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Depuis 2002, les inégalités de niveau de vie se creusent entre les plus jeunes dont les revenus stagnent et les plus âgés pour qui ils continuent à augmenter. Et pourtant, les premiers sont de plus en plus diplômés. Une fracture se creuse. Extrait du Centre d’observation de la société.
Les inégalités de revenus s’accroissent entre les plus riches et les plus pauvres, mais aussi entre groupes d’âges. Au cours des vingt dernières années connues (1996-2016), nos calculs [1] montrent que le niveau de vie des 18-29 ans a augmenté de 17 %, soit 2 700 euros annuels (après impôts et prestations sociales et inflation déduite). Pendant ce temps, le niveau de vie moyen annuel de l’ensemble de la population a augmenté de plus de 19 % (+ 3 200 euros) et celui des 65-74 ans de 22 % (+ 4 000 euros).
Jean-Luc Mélenchon a «quitté les rives de la gauche», dit Benoît Hamon, qui affirme «ne plus comprendre ce que fait» le leader de La France insoumise. La question se pose en effet.
Avec l’irruption des «gilets jaunes», la crise de régime s’aggrave dramatiquement. La défiance envers les institutions progresse, et les élites voient se tarir le stock de solutions possibles.
Le prix du carburant a été le détonateur d’une mobilisation et d’une crise inédites au cours de la Ve République. Comme souvent, c’est une décision banale –mais une décision de trop– qui a engendré le développement exponentiel d’un mouvement de contestation horizontal, largement nourri par les réseaux sociaux.
L'historien Gérard Noiriel, revient pour France Inter sur le mouvement des "gilets jaunes". Il en explique les causes diverses et les similitudes avec d'autres moments de l'histoire sociale de France.
France Inter : Quels sont les points communs entre le mouvement des gilets jaunes et d’autres mouvements populaires de l’histoire de France ?
Gérard Noiriel : Ce sont des gens qui sont exclus de l’espace public et qui grâce à la lutte collective peuvent prendre la parole. Il y a toujours deux piliers dans les revendications : d'abord il y a le pilier économique, la question fiscale que l’on retrouve pendant la Révolution française, et aujourd’hui, avec l’idée d’injustice fiscale qui traverse les époques.
Les leaders des gilets jaunes font le parallèle entre leur mouvement et la révolution ukrainienne de 2014. Allant jusqu’à anticiper un «soulèvement national»....
Avec le risque de brouiller un peu plus les repères politiques et se faire accuser, comme l’a fait Benoît Hamon mercredi, de «quitter les rives de la gauche».«La lutte des gilets jaunes impose que nous les protégions, se défend le député LFI Alexis Corbière auprès de Libération. Ces nouveaux visages sont plus utiles pour défendre les droits du peuple que dix bavards qui s’indignent hypocritement.»
Qu'on le méprise ou qu'on l'adule, tout le monde parle du gilet jaune Eric Drouet, interpellé par la police ce mercredi 2 janvier. Si l'intéressé n'a rien d'un putschiste xénophobe, son discours sur Emmanuel Macron ou l'Union européenne a en revanche fluctué plusieurs fois.
Eric Drouet serait-il le nouveau Kylian M'Bappé ? Depuis le début de l'année 2019, sa photo s'étale sur les pages d'accueil de tous les sites d'information. Sur les chaînes d'infos en continu, son cas est longuement évoqué dans chaque émission de débats. Il y a les pour, les contre. Le trentenaire n'est pourtant ni footballeur, ni ministre. Il est chauffeur-routier et fait figure de chef naturel d'une partie des gilets jaunes, après qu'il a organisé la première manifestation anti-taxe carburants, le 17 novembre.
Certaines sanctions prévues à l’encontre des chômeurs en cas de manquement à leurs obligations sont plus dures que ce qu’avait initialement annoncé le gouvernement, d’après un décret publié dimanche au Journal officiel. Ce volet «contrôle des chômeurs» de la réforme «avenir professionnel», qui prévoyait de nouvelles sanctions (certaines allégées, d’autres alourdies) avait été adopté dans son principe cet été par le Parlement, après avoir été annoncé par le ministère du Travail en mars dernier.
