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Tribune - Page 15

  • Libé - Frondeur et socialiste, par Benoît Hamon Par Benoît HAMON, député socialiste et ancien ministre

    Face à un exécutif hypertrophié et un Parlement réduit au rôle de supplétif des initiatives du gouvernement, la fronde parlementaire peut rééquilibrer le jeu des pouvoirs dans la Ve République.

    Je suis socialiste. Député et ancien ministre. Je n’ai jamais revendiqué ni aimé l’étiquette médiatique de «frondeur». Mais aujourd’hui, au regard du sens qu’elle prend dans la Ve République, je l’assume.

    Tout a été dit sur le déséquilibre des pouvoirs dans la Ve République, un exécutif hypertrophié et un Parlement réduit au rôle de supplétif des initiatives gouvernementales. L’article 49.3 illustre cette subordination du Parlement et de sa majorité au gouvernement et à son chef. «Soumettez-vous ou démettez-moi», voilà en substance l’alternative à laquelle les parlementaires socialistes étaient confrontés jeudi 12 mai lorsque le Premier ministre a engagé la responsabilité de son gouvernement à propos de la loi travail. En France, on a ainsi pris l’habitude que l’exécutif indique au législatif jusqu’où exercer sa souveraineté, à coups de votes réservés, de seconde délibération, ou d’article 49.3. Le quinquennat de François Hollande n’échappe pas à cet usage.

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  • Loi Travail - Adresse au Président de la République

    Monsieur le Président de la République, Paris, le 27 mai 2016 La France traverse une période de tensions sociales sans précédent alors que la gauche exerce le pouvoir. Nul ne peut se satisfaire d'une telle situation de conflits, d'exaspérations et de souffrances. Cette nouvelle crise était pourtant prévisible. Nous n’avons pas cessé d’alerter. Comment s'étonner de cette colère toujours plus vive, des mobilisations qui se multiplient, quand un gouvernement issu de la Gauche et des écologistes, après les débats sur la déchéance de nationalité qui avaient déjà profondément meurtri la France, propose une réforme du Code du travail fondée sur l'inversion de la hiérarchie des normes, et assume de faciliter les licenciements ? Comment s'étonner, dans un moment de grave défaillance démocratique, mais aussi de vibrantes aspirations citoyennes, que l'utilisation de l’article 49-3 de la Constitution, dès le début des débats parlementaires, sur un sujet aussi essentiel pour la vie quotidienne que le Code du travail, soit vécue comme un déni de démocratie ? Ces orientations et ces décisions ne peuvent trouver en l’état une issue positive pour la France. C’est pourquoi nous vous demandons, Monsieur le Président de la République, d'agir sans attendre pour que le dialogue s’engage avec tous, et pour la sortie de crise que nous croyons encore possible. D'un point de vue démocratique d'abord.

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  • Le Monde (février 2016) Michael Sandel: « La collusion entre les partis et l’argent fait le jeu des candidats protestataires »

    Les premiers mois tumultueux des primaires présidentielles reflètent un moment populiste de la politique américaine. Dans le camp démocrate, le seul sénateur autoproclamé socialiste, Bernie Sanders, a fait montre d’une force surprenante contre l’ancienne secrétaire d’État Hillary Clinton, que l’on s’attendait à voir remporter l’investiture démocrate pratiquement sans opposition. Dans le camp républicain, le milliardaire homme d’affaire et de télévision Donald Trump s’est imposé comme le favori parmi une myriade de politiciens, qui comprenait notamment Jeb Bush, ancien gouverneur de Floride et frère du président George W. Bush. Bien qu’il ait récolté plus de 100 millions de dollars pour financer sa campagne, Jeb Bush n’a pas réussi à parler aux électeurs et s’est retiré de la course.
     
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  • « En termes d’efficacité répressive, la transaction pénale est un mirage » Par Eric Alt (Vice-président de l’association Anticor) et William Bourdon (Président de l’association Sherpa)

    La transaction pénale a disparu du texte de la loi Sapin 2 à la suite de l’avis du Conseil d’Etat. Celui-ci a considéré qu’en l’absence de contradiction et de débat public, l’intervention de la justice perd sa valeur d’exemplarité. La recherche de la vérité s’en trouve affectée.

    En outre, la victime se trouve privée d’une participation personnelle au procès pénal et son intervention est cantonnée à une demande d’indemnisation devant une juridiction civile. Mais le Conseil d’Etat n’interdit pas de réécrire le texte. Faut-il pour autant le faire ?

