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Revue de presse - Page 12

  • Gauches Actus spécial COVID du 3 au 9 mars

    Terra Nova - Premières leçons de la crise Par Laurent Berger, le 27/03/2020

    La crise sanitaire que nous traversons a deux effets concurrents sur les relations sociales: d’un côté, elle nous lie fortement les uns aux autres; de l’autre, elle met en exergue nos divisions. Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, analyse pour Terra Nova les premières leçons à tirer de celle-ci : pour la création de nouvelles solidarités, pour la reconnaissance sociale de nombreux professionnels aux fonctions essentielles et sortis de l’invisibilité avec cette situation inédite, pour considérer la santé comme un secteur vital et prioritaire, et pour investir dans la transition écologique, dans la société d’après, pour que l’écologie ne fasse pas les frais de la crise sanitaire.

    L'Humanité - Boris Vallaud, PS. « Réaffirmer notre souveraineté et agir sur le réel »

    Entretien. Toute la semaine, l’Humanité interroge les responsables de gauche sur leur vision du « jour d’après ». Boris Vallaud, porte-parole du PS et député des Landes, plaide notamment pour un Parlement fort.

    Fondation Jean Jaurès - Italie : les citoyens face à l’épidémie, Elena Rosso

    Quelle est la vie des Italiens confinés depuis quelques semaines pour limiter la propagation du Covid-19 ? Elena Rosso, étudiante en master 2 Affaires européennes à l’Université Paris Sorbonne et actuellement confinée en Sicile d’où elle est originaire, revient sur la prise de conscience progressive de ses concitoyens et s’interroge sur les notions de « besoin » et de « nécessité » que notre société mondialisée semble avoir faussées et dont la crise nous rappelle aujourd’hui les fondements.

    France Culture - L’usine bretonne qui alimentait la France en masques : histoire secrète d’un saccage industriel

    Alors que la France manque cruellement de masques face à la pandémie de nouveau coronavirus, une entreprise française, installée en Bretagne, qui pouvait en fabriquer jusqu’à 200 millions par an, a fermé en 2018 après avoir été rachetée par un groupe américain. Qui est responsable de ce fiasco ?

    "Pour eux, on est un peu comme des pions sur un jeu de Monopoly." Antoine* est un "ancien" de l’usine de Plaintel, dans les Côtes-d’Armor. Depuis les années 90, il a vu passer plusieurs repreneurs de l’usine bretonne spécialisée dans la fabrication des masques respiratoires, notamment les fameux masques FFP2 indispensables au personnel médical. Il a connu le boom de l’entreprise au moment de la grippe H1N1, en 2009, lorsque l’usine fonctionnait "vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept" avec "huit machines, dont cinq supplémentaires". Une capacité de production multipliée par cinq et 300 employés pour fabriquer des masques pour la France entière.

    Libé - Municipales : l'idée d'un second tour à l'automne «s'installe dans les esprits»

    Alors que la tenue des élections en juin semble de moins en moins probable, le Premier ministre s'est retranché derrière la loi sur l'état d'urgence sanitaire pour reporter à la fin mai toute décision opérationnelle.

    Un «sentiment partagé». Consultés par le Premier ministre, les chefs de partis, de groupes parlementaires et d’associations d’élus (près d’une quarantaine de personnes au total) ont convenu jeudi qu’il serait «probablement impossible» d’organiser le deuxième tour des élections municipales fin juin, selon le récit d’un des participants à cette visioconférence au sommet.

    Non Fiction - La chloroquine du Pr. Raoult : ou comment penser une science de crise

    Prescription hétérodoxe de chloroquine, usage détourné de masques de plongée… Les inventions médicales devant l’urgence sanitaire actuelle invitent à penser ce que peut être une science de crise.

    Face à l’épidémie de Covid-19, le professeur Raoult a décidé unilatéralement de procéder à l’usage de la chloroquine, provoquant un tollé chez ses collègues, en raison de doutes pensant sur l’étude publiée par le médecin. Un service de réanimation s’est mis à utiliser des masques Décathlon en guise de respirateur, conduisant l’entreprise à exprimer ses réserves quant à cette utilisation pour le moins inattendue de ses produits. Les crises conduiraient-elles à une sorte de panique, à l’abandon de toute rationalité scientifique ? Au contraire, dans cet article, en nous appuyant sur les travaux de Michel Dobry, de Karl Popper et Thomas Kuhn, nous défendons la nécessité d’une double conception de la science, « normale » et « de crise ».

    Jean Gadrey - Le désastreux plongeon des capacités hospitalières depuis les années 1980 : comparaisons internationales

    Un des aspects qui ressort le plus fortement dans la crise actuelle est la sursaturation des hôpitaux face aux besoins d’accueil des patients gravement atteints. Deux graphiques, que j’ai confectionnés à partir de la base de données de l’OCDE, peuvent éclairer ce contexte de plongeon, depuis 1980, des capacités d’accueil dans les hôpitaux dans la plupart des grands pays du monde mis à une diète néolibérale forcée où tous les services publics ont trinqué.

    OFCE - L’essentiel, l’inutile et le nuisible, Éloi Laurent

    La crise du Covid-19 n’en est qu’à ses débuts, mais il paraît difficile d’imaginer qu’elle conduise à un « retour à la normale » sur le plan économique. De fait, confinement aidant, les réflexions se multiplient déjà sur le nouveau monde qui pourrait émerger de la conjonction inédite d’une pandémie globale, de la mise aux arrêts de la moitié de l’humanité et du tarissement brutal des flux mondiaux et de l’activité économique. Parmi ces réflexions, dont beaucoup ont été entamées bien avant cette crise, s’impose la nécessité de définir ce qui est vraiment essentiel au bien-être humain : de quoi avons-nous véritablement besoin ? De quoi pouvons-nous dans les faits nous passer ?

    Le Vent se lève - Gabriel Colletis : « La mondialisation montre qu’elle est tout le contraire d’un processus heureux »

    En cette période de confinement, nous avons sollicité le professeur d’économie à l’Université Toulouse Capitole 1, Gabriel Colletis. Longtemps conseiller auprès du Commissariat général au Plan, il a fondé il y a quelques années l’association du MAnifeste pour l’Industrie (MAI) pour justement remettre au cœur du débat public l’impératif industriel. Selon lui, cette crise sanitaire débouche à la fois sur une crise financière et économique mais également sur une crise politique. Elle dévoile, d’une part, les résultats des politiques d’austérité conduites en Europe depuis 2008, et d’autre part, le résultat du démantèlement progressif des outils de production stratégique – politiques avec lesquelles il nous faut définitivement rompre. Il entend proposer en sortie de crise que se tienne une grande conférence sur notre souveraineté industrielle. Entretien réalisé par Lauric Sophie et Nicolas Vrignaud.

    Terra Nova - Faut-il recourir au numérique pour faciliter la sortie du confinement ?

    Le 1er avril, le Premier ministre lors de son audition devant la mission d’information de l’Assemblée nationale a confirmé que le traçage des données numériques « pourrait peut-être » figurer comme une « question encore ouverte » à l’agenda stratégique du Gouvernement, avec des outils pour suivre le déplacement des malades du coronavirus. Les termes du débat qu’il a esquissé semblent tenir à une distinction sur le caractère obligatoire ou non de tels dispositifs ; il a laissé ouverte, quoiqu’avec une certaine réticence, la piste de dispositifs volontaires, et privilégié comme point d’entrée dans ce débat l’enjeu des dérives et atteintes pour les libertés. Si cette entrée paraît naturelle s’agissant d’un secteur où la conquête des droits est une ligne de force puissante, les termes de ce débat méritent d’être clarifiés et plusieurs critères de jugement peuvent nous y aider. Quels sont les enjeux majeurs à étudier pour qu'ils fonctionnent ? Comment l'adhésion volontaire des individus au "tracking" fera la différence, et quelles hypothèses retient-on pour qu'elle soit efficace ? Quelle réactivité peut-on attendre du système de traçage des contacts, selon qu’il est manuel ou bien adossé au traitement de données numériques ? Quel impact le traitement des données numériques est-il susceptible d’avoir sur la capacité des individus à adopter les comportements requis ? Et quels sont les enseignements que l'on peut attendre, en situation d'urgence sanitaire, d'une production d'informations en temps réel, pour les individus et pour les autorités ? Voici quelques-unes des pistes analysées par Mélanie Heard, co-coordinatrice du pôle Santé de Terra Nova, dans cette note.

    L'Obs - L’Espagne veut instaurer un revenu universel permanent pour faire face à la crise

    Depuis le 14 mars, l’économie espagnole est à l’arrêt. Le gouvernement réfléchit à l’instauration d’un revenu universel pour aider les familles, qui pourrait bien rester en vigueur après l’épidémie.

    Pour limiter l’impact du coronavirus sur l’économie, le gouvernement espagnol travaille sur une série de mesures, dont la mise en place d’un revenu universel pour aider les familles, a fait savoir dimanche 5 avril Nadia Calvino, la ministre de l’Economie.

    Afrik - Vainqueur d’Ebola, Zéro décès de Covid-19 : Sénégal, le Pr Seydi en phase avec Didier Raoult sur la Chloroquine

    La révélation que les malades de Coronavirus sont traités à la Chloroquine a été faite, ce jeudi 26 mars 2020, au Sénégal où à ce jour aucun décès de la maladie n’a été enregistré. Les traitements sont coordonnés par le Pr Seydi qui valide ainsi la thèse de son homologue français Didier Raoult qui promet la guérison à tout patient, au bout de six jours, à condition qu’il suive son traitement à la Chloroquine.

    Le Sénégal semble avoir une longueur d’avance sur beaucoup de pays du monde en proie à la maladie du Coronavirus. Plus de trois semaines après la détection du premier malade lié au virus, ce pays d’Afrique de l’Ouest n’a pas enregistré un seul décès. Alors que tous les esprits étaient tournés vers des traitements plus contraignants et plus coûteux, il se trouve que la Chloroquine est le remède miracle

    Le Parisien - C’est qui le patron?! reverse ses gains : «Imaginez si tout le monde s’y mettait !»

    La marque des consommateurs, qui a vu ses ventes exploser depuis le confinement, a décidé, lors d’un vote, de partager cet argent avec ceux qui en ont besoin. Elle appelle d’autres entreprises à la rejoindre.

    + 387 % sur les pâtes, + 142 % sur la farine ou + 141 % sur les steaks surgelés, selon les chiffres du cabinet spécialisé Nielsen. Les ventes des produits de la marque C'est qui le patron?! explosent depuis le début du confinement, se plaçant même au-dessus d'un marché alimentaire déjà en forte croissance.

    Gilles Raveaud - LIVRE GRATUIT "La dispute des économistes"

    Ceci est mon premier livre. Ecrit, à la demande du génial Guy Dreux, à destination des lycéens, il a été publié par les éditions Le Bord de l'eau, en 2013.

    Il peut être lu en deux heures devant Netflix.

    Je présente, le plus simplement du monde, les grandes traditions de pensée économiques, celles qui structurent, sans que nous en rendions toujours compte, nos débats politiques, et même, je dirais, nos visions du monde.

    Lettres capitales - Virginie Lupo : «De ces semaines entre parenthèses, ne peut jaillir que la lumière»

    Voilà, nous y sommes, une ambiance de fin du monde s’est abattue sur nos vies. Nous voilà forcés de nous isoler, de nous enfermer. Les endroits dans lesquels il faisait bon nous retrouver ont fermé les uns après les autres. Plus de lieux de divertissement, plus de cafés, de terrasses, de jardins… Croiser quelqu’un que l’on connaît est désormais potentiellement dangereux.

    À propos de : Kevin Siena, Rotten Bodies : Class and Contagion in Eighteenth-Century Britain, Yale University Press

    Au XVIIIe siècle, les épidémies récurrentes de typhus chez les pauvres renforcent la croyance selon laquelle les corps de la plèbe sont dans un état de perpétuelle putréfaction. L’historien Kevin Siena propose une étude stimulante des discours médicaux sur les épidémies au cours du long XVIIIe.

    Dans Rotten Bodies : Class and Contagion in Eighteenth-Century Britain, Kevin Siena s’intéresse aux conceptions des maladies épidémiques, et aux attitudes adoptées à leur égard pendant le long XVIIIe siècle, tout en s’autorisant des incursions dans le XVIIe siècle (les premiers chapitres), et, plus brièvement, dans le XIXe siècle (dans les chapitres de conclusion). L’étude de Siena porte sur ce qui sera plus tard appelé typhus, mais que l’on désigne au XVIIIe comme une sorte de « fièvre » généralement accompagnée d’un épithète précisant le contexte d’apparition d’une épidémie donnée – l’usine, l’hôpital, les navires, la prison. C’est surtout cette dernière, connue comme « fièvre des geôles » ou « fièvre des prisons », qui a attiré l’attention du public comme celle du législateur. Plusieurs chapitres du livre sont, nous le verrons, consacrés à cette question. Siena s’inscrit ouvertement dans une démarche d’histoire culturelle, et examine la manière dont le discours médical sur les maladies épidémiques au cours de cette période reflète certaines conceptions du corps humain, et, par-là, des normes culturelles et sociétales plus générales.

    Le Comptoir - Coronavirus : Le monde d’après ne sera pas décroissant

    L’allocution du jeudi 12 mars du Président de la République a fait naître une sensation particulière dans le cœur de nombreux Français. Il en a appelé à modifier considérablement notre « modèle de développement ». Il a affirmé que « la santé gratuite » et « notre État-providence » n’étaient pas « des coûts ou des charges mais des biens précieux ». Ajoutant même que « certains biens et services » devaient « être placés en dehors des lois du marché ». Certains y ont vu un changement radical comme une prise de conscience de notre Président sur la nécessité de réduire les échanges internationaux et la dépendance aux importations étrangères notamment de Chine. Ou encore d’encourager des modes de productions plus respectueux de notre planète. Certains y ont même vu un premier signe vers un monde décroissant. Vrai espoir ou réelle naïveté ? En analysants les actions du gouvernement et de l’Union Européenne, l’issue de la pandémie ne fait aucun doute : les affres du néolibéralisme ont encore de beaux jours devant eux.
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    Autour de la campagne des élections municipales 2020

    La crise sanitaire semble amplifier une certaine méfiance à l’égard du pouvoir exécutif et réduire la représentation nationale dans l’espace public. Les listes citoyennes qui ont fleuri lors des élections municipales permettront-elles d’assurer la réinvention démocratique, sociale et écologique ?

    À l’occasion de la campagne des élections municipales françaises de 2020, les listes dites « participatives et citoyennes » qui fleurissent un peu partout sur le territoire, ont le vent en poupe. La presse quotidienne nationale (notamment Libération, Le Monde, ou encore Médiapart) et régionale, se penche avec une intensité inattendue sur ces citoyennes et citoyens qui présentent une liste en dehors des circuits politiques classiques, parfois sans le soutien du moindre parti. La filiation, souvent revendiquée, avec l’expérience du village drômois de Saillans attise incontestablement cet intérêt, tant l’arrivée au pouvoir d’une liste montée par les habitants a été l’objet d’un emballement médiatique en 2014

  • Gauches Actus du 20 au 26 mars Spécial Coronavirus

    Le clip « Frères d’armes » est la mise en lumière de cette rencontre incroyable entre des milliers d’hospitaliers mobilisés contre le COVID-19 et la population.

