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inegalite - Page 6

  • L'actualité des socialistes du 27 avril au 3 mai

    INSECURITE

    Terra Nova - Le sentiment d'insécurité et les politiques de sécurité

    L'insécurité anime un débat passionnel en France depuis les années 1990, dont les effets politiques sont redoutables. Les controverses sont d'autant plus intenses qu'elles opposent entre elles des représentations plutôt que des faits. Mais que disent les études chiffrées ? Que peut-on tirer des données dont on dispose sur ce phénomène multiforme et les inquiétudes qui l'entourent ? Cette note de Terra Nova montre que deux variables cruciales, le lieu d'habitation et l'appartenance sociale, permettent d'analyser la perception de l'insécurité. Or, sans jamais vraiment réussir à définir une politique efficace de sécurité, on a laissé celle-ci devenir un outil de gouvernement. Au lieu de construire des choix politiques, on a laissé le débat se brouiller et s'exacerber, en comptant sur un affichage répressif, qui se durcit au fil des textes de loi. Une politique de lutte contre l'insécurité devrait a contrario partir des données disponibles. Et notamment de l'opposition entre différentes expériences de l'insécurité, qui expliquent des tensions sociales transversales (discriminations, transports, logement, éducation, accès au travail...).

    GENTRIFICATION

    La Vie des Idées - Des générations de gentrifieurs

    À propos de : Anaïs Collet, Rester bourgeois. Les quartiers populaires, nouveaux chantiers de la distinction, La Découverte

    À partir d’une enquête menée dans deux quartiers gentrifiés, les Pentes de la Croix-Rousse et le Bas-Montreuil, Anaïs Collet déconstruit la catégorie de « bobos » et contribue à l’analyse des recompositions des classes moyennes et supérieures.

    Depuis son apparition en 2000 sous la plume de David Brooks [1], le terme de « bobos » a connu un succès certain. Dans son livre Rester bourgeois, la sociologue Anaïs Collet souligne le caractère flou et variable de sa signification, et lui préfère la catégorie de « gentrifieurs » regroupant les habitants de classes moyennes-supérieures résidant dans d’anciens quartiers populaires en pleine revalorisation.

    ANTISEMITISME

    LICRA - Engagez-vous !

    350 personnalités, suivies par plus de 30 000 signataires ont lancé un « Manifeste contre le nouvel antisémitisme ». L’écho de cet appel a permis de porter auprès du grand public des préoccupations qui, chaque jour, nous animent dans notre action à la LICRA. Notre 48ème congrès de mars 2016, autour de Boualem Sansal, de Raphaël Enthoven, de Patrick Cohen et de Frédéric Encel portait d’ailleurs cette interrogation : « en quoi l’émergence d’un nouvel antisémitisme affiché est-il en enjeu essentiel pour le mouvement antiraciste ? ».

    Le Monde (abonnés) « La lutte contre l’antisémitisme doit être le combat de tous »

    Dans une tribune au « Monde », cinquante signataires, dont Mario Stasi et Laurence Rossignol, expliquent que la haine renouvelée contre les juifs n’est pas seulement le fait des islamistes, mais également une obsession de certains courants politiques....

    .... Sommes-nous confrontés à une guerre de religion ? Non, nous sommes engagés dans un combat des Lumières contre les obscurantismes. La lutte contre l’antisémitisme ne peut pas se compromettre avec un populisme réactionnaire à « bas bruit ». Elle est indissociable du combat antiraciste, égalitaire, républicain et unitaire. Dépasser les peurs et les instincts communautaires est une exigence fondamentale pour que l’ensemble de nos concitoyens, quelles que soient leurs valeurs intimes, vivent dans une société plus juste et plus sûre.

    NOUVEAU MONDE ?

    Libé - Jérôme Fourquet: «Le nouveau monde n’a pas balayé l’ancien d’un revers de main»

    Le politologue estime que nous vivons «un réalignement de l’ordre politique» qui se manifeste par «une mise en conformité du paysage électoral avec la réalité sociologique et économique du pays». Selon lui, nous assistons à la naissance d’une «nouvelle géographie électorale».

    Atlantico - Vague FN chez les ouvriers, la réalité d'un grand basculement

    Brexit en juin 2016, présidentielle américaine de novembre 2016, présidentielle française de mai 2017. Ces scrutins ont mis en évidence un clivage nouveau au sein des démocraties occidentales. Quelle en est la nature ? Comment expliquer son émergence ? Est-il voué à perdurer ? Extrait de "Le nouveau clivage" de Jérôme Fourquet, aux éditions du Cerf (1/2)

    INEGALITES

    Observatoire des inégalités - Agir où se crée la richesse

    Avant de redistribuer la richesse, on peut lutter à sa source dans les entreprises. Du droit d’information des salariés à leur participation en passant par la réduction du temps de travail, Guillaume Duval, rédacteur en chef d’Alternatives Économiques propose quelques idées dans ce sens. Extrait de l’ouvrage Que faire contre les inégalités ?.

    Observatoire des inégalités - Les trois quarts des pauvres vivent hors des quartiers prioritaires

    Moins d’un quart des personnes pauvres vivent dans un quartier dit « prioritaire » de la politique de la ville. Ces territoires, si souvent mis en avant, ne rassemblent qu’une toute petite partie de la population aux faibles revenus. Extrait du Centre d’observation de la société.

    CONJONCTURE

    OFCE - Economie française : ralentissement durable ou passager ? Par l’équipe France de l’OFCE

    Ce vendredi 27 avril, l’Insee publiait les comptes nationaux pour le premier trimestre 2018. Avec une croissance de 0,3 %, l’économie française semble marquer le pas alors même qu’après cinq années atones (0,8 % en moyenne sur la période 2012-16), la reprise s’était enfin matérialisée en 2017 avec une hausse du PIB de 2 %.

    Si le profil trimestriel de la croissance du PIB de 2018 devrait être marqué par le calendrier des mesures fiscales qui vont affecter le pouvoir d’achat (hausse de la fiscalité indirecte et de la CSG) et donc la trajectoire de la ofce,gadrey,consommation des ménages, cet effet, anticipé dans nos prévisions de printemps (Tableau), ne devrait être que provisoire. Le pouvoir d’achat des ménages devrait s’accroître au cours des trimestres suivants avec une forte accélération en fin d’année sous l’impulsion de la baisse de la taxe d’habitation et de la seconde tranche de baisse de cotisations sociales.

    OFCE - L’indicateur avancé : pas de retournement du cycle de croissance

    Selon l’indicateur avancé de l’OFCE pour la France, bâti sur les enquêtes de conjoncture publiées par l’INSEE le 24 avril, la croissance de l’économie française aurait été de +0,5 % au premier trimestre 2018, en repli de 0,2 point par rapport au quatrième trimestre 2017 (+0,7 %). Pour le deuxième trimestre, la croissance devrait revenir au voisinage de +0,4 %, révisée en baisse d’un peu moins de 0,1 point par rapport à l’évaluation du mois dernier.