    Si la réponse était affirmative, la logique serait d’importer non pas cette seule mesure, mais aussi d’autres procédures, qui rendent le droit américain plus efficace dans la lutte contre la corruption.

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  • Le Monde - Il faut réformer les « mastodontes bancaires » Par Jézabel Couppey-Soubeyran (Université Paris-I, CEPII), Laurence Scialom (Université Paris-Ouest) et Yamina Tadjeddine (Université Paris-Ouest)

    La libéralisation financière des années 1980 a paradoxalement accouché de mastodontes bancaires qui, par la masse et l’éventail de leurs activités, forment un véritable oligopole et puisent leur rente aux dépens des consommateurs de services bancaires et de la stabilité d’ensemble du système financier.

    Ils sont à l’épicentre des scandales financiers : sur le Libor, l’Euribor, les produits structurés toxiques, les prêts hypothécaires, l’évasion fiscale, etc. Leur gigantisme et leurs activités de plus en plus éloignées de celles qui fondent leur raison d’être en font un abysse de conflits d’intérêts, d’où jaillissent potentiellement la fraude et les comportements déviants. Ces défauts de loyauté récurrents, tant vis-à-vis des clients que de la collectivité qui leur délègue le pouvoir de création monétaire, ne sont certes plus totalement impunis.

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  • Le Monde - Coupes budgétaires dans la recherche : huit grands chercheurs dénoncent « un suicide scientifique et industriel »

    Un projet de décret a été présenté commission des finances de l’Assemblée nationale, mercredi 18 mai, annulant 256 millions d’euros de crédits sur la mission « recherche et enseignement supérieur ». La commission doit se prononcer sur ce texte mardi. Dans une tribune, publiée par « Le Monde », sept Prix Nobel et une médaille Fields (une récompense équivalente pour les mathématiques), dénoncent « un coup de massue » et décrivent des mesures qui « s’apparentent à un suicide scientifique et industriel ».

    Hasards de l’actualité : nous avons appris le même jour que les dépenses de recherche et développement (R&D) de l’Etat fédéral allemand ont augmenté de 75 % en dix ans, et que le gouvernement français annulait 256 millions d’euros des crédits 2016 de la Mission recherche enseignement supérieur (Mires), représentant un quart des économies nécessaires pour financer les dépenses nouvelles annoncées depuis janvier.

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  • Laurent Bouvet - Sortons de l’économisme pour penser notre « commun »

    [Article publié dans le journal Le Monde daté du mardi 17 mai 2016].

    La gauche française vit, alors même qu’elle exerce pour la quatrième fois depuis 1981 le pouvoir d’Etat, un de ces moments de crise aiguë dont elle est coutumière. Nouvel épisode, banal au fond, de la longue et insoluble crise identitaire qui la caractérise diront certains ; ultime soubresaut avant son indispensable refondation diront d’autres. Sans doute un peu des deux risquera-t-on, tant les tensions actuelles qui se manifestent en son sein témoignent d’une accumulation de paradoxes qu’il lui faudra résoudre si elle veut prétendre continuer de jouer un rôle historique dans le devenir du pays.

    Au nombre de ceux-ci, il y en a un, sans doute moins connu et reconnu que d’autres mais pas moins important pour autant, idéologique si l’on veut : celui de l’économisme qui paralyse la gauche alors que l’état de la société et les bouleversements de l’ordre du monde commandent, de manière de plus en plus pressante, de le dépasser. La pensée et l’action réformiste (comme révolutionnaire d’ailleurs) à gauche est d’abord et avant tout de nature économique. Marxistes, keynésiens ou libéraux sont, malgré leurs divergences, d’accord sur ce point. On sait pourtant combien une telle vision a été contestée, en raison de son étroitesse, au sein même des différents courants de la gauche – qu’on pense à Antonio Gramsci ou à Karl Polanyi par exemple. Mais outre cette contestation théorique, et la vérification historique maintes fois répétée de son acuité, c’est surtout à la situation actuelle que renvoie le paradoxe d’une vision essentiellement économiciste de ce que peut être et faire la gauche.

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  • Ensemble, remettons la réduction du temps de travail au cœur du débat public

    La France compte actuellement 6,5 millions d'inscrits à Pôle emploi, 2,8 millions de plus qu'en 2008. Le chômage de masse mine depuis longtemps déjà la société hexagonale, mais ce fléau a pris une ampleur sans précédent ces dernières années. Il y a urgence à réagir.

