Analyses - Page 179
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Le Monde, Françoise Fressoz, Primaire de la droite : « Il y a deux conceptions du libéralisme qui s’affrontent »
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Altereco - Le long chemin de la démocratisation scolaire
En 1958, un peu moins de 1,2 million d’élèves étaient scolarisés au collège, et moins de 700 000 dans l’enseignement secondaire. En 2014, ils étaient respectivement près de 3,2 millions et plus de 2 millions, soit environ trois fois plus… Voilà de quoi saisir l’ampleur des bouleversements qu’a connus le système scolaire depuis une soixantaine d’années, souvent désigné sous le terme de « massification ». Le phénomène est d’autant plus impressionnant qu’il s’est en fait produit sur une période plus courte : les effectifs atteignent leur apogée dès la fin des années 1980, ne faisant plus que fluctuer depuis.
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Le Monde, Les décodeurs - François Fillon repeint en rose les années Thatcher
François Fillon, héritier de Margaret Thatcher ? Le favori du deuxième tour de la primaire à droite lui-même ne rejette pas la comparaison avec la première ministre conservatrice, qui dirigea le gouvernement britannique de 1979 à 1990. « Je n’ai jamais de problème à être comparé à une personne qui a sauvé son pays », a-t-il répondu sur BFM-TV, mardi 22 novembre.
Invité d’Europe 1 mercredi, le Sarthois a été interrogé sur le bilan économique de Margaret Thatcher, présenté de manière assez peu flatteuse par les journalistes. « N’importe quoi », a répondu le candidat, assez remonté. A tort ou à raison ?
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La Vie des Idées - Les nouvelles classes populaires À propos de : Yasmine Siblot, Marie Cartier, Isabelle Coutant, Olivier Masclet et Nicolas Renahy, Sociologie des classes populaires contemporaines, Armand Colin.
Un ouvrage collectif dresse un panorama des classes populaires dans la France d’aujourd’hui. Les sociologues montrent que, si la catégorie conserve sa pertinence conceptuelle, son flou descriptif entretient aussi les instrumentalisations politiques.
Recensé : Yasmine Siblot, Marie Cartier, Isabelle Coutant, Olivier Masclet et Nicolas Renahy, Sociologie des classes populaires contemporaines, Paris, Armand Colin, 2015, 368 p., 34€.La société française contemporaine est-elle structurée en classes sociales ? Et comment décrire la population, statistiquement majoritaire, composée des ouvriers, des employés et des petits indépendants (commerçants, artisans et agriculteurs) ? Est-il pertinent, encore aujourd’hui, de parler de classes populaires ? Voici une série de questions sociologiques fondamentales, qui animent un grand nombre de recherches empiriques. L’ampleur du questionnement suscite pourtant le plus souvent des travaux éparpillés, focalisés sur une dimension du problème, ne permettant d’offrir que des réponses partielles et insuffisantes. L’impressionnant ouvrage que proposent les cinq auteurs de Sociologie des classes populaires contemporaines est, dès lors, fort bienvenu. À la suite d’autres entreprises récentes de synthèse, mais dans des formats plus succincts [1], il apporte une contribution déterminante aux débats contemporains sur les classes populaires et sur la structure sociale dans la France contemporaine. -
Centre d'observation de la société - Le sentiment de déclassement s’accroît
Le sentiment de déclassement augmente. Entre 2004 1 et 2011, la part de personnes qui estiment que la situation de leurs parents était meilleure que la leur a augmenté de 34 % à 46 % selon le baromètre d’opinion du ministère des Affaires sociales 2. Elle est restée stable entre 2011 et 2013 et a légèrement diminué depuis. Inversement, la part de ceux qui pensent que la situation de leurs parents était moins bonne a chuté de 41 % à 29 % au cours de la période 2004-2011.
Pour expliquer une telle évolution, il faut se méfier des simplifications. Toute la population de 18 ans et plus est interrogée : on rassemble des générations différentes, qui se comparent avec des générations de parents elles-mêmes très différentes… Les plus anciens des parents ont bénéficié des Trente Glorieuses alors que les parents des enfants les plus jeunes interrogés ont autour de 45-50 ans et sont entrés sur le marché du travail alors que le chômage était déjà à un niveau élevé.
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OFCE - 2010-2017 : un choc fiscal concentré sur les ménages
14 novembre 2016
par Raul Sampognaro
Sous l’effet de la Grande Récession et du jeu des stabilisateurs automatiques, la France a connu un creusement important de son déficit public et de sa dette dans les premières années de la crise. Entre 2007 et 2010, le déficit public en France est passé de 2,5 à 6,8 % du PIB (avec un point haut en 2009 à 7,2 %) et la dette publique au sens de Maastricht a augmenté de 17,3 points, pour atteindre 81,7 % du PIB en 2010. Néanmoins, en 2010, sous la pression des marchés financiers et des règles budgétaires européennes, les gouvernements ont mis en place des politiques de réduction rapide des déficits structurels. Ce virage s’est traduit notamment par le renforcement des règles de la gouvernance budgétaire européenne.
Entre 2011 et 2017, le solde public structurel s’est amélioré de 0,7 point de PIB en moyenne par an. Une grande part de cet ajustement a été réalisée par la hausse des prélèvements obligatoires (PO), particulièrement entre 2011 et 2013. Ainsi, le taux de PO s’établira fin-2017, selon le PLF 2017, à 44,5 % (soit 3,3 points au-dessus de son niveau de 2010) après avoir atteint son maximum historique en 2013 (à 44,8 %). Cette augmentation des PO reflète l’ampleur des mesures nouvelles mises en œuvre pendant la période, y compris celles qui sont prévues dans le PLF/PLFSS 2017[1], pour un montant cumulé de 71,4 milliards d’euros (tableau).
