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Point de vue

  • Second tour : revue de presse et sondages (mise à jour du 5 juillet)

    A LA UNE

    Observatoire des inégalités - Le 7 juillet, le grand bond en arrière ne doit pas avoir lieu

    L’arrivée au pouvoir du RN marquerait un grand bond en arrière pour l’égalité à tous niveaux. Il est possible de l’éviter, à condition de se rassembler. Le point de vue de Louis Maurin et Éric Peigné, directeur et président de l’Observatoire des inégalités.

    France Info - Législatives 2024 : le RN en passe d'obtenir entre 175 et 205 sièges, loin de la majorité absolue selon notre sondage

    Selon l'enquête Ipsos-Talan pour Radio France et France Télévisions avant le deuxième tour, le parti d'extrême droite et ses alliés remporteraient le plus de sièges à l'Assemblée nationale, mais ils seraient loin d'obtenir la majorité absolue, fixée à 289 sièges.
     
     
    Pour ce dernier sondage avant le second tour de ces législatives anticipées, les rapports de force continuent d'évoluer. Découvrez l'ultime composition projetée de l'Assemblée nationale.

    4 juillet

    TF 1 - À quoi ressemblera la future Assemblée ? Découvrez les résultats de notre sondage quotidien du 4 juillet

    Dans un nouveau sondage pour LCI, Le Figaro et Sud Radio publié ce jeudi 4 juillet, l'Ifop-Fiducial estime que le score que pourrait réaliser le RN dimanche lui permettrait d'obtenir entre 210 et 240 sièges.

    Derrière le parti de Marine Le Pen, le Nouveau Front populaire obtiendrait entre 170 et 200 sièges, un score similaire aux estimations de dimanche dernier (180 à 200). Cela reste moins que le RN, mais dans l'hypothèse où la gauche ferait élire 200 députés et le RN 210, sa marge d'écart avec l'extrême droite serait plus réduite.

    3  juillet

     
    À partir d’une base de données de 1,6 million de candidatures entre 1993 et 2023, Olivier Godechot et Elif Bulut analysent les facteurs qui fragilisaient déjà le barrage républicain depuis trente ans.
     

    À propos de : Félicien Faury, Des électeurs ordinaires. Enquête sur la normalisation de l’extrême droite, Seuil

    Une lumineuse enquête de sociologie politique restitue les modes de vie et les représentations subjectives d’électeurs ordinaires du Rassemblement National dans le Sud de la France. Elle met en lumière les ressorts racistes du vote pour ce parti.

    France Info - Nouveau Front populaire : "L'hégémonie de Jean-Luc Mélenchon a pris fin", estime Raphaël Glucksmann

    D'autres "voix se sont affirmées pendant cette campagne", estime l'eurodéputé Place publique, jeudi sur France Inter, avant d'évoquer les noms de François Ruffin, Valérie Rabault, Carole Delga, Aurore Lalucq, ou encore Marine Tondelier.

    The Conversation - Pourquoi le Nouveau Front populaire et son programme commun ne sont pas d’« extrême gauche »

    Les élections législatives anticipées, dont l’issue demeure incertaine, pourraient voir advenir une victoire historique de l’extrême droite et du Rassemblement national (RN). Dans le même temps, durant cette campagne, une large partie du champ politique, du camp présidentiel à la droite nationaliste, s’accorde pour qualifier le Nouveau Front populaire (NFP) d’« extrême gauche », en dépit des récusations de tous les partenaires de cette coalition.

    Challenges - Sondage législatives 2024 : la majorité absolue du RN s'éloigne grâce au barrage républicain

    Les retraits des candidats Nouveau Front populaire et macronistes arrivés en troisième position bouleverse le scénario des législatives. Le RN et ses alliés ne disposeraient déjà plus d’aucune majorité absolue.

    Projection en sièges – Baromètre d’intentions de vote aux élections législatives 2024, Enquête Toluna Harris Interactive pour Challenges, M6 et RTL,

    Enquête réalisée en ligne du 02 au 03 juillet 2024 après la fin du dépôt des candidatures au 2nd tour en préfecture. Cette étude a été réalisée sur la base de l’offre réelle en circonscriptions. Échantillon de 3 383 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, dont 3 008 personnes inscrites sur les listes électorales françaises. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, région et comportement électoral antérieur de l’interviewé(e).

    4 juillet

    France Info - Nouveau Front populaire : "L'hégémonie de Jean-Luc Mélenchon a pris fin", estime Raphaël Glucksmann

    D'autres "voix se sont affirmées pendant cette campagne", estime l'eurodéputé Place publique, jeudi sur France Inter, avant d'évoquer les noms de François Ruffin, Valérie Rabault, Carole Delga, Aurore Lalucq, ou encore Marine Tondelier.

