La mise sur orbite de la fusée Macron s'accompagne, comme toute tentative centriste, d'une idée fausse : le clivage gauche/droite serait une bizarrerie française. Seulement, une candidature qui ne se voudrait ni de droite ni de gauche serait une candidature hors sol, propre à séduire les Gracques, Alain Minc ou Jacques Attali. Insuffisant pour gouverner la France.
Gauche contre droite, un clivage dépassé ? La mise sur orbite de la fusée Macron s'accompagne, comme toute tentative centriste, du retour d'une idée-force qui est aussi une idée fausse : à savoir que le fameux clivage, la summa divisio (René Rémond) entre la gauche et la droite est une bizarrerie française, une vieillerie historique devenue artificielle et sans rapport avec les problèmes de notre temps.
Quand un préjugé bénéficie à la fois de l'ancienneté et du consensus général, il ne se rend jamais, pas même à l'évidence. Or l'évidence, c'est que le fameux clivage n'est pas une spécialité française, mais bel et bien le principe organisateur de la démocratie. Pas de démocratie sans alternance, c'est-à-dire sans possibilité, pour l'électorat mécontent de l'équipe gouvernementale sortante, de lui substituer une équipe d'opposition.
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