    Depuis le début de la crise épidémique, les personnels hospitaliers se battent chaque jour, chaque nuit, pour combattre le Covid-19. Et aux Hospices Civils de Lyon, comme partout en France, nous sommes soutenus par l’ensemble de la population.

    Nous recevons tous les jours des milliers de témoignages de soutien, des centaines de dons, venant de particuliers ou de professionnels qui veulent aider, apporter leur contribution à cette lutte contre la maladie.

    Libé - La réunification de l’archipel français Par Alain Duhamel

    Face à la pandémie du coronavirus, il n’y a pas, il ne pouvait pas, y avoir de véritable union nationale. Outre qu’en France celle-ci est quasiment introuvable depuis la guerre de 1914-1918, en dehors des tragédies (les attentats) ou d’un exploit sportif rarissime (le Mondial de football), et encore pour vingt-quatre heures ou quarante-huit heures maximum, les circonstances ne s’y prêtent pas. La pandémie du coronavirus a beau constituer un drame historique, avec des blessures humaines, sociales, économiques qui laisseront des cicatrices profondes durant des années, elle a beau remettre en cause bien des certitudes, à commencer par l’équilibre du système économique et par la nature des échanges internationaux, aucun consensus ne se manifeste.

    La vie des idées - Dossier : Les visages de la pandémie

    Covid-19, chronique d’une émergence annoncée
    Ce texte est tiré de la conférence prononcée par Philippe Sansonetti au Collège de France le 16 mars 2020
     
    Qu’est-ce que Covid-19 et le coronavirus ? Quels sont les paramètres, les causes, les effets de cette maladie ? Quelles perspectives à court et à long terme ? Spécialiste des maladies infectieuses, Philippe Sansonetti explique pourquoi le sort de l’épidémie est entre nos mains.

    Covid-19 est un fléau ; il est urgent et vital pour notre société de s’en convaincre. Il n’est pas trop tard, mais le temps presse.

    C’est la troisième émergence d’un coronavirus en moins de vingt ans. Il y a eu le SRAS en 2003, le MERS en 2012, et maintenant le Covid-19 (Corona virus Disease). À chacun de ces épisodes, on s’est inquiété, puis rassuré, et pas grand-chose n’est arrivé ensuite pour prévoir et anticiper, en termes de thérapeutique et de vaccin. Aujourd’hui, en l’absence de traitement et de vaccin, l’évolution de cette épidémie est entre nos mains.

    Le Monde - Coronavirus : Olivier Faure réclame une « économie de guerre » face à l’épidémie

    Dans une lettre envoyée à Emmanuel Macron, le premier secrétaire du Parti socialiste met la pression au chef de l’Etat, à qui il enjoint d’agir plus « clairement » et en « totale transparence ».

    Face à la crise sanitaire, le gouvernement semble toujours hésiter sur la stratégie à suivre, et l’opposition commence à s’impatienter. Le Parti socialiste (PS) a ainsi décidé de faire monter la pression pour obtenir un confinement total, un plan global de relance et des mesures adaptées pour les plus vulnérables. Dimanche, Olivier Faure a fait parvenir au président de la République une lettre, que Le Monde s’est procurée, dans laquelle il enjoint à Emmanuel Macron d’agir plus « clairement » et en « totale transparence ».

    Le JDD - Le sénateur PS Rachid Temal : "Nous avons demandé une commission d’enquête sur le coronavirus"

    INTERVIEW - Une commission d'enquête sur le coronavirus et la gestion de la pandémie sera créée au Sénat, "dans un esprit transpartisan avec tous les groupes et notamment les sénateurs LR, une fois la crise passée", annonce le sénateur PS du Val d'Oise Rachid Temal.

    Le sénateur PS Rachid Temal annonce dans le JDD la création d'une commission d'enquête sur le coronavirus et la gestion de la pandémie : "Cette commission se fera dans un esprit transpartisan avec tous les groupes et notamment les sénateurs LR, une fois la crise passée. Cette commission ne veut pas dire que nous sommes dans une logique de défiance vis-à-vis d’Emmanuel Macron. Nous n’avons aucun compte à régler mais la transparence devra être faite car des questions se posent", explique-t-il.

    The Conversation - La France en pénurie de masques : aux origines des décisions d’État

    À l’heure de la polémique sanitaire interne à la pandémie – l’absence de masques de protection efficaces pour les soignants et pour le personnel indispensable afin de faire fonctionner l’économie du pays même en temps de crise –, il est essentiel de rétablir la chronologie des faits qui a conduit notre pays à se désarmer face au risque de pandémie.

    Sans doute qu’après le retour à une ère de sécurité sanitaire, des commissions d’enquête vont se créer pour faire toute la lumière sur les faits. Avec des moyens d’investigation autres que les nôtres aujourd’hui. Mais déjà, la lecture complète de nombreux documents officiels publiés permet de rétablir une archéologie des choix de politique publique.

    Pour l'éco - Dominique Méda : "La crise du Covid-19 nous oblige a réevaluer l'utilité sociale des métiers"

    A l’avant, une armée de soignants se battant contre le coronavirus, les mêmes qui depuis des semaines hurlaient à l’appauvrissement de l’hôpital public. A l’arrière, des millions de confinés, forcés d’interroger l’utilité d’un quotidien temporairement empêché. Cette guerre sanitaire sans précédent affiche l’absurdité d’une hiérarchie sociale des métiers à repenser, estime Dominique Méda. Travailler, mais pour construire quelle société ? Celle qui saura faire face aux multiples fronts, pandémique aujourd’hui, climatique demain ? Des mesures de rupture ont été promises une fois la sécurité sanitaire retrouvée. « Chiche », répond la sociologue du travail.

    Rapports de force - Amazon embauche malgré le coronavirus : le capitalisme contre la santé publique

    Alors que la plupart des entreprises ferment, les entrepôts d’Amazon en France ne restent pas seulement ouverts, ils embauchent. Avec la fermeture des commerces « non-essentiels » la multinationale américaine anticipe une forte augmentation des commandes. Or les conditions de travail dans ses entrepôts sont propices à la diffusion du coronavirus. Alors que l’État regarde ailleurs, les salariés sont les seuls à pouvoir, par un droit de retrait massif, faire fermer les sites.

    Christophe Bouillaud -(Ir)responsables et (In)compétents

    La division du travail politique, autrement dit le fait qu’il y ait des personnes spécialement désignées dans la société pour la gouverner et que le gouvernement ne soit pas au jour le jour l’affaire de tous à tout moment, suppose l’existence au sein de la société de personnes qui soient à la fois plus responsables et plus compétentes pour le faire que n’importe quel quidam de cette même société choisi au hasard. C’est le postulat fondamental de tout ordre politique dans les sociétés de grande taille. La méthode de choix (qu’elle s’appuie sur la raison humaine ou sur un choix d’une puissance supérieure) importe finalement peu de ce point de vue tant qu’elle suppose une qualité spécifique des personnes désignées pour gouverner.

    Telos - Et si le coronavirus avait raison du populisme? Réflexions à partir de l’Italie, Laurence Morel

    À première vue, le coronavirus semble la confirmation éclatante des thèses défendues par les populistes, du moins ceux de droite (de loin les plus nombreux). La pandémie qui s’est installée en un temps record sur la planète serait la démonstration des méfaits de l’ouverture des frontières et de l’incurie des élites. Le virus est le migrant par excellence, la parabole de l’ennemi extérieur, insidieux et destructeur. Le populisme devrait donc sortir renforcé de cette crise sanitaire, voire en être le grand gagnant.

    Telos - Le coronavirus tuerait-il le populisme en Italie? Marc Lazar 19 mars 2020

    Laurence Morel vient de publier sur Telos un article fort intéressant qui développe la thèse séduisante selon laquelle le coronavirus pourrait enrayer la progression des populistes, et singulièrement de la Ligue. En effet, explique-t-elle, l’Italie ferait preuve de cohésion nationale face à l’épidémie, affronterait avec courage ce fléau qui la ravage au lieu de céder aux sirènes de la peur, tandis que, dans la lignée du mouvement des Sardines, elle ferait preuve de sens civique et rejetterait l’anti-politique pour mieux se réapproprier la « grande politique ». « Solidarité, fraternité, rationalité, compétence, confiance, civisme, participation : telles sont les valeurs qui semblent ainsi émerger au début de cette crise du coronavirus en Italie, et font soudain ressembler le populisme à une farce sinistre », écrit-elle. Cette thèse non dénuée de fondements nous semble trop irénique, idéaliste et optimiste

    Le vent se lève - Entretien croisé – Grossetti VS Faburel : Les Métropoles, traductions territoriales de la mondialisation ?

    Michel Grossetti, sociologue, professeur à l’Université Jean Jaurès et directeur de recherche au CNRS à Toulouse et Guillaume Faburel, géographe et politiste, professeur à l’Institut d’urbanisme et l’IEP à Lyon, nous ont accordé un entretien croisé passionnant à propos des dynamiques et politiques territoriales, notamment urbaines. La métropolisation y est ici questionnée à l’aune de ces argumentions politiques, économiques, sociales et environnementales. Si les deux intellectuels semblent converger sur la critique d’une vision mythologisée et dangereuse d’un développement urbain inconséquent, ils varient quant à l’analyse des causes et des configurations à l’œuvre. Mondialisation, croissance, France périphérique, classes créatives, municipales, voici leurs réponses. Un entretien réalisé par Lauric Sophie & Nicolas Vrignaud.

    OFCE - La dépendance aux intrants chinois et italiens des industries françaises, 

    La crise sanitaire déclenchée par le coronavirus va constituer un choc récessif majeur dont l’impact est à ce jour difficile à chiffrer puisqu’il s’agit d’un choc sans précédent (voir Xavier Timbeau (L’économie au temps du COVID-19, 9 Mars 2020, Blog OFCE) et Pierre-Olivier Gourinchas (Flattening the Pandemic and Recession Curves, 13 Mars 2020). Entre autres préoccupations, cette crise provoque une large prise de conscience des interdépendances productives, aussi appelée, chaîne de valeurs ajoutée mondiale (CVM).

    Proprement ignorée voire niée par l’administration de Donald Trump ou encore par les défenseurs du Brexit, il va apparaître fatalement que la méconnaissance de ces interdépendances productives est une carence pour la définition des politiques commerciales et industrielles et aujourd’hui pour la mesure des vulnérabilités de certains secteurs.

    OFCE - L’économie au temps du COVID-19; par Xavier Timbeau

    Peut-on faire du calcul économique face à une crise sanitaire ? Poser la question semble obliger à répondre non. Pourtant, nous allons nous livrer à cet exercice morbide, espérant y trouver quelques éléments utiles à la réflexion pour les décisions difficiles à prendre dans les prochains jours.

    Les épisodes passés analysés après le SARS-Cov de 2003

    La première question est de savoir quelles peuvent être les conséquences économiques d’un scénario de pandémie grave (c’est-à-dire comparable à la grippe espagnole de 1918). Quelques études nous renseignent sur ce point. McKibbin et Fernando ont mis à jour des travaux de simulations macroéconomiques réalisés après l’épisode du SARS-Cov en 2003, repris dans un ebook publié par VoxEU très récemment et étoffé d’autres analyses économiques.

    Blog Alternatives Economiques - Capitalovirus, Jean-Marie Harribey,

    « Ils n’en mouraient pas tous, mais tous étaient frappés […] / voyons sans négligence/ L’état de notre conscience ». [1]

    Ce qu’il y a d’amusant ou de terrifiant avec les crises, c’est qu’elles surviennent toujours d’un point inattendu. Regardons quelques décennies en arrière. En 1973, c’était, disait-on, une crise pétrolière, c’est-à-dire la faute aux producteurs de pétrole pour signifier, xénophobie oblige, la faute aux Arabes. Mais on laissait dans l’ombre l’éclatement du système monétaire international deux ans auparavant et la crise de rentabilité du capital depuis le milieu des années 1960, d’abord aux États-Unis, puis partout ailleurs.
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    Réflexions

    Le Grand Continent - L’anthropologie européenne de Claude Lévi-Strauss

    À travers l’étude de deux textes de Claude Lévi-Strauss, Frédéric Keck revient sur le concept de « sociétés froides » pour continuer le débat sur l'anthropologie européenne, lancé sur ces colonnes par Pascal Lamy

    Claude Lévi-Strauss (1908-2009) a été vivement critiqué pour sa distinction entre « sociétés froides » et « sociétés chaudes », avancée dans ses entretiens avec Georges Charbonnier en 1961, parce qu’elle reconduisait l’opposition entre « sociétés primitives » restées en-dehors de l’histoire et «  sociétés civilisées  » qui ont contribué à l’histoire de l’humanité. Pourtant, un regard rétrospectif sur le contexte historique de l’anthropologie structurale permet d’en réactualiser la signification dans le contexte de l’«  ethnologie du froid  » dans les sociétés européennes proposée par Pascal Lamy.

     

  • Gauches Actus du 6 au 12 mars

    CORONAVIRUS

    Libé, le 12 mars - Coronavirus : la courbe des cas en France suit-elle vraiment celle de l'Italie avec neuf jours de retard ?

    La progression du nombre de personnes contaminées au Covid-19 et de décès dans l'Hexagone est similaire – pour l'instant – à celle de nos voisins italiens, avec une grosse semaine de décalage.

    Presse Océan - Coronavirus. La maire de Nantes Johanna Rolland (PS) suspend sa campagne municipale

    Première décision de Johanna Rolland (PS) aux annonces d’Emmanuel Macron : elle suspend sa campagne pour les élections municipales afin de se consacrer à ses responsabilités de maire de Nantes.

    France Bleu - Municipales à Grenoble et Coronavirus : Éric Piolle suspend sa campagne et ouvre une cellule de crise

    Le maire sortant de Grenoble annonce qu'il suspend sa campagne, même si cela ne va concerner que la journée du vendredi. Il faut réorganiser les services, mettre en place du télétravail, et garder des crèches ouvertes pour le personnel soignant.

    La Provence - Coronavirus : Faure (PS) demande au Premier ministre de déclarer "l'état d'urgence social"

    Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a demandé ce mercredi au Premier ministre Édouard Philippe de déclarer "l'état d'urgence social" en raison de la crise du coronavirus et de ses "conséquences économiques". "Monsieur le Premier ministre, c'est l'état d'urgence social qu'il vous faut déclarer", écrit Olivier Faure dans un courrier dont l'AFP a eu copie, à la veille d'une réunion entre le chef du gouvernement et les représentants de toutes les formations politiques. Le numéro un socialiste souhaite qu'à l'occasion de cette réunion, "soient mises à l'ordre du jour les premières pistes constitutives d'un bouclier social contre la crise. Nous vous demandons que le Parlement puisse également être saisi de cet enjeu".

    KRACH

    Le Monde - Coronavirus : krach boursier en Europe et à Wall Street, pire journée de l’histoire pour la Bourse de Paris

    Les principales places boursières européennes se sont effondrées jeudi, peu convaincues par les annonces de la Banque centrale européenne. Wall Street a également connu sa pire séance depuis 1987.

