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Tribune - Page 16

  • Ensemble, remettons la réduction du temps de travail au cœur du débat public

    La France compte actuellement 6,5 millions d'inscrits à Pôle emploi, 2,8 millions de plus qu'en 2008. Le chômage de masse mine depuis longtemps déjà la société hexagonale, mais ce fléau a pris une ampleur sans précédent ces dernières années. Il y a urgence à réagir.

    L'activité a certes repris depuis 2015 et elle pourrait accélérer encore un peu avec des politiques économiques plus dynamiques en Europe. Mais avec la crise écologique qui s'aggrave, les perspectives de croissance sont limitées et le resteront. De plus, la révolution numérique et la robotisation pourraient bien, elles aussi, menacer de nombreux emplois. Il n'y a donc quasiment aucune chance que l'évolution spontanée de l'économie permette de faire reculer le chômage à un rythme suffisant pour éviter les risques d'explosion auxquels la société française est confrontée aujourd'hui.

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  • Marianne, Jacques Julliard - La tentation centriste

    La mise sur orbite de la fusée Macron s'accompagne, comme toute tentative centriste, d'une idée fausse : le clivage gauche/droite serait une bizarrerie française. Seulement, une candidature qui ne se voudrait ni de droite ni de gauche serait une candidature hors sol, propre à séduire les Gracques, Alain Minc ou Jacques Attali. Insuffisant pour gouverner la France.

    Gauche contre droite, un clivage dépassé ? La mise sur orbite de la fusée Macron s'accompagne, comme toute tentative centriste, du retour d'une idée-force qui est aussi une idée fausse : à savoir que le fameux clivage, la summa divisio (René Rémond) entre la gauche et la droite est une bizarrerie française, une vieillerie historique devenue artificielle et sans rapport avec les problèmes de notre temps.

    Quand un préjugé bénéficie à la fois de l'ancienneté et du consensus général, il ne se rend jamais, pas même à l'évidence. Or l'évidence, c'est que le fameux clivage n'est pas une spécialité française, mais bel et bien le principe organisateur de la démocratie. Pas de démocratie sans alternance, c'est-à-dire sans possibilité, pour l'électorat mécontent de l'équipe gouvernementale sortante, de lui substituer une équipe d'opposition.

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  • Alain Jakubowicz, Président de la Licra - Fichue laïcité!

    Le débat a repris, à l'initiative du Premier ministre et du Président de la République, sur la question du port du voile islamique à l'université. Immédiatement, la passion, dans un camp, comme dans l'autre, alimente une fièvre dont chacun sait qu'elle est pourtant mauvaise conseillère. Les initiatives fleurissent de toutes parts, comme ces étudiants qui souhaitent lutter contre la stigmatisation des femmes portant le voile à la faveur d'un "Hijab Day" organisé à Sciences Po Paris. L'extrême-droite, au passage, refait le plein de carburant tandis que le communautarisme prépare ses banderoles criant à l'islamophobie de la République. Sans compter la mode consistant à exhiber son appartenance à une identité et qui est devenue un véritable phénomène de société.

    La laïcité est une question trop importante pour la laisser au monopole des extrémismes. Il faut savoir s'extraire du buzz créé par les hésitations politiques, les slogans éphémères et les instrumentalisations grossières pour revenir à la raison et regarder cette question avec lucidité.

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  • Le Monde - « Interdire le voile, c’est protéger les enseignants » Par Christophe Leroy, juriste

    Au premier Ministre, Monsieur Manuel Valls, qui s’interrogeait sur l’interdiction du voile islamique à l’Université, Monsieur Thierry Mandon, secrétaire d’État chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche lui a répondu sur RTL le 13 avril : qu’« il n’y a pas besoin de loi sur le voile à l’université ». Monsieur Mandon jette en réalité le grand voile du déni de réalité sur l’épineux problème du port du voile à l’université. Il y a de plus en plus d’étudiantes voilées et elles nous posent de plus en plus de problèmes. Telle est la réalité.

    À commencer tout simplement par les examens : Nous devons contrôler avant le début de chaque examen que les étudiantes voilées ne dissimulent pas sous leur voile un kit main libre leur permettant de communiquer frauduleusement avec un tiers. Or, les étudiantes voilées considérant que le fait d’ôter leur voile est quelque chose d’impudique sont très réticentes au contrôle quand il est effectué par des hommes. Et que faire lorsque les équipes de surveillants d’examens qui ne sont autres que les enseignants de la discipline ne sont composées que d’hommes ? Faut-il soumettre les règles d’organisation des examens aux lois du Coran et imposer une femme pour chaque surveillance ?

