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democratie - Page 2

  • Le Monde - Marcel Gauchet : « Je crains une anomie démocratique »

    Ce qui pose problème aujourd’hui, ce n’est pas le principe démocratique mais la façon de le traduire et de le faire fonctionner, estime le philosophe et historien Marcel Gauchet.

    Penseur de la démocratie, le philosophe et historien Marcel Gauchet est directeur d’études émérite à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), rédacteur en chef de la revue Le Débat (Gallimard), l’une des principales revues intellectuelles françaises, qu’il a fondée avec l’historien Pierre Nora en 1980. Il est l’auteur notamment d’une tétralogie consacrée à L’Avènement de la démocratie (Gallimard, 2017).

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  • Le Monde, Françaoise Fressoz - La démocratie, en danger, doit se réinventer

    Pour contrer la montée des régimes populistes, il serait temps de « remoraliser » la mondialisation et d’y inclure les peuples.

    Le Cercle des économistes. En mai 2017, le V-Dem Institute, un institut de recherche international basé en Suède, avait placé la France en tête des démocraties libérales. En compilant plus de 300 indicateurs à travers 174 pays, il avait distingué l’Hexagone pour la stabilité de ses institutions, la régularité de ses élections, la présence de contrepoids efficaces à l’exécutif et l’existence de puissants mécanismes de redistribution permettant de réduire les inégalités.

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  • La Vie des idées - Les assemblées citoyennes en Irlande, Tirage au sort, référendum et constitution

    Trois assemblées citoyennes tirées au sort ont fait de l’Irlande un laboratoire exceptionnel pour la démocratie délibérative – entraînant des révisions constitutionnelles majeures : la légalisation du mariage homosexuel et de l’avortement. Comment expliquer ce processus d’une portée inédite ?

    Le sort de la démocratie

    Le XXIe siècle voit la montée en puissance de « l’impératif délibératif » [1], et cela n’est jamais aussi clair que dans le cas de la République d’Irlande. Trois assemblées citoyennes tirées au sort ont récemment fait de l’Irlande un laboratoire exceptionnel pour l’expérimentation démocratique qui s’institutionnalise progressivement et s’articule à l’outil référendaire pour provoquer des révisions constitutionnelles majeures : la légalisation du mariage homosexuel et de l’avortement. Comment expliquer ce processus d’une portée inédite au niveau mondial ?

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  • L'actualité des socialistes du 1er au 7 février

    PS

    Slate - Le PS et le quinquennat Hollande, l'inventaire qui cache la rupture

    Olivier Faure a affirmé son intention de rompre définitivement avec l’ancien président de la République, dans l'optique des européennes d'abord, mais surtout de la prochaine présidentielle.

    Le mot «inventaire» fait immanquablement penser à deux autres mots: «testament» et «succession». En clair, les trois termes s'inscrivent plutôt dans le champ de la mort que dans celui de la vie et de la résurrection. Pour un parti politique, faire un inventaire est un passage obligé pour régler un contentieux passé dans l'espoir de rebondir. Mais c'est aussi un piège qui peut se refermer sur celui qui le dresse, ne lui laissant d'autre espoir que de se marginaliser ou de disparaître à jamais.

    Le Point - Européennes: au PS, une stratégie de l'effacement critiquée

    Disparaître pour mieux renaître, ou simplement... survivre ? Le plaidoyer du patron du PS Olivier Faure pour une union de la gauche, quitte à renoncer à une liste socialiste aux européennes, ne fait pas l'unanimité au sein d'un parti plongé dans une profonde crise existentielle.

    Le Figaro - Rabault (PS) attend une réponse sociale plutôt qu'institutionnelle

    La réponse au grand débat doit être "avant tout économique et sociale" et non "uniquement institutionnelle", a déclaré Valérie Rabault, la présidente du groupe PS à l'Assemblée, après avoir été reçue par Emmanuel Macron.

    "La réponse ne peut pas être qu'institutionnelle (...) Faire un référendum sur les institutions ne résoudra pas" la crise, a déclaré Valérie Rabault à la presse à l'Élysée. "Pour moi, c'est avant tout une réponse économique et sociale" qu'il faut apporter, a-t-elle ajouté. En faisant une comparaison entre la situation actuelle et mai 68: "Quand le général de Gaulle a voulu résoudre 68, il a fait le Grenelle. C'est-à-dire (une réunion) avec les partenaires sociaux" et "pas juste une réforme institutionnelle".

    Le Figaro - Olivier Faure invite les socialistes à s'allier avec Place publique

    Lors d'une journée de formation des secrétaires de section du PS, le premier secrétaire national a placé son parti et la gauche non insoumise au pied du mur du rassemblement. Au risque de braquer une partie des socialistes.

    «Unité! Unité!» Dans la salle de l'espace Charenton à Paris, au milieu de quelques six cents secrétaires de section socialiste selon les organisateurs, une femme s'est levée pour soutenir la stratégie d'Olivier Faure. Devant eux, samedi matin, le premier secrétaire du PS a placé toute la gauche devant ses responsabilités, de l'aile droite du PS jusqu'au PCF et au mouvement Génération.s de Benoît Hamon. Avec le «jeune, le tout jeune» mouvement Place publique de Raphaël Glucksman, Claire Nouvian et Thomas Porcher qu'il soutient désormais Olivier Faure veut forcer les appareils, le sien compris, à se rassembler.

    VOTATION EUROPEENNE

    Le JDD - Européennes : Benoît Hamon va-t-il réussir à unir la gauche avec sa "votation citoyenne"?

    Benoît Hamon a proposé vendredi aux forces de gauche de mettre en place une "votation citoyenne" pour aboutir à une liste et un programme commun aux élections européennes. Une telle initiative pourrait-elle voir le jour?

    Cette fois, l'initiative vient de Benoît Hamon. L'ancien candidat socialiste à la présidentielle et leader du mouvement Générations a proposé vendredi d'organiser une "votation citoyenne […] pour arrêter une liste et le programme qui va avec" pour les élections européennes. Et ce, afin d'aboutir à une "union de la gauche et des écologistes". Dans une interview au Monde, Benoît Hamon dit notamment s'adresser à La France insoumise, au Parti socialiste, au Radicaux de gauche, à Europe Ecologie - Les Verts, au Parti communiste, à Nouvelle Donne ou encore à Place publique.

    GILETS JAUNES

    Libé - Gilets jaunes : l’acte I de la réflexion

    Jamais depuis 68 un mouvement social n’a suscité aussi rapidement autant d’hypothèses de la part des sciences humaines. Deux publications recensent les premières analyses à chaud.

    C’est un des nombreux paradoxes du mouvement des gilets jaunes : avant même de devenir histoire, la plus grande crise sociale française du début du XXIe siècle est un «événement de papier» (1). Comprendre, jamais autant de commentaires et d’analyses n’ont été émis alors que l’histoire est en cours. Le précédent historique est 68, rappelle l’historienne Michelle Zancarini-Fournel, auteure du concept. Dès l’été de cette année-là, Raymond Aron, «spectateur engagé» au service du Figaro, publie la Révolution introuvable, ouvrant une longue histoire de controverses.

    France Culture - "Gilets jaunes" : peut-on analyser l’histoire en cours ?

    Jean-Claude Monod, philosophe chargé de recherches au CNRS, est notre invité pour sa contribution à "Le fond de l'air est jaune. Comprendre une révolte inédite" (Seuil, 24/01/2019). Quand les sciences humaines analysent le phénomène des "gilets jaunes".

    Au lendemain de l’acte XII des "gilets jaunes", de ce nouveau samedi de mobilisation axé sur la dénonciation des violences policières, notamment à Paris, à la marche dite «des blessés» (dont la figure du mouvement est Jérôme Rodrigues), et alors qu’un appel à la grève générale a été lancé pour le 5 février 2019, retour sur l’étude d’un mouvement dit inédit par les sciences humaines et sociales…

    RFI - Joseph Confavreux: «Le fond de l’air est jaune, comprendre une révolte inédite»

    Joseph Confavreux, journaliste à Médiapart, coordinateur du livre : « Le fond de l’air est jaune, comprendre une révolte inédite » au Seuil.

    France Culture - Pour une philosophie des Gilets Jaunes

    À peine 3 mois depuis le 1er acte des Gilets Jaunes, déjà une quinzaine d'ouvrages questionnent le mouvement : textes engagés, récits singuliers dessinant une histoire collective et tentatives d’explication par des journalistes ou des penseurs, l'occasion d'esquisser une philosophie Gilets Jaunes ?

    DEMOCRATIE

    ENS Lyon - La démocratie participative : entretien avec Loïc Blondiaux

    Dans quelle mesure la démocratie participative est-elle susceptible de compléter et d'enrichir la démocratie représentative ? À l'occasion du festival des idées "La Chose Publique" organisé par La Villa Gillet à Lyon en novembre 2017, Loïc Blondiaux, spécialiste de la démocratie participative, nous a accordé un entretien autour de cette question. Le chercheur était invité à débattre avec Ulrike Guérot lors d'une table ronde animée par Sylvain Bourmeau sur la thématique de l'Europe participative, le 24 novembre 2017.

    IRG - A propos des fondements de la démocratie participative

    Quelle que soit la dénomination qui lui est attribuée – participation des habitants ou des usagers, démocratie participative, démocratie délibérative, etc. -, l’idée de l’intervention directe des citoyens dans le champ de la décision politique s’impose de plus en plus.