    La Bourse de Paris a vécu, jeudi 12 mars, la pire journée de son histoire en subissant une chute de − 12,28 %, à l’image des principales places européennes, qui se sont toutes effondrées, provoquant un krach boursier historique, suivi par New York. L’annonce, dans l’après-midi, de la Banque centrale européenne (BCE) du maintien de ses taux directeurs, malgré d’autres mesures de soutien aux entreprises et aux Etats, n’a pas convaincu les marchés, extrêmement inquiets des conséquences de la pandémie due au coronavirus sur l’économie.

    Marianne - Deuxième krach boursier de la semaine: la grande crise se rapproche

    La réponse inopérante ce jeudi 12 mars de la Banque centrale européenne aux craintes des marchés financiers a provoqué un deuxième krach boursier cette semaine, après un lundi noir. Les banques s’écroulent en bourse et le spectre d’une grande crise se rapproche. Explications.

    Les marchés financiers l’attendaient comme le messie pour contrer les effets négatifs du coronavirus sur l’économie européenne. Mais la présidente de la BCE Christine Lagarde a totalement failli.

    GRENOBLE

    Libé - Municipales : à Grenoble, Piolle porté par toute la gauche alternative

    Le maire sortant EE-LV organisait mercredi soir son dernier meeting avant le premier tour des municipales. Entouré des ténors de la gauche et de l'écologie, il a vanté les politiques avant-gardistes qui ont marqué l'histoire de sa ville, dans le sillage desquelles il place son projet.

    LYON

    Politis - La gratuité universelle des transports en commun lyonnais : une fausse bonne idée

    Cette mesure serait aujourd'hui contre-productive, électoraliste et anti-sociale, affirment deux candidats EELV à Lyon en réponse aux candidats de la liste Lyon en commun.

    u nom de l’urgence climatique, les candidats de la liste Lyon en Commun menée par Nathalie Perrin-Gilbert proposent dans leur tribune la gratuité des transports en commun pour le réseau TCL. Ils affirment même que le refus de cette gratuité ferait porter une responsabilité dans la dégradation de la qualité de l’air.

    GREEN NEW DEAL

    Jean Gadrey - Le financement du Green New Deal : ambition et modalités variables

    Ce billet fait suite aux deux précédents. Il se limite au repérage de la diversité des propositions de financement du Green New Deal (GND, ou autres appellations) aux États-Unis et en Europe. On y trouve en annexe une estimation des montants financiers en jeu dans le cas français.

    On peut distinguer les stratégies de financement de tous les projets de GND (ou Green Deal pour la Commission européenne) en fonction des critères suivants.

    D’abord (1) l’ambition globale, mesurée par le montant des dépenses annuelles (publiques et privées) prévues sur plusieurs années, qu’il s’agisse d’investissements ou d’autres dépenses (sociales notamment) liées à la « transition ». Voir l’annexe pour des estimations.

    INEGALITES

    Observatoire des inégalités - Inégalités entre les femmes et les hommes : les leurres du 8 mars

    Points de vue du 8 mars 2020

    50 % de femmes députées ou dirigeantes d’entreprise, pour quoi faire ? L’égalité entre les femmes et les hommes passe par une remise en cause du fonctionnement de l’entreprise, de la famille ou de l’école. Le point de vue de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.

    Officialisée en 1977 par les Nations Unies, la Journée internationale pour les droits des femmes est devenue au fil du temps une fête de « la » femme aux relents commerciaux. Un rituel qui laisse un goût amer aux femmes les 364 jours restants, jours de « l’ » homme. De plus, une partie du discours de défense de la condition féminine occulte les inégalités sociales dont sont victimes les femmes les moins favorisées.

    Observatoire des inégalités - Activité des hommes et des femmes : le rapprochement interrompu

    Le taux d’activité des femmes stagne, tandis que celui des hommes tend à diminuer. Femmes et hommes auront-ils bientôt le même niveau d’activité professionnelle ? Extrait du Centre d’observation de la société.

    Le rapprochement des taux d’activité [1] des femmes et des hommes constitue l’une des grandes transformations sociales des 80 dernières années. Des années 1930 à la fin des années 1960, le taux masculin diminue. En 1931, presque tous les hommes qui ont entre 15 et 64 ans travaillent ou cherchent un emploi. Ils ne sont plus que 88 % en 1968. L’allongement des scolarités et la construction de régimes de retraite (encore très modestes) réduisent la part d’hommes actifs aux deux bouts de l’échelle des âges. Pendant cette période, le taux d’activité des femmes reste stable, autour de 50 %, même si on sait qu’à l’époque une partie de ces dernières ne sont pas officiellement comptabilisées comme actives mais travaillent sans être déclarées avec leur mari pour les travaux de la ferme ou dans un commerce par exemple.

    INFLATION

    OFCE - Pourquoi l’inflation européenne est-elle si faible ?

    En septembre 2019, la Banque centrale européenne (BCE) annonçait une relance de ses politiques « non conventionnelles », incluant, en sus de l’assouplissement quantitatif (quantitative easing) et des opérations ciblées de refinancement à long terme (targeted long-term refinancing operations, TLTRO), une baisse du taux des facilités de dépôts[i] avec une tranche de monnaie de réserve exonérée des taux négatifs de manière à limiter le coût des réserves pour les banques. Ce nouveau round de politiques accommodantes s’imposait en raison du contexte macroéconomique, marqué par un ralentissement de l’activité en zone euro et un décrochage de l’inflation.

    CHOMAGE

    Socialter - La garantie à l'emploi, une mesure révolutionnaire contre le chômage ?

    William Bouchardon, Le 27/02/2020

    Pour résoudre la question du chômage de masse, des économistes proposent d'instaurer une « garantie à l'emploi », c'est-à-dire d'employer tous les chômeurs volontaires dans des projets définis localement. De quoi s'agit-il concrètement et quelles conséquences auraient un tel dispositif ? Revue des arguments et contre-arguments en quelques questions.

    Entre 10.000 et 14.000 morts par an en France, soit trois à quatre fois le nombre de victimes d’accidents de la route : le chômage est bel et bien mortel. Déjà appauvri et dévalorisé, le demandeur d’emploi est également souvent rendu responsable de sa situation et stigmatisé, réduit au statut d’« assisté ». Le gâchis humain considérable que représente le chômage de masse est régulièrement cité comme priorité par les responsables politiques. Pourtant, quelle que soit la couleur politique du gouvernement, les mêmes mesures sont reconduites depuis 30 ans : réformes de la formation professionnelle, réduction des indemnités chômage pour inciter à la recherche d’emplois et politiques dites « de l’offre » comme la flexibilisation du marché du travail et la baisse des cotisations.

    RETRAITES

    Le Point - Retraites : la demande de commission d'enquête du PS rejetée

    La demande de commission d'enquête du PS a été rejetée. Les socialistes se questionnaient sur l'étude d'impact accompagnant la réforme des retraites.

    En février, les députés socialistes confiaient leur doute au sujet de « la sincérité, l'exhaustivité et l'exactitude de l'étude d'impact » remise en complément des deux projets de loi sur la réforme des retraites voulue par le gouvernement. Le Parti socialiste, voulant se pencher sur l'authenticité de cette étude d'impact, avait utilisé leur droit de tirage pour créer une commission d'enquête à l'Assemblée nationale sur cette étude. Une demande rejetée mercredi par la majorité, malgré sa division.

    Jean-Christophe Le Duigou - Conférence financière: une discussion mal partie

    La conférence de financement chargée d’identifier les solutions pour que les comptes du système de retraites trouvent l’équilibre en 2027, est, comme il fallait s’y attendre, mal partie. FO et la CGT viennent d'annoncer qu'elles quittaient la table de discussion.

    Dès le départ le gouvernement a voulu dramatiser la situation en choisissant une présentation taille XXL du besoin de financement. Le « déficit cumulé » serait de 113 milliards à horizon 2030. Curieuse présentation, jusque-là inédite, qui consiste à additionner sur une décennie 12 milliards annuels de besoin de financement, besoin estimé par le gouvernement. Si ce chiffre parait astronomique c’est parce qu’il s’agit d’un cumul sur dix ans. Il est à mettre en rapport avec celui du volume de richesses cumulées, créées pendant la même période, soit près de 25 000 milliards d’euros. Le besoin de financement relatif à la richesse produite sur 10 ans est bien de 0,45 % du PIB soit une valeur finalement modeste pour un système qui pèse 14% du PIB.

    A LA CARTE

    La gazette des communes - Décentralisation : Non massif à une France à la carte

    Selon un sondage IFOP commandé par le club de pensée laïc et républicain L’Aurore, 70 % des Français s’opposent à la possibilité offerte aux collectivités d’adapter la loi. Un désaveu pour le Gouvernement qui se fait le chantre de la différenciation territoriale dans le cadre de la préparation de son projet de loi 3D.

    L’égalité avant tout. Selon un sondage IFOP sur les Français et la décentralisation réalisé en décembre, les citoyens rejettent massivement une France à la carte. Une enquête qui intervient au moment le Gouvernement défend cette idée dans l’élaboration de son texte 3D, comme décentralisation, déconcentration et différenciation.

    D’après l’étude commandée par L’Aurore, club de pensée « progressiste et républicain » présidé par l’ex-ministre PS Jean Glavany, 69 % des personnes interrogées s’opposent, au nom de l’égalité, au pouvoir qui serait donné aux collectivités d’adapter la loi.

    DESPENTES

    Marianne, Natacha Polony - Virginie Despentes : "meuf", tu délires…

    Dimanche 1er mars, "Libération" publiait une tribune de Virginie Despentes saluant un coup d'éclat d'Adèle Haenel lors de la cérémonie des Césars. Un texte en forme de diatribe contre les riches, les puissants, les hommes. Un texte qui méritait une réponse.

    Au début, on se dit que c’est insignifiant. Qu’un texte publié dans Libération, même sur une page et demie, ça va intéresser quoi ? Dix mille personnes en France, en priorité chez les intellectuels urbains, qui communient déjà dans la détestation des mâles blancs "cisgenres". D’accord, Virginie Despentes est une icône branchée, des centaines de milliers de livres vendus, des interviews fleuve dans les Inrocks. Mais cette histoire de cérémonie des Césars, ce grand psychodrame du petit milieu, pendant qu’un satrape turc précipite dans des canots pneumatiques des dizaines de milliers de malheureux, pendant que les aberrations du système néolibéral sont mises à nu par un virus, c’est tellement dérisoire.

  • Gauches Actus du 28 février au 5 mars

    MUNICIPALES

    La Tribune - Municipales 2020 : "Il est temps de produire un nouveau modèle, tout aussi attractif que l'ancien" Renaud Payre, La Gauche Unie

    Issu de la société civile, Renaud Payre a su rassembler les principales forces de gauche - Verts mis à part - de la métropole lyonnaise. Parti Socialiste, Parti Communiste Français, Génération.s, Manufacture de la Cité, Nouvelle Donne, Place Publique, Gauche Démocratique et Sociales, militants de la France Insoumise se retrouvent autour d’un projet commun qui fait de la future métropole "un outil de lutte contre toutes les inégalités". L’universitaire, par ailleurs directeur de Sciences Po Lyon, tête de liste de « La Gauche Unie » qui a "pris ses responsabilités une fois le rassemblement acté" détaille pour La Tribune ses grandes orientations économiques, non sans tirer un bilan sans concession des mandats précédents. Troisième volet de notre exploration des programmes économiques des candidats à la présidence de la Métropole de Lyon.

    GREEN NEW DEAL

    Jean Gadrey - Le Green New Deal en Europe : une appellation intéressante mais insuffisante 

    Ce billet est la suite du précédent, consacré au Green New Deal (GND) en Amérique. Une variante faible de ce GND, juste un Green Deal sans référence au New Deal de Roosevelt (que les néolibéraux détestent), est présentée comme le grand projet européen de la nouvelle commission européenne et de sa présidente Ursula von der Leyen : un « pacte vert pour l’Europe » ou « European Green Deal » faisant partie, comme il se doit, d’une « New Growth Strategy » : une stratégie de croissance verte. Cette variante, qui n’est pas à la hauteur des enjeux, n’est pas la seule en Europe. Intéressons-nous à des groupes d’élus plus ambitieux.

    LES VERTS ET LE PS

    Fondation Jean Jaurès - Les Verts, la gauche et le Parti socialiste : entre convergences et malentendus

    Alors qu’ils siégeaient jusqu’à présent dans la majorité municipale, les Verts parisiens nourrissent l’ambition pour les municipales de 2020 de ne plus être de simples supplétifs des socialistes, jusqu’à une prise de distance à l’égard d’Anne Hidalgo, décidée au niveau local mais encouragée au niveau national par Yannick Jadot, qui a surpris bien des observateurs. Pourtant, elle renvoie à des hésitations et à des questionnements solidement ancrés dans le mouvement écologiste depuis ses origines quant à son rapport à la gauche et au socialisme, décryptés ici par l’historien Sébastien Repaire.

    RETRAITES

    Jean-Marie Harribey - La retraite n'est pas une dette

    Une rumeur circule : la retraite serait une « dette sociale ». Une rumeur ne repose en général sur aucun fait avéré et est une pure construction idéologique, au sens de fausse conscience. Celle-ci n’échappe pas à la règle. Et elle a son corollaire : cette prétendue dette sociale serait parallèle à la dette écologique. Ces deux assertions sont des non-sens. Malheureusement, elles circulent, jusque dans les cercles très critiques.

    Les pensions de retraite respectent un contrat social  – un engagement politique – entre les générations. Mais elles ne sont pas un transfert dans le temps d’une dette. Elles sont toujours un prélèvement sur la valeur ajoutée par les travailleurs actifs, donc sur la production courante. Et elles ne peuvent être que cela, même dans le cas d’un système par capitalisation, via des canaux financiers non solidaires. Les pensions de retraite sont en tout temps une part du PIB et du PIN (et donc du revenu intérieur net). Parler alors de dette sociale est une transposition dans le champ des retraites d’un langage financier qui n’a rien à y faire, sauf à embrouiller la compréhension et y introduire une délégitimation pernicieuse à une époque où le mot d’ordre néolibéral est de diminuer toutes les dépenses publiques et sociales. Et la petite musique sur la dette publique tourne et agit comme une lobotomie.

    PRESIDENTIALISATION

    La vie des idées - La présidentialisation contre les partis, Frédéric Sawicki

    Institué pour permettre à l’exécutif de faire taire les divisions partisanes, le régime de la Ve République semble avoir atteint son paroxysme avec l’élection de 2017. L’examen des transformations du champ politique suggère néanmoins qu’il ne faut pas enterrer trop tôt les partis politiques.

    Que la place centrale prise par l’élection présidentielle au suffrage universel en France sous la Ve République ait transformé en profondeur les partis politiques est une idée déjà ancienne. Selon ses tenants, les partis se seraient mus en « machines présidentielles dont la fonction première serait d’être des tremplins pour une candidature présidentielle et subséquemment d’être une ressource organisationnelle pour le président ». La victoire d’Emmanuel Macron, homme sans passé partisan, porté par une organisation ad hoc créée quelques mois avant le scrutin, mais aussi la performance de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle de 2017, ont été considérés par certains comme un nouveau seuil franchi dans ce processus de présidentialisation, un point de bascule dans une nouvelle ère qui se caractériserait par l’avènement d’entreprises politiques personnelles vouées à se former ou à se défaire à la veille de chaque élection présidentielle

    LA PARTICIPATION

    France Culture - Municipales : l'important c'est de participer

    De l'accumulation de listes dites participatives, au tirage au sort de certains candidats, en passant par les promesses de faire plus de place aux citoyens : l'effervescence démocratique qui règne autour des élections municipales semble témoigner d'une volonté populaire de reprendre le pouvoir.