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  • Télérama - Procès LuxLeaks : “M. Hollande, de quel côté êtes-vous ?”

    A quelques jours du procès Luxleaks, où un lanceur d'alerte et un journaliste sont poursuivis pour avoir mis au jour des méthodes d'optimisation fiscale pratiquées par des multinationales, le collectif “Informer n’est pas un délit” adresse une lettre ouverte à François Hollande.

    Le timing est mordant : début avril, plusieurs dizaines de rédactions révélaient au grand jour les Panama Papers, soit la réalité d'une évasion fiscale toujours plus hyperbolique. La semaine dernière, le Parlement européen votait la directive sur le secret des affaires, torpillant le journalisme d'investigation face à l'opacité des grands groupes, sans garantir une protection renforcée pour les lanceurs d'alerte. Le 26 avril s'ouvrira devant la justice luxembourgeoise le procès LuxLeaks, soit la révélation en novembre 2014 d'un vaste arrangement fiscal entre les autorités luxembourgeoises et de grandes multinationales.

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  • Le Monde - LuxLeaks : « L’apparence d’un procès de droit commun, mais la réalité d’un procès politique » Par Eric Alt, magistrat et vice-président de l’association Anticor

    Le 26 avril, Antoine Deltour comparaîtra devant le tribunal de Luxembourg. Il encourt cinq ans d’emprisonnement et 1,25 million d’euros d’amende pour « vol domestique, accès ou maintien frauduleux dans un système informatique, divulgation de secrets d’affaires, de violation de secret professionnel et blanchiment-détention des documents soustraits ». Les condamnations prononcées pourraient être exécutées en France, en vertu des textes sur la reconnaissance mutuelle en matière pénale.

    Antoine Deltour est à l’origine des LuxLeaks [les Luxembourg Leaks, en 2014] qui ont mis en lumière la concurrence fiscale déloyale et agressive du Luxembourg. Ces pratiques ont permis de localiser des bénéfices considérables dans ce pays, au préjudice des autres Etats de l’Union : 548 arrangements fiscaux ont été conclus entre l’administration de ce pays et plus de 300 entreprises multinationales entre 2002 et 2010. Ils leur ont permis d’obtenir des réductions de l’impôt sur les sociétés drastiques, du taux légal de 29 % à moins de 1 %.

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  • Fin de parti(e) pour la «gauche de gouvernement» Par Bruno Amable, professeur à l’université Paris-I Panthéon- Sorbonne

    Si la transformation néolibérale du modèle économique et social français a débuté fin des années 70, le projet El Khomri la renforce et représente une rupture du PS de sa base sociale.

    Le mouvement Nuit debout marque une nouvelle étape dans la contestation de la transformation néolibérale du modèle économique et social français. Cette transformation s’est faite à des rythmes différents depuis la fin des années 70, précisément selon l’intensité de la contestation et ses conséquences politiques, avec des accélérations lors de périodes de privatisations ou de libéralisation financière des années 80 et 90, mais aussi de ralentissement ou de pause dans les «réformes», et même des contre-tendances, qui sont toutefois demeurées trop faibles pour infléchir le mouvement général.

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  • Libé - La supercherie antiraciste Par Alain Jakubowicz, Président de la Licra

    Lutter contre le racisme, c’est défendre l’universalité de nos valeurs, l’unité du genre humain. A l’exact opposé de l’offensive antirépublicaine actuellement à l’œuvre.

    Il y a encore trente ans, la cartographie de la haine était simple à établir : le racisme et l’antisémitisme étaient d’extrême droite. D’un côté, les héritiers de la Résistance, et de l’autre, ceux de Vichy. L’antiracisme avait son propre «mur de Berlin».

    Depuis, le monde a changé, les murs sont tombés, les fronts se sont multipliés. Le mouvement antiraciste est resté figé dans des réflexes et des pratiques datées. Faute d’avoir mesuré ces changements profonds, il a manqué la mise à jour de son logiciel et son adaptation aux nouvelles frontières de la haine. A contrario de ses adversaires, il n’a pas su s’adapter à la révolution numérique. Il a tardé à comprendre que l’extrême droite n’avait plus le monopole du racisme et de l’antisémitisme et a laissé le champ libre à l’expression de nouvelles radicalités. Ce retard à l’allumage tient aussi à la mystification, qui s’est présentée à l’opinion sous les traits d’un antiracisme adapté aux identités plurielles - issues de l’immigration, marquées par la mémoire de l’esclavage, la colonisation - et affilié à la gauche. C’est sous ce masque pervers que la haine a, par effraction, trouvé refuge.

