Comment passe-t-on de « disparités » ou de « différences » à « inégalités » voire « injustice » ? Comment évoluent les inégalités en France ? Souhaitons-nous vraiment l’égalité ? Autant de questions auxquelles le philosophe Patrick Savidan apporte des éléments de réponse.
Analyses - Page 162
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Patrick Savidan, Professeur de philosophie politique et Président de l'Observatoire des inégalités (mai 2016)
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OFCE - Avantage fiscal sur le gazole : une fin programmée par Céline Antonin
29 septembre 2017
Comme l’a souligné le rapport n°4019 de l’Assemblée Nationale sur l’offre automobile française, « la France est un des pays d’Europe dont le parc roulant est le plus diésélisé et où l’écart de fiscalité appliqué à l’essence et au gazole reste parmi les plus importants. » Or plusieurs arguments plaident pour un alignement des fiscalités. Tout d’abord, alors que l’avantage conféré au gazole s’expliquait par son utilisation majoritairement professionnelle, le diesel a massivement investi la sphère des voitures particulières, rendant cet avantage indu. En outre, le gazole présente des dangers pour la santé publique. En 2012, l’Organisation mondiale de la santé a classé les gaz d’échappement des moteurs diesel comme cancérogènes, avec un coût sanitaire estimé par la Cour des comptes entre 20 et 30 milliards d’euros[1]. L’argument économique plaide également pour un rééquilibrage : la forte diésélisation du parc automobile français conduit à un fort besoin d’importation en gazole alors que la France est exportateur net d’essence raffinée. Enfin, le manque à gagner fiscal est conséquent : la Cour des comptes chiffre la perte de recettes fiscales liées au diesel à 6,9 milliards d’euros pour l’année 2011.
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OFCE - Incohérences fiscales 6 octobre 2017, par Henri Sterdyniak
La société française a choisi de mettre en place un niveau important de dépenses publiques et sociales, ce qui implique un haut niveau de prélèvements obligatoires. Ce choix social nécessite d’une part que les dépenses soient gérées avec rigueur, d’autre part que les prélèvements soient le plus équitables possibles.La fiscalité a trois rôles. Le premier est de faire financer les dépenses publiques par chaque citoyen selon ses capacités contributives. Ceci se traduit aussi par la règle : « A revenu égal, impôt égal ». Le degré de liberté des gouvernements en matière fiscale est ainsi en principe limité. Le deuxième est de redistribuer les revenus de façon à ce que les revenus disponibles soient plus équitables que les revenus primaires. Le troisième est d’inciter les agents économiques à avoir des comportements socialement et économiquement souhaitables. Ces objectifs se renforcent parfois (ainsi, la taxation progressive est conforme aux deux premiers rôles de la fiscalité) mais parfois se contredisent (ainsi, subventionner les emplois à domicile n’est pas conforme aux deux premiers objectifs). Aussi, les mesures fiscales incitatives qui entrent en conflit avec le principe de taxation selon les capacités contributives doivent-elles être soigneusement réfléchies.
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Le prix Nobel d'Economie, instrument de propagande du néolibéralisme ?
Dans “The Nobel Factor”, deux chercheurs démontrent comment ce prix a été créé pour battre en brèche la social-démocratie, et faire progresser la place donnée au marché.
Cet article a initialement été publié le 10 octobre 2016. Nous le republions à l'occasion de l'annonce du prix Nobel d'économie 2017 ce lundi.
Préambule : le “Nobel d’économie” n’existe pas. On appelle improprement “Nobel” le prix fondé en 1968 par la banque centrale de Suède qui fêtait cette année-là son trois-centième anniversaire. Mais la Sveriges Riksbank a alors agi en parfaite intelligence avec l’officielle académie Nobel. Donc l’abus de langage, bien pratique, n’est qu’un péché véniel.
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Le vieux monde de l’ONU A propos de : Chloé Maurel, Une brève histoire de l’ONU au fil de ses dirigeants, Éditions du Croquant
Alors que l’ONU célébrait en 2015 son 70e anniversaire et élisait il y a un an son nouveau Secrétaire général, elle reste toujours aussi peu connue du grand public. Chloé Maurel revient sur l’histoire et les controverses politiques, économiques et sociales qui traversent l’organisation depuis 1945. Une entrée pédagogique dans un univers complexe.
