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La directrice du Théâtre du Soleil ne comprend pas la lenteur et les atermoiements du gouvernement en matière de vaccination contre le Covid-19. Elle le fait savoir dans cette tribune, qui fédère déjà plusieurs dizaines de signatures, et en attend bien d’autres...
Ministres, n’êtes-vous donc pas prêts ? Et votre chef ? Au bout d’un an de ratages, d’appauvrissement, de pertes, d’humiliations, de souffrances, de morts, vous n’êtes toujours pas prêts ?! ______________________
C’est un grand classique de la communication politique de crise : le tonnerre présidentiel , qui s’abat dans le silence feutré d’un bureau élyséen et que l’on fait sympathiquement fuiter, que l’on met en scène même pour dire à quel point on est entouré d’incompétents et que tout ce qui va de travers ne procède pas de nous.
Ce matin, Emmanuel Macron remet quelques pièces dans cette vieille machine qui joue faux, en espérant ne pas être éclaboussé par le fiasco français sur les vaccins. _____________________________
Au second jour de l’année, mes amis, les défis et incertitudes épidémiques de la Covid sont tels que les stratégies à mettre en œuvre sont des plus délicates.
Les données objectives sont les suivantes : La flambée épidémique aux ÉU et, plus près de nous, en GB est impressionnante. Elle est l’un des scénarios qui nous attend, avec remplacement des virus circulants depuis février 2020 par des mutants plus infectieux, notamment ceux caractérisés en Angleterre et en Afrique du Sud.
Cette émergence de mutants sélectionnés sur l’avantage sélectif que leur confère une plus grande infectiosité est inéluctable, elle est facilitée par l’indigence des politiques qui, pour des raisons économiques compréhensibles, ont cherché à « vivre avec le virus », « pas si virulent que ça. » _________________________
Anonymes, groupes de débat, pages de combat… face à la propagande des anti-vaccins stimulée par des influenceurs complotistes, la contre-offensive s’organise. Tour d’horizon des Français qui combattent les opposants au vaccin contre le Covid-19 sur les réseaux sociaux.
« On est vraiment en train de perdre la guerre de l'information » s’alarme ce 30 décembre un anonyme sur Twitter, « des gens vont mourir des conséquences des intox anti-vaccins qui circulent sur les réseaux sociaux ». Parmi les 4 500 abonnés de cet internaute, on trouve un gendarme, une fan de François Ruffin, quelques journalistes, mais surtout une myriade de comptes qui apprécient les arguments pro-vaccin que ce compte diffuse. _________________________
Patrie de Louis Pasteur, dont les recherches constituèrent une avancée décisive pour la mise au point de la vaccination, la France est aujourd’hui l’un des pays d’Europe occidentale où l’hésitation vaccinale est la plus forte. Jocelyn Raude est enseignant-chercheur en psychologie sociale à l’École des hautes études en santé publique. Ce spécialiste en prévention et maladies infectieuses retrace pour The Conversation l’histoire d’une dérive récente. _______________________________
Des polémiques sur la nocivité présumée du vaccin contre l'hépatite B dès les années 1990, aux réticences actuelles face à celui contre le Covid-19, la crainte des vaccins s'est développée l'hexagone.
Pourquoi la France, patrie de Pasteur, autrefois favorable à la vaccination, est devenue l'un des pays les plus réfractaires aux vaccins au monde ? Six Français sur dix déclarent pour l'instant refuser l'injection contre le Covid-19 selon un sondage Odoxa-Backbone consulting pour franceinfo, réalisé les 22 et 23 décembre et publié dimanche 3 janvier. _________________________________
Quelques jours après l’hommage national à Samuel Paty, dans le collège même où il avait fait ses premiers pas d’enseignant, un professeur d’Histoire-Géo s’est vu « interdire de parler de politique et d’un assassinat » par un parent d’élève. Après des semaines de silence, ses collègues montent au créneau et dénoncent un sentiment d’abandon de leur hiérarchie.