    EMPLOI

    Jean Gadrey - Sur les quinze métiers qui devraient recruter le plus en 2018, douze sont non ou peu qualifiés, précaires, mal payés, à forte proportion de temps partiel et largement saisonniers.

    Selon la vaste enquête (publiée il y a quelques jours, menée fin 2017 par Pôle Emploi auprès des employeurs) « Besoins en main d'œuvre 2018 », ou « enquête BMO », il y aurait certes une hausse des projets de recrutements en 2018 (+ 18 %), mais elle concernerait pour une large part des emplois dégradés (statut, conditions de travail et bien entendu salaires). À commencer par des emplois de saisonniers, dont l’enquête indique qu’ils représenteraient 34,6 % des recrutements anticipés dans l’ensemble des 200 métiers recensés !

    MAI 68

    Non Fiction - Mai 68, ou l'expérience du refus des événements et des commémorations

    Contrairement à une idée reçue, les acteurs d’un moment historique tel que Mai 68 ne se contentent pas de barricades et des manifestations et l’histoire ne passe pas nécessairement derrière leur dos. Dans ces journées de révolte ou de révolution, ils ne font souvent l’histoire qu’en s’interrogeant sur l’histoire qu’ils font, fut-ce en se trompant. Et ils alimentent le mouvement de leurs discussions sur les modes du refus, sur la tournure des événements et sur la stratégie du mouvement, passant d’autant plus en revue les slogans, les tracts ou les communiqués qu’ils s’écrivent sous la menace de la répression. Ils portent eux-mêmes le danger sur la scène politique et, comme l’écrit Maurice Blanchot : « passent avec le passant qui les transmet, les perd ou les oublie ».

    ANTISEMITISME

    L'Express - "L'antisémitisme de voisinage tue"

    Pour le politologue Jérôme Fourquet, les récentes attaques antisémites révèlent une haine du quotidien qui se banalise.

    Une sexagénaire nommée Sarah Halimi défenestrée au cri de Allah Akbar dans une HLM à Paris, un couple séquestré et cambriolé à Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis) au motif que "les juifs ont de l'argent", une lycéenne agressée à Sarcelles car elle porte l'uniforme d'une école juive - et l'on en passe, hélas... Le meurtre de Mireille Knoll, vendredi 23 mars - dont le motif antisémite a été retenu par la justice - vient grossir la liste déjà longue des agressions et crimes anti-juifs de la seule année écoulée. De quoi cette funeste inflation est-elle le symptôme ? Entretien avec le politologue Jérôme Fourquet, de l'Ifop. 

    TOLBIAC

    Le Nouveau Magazine Littéraire - Le Fake mort à Tolbiac : alerte aux capitalistes du soupçon !

    La philosophe Marylin Maeso revient sur la rumeur d'un blessé grave lors de l'évacuation du campus parisien, alors qu'aucun élément n'est venu l'accréditer. Ou comment les révolutionnaires dignes héritiers de Lénine malmènent « le bénéfice du doute » pour donner du crédit à une théorie fumeuse.

  • L'actualité des socialistes du 13 au 19 avril

    SOCIALISME

    La Vie des idées - Le socialisme peut-il être expérimental ?

    À propos de : Axel Honneth, L’idée du socialisme, Gallimard

    Comment redonner une impulsion au projet socialiste ? Pour répondre à cette question, A. Honneth mobilise la théorie de la reconnaissance et invite, peut-être à tort, à de nouvelles expériences sociales.

    Dans le courant des années 1970, le secrétaire général du Parti communiste italien, Enrico Berlinguer, déclarait que la « force propulsive » de la révolution de 1917 était désormais tarie, voulant signifier par là qu’une nouvelle phase du socialisme démocratique s’ouvrait en Europe, libérée de toute hypothèque à l’égard du modèle du socialisme soviétique. Près de 50 ans plus tard, à l’heure où les partis socialistes européens ne cessent d’accumuler de retentissants échecs, la question remonte d’un cran et l’on se demande avec insistance si ce n’est pas l’idée même du socialisme qui a perdu sa force propulsive. Le spectre du communisme hantait l’Europe de 1848, celui du socialisme ne semble plus l’effrayer ni même l’attirer en 2018.

    FRANCE INSOUMISE

    Marianne - Union de la gauche ou populisme ? La France insoumise hésite et se déchire

    Au sein du mouvement de Jean-Luc Mélenchon, deux lignes s'affrontent : quand les uns prônent l'union de la gauche en vue des échéances électorales, d'autres veulent faire de la France insoumise une force "populiste" qui renoncerait à toute référence à la gauche.

    INEGALITES

    Jean Gadrey - Les 500 top-ultra-riches gagnent en moyenne 1 670 fois plus que les plus pauvres

    Ce chiffre énorme, c’est sans doute aux États-Unis, ou au Brésil, ou en Afrique du Sud, ou dans les émirats du Golfe ? Non, c’est dans un pays dont la devise est « Liberté, Égalité, Fraternité ».

    Je me suis appuyé sur des sources que tout le monde peut consulter aisément pour vérifier ou critiquer.

    Slate - Emmanuel Macron, président des premiers de la classe

    Les valeurs de la méritocratie scolaire figurent au coeur du macronisme.

    Un an après son élection, après de multiples réformes (droit du travail, extension de la CSG), et en pleine grève des cheminots liée au projet de réforme de la SNCF, les cadres soutiennent sans cesse davantage le président de la République (65 % de soutien, en hausse de 6 %), et les couches populaires de moins en moins (27 %, en baisse de 7 %) (sondage Elabe/Les échos le 3-4 avril 2018).

    LE SECRET DES AFFAIRES

    Le vent se lève - Céline Boussié : « La loi sur le secret des affaires est une attaque contre nos libertés »

    Interrogée par Le Vent Se Lève, la lanceuse d’alerte Céline Boussié tire la sonnette d’alarme sur la dégradation du système de santé et exprime son inquiétude à propos de la loi sur le secret des affaires, qu’elle juge profondément liberticide.

    Elle l’admet modestement : son combat est « moins glamour, moins porteur » que celui des lanceurs d’alerte à l’origine des Panama Papers ou du scandale LuxLeaks. Il n’en est pas moins d’une actualité criante. Salariée de l’institut médico-éducatif de Moussaron (Gers) entre 2008 et 2014, Céline Boussié n’a eu de cesse de dénoncer les conditions d’accueil des enfants polyhandicapés qui résident dans cet établissement spécialisé. Son témoignage a mis en lumière des phénomènes de maltraitance en tout genre, finalement constatés en 2013 dans un rapport de l’Agence régionale de santé de la région Midi-Pyrénées. Poursuivie en diffamation, son procès s’est ouvert en septembre 2017 à Toulouse. Le 21 novembre, elle était relaxée : « un message d’espoir pour tous les travailleurs sociaux et tous les lanceurs d’alerte ».