    L'échelon municipal est-il le plus pertinent aujourd'hui pour pratiquer la démocratie participative ? C'est en tout cas à l'échelle des communes que les initiatives en la matière se multiplient. En ce sens, entre l'accumulation des listes dites citoyennes, le tirage au sort d'une partie des candidats et la multiplication des promesses de mise en place de budget participatif, les élections municipales de 2020 témoignent d'une certaine effervescence démocratique. 

    Dominé par le Massif des Trois Becs, cerné par les vignobles, les champs de lavande et les eaux de la Drôme, Saillans est un petit village tranquille. Mais en 2011, sa tranquillité a été rompue : le maire de l’époque a voulu installer un supermarché dans la commune. Une partie des habitants s’est rassemblée pour empêcher l’aboutissement du projet. "A la suite de cela, le projet a été abandonné, mais les élections municipales approchaient et _on s'est dit qu'on en avait un peu marre de voter une fois tous les six ans pour une personne qui, une fois élue, gérerait la commune un peu seule avec quelques adjoints_", se souvient Vincent Beillard, 47 ans, actuel maire de Saillans.

    LA BANQUE

    The Conversation - Le lobby bancaire a-t-il embobiné nos députés ? Conversation avec Jézabel Couppey-Soubeyran

    Le 7 janvier dernier, les députés ont voté une proposition de résolution, visant selon son intitulé à « protéger la compétitivité du financement de l’économie dans le cadre de la transposition de l’accord du Comité de Bâle de 2017 ». Ce type de texte a une très faible portée juridique, mais cela en dit long sur le degré de capture intellectuelle de nos parlementaires et gouvernants, comme l’explique dans cette interview Jézabel Couppey-Soubeyran, maître de conférences à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et conseillère éditoriale au Centre d’études prospectives et d’informations (CEPII).

    LES LOYERS

    Observatoire des inégalités - Comment la hausse des loyers enrichit les propriétaires

    Analyses 21 février 2020

    La hausse des loyers a produit un vaste transfert de richesses des ménages locataires vers les bailleurs privés, plus fortunés et souvent plus âgés. Une analyse extraite du Centre d’observation de la société.

    La hausse des loyers pèse lourdement sur le budget des ménages, en particulier les plus jeunes d’entre eux. Elle réduit leur pouvoir d’achat alors que les salaires n’augmentent guère. Ce phénomène est connu. L’argent des loyers n’est pas perdu pour tout le monde : c’est un revenu pour les propriétaires bailleurs [1]. Et celui-ci a nettement progressé au cours des dernières décennies. Entre 1984 et 2018, le montant des loyers perçus a été multiplié par 2,2 après inflation : rares sont ceux dont les revenus ont autant progressé. Les propriétaires bailleurs recevaient 23 milliards au milieu des années 1980, ils en tirent désormais plus de 50 milliards, selon le ministère du Logement. Cela signifie que les locataires du privé ont dépensé 27 milliards de plus pour se loger. Bien sûr, le nombre de logements et de propriétaires a augmenté. Exprimé par logement, le bénéfice est encore plus élevé. Entre 1984 et 2018, le résultat brut courant par logement (le profit une fois les charges [2] déduites) des bailleurs privés a été multiplié par trois, une fois l’inflation déduite. Une croissance quasiment ininterrompue sauf entre 2008 et 2015. Un logement rapportait en moyenne 1 100 euros par an en 1984 (exprimés en monnaie de 2015), il produit aujourd’hui un gain de 3 500 euros.

    SANDERS

    Le Vent se lève - Objection votre Excellence : Décryptage du portrait de Bernie Sanders sur France Inter

    Tous les vendredis, Gérard Araud, ancien ambassadeur de France à Washington D.C. propose une chronique sur la primaire démocrate et l’élection présidentielle américaine sur France Inter. Après le portrait de Bloomberg la semaine dernière, cette semaine on décortique et complète son portrait de Bernie Sanders réalisé vendredi 28 janvier.

    Sanders socialiste qui n’aurait jamais été démocrate ? Bernie surfeur sur la radicalisation de l’électorat ? L’establishment démocrate, des gens sincèrement préoccupés par une défaite de Sanders ? Bernie, trop de gauche pour les États-Unis et opposant rêvé pour Donald Trump ?

    Quelle autre présentation peut-on proposer de l’actuel favori de la primaire démocrate ? Un podcast par Clément Pairot.

    LES CANCERS

    Observatoire des inégalités - Deux millions de salariés exposés à un produit cancérogène

    Données 25 février 2020

    10 % des salariés sont exposés à un produit cancérogène, soit 1,8 million de travailleurs. C’est le cas de 30 % des ouvriers qualifiés, de 2 % des cadres supérieurs et d’à peine 1 % des employés administratifs. Les salariés du secteur de la construction sont les plus concernés.

    Un salarié sur dix est exposé à des produits chimiques cancérogènes à son travail, par exemple le benzène, la silice ou des fibres d’amiante, selon l’enquête 2017 du ministère du Travail [1]. Un tel environnement concerne au total 1,8 million de travailleurs. Les ouvriers qualifiés sont trois fois plus soumis à ces produits dangereux pour leur santé que l’ensemble des salariés. 30 % de ces ouvriers sont dans ce cas, seize fois plus que les cadres supérieurs (2 %). Ces substances sont connues pour provoquer des cancers, ou au moins pour augmenter leur incidence, si elles sont inhalées, ingérées ou si elles pénètrent dans la peau. Le secteur de la construction est le plus concerné : 31 % des salariés (en majorité des hommes) qui y travaillent sont exposés à des produits cancérogènes, contre 7 % de ceux qui sont employés dans le tertiaire, les moins touchés par ce risque sanitaire.

    LES LYCEENS

    Observatoire des inégalités - Orientation scolaire : « Les lycéens ont intégré leur position dans la hiérarchie ». Entretien avec Bernard Lahire

    La confiance des lycéens dans leur choix d’orientation et leur réussite dans l’enseignement supérieur est le résultat d’un long processus, qui prend racine dès l’école primaire. Entretien avec Bernard Lahire, sociologue à l’École normale supérieure de Lyon. Extrait du quotidien Le Monde.

    Entre 2014 et 2018, un collectif de 17 chercheurs piloté par Bernard Lahire, professeur de sociologie à l’École normale supérieure de Lyon, a mené une enquête sur la reproduction des inégalités, en dressant le portrait de 35 enfants de cinq ans. Si Enfances de Classe (Seuil, 2019), un travail sociologique d’une ampleur inédite, éclaire les déterminants de la réussite scolaire, il permet aussi de comprendre les inégalités d’accès et de réussite dans l’enseignement supérieur, comme l’explique Bernard Lahire.

  • Gauche Actus du 21 au 27 février

    GREEN NEW DEAL

    Jean Gadrey - Le « green new deal » de Bernie Sanders est-il à la hauteur ?

    Depuis une dizaine d’années, le New Deal de Roosevelt est redevenu une référence pour une partie de la gauche en Europe et aux États-Unis. Rebaptisé et requalifié en « Green New Deal » (GND par la suite), il est au cœur du programme de Bernie Sanders. Son incontestable ambition suffit-elle à en faire une politique de nature à freiner autant que possible la catastrophe écologique en cours ? Il est permis d’en douter.

    LE NEW DEAL DE ROOSEVELT

    Il est vrai que ce qui a été accompli sous l’impulsion de Franklin Delano Roosevelt, Président des États-Unis de 1933 à 1945, impressionne, en particulier sous l’angle d’un volontarisme politique capable de refouler les lobbies d’affaires et la finance pour imposer des mesures de progrès social. Des mesures largement plébiscitées par les citoyen.ne.s, ainsi qu’en témoignent les deux réélections faciles de Roosevelt en 1937 et 1940.

    La Croix - Portrait Pour un « new deal » écologique : Aurore Lalucq Eurodéputée (Place publique)

    Cette experte des changements de modèle économique a lancé un intergroupe de 160 élus au Parlement européen pour faire en sorte que le pacte vert annoncé par la Commission ne devienne pas un habillage écologique.

    «Il n’y a jamais rien d’incompatible », lâche Aurore Lalucq, après une heure d’entretien à l’Européen, brasserie située face à la gare de Lyon à Paris. La phrase ramasse à la fois son parcours, sa pensée, et son engagement. Cette économiste hétérodoxe, convertie à la politique, revendique l’hybridation des idées, du moment qu’elles restent au service de l’humain.

    RETRAITES

    Libé - Boris Vallaud, le député qui met des «cailloux dans les chaussures» de LREM

    Lors de l’examen du projet de loi sur les retraites, le socialiste exploite les subtilités parlementaires et joue le coup d’après : la saisine du Conseil constitutionnel.

    Al’aune de la vertigineuse pile des 35 000 amendements communistes et insoumis sur la réforme des retraites, la livraison du groupe socialiste (700 amendements) semble modeste. Mais son porte-parole, Boris Vallaud, donne un autre fil à retordre au gouvernement. Le député des Landes joue le coup d’après : la future saisine au Conseil constitutionnel.

    PAUVRETE

    Observatoire des inégalités - Supprimer la pauvreté : un enjeu pour les municipales

    Points de vue 7 février 2020

    La campagne des élections municipales donne l’occasion aux candidats de proposer un revenu minimum unique équivalent au seuil de pauvreté. Le point de vue de Noam Leandri et Louis Maurin, président et directeur de l’Observatoire des inégalités. Texte extrait de la Gazette des communes.

    Éradiquer la pauvreté, c’est possible en mettant en place un revenu minimum unique (RMU) supérieur au seuil de pauvreté, équivalent à 860 euros pour une personne seule. Notre proposition (lire le texte détaillé) devrait devenir un enjeu politique des prochaines élections municipales

    Observatoire des inégalités - La pauvreté dans les grands pays riches : la France se distingue

    Données 11 février 2020

    Parmi les grands pays riches, la France est celui où le taux de pauvreté (8,3 %) est – de loin – le plus faible. Il est deux fois moins élevé qu’aux États-Unis (17,8 %) qui ferment la marche du classement. La situation se dégrade nettement en Allemagne.

    Avec un taux de pauvreté de 8,3 % en 2016 au seuil à 50 % [1], la France est clairement le modèle social qui lutte le mieux contre la pauvreté, selon les données de l’OCDE. À l’autre bout du classement, aux États-Unis, la part de personnes vivant sous le seuil de pauvreté est deux fois plus élevée (17,8 %). Suivent ensuite le Japon et l’Espagne (15,7 et 15,5 %), l’Italie (13,7 %), le Royaume-Uni (11,9 %) et l’Allemagne (10,4 %).

    COTISATIONS SOCIALES

    OFCE - Cotisations sociales des salariés et des non-salariés : vers la divergence ? par Henri Sterdyniak

    Dans le cadre de la réforme des retraites, le gouvernement envisage de réduire l’assiette de la CSG-CRDS payé par les non-salariés, à la fois pour compenser la hausse des cotisations retraites et pour faire converger l’imposition des salariés et des non-salariés. Ces deux objectifs sont-ils compatibles ? Nous montrerons ici que non.

    La comparaison des taux de cotisations sociales entre salariés et non-salariés est particulièrement délicate : les taux affichés diffèrent, mais aussi l’assiette (le salaire brut versus le revenu professionnel). Les barèmes de réduction des cotisations se font à des niveaux différents (tableau 1). Enfin les droits à prestations ne sont pas les mêmes. La comparaison a été rendue encore plus délicate par le remplacement de cotisations salariés, chômage et maladie de remplacement, par la CSG.

    USA

    Le vent se lève - La socialiste Kshama Sawant fait voter la première trêve hivernale des États-Unis

    Portée par Kshama Sawant, la seule élue socialiste du conseil municipal de la ville de Seattle (Seattle City Council), une proposition adoptée à l’unanimité interdit toute expulsion locative durant l’hiver. Seattle devient la première ville américaine à se doter d’une loi aussi ambitieuse en la matière, à l’heure où le logement s’impose comme un défi crucial pour les socialistes américain·e·s.

    Introduit le 6 décembre 2019, le Council Bill 119726, qui prévoit l’interdiction des expulsions locatives en période hivernale, a été définitivement adopté à l’unanimité lundi 10 février.

    CHAUFFAGE

    Jean Gadrey - Il faut interdire les terrasses chauffées, sources d’une énorme gabegie énergétique

    J’emprunte les évaluations qui suivent à mon ami Thierry Salomon, un vrai pro des questions énergétiques et climatiques : il a longtemps présidé (et il est toujours porte-parole de) l’association NégaWatt (mille adhérents dont quatre cents experts et praticiens français de l’énergie) à qui l’on doit les scénarios à mes yeux les plus aboutis vers l’objectif de zéro émission nette en 2050 en France.

    Dans un « billet d’humeur » publié (demain) par la revue « La maison écologique » (n° 115), il fournit des estimations que je résume fortement ici.

    Prenons d’abord le cas d’une terrasse de 5m de large et 15m de long, chauffée au gaz propane de mi-novembre à mi-mars, 14 heures par jour, avec 5 braseros chauffant chacun 15 m2. Consommation estimée : 50 400 kWh par hiver, avec en prime 13,7 tonnes de gaz carbonique émis dans l'atmosphère ! Soit l’équivalent des émissions d’une berline neuve roulant 122 000 kms. « Le café-croissant a soudain un méchant goût de carbone ».

    RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE

    Martin Anota - Les économistes sous-estiment les coûts du réchauffement climatique

    Il n’est pas étonnant que les économistes s’intéressent au changement climatique. Certes, ils peuvent avoir tendance à se laisser porter par leurs prétentions « impérialistes » et à s’attaquer à certains objets traditionnellement étudiés par le reste de la communauté scientifique, mais il faut avouer que la question touche directement leur objet d’étude originel : la création et la répartition des richesses. Non seulement les émissions polluantes sont générées par les activités de production et de consommation, mais en outre le changement climatique n’est pas sans affecter en retour l’activité économique [Dell et alii, 2012 ; Burke et Tanutama, 2019 ; Kahn et alii, 2019].

    GUERRES COMMERCIALES

    OFCE - Guerres commerciales : quels objectifs pour quels effets ? par Stéphane Auray et  Aurélien Eyquem

    Quelles sont les motivations économiques derrière la politique commerciale menée par la présidence Trump aux États-Unis ? La réaction des partenaires commerciaux, notamment la Chine, est-elle rationnelle économiquement ? Quelles sont les conséquences macroéconomiques à attendre de telles politiques ? Nous tentons d’apporter quelques éléments de réponse dans ce billet.

    Les déficits extérieurs américains, que ce soit du compte courant ou de la balance commerciale, ne datent pas d’hier, ni même d’avant-hier. Comme le montre le graphique ci-dessous, la dégradation remonte à la fin des années 1970 et sa cause a été largement discutée dans la littérature. Bien que le graphique semble montrer que la cause première de ces déficits soit le creusement des déficits commerciaux, l’analyse économique montre que le solde du compte courant est tout autant déterminé par l’équilibre entre épargne nationale et investissement : le creusement des déficits publics (qui absorbent l’épargne des ménages américains), la place centrale des États-Unis dans la finance mondiale, la financiarisation des économies dans les années 1980, le rôle spécifique du dollar (Gourinchas et Rey, 2007), les excédents extérieurs d’autres pays cherchant à s’investir aux États-Unis  (saving glut, Bernanke, 2005), la politique de change chinoise, les imperfections financières dans d’autres pays (Gourinchas et Jeanne, 2009), notamment en Chine, sont autant de facteurs additionnels permettant d’expliquer cette dynamique jointe du compte courant et des échanges commerciaux.

