la maturité de nos concitoyens. Fédéralisons le fonctionnement de notre parti et notre exercice du pouvoir, faisons le pari d’une démocratie collaborative !

    4. Nous n’avons pas assez associé l’ensemble de la gauche à nos décisions et à nos actions. Nous aurions dû œuvrer à un rassemblement au delà de nous-mêmes, sortir des cadres institutionnels, construire dans un dialogue permanent avec le monde syndical, associatif, les ONG, les citoyens. Ouvrons-nos portes et nos fenêtres pour penser et conduire le changement avec toutes les forces qui y sont prêtes ! 5. Nous n’avons pas mené la bataille culturelle. A ne pas imposer nos critères, nous avons implicitement accepté d’être jugés sur ceux de nos adversaires libéraux. Le combat pour la planète est aujourd’hui central. Indissociable du combat social et démocratique, il est un formidable levier pour reprendre en main notre destin collectif. La social-écologie doit plus que jamais être notre combat !


    J’achève mon propos par un dernier changement. Celui-là ne nous concerne pas seuls. Il s’adresse à l’ensemble des forces de gauche, écologistes et pro-européennes. N’abîmons pas nos combats communs par nos égoïsmes.

    Oui, la gauche est un système de valeurs. Mais il y a une valeur qui a un rôle particulier car elle permet justement d’être fidèle à toutes les autres,
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    car elle permet l’expression de toutes les autres : c’est l’unité. L’unité, c’est la clé de la transformation sociale : sans unité, pas de traduction de nos valeurs en actes ! Il n’y a pas de gauches irréconciliables.

    Les libéraux sont En Marche. L’extrême droite s’organise. Et au même moment, les progressistes se divisent ! Je ne m’y résous pas ; je ne m’y résoudrai jamais. C’est le sens même de notre renaissance que de travailler à celle de la gauche toute entière.

    Conclusion.

    Mes chers amis,

    Il y a pire que la défaite, il y a le défaitisme. De la défaite, on apprend. Du défaitisme, on meurt. Ce soir c’est un inventaire, pas un testament. Ce soir une page se tourne, mais l’Histoire continue.

    Aux Françaises et aux Français que l’injustice révolte, que le changement climatique inquiète, que l’égalité met en mouvement, qui veulent s’engager dans le débat démocratique, je dis : nous nous sommes tellement manqués. Nous devons maintenant nous retrouver !

    Vive la gauche, vive la République et vive la France !

  • L'actualité des socialistes du 18 au 24 janvier

    PS

    Le Monde - Au PS, un nouveau siège, mais toujours pas d’alliés

    Le Parti socialiste a présenté vendredi ses vœux à la presse, le premier événement organisé dans le nouveau siège d’Ivry-sur-Seine.

    Les lieux sont tout beaux, tout neufs. Et les cartons pas tous déballés. On sentirait presque la peinture en train de sécher sur les murs... Le Parti socialiste a présenté, vendredi 18 janvier, ses vœux à la presse, le premier événement organisé dans le nouveau siège d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), un an après la vente de l’hôtel particulier du 7e arrondissement de Paris qu’il occupait depuis plus de trente ans.

    France 24 - Le PS en quête d'un référendum sur l'ISF

    Le Parti socialiste espère déposer une proposition de loi visant à aboutir à un référendum d’initiative partagée pour rétablir l’impôt sur la fortune (ISF). Première étape à franchir : réunir 185 signatures de parlementaires.

    Ce n’est pas le référendum d’initiative citoyenne réclamé par les Gilets jaunes, mais on s’en approche légèrement. Le Parti socialiste doit encore convaincre 29 parlementaires pour pouvoir déposer sa proposition de loi de référendum d’initiative partagée (RIP) visant à rétablir l’impôt sur la fortune (ISF). Y parvenir tiendrait de l’exploit tant la mise en place d’un tel référendum ressemble à une course d’obstacles.

    OXFAM

    Libé - En 2018, 26 personnes possèdent autant de richesses que la moitié la plus pauvre de l’humanité

    A deux jours de l'ouverture du Forum économique mondial de Davos, Oxfam publie son rapport annuel sur l'état des inégalités, qui pointe du doigt la responsabilité d'une fiscalité déséquilibrée et injuste.

    Alors que débute une semaine chargée pour les grandes fortunes, avec la réception ce lundi à Versailles par Emmanuel Macron de 150 chefs d’entreprises français et étrangers et la levée de rideau mardi du rendez-vous de l’élite mondiale qu’est le Forum économique mondial de Davos, les contempteurs d’un libéralisme à tous crins contre-attaquent. Oxfam publie ce dimanche soir son rapport annuel sur l’état des inégalités mondiales, qui détaille leur emballement croissant.

    Télérama - Oxfam s’est trompé, les inégalités sont un bienfait pour l’humanité

    Lundi dernier, les meilleurs économistes de LCI et de BFMTV décryptaient les rapports publiés par Oxfam et Attac, deux officines d’extrême gauche notoirement altermondialistes et anticapitalistes. Ils en ont brillamment démontré l’inanité. Car l’extrême fortune des plus riches milliardaires est naturellement proportionnelle à leur incommensurable génie. En outre, elle bénéficie à (presque) toute l’humanité.

    ATTAC

    La rapport  : https://urlz.fr/8IyK

    Observatoire des multinationales - Davos, ou comment les multinationales tentent de faire oublier leur impact désastreux

    À l’occasion de Davos et du sommet « Choose France » organisé par Emmanuel Macron à Versailles avec 150 patrons de multinationales, un rapport d’Attac en partenariat avec l’Observatoire des multinationales rappelle à quel point les pratiques actuelles du CAC40 – et au-delà – nuisent gravement à la planète et à la société. Et font obstacle à toute action ambitieuse en termes de justice sociale, fiscale et climatique.

    Nouveau rapport d’Attac : « Les grandes entreprises françaises : un impact désastreux pour la société et la planète ! »

    Attac France, en partenariat avec l’Observatoire des multinationales, publie ce rapport qui synthétise le véritable bilan des entreprises du CAC 40 en matière de justice sociale, justice écologique et justice fiscale.

    A l’occasion du Forum économique mondial de Davos 2019 et de la deuxième édition du « Choose France summit », Attac France fait une série de propositions concrètes lesquelles, si elles étaient mises en œuvre par les pouvoirs publics, contribueraient à répondre aux exigences de justice sociale, fiscale et climatique, aujourd’hui portées par la majorité de la population.

    Dans ce rapport il est révélé qu’entre 2010 et 2017 : les impôts versés par les entreprises du CAC 40 ont baissé de 6,4 % en valeur absolue, alors que leurs bénéfices cumulés ont augmenté de 9,3 % et les dividendes versés aux actionnaires de 44 % en valeur absolue également sur la même période, tandis que leurs effectifs en France ont baissé de 20 %.

    DEMOCRATIE INTERACTIVE

    Fondation Jean Jaurès - Démocratie interactive : pour un grand débat

    Avec les « gilets jaunes », c’est sans doute la première fois depuis longtemps en France qu’un mouvement, social en apparence, est aussi clairement politique. C’est aussi la première fois que le cadre institutionnel et même constitutionnel est aussi directement et aussi fortement impliqué dans des revendications. Ces circonstances exceptionnelles contraignent tous les acteurs à réagir, à critiquer, à proposer dans le cadre du grand débat national. Jacques Lévy, professeur à l’École polytechnique fédérale de Lausanne et à l’Université de Reims et membre du rhizome Chôros, livre ici une analyse critique de la « démocratie directe » et formule des propositions pour la mise en place d’une véritable démocratie interactive.

    I - La démocratie directe contre le politique : ce que nous dit la Suisse

    Il existe plusieurs alternatives à la démocratie représentative. La démocratie directe n’est pas représentative, mais elle n’est pas non plus participative car elle est la plus radicalement délibérative. La Suisse est, de loin, le pays du monde où la démocratie directe occupe le rôle le plus central dans le système politique. Elle présente une expérience historique originale qui mérite d’être analysée avec précision.

    POPULISME

    La Vie des idées - Peut-on défendre le populisme ? À propos de : Chantal Mouffe, Pour un populisme de gauche, Albin Michel

    Le populisme, explique Ch. Mouffe dans un manifeste, est une stratégie pour conquérir le pouvoir qui consiste à opposer le peuple aux élites afin de lutter contre l’hégémonie néolibérale. Mais cette stratégie tourne délibérément le dos à tous les principes qui ont construit la démocratie moderne.

    Chantal Mouffe, professeure au département de sciences politiques et de relations internationales à l’université de Westminster, propose, dans le prolongement de ses écrits, une synthèse de (qui est en même temps une variation sur) ses principales thèses. Elle n’en est pas à son coup d’essai, car elle travaille sur la question du populisme depuis les années 1980 dans le sillage des réflexions qu’elle a pu mener avec Ernesto Laclau.

    France Info - Chantal Mouffe, philosophe : "La France vit une situation populiste".

    Chantal Mouffe, philosophe et auteure de "Pour un populisme de gauche", était ce matin l'invitée de Gilles Bornstein dans l'instant politique.

    Libé, Laurent Joffrin - Les dangereux affects de Chantal Mouffe

    La philosophe prône un populisme de gauche, fondé sur la conquête de l’hégémonie culturelle et la construction d’un peuple. Une idéologie qui frôle la démagogie ?

    Ce livre est un manuel : celui du parfait petit Mélenchon. Sous une forme résumée et pédagogique, on y trouve le raisonnement théorique et pratique qui sous-tend la stratégie de La France insoumise (LFI). Philosophe politique, professeure à l’Université de Westminster à Londres, Chantal Mouffe est la principale théoricienne du «populisme de gauche». Avec son compagnon Ernesto Laclau, universitaire post-marxiste argentin (aujourd’hui décédé), elle a longuement étudié les mouvements populistes d’Amérique latine, le péronisme notamment. Leur livre commun, Hégémonie et stratégie socialiste, a servi de base théorique au mouvement espagnol Podemos, dont La France insoumise s’est largement inspirée.

    REGULATION

    Fondation Jean Jaurès - Pour une régulation économique internationale démocratique

    Que pourrait – et devrait – être une régulation démocratique ? L’ancien ministre algérien Smaïl Goumeziane rappelle que le phénomène des « gilets jaunes » s’inscrit dans le contexte de la mondialisation néolibérale dont il examine la signification et les conséquences économiques, environnementales, politiques et sociales.

    Au-delà des revendications immédiates, disparates et parfois contradictoires qu’il exprime, le mouvement dit des « gilets jaunes » est le signe, le plus récent, d’un mal profond qui touche l’ensemble des sociétés depuis l’avènement, puis la domination, de la mondialisation au cours des trente dernières années. Un mouvement qui, à bien des égards, est le « petit frère » des mouvements sociaux de type « émeutier » en vogue dans bien des pays pauvres, ou encore des « printemps arabes » qui ont fleuri, il y a quelques années, au sud de la Méditerranée. Car la misère, les questions de dignité et le déficit démocratique n’ont pas de frontières. Ils sont, eux aussi, mondialisés.

    RURALITE

     
    En 2005 Nicolas Renahy a montré que les changements socio-économiques des dernières décennies, loin de ne concerner que les zones urbaines, ont aussi bouleversé le monde rural, ses classes populaires et en particulier sa jeunesse ouvrière. Retour sur l’enquête et sur ses principaux résultats.
     
    Sociologue, Nicolas Renahy est directeur de recherche au département sciences sociales de l’INRA et directeur du CESAER (Centre d’économie et de sociologie appliquées à l’agriculture et aux espaces ruraux). Il a notamment publié Les Gars du coin. Enquête sur une jeunesse rurale (La Découverte, 2005), Sociologie des classes populaires contemporaines (écrit avec Yasmine Siblot, Marie Cartier, Isabelle Coutant et Olivier Masclet, Armand Colin, 2015), et récemment dirigé Mondes ruraux et classes sociales (avec Ivan Bruneau, Gilles Laferté et Julian Mischi, EHESS, 2018) et Le Laboratoire des sciences sociales. Histoires d’enquêtes et revisites (avec G. Laferté et Paul Pasquali, Raison d’Agir, 2018).
     
    JEAN GADREY
     
     
    Bon d’accord, d’autres commentateurs vont aussi être recalés à cette épreuve, mais raison de plus pour les recadrer, eux et leur président. Je cite ce dernier : « Nous dépensons en fonctionnement et en investissement pour notre sphère publique plus de la moitié de ce que nous produisons chaque année. ». Je ne sais pas si Macron énonce délibérément une « fake news » pour enfumer ceux qui l’écoutent, ou s’il y croit vraiment. Mais le système de formation et de déformation des élites est tel qu’on ne peut même pas exclure qu’on lui ait enseigné cette ânerie à l’ENA et qu’il la répète en boucle en même temps que ses petites phrases sur « le pognon de dingue ».
     
     
    Emmanuel Macron n’est pas le seul à enchaîner des inepties économiques (voir mon billet précédent). Benjamin Griveaux fait partie de ses meilleurs disciples. La dernière de ses formules choc remonte à son « grand entretien » du 7 janvier matin sur France Inter (vers 19 minutes 30) : « Toutes les autres grandes démocraties occidentales, en mettant de côté l’Espagne et le Portugal, ont réglé le problème du chômage de masse, toutes. Nous sommes les seuls à avoir un taux de chômage à 9 % quand tous les autres sont entre 4 et 6 % ».Emmanuel Macron n’est pas le seul à enchaîner des inepties économiques (voir mon billet précédent). Benjamin Griveaux fait partie de ses meilleurs disciples. La dernière de ses formules choc remonte à son « grand entretien » du 7 janvier matin sur France Inter (vers 19 minutes 30) : « Toutes les autres grandes démocraties occidentales, en mettant de côté l’Espagne et le Portugal, ont réglé le problème du chômage de masse, toutes. Nous sommes les seuls à avoir un taux de chômage à 9 % quand tous les autres sont entre 4 et 6 % ».
     
    PODEMOS
     
     
    Jeudi dernier a eu lieu un coup de tonnerre dans la politique espagnole. Íñigo Errejón, ex bras droit de Pablo Iglesias et cerveau de la stratégie populiste à l’origine des campagnes innovantes de Podemos, a annoncé par une lettre aux madrilènes qu’il allait se présenter sous le label Más Madrid aux élections de la communauté de Madrid – l’équivalent de la région -, en binôme avec Manuela Carmena, actuelle maire de Madrid et tête de liste aux élections municipales de mai prochain. La réaction de Pablo Iglesias ne s’est pas fait attendre. Il a annoncé qu’une liste de Podemos sera présente face à celle d’Íñigo Errejón, mais pas face à celle de Manuela Carmena. Pablo Etchenique a appelé Errejón à démissionner de son mandat de député national, ce qu’il vient de faire ce lundi. Retour sur les causes et les conséquences du dernier épisode d’un conflit politique larvé qui menace d’emporter le parti avec lui.
     
    LES CLASSES POPULAIRES
     
     
    La classe ouvrière n’est plus, la France populaire se fragmente entre classes moyennes et précarisation croissante. Ce nouvel ouvrage de la collection Vie des idées - Puf dresse une cartographie fine et vivante d’un milieu en pleine recomposition qui tente de faire face, individuellement et collectivement, aux inégalités sociales.
     
    Ce livre étudie les classes populaires à travers des prismes variés (travail et emploi, trajectoires résidentielles, conditions de revenus, pratiques culturelles, ressorts moraux). Il a pour but de dresser une cartographie des classes populaires, en repartant du constat de leur différenciation. L’éclatement du monde ouvrier, scindé entre d’une part des strates qui se rapprochent des classes moyennes ou, à tout le moins, de leurs échelons inférieurs que sont les professions intermédiaires, et d’autre part des groupes qui s’enfoncent dans la précarité voire la pauvreté, a été un élément décisif du désarmement identitaire et politique du groupe.
     