    JEAN GADREY

    Le monde va mieux selon certains critères, et bien mal selon d’autres (1)

    Non, ce titre ne relève pas du « en même temps » jupitérien, mais de chiffres sérieux (donc contestables, mais sérieusement…) et de graphiques mis au point par votre serviteur. Mes commentaires seront très brefs, car, s’il est vrai que tout chiffre ou graphique suscite des questions et exigerait des interprétations critiques, je ne souhaite pas alourdir encore plus ces deux billets denses. En revanche, je fournirai les sources. Dans ce premier billet, je vais « positiver ».

    Le monde va mieux selon certains critères, et bien mal selon d’autres (2)

    Après avoir « positivé » dans le billet précédent, voici d’autres constats sur l’état du monde et de son évolution. Ils sont soit mauvais, soit… très mauvais. Et ce qui est embêtant c’est qu’ils sont plus nombreux que les constats positifs. Voici ma sélection, à critiquer ou compléter par vous si vous le souhaitez.

    INÉGALITÉS, DÉMESURE DE LA RICHESSE EXTRÊME

    Les deux graphiques qui suivent proviennent du rapport sur les inégalités dans le monde 2018 (lien : http://wid.world/fr/accueil/ )

    SNCF

    Les économistes atterrés - SNCF : derrière le statut, des enjeux économiques, sociaux et environnementaux

    Le 15 février 2018, Jean-Cyril Spinetta  a remis un rapport au Premier ministre intitulé « l’avenir du transport ferroviaire ». Ce rapport préconise de « recentrer le transport ferroviaire dans son domaine de compétence », de « créer les conditions d’un retour à l’équilibre économique » et de «  préparer l’ouverture à la concurrence ». Cette ouverture s’inscrit dans la grande vague de libéralisation des industries de réseaux, comme l’électricité, le gaz, les télécommunications, le transport aérien ou encore La Poste. Ces industries s’appuient sur des infrastructures dont le coût est élevé, si bien que leurs opérateurs en situation monopolistique de fait étaient traditionnellement publics.

    Le Point - Dette de la SNCF : le PS dénonce les faux-semblants du gouvernement

    Boris Vallaud souligne l'absence de reprise de la dette de la compagnie dans le programme de stabilité envoyé à Bruxelles. La preuve d'un « mensonge », selon lui.

    Le porte-parole du PS Boris Vallaud a dénoncé, jeudi, l'absence de la reprise d'une partie de la dette de la SNCF du « programme de stabilité » qui sera adressé à la Commission européenne. « À qui le gouvernement ment-il ? À Bruxelles, aux Français, aux deux ? » s'est-il interrogé. « Nous avons discuté hier soir [mercredi] à l'Assemblée nationale du programme de stabilité, le programme des finances publiques de la France qui est envoyé à Bruxelles, eh bien, il n'y a rien sur la reprise de la dette », a lancé le député des Landes sur France 2.

    DICTATURES

    La vie des idées - L’autoritarisme prospère

    À propos de : Stephan Haggard, Robert R. Kaufman, Dictators and Democrats. Masses, Elites, and Regime Change, Princeton University Press

    Pourquoi certains pays réussissent-ils à se démocratiser ? Sur la base d’une étude regroupant près d’une centaine de cas, deux politistes insistent sur l’importance des institutions et de la redistribution dans le succès des transitions démocratiques.

    Le dernier rapport publié par l’ONG Freedom House dresse un tableau sombre de l’état de la démocratie dans le monde. Selon son directeur, Michael J. Abramovitz,

    les droits politiques et les libertés civiles à travers le monde ont décliné jusqu’à leur plus bas niveau depuis plus d’une décennie en 2017. [1]

    Pendant ces douze dernières années, les pays subissant un déclin de leur environnement démocratique étaient chaque année plus nombreux que ceux dont la démocratisation progressait [2].

    CORBYN/MOUFFE

    Le Vent se lève - Chantal Mouffe : «Corbyn a mis en oeuvre une stratégie populiste de gauche»

    Dans cette tribune, Chantal Mouffe, philosophe, professeure à l’université de Westminster et théoricienne du populisme de gauche, propose une analyse de la stratégie de Jeremy Corbyn qui est parvenu à transformer le Labour de l’intérieur et à régénérer la social-démocratie britannique.

    La crise de la social-démocratie européenne se confirme. Après les échecs du Pasok en Grèce, du PvdA aux Pays-Bas, du PSOE en Espagne, du SPÖ en Autriche, du SPD Allemagne et du PS en France, le PD en Italie vient d’obtenir le pire résultat de son histoire. La seule exception à ce désastreux panorama se trouve en Grande-Bretagne, où le Parti travailliste, sous la direction de Jeremy Corbyn, est en pleine progression. Avec près de 600 000 adhérents, le Labour est maintenant le plus grand parti de gauche en Europe.

    INSTITUTIONS

    Paul Alliès - Macron à Chaillot: une version très particulière de la Constitution

    Pas une minute des presque trois heures d'antenne sur la réforme des institutions que le conseil des ministres va adopter le 9 Mai prochain. Emmanuel Macron a néanmoins réussi à glisser sa conception très bonapartiste de la Constitution à propos de sa décision de frapper la Syrie.
     
    Il a ainsi pu affirmer qu'il n'avait fait que respecter le texte de la Loi fondamentale sans s'attirer la moindre objection. Cela reste portant parfaitement discutable. Certes le contournement du Parlement est un mal fort ancien.

    Paul Alliès - Réforme des institutions: déjà l'échec

    La Convention pour la 6° République, attachée au moindre progrès démocratique possible, a exercé une veille empathique de la mise en oeuvre des promesses de réforme des institutions. Avant l'adoption du projet de loi constitutionnel par le conseil des ministres, son conseil d'administration vient d'en tirer à l'unanimité, un bilan négatif.
    La C6R a accordé une attention toute particulière aux promesses d’Emmanuel Macron faites durant sa campagne et à leur confirmation dans le discours qu’il a prononcé devant le Congrès à Versailles le 3 juillet 2017 (*). Elle en a même soutenu certains aspects contre la stratégie d’enlisement conduite par le président du Sénat. Avant même d’être fixé sur l’état définitif de textes tels qu’ils doivent être adoptés par le conseil des ministres le 9 Mai prochain (**), force est de constater que c’est cette dernière qui a triomphé. C’est un nouvel échec des tentatives de réformer la démocratie politique dans ce pays.
     