    Cette progression continue de la thématique participative, qui a même constitué l’une des nouveautés dans les débats de l’élection présidentielle française de 2007, s’appuie d’abord sur des initiatives concrètes en France et à l’étranger. En France, on assiste depuis une quarantaine d’années à une multiplicité et à une diversité d’expériences dans ce sens, plus ou moins formalisées : ateliers populaires d’urbanisme, conseils de quartiers, organisation de panels « experts-usagers », ou création officielle en 2002 d’une Commission nationale du débat public (CNDP). Une très grande partie de ces expériences participatives se déroulent dans le domaine de la gouvernance urbaine. A l’étranger, le Brésil (budget participatif), les pays du Nord de l’Europe (conférences de consensus) ou l’Allemagne (jurys citoyens) sont plus avancés encore dans les démarches de participation citoyenne à la gestion des affaires publiques.

    FISCALITE

    Les Echos - Des propositions plus radicales pour lutter contre l'optimisation fiscale

    L'ICRICT, un groupe d'experts sur la réforme de la fiscalité internationale, souligne des avancées depuis que l'OCDE s'est saisie du sujet. Mais ce comité estime qu'il faut aller beaucoup plus loin.

    Il faut changer de logiciel face à l'optimisation fiscale des multinationales. C'est en résumé la position défendue par un groupe d'experts reconnus sur la réforme de la fiscalité internationale, l'ICRICT. Cette instance, lancée en 2015, est composée de dirigeants internationaux, d'universitaires et de membres de la société civile, parmi lesquels le Prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz, la députée européenne Eva Joly et l'économiste Thomas Piketty. 

    POLICE

    Le Monde - Sebastian Roché : « En France, la démocratisation de la police n’est pas achevée »

    Pour le directeur de recherche au CNRS, la police française est au service du gouvernement et pas du citoyen, contrairement à d’autres pays d’Europe.

    Sebastian Roché, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), est un spécialiste de la police. Il a notamment publié De la police en démocratie (Grasset, 2016). Pour le chercheur, nier les violences policières comme le fait le ministre de l’intérieur Christophe Castaner est une conception contestable de la protection des droits fondamentaux. Et l’idée que le maintien de l’ordre « à la française » est un modèle dans le monde n’a pas de base sérieuse.

    REFERENDUM

    Le Monde - A Grenoble, la démocratie participative a fait pschit

    Alors que des « gilets jaunes » réclament un référendum d’initiative citoyenne, le « dispositif de votation citoyenne » mis en place par la municipalité a fini par être retoqué par le tribunal.

    Grenoble a été l’une des villes pionnières dans la mise en place d’un processus de démocratie directe. En février 2016, deux ans après avoir été élue sur une promesse d’« alternative citoyenne », la municipalité d’Eric Piolle (EELV) a en effet tenu l’une de ses promesses de campagne et mis en place un « dispositif d’interpellation et de votation citoyenne ».

    IMMIGRATIONS

    Non Fiction - Pour une approche réaliste de l’immigration

    François Héran a repris ses cours au Collège de France. Après l’introduction générale quelque peu écourtée de l’an dernier, il devrait traiter cette année en détail des causes des migrations. Sa leçon inaugurale  avait donné le ton en énumérant quelques-unes des contradictions qui caractérisent la façon dont nous abordons la question de l’immigration qu’il souhaitait prendre à bras-le-corps. Celles-ci concernent aussi bien l’importance et l’origine de l’immigration selon les pays, que les causes et les raisons qui conduisent les personnes à migrer, les limitations au droit d’immigrer, le couplage ou le découplage des flux migratoires avec les besoins de main d’œuvre. C'est donc à lever ces ambiguïtés qu'il doit s'attacher dans ses cours, et c'est ce à quoi devrait se consacrer également l’Institut des migrations dont François Héran a pris la direction, et qui vise à fédérer les recherches sur le sujet.

    Non Fiction - S’ouvrir davantage, favoriser une immigration qualifiée et diverse

    A un moment où l'immigration est devenue un sujet très polémique, l'aborder en mobilisant les outils de l’analyse économique permet de questionner certaines opinions ou positions en introduisant une rigueur dans le raisonnement et une attention aux effets significatifs. Ainsi, dans un petit opus du Cepremap, Repenser l’immigration en France. Un point de vue économique, Hillel Rapoport, professeur à l’Ecole d’économie de Paris, explique qu’il existe plusieurs façons d’aborder la question de l’immigration sous l’angle économique.

    MACRON

    Jean Gadrey - Macron et sa détestation des chômeurs et des pauvres. Pourquoi ?

    Pourquoi Emmanuel Macron et l’oligarchie au pouvoir expriment-ils tant de mépris voire de hargne vis-à-vis de millions de gens en grande difficulté ? Pourquoi les désigner comme responsables de leur chômage et de leur pauvreté ? Quel bénéfice les élites néolibérales attendent-elles de ces accusations répétitives blessantes (voir le billet précédent) ?

    Il existe différentes explications complémentaires. Mais avant d’y venir, il faut faire un détour vers le parcours qui a conduit Macron à devenir « le Président des riches ».

    DANEMARK

    Le Vent se lève - L’envers du « modèle » danois, porté aux nues par les médias

    Longtemps vanté comme un exemple de la troisième voie social-libérale, le « modèle danois » de la flexisécurité salariale a servi de cache-misère à l’avènement du néolibéralisme au Danemark dans les années 1990. Récemment, Emmanuel Macron a tenté de réactiver le vieux mythe des « modèles » scandinaves, sans s’apercevoir de la régression sociale que le tournant néolibéral y a engendré depuis 25 ans. Le temps est venu de se pencher sur l’envers du mythe.

    TERRITOIRES

    Terra Nova - La fin de la paix territoriale ?

    Beaucoup opposent aujourd'hui les espaces métropolitains et les espaces périphériques. Loin de se réduire à un tel affrontement, les tensions territoriales actuelles s'apparentent davantage à des luttes pour l'accès aux ressources des territoires. L'explosion de la mobilité quotidienne des ménages traduit une formidable dilatation de l'emprise spatiale des individus, qui vivent de plus en plus souvent à cheval sur plusieurs territoires. Elle est liée à la fois à la métropolisation des emplois et à la périurbanisation de l'habitat. Mais les coûts directs et indirects de ce modèle d'organisation spatiale sont cependant nombreux et élevés, en particulier pour les ménages modestes et moyens. Cette note est le texte de la conférence prononcée par Thierry Pech, directeur général de Terra Nova, le 16 janvier 2019, en ouverture du cycle de l'Institut des hautes études de développement et d'aménagement des territoires en Europe (IHEDATE) consacré aux « Géographies de l'argent ».

    ECOLOGIE

    Le Vent se lève - « Seul un « Green New deal » européen nous permettrait de nous en sortir par le haut » – Entretien avec Aurore Lalucq

    Aurore Lalucq est économiste de formation et travaille depuis quelques temps sur le financement de la transition écologique, a fortiori au niveau européen. C’est plus particulièrement sur ce sujet que nous avons souhaité l’interroger, dans un contexte post COP24 où l’Union européenne bégaie sur ses politiques climatiques et où le mouvement des gilets jaunes pose directement la question du facteur social dans la transition écologique. Aurore Lalucq a notamment publié Faut-il donner un prix à la nature avec Jean Gadrey (Éditions Les Petits Matins 2015), qui a obtenu le prix du livre de la Fondation de l’Écologie politique. Elle est directrice de l’institut Veblen et porte-parole du mouvement Génération.s.

    MAUREL

    Huffington Post - Des anciens du PS fondent la Gauche républicaine et socialiste

    Emmanuel Maurel et d'autres transfuges du PS ont fondé à Valence une nouvelle formation, proche de la France insoumise.

    Le Mouvement républicain et citoyen (MRC) et les socialistes ayant quitté le PS dans le sillage d'Emmanuel Maurel ont fondé ce week-end des 2 et 3 février à Valence un nouveau parti baptisé Gauche républicaine et socialiste, situé dans l'orbite de la France insoumise.

    Les militants du nouveau parti avaient le choix entre quatre noms. 45,5% des 2.538 votants ont choisi Gauche républicaine et socialiste, selon une vidéo diffusée ce dimanche.

    ARGENTINE

    Fondation Jean Jaurès - Les paradoxes et les défis des progressistes en Argentine

    Cet entretien réalisé par Manuel Barrientos et Matias Cerezo publié dans Artepolitica le 15 mars 2018 a été traduit par Jean-Jacques Kourliandsky, directeur de l’Observatoire de l’Amérique latine de la Fondation Jean-Jaurès. La situation décrite ici par Eduardo Jozami garde toute son actualité.

    L’Argentine est depuis 2015 dirigée par un président de centre droit, Mauricio Macri, qui a centré la politique économique de son pays sur l’ouverture de l’économie, une réforme flexibilisant le code du travail et la «  modernisation  » des politiques sociales.
    Depuis la fin 2017, l’Argentine vit une situation paradoxale et contradictoire. Les électeurs ont confirmé aux élections législatives la majorité de droite (Liste Cambiemos). Parallèlement, le pays connaît une montée des revendications sociales, marquée par une série de journées de grèves et de manifestations.

    LE VOILE

    Libé - Au Caire, les Egyptiennes tombent le voile

    Ces deux dernières années, de plus en plus de femmes, en particulier chez les jeunes, renoncent au hijab, y compris chez les ministres, les députés et les fonctionnaires.... Loin d’être réservé à la télévision, le phénomène du renoncement au hijab s’est accéléré ces deux dernières années, en particulier chez les jeunes Egyptiennes. Celles-ci s’irritent de devoir expliquer ou justifier leur décision en affirmant leur droit à «la liberté de choix» dans ce domaine.

    RELATIVISME

    France Culture - Claude Lefort contre la "bêtise" relativiste

    En 2010, Jean Birnbaum avait rencontré Claude Lefort pour discuter avec le philosophe de la pertinence de l'anti-totalitarisme.

