Le divorce entre les classes populaires et le Parti socialiste n'a jamais été si profond, analysent Jacques Julliard et Jean-Claude Michéa. Michel Winock a aimé leur livre.
J. Julliard, J.-C. Michéa, La Gauche et le peuple. Lettres croisées, Flammarion, 2014.
A la suite des résultats du premier tour de l'élection présidentielle de 2002, on a entendu un cri: "La gauche a perdu le peuple !" Les élections qui se sont succédé depuis cette date fatidique, où le candidat socialiste Lionel Jospin ne put figurer au second tour, l'ont confirmé : la gauche, en France, a cessé de se concilier le soutien des classes populaires. Ce constat ne cesse depuis d'inspirer les intellectuels. Cet automne Jacques Julliard et Jean-Claude Michéa ont lancé un cri d'alarme dans La Gauche et le peuple (Flammarion, 2014). Ont-ils raison?
De fait, l'élection présidentielle de 2012 comme les élections européennes de 2014 ont consommé le divorce entre les catégories sociales des ouvriers et des employés et le Parti socialiste. Au premier tour de 2012, 25% des ouvriers votaient pour François Hollande et 35% pour Marine Le Pen. A la même époque, 38% des électeurs de François Hollande déclaraient avoir de la difficulté chaque mois "à tout payer". A la même question, 75 % des électeurs de Marine Le Pen répondaient "oui".
Lire la suite
____________________
____________________