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democratie

  • La revue de presse du 8 au 14 avril

    Les gauches entre deux tours (mise à jour du 19 avril)

    LA GAUCHE

    Frédéric Sawicki - La gauche victime de ses divisions idéologiques mais aussi de la présidentialisation

    Le 29 mars dernier après un débat sur le plateau de Mediapart, j’ai été interpellé pour être sorti de mon rôle de chercheur en expliquant pourquoi, à cause de ses positions sur la guerre en Ukraine, je ne pouvais voter Mélenchon. Je m'efforce ici de dépersonnaliser le débat en montrant que la gauche est aussi victime du système politique présidentialiste qui pousse à attiser les différences.

    À gauche, la campagne présidentielle, après avoir débuté en décembre-janvier comme un vaudeville, avec le retrait de la candidature d’Arnaud Montebourg, la volte-face d’Anne Hidalgo vis-à-vis de sa participation à la primaire populaire et la candidature surprise de Christiane Taubira, a viré au psychodrame depuis le début de la guerre en Ukraine. 

    L'HERITAGE

    Le vent se lève - Taxation de l’héritage : le retour d’un clivage de classes

    Suite à plusieurs rapports d’économistes et à des propositions politiques venues de la gauche, le débat sur la taxation de l’héritage a été propulsé sur le devant de la scène à l’occasion des présidentielles. Tous les principaux candidats ont pris position sur la question et un véritable clivage de classes apparaît nettement. D’un côté, les partis libéraux – LREM en tête – utilisent la méconnaissance des Français sur la question pour le présenter comme un impôt confiscatoire. De l’autre côté, leurs adversaires avancent des propositions pour diminuer les inégalités de patrimoine en taxant les plus grosses successions, tout en améliorant la situation de l’immense majorité des Français.

    LA DEMOCRATIE

    The Conversation - Contre l’impuissance citoyenne, penser une démocratie de crise ?

    Cette campagne présidentielle s’est engagée dans les impasses propres aux démocraties contemporaines face aux crises multiples qui se succèdent : l’impossibilité d’un débat contradictoire, la promotion de figures d’autorité et la valorisation de l’efficacité au détriment de la vitalité démocratique, à savoir une manière d’habiter, ensemble, le monde.

    L’absence de débats médiatiques n’est que l’arbre qui cache la forêt, et il serait vain de ne critiquer ici que les candidats – dont certains ne souhaitent pas entrer dans l’arène, comme Emmanuel Macron qui n’a pas souhaité participer à l’émission « Élysée 2022 » –, les médias – qui peinent à organiser des débats entre les candidats, à l’image d’« Élysée 2022 », toujours, qui les fait se succéder sur le plateau mais jamais dialoguer entre eux –, ou même les partis politiques – qui proposent des solutions parfois trop simplistes et, pourtant, peinent à dessiner des options idéologiques claires.

    L'INFLATION

    OFCE - Faire face à l’inflation : un défi structurel par Jean-Luc Gaffard et Francesco Saraceno

    Introduction

    En février 2022 le taux d’inflation annuel (mesuré par les données mensuelles de l’IPCH) a été aux États-Unis de 7,9%, en Grande-Bretagne de 5,4%, en zone euro de 5,8%, en Allemagne de 5,5%, en Espagne de 7,5%, en France de 4,1%, en Italie de 6,2%, aux Pays-Bas de 7,2%. Ces tensions, qui ont pu être jugées temporaires, pourraient d’autant plus facilement perdurer que, en conséquence de la guerre en Ukraine, de fortes et nouvelles hausses de prix interviennent sur les marchés de matières premières et de produits agricoles qui devraient largement se propager aux autres secteurs de l’économie.

    GRATUITE DES TRANSPORTS EN COMMUN

    The Conversation - L’effet limité de la gratuité des transports en commun sur la pression automobile

    La gratuité des transports publics est une proposition politique récurrente. Elle est généralement présentée comme susceptible d’atteindre des objectifs à la fois écologiques et sociaux.

    En 2018, Anne Hidalgo a envisagé de rendre les transports en commun gratuits à Paris pour lutter contre la pression automobile. Aux élections régionales de 2021, France Inter avait identifié une bonne douzaine de candidats de la gauche qui portaient des propositions similaires.

    LES INEGALITES

    Observatoire des inégalités - Les femmes ne sont pas plus discriminées à l’embauche que les hommes

    Données 7 avril 2022

    À profil comparable, femmes et hommes obtiennent le même taux de réponse de la part des recruteurs, selon un testing récent. Les candidates sont même plutôt favorisées quand il s’agit d’embaucher des cadres.

    En moyenne, un tiers des femmes, mais aussi des hommes, font l’objet de l’intérêt d’un recruteur suite à une candidature en réponse à une offre d’emploi, selon un testing réalisé entre 2019 et 2021 par l’Institut des politiques publiques (IPP) et le bureau d’études ISM-Corum [1]. Selon l’étude, il n’existe pas, en moyenne, de discrimination particulière à l’encontre de l’un ou l’autre sexe lors de la première phase d’un recrutement. Le taux de réponse négative est également de même niveau (17 %) qu’il s’agisse de la candidature d’une femme ou d’un homme.

    Observatoire des inégalités - Les maladies professionnelles touchent les moins qualifiés

    Données 12 avril 2022

    Le nombre de patients souffrant de maladies professionnelles reconnues est 17 fois plus élevé chez les ouvriers que chez les cadres. Les femmes des catégories populaires sont particulièrement touchées par les troubles musculosquelettiques.

    Les maladies professionnelles [1] frappent avant tout les milieux populaires, les ouvriers et les employés. Sur 50 744 cas recensés par le ministère du Travail [2] en 2016 (dernière année disponible), plus des deux tiers affectent des ouvriers. 21 % touchent des employés, tandis que seulement 2 % concernent des professions intermédiaires et 4 % des cadres supérieurs et chefs d’entreprise.

    La Vie des idées - La revanche d’Inès : sortir de la pauvreté et combattre les inégalités

    Inès est cheffe de service d’un centre d’hébergement dédié à l’accueil des femmes sans domicile. Sa propre expérience de la pauvreté a fait naître en elle un sentiment de révolte sur lequel elle s’appuie pour motiver son engagement.

    Inès a 43 ans. Elle est cheffe de service d’un centre d’hébergement, le Foyer des femmes, qui accueille une soixantaine de femmes sans domicile isolées et quelques couples en leur proposant un accompagnement social global. Le Foyer des femmes est un lieu un peu particulier dans le paysage de la prise en charge de la précarité et de l’exclusion. Tout d’abord parce qu’il accueille des femmes depuis le début des années 1990 et que ce type de structure, dédié aux femmes, est relativement rare dans le secteur de la lutte contre les exclusions . Ensuite parce que contrairement à beaucoup d’autres structures d’hébergement collectives, les personnes accueillies préparent à tour de rôle les repas pour l’ensemble des résidentes.

    ENERGIES

    Reporterre - Iberdrola, les mains sales de l’énergie « propre »

    Splann !, média breton d’investigation, publie ce mardi 29 mars une enquête consacrée à Iberdrola, leader mondial de l’électricité éolienne. En 2012, cette multinationale espagnole a obtenu le marché public du parc éolien en baie de Saint-Brieuc, un projet vivement contesté.

    « Iberdrola, quand l’énergie “propre” a les mains sales. » Tel est le titre de la longue enquête publiée ce mardi 29 mars par Splann !, ONG bretonne dédiée à l’investigation journalistique en Bretagne. L’équipe de journalistes, déjà autrice en juin 2021 de plusieurs articles sur la pollution à l’ammoniac dans la région, s’est penchée cette fois-ci sur les activités d’Iberdrola en Amérique latine. La multinationale espagnole est une des plus grandes productrices d’énergie solaire et hydraulique dans le monde. Mais ses agissements en Amérique latine ont des conséquences néfastes, tant sur les populations que sur l’environnement.

    LFI

    La Croix - Chez LFI, la difficile équation de la succession de Mélenchon

    La confirmation que Jean-Luc Mélenchon ne se représenterait pas à la présidentielle en 2027 pose la question délicate et pour certains "prématurée" de sa succession, au sein d'une France insoumise confortée à gauche par son gros score du premier tour.

    L'aura de Jean-Luc Mélenchon, déjà écrasante dans un mouvement qu'il a créé et fait grandir, a encore progressé en obtenant 21,95% des voix dimanche, frôlant la qualification au second tour.

    PRESIDENTIELLE

    La Provence - Législatives : LFI veut un "regroupement" autour du programme de Mélenchon

    La France insoumise est favorable à des discussions avec les autres partis de gauche pour les législatives, mais à condition que le "regroupement se fasse autour du programme porté par Jean-Luc Mélenchon" et à la proportionnelle des résultats du premier tour de la présidentielle, a indiqué mercredi Manuel Bompard.

    "On est favorable à faire en sorte qu'il puisse y avoir éventuellement un regroupement autour du programme qui a été porté par Jean-Luc Mélenchon à l'élection présidentielle et autour des résultats tels qu'ils ont été choisis par les électeurs au premier tour", a expliqué sur franceinfo l'ancien directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon.

    Ouest-France - Parti socialiste : « Nous n’avons collectivement pas assez travaillé », reconnaît Carole Delga

    La présidente de la région Occitanie, Carole Delga, qui fut la mieux réélue des présidents de régions socialistes en 2021, prendra une part active à la reconstruction du parti. « Au boulot », dit-elle, consciente cependant des obstacles à franchir, parmi lesquels « la bataille des ego ». La reconstruction peut se faire « à partir des territoires » où le PS reste implanté, veut croire l’élue

    Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, et des élus du parti ont appelé à l’union des forces de gauche et des écologistes, dans la foulée d’une débâcle historique à l’élection présidentielle. Présidente de la région Occitanie, Carole Delga veut croire que l’ancrage territorial du parti aidera à sa reconstruction. Entretien.

    The Conversation - Un effondrement socialiste qui vient de loin,  Mathieu FullaAgrégé et docteur en histoire, membre permanent du Centre d’histoire de Sciences Po (CHSP), Sciences Po

    Le score de 1,72 % de suffrages exprimés en faveur d’Anne Hidalgo, candidate du Parti socialiste, lors du premier tour de l’élection présidentielle 2022, marque sans ambiguïté l’effondrement de l’une des plus vieilles organisations partisanes de France, héritière de la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO) fondée en 1905 sous l’impulsion de Jean Jaurès et de Jules Guesde. [Refondé en 1969], le Parti socialiste a pris son essor à la suite du congrès d’Épinay de 1971 qui installe François Mitterrand à sa tête.

