Web Analytics

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Revue de presse - Page 12

  • L'actualité du Covid du 24 au 30 avril

    Libé - Et le virus réinventa la goguette Par Daniel Schneidermann

    Les salles de spectacles sont fermées mais une parodie de «Vesoul» a fait plusieurs millions de vues sur Internet. Car la vie a toujours des choses à dire. Même sous contrainte, surtout sous contrainte. Samizdats des pays totalitaires, graffiti des cachots ou vidéos sur YouTube.

    De tous côtés, en l’espace de quelques heures, la France confinée s’est likée, retweetée, forwardé une vidéo des Goguettes, un groupe de jeunes chansonniers qui poste sur YouTube des parodies de standards de la variété française. La chanson s’appelle T’as voulu voir le salon, sur l’air du Vesoul de Jacques Brel. En trois minutes, elle nous promène de la chambre au placard, de la fenêtre aux chiottes, d’un appartement confiné. Et le balcon ? «J’ai voulu voir le balcon /On n’avait pas de balcon /Ouais, c’est con.»
    _________________

    L'Obs - Johann Chapoutot : « Cette pandémie est le crash-test du néolibéralisme »

    TRACT DE CRISE #8. Les éditions Gallimard ont proposé à leurs auteurs de réfléchir aux questions que soulève l’épidémie. Extrait.

    « Il y aura un après, nous dit-on. Voire : après la crise de 2008, l’après a consisté à aggraver l’avant. L’État, qui avait sauvé les spéculateurs voyous, a été stigmatisé pour ses déficits !

    L’aveuglement odieux de ceux qui détruisent l’État, qui méprisent ses fonctionnaires, tous ceux qui dénonçaient la “gestion” et le “management” du “nouveau monde”, tous ceux qui, comme les infirmières et les médecins gazés en manifestations disaient “Vous comptez les sous, on comptera les morts”, se paye au prix fort.
    _____________________

    Egora - "Gestion de crise : comme si rien n'existait"

    Rapports de force - Amazon perd son procès en appel, les syndicats victorieux

    La cour d’appel de Versailles vient de juger, ce 24 avril, l’appel d’Amazon France concernant la restriction de son activité. La décision de limiter l’activité d’Amazon France est confirmée.

    Après une plainte déposée par le syndicat SUD-Commerce, le tribunal de Nanterre avait ordonné, le 14 avril, aux 6 entrepôts français de l’entreprise de cesser la livraison de produits non-essentiels.

    La cour précise et élargit cependant la liste des produits qui pourront être livrés par Amazon. Ainsi, l’entreprise peut maintenir le traitement des commandes passées dans les catégories et rubriques « High-tech, Informatique Bureau », « Tout pour les animaux », « Santé et soins du corps », « Homme », « Nutrition », « Parapharmacie », et « Épicerie, Boissons et Entretien ». Pour chaque préparation, expédition et réception de produit non-autorisé, l’entreprise s’expose à une amende de 100 000 euros par produit.
    ___________________

    Que nous apprend l’histoire récente sur le financement d’une crise longue et impréparée ? L’exemple de la première guerre mondiale, qui ouvre un demi-siècle d’intervention de l’État dans les économies et sociétés européennes, peut aider à envisager les défis ouverts par la crise sanitaire.

    Si l’on suit la métaphore guerrière, les économies et les sociétés sont actuellement mobilisées pour lutter contre un ennemi commun, le coronavirus. Les énormes moyens financiers et monétaires mis en œuvre en France et en Europe inquiètent sur la capacité des États à faire face, à terme, à des déficits publics qui dépassent déjà allègrement la règle des 3 % du PIB. Cet article se propose de remettre en perspective les questions cruciales de financement de la crise sanitaire et de ses retombées économiques, au regard des expériences menées pendant et après la Première guerre mondiale chez les trois principaux pays belligérants : en France, en Angleterre et en Allemagne.
    _______________________

    Basta - Des centaines de millions de travailleurs pourraient sombrer dans une profonde pauvreté

    L’Organisation internationale du travail appelle à des mesures politiques au niveau mondial. La Confédération syndicale internationale demande la création d’un fonds mondial de protection sociale universelle pour les pays les plus pauvres.

    En France, 5,8 millions de salariés sont au chômage partiel pour cause d’épidémie de coronavirus, a annoncé la ministre du Travail le 7 avril [1]. L’Organisation internationale du travail a de son côté décompté que les mesures de confinement total ou partiel touchent actuellement près de 2,7 milliards de travailleurs à travers le monde, soit environ 80 % de la population active de la planète [2].
    _____________________

    Non Fiction - Thomas Porcher au chevet de l'économie

    Une relecture, au regard de la crise actuelle, de la critique du discours économique dominant et des propositions pour en sortir de l’économiste Thomas Porcher.

    La crise sanitaire et la crise économique qu’elle induit, dont on commence seulement à entrevoir l’ampleur, conduiront-elles à un changement radical d’orientations en matière de politique économique ? 

    Tout d’abord au plan des idées, la crise financière de 2008 avait (au moins un temps) sérieusement mis à mal la théorie de l’efficience des marchés financiers. La crise actuelle est en train de procéder de même avec un certain nombre d’autres idées bien ancrées chez les économistes et les responsables politiques. Thomas Porcher en listait toute une série dans son Traité d’économie hérétique de 2018 (Fayard), que les économistes mainstream et la plupart des gouvernements ressassent depuis des années, qu’il s’employait alors à contredire.
    ____________________

    Europe 1 - En Île-de-France, 17 maires de gauche se coordonnent pour "réussir le déconfinement"

    Dix-sept maires de gauche d'Ile-de-France ont formé une coordination pour "réussir le déconfinement du 11 mai", pour lequel ils comptent rapidement élaborer un Livre blanc des bonnes pratiques, a-t-on après samedi auprès du maire PS d'Alfortville Luc Carvounas. Cette coordination "Bouclier anti-Covid" souhaite que la région puisse "lutter contre les effets sanitaires, sociaux et économiques du virus" et "mutualiser les bonnes pratiques locales d'accompagnement des habitants durant le confinement".

  • Les actualités du COVID du 17 au 23 avril

    A LA UNE

    Switch - L’anti-virus intellectuel

    Face à la pandémie du coronavirus, une contre-fièvre s’est propagée de manière virale dans le monde de la pensée, pour en faire le diagnostic, traiter ses symptômes et imaginer un remède possible. Depuis le début de la crise, des centaines de textes et d’interventions, issus de tous les champs intellectuels, sont sortis de tous côtés, comme le signe d’un moment décisif de nos sociétés mondialisées, en péril et en quête de nouveaux modèles d’existence.

    C’est à l’aune d’un événement qui sidère, écrase, agite ou terrifie les consciences – un procès inique, un scandale d’Etat, une révolution, un attentat… - que résonnent le plus souvent les voies des intellectuels. L’épidémie du coronavirus est venue cruellement confirmer cette loi d’airain de la vie intellectuelle. Généralement discrètes, silencieuses, ou confinées à l’intérieur de frontières délimitées par les mondes académiques et médiatiques, ces voies souffrent d’un manque d’attention et d’égards de la société dans son ensemble jusqu’à ce que, suite au surgissement de l’improbable dans nos vies, l’urgence de leurs échos s’impose à tous. Comme si nous avions besoin des intellectuels pour, sinon donner du sens à ce qui nous arrive, essayer de penser le présent qui bascule et d’esquisser les contours du monde à venir. Les blessures des sociétés convoquent toujours des pensées, à défaut de pansements.
    ______________________

    Le blog de Emmanuel Dockès «Le jour d’après», 18 mars 2020

    Fissurée par des années de luttes, frappée par le drame du Covid 19, l’idéologie qui nous gouverne s’effondre jusqu’à être reniée par son porte-parole le plus officiel, M. Macron. La terrible crise qui commence, va nous faire changer d'époque. Les luttes pour ralentir la chute sont du passé. Lorsque nous sortirons du drame actuel, les temps seront à la construction d'un autre monde.
     
    La brutalité de la crise que nous vivons et allons vivre ces prochaines semaines, ces prochains mois, produit déjà une accélération de l'histoire.

    Les discours présidentiels du 12 mars et du 16 mars derniers sont des indices du retournement en cours. Ils ont immédiatement renié l'idéologie gouvernementale opiniâtre de ces dernières années. Idéologie à laquelle d'ailleurs plus personne ne croit depuis longtemps, y compris donc, comme cela vient d'apparaître, dans les plus hautes sphères du pouvoir.
    ______________________

    Ouest France - Coronavirus : Laurent Berger prône un "impôt exceptionnel" pour sortir de la crise

    "Il faut redistribuer les richesses", estime le secrétaire général de la CFDT. 

    Pour sortir de la crise provoquée par l'épidémie de coronavirus, le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger suggère "plusieurs pistes pour dégager des marges de manœuvre" dans un entretien publié mardi 21 avril par Ouest-France. "Je pense, notamment, à la création d'un impôt exceptionnel sur des entreprises liées à des secteurs qui n'ont pas été impactés par la crise, voire qui ont réalisé des bénéfices", explique le syndicaliste.
    ______________________

    France Info - Coronavirus : la Commission européenne appelée à déclencher des procédures "en urgence pour maintenir et stabiliser l'économie du secteur agricole"

     L'eurodéputé Éric Andrieu demande notamment la possibilité de stocker le lait et les produits laitiers et regrette que l'Union européenne, par idéologie, n'ait déclenché que certains outils, surtout juridiques, de la PAC.

    Didier Guillaume, le ministre de l'Agriculture, s’entretient mardi 14 avril avec le commissaire européen à l'Agriculture, Phil Hogan, pour demander à l’Union européenne d’autoriser le stockage du lait et des produits laitiers face aux excédents de production. "C'est urgent", explique Éric Andrieu, député européen socialiste pour la circonscription Grand Sud-Ouest, membre de la commission Agriculture du Parlement européen, interviewé mardi sur franceinfo. Il faudrait selon lui que la Commission européenne mette en oeuvre rapidement "des moyens pour aider les producteurs ou les industriels à stocker ces produits qui sont en trop en attendant que le marché se stabilise".
    ______________________

    Mediapart,Le blog de Henri Sterdyniak Pour en finir avec la monnaie hélicoptère, 9 avr. 2020,

    Selon la théorie de la monnaie hélicoptère, en période de dépression, la Banque Centrale doit relancer l’économie en versant directement de l’argent à tous les ménages. Nous montrons ici que la monnaie hélicoptère est un leurre.
     
    En fait, selon la macroéconomie keynésienne, en période de dépression, la politique économique doit relancer l’activité soit par la politique monétaire, soit par la politique budgétaire. La politique monétaire consiste à baisser au maximum les taux d’intérêt et à garantir aux banques qu’elles pourront se refinancer pendant longtemps à des taux très faibles. Elle a l’avantage de ne pas creuser la dette publique, de relancer spécifiquement l’investissement, mais elle peut être inefficace si le taux d’intérêt se heurte au plancher de zéro, si les perspectives de croissance et d’inflation sont médiocres (de sorte que la différence - taux d’intérêt moins taux de croissance – n’est pas assez négatif pas assez), si les banques se refusent à prêter compte tenu des risques de faillite des entreprises. La politique budgétaire consiste à augmenter les dépenses publiques, les prestations sociales ou à baisser les impôts. L’impact sur la demande est donc en principe plus direct. Il peut être ciblé sur les ménages précaires (tant parce qu’ils sont particulièrement frappés par la crise que parce que leur propension à consommer est la plus forte) ou sur les investissements verts.
    __________________________
     
     
    Deuxième épisode de votre rendez-vous du vendredi qui donne la parole à une grande figure de l’économie pour tenter d’éclairer cette crise sans précédent. Tiphaine de Rocquigny, productrice de l'émission "Entendez-vous l'éco ?", s'entretient avec Julia Cagé, professeure d’économie à Sciences Po.
     
    La France est en récession, le PIB s’est contracté d’environ 6% au premier trimestre selon la Banque de France, et le plan de sauvetage prévu par le gouvernement est passé de 45 à 110 milliards d’euros. Parmi les mesures annoncées mercredi : une prime pour les soignants et les fonctionnaires mobilisés ainsi qu'une aide financière pour les foyers les plus précaires. Comment financer ces dépenses ? Seront-elles suffisantes pour pallier les inégalités exacerbées par cette crise ? Et quels risques y aurait-il à creuser davantage notre niveau d'endettement ? Réponses avec Julia Cagé, professeure d’économie à Sciences Po et membre du Center for Policy and Economic Research, interrogée par Tiphaine de Rocquigny.
    ___________________________
     

    Ainsi que les implications de la pandémie de coronavirus deviennent évidentes, de nouveaux appels ont été lancés en faveur d’un revenu de base universel : par des politiciens de droite comme de gauche, des academiques, le pape et même le comité de rédaction du Financial Times. Cette politique garantirait aux individus des paiements réguliers de la part de l’État, quelle que soit leur activité économique.

    Nous avons récemment analysé la faisabilité de la mise en place d’un tel revenu dans les pays de l’Union européenne. Nos conclusions montrent que, bien que des mesures importantes aient été prises, pour que ces politiques soient mises en œuvre avec succès, des changements seraient nécessaires en termes de soutien public, d’alignement institutionnel, de preuve des effets et de clarté de l’objectif politique. La pandémie de Covid-19 pourrait-elle déclencher un tel changement ?
    ________________________

    Fondation Jean Jaurès - Covid-19 : en qu(o)i les Français ont-ils confiance ? Yann Algan, Bruno Cautrès, Daniel Cohen, Luc Rouban

    En qui et en quoi les Français ont-ils confiance aujourd’hui ? Afin de mesurer l’impact sur l’opinion de la crise actuelle liée au coronavirus, une vague spéciale du Baromètre de la confiance politique réalisé chaque année par OpinionWay et le Cevipof et auquel la Fondation Jean-Jaurès est associée. Yann Algan, Bruno Cautrès, Daniel Cohen et Luc Rouban analysent les grands enseignements de cette enquête, qui permet notamment de comparer la confiance des Français avec celle des Britanniques et des Allemands.
    _________________________

     
    Dans son allocution du 13 avril, Emmanuel Macron a abordé le sujet du déconfinement. Mais il a également parlé d’économie, en réclamant l’annulation massive des dettes des pays d’Afrique. En a-t-il le pouvoir ?