    INDUSTRIE

    Jean Gadrey - La désindustrialisation est mondiale, mais une alter-industrie est nécessaire

    J’ai rédigé ce long billet à la suite d’un débat public cordial et passionnant, le vendredi 7 février à Lille, avec Gabriel Colletis, l’infatigable animateur du collectif « manifeste pour l’industrie ». 

    LA NETTE DÉSINDUSTRIALISATION DE L’EMPLOI DANS TOUS LES PAYS « DÉVELOPPÉS » 

    Premier graphique : la part de l’emploi industriel dans l’emploi total, pour six grands pays dits développés, ou « riches », ou « industrialisés », depuis 1992. Source : Banque Mondiale et BIT (voir ce lien). La définition du secteur industriel dans cette base statistique est large et inclut, outre « l’industrie manufacturière », les industries extractives, la construction, la production et distribution d’électricité, de gaz et d’eau.

  • Gauches Actus du 14 au20 février

    A LA UNE : ANDRE GORZ

    Reporterre - « Penser à l’envers » avec André Gorz et s’interroger : pour quoi luttons-nous, plutôt que contre quoi ?

    Avec le documentaire « Lettre à G. — Repenser notre société avec André Gorz », quatre jeunes gens se sont improvisés réalisateurs pour nous parler du pionnier de l’écologie politique en France. Son projet de refondation sociale et écologique — la « civilisation du temps libéré » — ouvre des perspectives enthousiasmantes.

    Imaginez une société où l’on vivrait mieux qu’aujourd’hui, de façon plus libre, plus détendue, plus riche de sens. Une société où l’on travaillerait moins, et où il serait possible de développer plusieurs activités : devenir musicien, jardinier, créer un habitat collectif… ou tout autre chose que le temps libre nous permettrait de concevoir. Il y a tant de « vraies richesses » relationnelles, spirituelles, manuelles… à vivre, au lieu « d’épuiser sans joie nos forces à produire ce que, entre le métro et le dodo, nous espérons trouver le temps d’user », disait en substance André Gorz (1924-2007), qui écrivit une quinzaine de livres au croisement de la critique sociale, de la philosophie et de l’écologie politique.

    GIRONDIN ?

    Le vent se lève - Benjamin Morel : « La gauche doit être rempart contre le maurrassisme rampant, pas en devenir le poisson-pilote »

    Nous avons retrouvé Benjamin Morel dans un café à proximité de l’Assemblée nationale. Trentenaire, il est maître de conférences en droit public à l’Université Paris II Panthéon Assas et docteur en science politique à l’École Normale Supérieure Paris-Saclay. Tandis qu’Emmanuel Macron compte mettre en pratique son « pacte girondin » à travers la loi 3D (différenciation, décentralisation, déconcentration), nous avons souhaité interroger Benjamin Morel sur les raisons pour lesquelles celle-ci contrevient à l’esprit d’une République une et indivisible et menace l’édifice républicain tout entier. Entretien réalisé par Antoine Cargoet, retranscrit par Dany Meyniel.

    PS

    Libé - Le premier secrétaire du PS demande la tête du premier flic de France

    Olivier Faure demande une convocation de Christophe Castaner à l'Elysée après les propos qu'il a tenus sur sa vie privée mercredi sur France Inter.

    Une nouveauté : la salle de presse des Quatre-Colonnes, à l’Assemblée nationale, est pleine à craquer pour un socialiste. Des caméras, des stylos et des micros. La foule attend l’arrivée du premier des socialistes. Olivier Faure se pointe à 15 heures. Le regard est sombre et les mains derrière le pupitre. Pourquoi ? La faute à un ministre…

    Libé - Une semaine à Nevers (1/5) Le PS en voie de décomposition dans son ancien fief de Nevers
     
    Ancienne place forte du socialisme, la préfecture de la Nièvre est le théâtre de l'explosion du PS. Les responsables locaux du parti se sont dispersés sur quatre listes rivales pour les municipales. Elles vont de la droite à LFI, en passant par les Verts et Macron.

    Le Figaro - À un mois des municipales, le PS pâtit d’une très mauvaise image

    Selon une étude Odoxa pour Dentsu Consulting, Le Figaro et Franceinfo, 74% des Français pensent que le parti à la rose pourrait disparaître du paysage politique.

    Malgré ses tentatives pour se redresser, le PS reste aux yeux de l’opinion dans une très mauvaise posture. À un mois des élections municipales, les Français sont 74% à penser qu’il pourrait disparaître du paysage politique. Selon un sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour Le Figaro et Franceinfo, la prévision de sa disparation est aussi faite par les trois quarts des sympathisants de gauche (71%), ses électeurs naturels de second tour, et par 64% des sympathisants socialistes, sa base électorale de premier tour...

    VENTE DES TERRES

    Fondation Jean Jaurès - L’UE contre le moratoire sur la vente des terres

    Suite à la note d’Olena Makarenko publiée le 7 février dernier, la Fondation et L’Ukraine est notre voisin proposent une analyse d’Halya Coynash sur la position de l’Union européenne, via la Cour européenne des droits de l’homme, concernant la réforme foncière en Ukraine. Membre du Groupe de Kharkiv pour la protection des droits de l’homme (KHPG), Halya Conyash publie régulièrement en anglais sur le site du KHPG et s’est imposée comme une des meilleures sources sur la situation des droits de l’homme en Ukraine.

    En décembre 2018, les législateurs ukrainiens avaient prolongé jusqu’au 1er janvier 2020[1] l’interdiction, très controversée, de vendre des terres agricoles. Et ce malgré la décision de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), qui a jugé que ce moratoire violait les droits de propriété des Ukrainiens, et bien que la Cour de Strasbourg ait clairement annoncé que de lourdes indemnités seraient à payer quand sa patience serait à bout.

    EN ALLEMAGNE

    Le vent se lève - Extrême-droite et libéraux main dans la main en Allemagne

    Le 5 février 2020 restera marqué d’une pierre noire dans l’histoire de l’Allemagne. Ce jour-là, Thomas Kemmerich, à la tête du petit parti libéral FDP, partenaire allemand de La République En Marche, est élu ministre-président de la Thuringe. Il n’avait obtenu que 5 % des suffrages lors des élections et doit sa victoire au ralliement des conservateurs de la CDU mais surtout… de l’extrême-droite de l’AfD. Un parti où foisonnent militants et dirigeants fascisants ou néo-nazis. Si la coalition est rapidement rompue, l’indignation est immédiate et massive : pour la première fois dans l’histoire de l’Allemagne moderne, des membres de l’establishment politique ont pactisé avec l’extrême-droite pour arriver au pouvoir. Un scénario qui, ailleurs dans l’Union européenne, n’a rien de novateur et commence même à se banaliser…

    MICHEL PERALDI

    France Culture - La politique de terrain

    Dans un contexte de défiance envers les politiques, la figure du maire et l’action municipale restent investies du sens concret de la démocratie.

    Dans les pages idées de Libération, le sociologue Michel Peraldi, co-auteur de Marseille en résistances (La Découverte) souligne le rôle nouveau des collectifs citoyens, et leur relative impuissance à prendre leur place dans les élections municipales. Pour lui, « c’est le politique qui a échoué à les intégrer ». Le Printemps marseillais, par exemple, « a tenté une fusion entre les luttes urbaines et ce qui restait des partis ». Lesquels « ont en partie capté des individus » mais pas « l’énergie du mouvement ». Pourtant ce collectif a tout de même réussi à imposer « la charte du relogement, avec l’Etat ». Ainsi, « la question de l’habitat indigne sera quand même dans la campagne. »

  • Gauches Actus du 7 au 13 février

    PS

    France 3 - Selon la maire de Lille Martine Aubry (PS), avec Macron et sa majorité “d'amateurs“, ”l'inhumanité est en marche”

    La maire PS de Lille Martine Aubry a dénoncé mercredi Emmanuel Macron et sa majorité "d'amateurs", affirmant que "l'inhumanité est en marche dans toutes les politiques" mises en place par le président de la République.

    Le Monde - 30 % de départs en cinq ans : au Parti socialiste, la fuite massive des cadres

    Ils sont partis à La République en marche (LRM), ont pris la tangente un peu plus à gauche, ou se sont reconvertis en dehors de la politique, comme Eduardo Rihan Cypel qui, après avoir été député et secrétaire national du Parti socialiste (PS), vend désormais des caleçons imprimés de références politiques du XVIIIe siècle. Ce recyclage original n’est pas un cas isolé, y compris chez les plus hauts responsables.

    Libé - Retraites et commission d'enquête : le quatre en un des députés PS

    En ouvrant une commission d'enquête sur l'étude d'impact de la réforme des retraites, le groupe socialiste a réussi à attirer l'attention, unir les oppositions de gauche, ulcérer LREM et semer la division à droite. Strike.

    BIODIVERSITE

    Reporterre - « Le gouvernement n’a pas de réelle volonté de préserver la biodiversité »

    Changement climatique et biodiversité sont au programme de la visite d’Emmanuel Macron à Chamonix. Il va notamment lancer, jeudi 13 février, le tout nouvel Office français de la biodiversité. Au sein de cet établissement, les employés dénoncent une politique d’austérité qui affaiblit leur mission de protection de la nature.

    Dîner avec des experts du climat ce mercredi 12 février au soir, passage sur la Mer de glace, « témoin de l’ampleur du dérèglement climatique » précise l’Élysée : Emmanuel Macron entame une visite présidentielle de deux jours à Chamonix (Haute-Savoie) sur le thème de la biodiversité et de la transition écologique. Autre temps fort, jeudi matin, il prononcera un discours afin de lancer l’Office français de la biodiversité (OFB), nouvel organisme né de la fusion de l’Agence française pour la biodiversité et de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS).

    CHOMAGE

    Marianne, Liêm Hoang-Ngoc - Derrière la baisse du chômage, une masse d’emplois de serviteurs précarisés

    Liêm Hoang-Ngoc revient sur la dernière étude de l'OFCE. Vivement critiquée par Bruno Le Maire, elle révèle pourtant que la politique du gouvernement est néfaste pour le pouvoir d'achat des plus modestes, malgré la baisse du chômage soulignée par le gouvernement.

    La publication de l’étude annuelle de l’OFCE sur les effets de la politique du gouvernement a suscité l’agacement du ministre de l’Economie et des finances. Contestant "l’esprit et la méthode" de ce travail, Bruno Le Maire affirme que la décrue du chômage en 2019 atteste du bien-fondé de la politique menée. Celle-ci est pourtant loin d’atteindre tous les objectifs annoncés.

    MUNICIPALES

    Métropolitiques - Municipales 2020 : La République en marche au défi de l’ancrage politique local, par Rémi Lefebvre, le 06/02/2020

    Le mouvement d’Emmanuel Macron a désigné ses candidats aux élections municipales. Plus de la moitié sont des maires sortants issus d’autres formations politiques. Révélatrice du faible ancrage local du parti du président de la République, cette stratégie suscite selon Rémi Lefebvre dissidences et mécontentements.

    La République en marche (LREM) est avant tout une entreprise politique présidentielle qui porte les initiales d’un homme et ses ambitions, Emmanuel Macron. Elle a été créée pour appuyer sa conquête du pouvoir et pour soutenir l’exercice de la fonction présidentielle. Ce « mouvement » s’est construit contre les partis traditionnels (même s’il est un parti, sur le plan juridique au premier chef) : rejet des courants et des formes traditionnelles de la démocratie interne et du pluralisme partisans (désignation des cadres par les adhérents, primaires…), de la bureaucratie et des « féodalités » partisanes (Lefebvre 2018).

    CO2

    Usbek et Rica - Les émissions de CO2 issues de l'électricité reculent en Europe à un rythme inédit

    D’après une étude publiée le 5 février par deux think tank, les émissions de gaz à effet de serre issues de la production d’électricité européenne reculent de façon inédite. A l’échelle de l’UE, les centrales éoliennes et solaires ont, pour la première fois en 2019, produit plus d’électricité que les centrales à charbon.

    On le sait, l’Union européenne traverse en ce moment une période compliquée. Entre le départ tout juste acté du Royaume-Uni avec le Brexit et le récent blocage des pourparlers avec l’Albanie et la Macédoine du Nord quant à leur éventuelle adhésion, les nouvelles du Vieux Continent ne prêtent pas toujours à sourire. Plus discrètes, certaines d’entre elles sont pourtant enthousiasmantes. D’après une étude récente produite par les think thank Agora Energiewende et Sandbag, la part d’énergies renouvelables dans la production d’électricité à l’échelle du continent augmente à un rythme de plus en plus important.

    CONVENTION CLIMAT

    Euradio - Convention citoyenne pour le climat

    Le dispositif de la Convention citoyenne pour le climat, c’est 150 citoyens tirés au sort dans toute la France, qui se réunissent durant 6 week-ends d’octobre à avril prochain avec un but : proposer au gouvernement des mesures concrètes pour lutter conte le changement climatique. Il s’agit d’un exercice démocratique sans précédent en France à l’échelle nationale. Alors on s’interroge : à quel point cette Convention citoyenne pour le climat va t-elle faire bouger les lignes sur l’urgence climatique ? Que pouvons-nous en attendre réellement ? Va t-elle réussir à secouer nos institutions politiques ? L’équipe de Radioscopic s’est rendue à un des week-ends de la Convention : on vous raconte tout.

    Loïc Blondiaux, professeur de sciences politiques à la Sorbonne, spécialiste des questions démocratiques et membre du comité de gouvernance de la Convention citoyenne pour le climat.

    CAPITALISME

    OFCE - Capitalisme, environnement et sciences économiques par Xavier Ragot

    Il faut adapter nos modes de vie et notre économie à la transition énergétique pour préserver l’environnement.  Le moins que l’on puisse dire est que les essayistes et économistes divergent sur le moyen d’y parvenir. Des questions fondamentales émergent dans le débat public : le capitalisme est-il compatible avec la transition énergétique et la protection de la biodiversité ? Comment les sciences économiques peuvent-elles être utiles pour penser ce changement nécessaire ?

    BANQUES

    Non Fiction - Entretien avec Jacques Ninet, à propos d'un « trou noir » financier

    Que faut-il penser des politiques monétaires, plus qu'accommodantes, qui ont consisté la principale réponse des banques centrales à la crise et sont à l'origine des taux d'intérêts négatifs ou nuls ?

    La nouvelle édition en livre de poche de l'ouvrage que Jacques Ninet, praticien de la finance et chercheur associé à l'université de Poitiers, avait consacré à la crise financière et à ses conséquences, qui était paru initialement en novembre 2017, offre l'opportunité de faire le point avec lui sur ses principales conclusions concernant la politique monétaire, les taux d'intérêts négatifs ou nuls et la possibilité d'en sortir ou pas.