    Si son histoire a connu de nombreux rebondissements, la fin du quinquennat de François Hollande (2012-2017) ouvre des failles profondes qui ne sont toujours pas refermées.

    Slate - Comment le PS a-t-il pu couler à ce point?

    Avec un score de moins de 2% au premier tour de l'élection présidentielle, l'avenir du mouvement fondé en 1969 pourrait s'écrire en pointillé.

    Dix ans après l'accession de François Hollande à l'Élysée, le PS a réussi le tour de force d'être sous la barre des 2% et de se positionner loin derrière Jean Lassalle. Si le score de Benoit Hamon avait pu surprendre quelques-uns, la déroute d'Anne Hidalgo en 2022 n'a plus grand-chose d'une surprise.

    Un an auparavant, les élections régionales avaient pourtant nourri l'espoir des socialistes que leur parti était encore vivant. Avec cinq régions remportées à dix mois de la présidentielle, le PS bombait le torse. «Les élections locales ont donné l'illusion que c'était un parti de premier plan, explique Rémi Lefebvre, politologue auteur de Faut-il désespérer de la gauche. Mais il y a eu une prime au sortant et une abstention élevée, donc c'était un trompe-l'œil.»

    Charlie Hebdo - Emmanuel Macron saura-t-il trouver le peuple ? Jacques Littauer

    Porté au second tour par les cadres et les retraités, Emmanuel Macron déroule un programme antisocial qui rend le résultat de l’élection très incertain.

    Les résultats d’hier sont clairs : Emmanuel Macron a reçu les suffrages des cadres et des retraités. À l’inverse, Marine Le Pen est arrivée première chez les ouvriers et les employés. Elle est également deuxième, derrière Jean-Luc Mélenchon, chez les 18–24 ans, tandis que la moitié (!) des 25–34 ans se sont abstenus.

    La Licra appelle à voter Emmanuel Macron

    Au terme du premier tour de l’élection présidentielle, la Licra s’alarme d’une configuration électorale qui rend possible une victoire de l’extrême droite au second tour, le 24 avril 2022.

    Le score du Rassemblement national, renforcé par l’appel d’Éric Zemmour à ses électeurs à reporter leurs voix sur la candidature de Marine Le Pen, annonce d’ores et déjà une situation où, quelle que soit l’issue du scrutin, l’extrême droite pèsera d’un poids inédit dans le paysage politique français. La Licra prend acte de cette réalité et appelle expressément à en limiter la portée délétère.

    France Info - Résultats présidentielle 2022 : Anne Hidalgo et le Parti socialiste balayés au premier tour, après sept mois de calvaire

    Avec 1,75% des voix, la maire de Paris réalise le pire score de l'histoire de son parti à l'élection présidentielle, plus de quatre points en dessous de la cinglante défaite de 2017. Un échec logique après une campagne qui n'a jamais décollé.

    La défaite était attendue. Anne Hidalgo, qui ne recueille que 1,75% des voix, selon les résultats définitifs fournis à la mi-journée lundi par le ministère de l'Intérieur, échoue au premier tour de l'élection présidentielle 2022. Avec ce score, le Parti socialiste (PS) tombe encore plus bas que lors de la défaite – déjà retentissante – de 2017, où Benoît Hamon avait rassemblé 6,36% des suffrages. Pour la maire de Paris, c'est la fin d'une longue et douloureuse campagne qui n'a jamais pris.

    The Conversation - La France insoumise pourra-t-elle s’inscrire dans la durée ?

    Le score de Jean-Luc Mélenchon le plaçant à la troisième place au premier tour du scrutin présidentiel d’avril 2022 constitue l’aboutissement d’une troisième campagne efficace du leader de la gauche radicale française, bien plus qu’une dynamique de fond datant du lancement de la France Insoumise.

    Comprendre l’état actuel de cette structure politique implique une évaluation de ses atouts dans la recomposition du paysage politique national, comme des limites rencontrées au cours des six années passées depuis sa fondation.

    La Vie des idées - Les temps de la politique

    Si l’élection présidentielle participe d’une accélération du temps politique, ce n’est pas à l’image des diverses temporalités de l’action publique. Dans les démocraties représentatives, le temps est souvent un acteur invisible que les élus tentent, avec plus ou moins de succès, de maîtriser.

    Je pense qu’on ne s’engage pas en politique si l’on n’a pas un certain rapport au temps. […] On a une fonction à la fois symbolique d’impulsion, de gardien du temps et donc des accélérations nécessaires.

    C’est Emmanuel Macron qui s’exprime ainsi face aux horloges de l’Élysée et aux téléspectateurs de France 2, le 17 décembre 2017, révélant combien, à l’image du Président de la République française, les personnalités politiques sont littéralement « obsédées par le rapport au temps ». Renvoyant à la fois à une donnée physique, cosmique et objective, à des représentations cycliques, linéaires ou historiques et à des vécus éminemment subjectifs (dilatation, élasticité...), le « temps » est compris ici comme une construction sociale partagée et organisée dans des outils de synchronisation (calendriers, agendas…).

    Fondation Jean Jaurès - Agendas médiatique, politique et d’opinion : le grand « désalignement »

    À quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle, un premier bilan peut être fait quant aux « lieux » où s’est déroulée la campagne. Les réseaux sociaux s’imposent logiquement comme l’un de ceux-là, mettant parfois en lumière le décalage entre préoccupations réelles et préoccupations virtuelles. Christelle Craplet, directrice du projet « Présidentielle 2022 – BVA », et Anthony Dos Santos Boccard, associé fondateur du cabinet Uptowns, analysent ce « grand écart ».

    Il y a quelques mois, une enquête BVA s’intéressait à la manière dont les réseaux sociaux s’imposaient comme les nouveaux territoires de l’engagement1. Pour près d’un jeune de dix-huit à vingt-quatre ans sur deux (49%), mais aussi plus d’un Français sur trois (35%), les réseaux sociaux constituaient alors le lieu le plus efficace de l’engagement lorsqu’on veut partager une opinion, une conviction ou un sujet de préoccupation, ou encore s’engager pour une cause. Par comparaison, l’engagement dans un parti politique n’était jugé efficace que par 9% des Français.

  • La revue de presse du 13 au 19 novembre

    Institut Rousseau - Une nouvelle République des citoyens

    50 propositions pour renouveler nos institutions

    « On fait campagne en vers, mais l’on gouverne en prose », dit l’adage prêté à l’ancien gouverneur de l’État de New York Mario M. Cuomo[1]. De tribunes de campagne en grands-messes devant le Congrès, les poètes de la politique aiment à parler de nouvelle ère démocratique impliquant la transformation de nos institutions. Au pouvoir, et ayant goûté au confort qu’elles procurent à celui qui les contrôle, ils se veulent ensuite des prosateurs réalistes et timides en la matière. Le diagnostic des dysfonctionnements du régime semble pourtant aujourd’hui assez largement partagé. La cinquième République souffre d’une concentration excessive des pouvoirs et de respirations démocratiques trop rares en dehors des élections présidentielles. À quoi bon donc produire une note se répandant une nouvelle fois en études et en revue de littérature sur ce qui fait consensus jusqu’au sein même de la famille gaulliste ? Pourtant, les propositions concrètes de réformes finissent, quand elles existent, immanquablement au fond d’un tiroir[2].

    Plus qu’une nouvelle critique du fonctionnement de la Cinquième République, cette note se veut le mode d’emploi d’une réforme opérationnelle et réalisable. Sa visée est donc plus pratique que théorique. Il s’agit certes de repenser l’équilibre de nos institutions, mais de le repenser en prose en impulsant un meilleur équilibre des pouvoirs et une inclusion plus forte du peuple dans les processus de décision.
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    Libé - Le renouveau démocratique passera-t-il par l’Assemblée nationale ?

    Un collectif d'acteurs de la vie publique et associative demande d'urgence l’organisation d’une Convention citoyenne sur le renouveau démocratique.

    A l’heure de l’examen final d’un projet contesté de réforme du Conseil économique, social et environnemental (Cese), plusieurs collectifs appellent à signer une pétition déposée sur le site de l’Assemblée nationale pour réclamer la mise en place d’une Convention citoyenne sur le renouveau démocratique, tirée au sort.
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    Le Monde - Pour Laurent Fabius, il ne faut pas sacrifier les « libertés et les droits fondamentaux » dans la lutte antiterroriste

    Dans une interview au « Journal du dimanche », le président du Conseil constitutionnel met en garde contre une révision de la Constitution qui irait contre ses valeurs.

    Le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius, estime que la lutte antiterroriste « ne peut conduire à rayer d’un trait de plume libertés et droits fondamentaux », alors que certains appellent à faire évoluer la Loi fondamentale.

    « Ne nous trompons pas : compte tenu de la nature du terrorisme, est-ce par une révision de la Constitution qu’on va remporter ce combat indispensable ? », demande M. Fabius dans un entretien au Journal du dimanche du 15 novembre. « En tout cas, gardons-nous de sacrifier dans cette lutte les valeurs qui nous différencient fondamentalement de ceux qui nous attaquent, à commencer par le principe de dignité de la personne humaine », ajoute-t-il face aux demandes, notamment de la droite, de mesures sécuritaires plus fortes ou d’une réaffirmation du principe de laïcité qui figure déjà à l’article 1er de la Constitution.
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    Jean-Marie Harribey - Lectures : où va le capitalisme ?

    Au cours de cet automne, deux livres ont été publiés pour proposer une analyse de la situation de l’économie capitaliste mondiale dans le contexte d’une part de la transformation des structures productives induites par la révolution numérique, et d’autre part de l’arrêt brutal de l’économie à cause de la pandémie du coronavirus. Il s’agit de Techno-féodalisme, Critique de l’économie numérique  (La Découverte, Zones, 2020) de Cédric Durand, et de Les capitalismes à l’épreuve de la pandémie  (La Découverte, 2020) de Robert Boyer.