    LES SALAIRES
     
     
    Patrick Artus et Marie-Paule Virard insistent dans leur nouvel opus sur la détérioration du sort de la grande majorité des salariés dans les pays de l'OCDE. Ceux-ci partagent de plus en plus de risques avec les investisseurs, quand ils ne les supportent pas à leur place. Ils apparaissent en revanche exclus du partage des profits lorsque la situation des entreprises s'améliore comme c'est le cas aujourd'hui. Patrick Artus revient pour Nonfiction sur cette situation et les pistes qu'ils suggèrent pour y rémédier dans leur ouvrage, qui fait parallèlement l'objet d'une recension.
     
     
    Au fil des années, la situation d’une forte majorité des salariés des pays développés s’est dégradée pendant que la rentabilité du capital atteignait des sommets. La flexibilisation du marché du travail, si elle permet aux entreprises de réagir plus rapidement en cas de difficultés, crée au mieux des emplois bas de gamme. Or il ne s’agit pas seulement de redonner du travail aux chômeurs peu ou non qualifiés, mais bien de faire en sorte que ceux-ci retrouvent un emploi pérenne et correctement rémunéré.
     
    POPULISME
     

    Sur la conférence prononcée par Elisabeth Roudinesco le 22 mars à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm, dans le cadre du cycle « Une certaine idée de l’Europe », proposé par le Groupe d’études géopolitiques.

    Un bonheur tragique » – c’est par cette formule, à trop aisément qualifier d’oxymore, qu’Elisabeth Roudinesco résumait son « idée de l’Europe » le 22 mars à l’ENS. Lors de la deuxième conférence du cycle « Une certaine idée de l’Europe », l’historienne de la psychanalyse tenta d’extraire l’essence d’un inconscient européen, par lequel bien des choses ont enfanté leur contraire. A propos, elle parla de bonheur et de tragédie. Le bonheur comme révolution de l’intime, phénomène urbain du 19ème siècle européen. La tragédie comme art et comme pulsion, de destruction et de mort. Deux « états » qui, liés fatalement, inscrivent une continuité dans l’histoire récente du continent. Comme si la recherche d’un bonheur collectif européen était chaque fois vouée à l’hubris.

    BLABLACAR

    Le Nouveau Magazine Littéraire - BlaBlaCar peut-il tuer le mouvement des cheminots ?

    Quel rôle joue le numérique dans les mobilisations sociales ? Éléments de réponse avec Fabien Granjon, sociologue spécialiste des médias et des technologies numériques.

    Sur la plateforme BlaBlaCar, 184 000 places ont été proposées au cours de la journée du 3 avril, un record. Les plateformes comme BlaBlaCar ou Uber amortissent-elles la portée de la grève ? 

    Non, pas vraiment. D'abord parce que les millions de voyageurs qui sont touchés par cette grève perlée des cheminots ne peuvent pas se reporter massivement vers les services que vous citez ou d’autres, qui ne sont en aucun cas adaptés pour absorber ces flux habituellement pris en charge par les transports ferroviaires. Si, lors d’un week-end, vous pouvez éventuellement prévoir de remplacer le rail par un covoiturage tarifé, il est évidemment impossible de procéder de la sorte s’agissant, par exemple, de trajets professionnels quotidiens, surtout quand ils se déploient sur des longues distances. 

    TERRORISME

    The Conversation - Terrorisme : les trois impensés du débat sur les « fichés S »

    Les attaques terroristes sont toujours imprévisibles. Les polémiques sur l’antiterrorisme, elles, le sont beaucoup moins. Malheureusement. Elles se répètent souvent à l’identique d’une vague d’attentats à l’autre.

    Les meurtres perpétrés, le 23 mars 2018, dans l’Aude ont ravivé plusieurs débats que les attentats de 2015 avaient lancés. Faut-il priver de la nationalité française les auteurs d’actes terroristes au risque de créer des apatrides ? Faut-il adopter de nouvelles lois au risque d’alourdir un corpus juridique déjà fourni ? Ou encore, faut-il incarcérer les nationaux français et expulser les ressortissants étrangers faisant l’objet d’une fiche S (pour « Sûreté de l’État ») au sein des personnes répertoriées dans le Fichier des personnes recherchées (FPR) ?

    La vie des idées - Les juges, gardiens de la paix

    À propos de : M. Barberis, Non c’è sicurezza senza libertà. Il fallimento delle politiche antiterrorismo, Il Mulino

    On entend souvent que, face au terrorisme, les démocraties auraient à trouver le bon équilibre entre sécurité et liberté, comme s’il s’agissait de poids dans une balance. La métaphore ne sert-elle qu’à justifier de nouvelles mesures de sécurité ? Comment concevoir l’arbitrage entre ces valeurs ?

    La lutte contre le terrorisme est un domaine particulièrement prolifique en apories apparentes. Dans le discours public comme académique, il n’est pas rare d’entendre que les mesures de lutte contre le terrorisme sont contraires aux principes de l’État de droit ou qu’il est nécessaire de trouver un équilibre entre les valeurs de la sécurité et la liberté, posées sur les plateaux d’une balance métaphorique.

    INFLATION

    OFCE - La BCE reste préoccupée par la faiblesse de l’inflation

    Le Président de la Banque centrale européenne, M. Mario Draghi, a annoncé récemment que l’augmentation du taux directeur de la BCE interviendrait « bien après » la fin des mesures d’achats massifs de titres obligataires (prévue pour septembre 2018), principalement émis par les Etats de la zone euro, et à un « rythme mesuré ». La hausse du taux directeur pourrait donc intervenir vers la mi-2019, soit quelques semaines avant la passation de pouvoir entre Mario Draghi et son successeur.

    HOLLANDE

    Libé - La part de vérité de François Hollande Par Alain Duhamel

    Entre l’analyse de son quinquennat et les attaques portées contre Emmanuel Macron, «les Leçons du pouvoir» de l’ancien président sont instructives et vivantes.

    Le quinquennat de François Hollande n’a, du début à la fin, cessé d’être caricaturé, déformé, sous-évalué. Voici la première plaidoirie vigoureuse qui surgit pour prendre sa défense. Son auteur n’est autre que l’ancien président lui-même qui ne laisse donc à personne le soin de défendre son bilan. Certains penseront sans doute que c’est trop tôt, moins d’un an après l’élection de son successeur. D’autres jugeront que l’ex-chef de l’Etat n’est pas le mieux placé pour proposer une relecture de son action. Ils auront tort.

    PS

    Libé - Le Parti socialiste déménagera bien à Ivry

    Selon les informations de «Libération», c'est cette option qui sera retenue d'ici «dix à quinze jours». L'emménagement est prévu pour septembre.

