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Laurent Bouvet - Sortons de l’économisme pour penser notre « commun »

[Article publié dans le journal Le Monde daté du mardi 17 mai 2016].

La gauche française vit, alors même qu’elle exerce pour la quatrième fois depuis 1981 le pouvoir d’Etat, un de ces moments de crise aiguë dont elle est coutumière. Nouvel épisode, banal au fond, de la longue et insoluble crise identitaire qui la caractérise diront certains ; ultime soubresaut avant son indispensable refondation diront d’autres. Sans doute un peu des deux risquera-t-on, tant les tensions actuelles qui se manifestent en son sein témoignent d’une accumulation de paradoxes qu’il lui faudra résoudre si elle veut prétendre continuer de jouer un rôle historique dans le devenir du pays.

Au nombre de ceux-ci, il y en a un, sans doute moins connu et reconnu que d’autres mais pas moins important pour autant, idéologique si l’on veut : celui de l’économisme qui paralyse la gauche alors que l’état de la société et les bouleversements de l’ordre du monde commandent, de manière de plus en plus pressante, de le dépasser. La pensée et l’action réformiste (comme révolutionnaire d’ailleurs) à gauche est d’abord et avant tout de nature économique. Marxistes, keynésiens ou libéraux sont, malgré leurs divergences, d’accord sur ce point. On sait pourtant combien une telle vision a été contestée, en raison de son étroitesse, au sein même des différents courants de la gauche – qu’on pense à Antonio Gramsci ou à Karl Polanyi par exemple. Mais outre cette contestation théorique, et la vérification historique maintes fois répétée de son acuité, c’est surtout à la situation actuelle que renvoie le paradoxe d’une vision essentiellement économiciste de ce que peut être et faire la gauche.

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