Cela n'aura pas échappé aux automobilistes : les autoroutes européennes sont encombrées par des files de poids lourds toujours plus interminables. Alors que près de 80 % des marchandises transitent par voie routière, le nombre de camions en circulation devrait augmenter de 40% dans cinq ans. Pourquoi ce choix de la route au détriment du rail ou du transport maritime, qui présentent pourtant de nombreux avantages, notamment écologiques ? Pour quelle raison les camions sont-ils aussi nombreux - un tiers d'entre eux, selon les estimations - à rouler à vide ? Diesel bon marché, dumping sur les salaires des chauffeurs, explosion des commandes sur Internet, production et livraison à flux tendu : cette folie des poids lourds, qui résulte d'une série de décisions politiques, notamment un investissement massif dans les autoroutes, sert des intérêts économiques.
SYNDICALISME
À propos de : Maxime Quijoux, Adieux au patronat. Lutte et gestion ouvrières dans une usine reprise en coopérative, Éditions du Croquant,
L’ethnographie d’une usine reprise par ses employés met en lumière des aspects du syndicalisme trop souvent ignorés. Le travail syndical permet de maintenir des activités économiques que les investisseurs traditionnels jugeaient insuffisamment rentables.
Si la science sociale n’a pas vocation à consoler, elle offre cependant à lire des ouvrages qui enthousiasment leurs lecteurs : le livre de Maxime Quijoux est de ceux-là. Spécialiste des mobilisations ouvrières sur le cône latino-américain, il avait déjà consacré un livre aux usines récupérées par les ouvriers argentins à la faveur d’une crise économique sévère [1]. Il déplace aujourd’hui son terrain d’enquête vers la région parisienne pour analyser les ressources qu’offre le militantisme syndical. À cet effet, il a choisi le cas de l’imprimerie Hélio-Corbeil, reprise dans une SCOP (Société coopérative ouvrière de production) en février 2012, et dans laquelle il passe 22 semaines entre octobre 2012 et avril 2013 comme stagiaire chargé d’améliorer la communication entre la nouvelle direction et les salariés. Cette observation participante un peu particulière, parce qu’à distance du travail de production, lui permet de montrer les ressources que constitue le syndicalisme ouvrier en ces temps de désindustrialisation.
LFI
Libé - Crise à LFI : Mélenchon en plein doute
Depuis son échec aux européennes, La France insoumise s’interroge sur sa ligne. Alors que les langues se délient, le chef, lui, ne dit mot. Tantôt effondré tantôt optimiste, il écoute, analyse, mais n’a encore rien tranché sur son avenir et celui du mouvement.
Libé - Charlotte Girard quitte la France insoumise : «Il n'y a pas moyen de ne pas être d'accord»
Samedi, le mot «triste» est souvent revenu dans la bouche des insoumis. Une mauvaise nouvelle est tombée sur la tête du mouvement fondé par Jean-Luc Mélenchon. Charlotte Girard a publié un post sur Facebook pour annoncer son départ après des mois de divergences avec les têtes pensantes de la France insoumise. «Je n’ai jamais voulu déranger. J’ai été élevée comme ça. Quand les désaccords sont venus, j’aurais beaucoup donné pour pouvoir partir sur la pointe des pieds», écrit-elle.
L'Obs - Une note interne à La France insoumise étrille (sans le nommer) Jean-Luc Mélenchon
C’est une pierre de plus – et elle est de taille – dans le jardin de Jean-Luc Mélenchon. Fragilisé par les déclarations de la députée « insoumise » Clémentine Autain et son appel en faveur d’un « big bang de la gauche », le leader de La France insoumise est en réalité face à une contestation bien plus large dans ses rangs. « Le Monde » révèle ce jeudi 6 juin l’existence d’une note interne qui critique vertement le fonctionnement du mouvement et le leadership imposé par Jean-Luc Mélenchon.
EVASION FISCALE
L'Obs - "En France, l'évasion fiscale c'est 100 milliards d'euros par an, le budget de l'Education"
Sept ans après les "Nouveaux Chiens de garde", coréalisé avec Gilles Balbastre, Yannick Kergoat s'attaque à la finance. Cette fois, avec "la Très Grande Evasion" il s'allie au journaliste d'investigation Denis Robert (à l'origine du scandale Clearstream) pour réaliser un documentaire sur les Panama Papers, Paradise Papers et autres scandales d'évasion fiscale qui se succèdent depuis dix ans. Explosif, le sujet résonne en bien des points avec la mobilisation des "gilets jaunes"
LOGEMENT
Le vent se lève - « Le logement est un angle mort du mouvement social » – Entretien avec François Piquemal
Le logement est depuis quelques temps le sujet catalyseur d’une contestation sociale en différents endroits du globe : à Berlin, à Barcelone, mais aussi un peu partout en France. Ce mouvement nous rappelle combien cette problématique est devenue centrale, en particulier dans les métropoles. Porte-parole du DAL Toulouse/Haute-Garonne, François Piquemal, qui enseigne les lettres, l’histoire et la géographie en lycée professionnel, a aussi lancé avec des amis la mini-série de vulgarisation J’y suis J’y reste, sur la question du droit à la ville à Toulouse. Avec lui, nous avons souhaité évoquer la question du logement, qui demeure extrêmement complexe, car profondément corrélée à toutes les problématiques urbaines d’inégalités sociales.
Métropolitiques - Pour une approche contextualisée de la rénovation urbaine
Dans quelle mesure la rénovation urbaine exerce-t-elle un impact sur les vies des habitants des quartiers qu’elle cible ? En s’appuyant sur des propos recueillis dans le cadre de réunions de concertation et de diagnostics territoriaux, une urbaniste et un enseignant-chercheur proposent un éclairage complémentaire aux recherches universitaires en cours.
La rénovation urbaine contribue-t-elle à fragmenter, sinon à détruire, les pratiques sociales des ménages des classes populaires qui habitent les espaces qu’elle cible ? Autrement dit, en démolissant certains immeubles, en relogeant les habitants dans des habitations neuves, en modifiant – parfois radicalement – l’organisation spatiale des quartiers concernés, efface-t-on des liens, des habitudes et des formes de sociabilité qui constituaient jusqu’alors des ressources ?La rénovation urbaine contribue-t-elle à fragmenter, sinon à détruire, les pratiques sociales des ménages des classes populaires qui habitent les espaces qu’elle cible ? Autrement dit, en démolissant certains immeubles, en relogeant les habitants dans des habitations neuves, en modifiant – parfois radicalement – l’organisation spatiale des quartiers concernés, efface-t-on des liens, des habitudes et des formes de sociabilité qui constituaient jusqu’alors des ressources ?