    Il faudra encore un peu attendre pour connaître le surnom du futur nouveau siège du Parti socialiste. Une chose est sûre, après «Solfé», dans le riche et chic VIIe arrondissement de Paris, la formation au poing et la rose va s’installer derrière le périphérique, dans la commune (PCF) d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). «On va aller à Ivry», affirme sans ciller un membre de la nouvelle direction à Libération, confirmant plusieurs articles.

    20 minutes - Loi asile et immigration: Les conseils des ex-frondeurs PS aux députés «rebelles» LREM pour résister aux pressions

    POLITIQUE Deux anciens frondeurs PS livrent leurs conseils aux députés LREM qui bataillent contre le projet de loi asile et immigration qui doit être adopté ce week-end en première lecture à l’Assemblée nationale…

    Deux anciens frondeurs PS, Laurent Baumel et Alexis Bachelay donnent leurs conseils aux parlementaires « indisciplinés », alors que le texte doit être adopté en première lecture à l'Assemblée nationale ce week-end.

     
    Olivier Faure a dévoilé ce dimanche 15 avril le nouveau "gouvernement" du PS. Pour y figurer, il fallait manifestement être un élu, militant de longue date du parti et qui a fait carrière sous le quinquennat de François Hollande. Bonjour le renouveau…

    Libé - Olivier Faure présente la nouvelle direction du Parti socialiste

    Le Conseil national du PS a approuvé ce dimanche la composition de sa nouvelle direction, renouvelée, paritaire et resserrée, conformément à l’engagement pris par le nouveau premier secrétaire Olivier Faure. Le député de Seine-et-Marne s’est entouré d’un secrétariat national composé de 24 membres, douze hommes et douze femmes (contre 80 dans la précédente direction), à qui il reviendra de mettre en œuvre les décisions prises par le Conseil national et le Bureau national. Tous ont soutenu M. Faure dans sa course pour prendre la tête du PS.

    Le Figaro - Parti socialiste : Olivier Faure présente son «gouvernement»

    Le nouvel homme fort du PS a présenté dimanche les 24 membres de sa nouvelle direction qui se veut «paritaire» et «resserrée».

    Et pendant ce temps-là, la direction du Parti socialiste se restructure. Une semaine après le congrès d'investiture du nouveau premier secrétaire, Olivier Faure, le Conseil national du PS a en effet approuvé dimanche la composition de sa nouvelle direction. Le nouvel homme fort du parti avait promis une équipe renouvelée, paritaire et resserrée. C'est désormais chose faite.

  • France Info - Pour l’économiste Lucas Chancel, en France aussi "les inégalités progressent"

    Pour l’économiste Lucas Chancel, en France aussi "les inégalités progressent" Codirecteur du Laboratoire sur les inégalités mondiales, invité de "l'interview éco" de Jean Leymarie le 11 avril 2018

  • L'actualité des socialistes du 16 au 22 mars

    SERVICES PUBLICS

    Jean Gadrey - Brève histoire des services publics de réseau à l’intention des non-initiés (1)

    Les services publics concernés par cette série de billets « pédago » ou « grand public » ne sont pas tous les services publics, ni tout le secteur public, ni toutes les administrations publiques. C'est un sous-ensemble que j'ai isolé parce que, depuis le milieu des années 1980, les controverses en France et en Europe ont porté principalement sur lui : les "services publics marchands de réseau national ». Des qualificatifs (publics, marchands, de réseau national) que je précise rapidement.

    Jean Gadrey - Brève histoire des services publics de réseau (2) : depuis les années 1980, la dérégulation et ses justifications

    Les années 1980 voient le retour en force du thème du désengagement de l'État, en faveur de l'ouverture à la concurrence (c'est la dérégulation), et plus radicalement de la privatisation des services publics de réseau. Ce retournement majeur n'est pas un simple changement d'idéologie. C'est toute la structure institutionnelle et financière d'un nouveau capitalisme d'actionnaires et de fonds de pensions qui se met en place, en commençant par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne à l'époque des gouvernements de Ronald Reagan (président de 1981 à 1989) et de Margaret Thatcher (premier ministre de 1979 à 1990). Cette « révolution conservatrice » a atteint l'Europe continentale, en particulier le capitalisme allemand et le capitalisme français, quelques années plus tard.

    INEGALITES

    Jean Gadrey - Lettre au Président de la République : Bernard Arnault doit monter sur le podium de Forbes l’an prochain, vous pouvez le faire gagner !

    Comme beaucoup de nos concitoyen.ne.s, j’espérais que le classement Forbes 2018 des plus riches du monde consacrerait la France en marche, en faisant monter sur le podium le premier de nos premiers de cordée, le plus brillant de nos champions nationaux : votre ami, notre ami, Bernard Arnault.

    Sa place de quatrième est certes remarquable, et surtout sa progression en un an a été fulgurante. Je ne doute pas que vous l’ayez appelé pour le féliciter, vous qui avez son 06 perso. Comme l’a expliqué notre télé favorite BFM Business, « dans le classement annuel… que Forbes vient de dévoiler … le patron de LVMH est passé de la 11ème à la 4ème place. Son patrimoine, estimé par Forbes à plus de 72 milliards de dollars (60 milliards d'euros), a enregistré un gain record de 71,5% sur l'année écoulée… Ce bond de 30 milliards en un an représente en fait un gain de 3,5 millions de dollars toutes les heures… Bernard Arnault n'est plus dépassé que par trois Américains : Jeff Bezos, Bill Gates et Warren Buffett… »

    Non Fiction - Un monde politique de l'entre-soi

    Le livre de Mathilde Larrère et Aude Lorriaux, Des intrus en politique, femmes et minorités : dominations et résistance, présente une étude fouillée concernant la situation des femmes dans le monde politique français. Publié aux Editions du Détour, cet ouvrage est le résultat d’une enquête approfondie et livre les témoignages directs d’une trentaine de femmes politiques appartenant à des partis différents.

    Avant d’entrer dans le vif du sujet, arrêtons-nous sur un point de sémantique : comment le dictionnaire définit-il le terme « intrus » ? Est intrus celui ou celle qui s’est « invité dans un groupe sans avoir qualité pour y être admis ». Majoritaires dans le corps social, les femmes ne sont pas les seules à être discriminées, la couleur de peau, l’origine sociale ou culturelle pouvant également constituer des obstacles dans le monde politique.

    MAI 68

    Mediapart - Mai 68 par celles et ceux qui l'ont vécu : ce n'est qu'un début !

    Jeudi 22 mars était jour de sortie du livre sur Mai 68, publié par les éditions de l'Atelier après un appel à récits lancé sur le Club de Mediapart. Date anniversaire des événements, mais aussi jour de mobilisation sociale nationale. L'occasion de puiser aux luttes d'hier et de se ressourcer pour celles d'aujourd'hui et de demain.