    La semaine dernière, je vous parlais de la bêtise, et parmi les auteurs que j’ai cités et qui permettent d’affronter ce phénomène j’ai oublié un nom qui m’est pourtant très cher, celui de Claude Lefort, grand penseur de la démocratie et philosophe anti-totalitaire.  La « bêtise », Lefort aimait utiliser ce mot. Par exemple, à ses yeux, quiconque prétendait bâtir une société plus juste sans tirer les leçons du XXè siècle totalitaire se condamnait à la bêtise. De même, il avait cette formule, il disait : "le relativisme déchaîne la bêtise". En particulier, lui qui avait passé sa vie à penser la singularité de la démocratie, il était exaspéré par tous ceux qui refusaient de faire la différence avec les dictatures. 

  • L'actualité des socialistes du 25 au 31 janvier

    L'INVENTAIRE

    Le Monde - « Je ne veux rien laisser sous le tapis » : Olivier Faure fait un inventaire implacable de la présidence Hollande

    Alors que se profilent les élections européennes, le premier secrétaire du PS a rappelé les « trahisons » envers les électeurs socialistes.

    Les badges donnés à l’entrée du siège du Parti socialiste à Ivry (Val-de-Marne) annonçaient la couleur : « Devoir d’inventaire ». Comme un revival de l’année 1995, quand Lionel Jospin, alors candidat PS à la présidentielle, réclamait ce même impératif pour le bilan du septennat de François Mitterrand, en déclarant « n’est-ce pas cela l’attitude de la raison (…) de l’esprit critique et de l’esprit de progrès ? »

    Libé - Olivier Faure étrille le quinquennat de François Hollande

    Le premier secrétaire du PS a reproché les réformes «sans projet de société vraiment explicite» du président socialiste et parle de «trahisons» concernant la déchéance de nationalité et la loi travail.

    .... En avril 2018, après sa nomination, Olivier Faure, un socialiste pas très connu du grand public qui a fait ses dents dans l’ombre des éléphants, avait prévenu son monde : l’inventaire du quinquennat de François Hollande sera réalisé afin de se reconstruire, retrouver une crédibilité aux yeux des militants et des autres familles de gauche. Comprendre : le futur est impossible sans régler les histoires du passé. Il n’a pas fait semblant.

    REVENU DE BASE

    Les Echos - Les socialistes repartent à la charge sur le revenu de base

    La proposition de loi des députés PS est débattue ce jeudi à l'Assemblée. L'exécutif reste pour le moment sourd à leur demande d'expérimentation.

    C'est leur autre grande bataille du moment. Non content de pousser un  référendum d'initiative citoyenne dans l'espoir de rétablir l'ISF , les socialistes remontent à la charge sur le revenu de base. Les députés PS avaient décidé, il y a plusieurs mois, d'utiliser leur « niche parlementaire » - une fenêtre permettant aux groupes minoritaires d'être maître de l'ordre du jour - pour imposer un débat sur leur proposition de loi visant à expérimenter ce dispositif, pendant trois ans, dans dix-huit départements volontaires (tous à gauche).

    Fondation Jean Jaurès - Revenu de base : de l’utopie à l’expérimentation

    Le revenu de base peut-il être financièrement soutenable, socialement audacieux et scientifiquement crédible ? Depuis trois ans, la Fondation Jean-Jaurès dans le cadre des travaux de son Observatoire de l’expérimentation et de l’innovation locales, la Gironde puis treize et enfin dix-huit départements y travaillent. Au plus près des réalités du terrain, la démarche se veut démocratique – avec deux grandes enquêtes citoyennes –, technique – avec des modèles simulés par le CEPREMAP et l’IPP – et, surtout, collective – avec l’implication des acteurs des territoires et de nombreux experts.

    Cet essai expose les points essentiels de ce grand chantier d’innovation sociale, ainsi que la proposition de loi à laquelle il a abouti. Visant à permettre l’expérimentation de ce modèle de revenu de base, celle-ci porte la conviction que la capacité donnée à nos territoires de tester des solutions neuves sera demain l’un des actes majeurs de modernisation publique.

    Valérie Rabault - Expérimenter un revenu de base : c’est quoi ?

    Chaque groupe parlementaire dispose à l’Assemblée nationale d’une ou 2 journées de séance au cours desquelles il inscrit au débat des propositions de loi qu’il souhaite voir adopter. Hasard du calendrier, la journée Députés Socialistes et apparentés est programmée le jeudi 31 janvier 2019, soit pendant le grand débat. C’est donc à mes yeux un test pour la majorité, pour voir si elle accepte de débattre et aussi d’accepter des propositions qui n’émanent pas de ses rangs. Dans le cas contraire, je serais tentée de conclure que l’ouverture affichée pour le grand débat n’est que de façade.

    Valérie Rabault sur LCI

    PROPOSITION DE LOI d’expérimentation territoriale visant à instaurer un revenu de base

    UNE AUTRE VOIE

    La Tribune - Le Grand débat national, une occasion de changer de voie, Par Dominique Méda, Eric Heyer et Pascal Lokiec

    Les enquêtes d’opinion mettent en évidence l’impérieuse nécessité de changer de voie, tant celle qui a été suivie depuis plus de trente ans s’apparente à une impasse. Par Dominique Méda, Université Paris Dauphine – PSL; Eric Heyer, Sciences Po – USPC et Pascal Lokiec, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

    De nombreux commentateurs ont mis en évidence les fortes limites dans lesquelles le président de la République avait encadré le « Grand débat », notamment en écrivant, dans la Lettre aux Français :

    « Nous ne reviendrons pas sur les mesures que nous avons prises pour corriger cela afin d'encourager l'investissement et faire que le travail paie davantage. »

    Ces limites risquent néanmoins de ne pas être respectées alors que les enquêtes d'opinion mettent en évidence l'impérieuse nécessité de changer de voie, tant celle qui a été suivie depuis plus de trente ans s'apparente à une impasse.

    Une autre voie est possible, Éric Heyer, Pascal Lokiec, Dominique Méda

    La France serait le seul des grands pays d’Europe à avoir un taux de chômage élevé, une croissance faible et une dette abyssale. Nous serions les seuls à avoir conservé un Code du travail lourd et rigide, un modèle social affreusement coûteux, et à ne pas encore avoir mené les réformes permettant de nous adapter à la fois à la mondialisation et à la révolution technologique.

    PLACE PUBLIQUE

    Le Monde - Place publique ne veut pas être « une chapelle de plus à gauche »

    Le mouvement de Raphaël Glucksmann tenait un meeting mardi soir à Paris et a réitéré son appel à un rassemblement en vue des élections européennes de mai.

    Ils ne s’en cachent pas : l’essayiste Raphaël Gluckmann, l’écologiste Claire Nouvian et l’économiste Thomas Porcher, les trois leaders de Place publique, veulent mettre « la pression » sur la gauche à moins de cinq mois des élections européennes. Le mouvement tenait un meeting mardi 29 janvier dans la soirée à l’Elysée-Montmartre à Paris (18e). Le succès était au rendez-vous. La salle était pleine à craquer et plusieurs centaines de personnes ont dû rebrousser chemin, malgré une longue attente sous la pluie.

    Libé - Place publique : les «Bisounours» mettent la pression sur la gauche

    Le mouvement lancé par Raphaël Glucksmann a tenu mardi à Paris un meeting qui a pour la première fois donné à voir l'esquisse d'une réconciliation des formations des gauches, que Place publique appelle de ses vœux en vue des européennes.

    Mardi soir, à Paris, Place publique a fait le plein. Du monde partout. À l’intérieur et à l’extérieur de l’Elysée Montmartre. Des citoyens, des politiques, dont l'édile de la capitale, Anne Hidalgo. À quelques mois des Européennes, la foule est acquise au rassemblement de la gauche et des écologistes. Raphaël Glucksmann, mégaphone à la main, a affronté le froid pour s’adresser aux déçus, ceux coincés dehors. Du réconfort. Des mots doux sous les flocons. Un joli clip capté par les caméras.

    Place Publique - Le Parisien - Européennes : «Nous avons deux mois pour réunir la gauche», affirme Glucksmann

    Le fondateur du mouvement Place Publique veut fédérer le PS, les Verts et Génération-s et mettre en place une liste commune en vue des européennes.

    Place Publique est un « mouvement politique 100 % société civile » créé en décembre 2018 pour rassembler la gauche proeuropéenne. Face au conservatisme des appareils, l’essayiste Raphaël Glucksmann donne deux mois au PS, à EELV et à Generation-s pour constituer une liste commune aux européennes. Au risque sinon de mourir.

    INEGALITES

    Observatoire des inégalités - Tel père, tel fils ? L’inégalité des chances reste élevée

    Les fils de cadres deviennent cinq fois plus souvent cadres que les fils d’ouvriers. La mobilité sociale existe toujours, mais elle est bien moins forte qu’auparavant. L’égalité des chances est encore loin. Extrait du Centre d’observation de la société.

    En 2014, pas moins de 47 % des fils de cadres supérieurs étaient eux-mêmes cadres sup, contre moins de 20 % de l’ensemble des fils et moins de 10 % des enfants d’ouvriers (les tableaux se lisent horizontalement), selon l’Insee. L’égalité des chances est bien lointaine puisque les fils de cadres deviennent cinq fois plus souvent cadres eux-mêmes que ceux d’ouvriers. Les trois quarts des enfants de cadres supérieurs sont restés dans leur catégorie sociale ou sont situés parmi les professions intermédiaires.

    GILETS JAUNES

    Quelles que soient les causes structurelles, ce sont deux éléments ponctuels qui ont, selon le sociologue Pierre Merle, alimenté le sentiment d’injustice et déclenché la révolte des gilets jaunes : l’inéquité fiscale et l’inadéquation écologique.