    L'activité a certes repris depuis 2015 et elle pourrait accélérer encore un peu avec des politiques économiques plus dynamiques en Europe. Mais avec la crise écologique qui s'aggrave, les perspectives de croissance sont limitées et le resteront. De plus, la révolution numérique et la robotisation pourraient bien, elles aussi, menacer de nombreux emplois. Il n'y a donc quasiment aucune chance que l'évolution spontanée de l'économie permette de faire reculer le chômage à un rythme suffisant pour éviter les risques d'explosion auxquels la société française est confrontée aujourd'hui.

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  • Marianne, Jacques Julliard - La tentation centriste

    La mise sur orbite de la fusée Macron s'accompagne, comme toute tentative centriste, d'une idée fausse : le clivage gauche/droite serait une bizarrerie française. Seulement, une candidature qui ne se voudrait ni de droite ni de gauche serait une candidature hors sol, propre à séduire les Gracques, Alain Minc ou Jacques Attali. Insuffisant pour gouverner la France.

    Gauche contre droite, un clivage dépassé ? La mise sur orbite de la fusée Macron s'accompagne, comme toute tentative centriste, du retour d'une idée-force qui est aussi une idée fausse : à savoir que le fameux clivage, la summa divisio (René Rémond) entre la gauche et la droite est une bizarrerie française, une vieillerie historique devenue artificielle et sans rapport avec les problèmes de notre temps.

    Quand un préjugé bénéficie à la fois de l'ancienneté et du consensus général, il ne se rend jamais, pas même à l'évidence. Or l'évidence, c'est que le fameux clivage n'est pas une spécialité française, mais bel et bien le principe organisateur de la démocratie. Pas de démocratie sans alternance, c'est-à-dire sans possibilité, pour l'électorat mécontent de l'équipe gouvernementale sortante, de lui substituer une équipe d'opposition.

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  • Alain Jakubowicz, Président de la Licra - Fichue laïcité!

    Le débat a repris, à l'initiative du Premier ministre et du Président de la République, sur la question du port du voile islamique à l'université. Immédiatement, la passion, dans un camp, comme dans l'autre, alimente une fièvre dont chacun sait qu'elle est pourtant mauvaise conseillère. Les initiatives fleurissent de toutes parts, comme ces étudiants qui souhaitent lutter contre la stigmatisation des femmes portant le voile à la faveur d'un "Hijab Day" organisé à Sciences Po Paris. L'extrême-droite, au passage, refait le plein de carburant tandis que le communautarisme prépare ses banderoles criant à l'islamophobie de la République. Sans compter la mode consistant à exhiber son appartenance à une identité et qui est devenue un véritable phénomène de société.

    La laïcité est une question trop importante pour la laisser au monopole des extrémismes. Il faut savoir s'extraire du buzz créé par les hésitations politiques, les slogans éphémères et les instrumentalisations grossières pour revenir à la raison et regarder cette question avec lucidité.

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  • Le Monde - « Interdire le voile, c’est protéger les enseignants » Par Christophe Leroy, juriste

    Au premier Ministre, Monsieur Manuel Valls, qui s’interrogeait sur l’interdiction du voile islamique à l’Université, Monsieur Thierry Mandon, secrétaire d’État chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche lui a répondu sur RTL le 13 avril : qu’« il n’y a pas besoin de loi sur le voile à l’université ». Monsieur Mandon jette en réalité le grand voile du déni de réalité sur l’épineux problème du port du voile à l’université. Il y a de plus en plus d’étudiantes voilées et elles nous posent de plus en plus de problèmes. Telle est la réalité.

    À commencer tout simplement par les examens : Nous devons contrôler avant le début de chaque examen que les étudiantes voilées ne dissimulent pas sous leur voile un kit main libre leur permettant de communiquer frauduleusement avec un tiers. Or, les étudiantes voilées considérant que le fait d’ôter leur voile est quelque chose d’impudique sont très réticentes au contrôle quand il est effectué par des hommes. Et que faire lorsque les équipes de surveillants d’examens qui ne sont autres que les enseignants de la discipline ne sont composées que d’hommes ? Faut-il soumettre les règles d’organisation des examens aux lois du Coran et imposer une femme pour chaque surveillance ?

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