    Emmanuel Macron s’est adressé aux Français, lundi 13 avril. Dans ce discours très attendu, le chef de l’État a posé les bases d’un déconfinement futur, en avançant la date du 11 mai si les conditions sanitaires se sont améliorées d’ici là. Il a aussi été question du manque de préparation de la France face au nouveau coronavirus et des risques économiques liés à la crise.
    ___________________________

     France Info - "Internet peut redevenir un bien commun si nous nous emparons des outils alternatifs aux Gafam" : entretien avec Maxime Guedj, co-auteur de "Déclic"

    Les Gafam, ces géants d'internet, n'ont jamais eu autant de pouvoir. Comment résister à leur emprise ? Une profusion d'outils alternatifs et de solutions respectueuses existent. Le confinement est le bon moment pour les découvrir.

    Le pouvoir des géants américains Amazon, Facebook, Google, Instagram ou Netflix ne cesse de s'étendre sur nos vies et nos démocraties. Non contents de nous rendre accros et d'exploiter nos données privées en permanence, les Gafam contribuent à la disparition de pans entiers de l'économie.

  • Les actualités du Covid du 10 au 16 avril

    La Vie des idées - Dossier : Les visages de la pandémie Sortie de confinement, ou la somme de tous les dangers Covid-19 : chronique d’une émergence annoncée, 2

    Expliquant les raisons du confinement par l’insuffisance de la seule distanciation sociale, Ph. Sansonetti pose les conditions nécessaires pour un futur déconfinement – qui ne mettra pas fin aux mesures de distanciation.

    La stratégie initiale « d’écrasement du pic » afin d’étaler la période de progression de l’épidémie de Covid-19 et préserver les systèmes de santé, a initialement reposé sur la mise en place d’une distanciation sociale. Fondée sur le respect des gestes barrières (distances, pas d’embrassade ni de serrage de main) et sur une hygiène stricte préconisant essentiellement le lavage fréquent des mains, elle s’est avérée insuffisante.
    _____________

    Le Figaro - Gaël Giraud: «Il est temps de relocaliser et de lancer une réindustrialisation verte de l’économie française»

    FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - L’économiste et directeur de recherche au CNRS nous donne ses pistes pour sortir après le confinement de la plus grave crise économique depuis 1945. Il plaide pour un retour massif de l’Etat dans l’économie et l’annulation d’une partie de notre dette.

    Gaël Giraud est économiste. Ex-économiste en chef de l’Agence Française de Développement (AFD), professeur à l’Ecole nationale des Ponts Paris Tech, directeur de recherche au CNRS, il est également prêtre jésuite.
    ________________

    Le Vent se lève - L’audace de commencer : stratégie pour un autre monde

    « Le jour d’après ne sera pas comme le jour d’avant » a promis Emmanuel Macron, dans son discours aux Français, le 16 mars dernier. On voudrait y croire. À condition qu’il ne soit pas le jour que nous préparent ceux qui ont démontré leur goût pour la morale des indifférents : il faut que tout change pour que rien ne change. À condition qu’il soit le véritable commencement d’un nouveau siècle, libéré de la force d’inertie vertigineuse provoquée par la soumission de l’avenir à la répétition du présent. À condition qu’il débute « dès maintenant » et que dans le vacarme du moment, nous parvenions à distinguer les paroles salutaires des lieux communs. Stratégie alors pour temps de détresse : 1. Se prémunir contre ceux qui prédisent, un peu trop vite, l’effondrement du capitalisme. 2. Comprendre ce qui nous arrive. 3. Agir pour faire naître l’autre monde.
    __________________

    OFCE - L’essentiel, l’inutile et le nuisible,  , Éloi Laurent

    La crise du Covid-19 n’en est qu’à ses débuts, mais il paraît difficile d’imaginer qu’elle conduise à un « retour à la normale » sur le plan économique. De fait, confinement aidant, les réflexions se multiplient déjà sur le nouveau monde qui pourrait émerger de la conjonction inédite d’une pandémie globale, de la mise aux arrêts de la moitié de l’humanité et du tarissement brutal des flux mondiaux et de l’activité économique. Parmi ces réflexions, dont beaucoup ont été entamées bien avant cette crise, s’impose la nécessité de définir ce qui est vraiment essentiel au bien-être humain : de quoi avons-nous véritablement besoin ? De quoi pouvons-nous dans les faits nous passer ?

    Raisonnons d’abord par l’absurde comme nous invitait à le faire Saint-Simon en 1819. « Supposons que la France perde subitement les Français les plus essentiellement producteurs, ceux qui donnent les produits les plus importants, ceux qui dirigent les travaux les plus utiles à la nation, et qui la rendent productive dans les sciences, dans les arts et métiers, ils sont réellement la fleur de la société française : ils sont de tous les Français les plus utiles à leur pays, ceux qui lui procurent le plus de gloire, qui hâtent le plus sa civilisation ainsi que sa prospérité : la nation deviendrait un corps sans âme à l’instant où elle les perdrait… Il faudrait à la France au moins une génération entière pour réparer ce malheur… ». C’est sur le mode de la parabole, que Saint-Simon tentait ainsi d’expliquer le renversement hiérarchique que le nouveau monde de la révolution industrielle impliquait pour la prospérité du pays, qui pouvait désormais selon lui se passer des classes monarchiques, alors que « les sciences, les arts et métiers » lui étaient devenus essentiels.
    ___________________

    OFCE - L’essentiel, l’inutile et le nuisible (suite), par Eloi Laurent

    Comment savoir de quoi nous pouvons nous passer tout en continuant à bien vivre ? Pour éclairer cette question délicate l’analyse économique offre un critère central, celui de l’utile, qui renvoie lui-même à deux notions voisines : l’usage et l’utilité.

    Est utile, d’abord et fidèlement à l’étymologie, ce dont les personnes se servent effectivement pour satisfaire leurs besoins. Est donc inutile ce qui, du point de vue humain, ne sert à rien. Amazon a ainsi annoncé le 17 mars que ses entrepôts ne stockeraient désormais plus que des « biens essentiels » jusqu’au 5 avril et les définit de la manière suivante dans le contexte de la crise du Covid-19 : « articles ménagers, produits médicaux et autres denrées très demandées ». L’ambiguïté du critère de l’utile est tangible dans cette définition qui mêle ce qui tient de la première nécessité et ce qui relève du jeu de l’offre et de la demande. Tout en semblant adopter un comportement civique, Amazon s’inscrit également résolument dans une perspective commerciale.
    ___________________

    Fondation Jean Jaurès - Immersion dans la France confinée : épisode 4, 15/04/2020 Jérôme Fourquet, Marie Gariazzo

    La Fondation a lancé depuis le début du confinement avec Le Point et l’Ifop un dispositif inédit pour suivre un groupe de trente Français – hommes et femmes, âgés de 20 à 75 ans, répartis sur l’ensemble du territoire national – dans leur vie quotidienne, les faire réagir à l’actualité et à l’évolution de la pandémie, et voir comment ils s’organisent dans les multiples aspects de leur vie. Jérôme Fourquet et Marie Gariazzo livrent ici le quatrième épisode de ce journal de confinement.

    I - « Ce soleil magnifique, c’est une vraie torture »

    Ces derniers jours, les températures montent. Elles sont au-dessus des moyennes saisonnières, pour reprendre les termes consacrés, avec des valeurs dignes d’un mois de juillet. On pourrait voir là un nouveau signe inquiétant du dérèglement climatique mais cela ne fait pas débat. Ce n’est pas le sujet du moment. Dans la France confinée d’avril 2020, le soleil frappe en même temps qu’il accentue les inégalités. Il y a d’un côté tous les « chanceux », avec balcon, terrasse ou jardin, profitant pleinement de ces rayons printaniers qui mettent « du baume au cœur » et « apaisent les tensions ».
    ____________________

    Marianne - Ambiguïté gouvernementale, liens d'intérêts au sommet de l'Etat : enquête sur la guerre secrète de la chloroquine

    Le Président a rencontré Didier Raoult ce 9 avril, rendant encore un peu plus ambiguë la position de l'Etat à l'égard de la chloroquine. Celle-ci a longtemps oscillé et est toujours déterminée par l'avis d'une commission du Haut Conseil de la Santé publique, dont les liens d’intérêts de son président avec des laboratoires interpellent. Enquête.

    "Une visite surprise et à l'abri des regards", nous dit La Provence. A "l'abri des regards", certes, mais une visite évoquée par tous les médias. Et lourde de sens aussi. Emmanuel Macron s'est rendu à Marseille ce jeudi 9 avril pour rencontrer le professeur Didier Raoult. Celui-ci lui aurait dévoilé une nouvelle étude validant ses intuitions et son protocole de soin. Cette entrevue intervient après des semaines d’atermoiement au sommet de l'Etat. C'est que la position du gouvernement sur la chloroquine, dont l’efficacité médicale n’est pas encore établie selon les méthodes ordinaires des essais cliniques, a fortement évolué avec le temps.
    __________________

    France Info - Les Français incités à travailler plus après le coronavirus : Olivier Faure dénonce le "cynisme du Medef"

    Le premier secrétaire du Parti socialiste était l'invité de franceinfo dimanche. Il réagit notamment aux propos du président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux, qui dans un entretien à la presse estime qu'il faudra "travailler un peu plus (...) pour accompagner la reprise économique" du pays.

    Faudra-t-il travailler plus après le confinement ? "Il faudra bien se poser tôt ou tard la question du temps de travail, des jours fériés et des congés payés pour accompagner la reprise économique et faciliter, en travaillant un peu plus, la création de croissance supplémentaire", a estimé Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef, dans une interview publiée samedi dans Le Figaro.

    __________________

     
    Entretien avec Auriane Guilbaud
     
    Au moment où la crise du coronavirus conduit à exacerber les concurrences interétatiques et à encourager le repli sur eux-mêmes des États-Nations, quel rôle peuvent jouer les Nations unies, à travers l’Organisation mondiale de la santé ?
     
    Auriane Guilbaud est Maîtresse de conférences en science politique à l’Institut d’Études Européennes de l’Université Paris 8 et chercheuse au Cresppa-LabToP (CNRS, UMR 7217). Ses recherches portent principalement sur la gouvernance mondiale de la santé, les organisations internationales et les négociations multilatérales. Elle a notamment publié Le retour des épidémies (La vie des idées/Puf, avec Philippe Sansonetti) et Business Partners. Firmes privées et gouvernance mondiale de la santé (Presses de Sciences po).
    ______________________
     

    Si la crise actuelle est avant tout une crise sanitaire, les décisions politiques prises par le gouvernement français, nécessaires et légitimes pour limiter la hausse du taux de mortalité, vont engendrer une crise économique sans précédent. L’impact du confinement a fait l’objet d’un premier chiffrage par différents organismes (INSEE, OFCE, OCDE), chiffrages qui seront actualisés au fur et à mesure de la publication de nouvelles statistiques, notamment de l’INSEE.

    La publication de l’Indice de Production Industrielle (IPI) donnera une première indication de l’ampleur des conséquences de cette pandémie et des mesures sanitaires sur l’industrie française. Néanmoins, les premières informations portant sur le mois datent du début du confinement ; elles ne seront disponibles que le 10 mai. En attendant cette date, des données en temps réel peuvent être mobilisées afin de calibrer et d’anticiper le choc sur l’industrie.
    ____________________

    Télérama - Journal d’une confinée, par Cynthia Fleury : “Se saisir du principe de réalité, là se joue la résilience possible”

    Cynthia Fleury, professeure titulaire de la chaire Humanités et santé au Conservatoire national des arts et métiers, tient pour nous son journal du confinement. Jour 23. La philosophe passe en revue les outils et ressources dont dispose la société civile pour ne pas abandonner l’après-crise aux seuls technocrates.

    7-4-20. L’après inspire, ce qui n’est pas étonnant. Nous (la société civile) sommes relativement bons sur la vision, le pourquoi, la dynamique utopique. Le siècle actuel, avec l’intelligence collective, va devoir prouver que le « comment » est également possible, que nous sommes bons également là, et que nous n’avons pas toujours besoin de confier la partie « mécano » aux seuls technocrates.
    _____________________

    Usbek et Rica - 7 signes de transformation du monde pendant le Covid-19

    Kevin Pujol, auteur pour la newsletter Planet, régulièrement relayée sur Usbek & Rica, revient sur les sept signes de transformations du mois écoulé, tous en lien avec la crise du Covid-19.

    1/ La bataille contre le coronavirus se transforme en lutte de pouvoir géopolitique

    Alors que les États-Unis se retrouvent en première ligne en devenant le nouveau foyer mondial de la pandémie, la Chine a laissé passer l'orage et est en train de récupérer le leadership mondial.

    Elle multiplie l'envoi d'équipements et de staffs médicaux dans les régions les plus touchées (en Italie, en Espagne, etc.) et mène une campagne de relations publiques pour soigner son image. Le bloc européen, lui, se divise et semble incapable d'organiser une réponse collective.
    ______________________

    France Culture - Boris Cyrulnik : "On est dans la résistance, pas encore dans la résilience"

    JOUR 24 | Neuropsychiatre, conférencier, et auteur, notamment de "La nuit, j'écrirai des soleils", il a étudié les processus de création littéraire à travers les épreuves de vie. Boris Cyrulnik s'inquiète d'une exacerbation des inégalités de résistance psychologique aggravées par les inégalités sociales et culturelles. Pour traverser le confinement, il prône l'entretien des liens avec les proches devenant des "tuteurs de résilience".

  • Gauches Actus spécial COVID du 3 au 9 mars

    Terra Nova - Premières leçons de la crise Par Laurent Berger, le 27/03/2020

    La crise sanitaire que nous traversons a deux effets concurrents sur les relations sociales: d’un côté, elle nous lie fortement les uns aux autres; de l’autre, elle met en exergue nos divisions. Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, analyse pour Terra Nova les premières leçons à tirer de celle-ci : pour la création de nouvelles solidarités, pour la reconnaissance sociale de nombreux professionnels aux fonctions essentielles et sortis de l’invisibilité avec cette situation inédite, pour considérer la santé comme un secteur vital et prioritaire, et pour investir dans la transition écologique, dans la société d’après, pour que l’écologie ne fasse pas les frais de la crise sanitaire.

    L'Humanité - Boris Vallaud, PS. « Réaffirmer notre souveraineté et agir sur le réel »

    Entretien. Toute la semaine, l’Humanité interroge les responsables de gauche sur leur vision du « jour d’après ». Boris Vallaud, porte-parole du PS et député des Landes, plaide notamment pour un Parlement fort.