FIGAROVOX/TRIBUNE - L'économiste David Cayla revient sur le bras de fer qui oppose Donald Trump et la Fed, la banque centrale américaine. Selon lui, les principes libéraux qui maintiennent l'économie à distance du politique, sont en passe de devenir obsolètes.
David Cayla est économiste, maître de conférences à l'université d'Angers. Il a notamment publié L'Économie du réel (De Boeck Supérieur, 2018) et a contribué à l'ouvrage collectif, coordonné par Henri Sterdyniak, Macron, un mauvais tournant (Les liens qui libèrent, 2018).
Depuis son élection, le président américain Donald Trump a fait de la hausse de Wall Street un indicateur de la bonne santé économique américaine et de la réussite de sa politique. Mais voilà: les effets conjugués d'une déréglementation financière et d'une réduction massive d'impôts s'estompent. La chute brutale, en fin d'année, des indices boursiers américains est perçue comme le signe annonciateur d'une crise économique imminente. Il y a quelques bonnes raisons d'y croire.
Julia Cagé, économiste française professeure à Sciences Po, est l’auteure d’un essai, "Le prix de la démocratie", publié à la rentrée 2018 dans lequel elle a alerté sur le financement privé des partis politiques et des campagnes électorales en France. La chose publique serait de ce fait dévoyée au profit des individus les plus riches par les gouvernements élus. Elle revient avec nous sur l’année écoulée et notamment sur le mouvement des “gilets jaunes”, résultat selon elle de cette fracture sociale qui illustre à quel point les plus pauvres ne se sentent plus représentés. La chercheuse pointe l’urgence à agir pour la majorité élue et propose des solutions politiques.
Ses thèmes de prédilection sont dans l’air du temps : la démocratie participative, l’écologie mais aussi l’ordre et la justice, ainsi que le retour à la "vraie" politique.
Ségolène Royal n’a cessé de renaître de ses cendres depuis sa défaite à présidentielle de 2007. Et tout pourrait bien se jouer dans les semaines à venir, avec cette question : réussira-t-elle à s’imposer à nouveau sur la scène politique nationale en emmenant derrière elle aux Européennes une partie de la gauche de gouvernement ?
D’abord ce tweet du chef des Insoumis juste après les vœux d’Emmanuel Macron : ‘le président des riches a fait son rideau de fumée. Le partage des richesses, t’as compris Monsieur Macron’. A la lecture de ce tweet, on se demande comment un parlementaire, parmi les plus lettrés de l’Assemblée, peut produire une syntaxe aussi hasardeuse et sombrer dans une telle familiarité, forme de démagogie qui consiste à singer le style colère-brute des Gilets jaunes. Il prend là, comme François Ruffin, des accents quasi père Duchêne.
FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Pour François Bazin, l'illusion de l'avènement d'un nouveau monde s'est éteinte, emportant avec elle la popularité du chef de l'État qui n'a cessé de dégringoler tout au long de l'année 2018.
Cette affiche prend le parti de la lisibilité plutôt que de l’exhaustivité. Y figurent des médias d’information qui « font l’opinion » et qui dépendent d’intérêts industriels ou financiers, de groupes de presse ou de l’État :
• les titres de presse écrite papier à diffusion nationale de type généraliste, économique et politique ; • les titres de la presse quotidienne régionale ; • la télévision nationale (et quelques chaînes de télévision locales) ; • les canaux de radio à portée nationale ; • certains sites d’information en ligne.
Suite à des propos qu'elle a tenus sur l'islam, l'ancienne journaliste de Charlie Hebdo, Zineb el Rhazoui, est la cible d'insultes et de menaces de mort sur les réseaux sociaux. «Si elle avait été menacée pour avoir critiqué le judaïsme ou le christianisme, elle aurait été immédiatement défendue, à juste titre, par ceux qui se taisent aujourd'hui !», constate Laurent Bouvet.