    Mai 68 par celles et ceux qui l'ont vécu, qui raconte ce que fut ce moment dans l'existence de 150 personnes ordinaires, sera présenté ce vendredi 23 mars, à Nanterre Université dans le prolongement du colloque « Sur les traces du Mouvement du 22 mars »

    Mediapart - Mai 68 et moi, émoi ?

    Par Hugues Lenoir, 15 ans, élève de 3e au lycée Gabriel-Fauré, Paris (13e).

    Pour moi Mai 68 ne fut rien à proprement parler. En effet, malgré que je sois issu d’une famille de gauche proche du PSU, je fus coupé du mouvement pour plusieurs raisons. La première peut-être fut le fait que mon père, adhérent CGT à EDF, était, suite à un accident de transport, immobilisé à domicile, victime d’une fracture de la jambe. La seconde est sans doute liée à mon jeune âge à l’époque – j’avais 15 ans – et ma situation d’élève de 3e. De fait, au lycée Gabriel-Fauré dans le 13e arrondissement de Paris où j’étudiais, ce sont les « grands » qui se mirent en mouvement, laissant les premiers, les « petits », aux mains de l’institution scolaire.

    Mediapart - 22 mars 1968, mai 68, et les femmes

    Intervention sur le 22 mars et les femmes, lors du colloque "Sur les traces du Mouvement du 22 mars", organisé le 23 mars 2018 à l'université de Nanterre par le mouvement du 22 mars.

    Mai 68 et le féminisme ? Mai 68 et les femmes ? Comment répondre à cette question paradoxale qui m’a été posée ? Absentes du mouvement de mai, les revendications des femmes se sont pourtant exprimées dès l’automne 68, et plus amplement à partir des assemblées générales non mixtes aux Beaux-Arts à l’automne 70. Mais en 68, malgré quelques indices dont je parlerai plus loin, leur visibilité est égale à zéro.Cette question de « mai 68 et les femmes » en appelle une autre : « Mai 68. Et après ? » Ainsi formulée, la question me semble présenter une cohérence, porteuse de continuité entre les deux termes que sont « mai 68 » d’un côté et « les femmes » de l’autre. Qui étions-nous en 68, quand nos slogans étaient : « L’imagination au pouvoir » ou « Jouissez sans entraves », thèmes prémonitoires de la « révolution sexuelle » qui s’annonçait.

    ANDRE GORZ

    Non Fiction - Dans l'intimité d'André Gorz

    La Lettre à D. d’André Gorz, parue en 2006 un an avant son suicide avec son épouse Dorine atteinte d’une maladie incurable, a ému la France et donné à la littérature amoureuse l’une de ses plus belles œuvres. Avec sa Lettre à G. Christophe Fourel, ami et propagateur des idées d’André Gorz, nous offre un témoignage poignant sur l’un des principaux théoriciens socialistes de la fin du XXe siècle à l’occasion des dix ans de sa disparition.

    Alternant récit de leur amitié, interrogations philosophiques et commentaire de son œuvre, il adresse cette lettre à André Gorz lui-même, comme un pont dressé entre les vivants et les morts. Ce qui pourrait apparaître à un lecteur pressé comme un travail de deuil est plus sûrement un essai visant à faire vivre la pensée de Gorz par-delà son enveloppe charnelle.

    PROPORTIONNELLE

    Terra Nova - Une "dose de proportionnelle" : pourquoi ? comment ? laquelle ?

    Le président de la République a souhaité introduire une « dose de proportionnelle » dans le scrutin législatif. Mais laquelle ? Les auteurs de ce rapport estiment que cette dose devrait se situer entre 25% et 50% des sièges de l’Hémicycle pour espérer atteindre l'objectif de la réforme : améliorer la représentativité de l'Assemblée nationale. En-dessous de 25%, la réforme n'aurait sans doute que des effets symboliques ; au-delà de 50%, elle sortirait du cadre qui lui est assigné. La question du nombre de sièges distribués à la proportionnelle est cependant loin d’épuiser le sujet : il faut encore se mettre d’accord sur le mode de calcul présidant à la répartition de ces sièges. Veut-on un système « additif » qui atténuerait l’effet proportionnel du scrutin, ou bien un système « compensatoire » qui l’amplifierait ? L'organisation du scrutin est également déterminante : les élus à la proportionnelle doivent-ils être choisis sur des listes bloquées fixées par les partis ? Et, si oui, à quelle échelle (nationale, régionale…) ? Etc. C'est l'ensemble de ces paramètres qui fixera l'équilibre du scrutin mixte que l'on s'apprête à mettre sur pied. Les auteurs ne se contentent pas d'exprimer leurs préférences : à partir d'un important travail de simulation, ils examinent les conséquences concrètes des différentes solutions envisageables sur la composition de l'Assemblée nationale à partir des rapports de force constatés en 2007, 2012 et 2017.

    ALLEMAGNE

    L'Arène Nue - Alexis Dirakis : « L'UE oeuvre à la transposition du modèle politique, monétaire et économique allemand à l'échelle continentale ».

    Alexis Dirakis est sociologue et philosophe. Il est membre du centre franco-allemand de recherches en sciences sociales de Berlin. Après avoir publié un article roboratif sur « Les ressorts du consensus allemand sur l'Europe » dans la revue Le Débat, il revient pour L'arène nue sur ledit consensus, sur le "couple" franco-allemand et les innombrables incompréhensions qui le traversent, sur la trajectoire historique particulière de la nation allemande et sur les perspectives possible pour l'avenir de l'Europe.

    Dans votre dernier article paru dans Le Débat et intitulé   , vous expliquez que la vocation européenne de l'Allemagne ne s'y discute pas, et que tout le monde, outre-Rhin, est d'accord sur le fait que « l'Europe importe plus que l'Allemagne ». N'y a-t-il pas là un paradoxe alors que les dernières élections législatives (24/09) ont vu monter des partis « souverainistes » (AfD et, dans une certaine mesure, FDP), et que la crise politique actuelle dans le pays est précisément liée à cela ?

    ECONOMIE COLLABORATIVE

    Terra Nova - Economie collaborative : comment encadrer et encourager le pouvoir de la "multitude" ?