    Les analyses du mouvement de protestation des gilets jaunes sont multiples. Certaines approches sont structurelles et ont pour projet de montrer que ce mouvement de protestation était en germe depuis plusieurs années, voire des décennies. Cette contribution privilégie une autre temporalité. Elle a pour objet de comprendre pourquoi les protestations des gilets jaunes ont émergé spécifiquement en cette fin d’année 2018. Les pratiques de pouvoir de l’actuel gouvernement ont été suffisamment analysées – spécifiquement les « petites phrases » du président – pour qu’il ne soit plus utile de les présenter. Par contre, les politiques socio-fiscales mises en œuvre et leur inadéquation à la question de la transition écologique constituent deux ruptures qui ont largement contribué à l’émergence d’un mouvement social inédit par son ampleur et sa durée.

    REFERENDUM

    L'Obs - "Gilets jaunes" : quand l'ultra-démocratisme menace la démocratie

    Selon Henri Weber, ancien sénateur et député européen, expert-associé à la Fondation Jean-Jaurès, il est possible de détruire la démocratie par excès.

    Le mouvement des "gilets jaunes" est en lui-même une critique vivante de la "démocratie directe" qu'il prétend incarner et qu'il désire instituer. Le refus farouche d'élire des représentants, au nom de la stricte égalité entre tous les membres du mouvement, débouche, comme toujours, sur la désignation de représentants autoproclamés, non élus, non mandatés, incontrôlés, choisis et promus par les médias selon les critères qui leur sont propres : ces porte-parole feront-ils de bonnes audiences ? Seront-ils de "bons clients" ? Assureront-ils durablement le "show" ? Le banc d'essai de ce choix sont les réseaux sociaux où les futurs leaders révèlent leurs qualités médiatiques et font la preuve de leur potentiel d'influence.

    OBSERVATOIRE DES INEGALITES

    Observatoire des inégalités - Prendre (enfin) en compte le malaise des classes populaires et moyennes

    Les politiques publiques doivent d’urgence répondre au malaise des classes populaires et moyennes. En agissant sur trois grands leviers : réformer l’école, s’attaquer au poids des hiérarchies et aux conditions de travail et, enfin, œuvrer pour un système fiscal plus juste. Par Valérie Schneider, de l’Observatoire des inégalités.

    Les discours des catégories dirigeantes et culturellement privilégiées ne dupent pas les moins favorisés. Ces derniers demandent des actions concrètes et visibles pour, enfin, améliorer leur situation, à l’école, au travail et en matière de niveau de vie notamment. Faire en sorte que le décalage entre ces catégories et celles du haut de la hiérarchie ne se creuse pas davantage est une urgence au moment où les tensions sociales se font entendre. Comment s’y prendre ?

    CONTRATS COURTS

    OFCE - Pour une régulation économique des contrats courts sans contraindre les entreprises, en préservant l’assurance chômage par Bruno Coquet et Eric Heyer

    L’OFCE et la Délégation du Sénat pour les entreprises ont récemment publié un rapport ayant trait à l’opportunité et aux moyens de réguler l’usage des contrats courts. La première partie dessine le cadre économique et dresse un bilan du développement des contrats courts en France au cours des trente dernières années, puis met en évidence les déterminants de leur usage croissant. La seconde partie tire les conséquences de cette segmentation du marché du travail du point de vue de l’assurance chômage, et montre qu’il est nécessaire de réguler l’usage des contrats courts avec des instruments économiques, respectueux des mécanismes de marché. Ces travaux éclairent les nouvelles négociations des règles de l’assurance chômage engagées par les partenaires sociaux, à la demande du gouvernement.

    JUSTICE

    Le Figaro - Grand débat: les sénateurs PS veulent intégrer la réforme de la justice

    Les sénateurs socialistes demandent au gouvernement d'intégrer la réforme de la justice au grand débat national et de reporter la suite de son examen par le Parlement.

    Le projet de loi sur la réforme de la Justice, adopté en première lecture dans des versions différentes par l'Assemblée nationale et le Sénat, "fait l'objet de très vives critiques de la part de nombreux acteurs de la Justice", souligne le groupe socialiste du Sénat aujourd'hui dans un communiqué. "Il suscite de grandes inquiétudes dans les territoires qui voient disparaitre toujours plus de services publics", ajoute-t-il, invitant "la ministre et le gouvernement à reporter l'examen du texte qui ne peut être adopté alors qu'un grand débat national est proposé aux citoyens".

    CHOMAGE

    Jean Gadrey - Macron a tout faux sur les chômeurs et les soi-disant « assistés » 

    Les innombrables petites phrases d’Emmanuel Macron sur le sujet ne sont pas des dérapages, vu qu’il les enchaîne avec une régularité de métronome. Nous allons donc en avoir d’autres dans les mois à venir avec ce « grand débat » transformé en campagne préélectorale, dont l’objectif secondaire est l’espoir de tenir les gilets jaunes à distance : les gilets gênent.

    Les deux dernières en date ont été prononcées à l’occasion de ses rencontres fort bien organisées, filtrées et encadrées (voir ce témoignage) avec des maires, la première fois dans l’Eure, la seconde à Souillac. Dans l’Eure, à Gasny, le 15 janvier, c’était : "Les gens en situation de difficulté, on va davantage les responsabiliser car il y en a qui font bien et il y en a qui déconnent". À Souillac, le 18 janvier : "certains ont plus intérêt à travailler quatre à six mois, se remettre au chômage et trouver des combines à côté".

    PACTE

    Public Sénat - Projet de loi Pacte : le groupe PS, en « désaccord » avec plusieurs articles, veut faire « bouger les lignes »

    Le groupe socialiste du Sénat aborde la discussion du projet de loi pour la transformation et la croissance des entreprises avec de nombreuses réserves et inquiétudes, qu’il s’agisse des privatisations ou des modifications sociales. Il promet une bataille pour proposer une autre ligne.

    Après les débats budgétaires de la fin 2018, le Sénat s’apprête à réaliser un nouveau marathon législatif, en examinant à partir ce mardi les quelque 200 articles du projet de loi Pacte, ou plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises. Ce texte dense – « fourre-tout » diront certains de ses détracteurs – contient une batterie de mesures économiques pour lever les contraintes et simplifier la vie des entreprises (notamment les PME), favoriser l’intéressement des salariés, ou encore organiser la cession de plusieurs actifs de l’État. Pour le groupe socialiste du Sénat, les points d’alerte sur ce texte transmis par l’Assemblée nationale sont nombreux.

    CLIMAT

    La Vie des idées - Dossier : Qui sauvera le climat ?, Des entreprises sobres et responsables : Crise climatique, crise du capitalisme

    La crise climatique exige que l’on envisage l’entreprise comme un « commun », et qu’on la mette au service de la protection des biens communs immatériels et matériels qui, seuls, permettent d’envisager l’émancipation de tous.

    En France, un récent projet de loi a fait de la transformation de l’entreprise l’un des défis majeurs du XXIe siècle. Si ce projet n’abordait pas une seule fois les problèmes que posent à notre modèle économique le changement climatique ou la perte de biodiversité, la question de la transformation du modèle d’entreprise reste d’autant plus urgente qu’aucun État de l’Union européenne n’est aujourd’hui en mesure, dans le cadre des politiques économiques en vigueur, d’infléchir ses émissions de gaz à effet de serre en vue de tenir les objectifs fixés dans l’Accord de Paris pour maintenir le réchauffement global sous la barre des 1,5 °C.

    GRAMCISTE

    Le Vent se lève - « Le capitalisme ne mourra pas de mort naturelle » – Entretien avec Razmig Keucheyan

    Razmig Keucheyan est professeur de sociologie à l’université de Bordeaux. Spécialiste d’Antonio Gramsci et penseur de la question environnementale, il est notamment l’auteur de Hémisphère Gauche (2010), Guerre de mouvement et guerre de position (2012) et de La nature est un champ de bataille (2014). Dans cet entretien, nous l’avons interrogé sur l’état actuel de nos démocraties, la manière dont la question écologique doit se poser, l’actualité de la pensée d’Antonio Gramsci, la reconfiguration de l’échiquier politique et l’actualité récente marquée par le mouvement des Gilets Jaunes. Entretien réalisé par Marion Beauvalet, retranscrit par Marie-France Arnal. 

    LES ARTIVISTES

    Le Vent se lève - L’Argentine des artivistes : quand l’art reprend la rue

    Alors que le gouvernement argentin de Mauricio Macri vient d’accueillir en grande pompe le G20 en Argentine, incitant les habitants de Buenos Aires à partir en week-end[1] tout en militarisant la ville[2], des artistes refusentde quitter la place publique et l’investissent par leurs masques, leurs mots, leurs cris et leurs corps, s’inscrivant en faux depuis plusieurs mois déjà contre cette manifestation. Ce sont, ici, les activistes de la Fuerza Artística de Choque Comunicativo[3] ; là, ceux de Fin de UN Mundo[4], deux collectifs parmi les plus médiatisés. Mais ils ne sont pas les seuls et ce genre d’actions ne date pas d’hier. Tant pour dénoncer les crimes de la dictature que pour porter les revendications du féminisme, en passant par le souci de rendre visible la lutte des travailleurs de la culture, praticiens de l’art et citoyens lambda se rejoignent, à travers les époques et au détour des rues, pour de retentissants happenings. Retour sur la truculente mouvance de l’artivisme argentin et sur ses manifestations actuelles.

    L'INVENTAIRE

    Europe 1 - Faure revient sur le quinquennat Hollande, fustigeant absence de "vision" initiale et "trahison" finale

    Le premier secrétaire du PS Olivier Faure a dressé lundi soir un inventaire sans concession du quinquennat de François Hollande, appelant une nouvelle fois en conclusion de son discours à l'unité de la gauche, à quelques mois des européennes.

