Pour la seule journée de lundi, les annonces du Premier ministre, Edouard Philippe, et celles du porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, se sont non seulement télescopées mais contredites, passant de l’interdiction totale aux « progrès à accomplir d’ici 2022 »… On y voit flou !
Il est temps de clarifier la situation. Le glyphosate est un herbicide dangereux, reconnu comme « cancérigène probable » par l’OMS et dont les agriculteurs sont les premières victimes. Il faut en sortir.
Si aujourd’hui, l’absence de solutions alternatives crédibles rend difficile de supprimer son utilisation du jour au lendemain, il est tout à fait irresponsable de prolonger son autorisation pour 5 ans. Pourquoi, en application du principe de précaution, ne pas envisager une prolongation annuelle, permettant à la recherche de progresser et de proposer de nouvelles solutions ? La France, comme pour les perturbateurs endocriniens, aurait-elle déjà capitulé face aux lobbys de l’industrie allemande ?
Car l’enjeu n’est pas tant national qu’européen. Le vote sur la proposition de la Commission européenne de renouveler le glyphosate pour 10 ans est prévu pour le 5-6 octobre prochain par le Comité permanent des plantes, des animaux, des denrées alimentaires et des aliments pour animaux (PAFF). Le Parti socialiste soutient la demande des eurodéputés de le reporter après l’audition publique sur le glyphosate et les Monsanto Papers, prévue le 11 octobre.