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Analyses - Page 151

  • Libé - La progressivité de l’impôt, sujet secondaire, Par Bruno Amable, professeur à l’université de Genève

    Une lutte efficace contre les inégalités croissantes dans nos sociétés ne passe pas uniquement par une fiscalité progressive mais aussi par la fourniture de prestations sociales et de services publics de qualité.

    L’augmentation des inégalités est devenue un thème central de la réflexion des économistes et une préoccupation importante des populations concernées. La question de la réduction des inégalités est souvent posée en lien avec celle de la redistribution des revenus, que celle-ci prenne la forme de transferts directs vers certaines catégories de population, ou la fourniture de services publics. Cette question est elle-même liée à celle de la fiscalité, à la fois en ce qui concerne le montant des recettes fiscales, qui indique ce qu’il est possible de redistribuer, et le profil de l’imposition, qui détermine les contributions relatives, positives ou négatives, de chacun à la redistribution en fonction de ses revenus.

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  • Jean Gadrey - Les métiers qui devraient créer le plus d’emplois dans les 10 ans aux États-Unis et en France : de quoi relativiser la grande peur des robots

    Tous les deux ans, aux États-Unis, le BLS (Bureau of Labor Statistics) fournit des projections d’emplois à dix ans selon les métiers. Je m’y intéresse depuis les années 1990 et elles se sont révélées assez fiables, au moins pour leurs prévisions sur ceux des métiers (« occupations » en anglais) qui sont appelés à croître le plus et le moins. Il y a d’ailleurs des tendances lourdes assez semblables depuis une trentaine d’années. Pour les personnes très courageuses qui s’interrogeraient sur la méthode, les hypothèses (certaines sont discutables mais pas déraisonnables) et les sources, voir cet article très complet.

    Les dernières projections datent d’octobre 2017, avec une petite rectification en janvier 2018. Elles portent sur la décennie 2016-2026. On les trouve, avec de très nombreuses données, via ce lien. J’ai traduit les intitulés des métiers, mais il n’y a pas toujours de correspondance claire avec nos propres métiers. Par exemple, on trouve aux États-Unis une distinction entre deux métiers très proches et en forte expansion d’aide aux personnes âgées, handicapées ou malades : « personal care aides » et « home health aides ». Cette distinction ne correspond pas à ce qu’on trouve en France avec d’un côté les auxiliaires de vie (proches des personal care aides) et de l’autre les aides-soignant.e.s (plus qualifié.e.s que les home health aides, qui sont en général non diplômées).

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  • Le Vent se lève - « Les socialistes en sont venus à s’accommoder du libéralisme par petites touches » – Entretien avec Frédéric Sawicki

    Le 15 mars prochain, les militants sont invités à se prononcer sur les textes d’orientation du Parti socialiste, avant de déterminer le 29 mars qui de Stéphane Le Foll, Luc Carvounas, Emmanuel Maurel et Olivier Faure en deviendra le premier secrétaire. Un peu moins d’un an après l’échec de Benoît Hamon à l’élection présidentielle, où en est le PS ? Pour en savoir plus, nous avons interrogé Frédéric Sawicki, professeur de science politique à l’Université Paris 1-Panthéon-Sorbonne, auteur de plusieurs ouvrages de référence sur les socialistes français. 

    LVSL : Après une première sanction lors des élections intermédiaires de 2014 et de 2015, le Parti socialiste a essuyé une débâcle historique aux élections présidentielle et législatives de 2017. Où sont passés les 10 millions d’électeurs que François Hollande était parvenu à rassembler au premier tour en 2012 ?

    Si l’on se fie à l’enquête post-électorale réalisée par Ipsos pour le compte du Cevipof, 15% seulement des électeurs de François Hollande de 2012 ont voté pour Benoît Hamon, 26% ont opté pour Jean-Luc Mélenchon, 46% pour Emmanuel Macron, les 12% restant choisissant l’un des autres candidats en lice. La fraction de cet électorat sympathisant avec la politique économique mise en œuvre par François Hollande et Manuel Valls s’est reportée massivement sur Emmanuel Macron, qui a également bénéficié d’un vote utile de la part de toutes celles et de tous ceux qui craignaient un second tour Fillon/Le Pen.