    Fondée sur le partage, sur la mise en commun d’actifs de toutes sortes et de nouvelles formes d’organisation du travail, l'économie collaborative se développe en remettant en cause les modèles traditionnels. Cette « nouvelle économie », qui prend appui sur la transformation digitale et les mécanismes de « pair à pair », permet de proposer de façon ergonomique et à moindre coût des services dans de nombreux domaines : transport, hébergement, services à la personne, bricolage… Elle permet d’augmenter l’utilisation d’actifs souvent sous-employés (logement, voiture, outils…) et donne à de nombreuses personnes la possibilité de percevoir des revenus de complément. Néanmoins, si ses retombées positives sont indéniables, l’économie collaborative présente des aspects plus contestables : précarisation du travail, concurrence déloyale vis-à-vis des acteurs installés, manque à gagner fiscal pour l’État. Comme dans d’autres domaines gagnés par les outils digitaux et l’économie de plateforme, notre système juridique, construit par et pour une société de type industriel, s’avère souvent inadapté. Le présent rapport explore des réponses aux principaux problèmes générés par cette « nouvelle économie » et dégage une série de propositions pour permettre à la société de profiter pleinement de ces innovations organisationnelles tout en préservant les droits fondamentaux de celles et ceux qui y contribuent.

    PS

    L'Obs - Le PS a essayé de redescendre dans la rue, et ça a tourné au fiasco

    Olivier Faure, futur premier secrétaire du Parti socialiste, a manifesté à Paris. Avant d’être obligé de quitter le cortège. Récit.

    La journée s’annonçait belle. Devant le marché Saint-Quentin, un peu en dehors du parcours de la manifestation des cheminots, à des dizaines de mètres de la gare de l’Est, quelques drapeaux ornés du poing et la rose signent le retour du Parti socialiste dans la rue. Des militants parisiens installent une banderole en attendant l’arrivée de leurs chefs. Emmanuel Maurel, leader de l’aile gauche et candidat malheureux au poste de premier secrétaire, arrive le premier : "C’est une journée très importante pour les Français qui sont là pour montrer leur attachement aux services publics. Ce qui est important, c’est que le PS soit dans la rue, clairement dans l’opposition." Le député européen a l’habitude des manifestations, il ne les a jamais désertées.

    Libé - PS dans le cortège: «Ils s’attendaient à être accueillis avec des roses?»

    Olivier Faure et un aréopage de socialistes a été pris à partie par les manifestants. Le futur premier secrétaire a dû plier les gaules.

    Le passé dure longtemps. Jeudi, en tout début d’après-midi, une délégation du Parti socialiste se pointe aux alentours de la gare de l’Est pour soutenir les cheminots. Le prochain chef du parti, Olivier Faure, est accompagné de toutes les tendances de la maison. De Patrick Kanner à Emmanuel Maurel en passant par Luc Carvounas. Un retour dans la rue pour la direction du PS après un quinquennat au pouvoir. Ils n’ont pas fait long feu dans les rangs.

    Public Sénat - Un air de printemps pour le PS ?

    Avec une élection interne sans bavure et une victoire nette à la législative partielle de Haute-Garonne, le PS connait-il un léger redoux ? Certains veulent y croire mais d’autres, plus prudents, estiment que le parti est encore « en convalescence ».  

    « Penser printemps » se plaît à répéter le président de la République, empruntant ainsi la formule du philosophe Alain. Mais l’incantation de l’ancien ministre de l’Économie de François Hollande ne trouve visiblement que peu d’échos chez ses éphémères collègues socialistes. « Au mois de mai, juin dernier, nous étions plutôt en soins intensifs, nous sommes dans une phase de réanimation et je pense que nous commençons à avoir peut-être la convalescence mais la convalescence ce n’est pas la totale guérison, ce n’est qu’une étape », examine le président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner.

    Slate - Législatives partielles: les déçus du macronisme ne sont pas tous revenus au bercail socialiste

    Les macronistes perdent des voix sur leur gauche aux législatives partielles, et le PS a retrouvé le 18 mars son unique siège de député en Haute-Garonne. Mais attention aux conclusions hâtives....

    Dans cette circonscription rurale, les électeurs –ou en tout cas ceux qui se sont déplacés–ont incontestablement sanctionné le pouvoir. Il est probable que les deux mesures les plus contestées par les oppositions, la hausse de la CSG pour une partie des retraités et limitation de la vitesse à 80km/h sur les routes départementales, ont pesé lourd dans la balance.

    Les électeurs de la très socialiste Haute-Garonne ont certes montré que le PS peut relever la tête, ce qui n'est pas tout à fait indifférent sur le plan psychologique pour le futur patron du parti, mais les deux premiers tour de législatives partielles à Mayotte et dans le Loiret, le même jour, se sont passés de manière bien différente.

    Libé - Eric Plumer, l’armoire au placard

    L’été commençait à peine. Certes, Benoît Hamon venait de se prendre la dérouillée du siècle mais Jean-Christophe Cambadélis était encore premier secrétaire du Parti socialiste (PS), et Eric Plumer, l’incontournable - au sens figuré comme au sens propre - chef du service d’ordre (SO) du Parti. L’air doux et l’apéro aidant, les deux historiques du PS laissaient remonter leurs souvenirs à la surface. Comme ce premier face à face de 2012 entre un «Camba» enfin parvenu à la tête du PS et les membres du SO, un Etat dans l’Etat socialiste, qui donnent du «Jaurès» à leur boss.

    Le Parisien - Ils ont licencié «Jaurès» : Eric Plumer, une vie au service du PS

    Exsangue, le Parti socialiste a dû licencier à tour de bras, allant jusqu’à remercier sa mascotte, Eric Plumer, dit «Jaurès», 17 ans à la tête du service d’ordre. Tout un symbole.

    La dernière fois qu’il a vu Solférino, c’était lors d’une froide nuit de décembre. Le siège du PS, assoupi, était désert. Chef du service d’ordre (« SO ») du parti pendant près de 20 ans - et tout juste licencié dans le cadre du plan social - Eric Plumer voulait juste retourner y chercher quelques affaires. Mais surtout n’y croiser personne. « Trop dur », trop lourd. Telle une ombre. Lui qui a pourtant fait régner sa silhouette massive - 1m92 et 135 kg - sur les manifs et les campagnes socialistes depuis Jospin à Royal en passant par Hollande.

    MJS

    Le Vent se lève - « Le Parti Socialiste a sacrifié les ouvriers sur l’autel du libéralisme »

    Élue à la tête du Mouvement des Jeunes Socialistes, Roxane Aksas Lundy revient avec nous sur ses ambitions pour la jeunesse socialiste et les rapports qu’elle entend entretenir avec le PS, Génération.s et la France Insoumise. Revendiquant le terme « gauche », elle trace les perspectives de reconquête d’une majorité populaire pour ce camp politique qu’elle ne croit pas mort avec le vieux monde. 

     

  • Observatoire des inégalités - Les classes sociales : permanence et renouveau

    Les classes sociales n’ont pas disparu. Elles se sont recomposées et restent une clé de lecture essentielle des inégalités. Une analyse de Julien Damon, sociologue, extraite du site Telos.