En partenariat avec la Fondation Jean Jaurès, l'institut de sondage Ifop a réalisé une enquête publiée ce 6 janvier auprès des professeurs concernant les formes de séparatisme religieux émanant des élèves. Les résultats montrent que la contestation de la laïcité, en nette hausse, est une réalité à laquelle la grande majorité des enseignants doivent désormais faire face.
Ce mercredi 6 janvier, la fondation Jean Jaurès et l'Ifop publient le premier volet d'un nouveau dispositif d'enquête, « l'Observatoire des enseignants », déclenché en réaction à l'attentat subi par le professeur Samuel Paty : en interrogeant en décembre un échantillon de 801 enseignants, il s'agissait d'obtenir des informations sur la place des contestations de la laïcité dans leur métier, leur moral, leurs conditions de travail et leur vision de la place de la religion dans l'enceinte scolaire. La première salve de cette étude examine donc l'ampleur et la forme des contestations de la laïcité à l'école. Le constat, dressé par Iannis Roder, professeur d’histoire-géographie dans le secondaire et directeur de l’Observatoire de l’Éducation de la Fondation Jean-Jaurès, est clair : les résultats font « apparaître une prégnance conséquente du religieux qui s’est immiscé dans la vie professionnelle des enseignants.»
Article 1 : La République assure la liberté de conscience. Elle garantit la liberté des cultes (…)" Le 9 décembre 1905, la loi concernant la séparation des Eglises et de l’Etat est promulguée. Elle entrera en vigueur le 1er janvier 1906. Comme chaque année, le 9 décembre est l’occasion d’une commémoration officielle de la loi, rendue particulièrement sensible à la suite de l’assassinat de Samuel Paty le 16 octobre dernier. A cette occasion, France Culture propose un dispositif fort et original, dédié à tous les publics de la radio et tourné particulièrement vers les nouvelles générations avec un podcast inédit : "Ils ont pensé la laïcité", une vidéo pédagogique sur la loi de 1905, des articles et plusieurs émissions exceptionnelles. Le programme complet est à découvrir ici. ___________________________
Les accusations d’inceste à l’encontre du constitutionaliste Olivier Duhamel auront une portée politique. La médiatisation de l’affaire Olivier Duhamel est utile, car elle accompagne de façon emblématique la revendication d’une génération.
Oui, mais sans doute pas celle qu’on imagine. Il y aura le procès d’une coterie d’hommes et de femmes d’influence et de pouvoir, d’une bourgeoisie germanopratine qui aura su maintenir autour d’un homme puissant un silence protecteur. Les injonctions "jouissons sans entrave", "il est interdit d’interdire" de mai 1968, dont ils sont les vieux acteurs, qui avaient fait exploser la société corsetée et rigide d’après-guerre, auraient produit une permissivité finalement criminelle ; certains profiteront de la déviance pathologique d’un homme pour avancer des pions conservateurs.
Dans La Familia grande, elle accuse son beau-père Olivier Duhamel d'inceste sur son frère jumeau alors adolescent. Portrait d'une avocate qui, un an après Vanessa Springora et son Consentement, libère la parole sur l'indicible.
Aujourd'hui, elle a 45 ans. À l'époque, elle en avait 13, ou peut-être 14. «Ni Victor (elle a changé le nom de son frère, NDLR) ni moi ne pouvons dire avec certitude l'âge que nous avions à ce moment-là», écrit l'avocate dans son ouvrage La Familia grande à paraître demain, mais dont déjà tout le monde parle. Victor, c'est son frère jumeau, celui dont elle sait tout, pour le meilleur et pour le pire. _____________________________
Il y a 100 ans, le Congrès de la SFIO réuni à Tours donnait naissance au futur Parti communiste français. En quoi le PCF est-il le parti emblématique du 20e siècle ? Pour revenir sur cet anniversaire historique et politique, Hervé Gardette reçoit les historiens Marion Fontaine et Bruno Fuligni.