    France Info - Législatives 2024 : "On serait plutôt sur une majorité relative pour le Rassemblement national", selon l'IFOP

    Au lendemain du dépôt des candidatures pour le second tour, Jérome Fourquet, directeur du département Opinion de l'IFOP, reste "prudent et modeste" sur les projections de sièges, prenant en compte les désistements et les reports de voix. 

    Le Grand Continent - Législatives : le RN n’obtiendrait pas une majorité absolue (Première projection après désistements)

    Selon une projection exclusive, après l’annonce des désistements à ce stade et en utilisant les matrices de transition Cluster 17, le scénario moyen ferait émerger trois blocs très inégaux.

    Si ce cas de figure se confirmait, l’hypothèse d’une « grande coalition » ne serait pas à exclure.

    La participation reste toutefois la principale inconnue et pourrait faire basculer la composition de l’Assemblée. 

    3 juillet

    Euractiv - La Russie à l’assaut des réseaux sociaux durant la campagne des législatives

    Les réseaux sociaux, et en particulier X (ex-Twitter), sont visés par des campagnes de désinformations organisées par la Russie, dans le but de polariser la scène politique française vers les « extrêmes » et de briser le traditionnel « front républicain », estime une étude du Centre national de la recherche scientifique (CNRS).

    « Le problème de [Vladimir] Poutine est simple : comment faire perdre les élections aux communautés politiques opposées à sa domination ? » Une étude du CNRS publiée dimanche (30 juin) identifie certaines stratégies d’ingérence numérique du Kremlin, en particulier sur X, pendant la campagne des législatives.

    Le Grand Continent - Législatives : « Les données le montrent : s’abstenir, c’est en réalité choisir l’extrême droite », une conversation avec Vincent Pons

    Triangulaires, désistements, reports, abstention : pour s’orienter dans les coordonnées d’un entre-deux-tours inédit, nous avons demandé à l’un des spécialistes mondialement reconnus de la mobilisation électorale, Vincent Pons, professeur à la Business School d’Harvard, de nous aider à comprendre la physionomie que pourrait prendre le front républicain au second tour face au RN. 

    France 24 - Marine Tondelier, la figure du Nouveau Front populaire qui fait reculer Jordan Bardella

    Avec son ton incisif et sa sincérité à fleur de peau, la patronne des écologistes, Marine Tondelier, s'est imposée comme une personnalité politique de premier plan durant la campagne des élections législatives anticipées. Originaire d'Hénin-Beaumont, la ville devenue le fief de Marine Le Pen, elle est une habituée des joutes face à l'extrême droite. Jordan Bardella, qui devait débattre avec elle mercredi soir, a refusé de se plier à l'exercice.

    L'Huma - Du Front populaire au Nouveau Front populaire #14. Pour faire gagner le Front populaire, la lutte emprunte le chemin des ondes

    Alors que la presse joue depuis la Révolution un rôle important dans le débat politique, la gauche mise, au mitan des années 1930, sur la radio pour contrer la propagande sur papier de l’extrême droite. En partenariat avec la fondation Gabriel Peri.

    1er juillet

    Le Figaro - Résultats Législatives 2024 : la carte de France du Nouveau Front populaire

    Selon l'estimation Ifop pour Le Figaro, le Nouveau Front populaire obtiendrait entre 180 et 200 sièges dans la future Assemblée nationale. Il est par ailleurs crédité de 27,99% des voix au niveau national.

  • Sélection été : Jean-Marie Harribey, 120 000 fonctionnaires priés de partir… où ? (03/02/2018)

    Le 1er février 2018, le gouvernement a annoncé son intention de réformer de fond en comble la fonction publique, notamment en supprimant 120 000 emplois publics d’ici la fin du quinquennat. Au nom de la baisse des dépenses publiques de 3 points de PIB, d’une « gestion contemporaine » de l’action publique et d’une réorganisation « comme le font les entreprises », dixit le président.