    La communauté des sciences sociales s’agite régulièrement autour des classes sociales. Au tournant de ce siècle, des experts ont publié leur acte de décès. D’autres ont signalé leur retour.

    Le concept a été élaboré et discuté par des auteurs aussi éminents que Karl Marx et Max Weber, dans une société industrielle alors clivée entre groupes sociaux relativement homogènes, conscients de leurs différences et de leurs intérêts respectifs. La fin de ces classes sociales est en réalité annoncée ou prophétisée depuis des décennies, voire depuis que leur existence a été attestée en ces termes. Une fin annoncée, car elles n’existeraient plus vraiment dans des structures sociales plus centrées autour d’une vaste classe moyenne. Une fin prophétisée, car la lutte des classes aboutirait à leur disparition.

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  • Libé - La progressivité de l’impôt, sujet secondaire, Par Bruno Amable, professeur à l’université de Genève

    Une lutte efficace contre les inégalités croissantes dans nos sociétés ne passe pas uniquement par une fiscalité progressive mais aussi par la fourniture de prestations sociales et de services publics de qualité.

    L’augmentation des inégalités est devenue un thème central de la réflexion des économistes et une préoccupation importante des populations concernées. La question de la réduction des inégalités est souvent posée en lien avec celle de la redistribution des revenus, que celle-ci prenne la forme de transferts directs vers certaines catégories de population, ou la fourniture de services publics. Cette question est elle-même liée à celle de la fiscalité, à la fois en ce qui concerne le montant des recettes fiscales, qui indique ce qu’il est possible de redistribuer, et le profil de l’imposition, qui détermine les contributions relatives, positives ou négatives, de chacun à la redistribution en fonction de ses revenus.

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  • Observatoire des inégalités - Inégalités : comment expliquer l’hypocrisie de la gauche ?

    « Faites ce que je dis, pas ce que je fais ». La bourgeoisie culturelle s’enflamme de façon aussi ardente qu’hypocrite contre les inégalités. Au fond, elle n’a pas grand-chose à faire des catégories populaires. Comment expliquer cette situation ? Le point de vue de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.

    Le débat sur les inégalités en France est marqué par une profonde hypocrisie. Les grandes envolées lyriques, souvent à gauche de l’échiquier politique, cachent mal une indifférence au sort des catégories populaires [1]. Il ne suffit pas de dénoncer ce grand écart entre les discours et les actes, il faut aussi essayer d’en comprendre les raisons.

    « Voulons-nous vraiment l’égalité ? » s’interrogeait en 2015 le philosophe – et président de l’Observatoire des inégalités – Patrick Savidan [2]. Qui est ce « nous » ? Certainement pas les « libéraux-conservateurs » qui, fidèles à leur idéologie, estiment que la liberté prime sur tout et que l’égalité est au fond un sous-produit. Bien davantage les « progressistes » qui affirment que, sans l’égalité, la liberté ne peut se construire.

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  • Observatoire des inégalités - Les dix plus grandes fortunes de France

    Le patrimoine professionnel de Bernard Arnault (LVMH), première fortune de France, vaut 47 milliards d’euros, l’équivalent de 2,6 millions d’années de Smic. Les dix plus fortunés de France possèdent 241 milliards d’euros à eux seuls.

    Le patrimoine professionnel de Bernard Arnault, l’homme le plus fortuné de France selon le classement 2017 du magazine Challenges [1], vaut 46,9 milliards d’euros. Il faudrait à un smicard 2,6 millions d’années pour gagner cette somme. Et encore, il ne s’agit que de son patrimoine professionnel. Tout ce qui relève du domaine privé ou qui ne repose pas sur un outil de travail n’est pas comptabilisé. Le montant cumulé de la fortune professionnelle des 500 personnes les plus riches de France représente 570 milliards d’euros. À eux seuls, les dix premiers du classement possèdent 241 milliards.

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  • Observatoire des inégalités - « Si on laisse les inégalités se poursuivre, il y a un risque de rupture du pacte républicain ». Entretien avec Louis Maurin de l’Observatoire des inégalités

    La montée des inégalités attise les tensions sociales. Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités, défend l’importance d’avoir un acteur indépendant pour donner l’image la plus juste des inégalités sur les territoires, loin des discours partisans. Entretien extrait du site de laGazette.fr.

    Pourquoi une collectivité locale [1], aurait-elle recours à l’Observatoire des inégalités ?

    Pour les collectivités locales, qui sont des acteurs de la société tout comme les associations, les entreprises ou les citoyens en général, pour pouvoir comprendre et intervenir dans la société d’aujourd’hui, il y a un besoin de connaissance sur la mise en œuvre des politiques publiques. Pas seulement en ce qui concerne les inégalités, bien sûr, mais c’est au niveau des inégalités, aujourd’hui, que « cela coince », que les tensions sont alimentées.

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  • Oxfam - Revenus, patrimoine, richesses, pauvreté : quelques repères pour mieux comprendre les inégalités

    Pourquoi les inégalités de richesses sont un problème dans la lutte contre la pauvreté ?

    C’est un constat unanimement partagé aujourd’hui, à commencer par les grandes institutions internationales comme le Fonds Mondial International (FMI) et la Banque Mondiale : les inégalités extrêmes ont des impacts économiques, politiques et sociaux très négatifs.

    Les inégalités sont non seulement un frein à la croissance mais surtout elles empêchent les personnes pauvres d’améliorer leurs conditions de vie.

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  • Observatoire des inégalités - Impôts et prestations sociales réduisent les inégalités de revenus de moitié

    Analyses 16 janvier 2018

    Impôts et prestations sociales réduisent nettement les inégalités de niveau de vie entre les plus riches et les plus pauvres. La redistribution fonctionne en France, mais les écarts sont considérables à l’origine. L’analyse d’Anne Brunner et Louis Maurin de l’Observatoire des inégalités.

    Avant impôts et prestations sociales, le revenu moyen des 20 % les plus aisés est de 4 566 euros par mois selon l’Insee (données 2015 pour une personne seule), huit fois le revenu des 20 % les plus modestes (553 euros par mois en moyenne). À l’extrémité de l’échelle, les 10 % les plus aisés (5 939 euros par mois) touchent 21 fois plus que les 10 % les plus modestes (281 euros). Une fois les impôts retirés de ces revenus et les prestations sociales versées, les écarts se réduisent très nettement : le rapport entre les niveaux de vie des 20 % les plus riches et des 20 % les plus modestes tombe à quatre. Entre les 10 % les plus riches et les 10 % les plus pauvres, il se réduit de 21 à six. Dans le premier cas, les inégalités de niveau de vie sont divisées par deux. Dans le second, par près de quatre. Le modèle social français redistribue les cartes des revenus de façon importante.

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