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  • Centre d'Observation de la Société - Le sondage, un mauvais outil pour comprendre la société

    Depuis leur introduction à la fin des années 1930 en France, et surtout leur application à partir du milieu des années 1960 au cas électoral, les sondages ont pris une place croissante dans le débat public. Pas un jour ne passe sans qu’un média ne rende compte d’une enquête. Les sondages partent d’un principe d’économie : observer une partie d’un ensemble permet, en extrapolant, de porter un regard global. La plupart des enquêtes d’opinion sont réalisées par des entreprises privées à des fins commerciales pour anticiper les ventes d’un produit et ne sont pas connues du grand public. De plus en plus d’enquêtes sont rendues publiques et commandées pour leur médiatisation par un groupe de pression, un « think-tank », une institution ou un média lui-même. Que valent ces sondages? Pas grand-chose sur le fond. La question qui se pose est surtout la croyance collective dans la valeur de l’outil.

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  • Alternatives Economiques - Que faudra-t-il pour que les keynésiens abandonnent ? Des arguments solides !

    Avec son sens habituel de la provocation, Patrick Artus, l’économiste en chef de Natixis, vient de publier une petite note intitulée « Que faudra-t-il pour que les keynésiens abandonnent ? ». Suivent trois séries d’arguments, censés démontrer que la France est une économie où la demande ne peut plus jouer aucun rôle positif. Mais ils sont loin d’être convaincants.

    L’argument du taux de chômage naturel

    Premier argument, la France est proche du taux de chômage structurel, celui à partir duquel toute demande supplémentaire de main-d’œuvre n’aboutit pas, faute de gens formés, et se traduit par des hausses des salaires et des prix. Mettez plus de demande, nous dit Patrick Artus, et vous aurez plus d’inflation et pas moins de chômage.

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  • Jean-Marie Harribey - 120 000 fonctionnaires priés de partir… où ?

    Le 1er février 2018, le gouvernement a annoncé son intention de réformer de fond en comble la fonction publique, notamment en supprimant 120 000 emplois publics d’ici la fin du quinquennat. Au nom de la baisse des dépenses publiques de 3 points de PIB, d’une « gestion contemporaine » de l’action publique et d’une réorganisation « comme le font les entreprises », dixit le président.

    Posons quelques questions de simple logique, pour ne pas dire de bon sens. La première qui vient à l’esprit est : où iront ces ex-fonctionnaires répondant à l’aimable invitation de déguerpir ? Est-ce que les emplois privés existent pour les accueillir sur le champ ? Pendant l’année 2017, alors que le retour de la croissance économique à 1,9 % a été fêté dans tous les médias, les 250 000 emplois créés n’ont entrainé pratiquement aucun recul du chômage et les emplois non pourvus sont restés au même point (les estimations vont de 200 000 à 330 000). Cela veut donc dire qu’il n’y a aujourd’hui pas de grande place pour intégrer les fonctionnaires reconduits à la porte.

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  • OFCE - La croissance française en 2018-2019 : ce qu’en disent les prévisionnistes …Par Sabine Le Bayon et Christine Rifflart

    Alors que l’INSEE vient de publier la première version des comptes du quatrième trimestre 2017 et donc une première estimation de la croissance annuelle, nous nous interrogeons sur les perspectives 2018 et 2019 à travers une analyse comparative des prévisions réalisées sur la France par 18 instituts (publics et privés, dont l’OFCE), entre septembre et décembre 2017. Ce billet de blog présente les points saillants de cette analyse, détaillée dans le Policy brief de l’OFCE (n° 32 du 8 février 2018), intitulé « Une comparaison des prévisions macroéconomiques sur la France », et le document de travail (n° 06-2018) associé (où figurent les tableaux des prévisions par institut).