    Posons quelques questions de simple logique, pour ne pas dire de bon sens. La première qui vient à l’esprit est : où iront ces ex-fonctionnaires répondant à l’aimable invitation de déguerpir ? Est-ce que les emplois privés existent pour les accueillir sur le champ ? Pendant l’année 2017, alors que le retour de la croissance économique à 1,9 % a été fêté dans tous les médias, les 250 000 emplois créés n’ont entrainé pratiquement aucun recul du chômage et les emplois non pourvus sont restés au même point (les estimations vont de 200 000 à 330 000). Cela veut donc dire qu’il n’y a aujourd’hui pas de grande place pour intégrer les fonctionnaires reconduits à la porte. À la porte de nulle part. Et cela continuera, car, sans réduction du temps de travail, la productivité horaire du travail progressant presque au même rythme que la production, il y a peu de marges de manœuvre pour créer un nombre d’emplois suffisant.

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  • Slate - Non, je ne crois pas que le voile soit compatible avec le féminisme

    Prétendre que le voile islamique est compatible avec le féminisme est pour le moins hasardeux. Comment un marqueur religieux établissant une différence entre les sexes pourrait-il porter des idées d'émancipation, de liberté et d'égalité?

    Rokhaya Diallo, je ne suis pas d’accord avec vous. Mais j’ai apprécié votre article, car il pose les termes d’un débat apaisé pour un sujet qui ne l’est pas beaucoup. Et je vais essayer de vous répondre dans le même ton.

    Rappelons d’abord quelques écueils. Comme vous le dites, le voile nous agite depuis trente ans. C’est beaucoup pour un bout de tissu. Tout, sans doute, a déjà été dit, écrit; les querelles, les injures, les violences n’ont pas manqué. Il est probable que les antagonismes demeureront encore longtemps.

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  • Lettre au Président de la République : Bernard Arnault doit monter sur le podium de Forbes l’an prochain, vous pouvez le faire gagner !

    Comme beaucoup de nos concitoyen.ne.s, j’espérais que le classement Forbes 2018 des plus riches du monde consacrerait la France en marche, en faisant monter sur le podium le premier de nos premiers de cordée, le plus brillant de nos champions nationaux : votre ami, notre ami, Bernard Arnault.

    Sa place de quatrième est certes remarquable, et surtout sa progression en un an a été fulgurante. Je ne doute pas que vous l’ayez appelé pour le féliciter, vous qui avez son 06 perso. Comme l’a expliqué notre télé favorite BFM Business, « dans le classement annuel… que Forbes vient de dévoiler … le patron de LVMH est passé de la 11ème à la 4ème place. Son patrimoine, estimé par Forbes à plus de 72 milliards de dollars (60 milliards d'euros), a enregistré un gain record de 71,5% sur l'année écoulée… Ce bond de 30 milliards en un an représente en fait un gain de 3,5 millions de dollars toutes les heures… Bernard Arnault n'est plus dépassé que par trois Américains : Jeff Bezos, Bill Gates et Warren Buffett… »

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  • Inégalités entre les femmes et les hommes : les leurres du 8 mars

    50 % de femmes députées ou dirigeantes d’entreprise, pour quoi faire ? L’égalité entre les femmes et les hommes passe par une remise en cause du fonctionnement de l’entreprise, de la famille ou de l’école. Le point de vue de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.

    Officialisée en 1977 par les Nations Unies, la Journée internationale des droits des femmes est devenue au fil du temps une fête de « la » femme aux relents commerciaux. Un rituel qui laisse un goût amer aux femmes les 364 jours restants, jours de « l’ » homme. Cette journée est dévoyée par des marques qui y voient la célébration de l’idéal féminin. De plus, une partie du discours de défense de la condition féminine occulte les inégalités sociales dont sont victimes les femmes les moins favorisées.

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  • Observatoire des inégalités - L’égalité n’a pas à être « performante »

    Plus de femmes ou d’immigrés, c’est « bon pour la croissance » ? Défendre l’égalité au nom de la « performance » est une démission politique. L’égalité doit rester un principe sans conditions, non soumis à la loi du marché. Une analyse de Réjane Sénac, chargée de recherche CNRS au Centre de recherches politiques de Sciences Po - Cevipof.

    « Plus de femmes dans les instances dirigeantes des entreprises, c’est une valeur ajoutée. », « La diversité, c’est bon pour le business. », « Plus d’immigrés, ça améliore la croissance. ». Ces arguments sont de plus en plus fréquents, à gauche comme à droite. Peut-on encore, en France, défendre l’égalité sans conditions, comme un principe fondamental, sans avoir besoin de prouver son « utilité » ? Que se passera-t-il si le coût de l’égalité est prouvé ? Cela justifierait-il les discriminations sexistes, racistes et/ou la fermeture des frontières ?

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  • Observatoire des inégalités - Inégalités : comment expliquer l’hypocrisie de la gauche ?