    Fondation Jean Jaurès - Italie : les citoyens face à l’épidémie, Elena Rosso

    Quelle est la vie des Italiens confinés depuis quelques semaines pour limiter la propagation du Covid-19 ? Elena Rosso, étudiante en master 2 Affaires européennes à l’Université Paris Sorbonne et actuellement confinée en Sicile d’où elle est originaire, revient sur la prise de conscience progressive de ses concitoyens et s’interroge sur les notions de « besoin » et de « nécessité » que notre société mondialisée semble avoir faussées et dont la crise nous rappelle aujourd’hui les fondements.

    France Culture - L’usine bretonne qui alimentait la France en masques : histoire secrète d’un saccage industriel

    Alors que la France manque cruellement de masques face à la pandémie de nouveau coronavirus, une entreprise française, installée en Bretagne, qui pouvait en fabriquer jusqu’à 200 millions par an, a fermé en 2018 après avoir été rachetée par un groupe américain. Qui est responsable de ce fiasco ?

    "Pour eux, on est un peu comme des pions sur un jeu de Monopoly." Antoine* est un "ancien" de l’usine de Plaintel, dans les Côtes-d’Armor. Depuis les années 90, il a vu passer plusieurs repreneurs de l’usine bretonne spécialisée dans la fabrication des masques respiratoires, notamment les fameux masques FFP2 indispensables au personnel médical. Il a connu le boom de l’entreprise au moment de la grippe H1N1, en 2009, lorsque l’usine fonctionnait "vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept" avec "huit machines, dont cinq supplémentaires". Une capacité de production multipliée par cinq et 300 employés pour fabriquer des masques pour la France entière.

    Libé - Municipales : l'idée d'un second tour à l'automne «s'installe dans les esprits»

    Alors que la tenue des élections en juin semble de moins en moins probable, le Premier ministre s'est retranché derrière la loi sur l'état d'urgence sanitaire pour reporter à la fin mai toute décision opérationnelle.

    Un «sentiment partagé». Consultés par le Premier ministre, les chefs de partis, de groupes parlementaires et d’associations d’élus (près d’une quarantaine de personnes au total) ont convenu jeudi qu’il serait «probablement impossible» d’organiser le deuxième tour des élections municipales fin juin, selon le récit d’un des participants à cette visioconférence au sommet.

    Non Fiction - La chloroquine du Pr. Raoult : ou comment penser une science de crise

    Prescription hétérodoxe de chloroquine, usage détourné de masques de plongée… Les inventions médicales devant l’urgence sanitaire actuelle invitent à penser ce que peut être une science de crise.

    Face à l’épidémie de Covid-19, le professeur Raoult a décidé unilatéralement de procéder à l’usage de la chloroquine, provoquant un tollé chez ses collègues, en raison de doutes pensant sur l’étude publiée par le médecin. Un service de réanimation s’est mis à utiliser des masques Décathlon en guise de respirateur, conduisant l’entreprise à exprimer ses réserves quant à cette utilisation pour le moins inattendue de ses produits. Les crises conduiraient-elles à une sorte de panique, à l’abandon de toute rationalité scientifique ? Au contraire, dans cet article, en nous appuyant sur les travaux de Michel Dobry, de Karl Popper et Thomas Kuhn, nous défendons la nécessité d’une double conception de la science, « normale » et « de crise ».

    Jean Gadrey - Le désastreux plongeon des capacités hospitalières depuis les années 1980 : comparaisons internationales

    Un des aspects qui ressort le plus fortement dans la crise actuelle est la sursaturation des hôpitaux face aux besoins d’accueil des patients gravement atteints. Deux graphiques, que j’ai confectionnés à partir de la base de données de l’OCDE, peuvent éclairer ce contexte de plongeon, depuis 1980, des capacités d’accueil dans les hôpitaux dans la plupart des grands pays du monde mis à une diète néolibérale forcée où tous les services publics ont trinqué.

    OFCE - L’essentiel, l’inutile et le nuisible, Éloi Laurent

    La crise du Covid-19 n’en est qu’à ses débuts, mais il paraît difficile d’imaginer qu’elle conduise à un « retour à la normale » sur le plan économique. De fait, confinement aidant, les réflexions se multiplient déjà sur le nouveau monde qui pourrait émerger de la conjonction inédite d’une pandémie globale, de la mise aux arrêts de la moitié de l’humanité et du tarissement brutal des flux mondiaux et de l’activité économique. Parmi ces réflexions, dont beaucoup ont été entamées bien avant cette crise, s’impose la nécessité de définir ce qui est vraiment essentiel au bien-être humain : de quoi avons-nous véritablement besoin ? De quoi pouvons-nous dans les faits nous passer ?

    Le Vent se lève - Gabriel Colletis : « La mondialisation montre qu’elle est tout le contraire d’un processus heureux »

    En cette période de confinement, nous avons sollicité le professeur d’économie à l’Université Toulouse Capitole 1, Gabriel Colletis. Longtemps conseiller auprès du Commissariat général au Plan, il a fondé il y a quelques années l’association du MAnifeste pour l’Industrie (MAI) pour justement remettre au cœur du débat public l’impératif industriel. Selon lui, cette crise sanitaire débouche à la fois sur une crise financière et économique mais également sur une crise politique. Elle dévoile, d’une part, les résultats des politiques d’austérité conduites en Europe depuis 2008, et d’autre part, le résultat du démantèlement progressif des outils de production stratégique – politiques avec lesquelles il nous faut définitivement rompre. Il entend proposer en sortie de crise que se tienne une grande conférence sur notre souveraineté industrielle. Entretien réalisé par Lauric Sophie et Nicolas Vrignaud.

    Terra Nova - Faut-il recourir au numérique pour faciliter la sortie du confinement ?

    Le 1er avril, le Premier ministre lors de son audition devant la mission d’information de l’Assemblée nationale a confirmé que le traçage des données numériques « pourrait peut-être » figurer comme une « question encore ouverte » à l’agenda stratégique du Gouvernement, avec des outils pour suivre le déplacement des malades du coronavirus. Les termes du débat qu’il a esquissé semblent tenir à une distinction sur le caractère obligatoire ou non de tels dispositifs ; il a laissé ouverte, quoiqu’avec une certaine réticence, la piste de dispositifs volontaires, et privilégié comme point d’entrée dans ce débat l’enjeu des dérives et atteintes pour les libertés. Si cette entrée paraît naturelle s’agissant d’un secteur où la conquête des droits est une ligne de force puissante, les termes de ce débat méritent d’être clarifiés et plusieurs critères de jugement peuvent nous y aider. Quels sont les enjeux majeurs à étudier pour qu'ils fonctionnent ? Comment l'adhésion volontaire des individus au "tracking" fera la différence, et quelles hypothèses retient-on pour qu'elle soit efficace ? Quelle réactivité peut-on attendre du système de traçage des contacts, selon qu’il est manuel ou bien adossé au traitement de données numériques ? Quel impact le traitement des données numériques est-il susceptible d’avoir sur la capacité des individus à adopter les comportements requis ? Et quels sont les enseignements que l'on peut attendre, en situation d'urgence sanitaire, d'une production d'informations en temps réel, pour les individus et pour les autorités ? Voici quelques-unes des pistes analysées par Mélanie Heard, co-coordinatrice du pôle Santé de Terra Nova, dans cette note.

    L'Obs - L’Espagne veut instaurer un revenu universel permanent pour faire face à la crise

    Depuis le 14 mars, l’économie espagnole est à l’arrêt. Le gouvernement réfléchit à l’instauration d’un revenu universel pour aider les familles, qui pourrait bien rester en vigueur après l’épidémie.

    Pour limiter l’impact du coronavirus sur l’économie, le gouvernement espagnol travaille sur une série de mesures, dont la mise en place d’un revenu universel pour aider les familles, a fait savoir dimanche 5 avril Nadia Calvino, la ministre de l’Economie.

    Afrik - Vainqueur d’Ebola, Zéro décès de Covid-19 : Sénégal, le Pr Seydi en phase avec Didier Raoult sur la Chloroquine

    La révélation que les malades de Coronavirus sont traités à la Chloroquine a été faite, ce jeudi 26 mars 2020, au Sénégal où à ce jour aucun décès de la maladie n’a été enregistré. Les traitements sont coordonnés par le Pr Seydi qui valide ainsi la thèse de son homologue français Didier Raoult qui promet la guérison à tout patient, au bout de six jours, à condition qu’il suive son traitement à la Chloroquine.

    Le Sénégal semble avoir une longueur d’avance sur beaucoup de pays du monde en proie à la maladie du Coronavirus. Plus de trois semaines après la détection du premier malade lié au virus, ce pays d’Afrique de l’Ouest n’a pas enregistré un seul décès. Alors que tous les esprits étaient tournés vers des traitements plus contraignants et plus coûteux, il se trouve que la Chloroquine est le remède miracle

    Le Parisien - C’est qui le patron?! reverse ses gains : «Imaginez si tout le monde s’y mettait !»

    La marque des consommateurs, qui a vu ses ventes exploser depuis le confinement, a décidé, lors d’un vote, de partager cet argent avec ceux qui en ont besoin. Elle appelle d’autres entreprises à la rejoindre.

    + 387 % sur les pâtes, + 142 % sur la farine ou + 141 % sur les steaks surgelés, selon les chiffres du cabinet spécialisé Nielsen. Les ventes des produits de la marque C'est qui le patron?! explosent depuis le début du confinement, se plaçant même au-dessus d'un marché alimentaire déjà en forte croissance.

    Gilles Raveaud - LIVRE GRATUIT "La dispute des économistes"

    Ceci est mon premier livre. Ecrit, à la demande du génial Guy Dreux, à destination des lycéens, il a été publié par les éditions Le Bord de l'eau, en 2013.

    Il peut être lu en deux heures devant Netflix.

    Je présente, le plus simplement du monde, les grandes traditions de pensée économiques, celles qui structurent, sans que nous en rendions toujours compte, nos débats politiques, et même, je dirais, nos visions du monde.

    Lettres capitales - Virginie Lupo : «De ces semaines entre parenthèses, ne peut jaillir que la lumière»

    Voilà, nous y sommes, une ambiance de fin du monde s’est abattue sur nos vies. Nous voilà forcés de nous isoler, de nous enfermer. Les endroits dans lesquels il faisait bon nous retrouver ont fermé les uns après les autres. Plus de lieux de divertissement, plus de cafés, de terrasses, de jardins… Croiser quelqu’un que l’on connaît est désormais potentiellement dangereux.

    À propos de : Kevin Siena, Rotten Bodies : Class and Contagion in Eighteenth-Century Britain, Yale University Press

    Au XVIIIe siècle, les épidémies récurrentes de typhus chez les pauvres renforcent la croyance selon laquelle les corps de la plèbe sont dans un état de perpétuelle putréfaction. L’historien Kevin Siena propose une étude stimulante des discours médicaux sur les épidémies au cours du long XVIIIe.

    Dans Rotten Bodies : Class and Contagion in Eighteenth-Century Britain, Kevin Siena s’intéresse aux conceptions des maladies épidémiques, et aux attitudes adoptées à leur égard pendant le long XVIIIe siècle, tout en s’autorisant des incursions dans le XVIIe siècle (les premiers chapitres), et, plus brièvement, dans le XIXe siècle (dans les chapitres de conclusion). L’étude de Siena porte sur ce qui sera plus tard appelé typhus, mais que l’on désigne au XVIIIe comme une sorte de « fièvre » généralement accompagnée d’un épithète précisant le contexte d’apparition d’une épidémie donnée – l’usine, l’hôpital, les navires, la prison. C’est surtout cette dernière, connue comme « fièvre des geôles » ou « fièvre des prisons », qui a attiré l’attention du public comme celle du législateur. Plusieurs chapitres du livre sont, nous le verrons, consacrés à cette question. Siena s’inscrit ouvertement dans une démarche d’histoire culturelle, et examine la manière dont le discours médical sur les maladies épidémiques au cours de cette période reflète certaines conceptions du corps humain, et, par-là, des normes culturelles et sociétales plus générales.

    Le Comptoir - Coronavirus : Le monde d’après ne sera pas décroissant

    L’allocution du jeudi 12 mars du Président de la République a fait naître une sensation particulière dans le cœur de nombreux Français. Il en a appelé à modifier considérablement notre « modèle de développement ». Il a affirmé que « la santé gratuite » et « notre État-providence » n’étaient pas « des coûts ou des charges mais des biens précieux ». Ajoutant même que « certains biens et services » devaient « être placés en dehors des lois du marché ». Certains y ont vu un changement radical comme une prise de conscience de notre Président sur la nécessité de réduire les échanges internationaux et la dépendance aux importations étrangères notamment de Chine. Ou encore d’encourager des modes de productions plus respectueux de notre planète. Certains y ont même vu un premier signe vers un monde décroissant. Vrai espoir ou réelle naïveté ? En analysants les actions du gouvernement et de l’Union Européenne, l’issue de la pandémie ne fait aucun doute : les affres du néolibéralisme ont encore de beaux jours devant eux.
    ________________________________________________________________________
    ________________________________________________________________________

    Autour de la campagne des élections municipales 2020

    La crise sanitaire semble amplifier une certaine méfiance à l’égard du pouvoir exécutif et réduire la représentation nationale dans l’espace public. Les listes citoyennes qui ont fleuri lors des élections municipales permettront-elles d’assurer la réinvention démocratique, sociale et écologique ?

    À l’occasion de la campagne des élections municipales françaises de 2020, les listes dites « participatives et citoyennes » qui fleurissent un peu partout sur le territoire, ont le vent en poupe. La presse quotidienne nationale (notamment Libération, Le Monde, ou encore Médiapart) et régionale, se penche avec une intensité inattendue sur ces citoyennes et citoyens qui présentent une liste en dehors des circuits politiques classiques, parfois sans le soutien du moindre parti. La filiation, souvent revendiquée, avec l’expérience du village drômois de Saillans attise incontestablement cet intérêt, tant l’arrivée au pouvoir d’une liste montée par les habitants a été l’objet d’un emballement médiatique en 2014

  • Gauches Actus du 20 au 26 mars Spécial Coronavirus

    Le clip « Frères d’armes » est la mise en lumière de cette rencontre incroyable entre des milliers d’hospitaliers mobilisés contre le COVID-19 et la population.

    Depuis le début de la crise épidémique, les personnels hospitaliers se battent chaque jour, chaque nuit, pour combattre le Covid-19. Et aux Hospices Civils de Lyon, comme partout en France, nous sommes soutenus par l’ensemble de la population.

    Nous recevons tous les jours des milliers de témoignages de soutien, des centaines de dons, venant de particuliers ou de professionnels qui veulent aider, apporter leur contribution à cette lutte contre la maladie.