    Olivier Faure a dressé lundi soir à Ivry-sur-Seine l'inventaire du quinquennat de François Hollande, fustigeant "l'absence de vision" initiale de l'ancien président de la République et la dérive d'un pouvoir qui est sorti de son "socle de valeurs".

    La Croix - Le PS juge sévèrement le quinquennat Hollande

    Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a dressé lundi 28 janvier l’inventaire du quinquennat de François Hollande. Il a regretté « une absence de vision » et de renouvellement de la pensée face aux mutations du monde.

    Vingt mois après le départ de François Hollande de la présidence de la République, le PS a tiré ses propres leçons du pouvoir. Un inventaire tardif mais « indispensable » aux yeux du premier secrétaire Olivier Faure, qui a prononcé lundi 28 janvier au soir un discours devant une cinquantaine de personnes au nouveau siège du parti, à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne).

    Europe 1 - Faure revient sur le quinquennat Hollande, fustigeant absence de "vision" initiale et "trahison" finale

    Le premier secrétaire du PS Olivier Faure a dressé lundi soir un inventaire sans concession du quinquennat de François Hollande, appelant une nouvelle fois en conclusion de son discours à l'unité de la gauche, à quelques mois des européennes.

    Olivier Faure a dressé lundi soir à Ivry-sur-Seine l'inventaire du quinquennat de François Hollande, fustigeant "l'absence de vision" initiale de l'ancien président de la République et la dérive d'un pouvoir qui est sorti de son "socle de valeurs".

    Le Point - PS : le réquisitoire d'Olivier Faure contre le quinquennat de François Hollande

    Depuis Ivry-sur-Seine, lundi, le premier secrétaire du PS a notamment fustigé l'absence de « vision » initiale de l'ancien président.

    Olivier Faure n'y est pas allé par quatre chemins. Le premier secrétaire du Parti socialiste (PS) a dressé, lundi soir à Ivry-sur-Seine, l'inventaire du quinquennat de François Hollande, fustigeant « l'absence de vision » initiale de l'ancien président de la République et la dérive d'un pouvoir qui est sorti de son « socle de valeurs ». Pour M. Faure, l'ancien chef de l'État n'a pas su proposer aux Français un « projet de société vraiment explicite », mettant en oeuvre des « solutions sans vision apparente ».

    Les Echos - PS : Faure tourne la page Hollande et fustige son bilan

    Olivier Faure a dressé un inventaire sans concession du quinquennat de l'ancien président socialiste, fustigeant son « absence de vision » et une trahison sur le socle des valeurs.

    Faire table rase du passé pour se reconstruire. A quelques mois des élections européennes, Olivier Faure, patron du Parti socialiste, a dressé un inventaire particulièrement sévère du quinquennat de François Hollande à l'Elysée. L'actuel Premier secrétaire du Parti socialiste, avait déjà eu des mots sévères contre Hollande dans le coeur de l'été,  le qualifiant de « champion du déni » et le rendant coresponsable des 6 % obtenus par Benoit Hamon en avril 2017.

    Le Parisien - Européennes : au PS, les couteaux sont tirés et Olivier Faure contesté

    Plusieurs ténors du parti sortent du bois pour dénoncer la stratégie du premier secrétaire, très critiqué en interne, en vue du scrutin du 26 mai.

    Les jours d’Olivier Faure à la tête du Parti socialiste seraient-ils déjà comptés ? Élu en avril dernier, un an après le marasme de la présidentielle et des législatives, le député de Seine-et-Marne ne fait toujours pas l’unanimité au sein de ses troupes. Pis ! Les langues se délient et les armes s’aiguisent. Au point que certains, en coulisses, n’hésitent plus désormais à évoquer « l’après Faure ».

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    DISCOURS DU PREMIER SECRÉTAIRE OLIVIER FAURE « DEVOIR D’INVENTAIRE » Lundi 28 janvier 2019

    Chers ami.e.s, cher.e.s camarades,

    Merci pour votre présence ce soir. Les uns ici, à notre siège d’Ivry, les autres, sur les réseaux sociaux, pour tirer ensemble les enseignements de nos années au pouvoir. Il s’appuie sur le travail engagé dans nos fédérations, par la fondation Jean Jaurès, par le secrétariat national autour d’Isabelle This-Saint-Jean. Cet exercice démocratique est inédit. Souvent évoqué, jamais réalisé. D’ailleurs, ceux qui nous pressent de l’accomplir ne l’ont jamais pratiqué pour eux-mêmes…


    1- Un inventaire nécessaire

    J’entends bien les prudents me dire que cet inventaire serait inutile, voire impossible. Tirer les leçons du quinquennat, comprendre pourquoi d’autres ont réussi à convaincre là où nous avons échoué, reconnaître des erreurs, des impensés… Ce seraient là des sujets à ce point sensibles, éruptifs, polémiques, qu’il faudrait renoncer ?

    Ce sera toujours trop tôt ou trop tard pour ceux qui n’en veulent pas. Toujours trop peu pour les autres. Alors pourquoi prendre le risque d’un inventaire qui ne satisfera ni les plus radicaux qui exigent l’abjuration, ni ceux qui y voient un exercice superflu de pénitents ?

    Pourquoi ne pas faire comme toujours ? Comme toujours, c’est-à-dire parier sur l’oubli, la réévaluation progressive, l’usure accélérée de ceux qui nous ont succédé.

    Je veux vous le dire clairement, ce n’est pas mon état d’esprit. Je ne veux rien laisser sous le tapis. Au fond de moi, cet inventaire, je le sais indispensable. Ce regard porté sur nous-mêmes par nous-mêmes est
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    davantage qu’une introspection. Il est la base à partir de laquelle notre dialogue peut et doit reprendre maintenant avec les Français. Il est la condition nécessaire pour renouer des liens de confiance.

    Je veux dire à nos concitoyens que nous les avons entendus : « Nous ne sous-estimons pas la distance, et souvent la rupture, que vous avez souhaité marquer avec nous. Et parce que notre volonté est de vous retrouver, il faut commencer par nous expliquer ».

    2- Pourquoi invite-t-on la gauche et les écologistes au pouvoir ?

    Faire l’inventaire, c’est d’abord se rappeler pourquoi les Français nous ont portés au pouvoir. Pourquoi invite-t-on la gauche et les écologistes à gouverner ?

    La gauche est, depuis Jaurès, « la République jusqu’au bout ». Jusqu’au bout de sa promesse humaniste de lutte contre toute forme d’asservissement et pour plus de justice. La gauche porte cette exigence de vie meilleure pour tous, qui implique de mener des transformations profondes de l’ordre social.

    De la gauche et des écologistes, on n’attend pas ce que l’on attend des conservateurs ou des libéraux. On n’attend pas seulement qu’ils gèrent mieux le système, mais qu’ils se confrontent aux lobbys, aux puissants, à l’inertie technocratique qui figent la société, pour imposer une humanité plus libre, plus démocratique, plus écologique et plus juste.

    A la gauche démocratique, on demande de porter le citoyen au pouvoir, de rendre à chacune et à chacun le contrôle de sa vie. De rendre ce monde plus vivable et plus humain. De préserver tout à la fois les biens communs et de rendre à chacun les clés de son destin.

    3- Des attentes, au-delà du projet

    Avons-nous répondu à cette attente ?

    a) une absence de vision

    En 2012 le contrat passé avec les Français avait pour mot d’ordre "le changement, c'est maintenant". Le "changement", sans autre forme de définition, renvoyait à une ambition trop floue et trop large, dont chacun pouvait tirer ses priorités de l’action à mener.

    Sans projet de société vraiment explicite, sans définition claire des objectifs, chaque réforme a été perçue comme une action isolée et limitée dans ses impacts. Chaque mesure adoptée a été vécue comme le point final de nos ambitions.

    Lors de la campagne présidentielle de 2017, notre candidat Benoît Hamon, a – à l’inverse – cherché à affirmer une vision. Mais les réponses apportées sont apparues si décalées sur le plan conceptuel et si peu calées sur les conditions de leur mise en oeuvre, que l’ensemble a été jugé aventureux aux yeux des Français.

    Des solutions sans vision apparente, pour le quinquennat. Une vision sans solutions réalistes, pour le candidat. Dans les deux cas, les impasses ont pesé sur la perception de notre action et alimenté une distance croissante, puis la rupture.

    a) La social-démocratie européenne n’a pas su se renouveler

    Cette panne de récit ne nous est pas propre. En effet, à quelques exceptions près, nous subissons partout en Europe des revers de fortune. Nous vivons depuis trop longtemps sur nos acquis considérables. Pendant des décennies, la gauche européenne a forgé un modèle unique au monde : assurance chômage, assurance maladie, retraites, droits sociaux, droits des travailleurs, congés payés, éducation gratuite, droits des
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    minorités, libertés publiques, droits des femmes… Nous étions le relais naturel des luttes sociales, leur débouché politique.

    Parmi les explications à cette perte d’influence, il en est une qui domine : nous n’avons pas su renouveler notre projet dans le cadre d’une économie globalisée. Nous sommes apparus impuissants à réaliser l’Europeprovidence, après avoir été les promoteurs d’Etats-providence. Après avoir porté la volonté de « changer la vie », nous avons donné l’impression que c'était la vie qui nous avait changés.

    a) l’émergence de nouvelles forces politiques

    Symétriquement, d’autres forces politiques ont émergé, ayant pour point commun le « dégagisme ». Chacune a donné le sentiment – je ne parle que de sentiment, pas de réalité - de conjuguer une vision à des solutions et de répondre à la question de la mondialisation.

    En France, trois offres ont progressé lors de l’élection présidentielle : • Celle de l’extrême-droite avec une vision, celle de la France éternelle, et des solutions : la préférence nationale, le retour des frontières, la sortie de l’euro et l’exclusion des étrangers. • Celle du parti des Insoumis avec une vision, celle de la VIème République, et une solution, la désobéissance européenne. • Celle de la République des marcheurs alliant la promesse d’une « startup Nation » à une solution, la libération du potentiel créatif de notre pays.