    ISLAM
     
     
    Alors que se lance le campus numérique crée par la Fondation de l'islam de France, son président se dit prêt à collaborer avec Macron, à certaines conditions.
     
    "Sapere aude!" : "Ose savoir !" Voici la devise latine que l'on peut lire sur la page d'accueil du nouveau campus numérique lancé par la Fondation de l'islam de France (FIF) le mois dernier. La référence à Horace et aux lumières kantiennes n'est pas un hasard, puisque le site s'appelle "Campus Lumières d'Islam" et est dédié à la connaissance scientifique de la deuxième religion de France.
     

    ROSA

    Fondation Jean Jaurès- Les choix de Friedrich Ebert

    Le 19 janvier 1919 porte toutes les ambiguïtés de la République de Weimar et du rôle qu’y joua la social-démocratie allemande. Quelques jours à peine après la répression sanglante de la révolution spartakiste, dont Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht furent les victimes, les élections à l’Assemblée constituante consacrèrent la prééminence du SPD avec 38 % des voix, et ouvrirent la voix à l’élection de Friedrich Ebert à la présidence de la République le 11 février. Cent ans après, Emmanuel Jousse revient sur le parcours de Friedrich Ebert, les enjeux de cette période et ses implications ultérieures pour la social-démocratie allemande.

    L'Humanité - Rosa Luxemburg, dialogues avec Jaurès et Lénine

    Tribune libre par Jean-Numa Ducange, maître de conférences en histoire à l’université de Rouen.

    Avant de devenir une des principales animatrices des spartakistes, Rosa Luxemburg fut une des figures de la social-démocratie allemande et de l’Internationale socialiste d’avant 1914. Dans ce cadre, elle eut de rudes confrontations avec un des principaux dirigeants du socialisme français, Jean Jaurès. Le républicanisme de ce dernier lui a toujours semblé suspect, contraire à l’idée qu’elle se faisait du mouvement ouvrier, qui devait ne jamais manquer de souligner sa distance par rapport à tout ce qui pouvait l’intégrer à l’État. Luxemburg publia notamment un compte rendu très critique de l’Armée nouvelle, qu’elle voyait comme une réforme trop modérée là où il aurait fallu défendre un antimilitarisme sans concession. Malgré ces divergences profondes, leurs socialismes se retrouvent à la veille de la guerre pour combattre le péril qui approche.

    Le Vent se lève - Berlin, 15 janvier 1919 : socialistes et nationalistes assassinaient Rosa Luxemburg

    Il y a cent ans, le 15 Janvier 1919, Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht étaient assassinés à Berlin. Le mouvement révolutionnaire, qui constituait l’avant-garde du pacifisme en Allemagne, était ainsi décapitéLa jeune République allemande, née en novembre 1918 des cendres de la Première Guerre Mondiale, était dirigée par des sociaux-démocrates. Hostiles aux mouvements révolutionnaires, ils font appel aux troupes militaires et para-miliaires dirigées par des officiers d’extrême-droite pour écraser les foyers de révolte. Les « corps francs », lâchés sur Berlin, mènent une répression sanglante.

  • L'actualité des socialistes du 11 au 17 janvier

    PS

    Le Parisien - Grand débat : Olivier Faure appelle «les Français à faire entendre leur voix»

    Le premier secrétaire du Parti socialiste souhaite contraindre Emmanuel Macron à ouvrir le débat sur le rétablissement de l’ISF par le biais d’un référendum d’initiative partagée.

    Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste, encourage les Français à participer au grand débat. Evoquant les prochaines élections européennes, il n’exclut pas de prendre la tête d’une liste de gauche.

    L'Express - Olivier Faure veut que le PS participe au grand débat

    Invité de France 3 dimanche, le patron du Parti socialiste a néanmoins récusé toute alliance avec La République en marche.

    "Oui je souhaite participer à ce grand débat, [...] je demanderai aux militants socialistes d'y apporter leur contribution", annonce Olivier Faure. Invité de Dimanche en politique sur France 3 en partenariat avec L'Express, le premier secrétaire du Parti socialiste a toutefois estimé que tous les partis de gouvernement ont tous "une part de responsabilité" dans la crise sociale qui mine le pays.

    GILETS JAUNES

    France Inter - "Pour la première fois, on a un gouvernement incapable d'écouter et un peuple incapable de s'exprimer"

    Alors que le gouvernement a décidé de répondre au mouvement des "gilets jaunes" en lançant son grand débat pour donner la parole aux citoyens, le sociologue Bruno Latour, professeur émérite au Medialab de Sciences Po est l'invité du grand entretien de France Inter.

    Bruno Latour voit dans la crise des "gilets jaunes" une "occasion rêvée pour rebondir politiquement" 

    L'Obs - Eric Drouet et Maxime Nicolle : que nous apprennent leurs pages Facebook ?

    La Fondation Jean-Jaurès a analysé les profils Facebook de deux des principaux meneurs des "gilets jaunes".

    Comment une pétition en ligne et un appel Facebook, semblables à des milliers d'autres, ont-ils pu aboutir en quelques semaines à la constitution du mouvement des "gilets jaunes" ? Que révèle l'analyse des pages Facebook de ses principales figures médiatiques, que sont Maxime Nicolle et Eric Drouet ?

    Pour la Fondation Jean-Jaurès, Roman Bornstein s'est plongé dans les groupes Facebook des "gilets jaunes". Un travail qui permet d'éclairer la nature de ce mouvement et l'imaginaire politique de ses principaux meneurs.

    Fondation Jean Jaurès - En immersion numérique avec les « gilets jaunes »

    Comment une pétition en ligne et un appel Facebook, semblables aux milliers d’autres qui naissent et meurent chaque jour dans l’anonymat des réseaux sociaux et l’indifférence des médias, ont-ils pu aboutir en quelques semaines à la constitution d’un mouvement en fonction duquel l’ensemble des acteurs du jeu démocratique sont désormais contraints de définir leur ligne politique et éditoriale ? Le journaliste Roman Bornstein se livre à une analyse inédite.

    EUROPE

    À propos de : Luuk van Middelaar, Quand l’Europe improvise. Dix ans de crises politiques, Gallimard

    Au fil des crises sévères survenues ces dix dernières années, l’Europe a indéniablement montré sa capacité à faire face à l’imprévu. En improvisant, elle est devenue un acteur politique à part entière : telle est l’analyse optimiste et vivifiante que le philosophe Luuk van Middelaar livre à quelques mois des élections européennes.

    Quand l’Europe improvise prolonge et amplifie la démonstration entamée dans Le Passage à l’Europe, précédent ouvrage de Luuk van Middelaar paru en français il y a six ans. Le philosophe néerlandais y livrait un regard profondément renouvelé sur l’histoire de la construction européenne et, dans une inspiration assez proche des thèses réalistes d’Alan Milward [1], n’hésitait pas à battre en brèche un certain nombre d’idées reçues véhiculées par l’historiographie mainstream. Le lecteur retrouve ici le même ton, libre et revigorant, la même profondeur d’analyse, et le même souci de ne pas enfermer le discours savant sur l’Europe dans un langage de spécialistes.

    INEGALITES

    Observatoire des inégalités - Le Gini est mort, vive le Palma ?

    Le ratio de Palma est méconnu. Cet indicateur est pourtant pertinent et facile à comprendre. Prendra-t-il bientôt la place qui lui revient dans l’analyse des inégalités de revenus ?

    Le « Palma » va-t-il détrôner le roi Gini en matière de mesure des inégalités de niveaux de vie ? Autant le débat sur les inégalités de revenus est virulent, autant celui autour des outils pour les mesurer reste embryonnaire. Pourtant, le choix des instruments est éminemment politique [1]. Né il y a quelques années, un nouvel indicateur prometteur est passé inaperçu en France : le ratio de Palma qui rapporte la masse du revenu national qui revient chaque année aux 10 % les plus aisés à celle que reçoivent les 40 % les plus pauvres (à ne pas confondre avec le patrimoine qu’ils détiennent). Inventé en 2011 par Jose Gabriel Palma, un économiste chilien professeur émérite d’économie à l’université de Cambridge [2], « le Palma » a été baptisé ainsi par deux économistes anglais, Alex Cobham et Andy Sumner [3]. Depuis, il est utilisé notamment par la Banque mondiale et l’OCDE mais sa renommée internationale n’a pas encore débarqué dans l’Hexagone, ce qui est regrettable.

    Observatoire des inégalités - Les inégalités de revenus à la lumière du « Palma »

    Aux États-Unis, les 10 % les plus riches reçoivent l’équivalent de 1,8 fois la masse globale des revenus qui revient aux 40 % les plus pauvres. En France, ce rapport est de 1,1. Les inégalités passées à la loupe du ratio de Palma.

    Avec un indicateur de Palma de 1,8, les États-Unis se détachent nettement des autres pays occidentaux par leur niveau d’inégalités. Cet indicateur rapporte la masse des revenus (après impôts et prestations sociales) que reçoivent les 10 % les plus riches à celle qui va aux 40 % les plus pauvres (lire notre article « Le Gini est mort, vive le Palma ? »). Cela signifie que les plus riches reçoivent une masse de revenus 1,8 fois supérieure à celle qui revient aux plus pauvres, alors qu’ils sont quatre fois moins nombreux. L’écart est considérable avec l’Allemagne et la France où le dixième le plus favorisé en perçoit environ 1,1 fois plus. Le ratio se situe autour de 1,3 en Espagne et en Italie et atteint 1,5 au Royaume-Uni.

    AMAZON

    Le Monde - Amazon, vendeur de destruction massive

    En 2018, le géant du commerce en ligne aurait détruit 3,2 millions de produits invendus en France, selon les estimations de la CGT. Un documentaire choc diffusé ce soir sur M6.

    Au rayon des aberrations commerciales, on connaissait déjà le gaspillage alimentaire ou encore l’obsolescence programmée, deux thèmes abordés dans Capital, le magazine d’information de M6, dimanche 13 janvier à 21 heures. Le sujet d’ouverture, en revanche, est inédit : Amazon organise la destruction massive de ses invendus. Près de 300 000 objets neufs ont été jetés en trois mois dans son entrepôt de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), le plus petit des cinq établis en France par le géant de la vente en ligne – les autres sont à Montélimar (Drôme), Orléans, Amiens et Lille. Au niveau national, cela représente 3,2 millions d’objets manufacturés neufs jetés en 2018, selon les estimations d’élus CGT.

    ISLAM

    Non Fiction - De l'impensable dans l'Islam à l'exigence de (re)penser l'Islam

    Dans ce recueil, on peut lire des articles écrits relativement tardivement par Mohammed Arkoun et qui présentent la triple qualité de rappeler quelques-uns des acquis de son œuvre, de proposer des pistes et exigences méthodologiques pour approfondir l’étude de l’Islam et de mettre en lumière – ce qui semble plus rare dans le reste de son œuvre – la considération et la qualification du rapport par certains à l’Islam contemporain.

    Des outils conceptuels qui ont fait leur preuve

    Parmi les différents outils conceptuels qu’a apportés M. Arkoun à l’étude de l’Islam et qui sont rappelés dans ce livre, on peut en évoquer plusieurs qui s’avèrent fort pertinents. Mentionnons d’abord le questionnement de la pensée et du discours musulman à partir de son épistémè. Pour M. Arkoun, il s’agit de découvrir et d’analyser les postulats implicites du discours pour en valider l’épistémologie. M. Arkoun pose la question des régimes de vérité dans l’Islam (et ailleurs) . Par exemple, l’idée d’un « problème de Dieu » est impensable dans l’Islam. Puisque, en effet, Dieu ne peut pas être considéré comme problématique, il est parfaitement connu par le Coran (car l’homme ne peut qu’intérioriser/méditer ce que Dieu dit de lui dans le Coran), ses attributs ne sont pas analysés, mais récités comme des noms de Dieu. Mais ils ne sont pas pris comme sujet d’investigation intellectuelle. Ce qui ne laisse pas d’être tout à fait dommageable.

  • L'actualite des socialistes du 4 au 10 janvier

    LE BAROMETRE DE LA CONFIANCE

    France Culture - Le baromètre de la crise

    A-t-on atteint un point de non retour dans la confiance des Français vis-à-vis des institutions et de leurs dirigeants ?

    A l'heure où chaque samedi qui passe semble préciser, toujours un plus, les traits d'une France à deux visages, le baromètre de la confiance du Centre d'étude de la vie politique (Cevipof), publié ce matin dans le journal Le Figaro, ne constitue pas franchement une surprise, mais plutôt une confirmation de cette fracture inédite de la société française avec les différents acteurs de la vie démocratique. Ainsi, on y apprend que les partis politiques, mais pas seulement, les syndicats, les médias, tous feraient les frais, aujourd'hui, de cette crise de confiance historique.

    ISF

    France Inter - Le PS lance une plateforme numérique pour son référendum sur l'ISF

    Les socialistes lancent une plateforme sur le web pour récolter les signature d'un cinquième des parlementaires - c'est-à-dire 185 députés et sénateurs - afin de parvenir à faire un référendum d'initiative partagée sur le rétablissement de l'ISF, l'Impôt de solidarité sur la fortune supprimé par Emmanuel Macron.

    France Culture - Suppression de l'ISF : l'introuvable justification

    La suppression de l'ISF est justifiée par l'effet positif qu'elle aurait sur l'économie, en incitant les plus riches à investir dans l'économie productive. Or cette mesure repose sur des logiques et une théorie, dite du ruissellement, largement contestée par les économistes eux-mêmes.

    Le Monde , Les décodeurs - Rétablir l’ISF ? Le point sur cet impôt au cœur des revendications des « Gilets jaunes »

    La possibilité d’un retour de l’impôt de solidarité sur la fortune a été écartée par le gouvernement.

    « Il ne faut pas changer de cap tous les ans, quand on est à bord du navire France. L’ISF n’est pas une mesure de justice fiscale, c’est une mesure contre l’emploi » : le ministre de l’action et des comptes publics, Gérald Darmanin, a répété lundi 7 janvier sur RTL que le gouvernement n’envisageait pas de rétablir l’impôt de solidarité sur la fortune, supprimé en 2017.

    PS

    Le JDD - Européennes : sans Ségolène Royal, que peut faire le Parti socialiste?

    Après le renoncement de Ségolène Royal, le Parti socialiste va devoir trouver une issue pour les européennes de mai. Une réunion autour de Place publique s'est tenue jeudi matin.

    L'échéance se rapproche, et la gauche ne parvient toujours pas à s'entendre. Vendredi, Ségolène Royal a annoncé qu'elle ne serait pas candidate aux élections européennes de mai prochain. "Les conditions n'étaient pas remplies […] pour créer une convergence et un rassemblement des écologistes, de la gauche et de la société civile", a déclaré celle qui dès le départ avait affirmé ne pas vouloir être tête de liste du seul Parti socialiste, et qui avait même proposé à l'écologiste Yannick Jadot d'être sa numéro 2. Il n'en sera rien.

    Public Sénat - Grand débat : les sénateurs et députés PS vont apporter leur contribution fin janvier

    Les parlementaires PS présenteront « une plateforme de projet qui montrera la cohérence de nos propositions » annonce à publicsenat.fr Patrick Kanner, président du groupe PS du Sénat, prudent sur l’utilité du grand débat. Une initiative conjointe avec les députés PS.

    BFM - Le renoncement de Ségolène Royal "invite au sursaut" estime le PS

    Après le renoncement de Ségolène Royal d'être candidate aux élections européennes, le PS estime que "son appel doit être entendu".

    LES INEGALITES

    Observatoire des inégalités - Pauvreté : qui arrive à s’en sortir (ou pas) ?

    Pour comprendre la pauvreté, il faut s’intéresser aux parcours des personnes concernées. Quels sont les facteurs qui font que l’on s’en sort ou pas ? Le diplôme, l’âge et les évolutions familiales sont des éléments clés. L’analyse de Louis Maurin.

