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Analyses - Page 150

  • Jean Gadrey - Destruction des services publics (2) : asphyxie financière, dégradation de la qualité et dette « insupportable »

    Entrons dans les détails, en deux billets, de la stratégie de destruction résumée dans le précédent post. Commençons par les premières armes de destruction, essentielles mais dont on verra qu’elles ne suffisent pas.

    La première arme et la principale est l’asphyxie financière. En effet, s’agissant de services publics, le gros du financement est du ressort des décisions publiques (État, collectivités, Sécurité sociale). C’est très variable selon qu’il s’agit d’un côté des services publics non ou peu payants comme l’enseignement, les hôpitaux, la police, etc. ou, d’un autre côté, de (ce qu’il reste de) services publics de réseaux qui vendent leurs services : SNCF, Poste, RATP, auxquels on peut ajouter, en dépit de leur privatisation partielle, EDF/ERDF (devenue Enedis) et Engie/GRDF dans la mesure où l’État détient encore 85% de EDF et 25% de Engie.

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  • Observatoire des inégalités - Politiques publiques - « Peut-on faire confiance aux riches ? »

    Les politiques publiques peuvent-elles faire confiance aux plus aisés pour redresser l’économie ? Le pari est risqué, si l’on en croit deux études qui montrent que les plus riches contournent davantage les règles que les autres. Un point de vue de Thibault Gajdos, économiste et chercheur au CNRS, extrait du journal Le Monde.

    Emmanuel Macron espère que les contribuables libérés de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) vont investir leurs richesses dans les entreprises françaises, et non pas dans des produits financiers bien plus rentables. Il espère aussi que les entreprises utiliseront les baisses de charges inconditionnelles qui remplaceront en 2019 le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) pour investir et embaucher, et non pour augmenter les dividendes versés aux actionnaires et les salaires de leurs dirigeants. Car Emmanuel Macron croit aux vertus de la confiance.

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  • Centre d'observation de la société - D’où viennent les immigrés ?

    Depuis un siècle et demi, la France est une terre d’immigration. Au fil de notre Histoire, un très grand nombre de nationalités se sont établies sur notre sol, en provenance d’Europe, d’Afrique ou d’Asie notamment. Elles constituent une composante importante de la population française, dont une grande part des ascendants vient de l’étranger.

    Parmi les six millions d’immigrés 1  présents dans l’Hexagone, deux millions viennent d’Europe, soit 36 % (données 2014). Les Portugais sont les plus représentés (plus de 600 000 personnes), deux fois plus que les Italiens ou les Espagnols. Historiquement, la vague migratoire la plus importante en France est venue d’Italie

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  • La Vie des idées - La part manquante de l’assurance-chômage

    Loin de s’orienter vers une flexisécurité à la danoise, la réforme annoncée manque l’occasion de repenser l’articulation entre assurance, solidarité et assistance dans la prise en charge des chômeurs.

    La réforme de l’assurance-chômage intervient dans un contexte particulier, seulement quelques mois après l’adoption des ordonnances du 22 septembre 2017 modifiant le cadre du dialogue social et des relations de travail. «  Libérer et protéger  » : c’est autour de ces deux principes que semble s’organiser la matrice du changement proposé ; il s’agit d’accroître à la fois la mobilité et la protection des actifs sur le marché du travail, notamment grâce à la réforme conjointe de l’assurance-chômage, de la formation professionnelle et de l’apprentissage.

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  • OFCE - Les dilemmes du capitalisme immatériel par Sarah Guillou

    Revue  de : Jonathan Haskel et Stian Westlake, Capitalism Without Capital. The Rise of the Intangible Economy, Princeton University Press, 2017, 288 p.

    Ce livre est à la croisée des débats sur la nature de la croissance contemporaine et future. La place grandissante des actifs intangibles est en effet au cœur des interrogations sur les gains de productivité, les emplois de demain, la croissance des inégalités, la fiscalité des entreprises et la source des revenus futurs.

    Il ne s’agit pas du énième ouvrage sur la nouvelle économie ou sur les ruptures technologiques à venir, il s’agit plus fondamentalement d’un livre sur la rupture qu’opèrent des modes de production de moins en moins fondés sur le capital fixe ou matériel mais de plus en plus sur les actifs immatériels.

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  • Jean Gadrey - SNCF et autres services publics : comment les détruire en prétendant qu’on veut les sauver (de dégradations qu’on a provoquées) (1)

    C’est une recette éprouvée depuis longtemps dans le monde, et ses résultats – en termes de destructions de biens communs économiques, sociaux et écologiques comme en termes de relais par le privé lucratif sur les segments rentables - sont remarquables partout… où la résistance n’a pas été suffisante. Il faut pour cela manier plusieurs armes de destruction. Mais c’est tout un art si on veut éviter qu’elles ne vous explosent au visage.

    Je résume les étapes à suivre, en pensant aux lecteurs/trices ayant peu de temps… Je développerai tout cela dans les deux billets suivants.

    - Asphyxie financière soit à petit feu soit à plus gros bouillons. C’est la « réforme » de base et la difficulté est qu’il faut tenir bon pendant des années pour « arriver à l’os ». Cela exige donc du « courage ».