    Plusieurs points communs rapprochent ces auteurs : ce sont des économistes, mais qui nous proposent une analyse socio-économique, et ils se placent clairement hors de l’orthodoxie dominante en économie. Plus précisément, se situant pour l’un dans une filiation marxienne, et pour l’autre dans celle de l’École de la régulation, il sera intéressant de voir la portée de cette proximité relative.
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    Le Monde, blog Sciences - 2020 en surchauffe climatique

    La Nasa vient de publier les analyses des températures mondiales en octobre. Elles montrent une planète en surchauffe. Une année 2020 qui devrait titiller le record de 2016 (sur toute la période thermométrique, depuis 1880). Et cela alors que si 2016 devait à un énorme El Niño, dans le Pacifique tropical, de monter sur la première marche du podium, l’année 2020 affiche plutôt une Niña… ce qui aurait du en faire une des années les plus froides de la décennie en cours. Mais l’intensification de l’effet de serre provoquée par nos émissions massives de CO2, surtout liées aux énergies fossiles, charbon, pétrole et gaz, écrase désormais la variabilité naturelle du climat.
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    Le Vent se lève - David Djaiz : « La guerre civile n’aura pas lieu »

    David Djaiz est essayiste et haut fonctionnaire. En 2017, il publiait La guerre civile n’aura pas lieu, ouvrage qui portait sur la montée des discours de guerre civile liés à l’islamisme. À la suite des dernières attaques et de la décapitation de Samuel Paty, et en cet anniversaire des attentats du Bataclan, nous avons voulu l’interroger sur l’actualité de ce phénomène et sur les douloureux débats qui traversent la société française.

    LVSL – La France sort de plusieurs semaines d’intenses débats sur l’islam, les caricatures et la laïcité. La séquence semble comparable à celle de Charlie Hebdo en 2015. À l’époque, contre les thuriféraires de l’affrontement, vous aviez publié La guerre civile n’aura pas lieu. La situation a-t-elle changé ?
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    Jean Gadrey - Ces économistes qui voudraient gérer la crise sanitaire en fonction du prix de la vie humaine et du PIB

    On les a vu apparaître avec le premier confinement (voir cette tribune du 3 avril intitulée « Nous ne sommes pas prêts à tout sacrifier pour augmenter notre espérance de vie ») et réapparaître encore plus avec le second. Ces deux confinements les ont peinés, mais pour d’autres raisons que les miennes, qui sont l’absence totale de démocratie, le bricolage, les revirements inconséquents et les mensonges, le refus d’augmenter nettement les capacités de soin depuis la crise de mars, l’incapacité à mettre en œuvre des tests et des suivis efficaces, etc. Eux, ce qui les a chagrinés, c’est le déficit de croissance. Et ils se sont demandé jusqu’à quel point on pouvait ainsi sacrifier le PIB sur l’autel de la santé, et surtout quelles méthodes d’économistes permettraient aux politiques de prendre des décisions selon une saine rationalité économique mettant en balance ce que coûte un confinement (pour eux, un déficit de PIB), et ce qu’il rapporte en valeurs monétaires des vies ainsi sauvées.
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    Telos - Le sens de la laïcité en France en 2020, Dominique Schnapper

    Les Français ont le génie de transformer en débat idéologique une question de politique publique. La présence d’une forte population musulmane et l’expansion d’un islam politique dans le monde posent de nouveaux défis à des sociétés démocratiques fragiles. Dans le cas de la France (où se trouvent les plus nombreuses populations musulmanes d’Europe, voisinant avec la plus forte communauté juive), on peut – et on doit même – s’interroger sur les modalités de leur participation à la vie collective, comme on l’a fait dans le passé s’agissant d’autres vagues migratoires. Comment les faire participer aux pratiques qui organisent la vie commune des démocraties et, en particulier, comment leur faire respecter deux des principes fondamentaux de la tradition de la démocratie européenne, la séparation du politique et du religieux et l’égalité des droits entre les femmes et les hommes ?
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    Reporterre - Rénovation énergétique : une décennie de perdue

    ENQUÊTE 1/4 ­— Le secteur du bâtiment est un très gros émetteur de gaz à effet de serre, essentiellement du fait des besoins de chauffage des logements. Le Grenelle de l’environnement, en 2008, avait pris la mesure de l’indispensable isolation thermique des habitations, sans se donner les moyens de ses ambitions. Les politiques qui ont suivi n’ont pas mieux fait.
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    Le vent se lève - « L’action de terrain est pour nous la continuation de la pensée politique » – Entretien avec Nouvelle Ère

    Nouvelle Ère se présente comme « le mouvement de jeunesse qui s’engage pour les territoires en menant des actions de proximité ». Né il y a quelque mois, dans le sillage du déconfinement, cette organisation centrée sur la jeunesse de la France des gilets jaunes se déploie progressivement dans les différents départements. Nous avons voulu rencontrer ses représentants pour mieux comprendre cette initiative.
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    Novethic - Le Conseil d’État pourrait contrôler les engagements de l’État sur le climat et l’obliger à les respecter

    Saisi par plusieurs ONG et le maire de Grande Synthe, le conseil d’État a examiné le 9 novembre leur recours pour "inaction climatique de l’État". Cette première juridique ouvre la possibilité de faire évaluer et contrôler les engagements de la France sur le climat, année par année, sans attendre le cap fixé pour la neutralité carbone en 2050. Corinne Lepage, avocate de la ville du Nord, fait preuve d’un "optimisme raisonnable" pour cette décision qui devrait être rendue la dernière semaine de novembre.
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    Le Monde - Les contre-vérités de « Hold-up », documentaire à succès qui prétend dévoiler la face cachée de l’épidémie

    Ce film diffusé en ligne promet de raconter l’histoire secrète de l’épidémie. En réalité, il s’affranchit des faits à de multiples reprises.

    Le Covid-19 ne serait guère plus qu’une « grippette », les mesures sanitaires prises depuis le printemps n’auraient aucun sens et les citoyens du monde entier se seraient fait berner par une élite corrompue. Voilà, à gros traits, ce que prétend dévoiler le documentaire Hold-up, retour sur un chaos (disponible en version payante en ligne depuis mercredi 11 novembre), réalisé par Pierre Barnérias. Très attendu, il a recueilli plusieurs centaines de milliers d’euros de financement participatif, sa bande-annonce a déjà été vue plus de 400 000 fois sur YouTube et il est très largement partagé sur les réseaux sociaux. Vendredi matin, le film a été retiré de la plateforme Vimeo.
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    Télérama - Monique Pinçon-Charlot, tristes tropismes du complotisme

    L’HUMEUR DU JOUR – On a applaudi la sociologue quand elle retraçait brillamment, avec Michel Pinçon-Charlot, les mœurs des élites dans leurs ghettos d’“ultra-riches”. Raison de plus pour s’attrister quand elle partage d’absurdes théories du complot dans le documentaire “Hold-up”.

    Il serait particulièrement malvenu, par les temps qui courent, de tirer sur une ambulance. Bien sûr, la petite carriole « Pinçon-Charlot » bringuebale et dérape. Entendre, au beau milieu du documentaire complotiste Hold-up, Monique Pinçon-Charlot comparer le coronavirus à un « holocauste », qui viserait à « éliminer la partie la plus pauvre de l’humanité, dont les riches n’ont plus besoin », consterne. Voir ensuite la sociologue s’excuser d’avoir employé le terme d’holocauste et non d’« extermination », comme si la référence explicite au sort des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale était le seul problème que posaient ses propos, accable encore davantage. Et surtout, attriste.
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    Charlie Hebdo - Samuel Paty : les intellectuels le tuent une deuxième fois

    C'est le retour de l’huile sur le feu, mais en version huile sainte. Sans surprise, au lendemain de l’attentat de Nice, un certain nombre de dignitaires catholiques se sont engouffrés dans la brèche que leur ouvre le terrorisme islamiste pour signifier que les caricatures blasphématrices, ça avait assez duré, et que cette gueuse de République laïcarde n’a que ce qu’elle mérite. Il aurait été dommage de passer à côté d’une telle aubaine. Mgr Le Gall, archevêque de Toulouse : « On ne se moque pas impunément des religions […] on voit les résultats que cela donne. » Mgr Legrez, archevêque d’Albi : « Jamais la liberté d’expression ne devrait faire fi du respect dû aux convictions d’autrui. » Mgr Cattenoz, archevêque d’Avignon : « Le blasphème est-il vraiment un droit en démocratie ? […] je réponds non à cette question. » Mgr Marceau, évêque de Nice : « Il y a des identités qu’on ne peut pas trop bafouer à la légère. » Mais bien-entendu-vous-pensez-bien-loin-de-moi-de-justifier-ces-actes-barbares…
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    Autour de « Capital et idéologie » de T. Piketty

    L’ouvrage de T. Piketty a incontestablement lancé une réflexion de grande ampleur. C’est ce que soulignent les trois articles critiques qui lui sont consacrés dans ce dossier, auxquels répond T. Piketty, précisant la manière dont il a retracé l’histoire des régimes inégalitaires.

    L’ouvrage de Thomas Piketty, Capital et idéologie, publié en 2019, a fait l’objet de discussions nourries dans la presse française. Salué comme un livre majeur, qui poursuit le travail commencé avec la publication de Les hauts revenus en France au XXe siècle (Seuil, 2001) et du Capital au XXIe siècle (Seuil, 2013), le livre a essentiellement été jugé à travers les mesures politiques qu’il propose afin de construire une nouvelle idéologie des inégalités. Les perspectives historiques qui y sont développées et qui permettent une démonstration d’ampleur inégalée n’ont cependant pas toujours fait l’objet d’analyse critique. Ce dossier entend revenir sur certaines de ces perspectives, en proposant trois lectures de Capital et idéologie, convoquant trois angles différents.
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    La Vie des idées - Caste, propriété et inégalités en Inde

    Pourquoi l’Inde, comme ce fut le cas en Europe, en Chine ou au Japon, n’a-t-elle pas amorcé dès la fin du XVIIIe siècle une transition vers la société de propriétaires et l’estompement des inégalités de caste ? La présence coloniale britannique en a décidé autrement.