    Pour connaître l’évolution de la pauvreté, on se contente trop souvent de comparer le nombre de pauvres entre deux dates. On oublie les parcours des personnes, ce qui fait que l’on devient pauvre ou que l’on s’en sort. Un taux de pauvreté peut correspondre à des formes très différentes de pauvreté, selon qu’elle est plus ou moins durable. Les associations qui soutiennent les plus démunis comme les travailleurs sociaux connaissent bien ces histoires de vie, faites d’avenirs meilleurs ou d’enfermements. On ne dispose que de très peu de données générales sur le sujet. Quelques études permettent cependant de comprendre un peu mieux le phénomène

    L'Observatoire des inégalités - La misère persiste en France

    Deux millions de personnes vivent avec moins de 700 euros par mois. Plus de 200 000 vivent dans des logements indignes ou à la rue. La France est l’un des pays les plus riches au monde, mais notre pays est loin d’avoir éradiqué la misère.

    En France, plusieurs centaines de milliers de personnes ne connaissent pas des difficultés de fin de mois, mais un manque d’argent permanent. Elles vivent avec 600 ou 700 euros par mois, parfois bien moins, et doivent se contenter du strict minimum. Quelle est au juste l’ampleur de la misère dans notre pays, l’un des plus riches au monde ? Pour tenter de mesurer le phénomène, nous avons opté pour quatre indicateurs différents : le nombre de personnes dont les revenus sont inférieurs au seuil de pauvreté à 40 % du niveau de vie médian, celui des allocataires de minima sociaux, des mal-logés et enfin, des bénéficiaires de l’aide alimentaire [1].

    Observatoire des inégalités - Revenus : les jeunes paient le prix de la crise

    Depuis 2002, les inégalités de niveau de vie se creusent entre les plus jeunes dont les revenus stagnent et les plus âgés pour qui ils continuent à augmenter. Et pourtant, les premiers sont de plus en plus diplômés. Une fracture se creuse. Extrait du Centre d’observation de la société.

    Les inégalités de revenus s’accroissent entre les plus riches et les plus pauvres, mais aussi entre groupes d’âges. Au cours des vingt dernières années connues (1996-2016), nos calculs [1] montrent que le niveau de vie des 18-29 ans a augmenté de 17 %, soit 2 700 euros annuels (après impôts et prestations sociales et inflation déduite). Pendant ce temps, le niveau de vie moyen annuel de l’ensemble de la population a augmenté de plus de 19 % (+ 3 200 euros) et celui des 65-74 ans de 22 % (+ 4 000 euros).

    AUTOROUTE

    Slate - Les adversaires de l’autoroute A45 rêvent d’un monde sans villes-dortoirs, ni embouteillages

    La mobilisation populaire qui a poussé à l’abandon de l’A45 symbolise l’envie citoyenne de voir éclore une société davantage centrée sur le monde rural et le «mieux vivre».

    L’autoroute aurait traversé ses champs. Sur les cartes, le tracé du ruban de goudron filait à travers les collines des Monts du Lyonnais et coupait en deux l’exploitation de Jean-Luc, agriculteur bio, dont les terres sont perchées entre 300 et 400 mètres d’altitude. «J'aurais eu 10 hectares sur 250 mangés par l'autoroute. Le passage des véhicules aurait pollué mes récoltes et enfin l'exploitation aurait été divisée en deux par l’axe routier», raconte t-il à l’abri de son hangar où sont garés ses tracteurs. En ce jour froid de novembre, une pluie glacée s’abat sur la ferme.

    Comme Jean-Luc, ils ont été des centaines d’opposants à sauter de joie à l’annonce officielle, au mois d’octobre, de l’abandon du projet de l’A45, une autoroute qui devait relier Lyon à Saint-Etienne pour désengorger le trafic de l’A47. Un axe vétuste, sinueux et très emprunté qui traverse les reliefs qui séparent les départements du Rhône et de la Loire.

    LES GILETS JAUNES

    Le Vent se lève - « Moins de taxes », « plus d’État » : deux revendications complémentaires

    Né spontanément et toujours largement soutenu, le mouvement des gilets jaunes a révélé au grand jour un sentiment d’exaspération fiscale d’une large partie du pays qui couvait depuis longtemps. Les radars, les péages autoroutiers, les banques … Tous ces symboles d’un racket institutionnalisé ont été attaqués par les gilets jaunes. La sociologie de ce mouvement confirme que les gilets jaunes sont avant tout des précaires, chez qui la contestation de l’impôt est la plus forte et non seulement des petits patrons ou routiers comme c’était le cas des bonnets rouges. Cette révolte fiscale légitime, qui s’apparente à celles du Moyen Âge et de l’Ancien Régime, doit nous interroger sur la structure de plus en plus inégalitaire de notre fiscalité. Faute de quoi, le civisme fiscal pourrait bien être sérieusement remis en question.

    LES INSPECTEURS DES FINANCES

    Non Fiction - La République des inspecteurs

    En 1924, le critique littéraire Albert Thibaudet avait parlé d’une « république des professeurs » à propos de la composition socioprofessionnelle des membres du Cartel des gauches. En 2018, Laurent Mauduit, journaliste et co-fondateur de Mediapart, s’attelle à la description d’une république des inspecteurs des finances dans son dernier essai intitulé La Caste. Enquête sur cette haute fonction publique qui a pris le pouvoir . Auteur d’une quinzaine de livres, dont l’un des plus récents porte sur les renoncements du Parti socialiste : A tous ceux qui ne se résignent pas à la débâcle qui vient , Mauduit vise cette fois-ci le gouvernement d’Emmanuel Macron.

    La prise du pouvoir par la haute fonction publique de Bercy

    Selon Mauduit, une certaine haute fonction publique aurait pris le pouvoir. L’élection de Macron, haut fonctionnaire, ex-banquier d’affaires de moins de quarante ans, mais aussi ancien assistant (éditorial) du philosophe Paul Ricoeur, qui écrivait dans les années 1960 que les « oligarchies de compétents, associées aux puissances d’argent » constituaient un danger pour la démocratie, incarne cet état de fait.

    KEYNES

    Le Vent se lève - Le post-keynésianisme, un courant encore trop méconnu en France – Entretien avec Jean François Ponsot et Virginie Monvoisin

    Le 20 septembre dernier est paru L’économie post-keynésienne, Histoires théories et politiques, un ouvrage collectif dirigé par Eric Berr, Virginie Monvoisin, et Jean-François Ponsot. Il s’agit là d’une première grande synthèse française sur une école de pensée hétérodoxe relativement méconnue, ou du moins encore mal identifiée dans l’hexagone. Dans cet entretien avec Virginie Monvoisin, enseignante-chercheuse à Grenoble Ecole de Management et Jean-François Ponsot, professeur à l’université Grenoble Alpes, nous revenons sur des points essentiels du corpus post-keynésien, puis tentons d’appréhender certains débats économiques à travers le regard post-keynésien.

    L'EURO

    OFCE - L’euro a vingt ans et il s’agirait de grandir Par Jérôme Creel et Francesco Saraceno [1]

    Du haut de ses vingt ans, l’euro aura connu une adolescence difficile. Les divergences croissantes, les politiques d’austérité et leur coût réel, le refus d’accompagner l’austérité dans les pays de la périphérie par des politiques expansionnistes au centre, qui en auraient minimisé l’impact négatif, tout en soutenant l’activité dans la zone euro dans son ensemble et enfin, la reconnaissance tardive du besoin d’intervention, avec une politique monétaire d’assouplissement quantitatif qui a commencé en Europe très en retard par rapport aux autres grands pays, et une relance budgétaire, le plan Juncker, elle aussi tardive et insuffisante, n’ont pas contribué au succès de l’euro.

    LES MARGES

    Observatoire des inégalités - « La marge est partout », entretien avec Samuel Depraz, géographe

    Existe-t-il une « France des marges » ? Est-elle homogène ou plurielle ? Et d’abord, qu’est-ce qu’être en marge ? Un entretien avec Samuel Depraz, géographe à l’Université de Lyon, réalisé par Vincent Riou. Extrait du magazine Society.

    Vous parlez de « France des marges », au pluriel. Pourquoi ?

    Samuel Depraz : Parce que les processus de marginalisation, de mise à l’écart, sont complètement différents en fonction de l’espace concerné. On entend beaucoup parler d’une France en marge, périphérique, qui serait une France rurale, des petites villes, et qui s’opposerait mécaniquement à une autre France, bien intégrée à la mondialisation, connectée, innovante et qui, pour l’essentiel, est la France des métropoles. Comme s’il y avait qu’une sorte de fracture territoriale.

    UBER

    Le Vent se lève - L’uberisation, un retour au XIXème siècle ? – Entretien avec Sarah Abdelnour

    Sarah Abdelnour est sociologue du travail et maîtresse de conférences au laboratoire de recherche IRISSO de l’Université Paris-Dauphine, spécialiste des transformations des formes de travail et d’emploi. Elle est entre autres l’autrice de l’ouvrage Les nouveaux prolétaires, paru en 2012.


    LVSL – En lisant vos articles, on comprend que l’auto-entrepreneuriat a pour cause et pour conséquence la destruction du modèle de l’État-Providence. Pouvez-vous nous faire une chronologie des événements et choix politiques qui nous ont fait passer d’un État-protecteur à un État-responsabilisateur ? En quoi l’Etat, en redéfinissant son périmètre d’action depuis les années 1980, a-t-il encouragé cette transformation?

    Sarah Abdelnour – On identifie globalement un tournant, reconnu par de nombreux historiens et sociologues, entre la fin des années 1970 et le début des années 1980. Il s’agit d’un tournant libéral couplé à la « crise » et à l’augmentation du chômage.

    LA TAXE CARBONE

    OFCE - Les impacts de la fiscalité carbone sur les ménages : les Français, pas tous égaux devant les coups de pompe

    La fiscalité des carburants ne peut expliquer à elle seule le mouvement social des gilets jaunes. Mais elle a fédéré le ressentiment d’une partie de la population française sur la question du pouvoir d’achat et a finalement conduit le gouvernement à renoncer à la hausse programmée de la composante carbone de la taxe intérieure sur la consommation sur les produits énergétiques (Contribution climat énergie, CCE) tout comme le rattrapage de la fiscalité du diesel sur celle de l’essence pour l’année 2019.

    Nous ne reviendrons pas ici sur la question de l’évolution du pouvoir d’achat, (un article récemment paru dans le Portrait social de l’INSEE par des chercheurs de l’OFCE en fournit une analyse suffisamment détaillée), mais nous attacherons plutôt à déterminer l’hétérogénéité des situations et de leur exposition à la fiscalité carbone.

    LA DECROISSSANCE

    Jean Gadrey - Le PIB et sa croissance, c’est un truc de mecs, on le sait. Mais… la décroissance aussi !

    L’idée de ce billet m’est venue en discutant avec deux amies de longue date, Florence et Dominique, de l’article du Monde sur la décroissance (30 novembre), signé de Frédéric Cazenave et Marie Charrel : « Les théories de la décroissance sont-elles vraiment applicables ? ». A priori, c’est invisible en lisant ce texte, tout comme c’est invisible quand on débat avec des « décroissants ». Il faut chausser des lunettes spéciales pour le voir. Voir quoi ? Voir que les hommes sont ultra-majoritaires dans ce récit (neuf sur douze personnes citées). Ce sont les « grands hommes » de la décroissance, comme si pour penser ce concept et écrire de belles choses sur le sujet, il valait mieux avoir un max de testostérone.

    Je me suis dit : c’est peut-être un biais involontaire et accidentel de ce reportage en terre décroissante. Du coup, je suis allé sur Wikipedia, car on y trouve un très long article, bien documenté, sur la décroissance. Et surtout une longue bibliographie, le tout remontant aux années 1970. Et là, c’est pire : sur les 58 spécialistes ou auteurs cités, on ne trouve que 5 femmes.

  • L'actualité des socialistes du 14 au 20 décembre

    Pendant les congés scolaires, ce sera le moment du Best Of des articles ou vidéos de l'année 2018.

    ISF

    La proposition du PS et le référendum d'initiative partagée

    L'Express - Le PS veut un référendum d'initiative partagée sur l'ISF

    Les parlementaires PS veulent recourir au référendum d'initiative partagée, créé en 2008 et encore jamais utilisé.

    Les parlementaires socialistes s'emparent de l'une des revendications des gilets jaunes. Les présidents des groupes PS de l'Assemblée et du Sénat proposent aux parlementaires de recourir au référendum d'initiative partagée (RIP), introduit dans la Constitution par Nicolas Sarkozy, pour rétablir l'Impôt de solidarité sur la fortune.

    France Inter - L’idée du PS de rétablir l’ISF par référendum est-elle constitutionnelle ? Pas si sûr pour les juristes

    La proposition du PS de restaurer l'ISF par référendum, en utilisant le référendum d'initiative partagée, est-elle constitutionnelle ? Nous avons posé la question à quatre spécialistes de la Constitution. Ils ne sont pas tous d’accord.

    Les députés et sénateurs socialistes vont proposer ce mardi après-midi à 14h30, à l'Assemblée nationale, un référendum d'initiative partagé pour restaurer l'ISF. Cette proposition de loi, portée par le groupe PS à l'Assemblée, sera-t-elle validée par le Conseil constitutionnel ? Cela ne va pas de soi dans la mesure où elle touche à la fiscalité et non pas stricto sensu à "la politique économique, sociale ou environnementale de la nation" comme le prévoit la Constitution. Nous avons interrogé quatre spécialistes de la constitution. Il ne sont pas tous d'accord. 

    EUROPENNES

    Libé - Place publique : la gauche sans gage

    Le mouvement a convié les principales formations de gauche à une rencontre ce jeudi. Mais seul le PS a témoigné un réel intérêt.

    Depuis sa naissance en octobre, Place publique conte sa propre histoire : une bande de copains engagés politiquement, mais jamais encartés, qui se lancent dans le grand bain afin de changer les règles du jeu à gauche. A quelques mois des européennes, la bande, notamment menée par Raphaël Glucksmann, multiplie les contacts avec plusieurs familles afin de rassembler la gauche dans les urnes. Un combat incertain, voire impossible. Mais Place publique y croit.

    Le Monde - Le PS appelle à une liste d’union de la gauche pour les élections européennes

    Le premier secrétaire, Olivier Faure, se rendra le 20 décembre à l’invitation du parti Place publique, qui a convié les forces politiques de gauche.

    Plutôt que de présenter une liste en son nom propre aux élections européennes, le Parti socialiste mise sur le rassemblement de la gauche. Il a lancé, samedi 15 décembre, un appel en ce sens à ses potentiels partenaires : Génération.s de Benoît Hamon, le Parti communiste, Europe écologie-Les Verts (EELV) mais aussi Place publique, le mouvement lancé par plusieurs personnalités de la société civile, dont le philosophe Raphaël Glucksman.

    SONDAGES

    Odoxa - Intention de vote aux européennes : Le mois en jaune profite à Le Pen, nuit à Macron et « plombe » Wauquiez

    France Info - Elections européennes : le RN en tête des intentions de vote mais serait pénalisé par une liste "gilets jaunes", Les Républicains s'effondrent

    Le parti de Marine Le Pen recueille 24% des intentions de vote, en progression de trois points par rapport à la précédente enquête du mois de septembre. Derrière, La République en marche est créditée de 19% des intentions de vote, en nette baisse.

    .... A gauche, la liste France insoumise est en baisse d'un point en trois mois à 11,5%. Le Parti socialiste progresse de 2,5 points à 7% et les écologistes sont crédités de 6,5% des intentions de vote (+1,5 point).

    LFI

    Regards - La stratégie de Mélenchon se discute

    En quelques semaines, la France Insoumise a accumulé des positions qui dessinent une nouvelle stratégie. Comment la comprendre  ? Analyses et discussion de ce nouveau moment Mélenchon.