    Il ne s’agit évidemment pas de reprendre ces offres à notre compte, mais de comprendre que sans projet de société clair, notre capacité à fédérer et à entraîner s’est réduite. Prisonniers du quotidien, sans projets moteurs, sans horizon défini, nous avons laissé l’optimisme changer de camp.

    Le mythe d’un âge d’or auquel il faudrait revenir, ou la promesse libérale du veau d’or, renvoyant à l’idée d’une France capable de se hisser au premier rang dans la mondialisation, ont emporté l’imaginaire de nos concitoyens
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    en quête de sens.

    Sans réaffirmation de notre volonté de transformation nous ne sommes plus perçus que comme des sociaux-libéraux…


    4. Nous avons répondu aux questions d’hier mais pas à celles de demain


    a) nous avons fait bouger certaines lignes

    Pourtant au pouvoir, nous avons fait bouger certaines lignes.

    L’action menée l’a été avec engagement et sincérité. Et cette action - il n’est pas inutile de le rappeler - nous avons dû la conduire dans un contexte particulièrement difficile.

    François Hollande, comme les gouvernements successifs dirigés par JeanMarc Ayrault, Manuel Valls et Bernard Cazeneuve, ont tenu la barre alors que les crises et les périls s’invitaient de toutes parts.

    Pardon pour cette liste à la Prévert qui va suivre, mais je voudrais citer quelques-unes des mesures qui ont égrené le quinquennat en les rétablissant dans une cohérence qui ne leur a pas toujours été donnée :

    Nous avons œuvré pour un monde plus sûr : • C’est la France qui a permis d'éviter la sortie de la Grèce de la zone Euro, • C'est la France qui a porté les valeurs de l’Europe en se portant aux côtés des populations africaines menacées par le fanatisme de l'Islam radical, • C'est la France qui a cherché à fixer des lignes rouges au « boucher de Damas », • C’est la France qui a réuni le monde entier à Paris pour célébrer le droit universel à la liberté d'expression après l'assassinat de la rédaction de
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    Charlie Hebdo. • C’est François Hollande qui a su conserver la cohésion, l’unité, la fraternité quand notre pays, secoué par les attentats, semblait si proche de l’implosion.

    Nous avons fait du climat une urgence et de l’écologie une priorité • avec la loi de transition énergétique, et la COP 21 qui a débouché sur l’Accord de Paris,

    Nous avons bâti de nouvelles protections : • Nous avons porté la retraite à 60 ans pour les carrières longues; • Nous avons mis en route le tiers payant généralisé, augmenté les minimas sociaux, mis en œuvre un plan pauvreté, créé le compte pénibilité pour permettre aux salariés usés par le travail de partir plus tôt, créé les droits rechargeables à l'assurance chômage, un droit au répit pour les aidants, • Nous avons remboursé à 100% l’IVG et assuré la gratuité de la contraception pour les mineures… • ouvert 40 000 places d’hébergement d’urgence supplémentaires.

    Face à l’évolution de la famille, nous avons instauré de nouveaux droits individuels • Nous avons voté le mariage pour tous • Aidé les familles monoparentales avec la garantie des impayés de pensions alimentaires

    Nous avons approfondi la démocratie • En mettant en œuvre le non-cumul des mandats, en créant la haute autorité pour la transparence de la vie publique et le parquet financier

    Nous avons fait de la jeunesse une priorité • Nous avons mis le pied à l’étrier de 300 000 jeunes en emplois d’avenir, créé la garantie jeunes, • Fait de l’éducation le premier budget de la Nation, tenu la promesse de
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    créer 54.000 postes dans l’Education nationale qui ont permis d’alléger le nombre d’élèves par classe dans tous les niveaux… • Instauré un service civique universel qui permet à des volontaires de 16 à 25 ans de s’engager…

    Nous avons renforcé la sécurité des Françaises et des Français • En édifiant des zones de sécurité prioritaires • En créant près de 9000 postes de policiers et de gendarmes,

    Nous avons réintroduit de la justice fiscale • Rétabli l’ISF dans sa plénitude, imposé au même barème les revenus du capital et ceux du travail, supprimé les premières tranches de l’impôt sur le revenu, et inversement créé une tranche supérieure à 45%.

    De tout cela nous n’avons pas à rougir. De tout cela nous sommes fiers !

    Et pourtant... Une fois encore, nous n’avons pas échappé à cette malédiction : la gauche fait un petit tour au pouvoir et puis s’en va.

    Qu’avons-nous donc manqué pour que les Français nous manquent à ce point?

    b) le monde a bougé plus vite que nous

    Le monde a changé plus vite que nous. Et nous avons répondu aux angoisses d’hier sans prendre la dimension de celles d’aujourd’hui. Donné le sentiment de mettre des pansements sur des hémorragies. Nous sommes apparus comme incapables d’incarner une réelle alternative au libéralisme mondialisé, une protection face aux nouvelles menaces.

    Nous vivons à l’heure des grandes mutations :

    Numérique, écologique, financière, identitaire, migratoire. L’économie des plateformes, la précarisation d’une partie du salariat, l’urgence climatique, le désordre géopolitique, l’émergence du terrorisme islamiste, les
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    déplacements de population… Rien de tout cela ne nous a échappé.

    Nous avons écrit. Beaucoup. Parlé. Encore davantage. Mais nous nous sommes insuffisamment préparés à faire face à ces défis. La conduite du changement suppose plus que des groupes d’experts, l’écriture de propositions et leur validation par l’élection. Cela suppose de faire partager un diagnostic, de s’appuyer sur d’autres forces, dans le monde syndical, la sphère intellectuelle. Cela suppose de mobiliser la société toute entière. Nous ne l’avons pas fait.

    Quand en janvier 2012 François Hollande déclare « mon véritable adversaire c’est le monde la finance », il convainc. La formule synthétise une aspiration à un monde plus juste, plus humain, plus vivable. Un monde où l’argent ne fixe plus seul et sans contrôle les règles d’un jeu qui fait trop de perdants.

    Mais au delà de l’exercice rhétorique, magnifiquement interprété, il y avait un formidable levier de mobilisation électorale, plus qu’il n’y avait un projet de transformation.

    La vérité c’est qu’en 2017, nous n’étions préparés qu’à apaiser les douleurs les plus saillantes, pas à répondre aux mutations sourdes. Nous n’avions pas préparé le terrain pour créer les rapports de force utiles à la réalisation de transformations structurelles.

    Tout le reste en découle, le manque de lisibilité de notre démarche et de notre projet, le raidissement dans l’exercice du pouvoir et ses erreurs, la crise profonde de notre vie collective et de notre pratique politique.


    En réalité, lorsque la gauche arrive au pouvoir en 2012, son logiciel daté déjà. La plupart de nos réponses ont été forgées au début du quinquennat Sarkozy et souvent inspirées des mesures déjà prises sous le gouvernement de Lionel Jospin.

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    Le Parti socialiste n’a pas pris la mesure de l’alerte du 21 avril 2002. Les victoires aux élections locales entre 2004 et 2010 nous ont plongé dans une trompeuse euphorie et les congrès du PS se sont succédé en multipliant les affrontements personnels et les manœuvres désastreuses.

    Les outrances, les erreurs, la personnalité clivante de Nicolas Sarkozy ont ouvert la perspective d’une victoire possible et nous ont exonérés de toute remise en cause exigeante.

    Les primaires ont transféré, hors du parti, c’est-à-dire hors de tout travail collectif, la production du projet.

    Au final nous avons à la fois intériorisé les institutions de la Vème République et implicitement faite nôtre la théorie du balancier : le pouvoir revient à la gauche réformiste quand la droite républicaine devient impopulaire. Nous nous sommes satisfaits de peu, convaincus que les Français se contenteraient d’une gauche modérée pour éviter une droite dure et libérale.

    Alors que la société se transformait, se fragilisait, nous n’avons pas actualisé notre pensée. Nous n’avons pas su affronter les nouveaux clivages : société ouverte contre société fermée qui s’est imposé dans toutes les démocraties occidentales. Nous avons laissé s’aggraver le clivage rural/urbain/péri-urbain dans nos politiques publiques, ces territoires qui jaillissent dans l’actualité à l’occasion de la crise des gilets jaunes. Ce mouvement n’exprime pas un refus de l’impôt, mais réagit à une inégalité objective. A pression fiscale équivalente, le fait d’habiter en périphérie n’ouvre pas aux mêmes services.

    Les Français ont vu une préférence donnée à l’occupation du pouvoir plutôt qu’à son exercice effectif au service d’un projet de transformation.

    5- Les ruptures

    a) l’incompréhension
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    Privés ainsi du sens de notre action, le CICE est apparu comme un premier revirement. En 2012, la croissance est en berne, le chômage endémique, le déficit très inquiétant, les taux de marge des entreprises sont parmi les plus faibles d’Europe. Cette faiblesse interdit l’investissement et menace notre compétitivité et donc l’emploi.

    Les choix qui sont alors pris correspondent à la volonté de préserver ce qu’il reste de croissance et de renforcer notre compétitivité industrielle. Mais quand apparaît, fin 2012, le Crédit d'Impôt Compétitivité Emploi, il n’a été ni annoncé, ni négocié avec la majorité, encore moins expliqué aux Français. Pourtant, par son montant, il absorbe une très large part de notre capacité à agir.

    Ce fut un débat manqué. C’eût pourtant été un débat utile ; précieux même. Il aurait permis de poser les termes d’une politique nécessaire de rattrapage de compétitivité.