    LA MONNAIE

    Le Vent se lève - Pavlina Tcherneva : « la souveraineté monétaire est étroitement liée à la souveraineté politique »

    Pavlina Tcherneva est membre du Levy Institute et conseillère économique de Bernie Sanders. Elle fait partie des économistes à l’origine de la proposition de job guarantee (garantie d’emploi par l’État) et est l’une des figures d’un courant économique en vogue aux États-Unis : la théorie monétaire moderne, influencée par des auteurs comme John Maynard Keynes, Georg Friedrich Knapp ou Hyman Minsky. Nous l’avons interrogée sur la spécificité de ce courant économique hétérodoxe et sur ses propositions de Green New Deal et de garantie d’emploi. Entretien réalisé par Nicolas Dufrêne, Malena Reali et Lenny Benbara. Traduction par Sonia Chabane.

    SRARTUP

    À propos de : Denis Lacorne, Tous Milliardaires ! Le rêve français de la Silicon Valley, Paris, Fayard,

    Alors que la Silicon Valley suscite craintes et admirations à travers le monde, D. Lacorne revient sur l’histoire d’une passion politique française qui court de Charles de Gaulle à l’actuel président et souligne les limites de la French Tech.

    « Une start-up nation est une nation où chacun peut se dire qu’il pourra créer une startup. Je veux que la France en soit une ». Au moment de cette déclaration, faite à la fin du mois de juin 2017 à l’occasion de l’inauguration de la Station F, plus grand campus startup du monde, Emmanuel Macron confiait que lui-même avait imaginé par le passé emprunter la voie de l’entrepreneuriat. C’est à cet enchantement des plus hautes sphères de l’État pour l’entrepreneuriat que s’intéresse le dernier ouvrage de Denis Lacorne. On connaissait ses travaux de référence sur l’histoire politique nord-américaine, mais c’est une sorte de contre-pied qu’il propose ici en regardant non plus les États-Unis depuis la France, mais la France depuis les États-Unis, à travers le vieux rêve d’une Silicon Valley à la française.

    MICHAEL WALZER 

    Non Fiction - Entretien avec Astrid von Busekist à propos de Michael Walzer

    Un livre d'entretiens avec l'américain Michael Walzer permet de saisir l'ensemble de son parcours d'intellectuel engagé et de théoricien politique.

    Astrid von Busekist, professeur de théorie politique à SciencesPo, vient de faire paraître un livre d’entretiens avec Michael Walzer. Les principaux livres de celui-ci ont été traduits en français. Il s’agit d’un auteur bien connu en France, en particulier pour Sphères de justice et les débats que ce livre avait pu susciter. Pour autant, toutes les parties de son œuvre sont loin d'être aussi connues et ce livre d'entretiens permet de les présenter. Astrid von Busekist a aimablement accepté de répondre à quelques questions à l'occasion de sa parution.

  • Gauches Actu du 24 au 30 janvier

    CLIMAT

    Le vent se lève - « Les communes n’ont pas suffisamment de moyens humains pour développer des politiques énergétiques efficaces » – Entretien avec Géraud Guibert

    Géraud Guibert, conseiller maître à la Cour des comptes, a notamment été directeur de cabinet de la ministre de l’Écologie à partir de 2012 et est actuellement le président de La Fabrique Écologique, un think tank pluraliste et transpartisan dédié à la transition écologique et partenaire de Le Vent Se Lève à l’occasion du séminaire « Construire une écologie populaire » à la Sorbonne, le 23 novembre 2019. Dans cet entretien, nous revenons sur une de leurs dernières notes, consacrée au rôle des communes dans la réduction des émissions de carbone. L’occasion de constater les faiblesses de l’accompagnement des acteurs locaux, à quelques semaines des élections municipales. Entretien retranscrit par Dany Meyniel, réalisé par Pierre Gilbert.

    La fabrique écologique - Les communes, les intercommunalités et l’action climatique : comment accélérer la réduction des émissions de gaz à effet de serre

    La nouvelle Note de La Fabrique Ecologique « Les communes, les intercommunalités et l’action climatique : comment accélérer la réduction des émissions de gaz à effet de serre » issue du groupe de travail présidé par Géraud Guibert est désormais disponible en ligne.

    Chacun le sait, les collectivités locales jouent un rôle majeur en matière d’émissions de gaz à effet de serre et prennent de nombreuses initiatives. Les acteurs territoriaux se mobilisent de plus en plus, en France comme dans le monde. La question est alors de savoir si ces actions sont suffisantes pour être dans la ligne des objectifs fixés par l’accord de Paris.

    Le Figaro - Le CO2 dans l'atmosphère progresse à un rythme quasi sans précédent

    Les incendies en Australie participent à cette hausse, selon des prévisions de l'institut britannique de météorologie publiées vendredi.

    La concentration de dioxyde de carbone dans l'atmosphère devrait augmenter cette année à un rythme pratiquement sans précédent depuis le début des mesures en 1958 du fait notamment des incendies en Australie, selon des prévisions de l'institut britannique de météorologie publiées vendredi.

    Le niveau de dioxyde de carbone devrait s'élever à 414 parties par million (PPM) en moyenne sur l'année, soit près de trois unités de plus que la moyenne de l'an dernier, et même culminer à 417 PPM au mois de mai, selon le Met Office

    INEGALITES

    Observatoire des inégalités - Selon le Palma, en France, les inégalités de revenus se sont accrues en 20 ans

    Données 27 janvier 2020

    En 2017, les 10 % les plus riches perçoivent une masse des revenus égale à 1,06 fois la part des 40 % les plus pauvres, alors qu’ils sont quatre fois moins nombreux. Ce ratio de Palma est en augmentation sur 20 ans.

    En 1997, en France, le rapport entre la masse des revenus reçue par les 10 % les plus aisés et celle attribuée aux 40 % les plus pauvres – appelé ratio de Palma– était égal à un. En 2017, il affiche 1,06. Dit autrement, le dixième le plus aisé reçoit à lui seul 1,06 fois (ou 106 %) ce que reçoivent les 40 % les plus démunis. En 20 ans, les plus riches ont gagné six points de pourcentage. La hausse s’est déroulée par à-coups à certaines périodes : 1998-2001 (forte croissance économique), 2004-2006, et surtout 2008-2011. Le Palma atteint alors 1,14 (ou 114 %). Il diminue ensuite et oscille entre 1,05 et 1,07. Les inégalités se stabilisent, mais les plus riches restent nettement gagnants sur l’ensemble de la période.

    RETRAITES

    Observatoire des inégalités - Qu’est-ce qu’un système de retraites juste ?

    Analyses 24 janvier 2020

    Durée et taux de cotisation, âge de départ, niveau des pensions…, les paramètres qui définissent un régime de retraite sont nombreux. La réforme actuel suscite de vifs débats. Mais quels sont les critères d’un système de retraite juste ? L’analyse de Noam Leandri et Louis Maurin, de l’Observatoire des inégalités.

    TV 5 - Retraites: Vallaud (PS) dénonce "un parlement maltraité"

    Le porte-parole du PS Boris Vallaud a dénoncé mardi un "parlement maltraité" à l'occasion du débat sur la réforme des retraites et a accusé Richard Ferrand, le président de l'Assemblée nationale, de ne pas le "défendre".

    "En acceptant ce calendrier, en acceptant cette étude d'impact indigente, (Richard Ferrand) ne défend pas le Parlement, il ne défend pas le droit des Françaises et des Français à avoir un débat parlementaire de qualité", a déploré le député des Landes sur Public Sénat.

    Libé - Retraites : le Conseil d'Etat étrille le gouvernement

    Manque de «précision», projections économiques «lacunaires»... Dans son avis rendu public ce vendredi, la plus haute juridiction administrative estime en outre ne pas avoir eu «les délais de réflexion nécessaires pour garantir au mieux la sécurité juridique»

    GRANDE-SYNTHE

    Le vent se lève - « Nous avons développé une économie différente qui crée un lien social extraordinaire » entretien avec Damien Carême

    Damien Carême, depuis peu eurodéputé Europe Écologie Les Verts, s’est fait connaître en tant que maire de Grande-Synthe, une banlieue de Dunkerque de plus de 23 000 habitants ayant grandement souffert de la désindustrialisation. Ce qu’il y a initié, en matière de transition sociale et environnementale, depuis son premier mandat en 2001, inspire beaucoup, a fortiori à la veille des municipales. Nous revenons avec lui sur cette expérience riche d’enseignements, et sur le prolongement qu’il en donne depuis le Parlement européen. Entretien réalisé par Manon Milcent et Pierre Gilbert.

    MILA

    Bellica - Mila, 16 ans, en danger de mort pour avoir critiqué l’homophobie et la misogynie dans l’islam et “toutes les religions”

    Mila, lycéenne de 16 ans, se retrouve en danger de mort pour avoir critiqué la dimension haineuse des religions en général et de l’islam en particulier, en réponse à un harcèlement lesbophobe et misogyne qu’elle venait de subir de la part d’internautes musulmans sur instagram. Elle est visée depuis samedi 19 janvier par des appels au lynchage, menaces de mort et injures ultra-violentes, qui se comptent par dizaines de milliers sur Twitter, Instagram et Snapchat. Son adresse et toutes sortes d’informations personnelles ont massivement circulé. Elle a dû être descolarisée d’urgence pour la protéger d’élèves déterminés à la lyncher à mort pour la punir de son “blasphème“. Les menaces sont d’une violence inouïe, alors que la jeune fille s’était contentée de réagir à son harcèlement sexiste et homophobe en tenant des propos généraux sur les religions en tant qu’idéologies. Des messages du type “On va te retrouver et t’égorger sale chienne“, “va mourir sale pute lesbienne“, “sale française“, elle en reçoit par milliers depuis samedi. Nous avons pu nous entretenir avec Mila. Elle nous a fourni d’abondantes preuves à l’appui de son témoignage. Elle entend rétablir la vérité sur son histoire et espère trouver de l’aide face à une meute violente qui tente de détruire sa vie.

    ATTRACTIVITE

    RFI - «Le premier facteur d’attractivité de la France, c’est sa main d’œuvre de qualité»

    Emmanuel Macron reçoit ce lundi à Versailles des patrons venus du monde entier, pour leur vanter les mérites économiques de l'Hexagone. Comme en 2018, la France demeure la deuxième destination pour les investisseurs étrangers en Europe derrière l'Allemagne et devant le Royaume-Uni, qui s'apprête à sauter dans l'inconnu en sortant de l'Union européenne. Pour en parler Anne Musson, professeure à l'ESSCA, chercheuse au Smart-Lereco et membre des « Économistes atterrés ».

    LA VIE POLITIQUE

    Fondation Jean Jaurès - Financement de la vie politique en France : 11 propositions pour insuffler de la justice

    La question du financement de la démocratie a fait d’indéniables progrès en France depuis le début des années 1990 et aujourd’hui, à l’instar d’autres démocraties libérales, notre pays bénéficie d’un système accompli et qui repose en grande partie sur le financement public. Subsistent pourtant des éléments contestables que Émeric Bréhier, directeur de l’Observatoire de la vie politique de la Fondation, et Hugo Le Neveu-Dejault, expert associé à la Fondation, proposent de réformer en mettant en avant cinq pistes d’amélioration.

    ITALIE

    Le Figaro - Italie: le Mouvement 5 étoiles sonne la fin de l’ère Di Maio

    Le ministre des Affaires étrangères a annoncé mercredi sa démission de la tête du Mouvement 5 étoiles. Mais il ne renonce pas à ses ambitions.

    C’est en présence de jeunes cadres du mouvement que Luigi Di Maio a annoncé mercredi soir sa démission. À la tête du Mouvement 5 étoiles (M5S) depuis septembre 2017, il l’avait conduit en tête lors des élections législatives de mars 2018 avec 33 % des voix. Mais s’il renonce à la direction politique du mouvement, ainsi qu’à celui de coordinateur des ministres Cinq étoiles du gouvernement, il entend rester ministre des Affaires étrangères. Il veut aussi rester très actif au sein du mouvement.

  • Gauches Actu du 17 au 23 janvier

    A LA UNE : LE RAPPORT D'OXFAM

    Le Monde - Selon Oxfam, la moitié de la population mondiale vit avec moins de 5 dollars par jour

    Le rapport annuel de l’ONG britannique dénonce l’accentuation du déséquilibre entre riches et pauvres dans le monde, au détriment notamment des femmes, « en première ligne » des inégalités.

    Les milliardaires détiennent désormais plus d’argent que 60 % de l’ensemble de la population de la planète, dénonce, lundi 20 janvier, l’ONG Oxfam dans son rapport annuel sur les inégalités mondiales.

    Selon les chiffres de l’organisation britannique – dont la méthodologie s’appuie sur les données publiées par la revue Forbes et la banque Crédit suisse mais reste contestée par certains économistes – les 2 153 milliardaires du globe disposent de plus d’argent que les 4,6 milliards de personnes les plus pauvres. Le document indique que les deux tiers des milliardaires tirent leur richesse d’un héritage, d’une situation de monopole ou encore de népotisme.

    MUNICIPALES

    Libé - Grâce à Macron, le PS se (re)place au sein de la gauche

    L'opposition au gouvernement et la mobilisation lors des grèves ont rapproché les socialistes et les communistes. Mercredi, des élus des deux partis on présenté leurs contre-propositions pour la réforme des retraites.

    Une belle histoire est en train de naître sous nos yeux : le Parti socialiste se rabiboche avec la gauche rouge et verte. Des papouilles à foison. Les protagonistes saluent les efforts du président de la République, Emmanuel Macron, qui a réussi à mettre tout le monde contre lui. Résultat : les gauches tentent de passer un échelon. Des propositions après l’opposition. Pour le moment, La France insoumise reste à l’écart. Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon explique que cette alliance est factice et que les différences restent nombreuses entre uns et les autres.

    Le JDD - Pourquoi le PS ne fera pas un mauvais score aux municipales

    Au plus bas au niveau national, le Parti socialiste, bien structuré localement, pourrait tirer son épingle du jeu aux municipales de mars. Explications.

    Mardi soir, le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, présente ses voeux pour 2020. Or l'année s'annonce cruciale pour la formation politique, qui a enregistré les défaites et les défections depuis trois ans. Au plus bas, le PS pourrait reprendre des couleurs avec les élections municipales de mars et montrer qu'il reste une force politique sur laquelle il faudra compter à l'avenir. "Si c'est une nouvelle défaite, c'est l'explosion", prévenait Patrick Kanner, le patron des sénateurs PS, dans Les Echos. Ce ne devrait pas être le cas. "Il y a de fortes chances pour que le cru ne soit pas mauvais", explique au JDD le directeur général adjoint de l'Ifop, Frédéric Dabi. Et ce, pour plusieurs raisons.

    L'Opinion - Municipales 2020: ces villes où le PS a dû renoncer à prendre la tête d’une liste

    Si les socialistes présentent de bonnes chances de conserver les mairies de Nantes, Paris, Lille et Rennes, ils renoncent ailleurs à se présenter sous leurs propres couleurs au profit d’autres formations

    Opération sauvetage. A moins de deux mois du premier tour des élections municipales, le Parti socialiste se raccroche à ses sortants pour espérer conserver l’un des derniers leviers d’influence qu’il lui reste. Sur les 42 villes de plus de 100 000 habitants, seules 14 sont encore dirigées par des maires issus du parti, dont certains se sont plus ou moins rapprochés de La République en marche (LREM) depuis la dernière présidentielle.