    La France Insoumise est-elle en train de changer de stratégie ? Quelle est cette nouvelle étape du mouvement de Jean-Luc Mélenchon  ? Quelle est sa cohérence  ? En quelques semaines, on a assisté aux réactions mémorables face aux perquisitions disproportionnées, aux attaques de Jean-Luc Mélenchon contre le « parti médiatique », à la distance à l’égard du Manifeste pour l’accueil des migrants, au soutien chaque jour plus affirmé des blocages du 17 novembre contre les taxes sur l’essence… Autant de prises de position, dans le noyau dirigeant de la France insoumise, qui semblent dessiner une nouvelle cohérence que l’on peut interroger.

    Conspiracy Watch - Pour François Ruffin, Etienne Chouard «a mis fin à ses étranges liens » : vraiment ?!

    Figure influente de la complosphère francophone, l’enseignant et blogueur Etienne Chouard, qui s’illustre depuis plus de dix ans par des propos conspirationnistes concernant aussi bien les attentats terroristes que le « sionisme » ou « les médias », est au cœur d’une polémique secouant les rangs des Insoumis.

    Le groupe La France insoumise (LFI) à l’Assemblée nationale a annoncé hier, mardi 18 décembre 2018, lors d’une conférence de presse, sa proposition de loi visant à introduire dans la Constitution le référendum d’initiative citoyenne (RIC). François Ruffin, député de la Somme et rédacteur en chef du journal Fakir, a salué en Etienne Chouard un homme « de conviction »

    GILETS JAUNES

    Libé - Les gilets jaunes ou le retour de «l’économie morale» Par Benjamin Coriat, professeur des universités, membre du conseil d’administration du collectif des Economistes atterrés

    Le cynisme des possédants et de leurs mandants au sein de l’Etat a atteint de tels niveaux qu’une revendication d’«économie morale» portée par les émeutiers du XVIIIe siècle resurgit. Cette fois non sur les places de marché des villages, mais à chaque rond-point ou presque.

    Plusieurs semaines après son irruption sur la scène publique, le mouvement des gilets jaunes, même s’ils étaient moins nombreux à Paris samedi 15 décembre, continue d’intriguer, d’interroger. Chacun sent bien qu’il vient de loin. «Sans-culottes» qui s’ignorent disent les uns, quand d’autres, soucieux avant tout de discréditer le mouvement, n’y lisent que du simple «poujadisme».

    L'Obs - "Gilets jaunes" : "Ce qu'une partie de la gauche ne veut pas voir" Par Sylvain Boulouque, spécialiste de l'extrême gauche

    Dans son histoire du mouvement antifasciste allemand, "Antifa, histoire du mouvement antifasciste allemand" [coédition Libertalia et La horde, 2018]Bernd Langer rappelle un épisode oublié de l’histoire du Parti communiste allemand : la grève de la compagnie des transports berlinois en novembre 1932. Sur arrière fond de concurrence électorale pour les élections de Saxe, participèrent conjointement à cette grève le KPD (le parti communiste allemand) et le NSDAP (le parti national socialiste des travailleurs d’Allemagne, autrement dit le parti nazi). Certes le KPD remporta une petite victoire, mais celle-ci s’avéra être une victoire à la Pyrrhus avec la fin que l’on sait.

    DEMOCRTATIE

    Framablog - Ils liquident la démocratie, si nous la rendions liquide ?

    Avec un pourcentage très important d’abstentions, les dernières élections ont fait apparaître une fois encore l’insatisfaction éprouvée par tous ceux qui estiment que le mode de scrutin ne leur convient pas : pas de prise en compte des votes blancs dans les suffrages exprimés, candidats choisis et présentés par les partis et souvent parfaitement inconnus des électeurs, offre électorale réduite au choix du « moins pire » par l’élimination arithmétique des « petites listes » au deuxième tour, etc. Plus largement, et sans entrer dans les débats sur la tumultueuse situation actuelle, de gros doutes sur la représentativité des politiques une fois élus se sont durablement installés, au point que certains en viennent à souhaiter tourner la page de la démocratie représentative (notre framasoftien Gee est lui-même étonné d’avoir touché juste) et expliquent avec de solides arguments qu’ils n’ont pas voté et ne le feront pas.

    L'ECOLE

    La Vie des idées - Ce que rapporte l’éducation gratuite, Entretien avec Philippe Aghion

    Professeur au Collège de France, spécialiste des théories de la croissance et auteur de plusieurs articles et rapports sur l’enseignement supérieur, Philippe Aghion défend la nécessité d’augmenter le financement de l’université sans avoir recours à une hausse des frais d’inscription.

    La Vie des idées  : Un certain nombre d’économistes défendent des frais d’inscription élevés dans l’enseignement supérieur. L’argument en leur faveur est qu’ils permettraient une meilleure sélection et orientation des étudiants et les inciteraient à de meilleurs efforts. Ils pourraient par ailleurs être progressifs pour répondre à des critères de justice sociale. Que pensez-vous de ces arguments ? Peut-on penser au contraire que des frais d’inscription faibles à l’université seraient plus efficaces d’un point de vue économique ?

    CLIMAT

    Le JDD - TRIBUNE. "Appliquons la vraie taxe carbone"

    Maxime Combes, économiste et membre d'Attac, ainsi que quatorze cosignataires rédigent une tribune où ils proposent rendre la fiscalité carbone plus juste qu'elle ne l'est en taxant les sites industriels les plus polluants.

    Voici la tribune de Maxime Combes et quatorze cosignataires : "L'annulation des hausses de taxe sur les carburants initialement prévues au 1er janvier 2019 n'est pas nécessairement une mauvaise nouvelle pour l'écologie et le climat. Injuste socialement et d'une efficacité plus que discutable, la taxe carbone appliquée aux seuls carburants payés par les ménages et les artisans a fait la démonstration de son impopularité, risquant d'emporter avec elle le désir partagé d'une réponse urgente face à la crise climatique. Cette annulation, qui va générer un manque à gagner de 3,7 milliards d'euros dans le budget 2019, porte pourtant en elle l'occasion d'un sursaut écologique. À condition de bousculer les intérêts des plus grands pollueurs du pays plutôt que les fins de mois des plus précaires.

    La Vie des idées - Dossier : Qui sauvera le climat ? L’improbable État de la justice climatique

    Faut-il compter sur les gouvernements nationaux pour sauver le climat ? Un État peut-il être capitaliste et écologiste ? Pour Geoff Mann et Joel Wainwright, l’appel à cette solution manque de réalisme, et d’autres formes de lutte contre le réchauffement climatique doivent être envisagées.

    En août 2018, un consortium associant l’Agence néerlandaise d’évaluation environnementale, l’Université Yale et d’autres entités a publié un rapport sur les engagements d’environ 6000 villes et régions, 2000 entreprises (dont le siège est situé dans l’Union européenne et le chiffre d’affaires cumulé dépasse 21 000 milliards de dollars), et 9 pays « fortement émetteurs » de CO2 (le Brésil, la Chine, l’Inde, l’Indonésie, le Japon, le Mexique, la Russie, l’Afrique du Sud, et les États-Unis), en vue d’atténuer le changement climatique. Les auteurs louent l’engagement de certaines entreprises et de certains gouvernements sous-nationaux à réduire les émissions de dioxyde de carbone en conformité avec l’accord de Paris de 2015.

     
    Trois ans après sa signature, l’Accord de Paris sur le climat est déjà menacé. En soutien aux actions à mener pour endiguer le dérèglement climatique, La Vie des Idées publie en partenariat avec Public Books une série d’articles consacrés aux rapports entre capitalisme et réchauffement climatique.
     
    Il y a trois ans jour pour jour, un accord historique sur le climat, l’Accord de Paris, était adopté par 195 pays (aujourd’hui 197) afin de lutter contre le réchauffement climatique. En juin 2017, le récemment élu président américain Donald Trump annonçait le retrait des États-Unis de cet accord, par indifférence au changement climatique et rejet du multilatéralisme.

    En fixant le prix des matières premières, les marchés financiers orientent nos conduites à l’égard de l’environnement, mais leurs logiques tendent à masquer la réelle raréfaction des ressources. Comment faire prévaloir la nature dans les comportements des agents économiques ?

    Aujourd’hui, en économie libérale, la vitesse d’épuisement des ressources fossiles, le respect des forêts et du monde animal, et tout ce qui concerne le long terme, est conditionné par les prix qui déterminent le comportement des agents. Il en résulte que les marchés financiers sont la référence mondiale pour orienter l’humanité vis-à-vis de l’environnement. Nous nous proposons d’examiner plus précisément cette gouvernance.

    FISCALITE

    Observatoire des inégalités - La fiscalité française est-elle juste ?

    Les impôts et cotisations sont-ils justes en France ? Il faut d’abord s’intéresser à ce qui est taxé. Puis répondre à la question : les impôts pèsent-ils équitablement sur la population selon les niveaux de revenu ?

    Pour mesurer le caractère plus ou moins juste du système fiscal français, nous sommes entrés dans le détail des impôts, ce qui n’est pas une mince affaire. Nous avons construit un tableau qui classe les principaux impôts selon leur mode de taxation et leur part dans l’ensemble des prélèvements.

    Pour juger du caractère juste ou injuste de la fiscalité française, il faut d’abord s’intéresser à ce qui sert de base à la taxation, ce que l’on appelle « l’assiette » dans le jargon fiscal. Dans notre tableau, on remarque par exemple que les impôts sur la consommation – la TVA et la taxe sur les produits énergétiques (sur les carburants notamment) – représentent près d’un cinquième des recettes, soit trois fois plus que l’impôt sur le revenu.

    Jean Gadrey - Impôts : globalement, ils ont baissé depuis 40 ans ! C’est leur injustice qui explose !

    Vous n’avez pas échappé à la propagande sur les Français champions du monde des « prélèvements obligatoires » (en % du PIB), fondée sur des chiffres globaux que presque personne ne questionne. Belle exception : cette vidéo de quatre minutes d’Olivier Passet « La France "Championne de la fiscalité" ! ? ... C'est faux ». Je vais ici prolonger et compléter ses arguments, en reprenant et actualisant mes analyses d’un billet d’octobre 2013.

    Un préalable, essentiel. Il faut distinguer d’un côté les impôts et de l’autre les cotisations sociales (et plus généralement ce qui finance la protection sociale ou dépenses sociales : retraites, assurance maladie, assurance chômage, etc.).

    GRATUITE

    Le Vent se lève - « La gratuité est beaucoup plus réaliste économiquement que le revenu universel » – Entretien avec Paul Ariès

    Paul Ariès est journaliste et politologue, reconnu notamment comme l’un des penseurs contemporains de la décroissance. Il travaille depuis plus de 10 ans sur le concept de « gratuité » comme contre modèle à la marchandisation du monde insufflée par le néolibéralisme. En septembre 2018, il publie Gratuité contre capitalisme : des propositions concrètes pour une nouvelle économie du bonheur, sous la forme d’un manifeste, à l’occasion des 10 ans de l’Observatoire international de la gratuité.  Notre interviewé prend en cette période une part active dans l’organisation de Forum national de la gratuité, dont la deuxième édition se tiendra à Lyon le 5 janvier 2019. Retour sur ce concept de gratuité subversive.

    PAUVRETE

    Observatoire des inégalités - Les allocations réduisent le nombre de pauvres de cinq millions

    Les prestations sociales réduisent le nombre de personnes pauvres en France de 13,7 à 8,7 millions de personnes. Sans elles, 22 % de la population vivrait sous le seuil de pauvreté.

    Si notre système de prestations sociales et d’impôts n’existait pas, le taux de pauvreté en France serait de 22 % et non de 14, 1 % (au seuil de pauvreté fixé à 60 % du niveau de vie médian [1]) selon le ministère des Solidarités [2]. Le nombre de pauvres est réduit de 13,7 à 8,7 millions de personnes. Concrètement, notre modèle social évite la pauvreté à cinq millions de personnes. Une grande partie des personnes concernées préfèreraient vivre de leurs propres ressources et en particulier avoir un emploi, il n’en demeure pas moins que les aides jouent un rôle indispensable, notamment pour les plus éloignés de l’emploi (personnes âgées, handicapées, etc.).

    DECOLONIALISME

    Le Point - Le « décolonialisme », une stratégie hégémonique : l'appel de 80 intellectuels

    Ils sont philosophes, historiens, professeurs… Ils dénoncent des mouvances qui, sous couvert de lutte pour l'émancipation, réactivent l'idée de « race ».

    C'est au rythme de plusieurs événements universitaires et culturels par mois que se multiplient les initiatives militantes portées par le mouvement « décolonial » et ses relais associatifs (1). Ces différents groupes sont accueillis dans les plus prestigieux établissements universitaires (2), salles de spectacle et musées (3). Ainsi en est-il, par exemple, du séminaire « Genre, nation et laïcité » accueilli par la Maison des sciences de l'homme début octobre, dont la présentation regorge de références racialistes : « colonialité du genre », « féminisme blanc », « racisation », « pouvoir racial genré » (comprendre : le pouvoir exercé par les « Blancs », de manière systématiquement et volontairement préjudiciable aux individus qu'ils appellent « racisés »).

    LAICITE

    Le Monde - Macron envisage d’amender la loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat

    Une réflexion est en cours pour « réduire l’influence étrangère » et prévenir les dérives intégristes.

    Emmanuel Macron pourrait amender la loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat pour accompagner la restructuration de l’islam de France sur laquelle le chef de l’Etat planche depuis un an et demi. C’est ce qu’affirme, dans son édition du lundi 5 novembre, L’Opinion, qui s’est procuré l’avant-projet. « Il est possible que [la loi de 1905] soit de nouveau amendée », a commenté la ministre de la justice, Nicole Belloubet, sur France Inter, lundi matin. « La réflexion est en cours et nous ne faisons pas de commentaire à ce stade », précise-t-on à l’Elysée.

    ISLAM

    Saphir - Ghaleb Bencheikh : Avec la FIF, « je m'engage à venir à bout de l'extrémisme par la culture et l'éducation »

    Ghaleb Bencheikh succède à Jean-Pierre Chevènement à la présidence de la Fondation de l'islam de France (FIF), qui fête aujourd'hui ses deux ans d'existence. A 58 ans, la réputation du théologien et philosophe musulman, fils de l'ancien recteur de la Grande Mosquée de Paris cheikh Abbas Bencheikh El Hocine (1982-1989), n'est plus à faire tant il est respecté pour la qualité de ses nombreux travaux et ses prises de positions responsables. Pour sa première interview accordée à Saphirnews depuis son élection à la tête de la FIF jeudi 13 décembre, il revient sur le sens qu'il donne à ses nouvelles responsabilités et fait part des chantiers qui l'attendent. « Le travail est colossal, la tâche est immense et les chantiers sont titanesques, mais le plus grand voyage commence par un pas », fait valoir l'islamologue. Entretien.

  • L'actualité des socialistes du 30 septembre au 6 décembre

    GILETS JAUNES

    Le Monde - Les députés PS, LFI et PCF vont déposer une motion de censure contre le gouvernement

    Insatisfaits des réponses données par le gouvernement à la crise des « gilets jaunes », les députés de gauche ont annoncé s’être regroupés pour déposer une motion de censure le 10 décembre.

    PS - Retrouvez notre proposition de loi pour sortir de la crise !

    Fondation Jean Jaurès - Les « gilets jaunes » : révélateur fluorescent des fractures françaises

    Qui soutient le mouvement des « gilets jaunes » ? Quelles sont les bases politiques, sociologiques et territoriales d’un mouvement dont la mobilisation contre les 80 km/h sur les routes secondaires semble avoir été le signe avant-coureur ? Jérôme Fourquet et Sylvain Manternach dessinent pour la Fondation la France des gilets jaunes, qui se considère comme perdante. En filigrane, ils nous montrent que, pour réussir collectivement la transition énergétique, il s’agira de proposer à cette France-là des alternatives ou des compensations, et non d’abandonner ses habitants à leur sort.