Le Parti communiste a 100 ans. Fin décembre 1920, les délégués de la Section Française de l'Internationale Ouvrière (SFIO) se réunissaient à Tours. Un congrès déterminant pour l'avenir de la gauche française puisque la majorité des délégués choisirent l'option révolutionnaire bolchévique donnant naissance au futur Parti communiste français. ---------------------------
Les locaux du Parti socialiste, situés à Ivry, ont été visités dans la nuit du 1er janvier, selon « Le Canard enchaîné ». Seuls quelques ordinateurs ont été volés.
Une étrange atmosphère règne depuis quelques jours au 99 rue Molière à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). C'est là que se trouve désormais le siège du Parti socialiste. C'est là aussi que des cambrioleurs se sont introduits dans la nuit du 1er au 2 janvier dernier, d'après Le Canard enchaîné. « Quelques ordinateurs ont été emportés. Ils ne contenaient rien de sensible » et « nos serveurs sont très sécurisés », a-t-on appris auprès du PS mercredi. ___________________________
C'est une femme sereine et assurée qui a reçu Léa Salamé. Une femme qui sourit des rumeurs qui la disent candidate en 2022. Mais ce sourire cache-t-il une ambition de fer ? On a essayé de cerner la très secrète Anne Hidalgo.
Elle est adorée par la moitié des Parisiens qui voient en elle la visionnaire de la ville de demain. Et elle ulcère l'autre moitié, qui conspuent l'icône de l'urbanisme politiquement correct et la reine des bouchons. Ce qui est sûr, en tout cas, c'est qu'elle ne laisse personne indifférent.
Longtemps numéro 2 dans l'ombre de Bertrand Delanoë et de Martine Aubry, elle fait aujourd'hui de l'écologie avec Arnold Schwarzenegger et Leonardo DiCaprio. Et elle est la seule Française à figurer cette année dans le top 100 du magazine Time des personnalités les plus influentes du monde.
Il y a quelques mois, personne ne l’imaginait candidate, même pas elle… Mais désormais, la maire de Paris se prépare, de moins en moins secrètement, pour 2022. Elle semble désormais la seule à pouvoir relever le défi de ramener la gauche au pouvoir. ___________________________
Aldo Schiavone, historien italien du droit renommé internationalement, a une grande ambition : refondre l’idée d’égalité pour notre siècle. Il part du constat qu’aujourd’hui les fondements économiques, sociaux, culturels de l’égalité, telle que les a élaborés l’Occident dans notre modernité, sont mis à mal. À propos du livre de Aldo Schiavone, Une histoire de l’égalité. Leçons pour le XXIe siècle, Fayard. 384 p, 24€. Artiucle paru dans L’ours 504, janvier 2021.
Pour l’auteur, nous sommes entrés dans un nouvel âge des inégalités où nous ne savons plus penser l’égalité dans ses tensions internes mêmes, entre l’égalité des droits et l’égalité des résultats. Pour contribuer à y remédier, l’auteur propose de refaire le chemin de cette idée depuis l’Antiquité. Il le fait en privilégiant essentiellement l’histoire des idées philosophiques et politiques.
Être riche, est-ce une question de pouvoir ou une question d’argent ? À partir de quel niveau est-on riche ? Les principaux éléments de définition et de débat, par Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.
L’origine du mot « riche » vient de la racine germanique rik. À l’origine, et en ancien français, le riche est un puissant. Au fil du temps, le puissant va se transformer en possédant, celui qui détient « beaucoup » de biens. Le puissant est-il toujours riche et le riche toujours puissant ? L’un va rarement sans l’autre, et c’est souvent sous-entendu, mais la nuance est intéressante. Nos données ne portent pas sur la puissance, même si nous en donnons quelques indications : être maître de son temps, se faire servir, etc. sont autant d’éléments de la richesse en conditions de vie.