    « Faites ce que je dis, pas ce que je fais ». La bourgeoisie culturelle s’enflamme de façon aussi ardente qu’hypocrite contre les inégalités. Au fond, elle n’a pas grand-chose à faire des catégories populaires. Comment expliquer cette situation ? Le point de vue de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.

    Le débat sur les inégalités en France est marqué par une profonde hypocrisie. Les grandes envolées lyriques, souvent à gauche de l’échiquier politique, cachent mal une indifférence au sort des catégories populaires [1]. Il ne suffit pas de dénoncer ce grand écart entre les discours et les actes, il faut aussi essayer d’en comprendre les raisons.

    « Voulons-nous vraiment l’égalité ? » s’interrogeait en 2015 le philosophe – et président de l’Observatoire des inégalités – Patrick Savidan [2]. Qui est ce « nous » ? Certainement pas les « libéraux-conservateurs » qui, fidèles à leur idéologie, estiment que la liberté prime sur tout et que l’égalité est au fond un sous-produit. Bien davantage les « progressistes » qui affirment que, sans l’égalité, la liberté ne peut se construire.

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  • Le Point - Cambadélis : « Sans harmonie fiscale, pas d'Europe solidaire »

    Le vice-président du Parti socialiste européen analyse la double crise européenne et propose une méthode pour relancer l'Europe.

    À Bruxelles, les élections européennes de mai 2019 sont déjà dans toutes les têtes. Et la stratégie d'Emmanuel Macron en vue de ce premier rendez-vous électoral alimente de nombreuses spéculations. Le PPE – les conservateurs – se voit arriver en tête sans être majoritaire. Mais les inconnues sont encore très nombreuses : quel sera le paysage politique italien après les élections de mars ? avec qui Macron fera-t-il alliance ? le PSE (Parti socialiste européen) va-t-il exploser ? et l'Europe retrouvera-t-elle du souffle à cette occasion ? Jean-Christophe Cambadélis, vice-président du PSE, analyse les crises européennes. Il publie, ces jours-ci, La Gauche de demain sera girondine (81 pages, Fondation Jean Jaurès).

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  • PS, Henri Weber - Avenir du Parti socialiste : trois scénarios

    Publié par l’Express à retrouver via ce lien

    En sa cent-douzième année d’existence, le Parti socialiste a subi la plus cuisante défaite de son histoire. Il connaît une crise d’effondrement, marquée par la désaffection simultanée de ses deux bases sociales : la petite bourgeoisie urbaine diplômée (enseignants, fonctionnaires, cadres, professions libérales…), passée massivement à En marche !. Et la fraction des classes populaires restée à gauche, qui a largement voté pour la France insoumise (LFI). L’onde de choc de ce désastre n’ a pas fini de produire ses effets dévastateurs : la démoralisation a gagné de nombreux militants et élus, qui se replient sur leur sphère privée : métier, famille, hobbies… La volonté autodestructrice d’en découdre entre camarades en anime quelques autres.

    Le fait que cette défaite s’inscrive dans un mouvement d’ensemble qui frappe à des degrés divers tous les partis sociaux-démocrates, et même tous les partis de gouvernement – voyez l’état de LR en France ou du parti conservateur en Grande-Bretagne… -, n’est pas une consolation. Il nous invite néanmoins à ne pas imputer nos déboires à des causes purement nationales, même si celles ci jouent évidemment aussi un grand rôle. La question est de savoir si cette désaffection des électeurs socialiste à l’égard de leur famille politique est réversible, dans un avenir rapproché, ou bien si elle est définitive, comme le fut celle des électeurs communistes à l’endroit du PCF ou ceux de la gauche modérée à l’égard du Parti radical. La réponse dépend de trois facteurs : l’aptitude de LREM et de LFI à consolider leurs offres politiques respectives ; celle du gouvernement Philippe à réussir ses réformes et à obtenir des résultats ; la capacité du PS, enfin, à se rénover de fond en comble, en inventant une social-démocratie du XXIème siècle. La réalisation de ces trois pré-requis n’est nullement assurée, et la question de l’avenir du PS reste donc ouverte.

    Trois scenarii s’offrent schématiquement à notre sagacité : le premier est celui de la marginalisation du Parti socialiste : bénéficiant d’une conjoncture économique favorable, Emmanuel Macron réussit à asseoir l’hégémonie de LREM, son parti-entreprise néo-centriste, dans le champ politique français, face à une droite et à une gauche affaiblies et fragmentées. La politique d’Edouard Philippe connaît un relatif succès et sa majorité gouvernementale s’enracine dans les territoires à la faveur des élections municipales de 2020. De son côté, Jean-Luc Mélenchon surmonte sa nature volcanique et s’acquitte avec succès du rôle qu’il affectionne entre tous, celui de tribun du Peuple, exprimant ses colères et posant ses revendications.

