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En s’abritant derrière des consultations citoyennes qu’il sélectionne et organise lui-même, l’État escamote les procédures et institutions démocratiques. Il y a là, selon G. Gourgues, le risque d’une dérive progressive vers une forme d’« autoritarisme participatif ».
Le 22 mars 2023, dans les tout premiers instants de sa prise de parole face aux contestations de la réforme des retraites, Emmanuel Macron a défendu la légitimité de sa réforme en affirmant qu’elle a suivi un « chemin démocratique » qui a débuté par « des mois de concertation ». Quelques minutes plus tard, après avoir affirmé que les syndicats sont légitimes mais ne proposent rien (peut-être l’ont-ils fait durant « les mois de concertation » évoqués précédemment), il signale qu’en réponse à la « colère légitime » face à l’allongement de la durée de cotisation, le gouvernement a déjà commencé à travailler sur des « sujets concrets » comme la pénibilité des fins de carrière, lors des « assises du travail » qui « n’ont pas attendu la réforme des retraites ». Sur cette question essentielle du travail, « on a commencé les assises du travail » répète-t-il un instant plus tard. Il faudra donc que les syndicats acceptent ce format de discussion, en forme de négociation à huis clos de l’aménagement de la réforme qui, elle, n’est déjà plus l’objet du débat.
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Pierre Bérégovoy fut Premier ministre de François Mitterrand, plusieurs fois ministre, député et maire de Nevers. Son suicide, voilà trente ans, le 1er mai 1993, demeure un événement politique marquant de notre histoire contemporaine. Olivier Rousselle, son ancien conseiller, et Pierre-Emmanuel Guigo, historien, reviennent dans cet entretien pour la Fondation Jean-Jaurès sur le parcours de celui qui fut grand homme d’État.
Né en Normandie le 23 décembre 1925, Pierre Bérégovoy s’est donné la mort le 1er mai 1993 dans la Nièvre. C’est un itinéraire singulier pour sa génération que l’on découvre tout au long de cet entretien. Fils d’immigrés ukrainiens, d’origine modeste, Pierre Bérégovoy connaît très bien le monde du travail dans lequel il gravit tous les échelons, d’ouvrier à cadre dirigeant chez Gaz de France. Militant politique à la SFIO, adhérent à la CGT puis à FO, il conserve toute sa vie la passion intellectuelle du débat d’idées. Conseiller de Pierre Mendès France, ils se retrouvent dans la rigueur et la vérité qui accompagnent leur conception de la vie politique et de l’action gouvernementale. Adhérent du PSA puis du PSU, il choisit en 1969 de revenir à la SFIO pour reconstruire le mouvement socialiste avec Alain Savary. Dans la minorité au congrès d’Épinay en 1971, il rejoint François Mitterrand en 1973, entamant une forte relation avec lui. En 1981, il devient secrétaire général de la présidence de la République alors qu’il n’est pas issu de la haute fonction publique. En 1982, il rejoint le gouvernement de Pierre Mauroy au ministère des Affaires sociales et de la Solidarité nationale jusqu’en juillet 1984. Il est nommé ministre de l’Économie et des Finances dans le gouvernement de Laurent Fabius, poste qu’il convoitait. Il le sera à nouveau de 1988 à 1992 dans les gouvernements de Michel Rocard et d’Édith Cresson. Il est l’homme du franc fort, indispensable à ses yeux pour sauver l’épargne populaire et garantir le pouvoir d’achat des plus modestes. En 1983, il s’implante dans la Nièvre en devenant maire de Nevers, il y est élu député en 1986 et est constamment réélu par la suite. Le 2 avril 1992, dans un contexte politique difficile, il est nommé Premier ministre. Olivier Rousselle et Pierre-Emmanuel Guigo reviennent sur les onze mois passés à Matignon et les mesures adoptées : réforme de la PAC, première loi sur l'élimination des déchets portée par Ségolène Royal, loi de moralisation de la vie politique de Michel Sapin, moratoire des essais nucléaires dans le Pacifique, adoption du traité de Maastricht... Meurtri par la mise en cause de son honnêteté et de son honneur, affecté par la lourde défaite électorale du Parti socialiste aux élections législatives, il met fin à ses jours le soir du Premier mai 1993.