    Dans Capital et idéologie, Thomas Piketty mobilise le cas de l’Inde pour étoffer deux des principales réflexions autour desquelles est construit son ouvrage. La première renvoie à l’affirmation que « chaque régime inégalitaire repose au fond sur une théorie de la justice » (p. 837). Piketty aborde ainsi la théorie de la justice dans sa version indienne en plaçant au cœur de son analyse l’institution de la caste (chapitre 8 : Sociétés ternaires et colonialisme : le cas de l’Inde). La seconde, plus ancrée dans le XXe et le XXIe siècles, pose la question des conditions rendant possible la formation de coalitions redistributives. Là encore, c’est la question de la caste qui est au centre de ses réflexions, que ce soit par une attention aux politiques de quotas en faveur des groupes de basses castes (réservations) qui ont été le produit de ces coalitions égalitaires ou par une analyse du rôle de la caste dans les dynamiques électorales (chapitre 16 : Social-nativisme : le piège identitaire postcolonial).
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    La vie des idées - L’éducation dans « Capital et Idéologie »

    Les partis de travailleurs sont désormais devenus des partis de diplômés et l’essentiel des dépenses éducatives bénéficie aux filières les plus sélectives. Après avoir été un facteur d’égalisation, l’école est désormais un accélérateur des inégalités.

    Les sociétés sociales-démocrates

    sont toutes confrontées, à des degrés divers, à l’accroissement des inégalités. Pour inverser cette tendance, elles doivent aujourd’hui, nous dit Thomas Piketty, « repenser la propriété juste, l’éducation juste, la frontière juste » (p. 58). L’analyse des inégalités d’éducation et de leurs relations avec les inégalités de revenu et de patrimoine occupe ainsi une place centrale dans l’ouvrage, en particulier dans les chapitres consacrés à l’évolution de ces sociétés depuis un siècle.

    Dans le tissage opéré entre réalités économiques et constructions idéologiques, caractéristique de cette vaste fresque, le système éducatif intervient à deux niveaux : pour ses effets objectivables sur la croissance et les revenus individuels, et comme pivot d’une idéologie méritocratique qui tend à légitimer les écarts de richesse. L’éducation, créatrice de richesse, sert aussi de soubassement idéologique aux inégalités : l’apport de l’ouvrage sur les phénomènes éducatifs réside moins dans la description de ces deux aspects de l’éducation, que dans la façon dont l’auteur propose de les mettre en relation. En traduisant en termes économiques les inégalités éducatives – la ventilation des dépenses d’éducation –, en décrivant le « renversement du clivage éducatif » à l’œuvre dans le champ politique – autrement dit la transformation des « partis des travailleurs » en « partis des diplômés » -, Thomas Piketty vient bousculer les récits dominants sur l’histoire récente des systèmes éducatifs occidentaux.
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    La Vie des idées - Contre les droits héréditaires

    Comment la Révolution française a-t-elle pu, tout en abolissant les privilèges, fonder de nouvelles inégalités ? Thomas Piketty retrace l’histoire des justifications théoriques de la propriété, et propose une nouvelle idéologie de l’égalité sans remettre en question le droit à la propriété privée.

    Le 4 août 1789, l’Assemblée nationale abolit les privilèges, le féodalisme et la société d’ordres. Quelques semaines plus tard, la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen est approuvée par les députés ; elle trace les contours d’un nouveau type d’ordre social, politique et juridique fondé sur des droits universels. Ces droits – liberté, sécurité, résistance à l’oppression, liberté d’expression etc. – appartiennent à tous de manière égale et promettent à chacun la plus grande liberté civile possible. Mais l’un de ces droits – la propriété – est, depuis, devenu la source d’importantes inégalités héréditaires croissantes.
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    La Vie des idées - À propos de « Capital et Idéologie » par Thomas Piketty , le 10 novembre

    Thomas Piketty répond aux analyses critiques émises à propos de son ouvrage par Rafe Blaufarb, Clémence Cardon-Quint et Jules Naudet, respectivement spécialistes de la Révolution française, de l’histoire de l’éducation et des inégalités en Inde.

    Dans Capital et idéologie, je tente d’écrire une histoire comparative des régimes inégalitaires. Je définis un régime inégalitaire comme un ensemble de discours et de dispositifs institutionnels visant à justifier et à structurer les inégalités économiques, sociales et politiques d’une société donnée. Chaque société humaine a besoin de justifier ses inégalités et de donner du sens à ses structures sociales. J’essaie de montrer que ces justifications contiennent toujours leur part de vérité et d’exagération, d’imagination et de bassesse, d’idéalisme et d’égoïsme. Chaque régime inégalitaire a ses faiblesses et ne peut survivre qu’en se redéfinissant en permanence, souvent de façon conflictuelle et violente, mais également en s’appuyant sur des expériences et connaissances partagées. Toutes les idéologies de l’inégalité et de l’égalité s’appuient notamment sur une théorie de la frontière (quels sont les contours de la communauté humaine et politique à laquelle on se rattache, et comment se gouverne-t-elle en son sein et dans ses relations avec les autres ?) et une théorie de la propriété (qu’a-t-on le droit de posséder, et comment régule-t-on les relations de pouvoir entre les propriétaires et les non-propriétaires ?). Je tente de montrer les multiples déplacements qui s’opèrent au cours de l’histoire sur le plan du régime de frontière et du régime de propriété, et d’analyser les tensions en jeu dans ces processus socio-politiques conflictuels.
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    Fondation Jean Jaurès - Dénutrition : la maladie invisible de la Covid, Jérôme Guedj

    À l’occasion de la première semaine nationale de la dénutrition du 12 au 19 novembre 2020, le Collectif de lutte contre la dénutrition a souhaité mesurer, à travers une enquête conduite en partenariat avec la Fondation Jean-Jaurès et l’Ifop, la perception par les Français des enjeux de la dénutrition, maladie trop méconnue. Jérôme Guedj, directeur de l’Observatoire des politiques sociales de la Fondation, en livre les résultats dans le contexte de la Covid-19 et analyse les enjeux que pose cette maladie au système de santé et plus largement à l’ensemble de la société.
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    Le blog de Marius Roux - Entretien avec Julia Montfort, journaliste indépendante, autrice du livre « Carnets de solidarité – Plongée dans une France qui défend sa tradition d’accueil »

    Accueillir un inconnu est un acte politique. Afin de savoir ce qui poussent des milliers de personnes à travers le pays à effectuer cet acte de solidarité et d’hospitalité, je me suis entretenu avec Julia Montfort, journaliste indépendante et réalisatrice de la Web Séries « les Carnets de solidarité ». Elle en a écrit un livre qui s’intitule « Carnets de solidarité – Plongée dans une France qui défend sa tradition d’accueil » aux éditions Payot.

    A travers cette interview, elle m’a fait part de son expérience personnelle d’accueillir un exilé sous son toit ainsi que de son travail de documentation et de reportages auprès des personnes solidaires. En outre, elle porte un regard critique sur le futur pacte européen sur la migration et l’asile présenté par Ursula Von der Leyen le 16 septembre dernier qui « ne changera rien et rendra plus complexe le parcours des demandeurs d’asile au sein de l’Union européenne ».
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    Fondation Jean Jaurès - Suicide : l’autre vague à venir du coronavirus ? Michel Debout

    Le lien entre le risque suicidaire et les crises économiques et sociales est connu, notamment depuis la crise de 1929. Qu’en est-il s’agissant de la crise sanitaire (et de ses effets économiques et sociaux) que nous sommes collectivement en train de vivre ? Afin de mesurer, notamment, les effets du premier confinement sur le risque suicidaire de certaines catégories de la population, la Fondation Jean-Jaurès a realisé une enquête dirigée par Michel Debout, professeur de médecine légale et membre de l’Observatoire national du suicide.
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    Ouest-France - François Hollande veut « travailler » à « une nouvelle force politique » pour 2022

    L’ancien président François Hollande affirme « travailler à la construction d’une nouvelle force politique » en vue d’une candidature à gauche qui soit capable de gagner la présidentielle en 2022.

    Entretien dans le Parisien , interview sur France Inter… Et si François Hollande, invité pour évoquer les attentats de 2015, pensait aussi à la présidentielle de 2022. L’ancien chef de l’État a ainsi révélé, ce vendredi 13 novembre, travailler à la construction d’une nouvelle force politique.

    Sans elle, la gauche de gouvernement n’aura pas de candidature capable de gagner l’élection présidentielle, car aujourd’hui, ajoute l’ancien chef de l’État socialiste, personne n’est attendu, personne n’est espéré.
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    Libé - Cambadélis prêt à faire don de sa candidature au PS pour 2022

    L'ex-Premier secrétaire du Parti socialiste assure qu'il ne se sent pas «hors jeu» pour 2022. Il faut y voir une volonté d'affirmer le PS en cas de division de la gauche plus qu'une volonté présidentielle.

    Il y a différents objectifs derrière une candidature à la présidentielle. Le plus souvent, on veut être président. Mais on vise parfois autre chose, un mandat ou un poste, qu’on espère décrocher en ayant montré ses muscles à l’occasion du combat le plus scruté. Il arrive aussi qu’on veuille faire peser une ligne ou une stratégie. Dans tous les cas, c’est une façon d’occuper le terrain politique.

  • La revue de presse du 9 au 15 octobre

    Reporterre - Avec la pandémie, les riches s’enrichissent, les pauvres s’appauvrissent

    Les milliardaires sont devenus encore plus riches avec la pandémie. C’est ce que révèle un rapport de la banque UBS et du cabinet de conseil PwC, publié ce mercredi 7 octobre 2020. Cet accroissement de richesse illustre à quel point les marchés financiers jouent un rôle d’accélérateur des inégalités pendant les crises.

    Elon Musk, le patron de Tesla et SpaceX, a quadruplé sa fortune, qui a augmenté de 76 milliards de dollars pour atteindre 103 milliards de dollars. Il n’est pas le seul, Jeff Bezos, le PDG d’Amazon, a également vu son patrimoine fortement augmenter, comme nous vous le racontions déjà. Selon le rapport, la fortune des ultrariches a progressé de 27,5 % pour s’établir à 10.200 milliards de dollars. Un niveau record pour les 2.000 milliardaires étudiés.
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    Observatoire des inégalités - Le modèle social français réduit nettement la pauvreté et les inégalités

    Analyses 9 octobre 2020

    Notre modèle social coûte cher, mais l’argent n’est pas dépensé pour rien. Les prestations sociales réduisent nettement la pauvreté et les inégalités de revenus. Une analyse de Laurent Jeanneau, directeur de la rédaction d’Alternatives Économiques.