    Libé - La réunification de l’archipel français Par Alain Duhamel

    Face à la pandémie du coronavirus, il n’y a pas, il ne pouvait pas, y avoir de véritable union nationale. Outre qu’en France celle-ci est quasiment introuvable depuis la guerre de 1914-1918, en dehors des tragédies (les attentats) ou d’un exploit sportif rarissime (le Mondial de football), et encore pour vingt-quatre heures ou quarante-huit heures maximum, les circonstances ne s’y prêtent pas. La pandémie du coronavirus a beau constituer un drame historique, avec des blessures humaines, sociales, économiques qui laisseront des cicatrices profondes durant des années, elle a beau remettre en cause bien des certitudes, à commencer par l’équilibre du système économique et par la nature des échanges internationaux, aucun consensus ne se manifeste.

    La vie des idées - Dossier : Les visages de la pandémie

    Covid-19, chronique d’une émergence annoncée
    Ce texte est tiré de la conférence prononcée par Philippe Sansonetti au Collège de France le 16 mars 2020
     
    Qu’est-ce que Covid-19 et le coronavirus ? Quels sont les paramètres, les causes, les effets de cette maladie ? Quelles perspectives à court et à long terme ? Spécialiste des maladies infectieuses, Philippe Sansonetti explique pourquoi le sort de l’épidémie est entre nos mains.

    Covid-19 est un fléau ; il est urgent et vital pour notre société de s’en convaincre. Il n’est pas trop tard, mais le temps presse.

    C’est la troisième émergence d’un coronavirus en moins de vingt ans. Il y a eu le SRAS en 2003, le MERS en 2012, et maintenant le Covid-19 (Corona virus Disease). À chacun de ces épisodes, on s’est inquiété, puis rassuré, et pas grand-chose n’est arrivé ensuite pour prévoir et anticiper, en termes de thérapeutique et de vaccin. Aujourd’hui, en l’absence de traitement et de vaccin, l’évolution de cette épidémie est entre nos mains.

    Le Monde - Coronavirus : Olivier Faure réclame une « économie de guerre » face à l’épidémie

    Dans une lettre envoyée à Emmanuel Macron, le premier secrétaire du Parti socialiste met la pression au chef de l’Etat, à qui il enjoint d’agir plus « clairement » et en « totale transparence ».

    Face à la crise sanitaire, le gouvernement semble toujours hésiter sur la stratégie à suivre, et l’opposition commence à s’impatienter. Le Parti socialiste (PS) a ainsi décidé de faire monter la pression pour obtenir un confinement total, un plan global de relance et des mesures adaptées pour les plus vulnérables. Dimanche, Olivier Faure a fait parvenir au président de la République une lettre, que Le Monde s’est procurée, dans laquelle il enjoint à Emmanuel Macron d’agir plus « clairement » et en « totale transparence ».

    Le JDD - Le sénateur PS Rachid Temal : "Nous avons demandé une commission d’enquête sur le coronavirus"

    INTERVIEW - Une commission d'enquête sur le coronavirus et la gestion de la pandémie sera créée au Sénat, "dans un esprit transpartisan avec tous les groupes et notamment les sénateurs LR, une fois la crise passée", annonce le sénateur PS du Val d'Oise Rachid Temal.

    Le sénateur PS Rachid Temal annonce dans le JDD la création d'une commission d'enquête sur le coronavirus et la gestion de la pandémie : "Cette commission se fera dans un esprit transpartisan avec tous les groupes et notamment les sénateurs LR, une fois la crise passée. Cette commission ne veut pas dire que nous sommes dans une logique de défiance vis-à-vis d’Emmanuel Macron. Nous n’avons aucun compte à régler mais la transparence devra être faite car des questions se posent", explique-t-il.

    The Conversation - La France en pénurie de masques : aux origines des décisions d’État

    À l’heure de la polémique sanitaire interne à la pandémie – l’absence de masques de protection efficaces pour les soignants et pour le personnel indispensable afin de faire fonctionner l’économie du pays même en temps de crise –, il est essentiel de rétablir la chronologie des faits qui a conduit notre pays à se désarmer face au risque de pandémie.

    Sans doute qu’après le retour à une ère de sécurité sanitaire, des commissions d’enquête vont se créer pour faire toute la lumière sur les faits. Avec des moyens d’investigation autres que les nôtres aujourd’hui. Mais déjà, la lecture complète de nombreux documents officiels publiés permet de rétablir une archéologie des choix de politique publique.

    Pour l'éco - Dominique Méda : "La crise du Covid-19 nous oblige a réevaluer l'utilité sociale des métiers"

    A l’avant, une armée de soignants se battant contre le coronavirus, les mêmes qui depuis des semaines hurlaient à l’appauvrissement de l’hôpital public. A l’arrière, des millions de confinés, forcés d’interroger l’utilité d’un quotidien temporairement empêché. Cette guerre sanitaire sans précédent affiche l’absurdité d’une hiérarchie sociale des métiers à repenser, estime Dominique Méda. Travailler, mais pour construire quelle société ? Celle qui saura faire face aux multiples fronts, pandémique aujourd’hui, climatique demain ? Des mesures de rupture ont été promises une fois la sécurité sanitaire retrouvée. « Chiche », répond la sociologue du travail.

    Rapports de force - Amazon embauche malgré le coronavirus : le capitalisme contre la santé publique

    Alors que la plupart des entreprises ferment, les entrepôts d’Amazon en France ne restent pas seulement ouverts, ils embauchent. Avec la fermeture des commerces « non-essentiels » la multinationale américaine anticipe une forte augmentation des commandes. Or les conditions de travail dans ses entrepôts sont propices à la diffusion du coronavirus. Alors que l’État regarde ailleurs, les salariés sont les seuls à pouvoir, par un droit de retrait massif, faire fermer les sites.

    Christophe Bouillaud -(Ir)responsables et (In)compétents

    La division du travail politique, autrement dit le fait qu’il y ait des personnes spécialement désignées dans la société pour la gouverner et que le gouvernement ne soit pas au jour le jour l’affaire de tous à tout moment, suppose l’existence au sein de la société de personnes qui soient à la fois plus responsables et plus compétentes pour le faire que n’importe quel quidam de cette même société choisi au hasard. C’est le postulat fondamental de tout ordre politique dans les sociétés de grande taille. La méthode de choix (qu’elle s’appuie sur la raison humaine ou sur un choix d’une puissance supérieure) importe finalement peu de ce point de vue tant qu’elle suppose une qualité spécifique des personnes désignées pour gouverner.

    Telos - Et si le coronavirus avait raison du populisme? Réflexions à partir de l’Italie, Laurence Morel

    À première vue, le coronavirus semble la confirmation éclatante des thèses défendues par les populistes, du moins ceux de droite (de loin les plus nombreux). La pandémie qui s’est installée en un temps record sur la planète serait la démonstration des méfaits de l’ouverture des frontières et de l’incurie des élites. Le virus est le migrant par excellence, la parabole de l’ennemi extérieur, insidieux et destructeur. Le populisme devrait donc sortir renforcé de cette crise sanitaire, voire en être le grand gagnant.

    Telos - Le coronavirus tuerait-il le populisme en Italie? Marc Lazar 19 mars 2020

    Laurence Morel vient de publier sur Telos un article fort intéressant qui développe la thèse séduisante selon laquelle le coronavirus pourrait enrayer la progression des populistes, et singulièrement de la Ligue. En effet, explique-t-elle, l’Italie ferait preuve de cohésion nationale face à l’épidémie, affronterait avec courage ce fléau qui la ravage au lieu de céder aux sirènes de la peur, tandis que, dans la lignée du mouvement des Sardines, elle ferait preuve de sens civique et rejetterait l’anti-politique pour mieux se réapproprier la « grande politique ». « Solidarité, fraternité, rationalité, compétence, confiance, civisme, participation : telles sont les valeurs qui semblent ainsi émerger au début de cette crise du coronavirus en Italie, et font soudain ressembler le populisme à une farce sinistre », écrit-elle. Cette thèse non dénuée de fondements nous semble trop irénique, idéaliste et optimiste

    Le vent se lève - Entretien croisé – Grossetti VS Faburel : Les Métropoles, traductions territoriales de la mondialisation ?

    Michel Grossetti, sociologue, professeur à l’Université Jean Jaurès et directeur de recherche au CNRS à Toulouse et Guillaume Faburel, géographe et politiste, professeur à l’Institut d’urbanisme et l’IEP à Lyon, nous ont accordé un entretien croisé passionnant à propos des dynamiques et politiques territoriales, notamment urbaines. La métropolisation y est ici questionnée à l’aune de ces argumentions politiques, économiques, sociales et environnementales. Si les deux intellectuels semblent converger sur la critique d’une vision mythologisée et dangereuse d’un développement urbain inconséquent, ils varient quant à l’analyse des causes et des configurations à l’œuvre. Mondialisation, croissance, France périphérique, classes créatives, municipales, voici leurs réponses. Un entretien réalisé par Lauric Sophie & Nicolas Vrignaud.

    OFCE - La dépendance aux intrants chinois et italiens des industries françaises, 

    La crise sanitaire déclenchée par le coronavirus va constituer un choc récessif majeur dont l’impact est à ce jour difficile à chiffrer puisqu’il s’agit d’un choc sans précédent (voir Xavier Timbeau (L’économie au temps du COVID-19, 9 Mars 2020, Blog OFCE) et Pierre-Olivier Gourinchas (Flattening the Pandemic and Recession Curves, 13 Mars 2020). Entre autres préoccupations, cette crise provoque une large prise de conscience des interdépendances productives, aussi appelée, chaîne de valeurs ajoutée mondiale (CVM).

    Proprement ignorée voire niée par l’administration de Donald Trump ou encore par les défenseurs du Brexit, il va apparaître fatalement que la méconnaissance de ces interdépendances productives est une carence pour la définition des politiques commerciales et industrielles et aujourd’hui pour la mesure des vulnérabilités de certains secteurs.

    OFCE - L’économie au temps du COVID-19; par Xavier Timbeau

    Peut-on faire du calcul économique face à une crise sanitaire ? Poser la question semble obliger à répondre non. Pourtant, nous allons nous livrer à cet exercice morbide, espérant y trouver quelques éléments utiles à la réflexion pour les décisions difficiles à prendre dans les prochains jours.

    Les épisodes passés analysés après le SARS-Cov de 2003

    La première question est de savoir quelles peuvent être les conséquences économiques d’un scénario de pandémie grave (c’est-à-dire comparable à la grippe espagnole de 1918). Quelques études nous renseignent sur ce point. McKibbin et Fernando ont mis à jour des travaux de simulations macroéconomiques réalisés après l’épisode du SARS-Cov en 2003, repris dans un ebook publié par VoxEU très récemment et étoffé d’autres analyses économiques.

    Blog Alternatives Economiques - Capitalovirus, Jean-Marie Harribey,

    « Ils n’en mouraient pas tous, mais tous étaient frappés […] / voyons sans négligence/ L’état de notre conscience ». [1]

    Ce qu’il y a d’amusant ou de terrifiant avec les crises, c’est qu’elles surviennent toujours d’un point inattendu. Regardons quelques décennies en arrière. En 1973, c’était, disait-on, une crise pétrolière, c’est-à-dire la faute aux producteurs de pétrole pour signifier, xénophobie oblige, la faute aux Arabes. Mais on laissait dans l’ombre l’éclatement du système monétaire international deux ans auparavant et la crise de rentabilité du capital depuis le milieu des années 1960, d’abord aux États-Unis, puis partout ailleurs.
    _______________________

    Réflexions

    Le Grand Continent - L’anthropologie européenne de Claude Lévi-Strauss

    À travers l’étude de deux textes de Claude Lévi-Strauss, Frédéric Keck revient sur le concept de « sociétés froides » pour continuer le débat sur l'anthropologie européenne, lancé sur ces colonnes par Pascal Lamy

    Claude Lévi-Strauss (1908-2009) a été vivement critiqué pour sa distinction entre « sociétés froides » et « sociétés chaudes », avancée dans ses entretiens avec Georges Charbonnier en 1961, parce qu’elle reconduisait l’opposition entre « sociétés primitives » restées en-dehors de l’histoire et «  sociétés civilisées  » qui ont contribué à l’histoire de l’humanité. Pourtant, un regard rétrospectif sur le contexte historique de l’anthropologie structurale permet d’en réactualiser la signification dans le contexte de l’«  ethnologie du froid  » dans les sociétés européennes proposée par Pascal Lamy.

     

  • Gauches Actus du 6 au 12 mars

    CORONAVIRUS

    Libé, le 12 mars - Coronavirus : la courbe des cas en France suit-elle vraiment celle de l'Italie avec neuf jours de retard ?

    La progression du nombre de personnes contaminées au Covid-19 et de décès dans l'Hexagone est similaire – pour l'instant – à celle de nos voisins italiens, avec une grosse semaine de décalage.

    Presse Océan - Coronavirus. La maire de Nantes Johanna Rolland (PS) suspend sa campagne municipale

    Première décision de Johanna Rolland (PS) aux annonces d’Emmanuel Macron : elle suspend sa campagne pour les élections municipales afin de se consacrer à ses responsabilités de maire de Nantes.

    France Bleu - Municipales à Grenoble et Coronavirus : Éric Piolle suspend sa campagne et ouvre une cellule de crise

    Le maire sortant de Grenoble annonce qu'il suspend sa campagne, même si cela ne va concerner que la journée du vendredi. Il faut réorganiser les services, mettre en place du télétravail, et garder des crèches ouvertes pour le personnel soignant.

    La Provence - Coronavirus : Faure (PS) demande au Premier ministre de déclarer "l'état d'urgence social"

    Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a demandé ce mercredi au Premier ministre Édouard Philippe de déclarer "l'état d'urgence social" en raison de la crise du coronavirus et de ses "conséquences économiques". "Monsieur le Premier ministre, c'est l'état d'urgence social qu'il vous faut déclarer", écrit Olivier Faure dans un courrier dont l'AFP a eu copie, à la veille d'une réunion entre le chef du gouvernement et les représentants de toutes les formations politiques. Le numéro un socialiste souhaite qu'à l'occasion de cette réunion, "soient mises à l'ordre du jour les premières pistes constitutives d'un bouclier social contre la crise. Nous vous demandons que le Parlement puisse également être saisi de cet enjeu".

    KRACH

    Le Monde - Coronavirus : krach boursier en Europe et à Wall Street, pire journée de l’histoire pour la Bourse de Paris

    Les principales places boursières européennes se sont effondrées jeudi, peu convaincues par les annonces de la Banque centrale européenne. Wall Street a également connu sa pire séance depuis 1987.