    Public Sénat - Violences : « La situation est quasi insurrectionnelle » s’inquiète Frédérique Espagnac

    Frédérique Espagnac, sénatrice socialiste des Pyrénées-Atlantiques, était l’invitée de Territoire Sénat ce vendredi 7 décembre. La sénatrice revient sur la colère des Gilets jaunes et les manifestations prévues à Paris et en province ce week-end.

    Le Monde Les décodeurs  Qu’est-ce que le référendum d’initiative citoyenne demandé par des « gilets jaunes » ?

    La consultation du peuple fait partie des revendications largement partagées sur Facebook et reprises par plusieurs responsables politiques.

    De la baisse des taxes sur les carburants à la démission d’Emmanuel Macron, en passant par le refus du pacte sur les migrations, les revendications sont variées parmi les « gilets jaunes », et reflètent la diversité du mouvement. Mais une proposition semble avoir la faveur de nombreux groupes : le référendum d’initiative populaire ou citoyenne, présenté comme la solution pour redonner la parole au peuple.

    Sans justice fiscale, pas de consentement à l’impôt. À quelles conditions une réforme fiscale est-elle acceptable ? Le point de vue de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.

    Un effort, pourquoi pas. À condition de comprendre pourquoi, et que personne ne passe à travers les mailles du filet. Les cadeaux accordés aux plus aisés au début du quinquennat ont ruiné la légitimité de la politique fiscale. C’était couru d’avance. Le mystère, c’est que l’élite du pouvoir française n’ait pas compris un principe de base du consentement à l’impôt : la justice fiscale.

    Telos - Gilets jaunes: une rupture culturelle autant que territoriale, Philippe Genestier

    Sur les ronds-points tenus par « les gilets jaunes », une lassitude se fait sentir au bout d’une quinzaine de jours d’occupation, qui ne laisse en place que les plus motivés (c'est-à-dire ceux qui ne sont pas dénués de culture militante). La situation est donc instable et le mouvement paraît destiné soit à s’éteindre de lui-même, soit à être repris en main par les partis politiques radicaux ou les syndicats. Néanmoins, si l’on considère ses premiers jours, comme j’ai pu le faire lors d’observations de terrain en grande banlieue parisienne, on perçoit que le mouvement des « gilets jaunes » est un révélateur de segmentations sociales radicales. Là, en effet s’exprime quelque chose de plus fondamental qu’une fracture sociale entre les riches et les pauvres, entre les bien intégrés et les laissés pour compte de la mondialisation, de plus profond qu’une cassure territoriale entre la France des métropoles et « la France périphérique » (Ch. Guilluy, Flammarion, 2014). Et même si tout cela existe à la fois, ce mouvement apparaît comme l’expression d’une rupture consommée depuis plusieurs décennies entre deux visions du monde contemporain et deux systèmes de motivations et d’aspirations, issues de deux expériences de la vie en société dans notre pays, étrangères et imperméables l’une à l’autre.

    Libé - Gérard Noiriel : «Pour Macron, les classes populaires n’existent pas»

    Spécialiste de l’histoire populaire, Gérard Noiriel voit dans le mouvement des «gilets jaunes» un retour de boomerang de la démocratie directe initiée par le Président lui-même. Où la question de la dignité est centrale.......Le mouvement pourrait prendre une autre tournure s’il était soutenu par des gens capables de proposer d’autres formes de spectacle que la violence. Je pense par exemple que les artistes, menacés par une remise en cause du statut des intermittents, pourraient se solidariser en renouant avec des formes anciennes de contestation populaire qu’on appelait, bien avant les mouvements ouvriers, les charivaris : l’humour permettait de contester le pouvoir en mobilisant le «rire carnavalesque». Aujourd’hui, il faut faire le spectacle pour exister dans l’espace public. Si les «gilets jaunes» utilisaient ces ressources, les lieux de blocage deviendraient des lieux de convivialité, ce mouvement deviendrait encore plus populaire. Un mouvement, on lui donne du sens. Si on laisse les forces violentes et l’extrême droite prendre le dessus, il ne faut pas s’étonner si ça dégénère.

    Le Monde - Sur un axe de Mélenchon à Le Pen, où se situent les revendications des « gilets jaunes » ?

    Nous avons comparé point par point les principales revendications émises par des représentants ou des groupes de gilets jaunes aux propositions des principaux candidats à la présidentielle de 2017.

    Qui sont les « gilets jaunes » et que demandent-ils ? Difficile de répondre simplement, alors que le mouvement de protestation, d’abord centré sur les prix des carburants, a pris de l’ampleur et agrège un « ras-le-bol » plus général.

    A l’issue d’une consultation en ligne, des représentants de « gilets jaunes » ont fait connaître, jeudi 29 novembre, aux médias et aux députés, un volet de 42 « directives du peuple », qui rassemblent des revendications sur le pouvoir d’achat, les impôts, mais aussi les services publics, l’immigration ou la réforme des institutions. Une semaine plus tôt, une autre liste de doléances assez similaire avait été établie selon la même méthode de consultation en ligne. Ces revendications ne sont pas « officielles », le mouvement étant caractérisé par son horizontalité.

    L'Obs - Le "kit" du PS pour sortir de la crise des "gilets jaunes" : "Il y a état d’urgence sociale"

    Valérie Rabault, présidente du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, présente les solutions du PS ce lundi matin à Edouard Philippe. Un "kit" législatif composé de neuf articles de loi.

    Valérie Rabault, présidente du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, présente ce lundi 3 décembre à Edouard Philippe les solutions du PS pour sortir de la crise. La députée du Tarn-et-Garonne propose un "kit" législatif clé en main composé de neuf articles de loi.

    Les deux premiers articles, qu’elle juge "quasi-incontournables" pour calmer la colère populaire, concernent la réinstauration de l’impôt de solidarité sur la fortune, l’ISF, et l’annulation de la hausse des taxes sur les carburants.

    Jean-Marie Harribey - État d'urgence ou urgence d'État ?

    En trois semaines le mouvement des Gilets jaunes a pris une double envergure. Il s’est élargi dans toute la France, jusque dans les moindres petites villes, au point de rassembler de très larges fractions des classes populaires. Et, malgré l’expression de revendications contradictoires, la palette de celles-ci recouvre un grand nombre de points de rupture avec les politiques de tous les gouvernements, ceux du passé et l’actuel. En effet, nous payons les pots cassés de 40 ans de capitalisme néolibéral et de politiques d’austérité pour les pauvres et de largesses immenses pour les riches. Parti de l’augmentation du prix des carburants, le mouvement des Gilets jaunes s’empare du salaire minimum, de l’éventail des salaires, du droit à la retraite et de l’iniquité fiscale, à l’intérieur de laquelle figure la question de la fiscalité écologique qui ne peut être séparée de son impact social. Par dessus tout émerge une exigence de renouvellement démocratique.

    Le Vent se lève - Gilets jaunes : Le soulèvement de la France d’en-bas

    Le mouvement des gilets jaunes se résumerait-il à une « grogne » des Français moyens, qui regardent Auto-Moto et Téléfoot le week-end en attendant le retour de la saison des barbecues ? C’est l’image qu’en donne la majorité des médias et des commentateurs politiques. Cette « grogne » n’est en réalité que la partie émergée d’un iceberg : celui d’une crise profonde qui fracture la société et le territoire français.

    Lorsque les journalistes de C’est à Vous ont demandé à Jacline Mouraud ce qui pouvait apaiser la colère dont elle s’était faite la porte-parole, celle-ci avait répondu qu’il fallait que le président « rétablisse l’ISF ». Dès lors, les médias, commentateurs et analystes qui n’avaient vu dans la journée du 17 novembre que la manifestation d’une révolte contre la hausse du prix du diesel ont soit feint de ne pas comprendre ce qui se passait réellement, soit témoigné une fois de plus de la déconnexion entre le peuple et ses élites – alors même que Benjamin Griveaux s’illustrait dans la maladresse en voulant réconcilier le « pays légal » et le « pays réel », pensant paraphraser Marc Bloch alors qu’il citait en réalité Charles Maurras.

    Libé - Eric Drouet, Benjamin Cauchy et Christophe Chalençon : les trois gilets jaunes les plus «vus à la tv»

    Pendant 12 jours, CheckNews a observé comment, et par qui, BFMTV, France 2 et TF1 ont choisi de représenter les gilets jaunes à l'antenne. Voici le top 40 des représentants du mouvement.

    INEGALITES

    Observatoire des inégalités - L’Assemblée nationale ne compte quasiment plus de représentants des milieux populaires

    À quand la parité sociale à l’Assemblée nationale ? Employés et ouvriers représentent la moitié de la population active et comptent pour dix fois moins parmi les député(e)s. Contrairement à la question du genre, la composition sociale intéresse peu, y compris dans les instances représentatives.

    Le renouvellement politique de juin 2017 à l’Assemblée nationale a entraîné une forte augmentation de la part de femmes parmi les élus mais il ne s’est pas accompagné d’un renouvellement social. Si 4,6 % des députés sont employés, aucun n’est ouvrier, alors que ces catégories représentent la moitié de la population active, selon l’Institut Diderot [1]. À l’inverse, les cadres et professions intellectuelles supérieures représentent 76 % des élus, soit 4,4 fois plus que leur part dans la population active.

    POPULISME

    Le vent se lève - Le populisme et le grand complot rouge-brun Par Lenny Benbara

    Depuis maintenant le début de l’été, une offensive idéologique est en cours pour diaboliser ce qu’on qualifie généralement de « populisme de gauche ». Accusée de brouiller les frontières idéologiques avec l’extrême-droite, voire de conduire à une dérive autoritaire ou analogue au césarisme, l’hypothèse populiste serait un danger mortel pour la démocratie[1]. Pire encore, pour ceux qui s’identifient à gauche, le populisme consisterait à abandonner le « sociétal » au profit du « social ». En faisant primer la question sociale et en hiérarchisant les « luttes », il faudrait alors s’adresser en priorité à l’électorat populaire du Front national et ranger au placard féminisme, droits LGBT, écologie, lutte contre le racisme, etc. Ce débat est en réalité à côté de la plaque. Explications.

    Jean Gadrey - Pourquoi les garçons réussissent-ils moins bien que les filles à l’école ?

    Billet de non spécialiste à qui l’on a posé cette question et qui tente d’y répondre comme il peut après quelques lectures de chercheurs et chercheuses compétent.e.s. J’ai en effet cosigné avec Nicole Gadrey une étude publiée l’an dernier sur les énormes et persistantes inégalités professionnelles entre les femmes et les hommes, alors même que les jeunes filles ont des résultats scolaires nettement meilleurs et des diplômes de plus haut niveau que les jeunes garçons : voir ce billet qui résume les résultats. Du coup, il est arrivé que l’on nous pose la question : certes, les hommes s’en sortent bien mieux que les femmes sur le plan professionnel, et cela dès les premières années d’insertion et c’est injuste, mais n’est-ce pas quand même une inégalité problématique que celle qui voit les garçons réussir moins bien à l’école, à tous les niveaux du système scolaire ?

    Jean Gadrey - Les plus gros pollueurs français ne paient presque pas de taxe carbone !

    J’emprunte le gros de ce billet à mon ami Maxime Combes, et à Attac France dont nous sommes membres l’un et l’autre. À côté des grandes injustices fiscales (en particulier pour la fiscalité écologique) pointées par les « gilets jaunes » ou signalées par d’autres (voir mon billet du 20 novembre, lien à la fin), en voici une qui est totalement passée sous silence et qu’il est temps d’exposer à la lumière. Car certes, la non taxation du kérosène est scandaleuse, tout comme la non-taxation ou la sous-taxation du fioul lourd, mais il y a bien pire :

    Total, ArcelorMittal, Solvay Group, Lafarge France et tous les autres grands pollueurs du pays sont exonérés de la taxe carbone que chacun.e paie quand il ou elle fait son plein !

    Non Fiction - Le Parlement européen au travail, entretien avec Sébastien Michon

    Nonfiction : Votre ouvrage traite du Parlement européen au travail, c’est-à-dire non seulement des eurodéputés, mais aussi ceux qui gravitent autour, notamment leurs assistants parlementaires et les administrateurs de l’Union européenne qui œuvrent au Parlement. Aujourd’hui, alors que l’on va fêter lors des prochaines élections européennes du printemps prochain les 40 ans des premières élections à cette échelle, on a parfois l’impression du point de vue national (qui n’est sans doute pas le meilleur angle pour juger de ces élections), que les candidats sont un peu les perdants des élections nationales et locales, envoyés à Strasbourg presque comme une punition… Est-ce quelque chose que l’on retrouve dans d’autres pays et est-ce que cela tend à évoluer ?

    Maurizio Gribaudi est directeur d’études à l’EHESS de Paris. Historien et démographe, il travaille depuis plusieurs années sur la formation des groupes sociaux en milieu urbain. Après avoir étudiés les mouvements démographiques et migratoires entre ville et campagne (dans le nord de l’Italie et en Région Parisienne), il a plus récemment concentré ses recherches sur la formation des dynamiques physiques et sociales de la ville de Paris et des territoires français depuis la deuxième moitié du XVIIIe au XXe siècle.

    Voici que la France semble, en apparence, s’engager sur les mêmes terrains arpentés par les divers démagogues installés dans plusieurs démocraties occidentales. Dans une dynamique aussi puissante qu’inédite, des messages lancés sur les réseaux par des citoyennes et des citoyens désespérés ont donné naissance à un mouvement national qui fait trembler la majorité gouvernementale et inquiète, à juste titre, la France à la fois humaniste et libertaire, soucieuse du devenir de ce mouvement. Car, derrière la masse indistincte des gilets jaunes, certains croient voir se manifester les sombres figures de la droite conservatrice et des populismes.

    EUROPEENNES

    France Info - Plus de 80 élus locaux de gauche appellent à l'union "en vue des élections européennes"

    Dans une tribune publiée jeudi sur franceinfo et "Le Monde", intitulée "Rassemblons-nous sur la Place publique pour que nos solutions locales changent d’échelle !", des élus locaux de gauche appellent à l'union "en vue des élections européennes".

    Plus de 80 élus locaux de gauche, essentiellement socialistes et quelques écologistes, mais aussi des membres de Genération(s), le mouvement de Benoît Hamon, et des sans étiquette, appellent à l'union "en vue des élections européennes" dans une tribune publiée jeudi 29 novembre sur franceinfo et sur le site du Monde. Cette tribune intitulée "Rassemblons-nous sur la Place publique pour que nos solutions locales changent d’échelle !" répond au discours porté par le mouvement Place Publique, un courant politique créé il y a quelques jours par plusieurs personnalités de la société civile, dont l'essayiste Raphaël Glucksmann et le maire de Kingersheim Jo Spiegel. Place Publique a pour ambition de "répondre à des urgences", démocratique, écologique, sociale. Parmi les signataires, on retrouve justement  le maire de Kingersheim et plusieurs maires, adjoints au maire ou conseillers régionaux qui tous insistent sur l'urgence.

    UBER

    Marianne - Coup de tonnerre social : les livreurs à vélo sont des salariés, tranche la justice française

    Dans un arrêt rendu ce mercredi 28 novembre, la Cour de cassation, saisie par un coursier de Take eat easy, estime que les livreurs à vélo sont des salariés comme les autres... et non des autoentrepreneurs. Une décision qui remet en question le modèle des plateformes du type Deliveroo ou Uber Eats.