    Notre modèle social coûte cher, c’est entendu. Quelque 27,2 milliards d’euros ont ainsi été versés au titre des minima sociaux en 2018, ce qui représente 1,2 % du produit intérieur brut (PIB). Mais ce « pognon de dingue », selon l’expression présidentielle, est-il bien dépensé ?

    La question est loin d’être anodine, à l’heure où la pauvreté repart à la hausse. En 2018, 9,3 millions de Français vivaient en dessous du seuil de pauvreté (c’est-à-dire avec moins de 1 063 euros pour une personne seule [1]), soit 400 000 de plus qu’en 2017. Le taux de pauvreté culmine ainsi à 14,8 % de la population en 2018, son niveau le plus élevé enregistré depuis 1996. Toutes ces sommes d’argent dépensées pour aider les plus démunis servent-elles à quelque chose ? Pas la peine d’entretenir plus longtemps le suspense : la réponse est oui, comme viennent de le confirmer plusieurs études.
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    Nos lendemains - Jean Castex confirme (sans le vouloir) la gestion calamiteuse de la crise sanitaire en France

    C’est parti pour deux jours de spéculations sur ce qu’Emmanuel Macron va dire mercredi soir. Le chef de l’État sera interrogé en direct de l’Elysée par Gilles Bouleau (TF1) et Anne-Sophie Lapix (France 2). L’entretien, également diffusé sur LCI, France Info et TV5 Monde, « portera notamment sur la situation sanitaire et économique du pays ». Avec une pincée de sécuritaire, selon toute vraisemblance, pour les mêmes raisons : l’épidémie explose, comme le feu d’artifice qui a mis en lumière le commissariat de Champigny-sur-Marne samedi soir et poussé le Président à (enfin) recevoir les syndicats de policiers jeudi.
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    Observatoire des inégalités - De plus en plus de grandes fortunes en France

    Données 6 octobre 2020

    Les grandes fortunes sont de plus en plus nombreuses en France. Le nombre de foyers fiscaux soumis à l’impôt sur la fortune a été multiplié par 2,8 entre 1999 et 2010. Entre 2011 et 2017, la progression a été plus lente, mais de 22 % tout de même.

    358 000 contribuables déclaraient au fisc un patrimoine d’au moins 1,3 million d’euros en 2017, selon le ministère des Finances. L’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), encore en vigueur cette année-là, remplacé depuis par l’impôt sur la fortune immobilière (IFI), nous fournit en quelque sorte un seuil officiel de la grande fortune. L’administration fiscale publie l’évolution du nombre de ces privilégiés.
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    Novethic - Le Parlement européen vote en faveur d’une loi climat très ambitieuse

    La pression s'accentue sur les États membres. Les eurodéputés viennent d'adopter ce jeudi 8 octobre une ambitieuse loi climat qui acte d'une part la neutralité carbone en 2050, mais surtout une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 60 % d'ici 2030, quand la Commission n'entendait aller que jusqu'à 55 %.

    "Historique ! Le parlement européen prend le leadership mondial dans la lutte contre le réchauffement climatique", a tweeté l’eurodéputé Pascal Canfin. "Je crois que nous nous souviendrons tous de ce moment quand nous serons plus vieux." Les députés européens ont adopté ce jeudi 8 octobre, à une forte majorité, la première loi climat européenne qui acte la neutralité carbone en 2050 mais surtout une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 60 % d’ici 2030 en valeur absolue, par rapport à 1990.
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    Fondation Jean Jaurès - Les inamovibles de la République, Chloé Morin

    La crise de la Covid-19 a joué un puissant rôle de révélateur. En particulier, l’efficacité de l’administration, sur fond de déconnexion et de déresponsabilisation de la haute fonction publique, a été questionnée. Pour Chloé Morin, la faillite des élites n’est pas liée à une somme de petitesses individuelles, mais est bien le résultat d’un système. Dans cet ouvrage, elle revient sur les symptômes et les causes concrètes de cette maladie de l’État, mais propose également une série de solutions audacieuses.

    L’auteure :
    Chloé Morin, ancienne conseillère en charge de l’opinion publique au sein du cabinet du Premier ministre de 2012 à 2016, est aujourd’hui experte associée à la Fondation Jean-Jaurès et spécialiste de l’opinion publique.
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    Il a bon dos le « séparatisme ». Une nouvelle fois, campagne contre le Front national oblige, le Gouvernement y va de sa petite loi pour fustiger le grand danger de l’islamisme. Ce dernier ne peut être nié et prend la forme d’un phénomène communautariste rendant perméables certaines parties de notre société à un discours fondamentaliste religieux qui mène souvent au repli et parfois à la violence. Mais il y a visiblement d’autres formes de séparatisme qui préoccupent moins le Gouvernement. Or, la défense de l’unité de la République est une cause globale, qui exige de la cohérence et qui s’accommode mal des séparatismes de toute nature. La République doit s’efforcer d’inclure par l’exemple, par la cohérence et par la solidarité, au lieu de stigmatiser par intérêt électoral.
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    Maxime Blondeau est le fondateur du premier éco-syndicat de France, le Printemps écologique, qui entend faire pénétrer les revendications de l’écologie politique au cœur de l’entreprise. C’est en effet dans l’entreprise que le système productif – fondamentalement facteur de pollution – peut être transformé. L’objet d’un syndicat consiste à « défendre les intérêts matériels et moraux, individuels et collectifs de ses membres ». Le Printemps écologique souhaite élargir les compétences d’un élu syndical pour y inclure de nouveaux sujets : la mobilité, l’alimentation, la comptabilité, les indicateurs d’impact, le climat et la biodiversité – qui peuvent être inclus dans la définition précédente. Nous avons donc voulu approfondir cette démarche, en revenant également sur les impasses auxquelles fait face le monde syndical traditionnel.
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    Même si chacun de ses membres semble le prendre à une vitesse et selon des trajectoires différentes, la politique chinoise de l’Union européenne est à un tournant. Entretenu en Europe pendant des décennies, l’espoir que les relations économiques et commerciales nouées avec Pékin entraîneraient une ouverture et une libéralisation progressive de la Chine est désormais enterré. Ernst Stetter, conseiller spécial du président de la Fondation Jean-Jaurès pour l’Europe, analyse les enjeux de cette prise de conscience européenne. 

    Le 14 septembre 2020, l’Europe et la Chine ont organisé un sommet virtuel. Tenu dans une atmosphère de méfiance mutuelle croissante, celui-ci s’est achevé sans déboucher sur des résultats concrets. 
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    Le Figaro - Congrès du PS : Hélène Geoffroy va faire face à Olivier Faure

    La maire socialiste de Vaulx-en-Velin souhaite s'opposer à la «stratégie d'effacement du PS» de l'actuel premier secrétaire du parti.

    L'hiver sera chaud chez les socialistes... Selon une information révélée mercredi par L'Obs , la maire socialiste de Vaulx-en-Velin (Rhône), Hélène Geoffroy, va tenter de briguer le premier secrétariat du parti face à Olivier Faure lors du congrès prévu pour les 12 et 13 décembre prochains à Villeurbanne. «Je veux m'opposer à la stratégie d'effacement du PS. Nous ne devons pas nous dissoudre. Je ne suis pas là pour organiser une écurie présidentielle, je veux débattre», a-t-elle revendiqué auprès de l'hebdomadaire.

     
     
  • L'actualité des socialistes du 1er au 5 août

    PIKETTY

    L'Obs - Les 10 pistes de Thomas Piketty pour en finir avec les inégalités

    Six ans après le best-seller « le Capital au XXIe siècle », Thomas Piketty publie le 12 septembre « Capital et Idéologie » (Seuil), un livre tout aussi ambitieux dans lequel il retrace l’histoire mondiale des inégalités et des idéologies qui les sous-tendent. L’économiste, qui présente ce nouveau travail dans un entretien exclusif à « l’Obs », dresse des pistes pour en finir avec la concentration du capital

    L'Obs - Le dernier livre de Thomas Piketty fait 1 232 pages. On l’a résumé en 1 232 caractères

    « Donnez-moi Anna Karénine, j’en fais une brève », dit un dicton journalistique. Tentative avec le nouvel ouvrage de l’économiste intitulé « Capital et Idéologie », publié le 12 septembre aux éditions du Seuil.

    Alternatives économiques - Thomas Piketty dans le texte

    La lecture du  grand livre qu’a publié Thomas Piketty[1]  retrace une partie de l’histoire économique de notre monde développé ! L’auteur et toute l’équipe qui l’accompagne ont entrepris un travail considérable visant à établir et commenter des séries longues décrivant aussi bien l’évolution des revenus du travail et du capital mais également l’évolution et la répartition du patrimoine, principalement aux Etats-Unis et en Europe occidentale.

    HOLLANDE

    Le Monde - « Parti socialiste, sept ans de trahisons », le podcast

    « Le Monde » lance son offre de podcasts. Ecoutez le premier épisode de notre série consacrée à l’implosion du Parti socialiste entre 2012 et 2019 : les reniements de François Hollande.

    Du 25 au 31 août, les journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme ont publié dans Le Monde et sur Lemonde.fr une enquête en six volets sur le Parti socialiste intitulée « Sept ans de trahisons ». Ils reviennent à présent sur les coulisses de cette enquête et les enseignements qu’ils en ont tirés dans un podcast en cinq épisodes proposé sur Lemonde.fr et Spotify. Avec des extraits de leurs entretiens avec les figures majeures du quinquennat Hollande.

    POPULISME

    La Tribune - "Les forces populistes ne sont pas juste un accident de l'histoire"

    La détérioration des conditions d'existence des classes moyennes et populaires explique la montée en puissance des forces antisystèmes, c'est la thèse défendue par Yann Algan, Elisabeth Beasley, Daniel Cohen et Martial Foucault dans l'ouvrage paru ce jeudi 29 août intitulé, "Les Origines du populisme". Pour "La Tribune", l'économiste Yann Algan revient sur les mouvements populistes qui ont émergé un peu partout dans le monde ces dernières années et sur leurs ressorts particuliers.