Militant infatigable du référendum d'initiative citoyenne (RIC), le blogueur Etienne Chouard s'est imposé comme une référence des gilets jaunes. Mais ses fréquentations sulfureuses et ses ambiguïtés avec l'extrême droite ont valu à François Ruffin, qui l'a cité, une polémique au sein de la France insoumise.
Bastien Lachaud et Caroline Fiat échangent un regard interloqué. Adrien Quatennens sursaute et tourne la tête vers ses collègues, bientôt suivi dans sa surprise par Michel Larive. Le mardi 18 décembre, réunis pour une conférence de presse de soutien à l'idée de "référendum d'initiative citoyenne" (RIC), les députés de la France insoumise (LFI) sont pris de court.François Ruffin, membre du groupe parlementaire, vient de rendre un hommage inattendu à Etienne Chouard : "Le référendum d’initiative citoyenne a fleuri. Oh, il n’a pas fleuri par hasard. Il a fleuri parce que des hommes de conviction – nommons-les : Etienne Chouard et ses amis – ont semé, ont arrosé, depuis des années".
Dire que les motivations de Chérif Chekatt, auteur de l’attentat de Strasbourg, étaient sans liens avec l’islam constitue un enfumage qui nie les liens entre salafisme et jihadisme ainsi que l’ancrage européen de l’islamisme.... Depuis des semaines, les sites jihadistes francophones animés depuis la Syrie invitent à frapper les marchés de Noël, symbole de la mécréance, pour accroître le chaos dans une France fragilisée par la crise des gilets jaunes et s’immiscer dans ses failles. Invoquer ici «faux débat» ou «faux jihadistes» constitue un enfumage qui ignore les liens entre la constitution d’enclaves idéologiques à l’intérieur des quartiers populaires et les socialisations religieuses conduisant à l’acte terroriste.
Né spontanément et toujours largement soutenu, le mouvement des gilets jaunes a révélé au grand jour un sentiment d’exaspération fiscale d’une large partie du pays qui couvait depuis longtemps. Les radars, les péages autoroutiers, les banques … Tous ces symboles d’un racket institutionnalisé ont été attaqués par les gilets jaunes. La sociologie de ce mouvement confirme que les gilets jaunes sont avant tout des précaires, chez qui la contestation de l’impôt est la plus forte et non seulement des petits patrons ou routiers comme c’était le cas des bonnets rouges. Cette révolte fiscale légitime, qui s’apparente à celles du Moyen Âge et de l’Ancien Régime, doit nous interroger sur la structure de plus en plus inégalitaire de notre fiscalité. Faute de quoi, le civisme fiscal pourrait bien être sérieusement remis en question.
Dans un ouvrage prémonitoire – Résistances à l’impôt, attachement à l’État. Enquête sur les contribuables français – publié en septembre 2018, le sociologue Alexis Spire explique le « ras-le-bol fiscal » des classes populaires par trois types de raisons : la difficulté accrue à frauder le fisc, la montée en puissance des impôts proportionnels comme la TVA et la taxe sur les carburants et l’incapacité à bénéficier de la grande majorité des crédits d’impôts. Selon lui, « Pour ces contribuables, ce sont essentiellement la TVA, la CSG, la redevance télévisuelle et les taxes sur les carburants qui constituent l’essentiel de leurs prélèvements et, dans ces cas-là, il n’y a guère d’accommodements ou de dispositifs dérogatoires ».
Lille (AFP) - Le chef de file de Générations pour les européennes, Benoît Hamon, a fermé la porte lundi à Lille à une liste commune avec le PS, à partir du moment où ce dernier "reste attaché" au Parti socialiste européen (PSE).
"On nous dit: +il faut faire une liste commune avec le Parti socialiste (...) Mais à partir du moment où on reste attaché à un parti, au niveau européen, qui propose de continuer à cogérer l'Europe (...) avec la droite européenne
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Eric Delvaux reçoit ce matin le journaliste Laurent Mauduit, co-fondateur de Mediapart, pour son dernier ouvrage "La caste - Enquête sur cette haute fonction publique qui a pris le pouvoir".