    C'est une décision capitale pour les livreurs à vélo. Saisie par un coursier de Take eat easy, société placée en liquidation judiciaire depuis lors, la Cour de cassation estime, dans un arrêt rendu ce mercredi 28 novembre, que ces forçats de l'ubérisation doivent être considérés comme des salariés et non pas comme des auto-entrepreneurs, malgré le fait qu'ils soit forcés à exercer leur métier sous un statut d'indépendant.

    BREXIT

    OFCE - Brexit : l’accord du 25 novembre par Catherine Mathieu et Henri Sterdyniak

    Le Royaume-Uni quittera l’UE le 29 mars 2019 à minuit, deux ans après la notification officielle du gouvernement britannique de son souhait de quitter l’UE. Les négociations avec l’UE-27 ont officiellement commencé en avril 2017.

    Le 8 décembre 2017, les négociateurs de la Commission européenne et le gouvernement britannique avaient signé un rapport conjoint sur les trois points de l’accord de retrait que la Commission considérait comme prioritaire[1] : les droits des citoyens, le règlement financier de la séparation et l’absence de frontière entre l’Irlande et l’Irlande du Nord. Le Conseil européen des 14-15 décembre avait accepté la demande britannique d’une période de transition, en fixant sa fin au 31 décembre 2020 (de façon à coïncider avec la fin de la programmation du budget européen actuel). Ainsi, de mars 2019 à fin 2020, le Royaume-Uni devra respecter toutes les obligations du marché unique (dont les quatre libertés et la compétence de la CJUE), sans plus avoir voix au chapitre à Bruxelles. Cet accord a permis l’ouverture de la deuxième phase des négociations.

    LES JAUNES

    Non Fiction - Les Jaunes : histoire politique d'une couleur

    Le fait a été peu relayé depuis l'apparition du mouvement « spontané » des « Gilets Jaunes », mais la couleur choisie pour ce mouvement (qui est tout bonnement celle des gilets de sécurité, rendus obligatoires dans nos voitures) n'est pas neutre politiquement, d'un point de vue historique. Longtemps synonyme de « non gréviste » voire de « traître » ou de « vendu » dans le langage des grévistes et des manifestants, il est assez troublant de voir dans quelle mesure cette couleur trouve un sens politique différent aujourd'hui. De la même manière que les « Bonnets rouges » d'il y a quelques années, dont le parallèle (assez hasardeux a priori) avec les bonnets phrygiens de la Révolution française avait été tenté, de manière plus ou moins convaincante.

    LFI

    Marianne - Pourquoi je quitte la France Insoumise

    NDLR - Djordje Kuzmanovic, qui était jusque récemment conseiller aux affaires internationales de Jean-Luc Mélenchon, a été exclu de la liste des Insoumis pour les élections européennes. Au-delà de ce choix, c’est l’ensemble du mouvement de la France insoumise qui est traversé par des courants idéologiques et des choix stratégiques contradictoires. Hiérarchiser les luttes pour donner la priorité à la question sociale ou soutenir toutes les revendications sociétales ? Parler au nom de la « gauche » à rassembler ou s’adresser au « peuple » ?

    Après des mois de louvoiements et d’atermoiements – qui, par ces temps de crise politique et sociale que la France traverse douloureusement, apparaissent particulièrement déplaisants –, le comité électoral de la France Insoumise, seule instance constituée de cette formation politique gazeuse, vient de me signifier mon exclusion de la liste des européennes, ensemble avec François Cocq.

  • L'actualité des socialistes du 16 au 22 novembre

    GILETS JAUNES

    Libé - Gilets jaunes : insurrection des beaufs ou juste colère du peuple ? Par Laurent Joffrin

    Depuis le début du mouvement des «gilets jaunes», les commentateurs si souvent bardés de certitudes sont comme une poule qui a trouvé un couteau (sans que l’auteur de cette lettre s’exclue du lot). Deux tendances se dessinent, à gros traits. Pour les uns, parmi les gouvernants notamment, et plus généralement dans les couches plus prospères ou diplômées, l’affaire est pliée : les gilets jaunes forment une bande de beaufs pollueurs accros à la bagnole, qui bloquent les routes illégalement, qu’on doit traiter par un mélange de bonnes paroles et d’interventions policières. Pour les autres, partis d’opposition, militants du social, ou intellos radicaux, c’est la juste colère d’un peuple oublié.

    PS - Taxe carburant : le gouvernement n’a pas compris les raisons de la colère des Français

    Le Premier ministre a annoncé, ce matin, qu’il n’était pas question de suspendre les hausses annoncées sur les prix des carburants.
    Geste ultime, il accepte de concéder 500 millions là où les Français lui parlent de 55 milliards de prélèvements supplémentaires !

    PS

    BFM - Législative partielle en Essonne: le PS soutient implicitement la candidate de la France insoumise

    Dans un communiqué émis ce jeudi, le Parti socialiste appelle implicitement à soutenir Farida Amrani, candidate de la France insoumise, contre Francis Chouat, ancien membre du PS.

    France Culture - Qui a cassé le PS ?

    Un an et demi après sa déroute à la présidentielle, le Parti socialiste s'apprête à dresser le bilan du quinquennat Hollande. Mais pour de nombreux socialistes l'éclatement et l'érosion du parti date d'avant la période 2012-2017.

    Le Parti socialiste fait son introspection. Le nouveau Premier secrétaire Olivier Faure rendra dans la deuxième semaine de décembre les conclusions du travail sur le bilan du quinquennat. Cela suffira-t-il à comprendre la déroute du PS ? Ne faudrait-il pas regarder plus en arrière dans le temps ? Réponse avec les acteurs passés et présents du parti.

    Le Vent se lève - Arnaud Montebourg : « Les sociaux-démocrates ne servent à rien »

    Nous avons retrouvé Arnaud Montebourg rue de l’Opéra, dans les locaux parisiens de son entreprise Bleu Blanc Ruche. D’abord réticent à l’idée de parler politique, nous avons finalement passé en revue avec lui les principaux thèmes qui ont structuré son engagement, du Made in France à la démondialisation, jusqu’au sujet lourd qu’est la politique industrielle. Ministre de l’économie et du redressement productif de 2012 à 2014, nous avons pu aborder le poids de la haute administration et les contraintes de l’exercice du pouvoir. « L’Union européenne s’est retournée contre les peuples » déplore-t-il en constatant la fin de l’utopie fédéraliste et le déclin accéléré de la social-démocratie partout sur le continent. Entretien réalisé par Antoine Cargoet, Marion Beauvalet et Matis Brasca.

    Libé - Qu'a vraiment dit Olivier Faure sur l'immigration ?

    Lors d'une interview à la radio, le premier secrétaire du parti socialiste a évoqué une «colonisation à l'envers»... en assurant qu'il relayait la parole d'une concitoyenne.

    ROCARD

    Fondation Jean Jaurès - Avec Rocard. Mémoires d’un rocardien de province

    Dans ces Mémoires, Gérard Lindeperg fait revivre l’engagement des rocardiens dans une fédération départementale – celle du Rhône – qui leur était hostile et la manière dont ils ont réussi à se faire une place dans le parti créé par François Mitterrand. Il y décrit également la vie interne du courant et les rapports complexes entre le parti et Matignon. C’est ainsi toute la trajectoire d’une génération entrée en politique au moment de la guerre d’Algérie qui est ici retracée.

    Proche collaborateur de Michel Rocard, Gérard Lindeperg s’était notamment vu confier la coordination nationale de son courant et des clubs Convaincre avant d’être nommé numéro deux du Parti socialiste.

    PEAGES

    Le vent se lève - Après le diesel, le prix des péages va exploser à partir de janvier

    À partir du premier janvier 2019, le prix des péages devrait augmenter d’au moins 2%, et chaque année désormais, alors que les salaires stagnent ! C’est une conséquence directe de la privatisation du système autoroutier français, mais pas seulement. Essayons de décrypter ici les causes d’un énième coup de massue fiscale sur les automobilistes, déjà largement frappés par la hausse des taxes sur le diesel. La voiture, qui se voulait l’objet de la liberté individuelle par excellence du capitalisme, est de plus en plus un outil d’asservissement et de racket. Le premier coupable : l’État, instrumentalisé par et pour les grandes entreprises dans le but d’opérer un transfert de fonds, un « ruissellement inversé » du peuple vers le bloc élitaire. Il pourrait néanmoins, s’il était bien géré, prendre le pas inverse et faciliter la vie des automobilistes.

    POPULISME

    Fondation Jean Jaurès - Brève introduction au populisme, Cas Mudde, Cristobal Rovira Kaltwasser, Préface de Jean-Yves Camus

    Avec cette traduction de l’ouvrage, paru en anglais aux Presses universitaires d’Oxford, de Cas Mudde, professeur à l’université de Géorgie (États-Unis), et Cristóbal Rovira Kaltwasser, professeur à l’université Diego Portales (Chili), la Fondation Jean-Jaurès, la Fondation européenne d’études progressistes et les éditions de L’Aube ont souhaité rendre accessible au public francophone cette analyse du populisme qui combine – fait rare – les perspectives européenne, nord-américaine et latino-américaine.

    Ce livre est accompagné d’une préface de Jean-Yves Camus, directeur de l’Observatoire des radicalités politiques de la Fondation Jean-Jaurès. Pour lui, cet ouvrage permet, à travers la définition académique aussi précise que possible du terme « populisme » que livrent les auteurs, d’acquérir une connaissance fine du phénomène grâce à laquelle nous pourrons « argumenter de manière raisonnable sur chacun des problèmes soulevés par les populistes ».

    BAVIERE

    La défaite historique de la CSU en Bavière signe l’échec incontestable du tournant identitaire pris par ce parti dont l’assise électorale était incontestée depuis 1945. Preuve que la récupération des thèses anti-immigration n’est pas la solution pour endiguer l’extrême droite.

    La Christlich-Soziale Union (CSU) a subi le 14 octobre 2018 une défaite historique en Bavière, Land dans lequel elle était hégémonique depuis 1945. C’est le signe d’un échec manifeste de sa politique de réappropriation du discours radical de droite. En juin dernier, le ministre de l’Intérieur, Horst Seehofer, ancien ministre-président de la Bavière et président de la CSU, sommait la chancelière Angela Merkel d’adopter des positions plus droitières dans le domaine de l’asile. En défendant un programme hostile à l’immigration et un discours proche de celui de l’Alternative für Deutschland (AfD), le ministre de l’Intérieur s’était fixé pour objectif de récupérer, lors des élections de son Land, l’électorat perdu au profit du parti radical de droite aux élections fédérales de 2017.

    BREXIT

    Le Vent se lève - Jon Trickett (Labour) : « La classe politique essaie de persuader les gens de rester dans l’Union européenne en usant de la peur »

    Jon Trickett est député travailliste de la circonscription de Hemsworth, qui regroupe d’anciennes villes minières du Nord de l’Angleterre, depuis 1996. Son profil détonne face aux autres députés travaillistes issus de la classe moyenne : ayant arrêté l’école à 15 ans puis repris des études dans le supérieur, il deviendra, entres autres, plombier et arrivera en bleu de travail au conseil de la ville de Leeds après sa première élection en 1984. Opposé à la guerre d’Irak et au renouvellement de l’arsenal nucléaire, Trickett s’impose en une vingtaine d’années comme une des figures de l’aile gauche du Labour, à contre-courant du blairisme.

    Membre du cercle proche de Jeremy Corbyn, il fait partie du shadow cabinet [NDLR, gouvernement fantôme] depuis l’élection de ce dernier à la tête du parti en 2015 et s’occupe notamment des questions de stratégie électorale et de réforme constitutionnelle. Se présentant dans un très bon français, il nous a reçus en septembre 2018 à Liverpool, en marge du congrès annuel du Labour.

    DEMOCRATIE

    Le Figaro - La sécession des « élites » ou comment la démocratie est en train d'être abolie, par Coralie Delaume

    Coralie Delaume analyse les raisons de la fracture qu'elle observe entre les «élites», une classe minoritaire de privilégiés, et la masse qui n'a pas accès aux études prestigieuses ou qui n'a pas son mot à dire dans les orientations économiques de l'Union européenne.


    Coralie Delaume est essayiste, co-auteur de La fin de l'Union européenne(Michalon, 2017) et animatrice du site L'arène nue.


    La Révolte des élites et la trahison de la démocratie est le titre d'un livre du sociologue américain Christopher Lasch, publié à titre posthume en 1995. Bien sûr, l'ouvrage analysait l'Amérique de son temps. Pourtant, il s'applique parfaitement à la France et à l'Europe d'aujourd'hui, dont il semble avoir anticipé l'évolution des classes favorisées avec une acuité visionnaire.

    ECOLOGIE

    Le Vent se lève - Théorie de l’effondrement : « Le système actuel de représentation démocratique opère un rétrécissement de la pensée » – Entretien avec Corinne Morel Darleux

    Corinne Morel Darleux est conseillère régionale d’Auvergne-Rhône-Alpes pour le Parti de gauche. Elle écrit tous les mois pour Reporterre, divers blogs et tient une chronique mensuelle à Là-bas si j’y suis. Elle est notamment l’auteur de L’écologie, un combat pour l’émancipation (Bruno Leprince, 2009) et a coordonné la rédaction du manifeste des 18 thèses pour l’écosocialisme qui marque l’apparition du terme écosocialisme en France. Elle fait partie de ces nouveaux penseurs de l’écologie politique et c’est à ce titre que nous avons voulu l’interroger.

    LVSL – On voulait revenir sur l’article que vous avez écrit pour Reporterre, qui a été publié le 19 juillet et qui est intitulé « face à l’effondrement formons des alliances terrestres » où vous évoquiez votre rapprochement avec la collapsologie. C’est une théorie qui avait plutôt le vent en poupe, notamment dans les milieux libertaires et les milieux écologistes.

    ECONOMIE

    L’économie comportementale (ou nudge) est à la mode. Comment expliquer son succès ? Peut-on attendre qu’elle révolutionne aussi bien la recherche en économie que les politiques publiques ? Ses premiers usages par les gouvernements tendent à tempérer l’optimisme.

    L’économie comportementale a le vent en poupe. Ses promoteurs la présentent d’abord comme une « révolution scientifique » visant à substituer à la figure de l’homo oeconomicus animé par une rationalité parfaite, celle, plus réaliste, de l’homme de la rue dont les nombreux « biais de rationalité » pourraient être mis au jour grâce à des expériences de laboratoire. Cinq des quinze derniers Prix Nobel d’économie se reconnaissent dans ce courant de recherche (Daniel Kahneman en 2002, Peter A. Diamond en 2010, Alvin E. Roth en 2012, Robert J. Shiller en 2013 et Richard Thaler en 2017). La part des articles d’économie comportementale dans les quatre principales revues généralistes d’économie (American Economic Review, Quarterly Journal of Economics, Journal of Political Economy et Review of Economic Studies) a crû de 8,5 % dans les années 1990 à 15 % au début des années 2010.

  • L'actualité des socialistes du 9 au 15 novembre

    17 NOVEMBRE

    France 3 - Prix des carburants : "Ce gouvernement prend le risque de déconsidérer l'écologie auprès des Français"

    Les carburants sont trop chers de l'avis des Français. Le gouvernement envisage des aides. L'économiste Christophe Ramaux et le journaliste Étienne Lefebvre en débattent dans le Soir 3 mardi 6 novembre.

    "Quand le prix du pétrole est en hausse, la décision la plus responsable du gouvernement, si on ne veut pas dégoûter le peuple de l'écologie, est de surseoir à cette hausse les taxes", assure Christophe Ramaux, membre des Économistes atterrés.

    Alternatives Economiques - Prix des carburants : des contradictions sociales surmontables

    On a, avec les débats actuels souvent vifs sur le prix des carburants, un bon exemple des ravages de la « pensée simple » (Edgar Morin)1. En résumé : « on n’a pas le choix » (Édouard Philippe), si on veut sauver le climat, il faut taxer de plus en plus les carburants fossiles pour en freiner l’usage. C’est l’arme unique de la pensée simple.

