Observatoire des inégalités - Revenu minimum pour les jeunes : les raisons d’un refus
Points de vue 27 octobre 2020
Pourquoi la France refuse-t-elle de mettre en place un revenu minimum pour les jeunes ? Comment pourrait-on avancer sur ce dossier bloqué depuis 30 ans, en prenant en compte des arguments opposés ? Le point de vue de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.
Le revenu minimum a été instauré en France en 1989. Trente ans plus tard, les jeunes de 18 à 25 ans n’y ont toujours pas droit alors qu’ils disposent du droit de vote. Les majorités de droite, comme de gauche, s’y sont toujours opposées, et c’est le cas actuellement de La République en Marche. Comment l’expliquer ? Que peut-on faire pour avancer sur ce sujet ?
La situation sociale des jeunes était déjà délicate avant le coronavirus. Entre 2002 et 2018, le taux de pauvreté des 18-29 ans a augmenté de 50 %, passant de 8 % à 12 % [1]. Leur taux de chômage se situe aux alentours de 20 %, mais ce phénomène est très ancien. Il atteignait déjà 20,2 % en 1984. La crise actuelle frappe les jeunes de plein fouet, pour deux raisons. Premièrement, ils sont les principales victimes de la précarité au travail.
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Le Figaro - Les députés PS lancent une consultation citoyenne en faveur de minima sociaux «jeunesse»
Les députés socialistes qui prônent l'instauration d'un «minimum jeunesse» lancent jeudi une consultation citoyenne pour «co-construire» une proposition de loi en faveur d'un revenu de base des 18-25 ans, particulièrement touchés par la crise économique.
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Le Haut conseil pour le climat (HCC) a publié le 6 octobre 2020 un rapport intitulé « Maîtriser l’empreinte carbone de la France ». Ce rapport, issu d’une commande parlementaire, a pour objectif de produire une étude sur l’empreinte carbone française et ses déterminants sur la base d’un constat : les émissions liées au commerce international sont une partie importante de la contribution de la France aux émissions de gaz à effet de serre (GES). Ces émissions « importées » sont paradoxalement et largement sous les radars des engagements internationaux et des politiques publiques, puisque le principal outil politique de lutte contre les émissions carbones – la Stratégie nationale bas carbone (SNBC) – n’en tient pas compte. En se concentrant sur l’indicateur-clef qu’est « l’empreinte carbone », le HCC rappelle ce qui devrait être une évidence : la contribution de la France au réchauffement climatique ne se limite pas aux émissions de gaz à effet de serre produites sur son territoire (6,7 tonnes équivalent CO2 par habitant) mais elle inclut aussi celles produites ailleurs pour la consommation des français : émissions importées (6,4 tonnes équivalent CO2 par habitant en 2018), et liées au transport international (24,4 millions de tonnes équivalent CO2 en 2019 pour la France).
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TRIBUNE. A la veille d’une rentrée endeuillée par la mort de Samuel Paty, Didier Lemaire, professeur de philosophie à Trappes (Yvelines), lance un appel à la résistance face à la menace islamiste.
Didier Lemaire est professeur de philosophie à Trappes depuis vingt ans. Témoin de la progression de l’emprise islamiste dans le livre « la Communauté » de Raphaëlle Bacqué et d’Ariane Chemin. Dès 2018, il a écrit avec Jean-Pierre Obin, inspecteur de l’Education nationale auteur d’un rapport sur les atteintes à la laïcité à l’école, une lettre au président de la République pour lui demander d’agir de toute urgence afin de protéger ses élèves de la pression idéologique et sociale qui s’exerce sur eux.
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Novethic - Le gouvernement soumet aux citoyens un nouveau "plan santé environnement"
En pleine crise sanitaire, le gouvernement propose aux citoyens de donner leur avis sur le quatrième plan santé environnement, dont la mise en application est prévue pour 2021. Il porte par exemple sur le bien-être et la protection de la faune sauvage ou sur la présence de substances toxiques dans notre environnement.