    Chacun connaît la suite : cette politique de désinflation compétitive n’a pas connu le succès attendu pour plusieurs raisons. Elle a été menée simultanément par nos concurrents internationaux et Européens, ce qui a immédiatement réduit la portée de cette stratégie. La croissance mondiale a chuté de moitié par rapport à la décennie précédente, ce qui n’a pas permis de trouver sur le marché extérieur l’oxygène attendu. Le financement du CICE a en revanche pesé sur la demande et donc sur le dynamisme économique. Enfin les entreprises ont profité de la mesure pour reconstituer leurs marges, mais ont faiblement répercuté ces baisses de cotisations dans leurs prix de vente.

    Le défaut des mesures générales et inconditionnelles est de ne pas distinguer les situations. Ce qui est valable dans une entreprise ne l’est pas forcément pour toutes. Nous avons manqué une belle occasion de revivifier le dialogue social alors qu’il eut été si précieux de prescrire une obligation de négocier annuellement pour déterminer, entreprise par entreprise, l’usage du CICE. Ici l’emploi, ailleurs la formation ou le renouvellement de l’appareil productif…

    Pas ou peu discutée, amplifiée par le pacte de responsabilité, avec des résultats qui ne sont devenus sensibles qu'en fin de parcours, cette
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    "politique de l'offre", inédite venant d'un pouvoir de gauche, a été vite assimilée à une politique en faveur des patrons alors qu'elle visait les entreprises, c'est-à-dire l'emploi, la formation, l'investissement, la recherche. Pour se convaincre de la différence, il suffit d'ailleurs de se référer à la politique fiscale du gouvernement Macron. Ce sont les actionnaires qui sont destinataires de sa politique, là où nous, nous visions les entreprises !

    Privés du sens de notre action, nos concitoyens ont très tôt exprimé leur "ras-le-bol fiscal". Peu importait que le taux marginal de l'impôt sur le revenu des plus riches ait été relevé à 45%, que la fiscalité du capital ait été alignée sur celle du travail. Le partage de l'effort n'a pas compensé la suppression de la demi-part des veuves, ni l’entrée dans l’impôt de contribuables jusqu’ici exonérés. Ces décisions avaient été prises dans la dernière année du quinquennat Sarkozy, mais nous furent attribuées et vinrent s'ajouter à la fin de la défiscalisation des heures supplémentaires.

    "Le redressement dans la justice" est vite apparu comme un mantra sans contenu réel.

    b) l’occasion manquée

    Il y a eu ensuite l’occasion manquée de la remise à plat fiscale, levier indispensable de la lutte contre les inégalités.

    L’actualité de la crise des gilets jaunes nous rappelle combien notre pays demeure sensible à l’injustice notamment fiscale. La complexité du système, son hypocrisie, ses incohérences, ses injustices, ont affaibli l’adhésion à l’impôt.

    A l’automne 2013 l’annonce d’une remise à plat fiscale est saluée par l’ensemble de la majorité.

    Le lancement du chantier fiscal, en concertation avec les partenaires sociaux, les collectivités locales, les citoyens, offrait l’opportunité unique à la gauche de transformer le système en le rendant plus lisible, plus juste, et plus favorable à l’emploi.

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    Il y a été mis prématurément fin au moment du départ, début 2014, de Jean-Marc Ayrault.

    La volonté exprimée ultérieurement par le groupe socialiste de substituer à la prime d’activité un taux dégressif de CSG n’a pas été accueillie plus favorablement par le pouvoir exécutif.

    Il est toujours facile de réécrire l’Histoire, mais il y avait matière - à travers la remise à plat fiscale et la CSG dégressive - à retrouver le peuple des petits revenus qui nous a largement abandonné. La suppression de deux premières tranches de l’impôt sur le revenu en fin de parcours a tenté d’atténuer le divorce avec la classe moyenne. Mais le temps perdu ne se rattrape pas, les occasions manquées non plus.

    c) la trahison

    Ces derniers mois, je me suis fait interpeller régulièrement par des concitoyens : « monsieur le député, vous n’avez pas fait tout ce que vous aviez promis. Bon, vous n’êtes pas les premiers. Mais ce n’est pas ça que je vous reproche le plus. Là, vous avez même fait le contraire de ce que nous espérions en votant pour vous ! Vous nous avez trahis » !

    Je ne surprendrai personne si je vous dis que les deux exemples invariablement cités sont la déchéance de nationalité et la loi travail.

    La déchéance de nationalité est restée comme une blessure profonde. Nous avons entamé le quinquennat avec l’engagement de donner le droit de vote aux étrangers, nous l’avons achevé avec un débat sur la déchéance de nationalité ! La condamnation des terroristes était évidemment unanime et la sanction aurait pu l’être aussi. Mais pas celle-là. Inexplicable, car elle distinguait les Français selon leurs origines. Comment prétendre rassembler les Français en commençant par les distinguer?

    Cette dernière année fut particulièrement douloureuse. Après cet épisode, le gouvernement s’est lancé dans une réforme du code du travail bâclée. Les partenaires sociaux n’avaient été consultés que sur une partie des mesures. Et pour couronner le tout, le passage en force à l’Assemblée fut annoncé avant même que les débats ne commencent…

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    La brutalité de la méthode est venue contredire frontalement notre identité. La social-démocratie n’est pas un socialisme dilué dans le libéralisme. C'est l'acceptation de compromis, mais sur la base d'un rapport de force que l'on construit. C'était la marque du début du quinquennat avec les grandes conférences sociales.

    Le renforcement des outils de la négociation collective aurait pu réunir le monde syndical et la gauche politique. Mais le gouvernement a donné le sentiment de céder à la vulgate du MEDEF, licencier plus facilement et moins cher. Quitte à plier ses propres parlementaires. La loi travail a ancré l’idée d’un pouvoir insensible aux mobilisations sociales, droit dans ses bottes, avec deux pieds droits.

    La loi travail comme la déchéance de nationalité ont laissé des traces durables auprès de ces millions de Français qui nous avaient accompagnés jusque-là. La confiance est un sentiment fragile. Elle exige de ne jamais être trompée. Tous les événements qui surgissent lors d’un quinquennat ne peuvent être prévus, mais la confiance suppose que les réactions du pouvoir soient prévisibles. En prenant les Français à revers, nous sommes devenus insaisissables. En sortant de notre socle de valeurs, nous avons perdu notre fiabilité.

    d) Les comportements

    Mes chers camarades, La confiance repose aussi sur le sentiment d’être dirigés par une majorité cohérente. Lorsque des socialistes se succèdent sur les plateaux de télévision pour se porter une contradiction qui relève du débat interne, lorsque le fait majoritaire n’est plus respecté, lorsqu’une partie des députés envisage de déposer une motion de censure contre son propre gouvernement avec le soutien implicite de la droite, comment demander aux Français de nous confier plus longtemps le pouvoir ?

    Je veux bien faire crédit à chacun qu’il ait agi selon sa conscience, selon ce qu’il croyait juste au regarde de ses convictions mais enfin… commencer l’examen d’une loi en menaçant sa majorité de l’usage du 49. 3, répondre pour les autres par une motion de censure, illustre l’absence de volonté évidente de faire ensemble.
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    Il ne s’agit pas de refaire le match entre légitimistes et frondeurs. Ce match, nous l’avons déjà perdu ensemble. Nous devons nous interroger sur nos pratiques et nos comportements. L’égocentrisme et le refus du compromis menacent toutes les entreprises collectives. Dans ce jeu de rôle permanent, où chacun fronde tour à tour, il n’y a qu’une issue : la défaite.

    e) la nature de nos institutions

    Au delà, c’est la nature même de nos institutions qui doit être interrogée. La prééminence démesurée du rôle du chef de l’Etat conduit à l’effacement du Parlement. Quand la logique est poussée à son extrémité, Jupiter règne seul sur une armée de robots. Avec pour conséquence sa déconnection progressive et l’organisation d’un face-à-face délétère avec l’opinion. Les régimes parlementaires n’interdisent pas les crises, mais l’obligation faite aux Premiers ministres, chanceliers, présidents de gouvernement chez nos voisins européens, de maintenir un dialogue permanent avec leurs majorités ne les affaiblissent pas. C’est même un argument de poids dans les discussions européennes, dont Angela Merkel n’a cessé d’user.

    6. Cinq enseignements des cinq années au pouvoir

    Mes chers amis, faire l’inventaire est un exercice difficile. Cet inventaire, nous le devions aux militants, à la gauche, aux Français. Je m’y étais engagé lors de notre congrès d’Aubervilliers. Depuis j’ai lu les contributions nombreuses, entendu ce que beaucoup avaient à nous dire. Cet inventaire, j’ai tenté de le faire en préservant la froide objectivité qui s’impose. J’ai essayé de choisir et de combiner les bons critères. Faire un inventaire c’est toujours comparer et confronter : les valeurs au réel, les promesses aux actes et les discours à leurs résultats.

    Mais, au fond, pourquoi faisons-nous cet inventaire ? Pour essayer de dire le vrai ? Les historiens y pourvoiront. Pour essayer de juger ce bilan ? Il est forcément contrasté, on vient de le voir. Mais surtout le juge de paix - c’està-dire les Français – ont déjà tranché.
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    Cet inventaire nous le faisons pour préparer la suite. Le vrai sujet de cet inventaire, c’est l’avenir d’une ambition. Oui, la gauche est une ambition, qui prend le réel et les injustices par le col. Cette ambition doit demeurer. On le voit, le risque est là, présent, d’un débat politique qui s’enferme dans un duel entre la nouvelle droite incarnée par LREM et l’extrême droite de Madame Le Pen.