    La Bourse de Paris a vécu, jeudi 12 mars, la pire journée de son histoire en subissant une chute de − 12,28 %, à l’image des principales places européennes, qui se sont toutes effondrées, provoquant un krach boursier historique, suivi par New York. L’annonce, dans l’après-midi, de la Banque centrale européenne (BCE) du maintien de ses taux directeurs, malgré d’autres mesures de soutien aux entreprises et aux Etats, n’a pas convaincu les marchés, extrêmement inquiets des conséquences de la pandémie due au coronavirus sur l’économie.

    Marianne - Deuxième krach boursier de la semaine: la grande crise se rapproche

    La réponse inopérante ce jeudi 12 mars de la Banque centrale européenne aux craintes des marchés financiers a provoqué un deuxième krach boursier cette semaine, après un lundi noir. Les banques s’écroulent en bourse et le spectre d’une grande crise se rapproche. Explications.

    Les marchés financiers l’attendaient comme le messie pour contrer les effets négatifs du coronavirus sur l’économie européenne. Mais la présidente de la BCE Christine Lagarde a totalement failli.

    GRENOBLE

    Libé - Municipales : à Grenoble, Piolle porté par toute la gauche alternative

    Le maire sortant EE-LV organisait mercredi soir son dernier meeting avant le premier tour des municipales. Entouré des ténors de la gauche et de l'écologie, il a vanté les politiques avant-gardistes qui ont marqué l'histoire de sa ville, dans le sillage desquelles il place son projet.

    LYON

    Politis - La gratuité universelle des transports en commun lyonnais : une fausse bonne idée

    Cette mesure serait aujourd'hui contre-productive, électoraliste et anti-sociale, affirment deux candidats EELV à Lyon en réponse aux candidats de la liste Lyon en commun.

    u nom de l’urgence climatique, les candidats de la liste Lyon en Commun menée par Nathalie Perrin-Gilbert proposent dans leur tribune la gratuité des transports en commun pour le réseau TCL. Ils affirment même que le refus de cette gratuité ferait porter une responsabilité dans la dégradation de la qualité de l’air.

    GREEN NEW DEAL

    Jean Gadrey - Le financement du Green New Deal : ambition et modalités variables

    Ce billet fait suite aux deux précédents. Il se limite au repérage de la diversité des propositions de financement du Green New Deal (GND, ou autres appellations) aux États-Unis et en Europe. On y trouve en annexe une estimation des montants financiers en jeu dans le cas français.

    On peut distinguer les stratégies de financement de tous les projets de GND (ou Green Deal pour la Commission européenne) en fonction des critères suivants.

    D’abord (1) l’ambition globale, mesurée par le montant des dépenses annuelles (publiques et privées) prévues sur plusieurs années, qu’il s’agisse d’investissements ou d’autres dépenses (sociales notamment) liées à la « transition ». Voir l’annexe pour des estimations.

    INEGALITES

    Observatoire des inégalités - Inégalités entre les femmes et les hommes : les leurres du 8 mars

    Points de vue du 8 mars 2020

    50 % de femmes députées ou dirigeantes d’entreprise, pour quoi faire ? L’égalité entre les femmes et les hommes passe par une remise en cause du fonctionnement de l’entreprise, de la famille ou de l’école. Le point de vue de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.

    Officialisée en 1977 par les Nations Unies, la Journée internationale pour les droits des femmes est devenue au fil du temps une fête de « la » femme aux relents commerciaux. Un rituel qui laisse un goût amer aux femmes les 364 jours restants, jours de « l’ » homme. De plus, une partie du discours de défense de la condition féminine occulte les inégalités sociales dont sont victimes les femmes les moins favorisées.

    Observatoire des inégalités - Activité des hommes et des femmes : le rapprochement interrompu

    Le taux d’activité des femmes stagne, tandis que celui des hommes tend à diminuer. Femmes et hommes auront-ils bientôt le même niveau d’activité professionnelle ? Extrait du Centre d’observation de la société.

    Le rapprochement des taux d’activité [1] des femmes et des hommes constitue l’une des grandes transformations sociales des 80 dernières années. Des années 1930 à la fin des années 1960, le taux masculin diminue. En 1931, presque tous les hommes qui ont entre 15 et 64 ans travaillent ou cherchent un emploi. Ils ne sont plus que 88 % en 1968. L’allongement des scolarités et la construction de régimes de retraite (encore très modestes) réduisent la part d’hommes actifs aux deux bouts de l’échelle des âges. Pendant cette période, le taux d’activité des femmes reste stable, autour de 50 %, même si on sait qu’à l’époque une partie de ces dernières ne sont pas officiellement comptabilisées comme actives mais travaillent sans être déclarées avec leur mari pour les travaux de la ferme ou dans un commerce par exemple.

    INFLATION

    OFCE - Pourquoi l’inflation européenne est-elle si faible ?

    En septembre 2019, la Banque centrale européenne (BCE) annonçait une relance de ses politiques « non conventionnelles », incluant, en sus de l’assouplissement quantitatif (quantitative easing) et des opérations ciblées de refinancement à long terme (targeted long-term refinancing operations, TLTRO), une baisse du taux des facilités de dépôts[i] avec une tranche de monnaie de réserve exonérée des taux négatifs de manière à limiter le coût des réserves pour les banques. Ce nouveau round de politiques accommodantes s’imposait en raison du contexte macroéconomique, marqué par un ralentissement de l’activité en zone euro et un décrochage de l’inflation.

    CHOMAGE

    Socialter - La garantie à l'emploi, une mesure révolutionnaire contre le chômage ?

    William Bouchardon, Le 27/02/2020

    Pour résoudre la question du chômage de masse, des économistes proposent d'instaurer une « garantie à l'emploi », c'est-à-dire d'employer tous les chômeurs volontaires dans des projets définis localement. De quoi s'agit-il concrètement et quelles conséquences auraient un tel dispositif ? Revue des arguments et contre-arguments en quelques questions.

    Entre 10.000 et 14.000 morts par an en France, soit trois à quatre fois le nombre de victimes d’accidents de la route : le chômage est bel et bien mortel. Déjà appauvri et dévalorisé, le demandeur d’emploi est également souvent rendu responsable de sa situation et stigmatisé, réduit au statut d’« assisté ». Le gâchis humain considérable que représente le chômage de masse est régulièrement cité comme priorité par les responsables politiques. Pourtant, quelle que soit la couleur politique du gouvernement, les mêmes mesures sont reconduites depuis 30 ans : réformes de la formation professionnelle, réduction des indemnités chômage pour inciter à la recherche d’emplois et politiques dites « de l’offre » comme la flexibilisation du marché du travail et la baisse des cotisations.

    RETRAITES

    Le Point - Retraites : la demande de commission d'enquête du PS rejetée

    La demande de commission d'enquête du PS a été rejetée. Les socialistes se questionnaient sur l'étude d'impact accompagnant la réforme des retraites.

    En février, les députés socialistes confiaient leur doute au sujet de « la sincérité, l'exhaustivité et l'exactitude de l'étude d'impact » remise en complément des deux projets de loi sur la réforme des retraites voulue par le gouvernement. Le Parti socialiste, voulant se pencher sur l'authenticité de cette étude d'impact, avait utilisé leur droit de tirage pour créer une commission d'enquête à l'Assemblée nationale sur cette étude. Une demande rejetée mercredi par la majorité, malgré sa division.

    Jean-Christophe Le Duigou - Conférence financière: une discussion mal partie

    La conférence de financement chargée d’identifier les solutions pour que les comptes du système de retraites trouvent l’équilibre en 2027, est, comme il fallait s’y attendre, mal partie. FO et la CGT viennent d'annoncer qu'elles quittaient la table de discussion.

    Dès le départ le gouvernement a voulu dramatiser la situation en choisissant une présentation taille XXL du besoin de financement. Le « déficit cumulé » serait de 113 milliards à horizon 2030. Curieuse présentation, jusque-là inédite, qui consiste à additionner sur une décennie 12 milliards annuels de besoin de financement, besoin estimé par le gouvernement. Si ce chiffre parait astronomique c’est parce qu’il s’agit d’un cumul sur dix ans. Il est à mettre en rapport avec celui du volume de richesses cumulées, créées pendant la même période, soit près de 25 000 milliards d’euros. Le besoin de financement relatif à la richesse produite sur 10 ans est bien de 0,45 % du PIB soit une valeur finalement modeste pour un système qui pèse 14% du PIB.

    A LA CARTE

    La gazette des communes - Décentralisation : Non massif à une France à la carte

    Selon un sondage IFOP commandé par le club de pensée laïc et républicain L’Aurore, 70 % des Français s’opposent à la possibilité offerte aux collectivités d’adapter la loi. Un désaveu pour le Gouvernement qui se fait le chantre de la différenciation territoriale dans le cadre de la préparation de son projet de loi 3D.

    L’égalité avant tout. Selon un sondage IFOP sur les Français et la décentralisation réalisé en décembre, les citoyens rejettent massivement une France à la carte. Une enquête qui intervient au moment le Gouvernement défend cette idée dans l’élaboration de son texte 3D, comme décentralisation, déconcentration et différenciation.

    D’après l’étude commandée par L’Aurore, club de pensée « progressiste et républicain » présidé par l’ex-ministre PS Jean Glavany, 69 % des personnes interrogées s’opposent, au nom de l’égalité, au pouvoir qui serait donné aux collectivités d’adapter la loi.

    DESPENTES

    Marianne, Natacha Polony - Virginie Despentes : "meuf", tu délires…

    Dimanche 1er mars, "Libération" publiait une tribune de Virginie Despentes saluant un coup d'éclat d'Adèle Haenel lors de la cérémonie des Césars. Un texte en forme de diatribe contre les riches, les puissants, les hommes. Un texte qui méritait une réponse.

    Au début, on se dit que c’est insignifiant. Qu’un texte publié dans Libération, même sur une page et demie, ça va intéresser quoi ? Dix mille personnes en France, en priorité chez les intellectuels urbains, qui communient déjà dans la détestation des mâles blancs "cisgenres". D’accord, Virginie Despentes est une icône branchée, des centaines de milliers de livres vendus, des interviews fleuve dans les Inrocks. Mais cette histoire de cérémonie des Césars, ce grand psychodrame du petit milieu, pendant qu’un satrape turc précipite dans des canots pneumatiques des dizaines de milliers de malheureux, pendant que les aberrations du système néolibéral sont mises à nu par un virus, c’est tellement dérisoire.

  • Gauches Actus du 28 février au 5 mars

    MUNICIPALES

    La Tribune - Municipales 2020 : "Il est temps de produire un nouveau modèle, tout aussi attractif que l'ancien" Renaud Payre, La Gauche Unie

    Issu de la société civile, Renaud Payre a su rassembler les principales forces de gauche - Verts mis à part - de la métropole lyonnaise. Parti Socialiste, Parti Communiste Français, Génération.s, Manufacture de la Cité, Nouvelle Donne, Place Publique, Gauche Démocratique et Sociales, militants de la France Insoumise se retrouvent autour d’un projet commun qui fait de la future métropole "un outil de lutte contre toutes les inégalités". L’universitaire, par ailleurs directeur de Sciences Po Lyon, tête de liste de « La Gauche Unie » qui a "pris ses responsabilités une fois le rassemblement acté" détaille pour La Tribune ses grandes orientations économiques, non sans tirer un bilan sans concession des mandats précédents. Troisième volet de notre exploration des programmes économiques des candidats à la présidence de la Métropole de Lyon.

    GREEN NEW DEAL

    Jean Gadrey - Le Green New Deal en Europe : une appellation intéressante mais insuffisante 

    Ce billet est la suite du précédent, consacré au Green New Deal (GND) en Amérique. Une variante faible de ce GND, juste un Green Deal sans référence au New Deal de Roosevelt (que les néolibéraux détestent), est présentée comme le grand projet européen de la nouvelle commission européenne et de sa présidente Ursula von der Leyen : un « pacte vert pour l’Europe » ou « European Green Deal » faisant partie, comme il se doit, d’une « New Growth Strategy » : une stratégie de croissance verte. Cette variante, qui n’est pas à la hauteur des enjeux, n’est pas la seule en Europe. Intéressons-nous à des groupes d’élus plus ambitieux.

    LES VERTS ET LE PS

    Fondation Jean Jaurès - Les Verts, la gauche et le Parti socialiste : entre convergences et malentendus

    Alors qu’ils siégeaient jusqu’à présent dans la majorité municipale, les Verts parisiens nourrissent l’ambition pour les municipales de 2020 de ne plus être de simples supplétifs des socialistes, jusqu’à une prise de distance à l’égard d’Anne Hidalgo, décidée au niveau local mais encouragée au niveau national par Yannick Jadot, qui a surpris bien des observateurs. Pourtant, elle renvoie à des hésitations et à des questionnements solidement ancrés dans le mouvement écologiste depuis ses origines quant à son rapport à la gauche et au socialisme, décryptés ici par l’historien Sébastien Repaire.

    RETRAITES

    Jean-Marie Harribey - La retraite n'est pas une dette

    Une rumeur circule : la retraite serait une « dette sociale ». Une rumeur ne repose en général sur aucun fait avéré et est une pure construction idéologique, au sens de fausse conscience. Celle-ci n’échappe pas à la règle. Et elle a son corollaire : cette prétendue dette sociale serait parallèle à la dette écologique. Ces deux assertions sont des non-sens. Malheureusement, elles circulent, jusque dans les cercles très critiques.

    Les pensions de retraite respectent un contrat social  – un engagement politique – entre les générations. Mais elles ne sont pas un transfert dans le temps d’une dette. Elles sont toujours un prélèvement sur la valeur ajoutée par les travailleurs actifs, donc sur la production courante. Et elles ne peuvent être que cela, même dans le cas d’un système par capitalisation, via des canaux financiers non solidaires. Les pensions de retraite sont en tout temps une part du PIB et du PIN (et donc du revenu intérieur net). Parler alors de dette sociale est une transposition dans le champ des retraites d’un langage financier qui n’a rien à y faire, sauf à embrouiller la compréhension et y introduire une délégitimation pernicieuse à une époque où le mot d’ordre néolibéral est de diminuer toutes les dépenses publiques et sociales. Et la petite musique sur la dette publique tourne et agit comme une lobotomie.

    PRESIDENTIALISATION

    La vie des idées - La présidentialisation contre les partis, Frédéric Sawicki

    Institué pour permettre à l’exécutif de faire taire les divisions partisanes, le régime de la Ve République semble avoir atteint son paroxysme avec l’élection de 2017. L’examen des transformations du champ politique suggère néanmoins qu’il ne faut pas enterrer trop tôt les partis politiques.