Le gouvernement a mis lundi 26 octobre en consultation publique le quatrième "plan national santé environnement". Élaboré conjointement par les ministères de la Santé et de la Transition écologique, il vise notamment à "mieux évaluer les risques émergents pour préparer l'avenir et rendre le citoyen acteur de sa santé en l'informant des risques associés à son environnement", a estimé la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili sur Twitter.
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Reporterre - Face à Macron, les citoyens de la Convention pour le climat se rebiffent
La colère monte chez les citoyens de la Convention pour le climat. Seuls pour « affronter les lobbies », déçus que nombre de leurs propositions aient été retoquées ou détricotées, certains fatiguent, d’autres montent au front.
Les promesses n’engagent que ceux ou celles qui y croient. Il en va de même pour les engagements d’Emmanuel Macron. Que le temps semble loin où le président de la République discourait, avec entrain, dans les jardins de l’Élysée sur l’urgence climatique et la reprise « sans filtre » de 146 des 149 mesures de la Convention citoyenne. « Je veux que toutes vos propositions soient mises en place le plus rapidement. Allons-y ! Agissons ! », lançait-il sous les applaudissements nourris des citoyens et des citoyennes, redorant, à peu de frais, son blason écolo.
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Fondation Jean Jaurès - Report des élections régionales et départementales : un chemin étroit
Dans sa contribution d’une série réalisée en partenariat avec L’Hétairie, le constitutionnaliste Jean-Philippe Derosier, professeur de droit public à l’université de Lille et auteur du blog La Constitution décodée, analyse les conditions d’un possible report des élections régionales et départementales et plaide pour un délai de trois mois.
La crise sanitaire bouscule le calendrier électoral. Déjà, les élections municipales de cette année ont connu une organisation extraordinaire, entre deux tours déconnectés au point d’en faire deux élections à un tour, une campagne électorale qui s’est largement tenue dans des formats « à distance » et une abstention record. Désormais, on évoque le report des élections départementales et régionales qui doivent se tenir en mars 2021.
Si les raisons le justifiant paraissent évidentes, les intentions réelles de l’exécutif le sont beaucoup moins et, en tout état de cause, le chemin pour y parvenir est constitutionnellement étroit.
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OFCE - Investissement et capital productif publics en France: état des lieux et perspectives
Comparé aux autres pays de l’OCDE, le capital public en France est élevé ainsi que la qualité des infrastructures. Mais la tendance depuis dix ans n’est pas favorable. L’investissement public brut est sur une tendance décroissante depuis maintenant plusieurs années. Le taux de croissance de l’investissement public net montre une chute plus importante encore. Cela signifie que la dépréciation du capital public et des infrastructures n’est que très partiellement compensée.
La valeur patrimoniale des administrations publiques est encore positive mais a subi une chute importante et atteint un point bas inquiétant. En effet, la dette publique a cru plus vite que le capital public.
En plus des effets de long terme, les analyses montrent que l’investissement public a l’avantage de stimuler l’activité économique à court terme. Pendant la période de crise de la Covid-19, il faut s’attendre à des effets positifs importants en France du fait de la situation économique courante. L’investissement public est presque autofinancé en période de récession.
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Observatoire des inégalités - Définissons les pauvres comme les 10 % les moins riches
Points de vue 3 novembre 2020
Plutôt que de fixer un seuil de pauvreté, on pourrait considérer comme « pauvres » les 10 % les moins riches. Cette nouvelle convention statistique aurait le mérite de la simplicité et de la disponibilité des données. Tel est le point de vue de Julien Damon, sociologue
Les analyses autour de la pauvreté se sophistiquent toujours davantage, au point qu’on peut s’y perdre. Les définitions des uns ne correspondent pas forcément à celles des autres. Apprécier la pauvreté revient, globalement, à évaluer des niveaux de vie et des conditions de vie. Des méthodes toujours plus élaborées produisent des données qui alimentent le débat public. De l’Insee à la Banque mondiale en passant par Eurostat, l’inventivité retentit dans les bases de données. Les multiples dimensions de la pauvreté (revenus, logement, santé, emploi, etc.) appellent chacune leur détermination, spécifiquement ou bien dans des tableaux de bord, voire dans des indicateurs composites. On invente donc sans cesse, ou presque, de nouvelles délimitations.