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  • Pourquoi la loi travail ne réduira pas le chômage

    LE MONDE | 08.03.2016

    “Le cas de l’Allemagne est particulièrement éclairant : la protection de l’emploi en CDI y est plus forte qu’en France, toujours selon l’OCDE, et cela n’empêche pas la performance économique, bien au contraire.”

    Par un collectif d’économistes, dont Thomas Piketty, directeur d’études à l’EHESS.

    Le débat sur la loi El Khomri a focalisé l’attention sur les coûts de licenciement, proposant une réforme en profondeur des prud’hommes. Priver un travailleur de la protection d’un juge et y substituer un barème n’est pas anodin. C’est le rapport de l’employé à l’employeur qui en est profondément affecté. C’est sans doute pour cette raison que 70 % des Français – de droite et de gauche – y sont opposés. L’opinion publique n’a certes pas forcément raison, et il y a place pour un débat raisonné, sans a priori. C’est celui que nous proposons dans ce texte.

    Le chômage a augmenté du fait de la crise et de la politique macroéconomique qui l’a accompagnée. En 2007, le taux de chômage français était de 7 %. La crise l’a propulsé à 10 %. En 2011-2012, une légère reprise économique semblait se dessiner.

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  • «La loi El Khomri modifie au profit du salarié l’exercice de la liberté religieuse dans l’entreprise» Par Lionel Honoré

    Ce n’est pas encore un des éléments les plus discutés ou contestés, mais le projet de loi réformant le code du travail comporte une proposition concernant les questions du fait religieux au travail et de sa prise en compte. Jusqu’à présent les seuls repères dont disposaient les différents acteurs concernés, notamment les entreprises, étaient les recommandations de la Halde, une jurisprudence qui a du mal à se stabiliser, et les déjà nombreux rapports rédigés sur le sujet.

    Cette fois-ci, c’est le législateur qui se propose de fixer les règles et c’est déjà en soi une avancée. Toutefois il ne le fait pas en se contentant d’accompagner les pratiques qui semblaient peu à peu devenir la norme mais au contraire en proposant d’inverser la perspective. En effet l’article 6 de ce projet loi pose le principe que « la liberté du salarié de manifester ses convictions, y compris religieuses, ne peut connaître de restrictions que si elles sont justifiées par l’exercice d’autres libertés et droits fondamentaux ou par les nécessités du bon fonctionnement de l’entreprise et si elles sont proportionnées au but recherché ». En quoi cette proposition va à l’encontre de ce qui était attendu par la grande majorité des observateurs ? Avant de répondre à cette question il est important de souligner deux éléments.
     
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  • « Pas d’alternative : droit d’asile, ou barbarie »

    Nous citoyens des pays membres de l’Union Européenne, de la zone Schengen, des Balkans et de la Méditerranée, du Moyen-Orient ainsi que d’autres régions du monde qui partagent nos préoccupations, lançons un appel d’urgence à nos concitoyens, à nos gouvernants et à nos représentants dans les assemblées parlementaires nationales et au Parlement européen, ainsi qu’a la Cour européenne des droits de l’homme et au Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés.

    Depuis des années, les migrants du Sud de la Méditerranée fuyant la misère, la guerre et la répression se noient en mer ou se fracassent contre les grillages. Quand ils réussissent à traverser, après avoir été rançonnés par des filières de trafiquants, ils sont refoulés, incarcérés ou rejetés dans la clandestinité par des États qui les désignent comme des « dangers » et commodes « ennemis ». Et pourtant, courageusement, ils s’obstinent et s’entraident pour sauver leurs vies et retrouver un avenir.

    Sont notamment signataires :

    Michel Agier, anthropologue, EHESS ; Etienne Balibar, philosophe et sociologue, Université de Paris-Ouest - Nanterre La Défense ; Judith Butler, philosophe, University of California - Berkeley ; Patrice Cohen-Séat, membre de la direction nationale du Parti Communiste ; Etienne Tassin (philosophe, Université Paris Diderot) ; Frieder Otto Wolf, philosophe, Freie Universität Berlin.

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