Recensé : Chloé Maurel, Une brève histoire de l’ONU au fil de ses dirigeants, Paris, Éditions du Croquant, 2017, 176 p., 15 €.« À quoi sert l’ONU ? » Cette question qui introduit le livre de Chloé Maurel ne cesse de susciter commentaires et analyses dont l’institution ressort vilipendée, excusée ou louangée. Après Histoire des idées des Nations Unies [1], étude exhaustive de la quête de démocratie, de progrès et de raison qui a été celle de l’ONU, comme en témoignent les concepts qu’elle a contribué à forger en matière d’économie, de discriminations, d’écologie (la grande absente de la Charte des Nations Unies) [2], Chloé Maurel déroule trois quarts de siècle au cours desquels des hommes — trop essentiellement des hommes —, dans un continuum de tensions, de crises, de fléaux et de guerres, ont agi ou essayé d’agir. -
Atlantico - Christophe Guilluy : "La France d'en haut s'est structurée autour d'Emmanuel Macron pour protéger ses intérêts, le monde d'en bas, lui, est complètement dispersé"
53% des français jugent que la politique du gouvernement bénéficiera en premier lieu aux plus aisé. Pour Christophe Guilluy, le fait que le monde d'en haut ne prenne plus en charge les aspirations du monde d'en bas est une rupture historique.Atlantico : À la rentrée 2016, vous publiiez "le crépuscule de la France d'en haut". Selon un sondage viavoice publié par Libération en début de semaine, 53% des français jugent que la politique du gouvernement bénéficiera en premier lieu aux plus aisés, quand 60% d'entre eux craignent une précarisation. Un an après, quel constat portez-vous sur cette "France d'en haut" ? -
L'économiste Daniel Cohen au micro de Nicolas Demorand
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Daniel Cohen répond aux auditeurs dans Interactiv'
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Que faire contre les inégalités ? - Louis Maurin, Observatoire des inégalités (juin 2016)
Après avoir dressé un état des lieux sur les inégalités territoriales, Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités présente des solutions concrètes pour réduire les inégalités, proposées et regroupées dans un ouvrage collectif à paraître, écrit par une trentaine d’experts — sociologues, économistes, philosophes, juristes....
Intervention faite lors de la rencontre régionale du réseau des acteurs de la politique de la ville, organisée le 3 Juin à Angoulême par PQA et Villes au Carré, avec le soutien de l'État et du Conseil régional Nouvelle Aquitaine et en partenariat avec Aire 198.
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The Conversation - Le peuple qui vote Mélenchon est-il le peuple ?
L’un des grands résultats de la séquence électorale de 2017 est la montée en force sans précédent du populisme. Les candidats qui s’y référaient d’une manière ou d’une autre, dans des directions politiques différentes – de Jean‑Luc Mélenchon à Philippe Poutou et de Marine Le Pen à Nicolas Dupont-Aignan ou François Asselineau – ont en effet réuni 46 % des suffrages exprimés au premier tour de l’élection présidentielle.
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OFCE - Prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu : comment faire ?
Le gouvernement a décidé de reporter le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu (IR) à janvier 2019. A partir de cette date, les employeurs prélèveront directement l’impôt sur la fiche de paie à un taux transmis par l’administration fiscale. Ce taux sera calculé sur la base de la déclaration fiscale effectuée au printemps 2018 (sur les revenus 2017). En 2019, l’impôt sera ainsi payé sur les revenus 2019. L’avantage principal de la réforme réside dans cette contemporanéité : si les revenus d’un ménage baissent (chômage, départ à la retraite, …), l’impôt baissera proportionnellement[1]. En cas de changement de situation conduisant à une baisse prévisible significative de l’impôt dû, les ménages pourront demander en cours d’année sur le site impots.gouv.fr une mise à jour de leur taux de prélèvement à la source, de sorte que la baisse de l’impôt payé sera plus que proportionnelle. Le prélèvement à la source évite ainsi les difficultés de trésorerie pour les personnes dont la situation change en cours d’année. Du point de vue de l’Etat, le prélèvement à la source permettrait également une plus grande efficacité des stabilisateurs automatiques (l’IR variera en temps réel avec les revenus).
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