    - D’où dégradation de la qualité (d’abord pour les usagers les moins riches) + hausse des tarifs + endettement « insupportable ». Pour gonfler encore la dette, on peut parfois compter sur des investissements délirants sur des segments privilégiés (cas de la liaison LGV Lyon-Turin et plus généralement de la stratégie du « tout pour le TGV », mais l’EPR de Flamanville n’est pas mal non plus dans un autre domaine).

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  • La Vie des Idées, Pierre Lascoumes - Grandes entreprises, petits arrangements

     

    À propos de : B. L. Garrett, Too Big to Jail : How Prosecutors Compromise with Corporations, Belknap Press - Harvard UP

    Alors qu’un dispositif inspiré de la procédure de plaider coupable vient d’être introduit en France, B. L. Garrett montre les avantages et les limites de cette pratique aux États-Unis. Si elle accélère le processus judiciaire et minimise les risques de déstabilisation de l’économie, les sanctions qui en résultent, souvent faibles, ne reflètent pas la gravité des transgressions commises.

    L’ouvrage de B. L. Garrett, professeur de droit pénal à l’Université de Virginie, développe un paradoxe original. Depuis le début des années 2000, les poursuites judiciaires contre les grandes entreprises ont fortement progressé, mais cela ne s’est pas traduit par l’augmentation attendue des condamnations. En effet, les procureurs fédéraux ont systématisé, avec les grands transgresseurs économiques, le recours au compromis (Non-prosecution Deals, NPD). Il s’agit de transactions qui permettent d’accélérer les procédures, d’éviter les querelles d’experts et l’aléa des audiences, enfin, d’obtenir pour l’avenir des engagements de mise en conformité.

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  • OFCE - L’économie européenne 2018 : l’hymne aux réformes par Jérôme Creel

     

    L’OFCE vient de publier L’économie européenne 2018. L’ouvrage dresse un bilan de l’Union européenne (UE) après une période de fortes tensions politiques mais dans un climat conjoncturel raffermi qui devrait être propice aux réformes, avant que s’enclenche le processus de séparation entre l’UE et le Royaume-Uni.

    De très nombreuses questions économiques et politiques cruciales pour mieux appréhender l’avenir de l’UE sont au sommaire de l’ouvrage : l’histoire de son intégration et les risques de désintégration, l’amélioration récente de sa conjoncture, les enjeux économiques, politiques et financiers du Brexit, l’état de la mobilité du travail en son sein, sa politique climatique, la représentativité de ses institutions européennes, et les réformes de sa gouvernance économique, tant budgétaires que monétaires.

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  • Slate, Gaël Brustier - Le rapport Spinetta est signé par une élite qui ne connaît pas la France

    Le rapport Spinetta rend plus évident le divorce entre deux France, celle des métropoles et celle des bourgs, petites et moyennes villes. Le Premier ministre doit annoncer ce lundi les mesures retenues. Il n'exclut pas d'avoir recours aux ordonnances pour couper court à toute contestation.

    Il y a plusieurs lectures du rapport de Jean-Cyril Spinetta. On peut y voir les jalons de l’adaptation à la France des orientations fixées au niveau de l’Union européenne en matière de transport ferroviaire.  Le marché et la concurrence sont les horizons radieux promis à notre système ferroviaire.

    On peut aussi s’intéresser à la dimension mêlant concret et symbolique et, finalement, contribuant à l’évolution de la vision du monde d’un grand nombre de Français habitant dans les régions concernées par les fermetures de lignes –suggérées, annoncées, voire louées par des gens qui, manifestement, les ont encore moins empruntées que les usagers potentiels.

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  • Observatoire des inégalités - Les classes sociales : permanence et renouveau

    Les classes sociales n’ont pas disparu. Elles se sont recomposées et restent une clé de lecture essentielle des inégalités. Une analyse de Julien Damon, sociologue, extraite du site Telos.

    La communauté des sciences sociales s’agite régulièrement autour des classes sociales. Au tournant de ce siècle, des experts ont publié leur acte de décès. D’autres ont signalé leur retour.

    Le concept a été élaboré et discuté par des auteurs aussi éminents que Karl Marx et Max Weber, dans une société industrielle alors clivée entre groupes sociaux relativement homogènes, conscients de leurs différences et de leurs intérêts respectifs. La fin de ces classes sociales est en réalité annoncée ou prophétisée depuis des décennies, voire depuis que leur existence a été attestée en ces termes. Une fin annoncée, car elles n’existeraient plus vraiment dans des structures sociales plus centrées autour d’une vaste classe moyenne. Une fin prophétisée, car la lutte des classes aboutirait à leur disparition.

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  • Le Courrier des maires - Vers un nouvel âge du « socialisme municipal » ?

    Chargé d'animer le débat d'idées à gauche, la Fondation Jean-Jaurès a mis sur pied un Observatoire de l’expérimentation et de l’innovation locales (OEIL). Objectif : documenter des pratiques territoriales émergentes et pousser les élus socialistes à réfléchir au pouvoir d'agir citoyen ou encore l'expérimentation locale – sujets des deux premières notes publiées par cet Observatoire. Dijon (photo) en tant que smart city fera l'objet d'une prochaine étude.

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    Le site de l'observatoire : Observatoire de l’expérimentation et de l’innovation locales
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