Les réponses gouvernementales à la crise considèrent la pauvreté comme un problème ponctuel, alors que celle-ci appelle des réponses de fond. La population précaire n’a pas besoin de charité temporaire mais de vivre plus décemment. Le point de vue d’Anne Brunner, de l’Observatoire des inégalités. ___________________________
Vice-président délégué du groupe MGEN et militant mutualiste, Éric Chenut est l’auteur de L’émancipation, horizon de nos engagements mutuels (Fondation Jean-Jaurès / L’Aube, 2020). Dans cet entretien, il revient pour nous sur les origines et sur les fondements philosophiques du mouvement mutualiste, mais aussi sur sa conception de l’émancipation, notion au cœur de son engagement. Il y défend le rôle de l’État dans la garantie à chacun des moyens de l’émancipation. Il analyse également l’importance du numérique dans nos sociétés et dessine les contours d’une démocratie sanitaire pour renouer la confiance entre la population et les autorités, dans le contexte de la crise que nous traversons. Entretien réalisé par Léo Rosell. __________________________
L’impasse stratégique et organisationnelle de la gauche officielle est flagrante et nourrit la croyance dans la gauche mouvementiste qu’il n’y a rien à attendre de la démocratie représentative et des élections. Se creuse ainsi un autre fossé, entre le mouvement social et la politique électorale. La gauche risque d’être la spectatrice d’une élection qui pourrait se jouer sans elle. Par Rémi Lefebvre, professeur de science politique.
Hadrien Mathoux est journaliste politique chez Marianne, chargé de suivre la vie politique des organisations de gauche. Fin observateur de la France Insoumise, il vient de sortir son premier livre, Mélenchon : la chute, aux éditions du Rocher. Dans cet entretien accordé à Reconstruire, il décrypte et analyse les atermoiements de celui qui vient de se lancer dans sa troisième course à la présidentielle.
La GDS a défendu depuis sa création publique, le 20 janvier 2018, dans toutes les luttes sociales et aux élections européennes de 2019, comme aux municipales de 2020, le fait qu’il n’y avait pas de gauche irréconciliable, et qu’il était possible d’empêcher la bipolarisation, voire la tripolarisation de la gauche. En décembre 2020, ce risque est toujours là.
La déclaration de candidature de Jean-Luc Mélenchon a lancé unilatéralement la course aux candidats. EELV s’est fixé un calendrier pour des primaires du pôle écologiste en septembre 2021. Si le principal dirigeant du PS avait annoncé officiellement ne pas vouloir présenter de candidat socialiste et proposé à plusieurs reprises un seul candidat unitaire, l’hypothèse d’une candidature Hidalgo est venue brouiller le message. ______________________________
Le XXe siècle, avec ses deux guerres mondiales, semble avoir épuisé toute réflexion intellectuelle sur la guerre. Et pourtant au XXIe, le monde reste en proie à de multiples conflits et le commerce des armes se porte bien. Gaïdz Minassian a donc relevé le défi en engageant une réflexion approfondie autour d’une question précise : peut-on encore gagner une guerre ? A propos du livre de Gaïdz Minassian, Les sentiers de la victoire.Peut-on encore gagner une guerre ?, Éditions Passés composés, 2020, 720p, 27€) Article à paraître dans L’ours 504, janvier 2021.
L’auteur s’appuie au départ sur une fiction homérique : un dialogue entre Achille, symbole de la force, de la volonté de puissance, et Ulysse, partisan de la ruse, tandis qu’Hector les observe, refusant de s’identifier à l’un ou à l’autre. Cette allégorie débouche sur une vaste fresque historique, des origines à nos jours, qui révèle « les ambivalences de la victoire dans le temps ».
La nuit du 4 août est un mythe politique, qui résonne encore quand une affaire Benalla ou Cahuzac surgit.
Un spectre hante la société française: celui de la nuit du 4 août. C’est un souvenir, mais aussi un fantasme. Certains et certaines invoquent la nécessité de son retour, à la façon dont d’autres attendent le messie. Quelques-uns ou unes l’évoquent encore avec frissons, y voyant l’origine de tous leurs cauchemars. Bien au-delà des faits survenus lors de la nuit du 4 au 5 août 1789, ce passé sans cesse présent renvoie à une question qui taraude la population française: qu’est-ce que l’égalité?