    Que la place centrale prise par l’élection présidentielle au suffrage universel en France sous la Ve République ait transformé en profondeur les partis politiques est une idée déjà ancienne. Selon ses tenants, les partis se seraient mus en « machines présidentielles dont la fonction première serait d’être des tremplins pour une candidature présidentielle et subséquemment d’être une ressource organisationnelle pour le président ». La victoire d’Emmanuel Macron, homme sans passé partisan, porté par une organisation ad hoc créée quelques mois avant le scrutin, mais aussi la performance de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle de 2017, ont été considérés par certains comme un nouveau seuil franchi dans ce processus de présidentialisation, un point de bascule dans une nouvelle ère qui se caractériserait par l’avènement d’entreprises politiques personnelles vouées à se former ou à se défaire à la veille de chaque élection présidentielle

    LA PARTICIPATION

    France Culture - Municipales : l'important c'est de participer

    De l'accumulation de listes dites participatives, au tirage au sort de certains candidats, en passant par les promesses de faire plus de place aux citoyens : l'effervescence démocratique qui règne autour des élections municipales semble témoigner d'une volonté populaire de reprendre le pouvoir.

    L'échelon municipal est-il le plus pertinent aujourd'hui pour pratiquer la démocratie participative ? C'est en tout cas à l'échelle des communes que les initiatives en la matière se multiplient. En ce sens, entre l'accumulation des listes dites citoyennes, le tirage au sort d'une partie des candidats et la multiplication des promesses de mise en place de budget participatif, les élections municipales de 2020 témoignent d'une certaine effervescence démocratique. 

    Dominé par le Massif des Trois Becs, cerné par les vignobles, les champs de lavande et les eaux de la Drôme, Saillans est un petit village tranquille. Mais en 2011, sa tranquillité a été rompue : le maire de l’époque a voulu installer un supermarché dans la commune. Une partie des habitants s’est rassemblée pour empêcher l’aboutissement du projet. "A la suite de cela, le projet a été abandonné, mais les élections municipales approchaient et _on s'est dit qu'on en avait un peu marre de voter une fois tous les six ans pour une personne qui, une fois élue, gérerait la commune un peu seule avec quelques adjoints_", se souvient Vincent Beillard, 47 ans, actuel maire de Saillans.

    LA BANQUE

    The Conversation - Le lobby bancaire a-t-il embobiné nos députés ? Conversation avec Jézabel Couppey-Soubeyran

    Le 7 janvier dernier, les députés ont voté une proposition de résolution, visant selon son intitulé à « protéger la compétitivité du financement de l’économie dans le cadre de la transposition de l’accord du Comité de Bâle de 2017 ». Ce type de texte a une très faible portée juridique, mais cela en dit long sur le degré de capture intellectuelle de nos parlementaires et gouvernants, comme l’explique dans cette interview Jézabel Couppey-Soubeyran, maître de conférences à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et conseillère éditoriale au Centre d’études prospectives et d’informations (CEPII).

    LES LOYERS

    Observatoire des inégalités - Comment la hausse des loyers enrichit les propriétaires

    Analyses 21 février 2020

    La hausse des loyers a produit un vaste transfert de richesses des ménages locataires vers les bailleurs privés, plus fortunés et souvent plus âgés. Une analyse extraite du Centre d’observation de la société.

    La hausse des loyers pèse lourdement sur le budget des ménages, en particulier les plus jeunes d’entre eux. Elle réduit leur pouvoir d’achat alors que les salaires n’augmentent guère. Ce phénomène est connu. L’argent des loyers n’est pas perdu pour tout le monde : c’est un revenu pour les propriétaires bailleurs [1]. Et celui-ci a nettement progressé au cours des dernières décennies. Entre 1984 et 2018, le montant des loyers perçus a été multiplié par 2,2 après inflation : rares sont ceux dont les revenus ont autant progressé. Les propriétaires bailleurs recevaient 23 milliards au milieu des années 1980, ils en tirent désormais plus de 50 milliards, selon le ministère du Logement. Cela signifie que les locataires du privé ont dépensé 27 milliards de plus pour se loger. Bien sûr, le nombre de logements et de propriétaires a augmenté. Exprimé par logement, le bénéfice est encore plus élevé. Entre 1984 et 2018, le résultat brut courant par logement (le profit une fois les charges [2] déduites) des bailleurs privés a été multiplié par trois, une fois l’inflation déduite. Une croissance quasiment ininterrompue sauf entre 2008 et 2015. Un logement rapportait en moyenne 1 100 euros par an en 1984 (exprimés en monnaie de 2015), il produit aujourd’hui un gain de 3 500 euros.

    SANDERS

    Le Vent se lève - Objection votre Excellence : Décryptage du portrait de Bernie Sanders sur France Inter

    Tous les vendredis, Gérard Araud, ancien ambassadeur de France à Washington D.C. propose une chronique sur la primaire démocrate et l’élection présidentielle américaine sur France Inter. Après le portrait de Bloomberg la semaine dernière, cette semaine on décortique et complète son portrait de Bernie Sanders réalisé vendredi 28 janvier.

    Sanders socialiste qui n’aurait jamais été démocrate ? Bernie surfeur sur la radicalisation de l’électorat ? L’establishment démocrate, des gens sincèrement préoccupés par une défaite de Sanders ? Bernie, trop de gauche pour les États-Unis et opposant rêvé pour Donald Trump ?

    Quelle autre présentation peut-on proposer de l’actuel favori de la primaire démocrate ? Un podcast par Clément Pairot.

    LES CANCERS

    Observatoire des inégalités - Deux millions de salariés exposés à un produit cancérogène

    Données 25 février 2020

    10 % des salariés sont exposés à un produit cancérogène, soit 1,8 million de travailleurs. C’est le cas de 30 % des ouvriers qualifiés, de 2 % des cadres supérieurs et d’à peine 1 % des employés administratifs. Les salariés du secteur de la construction sont les plus concernés.

    Un salarié sur dix est exposé à des produits chimiques cancérogènes à son travail, par exemple le benzène, la silice ou des fibres d’amiante, selon l’enquête 2017 du ministère du Travail [1]. Un tel environnement concerne au total 1,8 million de travailleurs. Les ouvriers qualifiés sont trois fois plus soumis à ces produits dangereux pour leur santé que l’ensemble des salariés. 30 % de ces ouvriers sont dans ce cas, seize fois plus que les cadres supérieurs (2 %). Ces substances sont connues pour provoquer des cancers, ou au moins pour augmenter leur incidence, si elles sont inhalées, ingérées ou si elles pénètrent dans la peau. Le secteur de la construction est le plus concerné : 31 % des salariés (en majorité des hommes) qui y travaillent sont exposés à des produits cancérogènes, contre 7 % de ceux qui sont employés dans le tertiaire, les moins touchés par ce risque sanitaire.

    LES LYCEENS

    Observatoire des inégalités - Orientation scolaire : « Les lycéens ont intégré leur position dans la hiérarchie ». Entretien avec Bernard Lahire

    La confiance des lycéens dans leur choix d’orientation et leur réussite dans l’enseignement supérieur est le résultat d’un long processus, qui prend racine dès l’école primaire. Entretien avec Bernard Lahire, sociologue à l’École normale supérieure de Lyon. Extrait du quotidien Le Monde.

    Entre 2014 et 2018, un collectif de 17 chercheurs piloté par Bernard Lahire, professeur de sociologie à l’École normale supérieure de Lyon, a mené une enquête sur la reproduction des inégalités, en dressant le portrait de 35 enfants de cinq ans. Si Enfances de Classe (Seuil, 2019), un travail sociologique d’une ampleur inédite, éclaire les déterminants de la réussite scolaire, il permet aussi de comprendre les inégalités d’accès et de réussite dans l’enseignement supérieur, comme l’explique Bernard Lahire.

  • Gauche Actus du 21 au 27 février

    GREEN NEW DEAL

    Jean Gadrey - Le « green new deal » de Bernie Sanders est-il à la hauteur ?

    Depuis une dizaine d’années, le New Deal de Roosevelt est redevenu une référence pour une partie de la gauche en Europe et aux États-Unis. Rebaptisé et requalifié en « Green New Deal » (GND par la suite), il est au cœur du programme de Bernie Sanders. Son incontestable ambition suffit-elle à en faire une politique de nature à freiner autant que possible la catastrophe écologique en cours ? Il est permis d’en douter.

    LE NEW DEAL DE ROOSEVELT

    Il est vrai que ce qui a été accompli sous l’impulsion de Franklin Delano Roosevelt, Président des États-Unis de 1933 à 1945, impressionne, en particulier sous l’angle d’un volontarisme politique capable de refouler les lobbies d’affaires et la finance pour imposer des mesures de progrès social. Des mesures largement plébiscitées par les citoyen.ne.s, ainsi qu’en témoignent les deux réélections faciles de Roosevelt en 1937 et 1940.

    La Croix - Portrait Pour un « new deal » écologique : Aurore Lalucq Eurodéputée (Place publique)

    Cette experte des changements de modèle économique a lancé un intergroupe de 160 élus au Parlement européen pour faire en sorte que le pacte vert annoncé par la Commission ne devienne pas un habillage écologique.

    «Il n’y a jamais rien d’incompatible », lâche Aurore Lalucq, après une heure d’entretien à l’Européen, brasserie située face à la gare de Lyon à Paris. La phrase ramasse à la fois son parcours, sa pensée, et son engagement. Cette économiste hétérodoxe, convertie à la politique, revendique l’hybridation des idées, du moment qu’elles restent au service de l’humain.

    RETRAITES

    Libé - Boris Vallaud, le député qui met des «cailloux dans les chaussures» de LREM

    Lors de l’examen du projet de loi sur les retraites, le socialiste exploite les subtilités parlementaires et joue le coup d’après : la saisine du Conseil constitutionnel.

    Al’aune de la vertigineuse pile des 35 000 amendements communistes et insoumis sur la réforme des retraites, la livraison du groupe socialiste (700 amendements) semble modeste. Mais son porte-parole, Boris Vallaud, donne un autre fil à retordre au gouvernement. Le député des Landes joue le coup d’après : la future saisine au Conseil constitutionnel.

    PAUVRETE

    Observatoire des inégalités - Supprimer la pauvreté : un enjeu pour les municipales

    Points de vue 7 février 2020

    La campagne des élections municipales donne l’occasion aux candidats de proposer un revenu minimum unique équivalent au seuil de pauvreté. Le point de vue de Noam Leandri et Louis Maurin, président et directeur de l’Observatoire des inégalités. Texte extrait de la Gazette des communes.

    Éradiquer la pauvreté, c’est possible en mettant en place un revenu minimum unique (RMU) supérieur au seuil de pauvreté, équivalent à 860 euros pour une personne seule. Notre proposition (lire le texte détaillé) devrait devenir un enjeu politique des prochaines élections municipales

    Observatoire des inégalités - La pauvreté dans les grands pays riches : la France se distingue

    Données 11 février 2020

    Parmi les grands pays riches, la France est celui où le taux de pauvreté (8,3 %) est – de loin – le plus faible. Il est deux fois moins élevé qu’aux États-Unis (17,8 %) qui ferment la marche du classement. La situation se dégrade nettement en Allemagne.

    Avec un taux de pauvreté de 8,3 % en 2016 au seuil à 50 % [1], la France est clairement le modèle social qui lutte le mieux contre la pauvreté, selon les données de l’OCDE. À l’autre bout du classement, aux États-Unis, la part de personnes vivant sous le seuil de pauvreté est deux fois plus élevée (17,8 %). Suivent ensuite le Japon et l’Espagne (15,7 et 15,5 %), l’Italie (13,7 %), le Royaume-Uni (11,9 %) et l’Allemagne (10,4 %).

    COTISATIONS SOCIALES

    OFCE - Cotisations sociales des salariés et des non-salariés : vers la divergence ? par Henri Sterdyniak

    Dans le cadre de la réforme des retraites, le gouvernement envisage de réduire l’assiette de la CSG-CRDS payé par les non-salariés, à la fois pour compenser la hausse des cotisations retraites et pour faire converger l’imposition des salariés et des non-salariés. Ces deux objectifs sont-ils compatibles ? Nous montrerons ici que non.

    La comparaison des taux de cotisations sociales entre salariés et non-salariés est particulièrement délicate : les taux affichés diffèrent, mais aussi l’assiette (le salaire brut versus le revenu professionnel). Les barèmes de réduction des cotisations se font à des niveaux différents (tableau 1). Enfin les droits à prestations ne sont pas les mêmes. La comparaison a été rendue encore plus délicate par le remplacement de cotisations salariés, chômage et maladie de remplacement, par la CSG.

    USA

    Le vent se lève - La socialiste Kshama Sawant fait voter la première trêve hivernale des États-Unis

    Portée par Kshama Sawant, la seule élue socialiste du conseil municipal de la ville de Seattle (Seattle City Council), une proposition adoptée à l’unanimité interdit toute expulsion locative durant l’hiver. Seattle devient la première ville américaine à se doter d’une loi aussi ambitieuse en la matière, à l’heure où le logement s’impose comme un défi crucial pour les socialistes américain·e·s.

    Introduit le 6 décembre 2019, le Council Bill 119726, qui prévoit l’interdiction des expulsions locatives en période hivernale, a été définitivement adopté à l’unanimité lundi 10 février.

    CHAUFFAGE

    Jean Gadrey - Il faut interdire les terrasses chauffées, sources d’une énorme gabegie énergétique

    J’emprunte les évaluations qui suivent à mon ami Thierry Salomon, un vrai pro des questions énergétiques et climatiques : il a longtemps présidé (et il est toujours porte-parole de) l’association NégaWatt (mille adhérents dont quatre cents experts et praticiens français de l’énergie) à qui l’on doit les scénarios à mes yeux les plus aboutis vers l’objectif de zéro émission nette en 2050 en France.

    Dans un « billet d’humeur » publié (demain) par la revue « La maison écologique » (n° 115), il fournit des estimations que je résume fortement ici.

    Prenons d’abord le cas d’une terrasse de 5m de large et 15m de long, chauffée au gaz propane de mi-novembre à mi-mars, 14 heures par jour, avec 5 braseros chauffant chacun 15 m2. Consommation estimée : 50 400 kWh par hiver, avec en prime 13,7 tonnes de gaz carbonique émis dans l'atmosphère ! Soit l’équivalent des émissions d’une berline neuve roulant 122 000 kms. « Le café-croissant a soudain un méchant goût de carbone ».

    RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE

    Martin Anota - Les économistes sous-estiment les coûts du réchauffement climatique

    Il n’est pas étonnant que les économistes s’intéressent au changement climatique. Certes, ils peuvent avoir tendance à se laisser porter par leurs prétentions « impérialistes » et à s’attaquer à certains objets traditionnellement étudiés par le reste de la communauté scientifique, mais il faut avouer que la question touche directement leur objet d’étude originel : la création et la répartition des richesses. Non seulement les émissions polluantes sont générées par les activités de production et de consommation, mais en outre le changement climatique n’est pas sans affecter en retour l’activité économique [Dell et alii, 2012 ; Burke et Tanutama, 2019 ; Kahn et alii, 2019].

    GUERRES COMMERCIALES

    OFCE - Guerres commerciales : quels objectifs pour quels effets ? par Stéphane Auray et  Aurélien Eyquem

    Quelles sont les motivations économiques derrière la politique commerciale menée par la présidence Trump aux États-Unis ? La réaction des partenaires commerciaux, notamment la Chine, est-elle rationnelle économiquement ? Quelles sont les conséquences macroéconomiques à attendre de telles politiques ? Nous tentons d’apporter quelques éléments de réponse dans ce billet.

    Les déficits extérieurs américains, que ce soit du compte courant ou de la balance commerciale, ne datent pas d’hier, ni même d’avant-hier. Comme le montre le graphique ci-dessous, la dégradation remonte à la fin des années 1970 et sa cause a été largement discutée dans la littérature. Bien que le graphique semble montrer que la cause première de ces déficits soit le creusement des déficits commerciaux, l’analyse économique montre que le solde du compte courant est tout autant déterminé par l’équilibre entre épargne nationale et investissement : le creusement des déficits publics (qui absorbent l’épargne des ménages américains), la place centrale des États-Unis dans la finance mondiale, la financiarisation des économies dans les années 1980, le rôle spécifique du dollar (Gourinchas et Rey, 2007), les excédents extérieurs d’autres pays cherchant à s’investir aux États-Unis  (saving glut, Bernanke, 2005), la politique de change chinoise, les imperfections financières dans d’autres pays (Gourinchas et Jeanne, 2009), notamment en Chine, sont autant de facteurs additionnels permettant d’expliquer cette dynamique jointe du compte courant et des échanges commerciaux.

    INDUSTRIE

    Jean Gadrey - La désindustrialisation est mondiale, mais une alter-industrie est nécessaire

    J’ai rédigé ce long billet à la suite d’un débat public cordial et passionnant, le vendredi 7 février à Lille, avec Gabriel Colletis, l’infatigable animateur du collectif « manifeste pour l’industrie ». 

    LA NETTE DÉSINDUSTRIALISATION DE L’EMPLOI DANS TOUS LES PAYS « DÉVELOPPÉS » 

    Premier graphique : la part de l’emploi industriel dans l’emploi total, pour six grands pays dits développés, ou « riches », ou « industrialisés », depuis 1992. Source : Banque Mondiale et BIT (voir ce lien). La définition du secteur industriel dans cette base statistique est large et inclut, outre « l’industrie manufacturière », les industries extractives, la construction, la production et distribution d’électricité, de gaz et d’eau.

  • Gauches Actus du 14 au20 février

    A LA UNE : ANDRE GORZ

    Reporterre - « Penser à l’envers » avec André Gorz et s’interroger : pour quoi luttons-nous, plutôt que contre quoi ?

    Avec le documentaire « Lettre à G. — Repenser notre société avec André Gorz », quatre jeunes gens se sont improvisés réalisateurs pour nous parler du pionnier de l’écologie politique en France. Son projet de refondation sociale et écologique — la « civilisation du temps libéré » — ouvre des perspectives enthousiasmantes.

    Imaginez une société où l’on vivrait mieux qu’aujourd’hui, de façon plus libre, plus détendue, plus riche de sens. Une société où l’on travaillerait moins, et où il serait possible de développer plusieurs activités : devenir musicien, jardinier, créer un habitat collectif… ou tout autre chose que le temps libre nous permettrait de concevoir. Il y a tant de « vraies richesses » relationnelles, spirituelles, manuelles… à vivre, au lieu « d’épuiser sans joie nos forces à produire ce que, entre le métro et le dodo, nous espérons trouver le temps d’user », disait en substance André Gorz (1924-2007), qui écrivit une quinzaine de livres au croisement de la critique sociale, de la philosophie et de l’écologie politique.

    GIRONDIN ?

    Le vent se lève - Benjamin Morel : « La gauche doit être rempart contre le maurrassisme rampant, pas en devenir le poisson-pilote »

    Nous avons retrouvé Benjamin Morel dans un café à proximité de l’Assemblée nationale. Trentenaire, il est maître de conférences en droit public à l’Université Paris II Panthéon Assas et docteur en science politique à l’École Normale Supérieure Paris-Saclay. Tandis qu’Emmanuel Macron compte mettre en pratique son « pacte girondin » à travers la loi 3D (différenciation, décentralisation, déconcentration), nous avons souhaité interroger Benjamin Morel sur les raisons pour lesquelles celle-ci contrevient à l’esprit d’une République une et indivisible et menace l’édifice républicain tout entier. Entretien réalisé par Antoine Cargoet, retranscrit par Dany Meyniel.

    PS

    Libé - Le premier secrétaire du PS demande la tête du premier flic de France

    Olivier Faure demande une convocation de Christophe Castaner à l'Elysée après les propos qu'il a tenus sur sa vie privée mercredi sur France Inter.

    Une nouveauté : la salle de presse des Quatre-Colonnes, à l’Assemblée nationale, est pleine à craquer pour un socialiste. Des caméras, des stylos et des micros. La foule attend l’arrivée du premier des socialistes. Olivier Faure se pointe à 15 heures. Le regard est sombre et les mains derrière le pupitre. Pourquoi ? La faute à un ministre…

    Libé - Une semaine à Nevers (1/5) Le PS en voie de décomposition dans son ancien fief de Nevers
     
    Ancienne place forte du socialisme, la préfecture de la Nièvre est le théâtre de l'explosion du PS. Les responsables locaux du parti se sont dispersés sur quatre listes rivales pour les municipales. Elles vont de la droite à LFI, en passant par les Verts et Macron.

    Le Figaro - À un mois des municipales, le PS pâtit d’une très mauvaise image

    Selon une étude Odoxa pour Dentsu Consulting, Le Figaro et Franceinfo, 74% des Français pensent que le parti à la rose pourrait disparaître du paysage politique.

    Malgré ses tentatives pour se redresser, le PS reste aux yeux de l’opinion dans une très mauvaise posture. À un mois des élections municipales, les Français sont 74% à penser qu’il pourrait disparaître du paysage politique. Selon un sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour Le Figaro et Franceinfo, la prévision de sa disparation est aussi faite par les trois quarts des sympathisants de gauche (71%), ses électeurs naturels de second tour, et par 64% des sympathisants socialistes, sa base électorale de premier tour...

    VENTE DES TERRES

    Fondation Jean Jaurès - L’UE contre le moratoire sur la vente des terres

    Suite à la note d’Olena Makarenko publiée le 7 février dernier, la Fondation et L’Ukraine est notre voisin proposent une analyse d’Halya Coynash sur la position de l’Union européenne, via la Cour européenne des droits de l’homme, concernant la réforme foncière en Ukraine. Membre du Groupe de Kharkiv pour la protection des droits de l’homme (KHPG), Halya Conyash publie régulièrement en anglais sur le site du KHPG et s’est imposée comme une des meilleures sources sur la situation des droits de l’homme en Ukraine.

    En décembre 2018, les législateurs ukrainiens avaient prolongé jusqu’au 1er janvier 2020[1] l’interdiction, très controversée, de vendre des terres agricoles. Et ce malgré la décision de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), qui a jugé que ce moratoire violait les droits de propriété des Ukrainiens, et bien que la Cour de Strasbourg ait clairement annoncé que de lourdes indemnités seraient à payer quand sa patience serait à bout.

    EN ALLEMAGNE

    Le vent se lève - Extrême-droite et libéraux main dans la main en Allemagne

    Le 5 février 2020 restera marqué d’une pierre noire dans l’histoire de l’Allemagne. Ce jour-là, Thomas Kemmerich, à la tête du petit parti libéral FDP, partenaire allemand de La République En Marche, est élu ministre-président de la Thuringe. Il n’avait obtenu que 5 % des suffrages lors des élections et doit sa victoire au ralliement des conservateurs de la CDU mais surtout… de l’extrême-droite de l’AfD. Un parti où foisonnent militants et dirigeants fascisants ou néo-nazis. Si la coalition est rapidement rompue, l’indignation est immédiate et massive : pour la première fois dans l’histoire de l’Allemagne moderne, des membres de l’establishment politique ont pactisé avec l’extrême-droite pour arriver au pouvoir. Un scénario qui, ailleurs dans l’Union européenne, n’a rien de novateur et commence même à se banaliser…

    MICHEL PERALDI

    France Culture - La politique de terrain

    Dans un contexte de défiance envers les politiques, la figure du maire et l’action municipale restent investies du sens concret de la démocratie.

    Dans les pages idées de Libération, le sociologue Michel Peraldi, co-auteur de Marseille en résistances (La Découverte) souligne le rôle nouveau des collectifs citoyens, et leur relative impuissance à prendre leur place dans les élections municipales. Pour lui, « c’est le politique qui a échoué à les intégrer ». Le Printemps marseillais, par exemple, « a tenté une fusion entre les luttes urbaines et ce qui restait des partis ». Lesquels « ont en partie capté des individus » mais pas « l’énergie du mouvement ». Pourtant ce collectif a tout de même réussi à imposer « la charte du relogement, avec l’Etat ». Ainsi, « la question de l’habitat indigne sera quand même dans la campagne. »

  • Gauches Actus du 7 au 13 février

    PS

    France 3 - Selon la maire de Lille Martine Aubry (PS), avec Macron et sa majorité “d'amateurs“, ”l'inhumanité est en marche”

    La maire PS de Lille Martine Aubry a dénoncé mercredi Emmanuel Macron et sa majorité "d'amateurs", affirmant que "l'inhumanité est en marche dans toutes les politiques" mises en place par le président de la République.

    Le Monde - 30 % de départs en cinq ans : au Parti socialiste, la fuite massive des cadres

    Ils sont partis à La République en marche (LRM), ont pris la tangente un peu plus à gauche, ou se sont reconvertis en dehors de la politique, comme Eduardo Rihan Cypel qui, après avoir été député et secrétaire national du Parti socialiste (PS), vend désormais des caleçons imprimés de références politiques du XVIIIe siècle. Ce recyclage original n’est pas un cas isolé, y compris chez les plus hauts responsables.

    Libé - Retraites et commission d'enquête : le quatre en un des députés PS

    En ouvrant une commission d'enquête sur l'étude d'impact de la réforme des retraites, le groupe socialiste a réussi à attirer l'attention, unir les oppositions de gauche, ulcérer LREM et semer la division à droite. Strike.

    BIODIVERSITE

    Reporterre - « Le gouvernement n’a pas de réelle volonté de préserver la biodiversité »

    Changement climatique et biodiversité sont au programme de la visite d’Emmanuel Macron à Chamonix. Il va notamment lancer, jeudi 13 février, le tout nouvel Office français de la biodiversité. Au sein de cet établissement, les employés dénoncent une politique d’austérité qui affaiblit leur mission de protection de la nature.

    Dîner avec des experts du climat ce mercredi 12 février au soir, passage sur la Mer de glace, « témoin de l’ampleur du dérèglement climatique » précise l’Élysée : Emmanuel Macron entame une visite présidentielle de deux jours à Chamonix (Haute-Savoie) sur le thème de la biodiversité et de la transition écologique. Autre temps fort, jeudi matin, il prononcera un discours afin de lancer l’Office français de la biodiversité (OFB), nouvel organisme né de la fusion de l’Agence française pour la biodiversité et de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS).

    CHOMAGE

    Marianne, Liêm Hoang-Ngoc - Derrière la baisse du chômage, une masse d’emplois de serviteurs précarisés

    Liêm Hoang-Ngoc revient sur la dernière étude de l'OFCE. Vivement critiquée par Bruno Le Maire, elle révèle pourtant que la politique du gouvernement est néfaste pour le pouvoir d'achat des plus modestes, malgré la baisse du chômage soulignée par le gouvernement.

    La publication de l’étude annuelle de l’OFCE sur les effets de la politique du gouvernement a suscité l’agacement du ministre de l’Economie et des finances. Contestant "l’esprit et la méthode" de ce travail, Bruno Le Maire affirme que la décrue du chômage en 2019 atteste du bien-fondé de la politique menée. Celle-ci est pourtant loin d’atteindre tous les objectifs annoncés.

    MUNICIPALES

    Métropolitiques - Municipales 2020 : La République en marche au défi de l’ancrage politique local, par Rémi Lefebvre, le 06/02/2020

    Le mouvement d’Emmanuel Macron a désigné ses candidats aux élections municipales. Plus de la moitié sont des maires sortants issus d’autres formations politiques. Révélatrice du faible ancrage local du parti du président de la République, cette stratégie suscite selon Rémi Lefebvre dissidences et mécontentements.

    La République en marche (LREM) est avant tout une entreprise politique présidentielle qui porte les initiales d’un homme et ses ambitions, Emmanuel Macron. Elle a été créée pour appuyer sa conquête du pouvoir et pour soutenir l’exercice de la fonction présidentielle. Ce « mouvement » s’est construit contre les partis traditionnels (même s’il est un parti, sur le plan juridique au premier chef) : rejet des courants et des formes traditionnelles de la démocratie interne et du pluralisme partisans (désignation des cadres par les adhérents, primaires…), de la bureaucratie et des « féodalités » partisanes (Lefebvre 2018).

    CO2

    Usbek et Rica - Les émissions de CO2 issues de l'électricité reculent en Europe à un rythme inédit

    D’après une étude publiée le 5 février par deux think tank, les émissions de gaz à effet de serre issues de la production d’électricité européenne reculent de façon inédite. A l’échelle de l’UE, les centrales éoliennes et solaires ont, pour la première fois en 2019, produit plus d’électricité que les centrales à charbon.