    LE NUMERIQUE

    La Vie des idées - Gouverner la ville numérique

    Qu’est-ce que la révolution numérique fait à la ville ? Hors de toute régulation politique, plateformes, données et algorithmes bouleversent les pratiques spatiales et collectives. Un nouveau livre de la collection Puf/Vie des idées enquête sur les implications urbaines des applications.

    Gouverner la ville numérique. Puf/Vie des idées, août 2019, 9, 50 €. Ouvrage coordonné par Antoine Courmont, politiste et responsable scientifique de la chaire « Villes et numérique », et Patrick Le Galès, directeur de recherche CNRS et doyen de l’École urbaine de Sciences Po, tous deux au Centre d’études européennes et de politique comparée de Sciences Po.

    Non Fiction - La grande transformation numérique

    L'ouvrage de Dominique Cardon permet de se forger une « culture numérique », autour des transformations et des enjeux du numérique.

    L’arrivée du numérique a transformé nos sociétés à un point tel que l’on peut parler aujourd’hui de « culture numérique ». Celle-ci englobe l’ensemble de ces transformations et également les éléments nécessaires à leur compréhension et à celle des enjeux correspondants. C’est alors l’objet de cet ouvrage que de nous procurer ces éléments de compréhension. Il mobilise pour cela un nombre de connaissances impressionnant. 

    Il s’agit ici de la version écrite d’un cours que Dominique Cardon donne à Sciences Po depuis de longues années, à laquelle il a donné la forme d’un manuel tout à la fois très complet, très actuel, très clair et très agréable à lire. Celui-ci fournit en outre pour chaque thème qu’il aborde des références choisies de livres, d’articles et de vidéos accessibles sur le web. Seul bémol, mais l’auteur n’y est pour rien, la matière évoluant très vite, l’ouvrage, qui a tout pour devenir un classique, nécessitera des actualisations fréquentes.

    FEMINISME

    Fondation Jean Jaurès - Revenir à l’idée d’émancipation

    À l’occasion du IIe Congrès international de l’Institut du genre qui se tient à l’université d’Angers du 27 au 30 août 2019 et auquel la Fondation Jean-Jaurès apporte son soutien, Estelle Ferrarese, directrice-adjointe de l’Institut du genre, professeure de philosophie morale et politique à l’université de Picardie-Jules Verne, revient sur la notion d’émancipation à l’aune de l’histoire des féminismes et de l’actualité plus récente de #MeToo. Elle nous rappelle aussi combien ce concept est maintenant particulièrement utilisé par les mouvements antigenre pour mieux s’en extraire.

    L’idée d’émancipation est encore lourde de promesses, malgré les critiques et les oublis dont elle a fait l’objet tout au long du XXsiècle. C’est particulièrement vrai pour l’ordre du genre, comme nous l’indiquent le mouvement #MeToo, la vigueur retrouvée des féminismes et des études sur le genre et les sexualités depuis quelques années, l’enthousiasme – parfois suspect – avec lequel des acteurs politiques très divers s’emparent de « l’égalité » femmes-hommes, ou encore le regain d’intérêt pour Marx au sein et hors de l’Université

    DEMOCRATIE

    La Vie des idées - La démocratie, avec ou sans frontière

    Benjamin Boudou, Le dilemme des frontières : éthique et politique de l’immigration, EHESS

    Un État peut-il exclure au nom du bien commun ? Qu’est-ce qui légitime la définition des frontières et de l’appartenance ? Dans ce livre de théorie politique, B. Boudou défend une approche pragmatiste, démocratique et mouvante de la frontière : seuls les intérêts partagés délimitent la communauté.

    Benjamin Boudou, chercheur en théorie politique au Max Planck Institute for the Study of Religious and Ethnic Diversity, analyse dans cet ouvrage ce qu’il nomme le « dilemme des frontières ». Il désigne par-là la tension interne à nos démocraties libérales, prises entre les principes qu’elles valorisent et les pratiques politiques qu’elles adoptent. D’un côté, les démocraties libérales défendent des principes de liberté et d’égalité : dans un monde démocratique idéal, chaque individu serait libre d’aller et venir où bon lui semble. D’un autre côté, les démocraties libérales mènent des politiques contraires à ces principes.

    RN

    Fondation Jean Jaurès - Municipales : quelles perspectives de victoire pour le Rassemblement national ?

    À quelques mois des élections municipales, quelles sont les perspectives de victoire pour le Rassemblement national ? S’appuyant sur un certain nombre de scrutins précédents, Jérôme Fourquet et Sylvain Manternach montrent que les villes petites et moyennes apparaissent comme des cibles prioritaires, avec des perspectives de victoire dans le Nord-Pas-de-Calais et sur le pourtour méditerranéen.

    Comme lors d’autres scrutins, le score du Rassemblement national (RN) aux dernières élections européennes a été très variable selon la taille des communes. Comme le montre le graphique suivant, le résultat de la liste Jordan Bardella décroît linéairement en fonction du nombre d’habitants que compte la commune. En tendance, plus une ville est peuplée et moins le RN performe. Ainsi, dans la strate des communes de 100 000 habitants et plus, le score moyen du RN s’est établi à seulement 14 %. Inversement, c’est dans les plus petites communes que le parti lepéniste a enregistré ses meilleurs résultats : 27,5 % en moyenne dans les communes de moins de 3 500 habitants et 25,8 % dans celles de 3 500 à 5 000 habitants.

    INDE

    Le Vent se lève - « Modi joue la carte sécuritaire et ethno-nationaliste » – Entretien avec Christophe Jaffrelot

    Le gouvernement nationaliste indien de Narendra Modi a annoncé unilatéralement le 5 août dernier la fin du statut d’autonomie du Cachemire, statut qui prévalait depuis 1949 dans cet état indien à majorité musulmane. Depuis cette annonce, toutes les communications avec l’extérieur y ont été coupées et les Cachemiriens vivent dans un isolement total. Les relations avec le Pakistan voisin s’enveniment dangereusement, celui-ci venant de rappeler son ambassadeur à Delhi et de rompre l’ensemble des relations commerciales avec l’Inde. Pour tenter de mieux cerner les origines de cette décision explosive, et la stratégie actuelle du gouvernement Modi, nous avons interrogé Christophe Jaffrelot, un des meilleurs spécialistes français du sous-continent indien et de sa classe politique. Propos recueillis par Benjamin Joyeux.

    TUNISIE

    Fondation Jean Jaurès - Tunisie : l’héritage électoral de Beji Caied Essebsi au centre de la bataille

    En Tunisie, à quelques jours de l’élection présidentielle anticipée suite au décès brutal du président Essebsi, Mahdi Elleuch et Louis-Simon Boileau proposent, pour l’Observatoire de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient de la Fondation Jean-Jaurès, une analyse du parti créé par l’ancien président, Nidaa Tounes, formation qui a dominé la scène politique du pays après les élections de 2014, avant de connaître de nombreuses crises politiques internes et d’être aujourd’hui fortement affaibli. Ils s’interrogent en conséquence sur les perspectives électorales et politiques en Tunisie très incertaines.

    Premières élections démocratiques de l’histoire de la Tunisie, les élections constituantes de 2011 ont donné une victoire sans appel pour les islamistes, très loin devant tous leurs rivaux. Ennahdha semblait ainsi dominer la vie politique tunisienne pour de longues années. Deux ans à peine après sa fondation par feu Beji Caied Essebsi, Nidaa Tounes a réalisé l’exploit de remporter les élections législatives et présidentielle de 2014

    PS

    La Croix - Bernard Cazeneuve expose au PS sa vision de l’écologie

    La transition écologique et la réduction des inégalités étaient au cœur de l’intervention de l’ancien premier ministre devant les parlementaires socialistes, réunis jeudi 5 septembre à Avignon. Bernard Cazeneuve demande au PS de trancher sa ligne politique, sans abandonner ses principes de justice sociale.

    Libé - Bernard Cazeneuve se rêve un destin pour la gauche

    Un grand discours ce jeudi aux journées parlementaires du PS avant une fête de la Rose dimanche dans l'Hérault et la sortie d'un livre en octobre. Avec 2022 en ligne de mire, le dernier Premier ministre de François Hollande avance ses pions. La route est encore longue.

  • La Vie des idées - La démocratie, avec ou sans frontière

    Benjamin Boudou, Le dilemme des frontières : éthique et politique de l’immigration, EHESS

    Un État peut-il exclure au nom du bien commun ? Qu’est-ce qui légitime la définition des frontières et de l’appartenance ? Dans ce livre de théorie politique, B. Boudou défend une approche pragmatiste, démocratique et mouvante de la frontière : seuls les intérêts partagés délimitent la communauté.

    Benjamin Boudou, chercheur en théorie politique au Max Planck Institute for the Study of Religious and Ethnic Diversity, analyse dans cet ouvrage ce qu’il nomme le « dilemme des frontières ». Il désigne par-là la tension interne à nos démocraties libérales, prises entre les principes qu’elles valorisent et les pratiques politiques qu’elles adoptent. D’un côté, les démocraties libérales défendent des principes de liberté et d’égalité : dans un monde démocratique idéal, chaque individu serait libre d’aller et venir où bon lui semble. D’un autre côté, les démocraties libérales mènent des politiques contraires à ces principes.

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  • France Culture - Quand la démocratie ne nous protège plus

    La démocratie, garante de pluralité ou système politique vertical à bout de souffle ? La juriste Monique Chemillier-Gendreau nous éclaire à ce sujet dans "Régression de la démocratie et déchaînement de la violence", son dernier ouvrage. Entretien.

    La Grande table Idées d’Olivia Gesbert – émission du 28 août 2019

  • Le meilleur de 2018/19 - ENS Lyon - La démocratie participative : entretien avec Loïc Blondiaux

    Dans quelle mesure la démocratie participative est-elle susceptible de compléter et d'enrichir la démocratie représentative ? À l'occasion du festival des idées "La Chose Publique" organisé par La Villa Gillet à Lyon en novembre 2017, Loïc Blondiaux, spécialiste de la démocratie participative, nous a accordé un entretien autour de cette question. Le chercheur était invité à débattre avec Ulrike Guérot lors d'une table ronde animée par Sylvain Bourmeau sur la thématique de l'Europe participative, le 24 novembre 2017.