    Oubliant sa culture de gouvernement et retrouvant son identité la plus profonde, le Parti socialiste passe d’une « opposition constructive » à un « mélenchonisme tempéré» (le programme de Mélenchon, moins 30%). Il devient un petit parti résiduel, pour longtemps, et peut-être définitivement. Le processus historique de démocratisation de la société française, dont il a été longtemps un acteur majeur, trouve d’autres canaux politiques pour progresser. La gauche dans son ensemble entre dans une longue traversée du désert – la dernière a duré 23 ans !

    Le deuxième scénario est celui de la nouvelle refondation : le gouvernement Philippe s’use rapidement sur les difficultés que le triomphe électoral du macronisme n’a pas abolies : persistance d’un chômage de masse, malgré la réforme du code du travail ; flux migratoires mal maîtrisés ; ratés de l’intégration ; attentats djihadistes… Les médias, aujourd’hui encore bienveillants, se retournent et s’adonnent au « Macron-bashing ». L’opposition frontale de la « droite décomplexée » – LR et une partie du Front national – gagne en audience et récupère un nombre croissant d’électeurs et d’élus conservateurs-libéraux, aujourd’hui macronphiles. Elle prépare sa revanche sur le « hold-up  politique du siècle » dont elle pense avoir été été victime en juin 2017.

    Délesté de son « aile droite », revenue à sa famille d’origine, Emmanuel Macron se recentre sur son « aile gauche » : les électeurs et élus socialistes, démocrates-chrétiens, gaullistes sociaux venus à lui aux premières heures de son entreprise.

    La « France insoumise » pâtit, quant à elle, des outrances et du sectarisme de son « maximo lider ». Contrairement à LFI, le PS ne se contente pas d’invectiver le gouvernement néo-centriste, mais oppose des propositions alternatives, ambitieuses mais réalistes, à chacun de ses projets. Il élabore et défend le compromis social-démocrate de notre « jeune XXIème siècle » : le passage à une économie de l’innovation et de l’excellence, socialement inclusive et respectueuse de l’environnement. Il propose cet éco-socialisme comme base de discussion pour l’union des gauches et des progressistes. Il rajeunit, féminise, diversifie ses adhérents et ses responsables, et les mobilise très tôt pour la conquête des collectivités territoriales. Le PS s’est toujours reconstruit par la base. Les élections municipales de 2020 seront sa première heure de vérité : elles montreront s’il est capable de récupérer le cœur de son électorat, ou s’il l’a durablement perdu.

    Entre ces deux scenarii – la « pasokisation » ou la refondation – il en existe, comme toujours, un troisième, intermédiaire : celui de la fragmentation du champ politique français : LREM entre en crise, sous l’effet de ses contradictions internes, et se décompose, partiellement ou totalement, en ailes droite et gauche. LR ne parvient pas à régler sa crise de leadership. LFI pâtit du plafond de verre instauré, malgré lui, par son despote éclairé. Le PS conserve une base territoriale, mais ne retrouve ni le rayonnement politique ni le (la) leader présidentiable nécessaires pour redevenir le parti de l’alternance qu’il a longtemps été.

    Si les socialistes surmontent leur pulsion suicidaire, si dans leurs rangs déprimés et clairsemés, le « Principe Espérance » et la raison militante l’emportent à nouveau sur les haines recuites et la prééminence des égos, ils pourront conjurer le scénario de leur marginalisation, promouvoir celui de la refondation ou, à défaut, optimiser celui de la fragmentation, pour préserver l’avenir.

    Henri Weber, directeur des études européennes du Parti socialiste.

  • Marianne, JF Khan - À propos d'un cas flagrant de "déni de réalité"

    De l'échec d'un rassemblement en marge de l'affaire Théo à l'affaire Mehdi Meklat, attention aux aveuglements. Par Jean-François Kahn.

    C’est presque un cas d’école. L’autre samedi, plusieurs dizaines d’associations, organisations politiques et syndicats, et pas des moindres, organisaient un « grand rassemblement » place de la République, dans le sillage de « l’affaire Théo », contre les violences policières. Or (j’y étais, et d’autant plus facilement que j’habite place de la République), il n’y avait quasiment personne. Moins qu’un samedi ordinaire, par temps doux, sur cette même place. La police, pour une fois très fairplay, a très largement optimisé le chiffre des manifestants.

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