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Le Monde, Les décodeurs - Identité : quand Bernard Cazeneuve gonfle la fraude pour justifier son « mégafichier »
Devant les députés, mardi, le ministre de l’intérieur a assuré que « 800 000 Français voient chaque année leur titre d’identité volé ou transformé frauduleusement ». Faux
Du projet de carte d’identité électronique de 2011-2012 au nouveau « mégafichier » TES (pour « titres électroniques sécurisés ») censé rassembler les données de 60 millions de Français et créé par décret le 30 octobre, les exagérations et les approximations sur la réalité chiffrée de la fraude documentaire ou de la fraude à l’identité n’ont jamais manqué. Bernard Cazeneuve y a ajouté sa petite pierre, mardi 15 novembre, devant les députés. Pour démontrer l’ampleur de la fraude documentaire, le ministre de l’intérieur s’est un peu emporté lors de son propos liminaire. -
Réenclencher la RTT
Résumé : L’augmentation de la richesse a cessé de s’accompagner de la diminution du temps de travail, pourtant nécessaire.
Fruit de la réflexion de l’atelier « Travail » du Collectif Roosevelt, cet ouvrage prône la réduction du temps de travail comme solution aux problèmes dramatiques que sont le chômage de masse et la régression sociale. Il rejoint ainsi d’autres ouvrages, rapports, notes et articles qui sont parus récemment sur le sujet.
Pédagogique, il commence par rappeler l’évolution, les chiffres et les effets du chômage. Puis, il retrace rapidement les mesures de politique de l’emploi qui ont été mises en œuvre pour le combattre depuis la fin des années 1970. Les auteurs concentrent ensuite leurs critiques sur les réformes du marché du travail opérées dans la dernière période, incluant la récente Loi Travail, qui visent à flexibiliser le travail et à réduire son coût, pour appeler, en ce qui les concerne, « à changer de cap économique ». Ils expliquent pourquoi, selon eux, réduire le coût du travail ne produira pas les effets attendus sur l’emploi, mais d’une manière qui, à notre avis, écarte encore trop rapidement les arguments contraires .Lire la suite
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OFCE - 2010-2015 : un choc fiscal concentré sur les ménages … les plus aisés ?
14 novembre 2016
par Pierre Madec
La période 2010-2015 a été marquée par une consolidation budgétaire majeure au cours de laquelle les prélèvements obligatoires (PO) sur les ménages se sont accrus de 49 milliards d’euros (voir « 2010-2017 : un choc fiscal concentré sur les ménages »). Cette hausse massive des prélèvements fiscaux et sociaux n’a évidemment pas été sans conséquence sur le pouvoir d’achat des ménages qui s’est contracté sur la période. Néanmoins, la comptabilité nationale ne permet pas de prime abord de conclure quant à l’impact redistributif des réformes menées. Autrement dit, si le choc fiscal à l’adresse des ménages est avéré, il est impossible, sans modèle de micro-simulation fiscal, de chiffrer l’impact de ce choc selon les caractéristiques des ménages et notamment selon leur place dans la distribution des revenus. A l’aide du modèle de micro-simulation Ines (voir encadré), mis à disposition de l’OFCE par l’INSEE et la DREES, nous avons mené cette analyse.....
Au final, les mesures étudiées ont eu impact négatif de plus de 10 milliards d’euros sur le niveau de vie des ménages français. Si l’effort a, semble-t-il, été réparti plutôt sur les ménages les plus aisés, notre analyse n’intègre pas les effets induits par la hausse importante de la fiscalité locale et indirecte dont les effets régressifs ont été largement démontrés. Alors qu’elle ne pèse que sur 7,6% du niveau de vie des ménages du dernier décile, la fiscalité indirecte représente 16,6% du niveau de vie des ménages du premier décile[5]. De fait, l’augmentation de la fiscalité écologique, de certaines accises ou des taux normaux et intermédiaires de TVA intervenue en 2014 a, en proportion, davantage impacté les ménages les plus modestes. De même, les augmentations importantes de la fiscalité locale intervenues sur la période ont également pesé sur le pouvoir d’achat des ménages.
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FN: l'œil des chercheurs #1
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Jean Gadrey - Le revenu universel, bientôt soumis à l’expérimentation ?
Billet invité, dont l’auteur, Basile Durand, est étudiant au département économie et gestion de l’ENS Cachan. Il a rédigé récemment, dans le cadre d’un stage de son Master 2 EPOG de l’Université Paris XIII, un rapport pour la région « Nouvelle Aquitaine » sur le revenu universel et ses expérimentations dans le monde. Ce rapport intéressant et nuancé fait une centaine de pages. Il est public et peut être téléchargé via ce lien.
Je remercie Basile Durand d’avoir accepté ma proposition d’un billet invité sur cette question d’actualité. Voici son texte.
Le revenu universel, bientôt soumis à l’expérimentation ?
C’est en tout cas ce que préconise le récent « rapport Percheron » de la mission sénatoriale remis le 19 octobre 2016 : expérimenter le revenu universel pour l’évaluer. Il recommande une expérimentation « centrée sur la lutte contre la précarité et l’insertion dans l’emploi », afin de « tester et de comparer les effets concrets d’un revenu de base [d’un montant au moins équivalent à celui du RSA actuel] sur plusieurs segments de la population ». De quoi donner un nouvel élan aux partisans du revenu universel.
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