    RETRAITES

    Les Echos - Réforme des retraites : le PS fait entendre sa voix

    Les socialistes, qui participent depuis des semaines au « front du refus » de la réforme des retraites, ont présenté ce mercredi leurs premières propositions pour une réforme « juste ». Pour montrer qu'ils ont une position autonome à gauche.

    Ce qui est fait n'est plus à faire. Ou presque. Après déjà quarante-deux jours de grèves, les socialistes ont dévoilé ce mercredi, lors d'une conférence de presse à l'Assemblée (à laquelle participaient les présidents des groupes au Palais Bourbon et au Sénat, Valérie Rabault et Patrick Kanner), leur contre-projet sur les retraites.

    PS - Retraites | Pour une réforme JUSTE

    Ce mercredi 15 janvier, les parlementaires socialistes présentaient leurs propositions pour une réforme des retraites JUSTE.

    L’argument de la peur est une ritournelle connue. Pour le gouvernement, le système de retraites ne serait pas suffisamment robuste et en l’absence d’une réforme immédiate, les Français seraient exposés à une réforme plus brutale encore.

    La vérité est heureusement moins alarmante. Les déficits anticipés par le Conseil d’orientation des retraites et qui motivent la réforme ne sont que la conséquence des politiques de l’actuel gouvernement. Il refuse notamment de compenser les exonérations de cotisations, ce qui est une première depuis Simone Veil !

    DOLEANCES

    Marianne - "Transparence" : un an après le début du "Grand débat", les 16.000 cahiers de doléances ont fini au fond des archives départementales

    Il y a un an, le 15 janvier 2019, s'ouvrait le "Grand débat national", permettant par la suite à Emmanuel Macron de sortir de la crise des gilets jaunes. Le gouvernement formulait alors une promesse : tous les cahiers de doléances issus des discussions des Français seraient accessibles en ligne. La promesse est loin d'avoir été tenue...

    15 janvier 2019. Il y a un an, le "Grand débat national" s'ouvrait sous haute sécurité à Grand-Bourgtheroulde. En pleine crise des gilets jaunes, le RIC (Référendum d'initiative citoyenne) et les demandes aspirant à une démocratie réinventée faisaient florès. Pour Emmanuel Macron, l'objectif est clair, sortir de la crise en montrant qu'il est à l'écoute des colères. Pour cela, il parie sur la démocratie participative. "C’est ainsi que j’entends transformer avec vous les colères en solutions", promettait-il dans sa "Lettre aux Français" sur le site du "Grand débat national".

    ACCIDENTS DU TRAVAIL

    Observatoire des inégalités - Les ouvriers plus fréquemment victimes d’accidents du travail

    Données 6 janvier 2020

    Un salarié sur dix déclare avoir été victime d’au moins un accident du travail au cours de l’année, soit 2,5 millions de personnes. 16 % des ouvriers sont dans ce cas contre 4 % des cadres supérieurs.

    Un salarié sur dix déclare avoir subi au moins un accident de travail [1] au cours de l’année selon les données 2016 du ministère du Travail [2]. Cela représente environ 2,5 millions de personnes touchées sur l’année. Quatre fois plus d’ouvriers (qualifiés ou non) que de cadres supérieurs indiquent en avoir été victimes : ces derniers ne sont que 4 % dans ce cas, contre 16 % des ouvriers.

    Les catégories socioprofessionnelles travaillent dans des conditions qui n’ont rien à voir entre elles et s’exposent à une pénibilité physique et à des risques sans commune mesure [3]. Par exemple, les ouvriers, exécutants manuels (souvent des hommes jeunes), subissent des séquelles bien plus graves de ces conditions de travail que les autres catégories socioprofessionnelles.

    INTEGRATION

    La notion d’intégration pose de nombreuses difficultés. Elle est largement rejetée par les intéressés, âprement discutée par les chercheurs, hâtivement tranchée dans la sphère médiatique, mise au défi par la comparaison étrangère. Autant de raisons de la prendre en considération.

    Cet essai reprend l’essentiel du cours d’introduction prononcé le 13 décembre 2019 par François Héran, titulaire de la chaire Migrations & Sociétés au Collège de France.

    Le chercheur en sciences sociales n’a pour objectif ni d’alarmer l’opinion ni de la rassurer. Il ne cherche à peindre la situation ni en rose ni en noir. En matière d’intégration, le tableau est contrasté, ce qui écarte d’emblée toute vision manichéenne et nous pousse à chercher des explications vérifiables.

    « Immigrés » est un raccourci trompeur. La question de l’intégration ne se pose pas dans les mêmes termes selon la génération. On distingue désormais : la première génération, celle qui est née à l’étranger et qui a changé de pays ; la génération 1 ½, comme disent les sociologues américains, celle qui est entrée avant l’adolescence et a grandi sur place ; la deuxième génération, qui comprend les enfants nés sur place d’un couple mixte et ceux nés sur place de deux parents immigrés ; les générations suivantes, enfin. Seule la première est composée d’immigrés. Mais sa destinée peut être infléchie par le parcours d’intégration de la génération suivante. Dans l’idéal, à condition de disposer des données, il faut prendre en compte ces différences entre générations, ainsi que leurs interactions.

    SCOLARITES

    Observatoire des inégalités - L’allongement inégal des scolarités

    Données 13 janvier 2020

    Les 10 % d’élèves sortis le plus tôt du système scolaire ont au maximum 17 ans, contre près de 26 ans pour les 10 % sortis le plus tard. Les inégalités de durée de scolarité sont stables depuis 15 ans mais elles ont fortement augmenté entre le milieu des années 1980 et celui des années 1990.

    Pour mesurer les inégalités de durée de scolarité, on classe les jeunes en fonction du nombre d’années passées à l’école. Ainsi, les 10 % le moins longtemps scolarisés ont quitté l’école au plus tard à 17,2 ans. Les 10 % le plus longtemps scolarisés ont quitté l’école au plus tôt à 25,6 ans, selon les calculs réalisés par le sociologue Pierre Merle pour l’Observatoire des inégalités, d’après les données du ministère de l’Éducation nationale. Huit ans d’écart séparent ces deux catégories.

    L'EGALITE

    La lutte contre les discriminations au travail

    Le recours en justice des victimes de discriminations produit des effets ambivalents. Loin de faciliter la réparation, l’arme du droit inscrit le salarié dans un parcours du combattant d’autant plus périlleux qu’il est parfois compliqué par les stratégies politiques des syndicats et des associations.

    À quelques mois du vingtième anniversaire des Assises de la citoyenneté, qui ont mis la lutte contre les discriminations racistes au cœur de l’agenda politique, il est plus temps de revenir sur les effets des avancées politiques sur l’égalité au travail, caractérisées par le renforcement des protections offertes par le droit contre toutes les discriminations (racistes mais également sexistes, liées au handicap, à l’activité syndicale, à l’orientation sexuelle, etc.). Si la dernière décennie a vu monter en puissance des actions extra-judiciaires relevant de formes de soft law (Bereni, 2009), le droit reste une ressource majeure pour les victimes. Il est régulièrement étoffé et mobilisé, comme l’atteste la récente victoire de 850 cheminots marocains ayant attaqué la SNCF pour discrimination liée à leur nationalité (Chappe et Keyhani, 2018).

    SNOWDEN

    À propos de : Edward Snowden, Mémoires vives, Seuil

    Les Mémoires de Snowden, condamné par son pays, reviennent sur son attachement aux valeurs fondatrices des États-Unis, et notamment à la liberté individuelle. Ce sont elles qui l’ont poussé à dénoncer la surveillance généralisée mise en place par la NSA, et dont il fut l’un des rouages.

    « Homme très courageux » qui « a du caractère », ce sont les termes tenus au réalisateur Oliver Stone par Vladimir Poutine pour qualifier Edward Snowden réfugié dans son pays depuis 2013. Plus de six ans après la publication de documents dérobés à l’agence fédérale de renseignement technique, la National Security Agency (NSA) par un citoyen des États-Unis entièrement inconnu à cette époque – Edward Snowden – ses Mémoires vives ont paru à l’automne 2019 (en France en même temps qu’aux États-Unis). Le titre de mémoires est parfaitement justifié bien que cet informaticien de la NSA n’est âgé que de trente-six ans. Avant le mitan d’une vie il pourrait être considéré un peu présomptueux ou inquiétant de parler de mémoires, mais il est certain qu’E. Snowden a tourné une page majeure de sa vie en commençant à publier des documents secrets en juin 2013. Leur contenu a durablement infléchi l’analyse que l’on peut faire du système international. Sans être soupçonné de présentisme on peut considérer qu’il y a un avant et un après Snowden : plus personne ne peut depuis 2013 ignorer que les États-Unis ont mis en place - depuis longtemps – un système de collecte non discriminé des données numériques

    LA NATURE

    À propos de : Les Natures en question, sous la direction de Philippe Descola, éditions Odile Jacob

    La modernité s’est construite sur l’idée d’un partage fondamental entre la nature et la culture, entre les humains et les non-humains, entre le monde et l’esprit. Ces distinctions, comme le montre un ouvrage collectif et interdisciplinaire, n’ont désormais plus cours.

    La nature revêt une multiplicité de significations : espaces ayant échappés à l’anthropisation, êtres dépourvus de conscience et de langage, principe d’existence et d’identité d’un organisme ou encore domaine de régularités indépendant des actions humaines. De ce fait, la nature a longtemps formé le pôle principal d’une série d’oppositions conceptuelles constitutive de la pensée européenne : nature/culture, nature/art, nature/esprit, nature/surnature, nature/histoire. Or, « toutes ces acceptions contrastives qui donnaient à la nature sa mystérieuse unité » (Ph. Descola, Introduction, p. 8) ont été remises en cause ces dernières décennies par de nombreuses études qui ont alors contribué à jeter un doute sur la pertinence et la généralité de ces catégories. C’est le « grand partage » entre nature et culture, où la première signifiait une régularité nomologique universelle et la seconde une contingence des usages du monde, qui disparaît.

  • Gauches Actu du 3 au 9 janvier

    AUSTRALIE

    Le Monde - Incendies : l’Australie évalue les dégâts après une des pires journées depuis le début de la crise

    La journée de dimanche a offert un répit relatif, avec des températures moins élevées et des précipitations dans certaines zones des Etats de Victoria et de Nouvelle-Galles du Sud.

    Les autorités australiennes évaluaient dimanche 5 janvier les « dégâts considérables » provoqués par les feux de forêt au lendemain d’une nouvelle journée particulièrement violente sur le front des incendies, marquée notamment par un 24e décès.

    Des centaines de propriétés ont été détruites et un homme est mort alors qu’il essayait de sauver la maison d’un ami, samedi, au cours d’une des journées les pires depuis le début de la crise, en septembre

    The Conversation - Incendies en Australie : l’Europe n’est pas à l’abri de catastrophes similaires

    Pour la première fois, nous voyons se consumer depuis des mois la même région du globe. Les flammes consument le sud-est australien depuis octobre 2019, une catastrophe sans précédent qui pourrait bien frapper d'autres parties du monde.

    Les forêts brûlent, il s'agit là d’un phénomène naturel et généralement positif. Les incendies existent depuis 400 millions d'années, tout comme les plantes. Et le cycle vital de nombreux végétaux et animaux dépend de ces feux. Ils deviennent toutefois problématiques lorsqu'ils surviennent en dehors du régime historique auquel les forêts se sont accoutumées.

    France Info - Six chiffres qui montrent la gravité des incendies en Australie

    L'état d'urgence a été déclaré dans le sud-est de l'Australie, où plusieurs brasiers menacent la population et les habitations.

    L'Australie continue de brûler. Le Premier ministre Scott Morrison a fait appel, samedi 4 janvier, à 3 000 militaires réservistes pour lutter contre les feux de forêt, qui dévastent le pays depuis déjà quatre mois. "Cette décision permet d'avoir plus d'hommes sur le terrain, plus d'avions dans le ciel, plus de navires en mer", a déclaré le chef du gouvernement, critiqué pour sa gestion de la crise.

    L'état d'urgence a été décrété dans le sud-est de l'île-continent, la région la plus peuplée. Alors que les conditions météorologiques menacent d'aggraver la situation, franceinfo revient sur cette saison catastrophique des incendies en Australie.

    ADP

    Le Vent se lève - Daniel Schneidermann : « Il y a une occasion historique de donner un coup d’arrêt à la politique de Macron »

    Daniel Schneidermann signe avec « Pouvoir dire stop » (septembre 2019, éditions Les Arènes) un plaidoyer en faveur du référendum autour de la privatisation d’Aéroports de Paris (ADP), un sujet brûlant pour le gouvernement pourtant peu relayé dans les médias. Le cap symbolique du million de signataires favorables au déclenchement d’un référendum d’initiative partagée ayant été franchi au début du mois de décembre 2019, ce fut l’occasion de revenir sur les enjeux de la campagne pour le référendum ADP à travers ce livre. Entretien réalisé par Eugène Favier-Baron et retranscrit par Dany Meyniel.

    MARSEILLE

    Libé - Marseille : le PS Benoît Payan renonce à la tête de liste

    Critiqué par certains membres du Printemps marseillais, le mouvement local d'union des gauches, le socialiste a choisi de se retirer et de soutenir la candidature d'une ancienne de EE-LV.

    Le socialiste Benoît Payan a fini par jeter l’éponge au profit de l’écologiste Michèle Rubirola. Après des semaines de polémiques au sujet de la candidature de Benoît Payan comme leader du Printemps marseillais, un mouvement d’union des gauches en vue des municipales, le socialiste a décidé de ne pas être un prétexte à la désunion. Sa possible candidature avait suscité l’opposition d’une partie des forces en présence au risque de faire exploser le projet d’union 

    ECOLOGISME

    L’opposition des gilets jaunes à la hausse de la taxe carbone exprimait-elle une indifférence aux enjeux écologiques ? Comparant le mouvement aux marches pour le climat, deux sociologues identifient un discours écologique des classes populaires, entre conviction pratique et contraintes sociales.

    À l’automne 2018 débute une période de forte contestation politique au cours de laquelle deux mouvements, surprenants par leur forme, leur durée et leurs modes d’action, ont ébranlé le paysage politique. Le mouvement pour le climat, d’un côté, émerge à la suite d’un été marqué par l’importante médiatisation des conclusions du GIEC, puis par la démission de Nicolas Hulot. En réaction à l’inaction gouvernementale, de grandes manifestations mobilisent plusieurs dizaines de milliers de personnes dans plusieurs villes de France. Si des manifestations pour le climat avaient déjà été organisées en marge de la COP21 en 2015, elles ne sont toutefois pas comparables avec la récurrence des mobilisations mensuelles du début d’année, rejointes par une partie de la jeunesse à l’occasion de « grèves pour le climat », qui ont notamment rassemblé, le 15 mars 2019, plusieurs dizaines de milliers de jeunes manifestants.

    MACRON

    À propos de : Alain Lefebvre, Macron le suédois, Puf

    La référence au « modèle nordique » est une constante de la politique français particulièrement remise au goût du jour par Emmanuel Macron avec la réforme des retraites. Mais la comparaison des systèmes sociaux montre de profondes différences entre la France et la Suède.