    Loïc Blondiaux est l'un des fondateurs de Politix, la Revue des sciences sociales du politique, et plus récemment de Participations, la Revue de sciences sociales sur la démocratie et la citoyenneté. Il est l'auteur de nombreux articles et ouvrages dont La Fabrique de l'opinion (Seuil, 1998), Le Débat public : une expérience française de démocratie participative (La Découverte, 2007, en co-direction) et Le nouvel esprit de la démocratie (Seuil, La République des idées, 2008).

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  • La démocratie sous pression - Notre modèle est-il en danger ? | ARTE

    Face à une défiance grandissante des citoyens, quel avenir pour l’idéal démocratique en Europe ? Entre les défenseurs de la démocratie, ses critiques et ses ennemis déclarés, ce documentaire se penche sur les fronts et les discours qui s’opposent. Pierre angulaire de la construction européenne, l’idéal démocratique a longtemps semblé faire l’unanimité. Mais, en ces temps troublés pour l’Union, cette valeur politique fondamentale dans la construction des sociétés d’après-guerre a du plomb dans l’aile. Alors que l’on voit monter dans certains pays des partis flirtant avec la tentation autoritaire, de nombreux citoyens se détournent des urnes ou conspuent une Europe qui n’aurait de démocratique que le nom. Entre les défenseurs de la démocratie comme elle va, ses critiques et ses ennemis déclarés, ce documentaire se penche sur les fronts et les discours qui s’opposent. Revenant sur la longue histoire de la conquête du droit à la participation citoyenne, il met également en lumière les failles de la démocratie représentative, qui contribuent en partie à cette défiance collective. Quels défis l’Europe devra-t-elle surmonter pour assurer un avenir à cette utopie en quête de sens ? Documentaire complet de Manuel Gogos (Allemagne, 2019, 1h30mn)

  • France Culture - Où en est notre démocratie ? avec Chantal Delsol et Monique Canto-Sperber

    Impuissance politique, effritement de la confiance des citoyens envers leurs représentants et leurs institutions, nos démocraties ne se portent pas bien. Pourtant, il y a 20 ans, la chute du mur de Berlin semblait marquer le triomphe définitif de la démocratie. Que s'est-il passé ? Pour en discuter, Les Matins de France Culture reçoivent les philosophes Chantal Delsol et Monique Canto-Sperber.

  • L'actualité des socialistes du 12 au 18 avril

    NOTRE DAME

    Laurent Joffrin, Libé - De la Reine Margot à la Libération, Notre-Dame ou l’église de la nation

    Devenue grâce à Victor Hugo un symbole populaire au-delà de sa dimension religieuse, la cathédrale parisienne aura connu, entre grandeur et décadence, tous les soubresauts de l’histoire de la capitale depuis le Moyen Age......

    Notre-Dame pour l’histoire, donc, la plus imposante et la plus traditionnelle. Mais aussi Notre-Dame pour le peuple. Victor Hugo décrit les sombres émotions de la foi, mais surtout l’exubérance populaire qui animait le parvis et même la nef, où se pressaient les artisans, les tire-laine, les portefaix et les prostituées, où dansait la Rom Esmeralda, où souffrait Quasimodo, qui habitait dans les hauteurs obscures de la charpente qui vient de brûler.

    Marianne, Guy Konopnicki - Notre-Dame de Paris, notre maison commune

    Une image brusquement surgit sur une chaîne d’information, bousculant les bavardages de voyantes sur l’allocution attendue du président. Des flammes s’élèvent du toit de Notre-Dame. Le temps de comprendre que tout est bien réel, je suis envahi de chagrin, comme si j’assistais à l’agonie d’un proche. Mais elle m’est proche, Notre-Dame de Paris ! J’ai beau être laïcard, comme ils disent, pas très catholique et même pas du tout, je ne suis jamais las de la voir surgir, en longeant les quais, en franchissant les ponts, l’émotion résiste aux années. Elle fait pourtant partie du paysage familier au Parigot qui, depuis sa naissance, ne cesse de la croiser. Elle était noire de suie, comme tous les monuments de Paris avant Malraux, quand un maître de la communale nous faisait partager sa passion de l’histoire et des merveilles de la ville.

    RIC

    Le Drenche - Pour ou contre le Référendum d’initiative citoyenne ? Armel Le Coz, Laurent Mucchielli

    PAUVRETE

    La Tribune - En France, 3,6 millions de personnes cumulent pauvreté monétaire et privation matérielle

    Une personne sur cinq est frappée par au moins une forme de pauvreté (matérielle ou monétaire) selon une récente étude de l'Insee. Les chômeurs sont quatre fois plus touchés par ce phénomène que les personnes en emploi.

    Le système de redistribution protège-t-il assez les Français de la précarité ? Les mobilisations des "gilets jaunes" depuis le 17 novembre dernier ont remis en avant les questions des inégalités et de la pauvreté au centre des débats. Selon des estimations de l'Insee publiées ce mardi 16 avril, 5,5% de la population cumule à la fois pauvreté monétaire et privation matérielle et sociale et une personne sur cinq est concernée par un des deux phénomènes.

    LES PARTIS

    À propos de : Pierre Martin, Crise mondiale et systèmes partisans, presses de Sciences Po

    Parmi les victimes collatérales de la crise globale qui s’est ouverte il y a une dizaine d’années, les partis politiques ne sont pas les moindres. Un essai comparatif à grande échelle propose une stimulante interprétation de ces transformations en cours....

    .... Derrière ce débat d’experts se profilent des interrogations qui sont au cœur de l’actualité politique. Les nouveaux systèmes partisans vont-ils se restructurer autour d’une opposition duale entre « cosmopolites » et « identitaires » ou autour d’une nouvelle configuration autour de trois pôles : une droite conservatrice-identitaire, une gauche démocrate éco-socialiste et un centre libéral mondialisateur ?

    GAFA

    Christian Chavagneux - Une taxe Gafa... qui ne taxe pas grand-chose !

    Selon l’association Attac, la taxe sur les grandes entreprises du numérique proposée par le gouvernement est vouée à l’inefficacité.

    L’Assemblée nationale a débattu aujourd’hui de la « taxe Gafa » voulue par le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire. Son principe : une imposition de 3 % du chiffre d’affaires numérique s’il dépasse 25 millions d’euros en France, 750 millions dans le monde. De quoi faire payer le juste montant d’impôt à ces multinationales ? Loin de là détaille une note de l’ONG Attac.

    DEMOCRATIE

    Non Fiction - L'art de ne pas être gouverné

    A l’heure où les démocraties connaissent une « crise de gouvernabilité » manifeste, il est utile de croiser la lecture de deux ouvrages fort différents mais convergents sur certains aspects, malgré leurs disciplines et leurs contextes éloignés.

    L’essai philosophique récent de Grégoire Chamayou, La société ingouvernable. Une généalogie du libéralisme autoritaire  fait en effet écho à un classique de la science politique française, L’illusion politique de Jacques Ellul (paru pour la première fois en 1965 et récemment republié en poche ). Les points de vue des deux auteurs diffèrent pourtant par bien des aspects : là où le jeune chercheur souhaite, dans une logique foucaldienne, mais aussi néo-marxiste, proposer une analyse fouillée et conceptuelle des stratégies et des discours néolibéraux contemporains (des années 1970 à nos jours), le regretté professeur émérite de l’Université de Bordeaux cible son propos sur le fonctionnement de la démocratie en France (et, plus largement, dans les pays occidentaux), qu’il juge impuissante face au poids de la machine administrative de l’Etat – et de ses mandarins.

    SEXISME

    Le Monde - Près de 700 professionnelles disent « non » au sexisme dans l’industrie musicale

    Les signataires demandent la prise de « mesures concrètes [pour] garantir l’égalité et la diversité » dans l’industrie.

    Près de 700 professionnelles de l’industrie musicale, dont les artistes Clara Luciani, Fishbach, Chloé ou encore Chris, ont publié, mardi 16 avril, un manifeste contre le sexisme et les violences sexuelles.

    EUROPEENNES

    Libé - Olivier Faure : «Veut-on des élus-robots ou des êtres de chair et de sang  ?»

    Pour le patron du PS, la liste avec Place publique sort du formatage habituel. Il croit en la force de rassemblement de Raphaël Glucksmann.

    En lui confiant les clés de la liste, Olivier Faure a misé gros sur Raphaël Glucksmann. Premier regard du patron du Parti socialiste avant la dernière ligne droite.

    Francetvinfo - "C'est une erreur stratégique" : les premiers pas de Raphaël Glucksmann pour les européennes sèment la zizanie au PS

    Pour la première fois de son histoire, le Parti socialiste n'a pas choisi l'un des siens pour porter le combat aux élections européennes. Un choix contesté et une pierre de plus dans le jardin des divisions socialistes. 

    "Le gars ne remplit même pas sa part de contrat. Il n'est pas capable de tenir une émission de télé ou un meeting. Désormais, le doute s'installe." La phrase cinglante de ce responsable socialiste tombe par sms, ce lundi 8 avril. Quelques heures seulement avant le premier comité de campagne des élections européennes entre Place publique et le Parti socialiste. Raphaël Glucksmann, tête de liste de cette alliance inédite, a donné deux jours auparavant son premier meeting à Toulouse (Haute-Garonne) et a participé, le jeudi de la même semaine, au premier débat diffusé par France 2.

    CLASSES MOYENNES

    Le Point - Comment les classes moyennes ont été écrasées depuis 30 ans

    VIDÉO. Dans un rapport édifiant, l'OCDE décrypte le rétrécissement et la fragilisation des classes moyennes dans les pays développés. Un facteur d'instabilité politique.

    C'est un rapport sur l'écrasement des classes moyennes qui va particulièrement résonner en France, dans un contexte marqué par le mouvement des Gilets jaunes, interprété comme l'expression d'un ras-le-bol de la classe moyenne inférieure. Mercredi, l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) a publié une vaste étude* en anglais qui montre un mouvement général d'attrition des classes moyennes à travers ses pays membres. « Le rêve de la classe moyenne reste de plus en plus un rêve pour beaucoup », résument ses auteurs. De quoi expliquer la montée des partis populistes et la défiance croissante exprimée envers les institutions dans de nombreux pays.

    GILETS CITOYENS

    Le Monde - Un collectif appelle à la création d’une « assemblée citoyenne » de « gilets citoyens »

    La démarche est soutenue par le réalisateur Cyril Dion, l’économiste Laurence Tubiana ou encore une des figures médiatiques des « gilets jaunes » Priscillia Ludosky.