    Après la profonde récession de 2008-2009 et la crise de la zone euro de 2011, la croissance française avait amorcé en 2013 un timide mouvement de récupération qui s’est accéléré fin 2016. L’année 2017 est donc une année de reprise, avec une croissance légèrement plus dynamique que ce qu’anticipaient récemment la plupart des prévisionnistes : 1,9 % selon la première estimation de l’INSEE contre 1,8 % prévue en moyenne. En 2018 et 2019 cette dynamique devrait se poursuivre puisque la moyenne des prévisions atteint 1,8 % et 1,7 % respectivement. Les écarts-types sont faibles (0,1 point en 2018 et 0,2 en 2019), les prévisions restant assez proches pour 2018 et divergeant plus nettement en 2019 (1,4 % pour la prévision plus basse à 2,2 % pour la plus haute) (graphique 1). En 2019, 5 instituts sur 15 prévoient une accélération de la croissance et 8 prévoient un ralentissement.

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  • Slate, Gaël Brustier - Le PS peut-il connaître un «moment Corbyn»?

    Alors que le débat s’envenime entre les trois candidats héritiers de la ligne de François Hollande et Manuel Valls, l’hypothèse d’une victoire de l’aile critique du parti, menée par Emmanuel Maurel, n’est plus inenvisageable.

    Jadis, il était de coutume que le Parti socialiste, à chaque congrès, débatte de «contributions» puis vote sur des «motions». Ces textes étaient rythmés par des concepts forgés par les différents «courants». Ainsi, chaque militant recevait un épais cahier de textes reliés, que certains annotaient religieusement. L’élection du premier secrétaire était le produit de l’alchimie du congrès et, évidemment, du jeu des rapports de forces entre fiefs, et zones d'influence des personnalités politiques......

    En face, un seul candidat «d’opposition»: Emmanuel Maurel, un militant de longue date du Parti socialiste. Il en maîtrise la culture, en connaît les rouages et entretient avec les membres du courant majoritaire des rapports de camaraderie que n’altèrent pas des prises de position répétées en opposition aux choix politiques fondamentaux du quinquennat Hollande ou des menées idéologiques de Manuel Valls et des siens. En 2012, au Congrès de Toulouse, sa motion rassembla des représentants des «ailes gauches» successives du parti fondé en 1971. L’axe de sa campagne interne avait été d’expliquer que la non renégociation du TSCG, le pacte budgétaire européen, était la faute originelle du quinquennat. 

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  • Jean Gadrey - Macron ou le grand écart entre les actes et les discours, épisode 2 : SDF et migrants, cynisme et inhumanité

    En juillet, lors d’un discours à Orléans sur l’accueil des migrants, Emmanuel Macron avait déclaré : « D’ici à la fin de l’année, je ne veux plus personne dans les rues, dans les bois », ajoutant « la première bataille : loger tout le monde dignement. Je veux partout des hébergements d’urgence. Je ne veux plus de femmes et hommes dans les rues. »

    Ainsi, Emmanuel Macron, disciple de Simone de Beauvoir en paroles (voir l’épisode 1), est, en même temps, celui de l’Abbé Pierre. Un peu comme Laurent Wauquiez l’est de Sœur Emmanuelle. Aucune de ces illustres références n’est malheureusement en état de confirmer ces filiations spirituelles.

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  • Jean Gadrey - Macron ou le grand écart entre les actes et les discours, épisode 1 : les droits des femmes

    Les formules « ni de droite ni de gauche » ou « en même temps » sont en train de se clarifier depuis l’élection présidentielle. Il ne se passe pas de semaine et parfois de jour sans que notre Président ne s’exprime publiquement, en France ou à l’étranger. Et dans la plupart des cas, nous avons droit à des envolées lyriques, certains diront des boniments ou des bobards, dont le contenu humaniste est strictement à l’opposé des décisions prises. Ce qui revient à nous prendre pour des cibles d’un marketing politique enjôleur destiné à nous vendre des produits toxiques présentés comme sains et innovants.

    C’est une façon originale de comprendre le « en même temps », mais il arrive un moment où même ceux ou celles qui l’ont soutenu ou le soutiennent encore se posent des questions, voire osent une critique sévère, nous le verrons dans l’épisode suivant.

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