    En 2018, Alain Lefebvre publiait un livre au titre pour le moins surprenant : « Macron le Suédois ». L’auteur y soumettait de supposées inspirations nordiques du nouveau président (en réalité, plus souvent celles de certains de ses conseillers économiques attitrés) au test d’une analyse comparée avec certaines politiques menées en Scandinavie ces dernières décennies. Les ambitions de Macron dans les domaines de l’emploi, de la formation, des transports ou des retraites, par exemple, peuvent-elles être considérées utilement à l’aune des réformes entreprises en Suède ou au Danemark ? Ce benchmarking nordique est-il fondé, bien informé et susceptible d’apporter des réponses aux dilemmes du réformisme macronien, au confluent de la droite et de la gauche ? Alain Lefebvre, formé à l’ENA et longtemps conseiller social pour la diplomatie française en Europe du Nord, a une bonne expérience de ces pays. Il avait déjà publié un ouvrage en collaboration avec la sociologue Dominique Méda en 2006, dans un genre similaire, et qui s’intitulait « Faut-il brûler le modèle social français ? » (Seuil). La réflexion y croisait déjà les problématiques du marché du travail en France et en Scandinavie afin de voir ce qui pouvait être adapté, en particulier sur le marché de l’emploi et du point de vue de l’égalité de genre.

    INEGALITES

    Observatoire des inégalités - Salaire minimum et salaire moyen : un écart stable depuis 35 ans

    Analyses 1er janvier 2020

    Un salarié en temps plein touche en moyenne 3,6 fois plus qu’en 1950, une fois la hausse des prix prise en compte. Depuis 35 ans, le salaire minimum est resté à peu près équivalent à la moitié du salaire moyen à temps plein. L’analyse de Louis Maurin.

    Au cours des 65 dernières années, le salaire moyen pour un temps complet a été multiplié par 3,6 si l’on déduit l’inflation, selon les données de l’Insee. Dit autrement, le « pouvoir d’achat » du salaire moyen a plus que triplé. Le débat public se concentre souvent sur des durées très courtes et des évolutions minimes. Pourtant, prendre du recul permet de mieux comprendre les évolutions de fond.

    La variation du salaire moyen sur une longue période est saisissante. L’œil qui parcourt les données de notre premier graphique perçoit une rupture dans les années 1970. Pendant une période de 25 ans (entre les années 1950 et le milieu des années 1970), le salaire moyen a été multiplié par trois. C’est l’euphorie de la période de croissance dite des « Trente Glorieuses » : on reconstruit la France et on entre dans la société de consommation, avec comme symboles la démocratisation de biens comme la voiture, la télé ou encore le frigo. Tout change ensuite. Au cours des 40 années suivantes, depuis 1975, le salaire moyen n’a connu qu’une lente évolution (il a été multiplié par 1,3).

    AGRICULTURE

    Le Vent se lève - Relocaliser l’agriculture est une priorité

    Le 28 novembre dernier, l’INRA organisait un grand colloque consacré à la reterritorialisation de l’alimentation, une question lancinante à l’heure où les intermédiaires se multiplient entre la production, la transformation et la commercialisation. Selon le rapport d’information sur les circuits courts et la relocalisation des filières agricoles et industrielles[1], un produit parcourt en moyenne 3000 km avant d’arriver dans notre assiette, soit 25 % de plus qu’en 1980. Les petites exploitations qui tentent de s’imposer sur le marché local peinent à faire face à la concurrence des produits importés à bas coût, et le métier d’agriculteur est de plus en plus compliqué. Actuellement, un agriculteur se suicide tous les deux jours selon les données de l’Observatoire national de santé. Le coût environnemental et social de ce modèle impose une transformation des pratiques, par un regain par les territoires de leur capacité de production locale organisée autour de filières intégrant enjeux sociaux et environnementaux. Mais face à la mondialisation des échanges et à l’urbanisation croissante, comment encourager le développement de circuits courts de proximité ?

    MONTREAL

    Métropolitiques - Les ruelles de Montréal, un laboratoire de la vie démocratique

    La participation des habitants à la vie démocratique commence dans les formes quotidiennes de la sociabilité et de l’engagement pour la chose commune. Les ruelles de Montréal, lieu de formation d’une communauté de voisins et de citoyens, en donnent un exemple éloquent.

    Il existe à Montréal un élément urbain tout à fait spécifique, voire emblématique : la ruelle. Se faufilant derrière les maisons mitoyennes dont elles longent les cours arrière, elles sont depuis une dizaine d’années débarrassées, reconstruites, embellies, végétalisées par les habitants des quartiers qu’elles traversent [1]. Dire qu’elles sont « appropriées » serait inexact : les riverains les qualifient plutôt de bien commun et de lieu de formation d’une communauté, celle de voisins et celle de citoyens.

    INDE

    France TV Info - Inde : une femme au secours de la forêt de Chakulia

    Son visage va marquer l'année 2020 : on l'appelle Lady Tarzan. Pour Jamuna Tudu, chaque arbre sauvé est une victoire. Tous les jours, cette Indienne, qui a levé une armée de bénévoles, se bat pour préserver sa forêt.

    C'est l'histoire d'une guerrière qui consacre sa vie à la paix de la forêt depuis qu'elle a 18 ans. Voilà d'où lui vient son surnom : Lady Tarzan. Régulièrement, Jamuna Tudu réunit une dizaine de femmes de son village, en Inde. Plusieurs fois par semaine, elles organisent des patrouilles dans la forêt. Armées, elles doivent se protéger, car elles traquent des pilleurs organisés qui déboisent en toute illégalité.

  • L'actualité des socialistes du 13 au 19 décembre

    Pendant la période des fêtes de fin d'année, retour sur l'actualité de l'année 2019

    ECOLOGIE

    Le vent se lève - 13. L’économiste : Alain Grandjean | Les Armes de la Transition

    Alain Grandjean est économiste. Il a cofondé la société de conseil Carbone 4 qui accompagne les entreprises sur la voie de la neutralité carbone. Par ailleurs, il préside la fondation Nicolas-Hulot (FNH) et a récemment fait paraître l’ouvrage « Agir sans attendre » dans lequel il revient sur les moyens pour financer la transition énergétique et écologique.


    Dans cette série de grands entretiens, nous avons choisi de poser les mêmes questions à des personnalités du monde de l’écologie ayant chacune une approche, un métier, différents. Un tel projet est inédit et son but est de donner à voir comment chacun se complète pour esquisser les grandes lignes de l’urgente transition écologique. Chacun détient une partie de la solution, une partie des armes de la transition. La transdisciplinarité doit devenir une norme de travail, pas une exception.

    Le Monde - Sommet européen : accord partiel sur la neutralité carbone d’ici à 2050

    « Le Conseil européen obtient un accord sur cet objectif important », a annoncé son président Charles Michel, dans la nuit de jeudi à vendredi à Bruxelles, à l’issue de discussions intenses entre dirigeants européens, qui laissent la Pologne de côté.

    L’Union européenne s’est engagée jeudi 12 décembre à devenir neutre sur le plan climatique d’ici 2050, un « signal fort » envoyé par le continent en pleine COP25, mais terni par l’absence de la Pologne, qu’elle n’a pas réussi à convaincre. « Nous sommes arrivés à un accord sur le changement climatique, c’est très important, c’est crucial », a lancé le président du Conseil européen, Charles Michel, lors d’une conférence de presse, suivant son Tweet sur le sujet. « Accord sur la neutralité climat d’ici à 2050. Le Conseil européen obtient un accord sur cet objectif important », avait-il annoncé sur Twitter plus tôt dans la soirée.

    Futura Planète - Couche d'ozone : sa protection aurait réduit le réchauffement climatique de 1 °C

    La réduction drastique des CFC, grâce au protocole de Montréal, a non seulement favorisé la régénération de l'ozone stratosphérique et sa « couche » protectrice mais elle aurait aussi réduit la tendance au réchauffement climatique. La réduction serait loin d'être faible comme le confirme une nouvelle étude.

    Il y a 35 ans, la découverte d'un important trou dans la couche d’ozone au-dessus de l'Antarctique a été un choc. Malheureusement, pas pour tous les membres de la communauté scientifique car, en 1974, la sonnette d'alarme avait été déjà tirée par les chimistes Frank Rowland et Mario Molina. Ils avaient compris que le mécanisme chimique de destruction de l'ozone par des émissions d'oxyde nitrique (contre lesquelles leur collègue Paul Crutzen avait déjà mis en garde en 1970) avait un analogue avec les émissions de chlorofluorocarbones, les CFC.

    CHOMAGE

    Observatoire des inégalités - Aux marges du chômage, un « halo » qui progresse

    Données 5 décembre 2019

    1,6 million de personnes n’entrent pas dans les chiffres du chômage parce qu’elles n’ont plus le courage de faire des démarches de recherche d’emploi ou sont indisponibles immédiatement. Un nombre qui augmente depuis 2012.

    1,6 million de personnes ne sont pas comptabilisées dans les chiffres du chômage par l’Insee mais déclarent qu’elles souhaiteraient avoir un emploi si elles en avaient la possibilité (données 2018). C’est 260 000 de plus qu’en 1990. Il s’agit, pour l’Observatoire des inégalités, de l’une des composantes du mal-emploi avec le travail précaire et le chômage.

    AGRICULTURE

    Fondation Jean Jaurès - CETA, Mercosur : les trois raisons de l’opposition des agriculteurs

    Cette unanimité est suffisamment rare pour être relevée : l’ensemble des syndicats agricoles exprime une vive opposition aux accords de libre-échange avec le Canada et le Mercosur. Afin d’éviter les jugements stigmatisant une incompréhension de l’économie de marché voire l’émergence d’un « néo-protectionnisme », il semble plus que jamais nécessaire d’exposer les raisons de cette opposition, ce que font dans cette tribune Éric Andrieu, député européen, Frédéric Courleux, directeur des études du think tank Agriculture Stratégies, et Dominique Potier, député de Meurthe-et-Moselle, directeur de l’Observatoire de l’agriculture de la Fondation.

    RETRAITES

    Jean Gadrey - Grand COR malade : toute prospective des retraites présupposant la croissance revient à pourrir la vie des futurs retraités

    Beaucoup d’économistes et autres militants de gauche se battent bien en ce moment pour que Delevoye et Macron soient contraints à battre… en retraite. D’une part, leur projet de « réforme » est très régressif pour pratiquement toutes les catégories (si ce n’était pas le cas, on se demande pourquoi ils proposent d’en repousser la date d’application en espérant que les plus âgés se désintéressent du sort de leurs enfants ou petits-enfants). D’autre part, il ne répond à aucune nécessité sur le plan des comptes publics, c’est une réforme néolibérale poussée notamment par les banques et les assurances privées qui adorent nos gouvernants, et réciproquement. Parmi les très bonnes interventions, voyez par exemple celles d’Henri Sterdyniak (retraites : un déficit imaginaire pour justifier la réforme, 2 décembre, 6 minutes très claires) et de Gilles Raveaud (La réforme des retraites se justifie-t-elle ? 26 minutes, abordant de façon tonique plusieurs questions de fond).

    Charlie Hebdo - Dossier : il ne faut pas réformer les retraites

    La vérité sur nos retraites
    Jacques Littauer ·

    Marre de l'intox du gouvernement sur les retraites ? Jacques Littauer vous a concocté une série de 10 épisodes pour tout comprendre sur la réforme des retraites à venir. Retrouvez-les tous ici.

    Exclu Web

    En France, dès qu’il s’agit du système des retraites, on entend un peu tout et n’importe quoi, surtout quand il est question de réformer ledit système. Du coup, le camarade Jacques Littauer a eu envie de tirer les choses au clair, alors qu’un mouvement de contestation de grande ampleur se prépare dans le pays, avec comme (premier) point d’orgue une grève générale des transports le 5 décembre.

    Le système coûte-t-il vraiment top cher ? Faut-il absolument repousser l’âge du départ à la retraite ? Les régimes spéciaux doivent-ils être supprimés au nom de l’égalité républicaine ? Autant de questions auxquelles vous trouverez les réponses ici, à raison d’un nouveau billet chaque jour du 25 novembre au 5 décembre. Bref, aucune excuse pour ne pas être incollable sur la question.

    PS - Réforme des retraites | Où en sommes nous ?

    Mardi 17 décembre, les socialistes étaient une nouvelle fois dans la rue, aux côtés des forces sociales, afin d’amplifier ce mouvement et proposer des mesures alternatives pour permettre à chacun.e de vivre mieux.

    Mercredi 11 décembre, la conférence de presse du Premier ministre, en levant le voile sur les flous de la réforme, a contribué à mettre en lumière les injustices que nous pressentions, avec pour conséquence de précipiter les syndicats « progressistes » dans la rue, la CFDT en tête.

    INEGALITES

    Observatoire des inégalités - Les inégalités de salaire remontent

    Données 13 décembre 2019

    Les 10 % les mieux rémunérés gagnent au moins trois fois plus que les 10 % les moins bien payés. Depuis 2008, ce rapport repart à la hausse. Extrait du Centre d’observation de la société.

    En matière d’inégalités, les salaires, restent le nerf de la guerre. Bien sûr, il ne faut pas confondre le salaire – le fruit du travail – et le revenu dit « disponible » qui prend en compte les impôts et les prestations sociales. Reste que pour l’immense majorité de la population, les salaires constituent l’essentielle source de revenus et donc la base des inégalités économiques – rappelons que 90 % des personnes en emploi sont salariées.

    LA POLITIQUE

    À propos de : Valérie Gérard, Par affinités. Amitié politique et coexistence, Editions MF, Collection Inventions

    Et si, en politique, il fallait se laisser guider par nos affinités au lieu de vouloir construire un discours général et souvent trop lointain ? Et si la proximité avait plus de valeur que la vérité ? Valérie Gérard en fait l’hypothèse, dans un livre ouvert et stimulant.

    Par affinités. Amitié politique et coexistence propose une réflexion, pour partie inspirée de la lecture de Hannah Arendt et Simone Weil, autour d’une thèse qui s’énonce simplement : en politique, il est non seulement fécond, mais entièrement légitime, de se laisser orienter par les « affinités ». Qui appuie ses positionnements politiques sur le seul raisonnement détaché court le risque d’errer plus gravement que celui qui accepte de se laisser guider par son attirance pour certaines personnes et certaines manières de vivre. Valérie Gérard présente ainsi la réflexion de l’ouvrage comme une manière de prendre à contre-pied une posture classique de la pensée philosophique : « j’aime Socrate, j’aime Platon, mais j’aime encore plus la vérité ». Tout au contraire, nous dit l’auteur, en politique, il est non seulement tentant, mais absolument fondamental de se laisser guider par la préférence pour les amis.

    POSTMODERNITE

    Le Vent se lève - Quel leg intellectuel pour la postmodernité ? Par Eugène Favier-Baron

    Les symptômes identitaires de l’activisme postmoderne font aujourd’hui partie du paysage sociopolitique et sont souvent l’objet d’une médiatisation intense. Pourtant, la pensée qui les sous-tend n’est pas toujours bien comprise. Les théoriciens de la postmodernité demeurent ambigus à ce sujet et ne font pas toujours l’économie de contradictions ni d’incohérences inhérentes à l’idée qu’il n’existe pas de connaissance stable. Un moment considéré comme un phénomène de mode intellectuel, son influence a dépassé les frontières universitaires pour s’insinuer dans le domaine public, en Europe comme outre-Atlantique et dans le reste du monde.