    Ils ont décidé de changer de braquet et surtout de méthode. Sans attendre les annonces d’Emmanuel Macron censées clore le grand débat, un collectif lance la création d’une assemblée de citoyens tirés au sort, représentatifs de la société française.

    NUMERIQUE

    Fondation Jean Jaurès - Numérique : le temps est venu de reprendre possession de soi

    L’essor des nouvelles technologies a produit son lot d’opportunités, mais aussi de menaces et d’injustices. Dans le domaine du numérique, la fracture ne serait plus tant entre celles et ceux qui y ont accès et celles et ceux qui en sont exclus, mais dans l’usage, qu’il en soit maîtrisé ou au contraire immodéré. Pour lutter contre la dépendance de certains consommateurs, Maxime des Gayets propose d’y répondre comme on mène des politiques de santé publique de lutte contre l’alcoolisme et le tabagisme. Car entre pianoter ou conduire, il faut aussi choisir.

    TAXE CARBONE

    Marc Chevallier - Peut-on rendre la taxe carbone acceptable ?

    La chronique éco de Marc Chevallier, rédacteur en chef d’Alternatives Economiques, est à retrouver tous les mardis dans la matinale du 5-7 de France Inter, à 6 h 45. Vous pouvez écouter celle du 9 avril ci-dessous.

    Le gouvernement a présenté hier la synthèse des contributions au grand débat. L’une des leçons, c’est que les Français ne veulent vraiment pas du retour de la taxe carbone…

    Oui, c’est un paradoxe : la majorité des participants au grand débat fait part d’un sentiment d’urgence climatique, ils se disent prêts à changer de comportement, et pourtant seuls 2 % d’entre eux plaident pour le retour de la taxe carbone.

    LA FINANCE

    La Vie des idées - La finance sert-elle le bien commun ?

    La libéralisation amorcée à partir des années 1980 a accru la productivité du secteur financier et réduit son coût, mais elle a également augmenté le profit qu’il tire des services qu’il propose.

    Depuis la crise de 2008, la finance est en question. Sommes-nous allés trop loin dans sa libéralisation ? Faut-il une réglementation plus stricte ? Si oui, comment s’assurer de son bon fonctionnement ? Beaucoup a été dit ou écrit à ce sujet alors même que des analyses factuelles sur les coûts et profits du système financier demeurent largement absentes. En de telles circonstances, les fantasmes gouvernent les croyances et produisent nombre de « remèdes » souvent plus nocifs que le mal.

    OFCE

    OFCE - Chômer plus pour gagner plus?

    Le diagnostic selon lequel les règles de l’assurance chômage permettent de gagner plus au cours d’un mois de chômage qu’au cours d’un mois de travail n’est pas nouveau[1]. Remis sur le devant de la scène après l’échec de la négociation des partenaires sociaux ce constat élémentaire –car comptable– est fortement contesté.

    Pôle Emploi et l’Unedic viennent de publier leurs lectures respectives des faits[2], et elles sont très différentes. Pôle Emploi confirme que pour « 20% des ouvertures de droit à l’assurance chômage, le montant mensuel net de l’allocation auquel a droit l’indemnisé est supérieur au salaire mensuel net moyen qu’il a perçu au cours de la période d’affiliation ». L’Unedic indiquant pour sa part que « 4 % des allocataires ont travaillé́ moins de 25 % de l’année précédant leur ouverture de droit et […] ont gagné́ 220 € par mois en moyenne. Leur indemnisation nette sur les 12 mois qui ont suivi était de 290 € en moyenne par mois ».

    OFCE - L’impératif de soutenabilité économique, sociale et environnementale

    À l’apogée de la crise de la dette souveraine en zone euro, nous nous sommes engagés dans un examen annuel de la croissance : iAGS -independant Annual Growth Survey. Le projet a fait l’objet d’un premier débat à la fin de l’année 2011 et le premier rapport a été publié en novembre 2011. Notre objectif, en collaboration avec le groupe S & D au Parlement européen, a consisté à discuter et à remettre en question la contribution de la Commission européenne au Semestre européen. Concrètement, il s’agissait de pousser la Commission européenne vers une politique macroéconomique plus réaliste, c’est-à-dire moins axée sur la réduction à court terme de la dette publique, et plus consciente des conséquences sociales de la crise et du parti-pris d’austérité. Pendant 7 ans, nous avons plaidé contre une austérité brutale qui ne permettait pas de contrôler la dette publique, nous avons mis en garde contre le risque catastrophique de la déflation. Nous avons également alerté sur les conséquences sociales de la combinaison mortelle de la crise économique, de la flexibilité accrue du marché du travail et de l’austérité sur les inégalités, en particulier dans la partie basse de la répartition des revenus. Nous ne pouvons pas prétendre avoir changé à nous seuls les politiques de l’Union, mais au moins avoir eu une influence, bien qu’insuffisante et trop tardive pour éviter les cicatrices laissées par la crise.

    EFFET DE SERRE

    Jean Gadrey - 100 entreprises responsables de 70% des émissions de gaz à effet de serre : vrai ou faux?

    Réponse : chiffre exact selon certains critères, mais largement faux quand même, et trompeur sur les responsabilités et les solutions. Voyons pourquoi.

    Cet argument des 100 entreprises a été beaucoup diffusé par des militant.e.s de la cause climatique. On le trouve par exemple dans la tribune collective du réseau « extinction rébellion » publiée dans Libération du 22 mars 2019 sous le titre « environnement : il y a urgence ». Il avait été commenté en juillet 2017 par Forbes, magazine plus habitué à classer les fortunes des milliardaires que les émissions des entreprises. La source (plus) scientifique se trouve dans des rapports annuels « The Carbon Majors Database » de l’ONG Carbon Disclosure Project en partenariat avec le Climate Accountability Institute. Mais pour aller plus loin dans les hypothèses et méthodes, il faut lire un article de 2014 de la revue Climatic Change : « Tracing anthropogenic carbon dioxide and methane emissions to fossil fuel and cement producers, 1854–2010 », par Richard Heede.

    INEGALITES

    Observatoire des inégalités - Ces communes où les jeunes adultes sont pauvres

    La part de jeunes adultes vivant sous le seuil de pauvreté avoisine 60 % dans certaines communes. Ce taux est parfois très supérieur à la moyenne de la ville. Les explications de Valérie Schneider, extrait de la Gazette.fr.

    D’un taux de pauvreté de 10,5 % à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) à celui de 67 % à Saint-Benoit à La Réunion, la part de jeunes de moins de 30 ans [1] qui disposent de ressources inférieures au seuil de pauvreté varie considérablement sur le territoire [2].

    ECOLOGIE POLITIQUE

    Non Fiction - L'écologie, une question politique

    Quelques mois après la démission fracassante de Nicolas Hulot du ministère de la transition écologique et solidaire et quelques semaines avant des élections européennes qui, traditionnellement, sont plutôt favorables aux écologistes, plusieurs ouvrages viennent à point nommé pour analyser dans une profondeur historique, politique et conceptuelle la naissance, les combats lointains ou récents, et l’actualité du courant écologique en France.

    Entre utopie et opportunisme

    Le premier ouvrage, Une histoire de l’écologie politique , de la plume d’un journaliste politique du Journal du dimanche, Arthur Nazaret, se présente comme un récit assez linéaire de l’histoire des courants écologistes en France, de la candidature de René Dumont en 1974 à la démission de Hulot en 2018, en passant par la création des Verts en 1984 et les participations aux gouvernements de gauche de Dominique Voynet en 1997 ou de Cécile Duflot en 2012.

    PLACE PUBLIQUE

    Public Sénat - Place publique face à une vague de départs de fondateurs déçus

    Déçus par un fonctionnement "pyramidal" et l'alliance avec le PS malgré la promesse initiale d'un large rassemblement, près de la moitié des fondateurs de Place publique ont déserté le mouvement de Raphaël Glucksmann au cours du mois écoulé, ont expliqué plusieurs d'entre eux à l'AFP.

    CHINE

    Le Vent se lève - Comment la Chine redessine le commerce maritime mondial

    Du jamais vu ! En 2014, la Chine a bloqué [1] l’alliance voulue par les trois plus grandes entreprises de commerce maritime représentant alors 39 % du marché mondial et validée par les autorités de la concurrence européenne et américaine. Ayant déstructuré une alliance européenne en formation, la Chine a pu imposer son fleuron, Cosco, dans une alliance stratégique avec le Français CMA-CGM. Ainsi, elle s’affirme non seulement comme un régulateur du commerce maritime, au même titre que l’Europe et les États-Unis, mais elle permet à son champion national de gagner une position de plus en plus dominante sur le marché mondial. 

    TRUMP

    Le Vent se lève - Trump et le RussiaGate : l’énorme raté de l’opposition néolibérale

    Au terme d’une enquête tentaculaire de 22 mois, le procureur spécial Robert Mueller vient d’exonérer Donald Trump de tout soupçon de collusion avec la Russie. Un fiasco monumental pour les médias américains ayant agité le spectre d’un RussiaGate depuis près de deux ans et demi, et un camouflet inquiétant pour l’aile droite démocrate qui avait préféré s’accrocher à ces délires conspirationnistes plutôt que de se livrer à une introspection salutaire suite à la défaite d’Hillary Clinton. Par Politicoboy.

  • La Vie des idées - La démocratie d’entreprise, Une utopie à portée de main ?

    Voté par l’Assemblée nationale en octobre 2018, le Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises (PACTE) est actuellement examiné par le Sénat. C’est l’occasion de revenir sur la démocratie d’entreprise, qui vient de faire en France l’objet d’une abondante littérature.

    Le projet de loi PACTE

    « Son ambition est claire : des entreprises libérées, mieux financées, plus innovantes et plus justes ». Voilà comment le gouvernement français présentait le 9 octobre dernier sur Twitter ce vaste projet de loi. Pour réaliser cette ambition, il doit en particulier faciliter les liquidations judiciaires, simplifier la création d’entreprises, tourner les PME françaises vers l’export et les faire grossir, notamment en limitant les « effets de seuil » (par exemple, le seuil à partir duquel une entreprise doit se doter d’un règlement intérieur et d’un local de restauration passera de 20 ou 25 personnes à 50).

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