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Le projet de loi de finances (PLF) pour 2021, comprenant le plan de relance, a été présenté le 28 septembre dernier. Malgré de grands effets d’annonce, dont les fameux 32 milliards supplémentaires « pour l’écologie », une analyse plus détaillée révèle que le compte n’y est pas et que ce budget est largement insuffisant pour amorcer une restructuration en profondeur de notre économie à la hauteur de nos engagements climatiques (seuls 6,6 milliards d’euros de crédits en faveur de l’écologie seront réellement décaissés en 2021). Si des progrès sont à souligner, tels que, entre autres, le plan hydrogène ou le renforcement du plan vélo, des incohérences subsistent puisque les activités polluantes demeurent largement subventionnées en parallèle des dépenses supplémentaires, quoique très insuffisantes, pour le verdissement de l’appareil de production et la maîtrise de nos dépenses d’énergie. En outre, sur le plan de la fiscalité et de la transposition des propositions de la Convention citoyenne pour le climat (CCC), on constate peu d’avancées et quelques reculs.
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La gestion de la crise pandémique du Covid-19 rappelle une nouvelle fois que l’appareil d’État, depuis plus de quarante ans, a perdu sa vocation, à savoir organiser et défendre l’intérêt général et les services publics. Ceux qui sont au cœur de l’État ont fait en sorte de le priver de cette vocation. L’État est devenu un outil de gestion au service des intérêts particuliers. À l’occasion de la sortie de son livre Fake State, l’impuissance organisée de l’État en France, nous avons souhaité interroger Frédéric Farah sur les ressorts de cette défaite culturelle et sur les solutions à même de libérer l’État et la nation française de cette parenthèse. Entretien réalisé par Valentin Chevallier. Retranscrit par D. Meyniel, L. Plaza et S. Mounier. ___________________
France 24 - Commerces: Faure (PS) dénonce une décision "incohérente" qui sert Amazon
Le premier secrétaire du PS Olivier Faure a dénoncé lundi "l'incohérence" de la décision du Premier ministre Jean Castex de laisser fermés les petits commerces mais de bloquer l'accès aux rayons de produits non-essentiels des grandes surfaces, au seul profit d'Amazon.
"On a des petits commerçants concurrencés par la grande distribution et donc on dit: +bon ok pas de concurrence, donc on supprime tout pour tout le monde+, et au bout du compte, on fait aubaine à Amazon, qui va pouvoir être la seule enseigne à continuer à vendre en cette période de confinement", a critiqué le patron du PS sur France 2.
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La mort de Samuel Paty tué par un criminel islamiste a excessivement choqué l’ensemble des citoyens français car, outre son caractère ignoble quant au mode de perpétration, elle atteint comme jamais auparavant l’institution qui incarne ce qui reste du sacré républicain, c’est-à-dire l’école. Ce qui demeure en outre tout à fait choquant c’est que le déroulement de cette sinistre séquence d’une barbarie incroyable semble concentrer tous les maux qui demeuraient à l’état latent au sein de l’institution scolaire, comme si un ensemble de forces jamais émergées, mais présentes de manière invisible, avaient trouvé en cet événement un point nodal pour se manifester. Si l’islamisme radical est naturellement le coupable, il faut nous interroger sur comment il peut avoir autant d’emprise, sur comment une vision religieuse fondamentaliste du monde a pu acquérir tant de légitimité dans la jeunesse. Paradoxalement, l’un de ses facteurs est le relativisme moral.
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Telos - Le retour du simplisme
Faut-il parler de Geoffroy de Lagasnerie? Cette pensée radicale opposant les « progressistes » aux « réactionnaires » est tellement simpliste et caricaturale qu’elle ne devrait pas mériter une chronique dans ces pages. Pourtant Lagasnerie a eu droit à une invitation dans le « Grand Entretien » de la matinale de France inter et à un article complaisant (avec ses compères Edouard Louis et Didier Eribon) dans Le Monde. Il semble devenir une coqueluche de la gauche radicale et peut-être même au-delà. Pourquoi un tel écho ?