    Et si nombre de nos concitoyens râlent ou manifestent, ils seront accusés d’être des « Gaulois réfractaires au changement nécessaire ». Le « signal prix » serait l’outil dissuasif essentiel pour aboutir au résultat : réduire nos émissions, ce qu’exige l’accord de Paris et surtout la préservation d’un avenir vivable.

    Jean Gadrey - 17 novembre : quand l’existence précède l’essence. Propositions concrètes pour sortir d’une contradiction (suite du billet précédent)

    Ce titre n’annonce pas une réflexion sur l’existentialisme de Sartre, c’est juste un jeu de mots pour indiquer qu’à propos du prix des carburants nous avons à affronter une apparente contradiction entre deux idées justes : 

    1) il faut penser la question du prix de l’essence en partant des conditions d’existence des catégories moyennes et populaires (soit plus de 80 % des gens). Il faut le faire, certes, pour des raisons « sociales », mais aussi parce que, sinon, on n’atteindra pas les objectifs climatiques faute d’acceptation démocratique.

    Jean Gadrey - Je n’irai pas manifester pour le prix de l’essence, mais essayons de comprendre et proposons des alternatives

    Il ne fait aucun doute que « les fachos » se sont engouffrés dans des initiatives dont je ne pense pas qu’ils les aient suscitées, mais en réalité peu importe, car il y a bien plus important. En résumé : on ne réussira pas la « transition écologique et climatique » sur le dos des moins bien lotis, on n’y parviendra pas (de façon démocratique) sans réduire les inégalités, sans améliorer la protection sociale et sans des politiques ambitieuses de transports publics accessibles ou gratuits, entre autres mesures dont je parlerai. Et si on ne mène pas de front ces deux politiques, écologiques ET sociales, alors oui les « fachos » et une partie de la droite s’engouffreront dans la brèche en prétendant une nouvelle fois défendre les intérêts du peuple contre « les élites » ou « les bobos ». C’est le climat qui en pâtira. Et la démocratie.

    NEOLIBERALISME

    Libé - Grégoire Chamayou: «Pour se défendre, le néolibéralisme a fait refluer le trop-plein de démocratie»

    Confrontés à l’activisme des années 70 puis aux exigences éthiques des consommateurs, penseurs libéraux et directions d’entreprises ont mis au point des guides de management et des théories politiques pour défendre le capitalisme contesté. En disséquant ces discours, le philosophe dresse une brillante saga du libéralisme autoritaire.

    Dans sa Théorie du drone, parue il y a cinq ans aux éditions la Fabrique, le philosophe Grégoire Chamayou se penchait sur les enjeux éthiques de cette nouvelle arme de guerre. Avec la Société ingouvernable, une généalogie du libéralisme autoritaire (la Fabrique encore), il prend à nouveau de la hauteur pour dresser une saga du néolibéralisme «par en haut», du point de vue ceux qui ont défendu les intérêts du monde des affaires, aux Etats-Unis, à partir des années 70

    INEGALITES

    Observatoire des inégalités - Comment mesurer les inégalités de revenus au niveau mondial ?

    Il n’est pas simple de mesurer les inégalités de revenus au niveau mondial. Doit-on comparer les pays entre eux ? Les inégalités au sein de chaque pays ? Les inégalités entre l’ensemble des habitants de la planète sans tenir compte du pays où ils vivent ? Les explications d’Anne Brunner de l’Observatoire des inégalités.

    Mesurer les inégalités de revenus au niveau mondial n’est pas une mince affaire. Il faut d’abord connaître les revenus de pays parfois mal outillés statistiquement, mais il faut aussi choisir le bon indicateur. Faut-il comparer les pays entre eux ? Observer ce qui se passe à l’intérieur de chaque pays ? Comparer les niveaux de vie de tous les habitants de la planète sans tenir compte du pays où ils vivent ? Les trois méthodes sont utiles et se complètent. Essayons d’y voir plus clair.

    RETRAITES

    Les Economistes atterrés - Réforme des retraites : mission impossible ou mission cachée ? par Henri Sterdyniak

    Nommé en septembre 2017, le Haut-commissaire à la réforme des retraites a enfin publié le 10 octobre 2018, un premier texte : « Vers un système de retraite, plus simple, plus juste, pour tous ». Ce texte consacre dix pages à critiquer le système actuel, mais n’en comporte que trois pages consacrées à présenter la réforme envisagée. Aucun des problèmes qu’elle pose n’est vraiment résolu. La réforme imaginée par Emmanuel Macron est-elle impossible à mettre en œuvre ou vaut-il mieux cacher ses conséquences ?

    PENSEE ECONOMIQUE

    France Culture - Philosophie économique de Joan Robinson

    C'est le livre choisi par Anne Eydoux, maîtresse de conférences au Conservatoire nationale des arts et métiers (Cnam), chercheuse au Centre d’études de l’emploi et du travail (CEET).

    Dans Philosophie économique, un essai sur les progrès de la pensée économique, paru en 1962  et traduit en français en 1967 (Gallimard), l'économiste britannique Joan Robinson étudie les relations inévitables qui existent entre la science sociale et l'idéologie, en tentant de mettre en lumière les fondements idéologiques et moraux des théories et méthodes économiques.

    FONCTION PUBLIQUE

    Alternatives économiques - Le statut de la fonction publique en débat

    Liberté de recrutement des contractuels, plan de départ volontaire, création d’une « fonction » dédiée à la reconversion et la mobilité des agents de l’État… Le statut des fonctionnaires est à nouveau au coeur des projets de réforme de l’État, présentés hier par le gouvernement. D’où vient ce statut ? Dans quel mesure doit-il être défendu ? La contractualisation est-elle nécessairement néfaste à la qualité de l’action publique et aux agents eux-mêmes ? Gérard Aschieri, ancien secrétaire général de la FSU, et Jean-Ludovic Silicani, auteur en 2008 d’un rapport sur l’avenir de la fonction publique, en avait débattu en janvier 2017 dans les colonnes d’Alternatives Économiques. Un échange plus que jamais d’actualité.

    Le Vent se lève - Réforme de l’Etat : L’ère des managers de la fonction publique

    Avec plus de six mois de retard, Edouard Philippe a dévoilé le lundi 29 octobre 2018 des annonces « transversales » sur la réforme de l’Etat. Le rapport CAP 22 qui avait fuité dans la presse au cours de l’été laissait déjà augurer des pistes de réformes.


    Si l’intégralité de ce dernier n’a pas été conservée, l’état d’esprit de la réforme demeure dans la continuité de ce qui était prévu, avec pour objectifs d’atteindre les 3% de déficit public autorisés par la commission européenne et une diminution de 50 000 postes d’agents publics d’Etat à l’horizon 2022.

    Les trois quarts des recommandations du rapport CAP 22 sont conservées, notamment sur les questions posées par l’audiovisuel public, le fonctionnement du système de santé ou encore l’administration fiscale. La digitalisation des services occupe une grande place dans cette feuille de route. Il est envisagé que 100% des services publics soient dématérialisés d’ici 2022 en rendant la plupart des services accessibles depuis internet, comme par exemple la possibilité d’inscrire son enfant dans un établissement scolaire. Si la possibilité d’effectuer des démarches par internet n’est pas en soi une mauvaise chose, c’est quand elle devient un moyen de substitution à une présence de moyens humains sur le terrain que cela pose problème.

    IDENTITE

    Telos - Mark Lilla et la politique identitaire

    Dans sa préface à l’édition française de son livre La Gauche identitaire (Stock, 2018), Mark Lilla, professeur à l’université Columbia de New-York et bon connaisseur de la vie politique française, souligne que depuis trente ans, on a vu apparaître et se développer une gauche identitaire dont les objectifs sont très différents de ceux de l’extrême-droite mais qui partage avec celle-ci une suspicion envers la citoyenneté républicaine et par ses prises de position aide involontairement cette droite populiste à s’imposer dans l’opinion.

    PARTIS

    Le Vent se lève - Mouvement, parti et pouvoir populaire

    Il semble que les partis politiques n’aient jamais eu aussi mauvaise presse. Réputés temples de la corruption et du carriérisme, gangrenés par les querelles intestines, ils se voient progressivement substituer des formes d’organisation que l’on nomme volontiers « mouvements ». Autrefois largement cantonné à la droite, ce refus du parti se répand dangereusement à gauche, sous diverses formes parfois purement nominales mais souvent accompagnées de conséquences pratiques bien réelles et fondées sur des doctrines accordant une place démesurée au rôle politique des affects. A l’heure « d’Aufstehen ! » et de la France Insoumise, revenir sur le rôle de la raison en politique ainsi que sur la fonction historique des partis et sur les mécanismes de dépossession doit nous permettre d’insister sur l’importance fondamentale d’organisations structurées et démocratiques orientées vers la prise de pouvoir des classes populaires. Par Mathis Bernard.

    CLIMAT

    Jean Gadrey - Lordon, Casaux, Ziegler, etc. : faut-il être anticapitaliste pour « sauver la planète » ?

    Frédéric Lordon vient de poster sur son blog un texte qui condamne « sans appel » divers appels qui ont circulé récemment, en particulier sur le climat. Ce texte s’intitule « Appels sans suite ». En voici trois courts passages pour ceux et celles qui ne l’auraient pas lu (mais ils ou elles devraient le faire) :

    « Que faire quand les choses vont mal ? Des appels bien sûr. Pour demander qu’elles aillent mieux, naturellement. C’est important que les choses aillent mieux... » … « On se demande combien de temps encore il faudra pour que ces appels à sauver la planète deviennent capables d’autre chose que de paroles sans suite, de propos en l’air et de mots qui n’engagent à rien — pas même à articuler le nom de la cause : capitalisme. »…

    CAPITALISME

    France Culture - Les sentiers de l'innovation (2/4)  L'innovation, moteur du capitalisme ?

    L'innovation, liée aux notion d'invention et de nouveauté nécessaires au renouvellement de l'économie n'est pourtant pas un processus qui va de soi : de l'idée initiale à son application dans l'économie réelle, de nombreux obstacles se dressent sur le chemin de l'innovateur.

    Nous poursuivons notre excursion sur les sentiers de l’innovation, après avoir assisté aux inventions guerrières qui ont transformé les civilisations, intéressons-nous aujourd’hui au rôle moteur de l’innovation dans notre économie capitaliste. Plus d’un siècle après les travaux fondateurs de Joseph Schumpeter, comment la figure de l’entrepreneur, ce créatif marginal, a-t-elle évolué ? Comment définir une innovation et dans quelle mesure est-elle un processus conflictuel ? Quel doit être enfin le rôle de l’Etat ? Voilà les questions qui vont nous occuper dans l’heure qui vient.

    LES SORCIERES

    Le Vent se lève - Rencontre avec Mona Chollet : le retour des sorcières

    Mardi 30 octobre, à Montreuil, la librairie Folies d’encre faisait salle comble. Mona Chollet, essayiste et journaliste au Monde diplomatique venait présenter son dernier essai, Sorcières, La puissance invaincue des femmes, paru aux éditions Zones en septembre dernier. Classé depuis sa parution dans les meilleures ventes d’essais et documents[1], l’ouvrage provoque un véritable engouement médiatique, et pour cause. Il fait événement pour plusieurs raisons. Cet essai s’inscrit dans un moment de retour de la misogynie la plus décomplexée dans de nombreux Etats, aux Etats-Unis et au Brésil notamment, mais aussi dans un contexte de crise écologique sans précédent, où l’homme n’a jamais été si proche de détruire de manière irréversible son milieu vital. En réponse, la figure de la sorcière, comme incarnation d’une résistance contre le patriarcat et une certaine rationalité qui justifie l’exploitation de la nature, fait son grand retour. Mona Chollet s’appuie sur cette figure et sur ses avatars modernes pour faire entendre une parole émancipatrice.

    LES MARCHES DU TRAVAIL EN EUROPE

    OFCE - Comment l’interaction entre institutions et choc économique a-t-elle contribué à la divergence des marchés européens du travail ?

    On assiste en Europe à une divergence des marchés du travail, tant du point de vue économique qu’institutionnel. D’une part, le miracle allemand illustré par un taux de chômage continûment décroissant en pleine Grande Récession, parfois attribué à des mesures décentralisatrices visant à flexibiliser le marché du travail, d’autre part, une Europe du Sud dont le degré relativement plus élevé de centralisation dans la fixation des salaires est parfois présenté comme la cause de la médiocrité de ses performances macroéconomiques.

    Cependant, cette divergence économique ne peut s’expliquer par la simple dichotomie rigidité versus flexibilité, comme le montre le faible taux de chômage dans les pays scandinaves, traditionnellement plus centralisés.

    AUDIENCE NUMERIQUE

    Le classement des acteurs politiques selon leur impact numérique

    Pour notre mesure de l’audience numérique des personnalités et organisations politiques, nous avons utilisé les données publiées par Facebook (en attendant d’inclure ultérieurement Youtube) et Twitter sur leurs pages et comptes et le nombre des visites aux sites Web publiées par Alexa Rappelons que la communication sur les médias sociaux (nous nous limitons ici à Facebook, et Twitter) se mesure de trois façons : l’audience, l’activité et l’engagement. L’audience mesure le nombre total de fans, de followers, d’abonnés acquis à une date donnée. L’activité rend compte du nombre de publications (posts, tweets et vidéos) au cours d’une période écoulée. L’engagement, enfin, évalue le nombre de « j’aime », de « partage » ou « retweets », et de commentaires, constaté également au cours d’une période écoulée.

    HERO ECOLO

    Non Fiction - Panégyrique écolo

    L'héroïsme est une notion un peu surannée, qui semble parfois l'apanage des livres d'histoire ou des récits mythologiques, à moins que le mot ne soit employé ironiquement. La journaliste Elisabeth Schneider propose de remettre au goût du jour ce concept dans un ouvrage publié par les éditions du Seuil en partenariat avec la revue Reporterre, en dressant une suite de portraits de "héros  de l'environnement", dont beaucoup ont perdu la vie en tentant de la défendre.

     Histoire de luttes

    Qu'ils luttent contre la déforestation, l'agriculture intensive, l'industrie minière ou pétrolière, ces héros se heurtent presque tous à un ennemi double : l'appât du gain du secteur privé, renforcé, au mieux par la négligence, au pire par la corruption des pouvoirs publics.

     

  • L'actualité des socialistes du 2 au 8 novembre

    A LA UNE
     
     
    Quel bilan peut-on faire du quinquennat de François Hollande ? Comment expliquer que les socialistes soient passés, en l’espace de cinq ans, d’une situation où ils avaient tant de pouvoirs nationaux et locaux à un risque de disparition ? Voilà les deux questions auquel cet Inventaire apporte des éléments de réponse, après huit mois de travaux, après avoir associé près de 70 femmes et hommes qui ont été les acteurs ou les observateurs de ce quinquennat. Sous la direction d’Alain Bergounioux et de Gilles Finchelstein, avec Maud Fassnacht et Mathieu Souquière comme rapporteurs, il s’agit d’un exercice inédit, difficile mais salutaire pour qui veut comprendre ce qui s’est passé et penser l’avenir du socialisme démocratique dans notre pays.
     
     
    La Fondation a publié ce jeudi un inventaire du quinquennat Hollande. Le bilan « n'a pas été indigne », selon le think tank de gauche, qui n'épargne toutefois pas un président « technicien » manquant « d'autorité ».
     
    LE PEUPLE
     

    On parle souvent au nom du peuple, sans savoir ce que le terme, très équivoque, signifie. Selon Gérard Bras, il faut considérer qu’un peuple n’existe que lorsqu’il se déclare, dans un acte toujours révolutionnaire.