    Pour que cet inventaire soit utile il doit conduire à de véritables changements. J’en propose cinq qui répondent à cinq enseignements de ces cinq années :

    1. Nous avons manqué d’ambition et donc de vision. Nous avons été paralysés par la technocratie. Nous nous sommes rassurés en endossant les habits des bons gestionnaires. Nous avons évoqué des « boites à outils » pour inverser des « courbes »… Mais la gauche est d’abord un système de valeur, une fenêtre sur le rêve d’un monde plus juste. Un combat. La gauche est d’abord une indignation face à l’injustice. Retrouvons nos racines en assumant une radicalité démocratique, une colère constructive !

    2. Nous n’avons pas suffisamment pris les idées au sérieux. La gauche est le parti des idées, des idées neuves, des idées folles ! Qu’on y repense : les congés payés, la retraite, le salaire minimum, les 35 heures… Rien ne relevait de l’évidence. Il a fallu en faire tomber des résistances. La gauche c’est le refus de la pensée unique !

    Cela suppose de renouer avec les intellectuels et les chercheurs, d’aller à l’étranger, d’écouter ceux qui pensent différemment et d’anticiper les grandes mutations pour les maîtriser. Cela suppose de gamberger sans cesse, de rêver encore et de se dire : « pourquoi pas » ? Refusons les œillères, retrouvons le goût des nouvelles frontières !


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    3. Nous avons négligé les territoires. En 2012, nous détenions une immense majorité des collectivités locales. Nous ne leur avons pas fait confiance. Les dotations ont baissé. La réforme territoriale n’a pas répondu à l’attente d’une nouvelle étape de décentralisation. Pourtant, sur de très nombreux sujets, les bonnes volontés et les bonnes idées siégeaient dans nos régions, départements et communes… Nos collectivités sont des pépinières. Au delà des élus, nos concitoyens demandent à être associés. Toutes les initiatives de budgets participatifs, ont montré la maturité de nos concitoyens. Fédéralisons le fonctionnement de notre parti et notre exercice du pouvoir, faisons le pari d’une démocratie collaborative !

    4. Nous n’avons pas assez associé l’ensemble de la gauche à nos décisions et à nos actions. Nous aurions dû œuvrer à un rassemblement au delà de nous-mêmes, sortir des cadres institutionnels, construire dans un dialogue permanent avec le monde syndical, associatif, les ONG, les citoyens. Ouvrons-nos portes et nos fenêtres pour penser et conduire le changement avec toutes les forces qui y sont prêtes ! 5. Nous n’avons pas mené la bataille culturelle. A ne pas imposer nos critères, nous avons implicitement accepté d’être jugés sur ceux de nos adversaires libéraux. Le combat pour la planète est aujourd’hui central. Indissociable du combat social et démocratique, il est un formidable levier pour reprendre en main notre destin collectif. La social-écologie doit plus que jamais être notre combat !


    J’achève mon propos par un dernier changement. Celui-là ne nous concerne pas seuls. Il s’adresse à l’ensemble des forces de gauche, écologistes et pro-européennes. N’abîmons pas nos combats communs par nos égoïsmes.

    Oui, la gauche est un système de valeurs. Mais il y a une valeur qui a un rôle particulier car elle permet justement d’être fidèle à toutes les autres,
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    car elle permet l’expression de toutes les autres : c’est l’unité. L’unité, c’est la clé de la transformation sociale : sans unité, pas de traduction de nos valeurs en actes ! Il n’y a pas de gauches irréconciliables.

    Les libéraux sont En Marche. L’extrême droite s’organise. Et au même moment, les progressistes se divisent ! Je ne m’y résous pas ; je ne m’y résoudrai jamais. C’est le sens même de notre renaissance que de travailler à celle de la gauche toute entière.

    Conclusion.

    Mes chers amis,

    Il y a pire que la défaite, il y a le défaitisme. De la défaite, on apprend. Du défaitisme, on meurt. Ce soir c’est un inventaire, pas un testament. Ce soir une page se tourne, mais l’Histoire continue.

    Aux Françaises et aux Français que l’injustice révolte, que le changement climatique inquiète, que l’égalité met en mouvement, qui veulent s’engager dans le débat démocratique, je dis : nous nous sommes tellement manqués. Nous devons maintenant nous retrouver !

    Vive la gauche, vive la République et vive la France !

  • IRG - A propos des fondements de la démocratie participative

    Quelle que soit la dénomination qui lui est attribuée – participation des habitants ou des usagers, démocratie participative, démocratie délibérative, etc. -, l’idée de l’intervention directe des citoyens dans le champ de la décision politique s’impose de plus en plus.

    Cette progression continue de la thématique participative, qui a même constitué l’une des nouveautés dans les débats de l’élection présidentielle française de 2007, s’appuie d’abord sur des initiatives concrètes en France et à l’étranger. En France, on assiste depuis une quarantaine d’années à une multiplicité et à une diversité d’expériences dans ce sens, plus ou moins formalisées : ateliers populaires d’urbanisme, conseils de quartiers, organisation de panels « experts-usagers », ou création officielle en 2002 d’une Commission nationale du débat public (CNDP). Une très grande partie de ces expériences participatives se déroulent dans le domaine de la gouvernance urbaine. A l’étranger, le Brésil (budget participatif), les pays du Nord de l’Europe (conférences de consensus) ou l’Allemagne (jurys citoyens) sont plus avancés encore dans les démarches de participation citoyenne à la gestion des affaires publiques.

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  • Revue civique - Notre Observatoire de la Démocratie 2018 : résultats complets sur la perception de la démocratie et les attentes de l’opinion

    Vaste enquête, cet Observatoire de la démocratie (édition 2018): une étude d’opinion Viavoice pour La Revue Civique et la Fondation Jean Jaurès, qui s’avère très riche en enseignements pour comprendre la relation des Français, de tous âges et de toutes conditions, avec la démocratie, les institutions (actuelles ou à réformer), leur perception des pratiques politiques et de leur propre rôle, participatif et civique, dans la vie publique. Quatre médias ont été partenaires de cette enquête : France Inter, BFM TV, La Presse Régionale – qui réunit une quarantaine de quotidiens régionaux – et le quotidien national Aujourd’hui en France (illustration ci-dessus, l’article de Myriam Encaoua, du service France). Après l’édition de 2016 (septembre) et celle de 2014 (avril), une vingtaine de questions clés ont été posées en cette édition 2018 (par interviews en ligne, du 22 au 28 décembre 2017, auprès d’un échantillon de 1002 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus). 

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  • La vie des idées - L’autoritarisme prospère

    À propos de : Stephan Haggard, Robert R. Kaufman, Dictators and Democrats. Masses, Elites, and Regime Change, Princeton University Press

    Pourquoi certains pays réussissent-ils à se démocratiser ? Sur la base d’une étude regroupant près d’une centaine de cas, deux politistes insistent sur l’importance des institutions et de la redistribution dans le succès des transitions démocratiques.

    Le dernier rapport publié par l’ONG Freedom House dresse un tableau sombre de l’état de la démocratie dans le monde. Selon son directeur, Michael J. Abramovitz,

    les droits politiques et les libertés civiles à travers le monde ont décliné jusqu’à leur plus bas niveau depuis plus d’une décennie en 2017. [1]

    Pendant ces douze dernières années, les pays subissant un déclin de leur environnement démocratique étaient chaque année plus nombreux que ceux dont la démocratisation progressait [2]. L’échec des « Printemps arabes », à l’exception de la révolution tunisienne, nous oblige d’autant plus à nous interroger sur ce retour à l’autoritarisme, mais également sur les déterminants favorisant la réussite des processus de démocratisation. C’est ce que proposent Robert R. Kaufman et Stephan Haggard – respectivement professeurs aux Universités Rutgers et de Californie - dans Dictators and Democrats. Les deux politistes explorent les conditions favorables et défavorables à l’enracinement de la démocratie.

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  • Vie Publique - La démocratie directe peut-elle être une réponse à la crise de la démocratie représentative ? par Luc Rouban

    La conception originelle de la Ve République reposait à la fois sur la démocratie représentative, fortement encadrée par la nouvelle Constitution, et sur la démocratie directe avec l’usage fréquent du référendum. Depuis la demande de démocratie directe n’a cessé de progresser en France.

    La démocratie directe risque-t-elle de renforcer le populisme ?

    En fait, le populisme a déjà envahi la sphère politique. Cependant, il faut bien prendre garde à définir les concepts que l’on utilise. Le populisme renvoie évidemment à la critique des élites et du personnel politique. Il accuse la démocratie représentative d’instaurer une fracture entre les représentants, qui se sont fortement professionnalisés, et les représentés. Il appelle donc à davantage de démocratie directe, que ce soit en confiant aux élus un mandat impératif les réduisant à un rôle de délégués obligés de respecter les directives de leurs électeurs, ce qui est prohibé par la Constitution de la Vᵉ République (article 27), ou en favorisant le référendum comme toutes les formes d’expression directe de la volonté populaire.

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  • Non Fiction - Le difficile apprentissage du gouvernement des hommes par les hommes

    L'avènement de la démocratie est une quadrilogie de Marcel Gauchet, historien et philosophe, directeur d’études à l’EHESS et rédacteur en chef de la revue Le Débat. Elle a la double ambition de constituer, à la fois, une histoire philosophique du XXe siècle et une théorie de la démocratie. Elle se situe à la suite de son maître livre, intitulé le Désenchantement du monde. Une histoire politique de la religion. Dans cet essai, Gauchet relatait le processus de sortie de la religion qui nous conduit à un monde où les hommes ont comme gageure de se gouverner eux-mêmes.

    La création du monde moderne procèderait d’une substitution d’un mode de fondation à un autre : d’une fondation magico-théologique et transcendante à une fondation rationnelle et immanente. Il s’avère, en réalité, que c’est le monde le plus problématique et complexe à maîtriser qui soit. D’où l’enjeu de retracer ce chemin, parsemé d’obstacles et ponctué par des crises. In fine, la modernité se révèle un problème par rapport à elle-même.

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