    On le sait, l’Union européenne traverse en ce moment une période compliquée. Entre le départ tout juste acté du Royaume-Uni avec le Brexit et le récent blocage des pourparlers avec l’Albanie et la Macédoine du Nord quant à leur éventuelle adhésion, les nouvelles du Vieux Continent ne prêtent pas toujours à sourire. Plus discrètes, certaines d’entre elles sont pourtant enthousiasmantes. D’après une étude récente produite par les think thank Agora Energiewende et Sandbag, la part d’énergies renouvelables dans la production d’électricité à l’échelle du continent augmente à un rythme de plus en plus important.

    CONVENTION CLIMAT

    Euradio - Convention citoyenne pour le climat

    Le dispositif de la Convention citoyenne pour le climat, c’est 150 citoyens tirés au sort dans toute la France, qui se réunissent durant 6 week-ends d’octobre à avril prochain avec un but : proposer au gouvernement des mesures concrètes pour lutter conte le changement climatique. Il s’agit d’un exercice démocratique sans précédent en France à l’échelle nationale. Alors on s’interroge : à quel point cette Convention citoyenne pour le climat va t-elle faire bouger les lignes sur l’urgence climatique ? Que pouvons-nous en attendre réellement ? Va t-elle réussir à secouer nos institutions politiques ? L’équipe de Radioscopic s’est rendue à un des week-ends de la Convention : on vous raconte tout.

    Loïc Blondiaux, professeur de sciences politiques à la Sorbonne, spécialiste des questions démocratiques et membre du comité de gouvernance de la Convention citoyenne pour le climat.

    CAPITALISME

    OFCE - Capitalisme, environnement et sciences économiques par Xavier Ragot

    Il faut adapter nos modes de vie et notre économie à la transition énergétique pour préserver l’environnement.  Le moins que l’on puisse dire est que les essayistes et économistes divergent sur le moyen d’y parvenir. Des questions fondamentales émergent dans le débat public : le capitalisme est-il compatible avec la transition énergétique et la protection de la biodiversité ? Comment les sciences économiques peuvent-elles être utiles pour penser ce changement nécessaire ?

    BANQUES

    Non Fiction - Entretien avec Jacques Ninet, à propos d'un « trou noir » financier

    Que faut-il penser des politiques monétaires, plus qu'accommodantes, qui ont consisté la principale réponse des banques centrales à la crise et sont à l'origine des taux d'intérêts négatifs ou nuls ?

    La nouvelle édition en livre de poche de l'ouvrage que Jacques Ninet, praticien de la finance et chercheur associé à l'université de Poitiers, avait consacré à la crise financière et à ses conséquences, qui était paru initialement en novembre 2017, offre l'opportunité de faire le point avec lui sur ses principales conclusions concernant la politique monétaire, les taux d'intérêts négatifs ou nuls et la possibilité d'en sortir ou pas.

    LA MONNAIE

    Le Vent se lève - Pavlina Tcherneva : « la souveraineté monétaire est étroitement liée à la souveraineté politique »

    Pavlina Tcherneva est membre du Levy Institute et conseillère économique de Bernie Sanders. Elle fait partie des économistes à l’origine de la proposition de job guarantee (garantie d’emploi par l’État) et est l’une des figures d’un courant économique en vogue aux États-Unis : la théorie monétaire moderne, influencée par des auteurs comme John Maynard Keynes, Georg Friedrich Knapp ou Hyman Minsky. Nous l’avons interrogée sur la spécificité de ce courant économique hétérodoxe et sur ses propositions de Green New Deal et de garantie d’emploi. Entretien réalisé par Nicolas Dufrêne, Malena Reali et Lenny Benbara. Traduction par Sonia Chabane.

    SRARTUP

    À propos de : Denis Lacorne, Tous Milliardaires ! Le rêve français de la Silicon Valley, Paris, Fayard,

    Alors que la Silicon Valley suscite craintes et admirations à travers le monde, D. Lacorne revient sur l’histoire d’une passion politique française qui court de Charles de Gaulle à l’actuel président et souligne les limites de la French Tech.

    « Une start-up nation est une nation où chacun peut se dire qu’il pourra créer une startup. Je veux que la France en soit une ». Au moment de cette déclaration, faite à la fin du mois de juin 2017 à l’occasion de l’inauguration de la Station F, plus grand campus startup du monde, Emmanuel Macron confiait que lui-même avait imaginé par le passé emprunter la voie de l’entrepreneuriat. C’est à cet enchantement des plus hautes sphères de l’État pour l’entrepreneuriat que s’intéresse le dernier ouvrage de Denis Lacorne. On connaissait ses travaux de référence sur l’histoire politique nord-américaine, mais c’est une sorte de contre-pied qu’il propose ici en regardant non plus les États-Unis depuis la France, mais la France depuis les États-Unis, à travers le vieux rêve d’une Silicon Valley à la française.

    MICHAEL WALZER 

    Non Fiction - Entretien avec Astrid von Busekist à propos de Michael Walzer

    Un livre d'entretiens avec l'américain Michael Walzer permet de saisir l'ensemble de son parcours d'intellectuel engagé et de théoricien politique.

    Astrid von Busekist, professeur de théorie politique à SciencesPo, vient de faire paraître un livre d’entretiens avec Michael Walzer. Les principaux livres de celui-ci ont été traduits en français. Il s’agit d’un auteur bien connu en France, en particulier pour Sphères de justice et les débats que ce livre avait pu susciter. Pour autant, toutes les parties de son œuvre sont loin d'être aussi connues et ce livre d'entretiens permet de les présenter. Astrid von Busekist a aimablement accepté de répondre à quelques questions à l'occasion de sa parution.

  • Gauches Actu du 24 au 30 janvier

    CLIMAT

    Le vent se lève - « Les communes n’ont pas suffisamment de moyens humains pour développer des politiques énergétiques efficaces » – Entretien avec Géraud Guibert

    Géraud Guibert, conseiller maître à la Cour des comptes, a notamment été directeur de cabinet de la ministre de l’Écologie à partir de 2012 et est actuellement le président de La Fabrique Écologique, un think tank pluraliste et transpartisan dédié à la transition écologique et partenaire de Le Vent Se Lève à l’occasion du séminaire « Construire une écologie populaire » à la Sorbonne, le 23 novembre 2019. Dans cet entretien, nous revenons sur une de leurs dernières notes, consacrée au rôle des communes dans la réduction des émissions de carbone. L’occasion de constater les faiblesses de l’accompagnement des acteurs locaux, à quelques semaines des élections municipales. Entretien retranscrit par Dany Meyniel, réalisé par Pierre Gilbert.

    La fabrique écologique - Les communes, les intercommunalités et l’action climatique : comment accélérer la réduction des émissions de gaz à effet de serre

    La nouvelle Note de La Fabrique Ecologique « Les communes, les intercommunalités et l’action climatique : comment accélérer la réduction des émissions de gaz à effet de serre » issue du groupe de travail présidé par Géraud Guibert est désormais disponible en ligne.

    Chacun le sait, les collectivités locales jouent un rôle majeur en matière d’émissions de gaz à effet de serre et prennent de nombreuses initiatives. Les acteurs territoriaux se mobilisent de plus en plus, en France comme dans le monde. La question est alors de savoir si ces actions sont suffisantes pour être dans la ligne des objectifs fixés par l’accord de Paris.

    Le Figaro - Le CO2 dans l'atmosphère progresse à un rythme quasi sans précédent

    Les incendies en Australie participent à cette hausse, selon des prévisions de l'institut britannique de météorologie publiées vendredi.

    La concentration de dioxyde de carbone dans l'atmosphère devrait augmenter cette année à un rythme pratiquement sans précédent depuis le début des mesures en 1958 du fait notamment des incendies en Australie, selon des prévisions de l'institut britannique de météorologie publiées vendredi.

    Le niveau de dioxyde de carbone devrait s'élever à 414 parties par million (PPM) en moyenne sur l'année, soit près de trois unités de plus que la moyenne de l'an dernier, et même culminer à 417 PPM au mois de mai, selon le Met Office

    INEGALITES

    Observatoire des inégalités - Selon le Palma, en France, les inégalités de revenus se sont accrues en 20 ans

    Données 27 janvier 2020

    En 2017, les 10 % les plus riches perçoivent une masse des revenus égale à 1,06 fois la part des 40 % les plus pauvres, alors qu’ils sont quatre fois moins nombreux. Ce ratio de Palma est en augmentation sur 20 ans.

    En 1997, en France, le rapport entre la masse des revenus reçue par les 10 % les plus aisés et celle attribuée aux 40 % les plus pauvres – appelé ratio de Palma– était égal à un. En 2017, il affiche 1,06. Dit autrement, le dixième le plus aisé reçoit à lui seul 1,06 fois (ou 106 %) ce que reçoivent les 40 % les plus démunis. En 20 ans, les plus riches ont gagné six points de pourcentage. La hausse s’est déroulée par à-coups à certaines périodes : 1998-2001 (forte croissance économique), 2004-2006, et surtout 2008-2011. Le Palma atteint alors 1,14 (ou 114 %). Il diminue ensuite et oscille entre 1,05 et 1,07. Les inégalités se stabilisent, mais les plus riches restent nettement gagnants sur l’ensemble de la période.

    RETRAITES

    Observatoire des inégalités - Qu’est-ce qu’un système de retraites juste ?

    Analyses 24 janvier 2020

    Durée et taux de cotisation, âge de départ, niveau des pensions…, les paramètres qui définissent un régime de retraite sont nombreux. La réforme actuel suscite de vifs débats. Mais quels sont les critères d’un système de retraite juste ? L’analyse de Noam Leandri et Louis Maurin, de l’Observatoire des inégalités.

    TV 5 - Retraites: Vallaud (PS) dénonce "un parlement maltraité"

    Le porte-parole du PS Boris Vallaud a dénoncé mardi un "parlement maltraité" à l'occasion du débat sur la réforme des retraites et a accusé Richard Ferrand, le président de l'Assemblée nationale, de ne pas le "défendre".

    "En acceptant ce calendrier, en acceptant cette étude d'impact indigente, (Richard Ferrand) ne défend pas le Parlement, il ne défend pas le droit des Françaises et des Français à avoir un débat parlementaire de qualité", a déploré le député des Landes sur Public Sénat.

    Libé - Retraites : le Conseil d'Etat étrille le gouvernement

    Manque de «précision», projections économiques «lacunaires»... Dans son avis rendu public ce vendredi, la plus haute juridiction administrative estime en outre ne pas avoir eu «les délais de réflexion nécessaires pour garantir au mieux la sécurité juridique»

    GRANDE-SYNTHE

    Le vent se lève - « Nous avons développé une économie différente qui crée un lien social extraordinaire » entretien avec Damien Carême

    Damien Carême, depuis peu eurodéputé Europe Écologie Les Verts, s’est fait connaître en tant que maire de Grande-Synthe, une banlieue de Dunkerque de plus de 23 000 habitants ayant grandement souffert de la désindustrialisation. Ce qu’il y a initié, en matière de transition sociale et environnementale, depuis son premier mandat en 2001, inspire beaucoup, a fortiori à la veille des municipales. Nous revenons avec lui sur cette expérience riche d’enseignements, et sur le prolongement qu’il en donne depuis le Parlement européen. Entretien réalisé par Manon Milcent et Pierre Gilbert.

    MILA

    Bellica - Mila, 16 ans, en danger de mort pour avoir critiqué l’homophobie et la misogynie dans l’islam et “toutes les religions”

    Mila, lycéenne de 16 ans, se retrouve en danger de mort pour avoir critiqué la dimension haineuse des religions en général et de l’islam en particulier, en réponse à un harcèlement lesbophobe et misogyne qu’elle venait de subir de la part d’internautes musulmans sur instagram. Elle est visée depuis samedi 19 janvier par des appels au lynchage, menaces de mort et injures ultra-violentes, qui se comptent par dizaines de milliers sur Twitter, Instagram et Snapchat. Son adresse et toutes sortes d’informations personnelles ont massivement circulé. Elle a dû être descolarisée d’urgence pour la protéger d’élèves déterminés à la lyncher à mort pour la punir de son “blasphème“. Les menaces sont d’une violence inouïe, alors que la jeune fille s’était contentée de réagir à son harcèlement sexiste et homophobe en tenant des propos généraux sur les religions en tant qu’idéologies. Des messages du type “On va te retrouver et t’égorger sale chienne“, “va mourir sale pute lesbienne“, “sale française“, elle en reçoit par milliers depuis samedi. Nous avons pu nous entretenir avec Mila. Elle nous a fourni d’abondantes preuves à l’appui de son témoignage. Elle entend rétablir la vérité sur son histoire et espère trouver de l’aide face à une meute violente qui tente de détruire sa vie.

    ATTRACTIVITE

    RFI - «Le premier facteur d’attractivité de la France, c’est sa main d’œuvre de qualité»

    Emmanuel Macron reçoit ce lundi à Versailles des patrons venus du monde entier, pour leur vanter les mérites économiques de l'Hexagone. Comme en 2018, la France demeure la deuxième destination pour les investisseurs étrangers en Europe derrière l'Allemagne et devant le Royaume-Uni, qui s'apprête à sauter dans l'inconnu en sortant de l'Union européenne. Pour en parler Anne Musson, professeure à l'ESSCA, chercheuse au Smart-Lereco et membre des « Économistes atterrés ».

    LA VIE POLITIQUE

    Fondation Jean Jaurès - Financement de la vie politique en France : 11 propositions pour insuffler de la justice

    La question du financement de la démocratie a fait d’indéniables progrès en France depuis le début des années 1990 et aujourd’hui, à l’instar d’autres démocraties libérales, notre pays bénéficie d’un système accompli et qui repose en grande partie sur le financement public. Subsistent pourtant des éléments contestables que Émeric Bréhier, directeur de l’Observatoire de la vie politique de la Fondation, et Hugo Le Neveu-Dejault, expert associé à la Fondation, proposent de réformer en mettant en avant cinq pistes d’amélioration.

    ITALIE

    Le Figaro - Italie: le Mouvement 5 étoiles sonne la fin de l’ère Di Maio

    Le ministre des Affaires étrangères a annoncé mercredi sa démission de la tête du Mouvement 5 étoiles. Mais il ne renonce pas à ses ambitions.

    C’est en présence de jeunes cadres du mouvement que Luigi Di Maio a annoncé mercredi soir sa démission. À la tête du Mouvement 5 étoiles (M5S) depuis septembre 2017, il l’avait conduit en tête lors des élections législatives de mars 2018 avec 33 % des voix. Mais s’il renonce à la direction politique du mouvement, ainsi qu’à celui de coordinateur des ministres Cinq étoiles du gouvernement, il entend rester ministre des Affaires étrangères. Il veut aussi rester très actif au sein du mouvement.