    « Qu’est-ce que le peuple ? Je n’en sais rien. Existe-t-il ? Il m’est impossible de répondre à cette question. » L’incipit du livre de Gérard Bras n’a rien d’une provocation, moins encore d’une coquetterie d’auteur. Sous forme négative, c’est bien sa thèse qu’il exprime, thèse dont le livre établira la positivité. Mettre au jour la question du peuple, tel est l’objet de ces « éléments d’une histoire conceptuelle » qui nous conduit du XVIIIe siècle, où semble triompher le peuple souverain, jusqu’à nos jours où il semble avoir disparu.

    IDENTITES

    Libé - Les identités de Nathalie Heinich

    Dans son dernier essai, la sociologue dégage la notion d’identité de toute connotation politique et, en tant qu’essayiste, pourfend la gauche qui défend diversité et minorités.

    Voilà un petit livre pile dans l’air du temps. Sociologue au CNRS, proche de Pierre Bourdieu avant de s’en éloigner, Nathalie Heinich publie Ce que n’est pas l’identité (Gallimard), où elle tente de sortir le terme du réductionnisme politique auquel il est trop souvent cantonné. Une publication au timing idéal dans un contexte où, sous la pression idéologique de l’extrême droite, l’identité s’impose comme l’horizon indépassable des démocraties. «Le but de ce livre n’est pas de faire le partage entre différentes acceptions politiques de l’identité, mais de la délester de toute connotation superflue et rendre ainsi les débats plus lisibles», explique Nathalie Heinich à Libération.

    LES JEUNES

    20 minutes - «Les jeunes sont politisés autrement», explique la sociologue Anne Muxel

    C’est un portrait des jeunes Français d’aujourd’hui que nous propose la sociologue Anne Muxel, directrice de recherche au CNRS (Cevipof/Sciences Po) et administratrice de la Fondation Jean-Jaurès, dans son essai Politiquement jeune*. 20 Minutes l’a interrogée sur les pratiques politiques de la jeunesse, sa défiance envers les élus et les institutions et ses aspirations. La chercheure a aussi analysé quelques résultats d’une enquête à laquelle elle a collaboré pour 20 Minutes**.

    PAUVRETE

    Terra Nova - Plan pauvreté : un projet cohérent, des ambitions à concrétiser

    Avec 8,8 millions de personnes pauvres, la France connaît une situation où l'augmentation des dépenses sociales n'a pas suffi à faire reculer la pauvreté. Cet échec conduit à une reproduction de la pauvreté, qui enferme trop d'enfants et de jeunes dans un échec annoncé. Tel est le constat de départ du plan de lutte contre la pauvreté présenté par le président de la République en septembre. Pour changer de logique, le plan met l'accent sur le retour à l'emploi et l'accompagnement dès le plus jeune âge. Ce plan a-t-il des chances de réussir ? Si l'on peut saluer la cohérence du diagnostic et des pistes de solutions qui sont apportées, il faut aussi relever une série de difficultés persistantes qui ne sont pas levées par ces annonces. C'est ce que nous relevons dans cette note, avec des pistes d'amélioration des politiques sociales.

    LA DEMOCRATIE

    Revue civique - Notre Observatoire de la Démocratie 2018 : résultats complets sur la perception de la démocratie et les attentes de l’opinion

    Vaste enquête, cet Observatoire de la démocratie (édition 2018): une étude d’opinion Viavoice pour La Revue Civique et la Fondation Jean Jaurès, qui s’avère très riche en enseignements pour comprendre la relation des Français, de tous âges et de toutes conditions, avec la démocratie, les institutions (actuelles ou à réformer), leur perception des pratiques politiques et de leur propre rôle, participatif et civique, dans la vie publique. Quatre médias ont été partenaires de cette enquête : France Inter, BFM TV, La Presse Régionale – qui réunit une quarantaine de quotidiens régionaux – et le quotidien national Aujourd’hui en France (illustration ci-dessus, l’article de Myriam Encaoua, du service France). Après l’édition de 2016 (septembre) et celle de 2014 (avril), une vingtaine de questions clés ont été posées en cette édition 2018 (par interviews en ligne, du 22 au 28 décembre 2017, auprès d’un échantillon de 1002 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus). 

    PRIME D'ACTIVITE

    OFCE - Prime d’activité : une ambition varlopée

    La prime d’activité est un complément de revenu s’adressant aux travailleurs aux revenus modestes[1]. Au cours des derniers mois, cette prime a été l’objet de nombreuses évolutions, pour certaines inscrites dans le programme présidentiel[2] d’E. Macron. Celles-ci visaient explicitement à inciter à la reprise d’emploi et à augmenter le pouvoir d’achat des salariés, sans conséquence directe sur le coût du travail pour les entreprises.

    Au mois d’octobre 2018, le montant forfaitaire de la prestation a été revalorisé de 20 euros par mois. À partir d’octobre 2019, une deuxième bonification individuelle sera introduite, concentrée sur les salaires proches d’un SMIC à temps plein. Par ailleurs, des modifications techniques se sont ajoutées aux mesures du programme présidentiel : indexation ou absence d’indexation à l’inflation ou encore évolution du taux de cumul des revenus d’activité (Tableau 1). Le cumul de ces mesures rend peu clairs les effets à attendre pour les ménages bénéficiaires. Une fois explicité l’impact des mesures pour un salarié célibataire, nous tenterons d’élargir l’analyse à l’ensemble des bénéficiaires.

    LE MARCHE

    France Culture - Les acteurs du marché avec Michel Callon

    Michel Callon, sociologue, auteur de L’emprise des marchés : comprendre leur fonctionnement pour pouvoir les changer (La découverte, octobre 2017)

    "Les marchés ont un tas de vices, mais aussi des vertus. Pour retrouver les vertus, il faut dissocier les marchés du capitalisme."  Michel Callon

    L’économie de marché, on est pour ou on est contre, mais sait-on seulement ce qu’est réellement un marché ?Michel Callon est spécialiste de sociologie économique, professeur à l’école des Mines-Paris tech, chercheur au Centre de sociologie de l’innovation, proche de Bruno Latour et John Law avec lesquels il a initié « la théorie de l’acteur-réseau » ou sociologie de la traduction qui analyse autant les acteurs que leurs discours, leur production que leur impact social. Il revient aujourd’hui avec un livre-somme consacré à la réalité concrète des échanges marchands : L’Emprise des marchés : comprendre leur fonctionnement pour pouvoir les changer, à la Découverte.Dépassant le lieu commun, qui le réduit à un lieu de confrontation entre l’offre et la demande, sur lequel règnerait une main invisible, qui fixerait seule un prix, à une énigme, Michel Callon investit ce monde des marchés pour en montrer diversité et complexité, à partir de la notion « d’agencements marchands » qu’il développe et qui le guide. Une nouvelle approche sociologique d’un concept économique. 

  • L'actualite des socialistes du 28 septembre au 1er novembre

    A LA UNE

    À propos de : Daniel Cohen, « Il faut dire que les temps ont changé… » Chronique (fiévreuse) d’une mutation qui inquiète, Albin Michel

    Daniel Cohen aborde avec une inquiétude rarement perceptible chez les économistes les mutations de notre monde globalisé. L’avènement de l’homo digitalis, les réseaux sociaux, la robotisation des économies appellent à chercher les voies d’une maîtrise collective des bouleversements à l’œuvre.

    Il est rare qu’un économiste fasse état de ses émotions. C’est pourtant l’exercice auquel se livre Daniel Cohen dès le titre de son livre. « D’étranges glissements se sont produits qui nous ont fait passer d’un monde à un autre, totalement étranger à celui qui l’avait enfanté. » C’est bien le changement qui constitue l’objet central de cet ouvrage. Et un changement d’une ampleur considérable puisqu’il s’agit du passage « d’un monde à un autre. » Rien de moins.

    CULTURE

    Observatoire des inégalités - Inégalités d’accès à la culture : démocratiser les pratiques par l’éducation

    Propositions 15 octobre 2018

    Pour réduire les inégalités d’accès aux pratiques culturelles, il ne suffit pas d’apporter la culture au peuple. Il faut mettre en place des politiques de démocratisation dotées de moyens plus importants en direction des publics, en particulier les plus jeunes. Les propositions d’Olivier Donnat, extraites de notre ouvrage Que faire contre les inégalités ? 30 experts s’engagent.

    JEAN JAURES

    Fondation Jean Jaurès - Comment imaginer en politique ? Images et imagination socialistes au temps de Jaurès par Christophe Prochasson

    Étudier les images des socialistes revient aussi à prendre les idées comme autant d’émotions engendrant les figures de l’avenir. Tout aussi marié à la science que fut le socialisme, il reste aussi une doctrine dont les adhérents font des rêves peuplés d’images. C’est ce que l’historien Christophe Prochasson, président de l’EHESS, rappelle dans cette note issue de la conférence qu’il a donnée aux Rendez-vous de l’histoire de Blois en 2018 à l’invitation de la Fondation et de la Société d’études jaurésiennes. 

    Au temps de Jaurès, le monde politique est d’abord un univers de mots. La République parlementaire a fait de la parole le principal instrument de l’action : le discours règle et organise les confits, distribue les rôles et définit les identités. Il assigne les places, comme le fit dès ses débuts la Révolution française en distinguant ceux qui s’installaient dans la partie gauche ou dans la partie droite de l’hémicycle.

    MONNAIE

    Le vent se lève - Vers la fin du dollar et de l’euro : le projet de monnaie mondiale commune

    « Le dollar est notre devise, mais votre problème », selon la formule d’un ministre américain de l’Economie. Pour lutter contre les effets néfastes d’un système monétaire international dominé par le billet vert, de nombreux économistes ont envisagé la mise en place d’une devise mondiale unique, tels Keynes dès 1944, ou de manière plus contemporaine Michel Aglietta, Agnès Benassy-Quéré et Jean Pisani-Ferry. Concrètement, un projet de monnaie mondiale commune est sur les rails depuis 2009, poussé par les puissances émergentes comme la Russie et la Chine.

    PAUVRETE

    Observatoire des inégalités - Le tableau de bord de la pauvreté en France

    Comment évolue la pauvreté en France ? Qui concerne-t-elle ? Peut-on s’en sortir ? Le tableau de bord de la pauvreté en France, par Anne Brunner. Extrait de notre premier Rapport sur la pauvreté en France.

    Depuis dix ans, le nombre de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté en France augmente. Cette aggravation est l’un des phénomènes les plus marquants parmi les évolutions analysées par l’Observatoire des inégalités. En considérant une définition restrictive, c’est-à-dire le seuil de pauvreté situé à la moitié du revenu médian (855 euros par mois), le nombre de personnes pauvres a augmenté de 600 000 en dix ans, de 4,4 millions à 5 millions. Au cours de la même période, le taux de pauvreté est passé de 7,3 % à 8 % de l’ensemble de la population. La décennie 2000, et plus encore la crise déclenchée en 2008, ont marqué un retournement historique de la tendance : la pauvreté ne diminue plus en France.

    COLLOMB

    Les Jours - Gérard Collomb, crème de baron

    « Gégé » is back. L’ancien ministre revient à Lyon récupérer le trône municipal. Mais en son absence, les appétits et les couteaux se sont aiguisés…

    A peine parti, déjà arrivé. Après seulement dix-sept mois au ministère de l’Intérieur, Gérard Collomb, 71 ans, est de retour sur ses terres lyonnaises, déjà en campagne pour les élections municipales et métropolitaines de 2020. Le 2 octobre, Gérard Collomb démissionne de son poste de ministre. Le 3, il passe la main au Premier ministre Édouard Philippe qui assure l’intérim place Beauvau. Le soir même, il pose le pied sur le quai de la gare de Lyon-Perrache. Le jour d’après, il se rend au tapis rouge des commerçants dans le IIe arrondissement de Lyon, serrant la main à de jeunes mannequins.

    A PARIS

    Le Parisien - Paris : pour les femmes du quartier Chapelle-Pajol, «la situation a empiré»

    Plus d’un an après la pétition des femmes qui se déclaraient indésirables voire harcelées dans l’espace public, leur quotidien ne s’est pas amélioré dans cette partie du XVIIIe arrondissement de la capitale.

    « Désormais, notre quartier est abandonné aux seuls hommes : plus une femme dans les cafés. Pas un enfant dans le square Louise-de-Marillac. Certaines d’entre nous se terrent chez elles. ». Au mois de mai 2017, à l’initiative de l’association SOS La Chapelle, un groupe d’habitantes du quartier Chapelle-Pajol avait rédigé une pétition, rapidement devenue virale, intitulée « Les femmes, une espèce en voie de disparition au cœur de Paris ».

    PARTI SOCIALISTE

    Le Figaro - Olivier Faure et la «colonisation à l'envers» : quand la gauche enterre son optimisme multiculturel

    Olivier Faure a évoqué la «colonisation à l'envers» de certaines parties du territoire français. Pour Arnaud Benedetti, cette prise de parole marque la fin de l'optimisme de la gauche française concernant les politiques diversitaires.


    Arnaud Benedetti est professeur associé à l'Université Paris-Sorbonne. Il vient de publier Le coup de com' permanent (éd. du Cerf, 2017) dans lequel il détaille les stratégies de communication d'Emmanuel Macron.


    Comme tant d'autres avant lui, Olivier Faure vient de traverser l'une de ces controverses, figure désormais éprouvée et renouvelée de ce que l'historien Théodore Zeldin appela en son temps les «passions françaises».

    Slate - Au PS, du chic au choc

    Olivier Faure a déclenché la polémique en évoquant une «colonisation à l'envers».

    Mais quelle mouche a donc piqué Olivier Faure? En utilisant les mots de «colonisation à l'envers», le premier secrétaire du PS s'est attiré les commentaires satisfaits d'une partie de la droite et de l'extrême droite. À commencer par Marine Le Pen qui, sur son compte Twitter officieux, jubile –et dégaine l'emoji «champagne».

    20 minutes - Lyon: Le PS du Rhône appelle les élus du conseil municipal à lâcher Gérard Collomb

    BRAS DE FER La fédération du Rhône demande à ses conseillers municipaux de ne pas voter pour le maire sortant lors du prochain municipal, le 5 novembre..

    Ce n’est guère une surprise. La Fédération départementale du Parti socialiste dans le Rhône a appelé à boycotter Gérard Collomb. Dans un communiqué publié samedi, elle demande aux élus de la majorité du conseil municipal de Lyon, ne « pas apporter leurs voix » à l’ancien ministre de l’Intérieur, qui entend reprendre son fauteuil à la tête de la mairie.

    Libé - Ségolène Royal, la carte maîtresse du PS

    En quête d’une tête de liste aux européennes, le Parti socialiste attend une réponse de l’ex-ministre, qui n’a pas payé sa cotisation depuis plusieurs années. Pour l’heure, elle se contente de critiquer Macron.

    Elle revient dans le game. Et pourrait bien servir de planche de salut à un Parti socialiste à la recherche de son introuvable tête de liste pour les européennes. Pourtant, selon nos informations, Ségolène Royal n’a plus sa carte de militante. Cela fait même plusieurs années qu’elle n’est plus à jour de ses cotisations. Ce qui permet, entre autres, à l’ancienne ministre de l’Ecologie de se répandre partout ces derniers jours pour refuser une candidature sous la bannière strictement socialiste.

    Challenges - Déboussolé et déserté, le Parti socialiste va-t-il virer à gauche pour les Européennes?

    Les cadres du Parti socialiste veulent une Europe plus socialiste. Au risque de se couper davantage d’un halo de sympathisants plus libéraux que le parti…

    Ira ou n'ira pas? A quelques mois des élections européennes, le nom de Ségolène Royal se chuchote aujourd'hui de plus en plus fort pour prendre la tête d'une liste. Pas n'importe laquelle toutefois. La candidate potentielle ménage la chèvre et le chou mais a rejeté l'hypothèse d'une liste strictement socialiste. Un choix que ne saurait bouder un Parti socialiste dont le programme européen semble avoir des difficultés à convaincre.