C'est certainement la prophétie la plus consensuelle au plan géopolitique. L'équilibre économique, commercial, démographique, militaire, culturel est en train de basculer de la zone Atlantique, marquée par une concentration des richesses et des flux commerciaux entre l'Amérique du Nord et l'Europe vers la zone Indo-Pacifique. Avec deux nouvelles superpuissances en quête de leadership, la Chine et l'Inde. Ce pivotement du Monde semble se dérouler à une vitesse phénoménale, faisant perdre sa centralité à l'Europe et achevant de la marginaliser au plan économique. Où en sommes-nous de cette grande bascule ? En dépit du ressenti, c'est un film dont nous ne n'avons vu à ce stade que les prémisses. Les vieux équilibres font de la résistance. Et la grande vague de marginalisation européenne n'est qu'à ses débuts. [...]
Les femmes afghanes vivent un cauchemar depuis presque deux ans et le retour au pouvoir des fondamentalistes islamistes talibans. Une oppression systématique et brutale en raison de leur genre. Il est urgent que la France accorde l’asile inconditionnel à celles qui le demandent.
Petit tour d'horizon de l'histoire des chansons qu'on retrouve en manifestation. De l'Internationale en passant par le fameux "Motivés" du groupe Zebda, les manifestants savent donner de la voix pour faire entendre leurs revendications.
Jürgen Habermas revient dans cet ouvrage sur le concept d'« espace public » en prenant en compte l'influence des réseaux sociaux et la manipulation qu'ils peuvent exercer sur la société civile.
Jürgen Habermas théorise depuis longtemps ce qu'il nomme l’« espace public » : un ensemble de personnes privées rassemblées pour discuter des questions d’intérêt commun. Cette idée prend naissance dans l’Europe moderne, lorsque se constituent des espaces publics bourgeois, en contrepoids des pouvoirs absolutistes. Dans les démocraties, cet « espace public » est – ou devrait être – au centre de la vie politique. Avec ce nouvel ouvrage, Habermas s'efforce ainsi de penser une « démocratie délibérative », caractérisée par une méthode de décision politique exercée en commun : une méthode par laquelle la volonté politique commune résulte d'une délibération organisée dans l'espace public
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Ce samedi, l’Allemagne sort définitivement du nucléaire. En mettant à l’arrêt total ses trois dernières centrales, le pays fait le pari de réussir sa transition verte sans l’atome. Les portes de centrales de Neckarwestheim (Sud), d’Emsland (Nord) et d’Isar 2 (Est) se ferment avec quatre mois de retard par rapport à l’objectif initial, mais il s’agit bien de clôtures définitives. Il a fallu à l’Allemagne vingt ans pour sortir du nucléaire.
Un plan éclair, d’abord lancé en 2002, puis accéléré en 2011 par Angela Merkel, juste après la catastrophe de Fukushima. « Même dans un pays de haute technologie comme le Japon, les risques liés à l’énergie nucléaire ne peuvent être maîtrisés à 100 % », justifiait alors l’ex-chancelière. Depuis ses paroles, le pays a fermé douze centrales nucléaires. Un choix qui divise les écologistes, partagés sur la manière d’opérer la transition énergétique.
Marc Lazar, professeur émérite d'Histoire et de sociologie à Sciences Po, Françoise Fressoz, éditorialiste au Monde et Pierre-Henri Tavoillot, philosophe et maître de conférences à la Sorbonne étaient les invités du 8h20 de France Inter ce vendredi. Ils sont revenus sur l'état de notre démocratie.
Hyper concentration, hyper-valorisation, les géants de la Tech semblent aujourd'hui invulnérables. Ils façonnent la sphère productive et la société selon leur vue, édictant les normes, les standards, configurant les usages, générant de nouveaux besoins, créant de nouvelles dépendances, de nouvelles addictions et font main basse sur toutes les innovations qui comptent. A l'instar des grandes manœuvres de Microsoft, déversant des milliards sur OpenAI, pour accélérer l'intégration des solutions de cette firme dans sa suite Microsoft. Les GAFAM occupent maintenant tous les points névralgiques de ce qui fait système dans le cyberespace : les systèmes d'exploitation, les services cloud presque intégralement contrôlés en occident par Amazon, Microsoft ou Google, les solutions d'intelligence artificielle, le développement des ordinateurs quantique etc [...]
Comment expliquer notre incapacité à venir plus efficacement en aide aux plus précaires ?
Le travail social, lorsqu'il s'adresse à des personnes en grande précarité, est régulièrement tiraillé entre la nécessité de répondre à des besoins élémentaires et la volonté de réaliser le travail socio-éducatif, qui demande du temps, qui constitue sa véritable mission. Les travailleurs sociaux, faute de base arrière suffisante ou parce qu'ils doivent composer avec des objectifs différents, sont ainsi bien souvent conduits à jongler entre des mesures peu satisfaisantes pour réaliser ce travail, comme le montre dans ce livre, basé sur des enquêtes de terrain, la sociologue et ethnologue Véronique Le Goaziou.
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