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Analyses - Page 149

  • Jacques Littauer - SNCF : quand le rapport Spinetta contredit la propagande mensongère du gouvernement

    Billet invité que j’intercale dans ma longue série sur le sujet, avec l’autorisation de son auteur Jacques Littauer. Cet excellent article a été publié dans Charlie Hebdo le 7 mars.

    Attention : le rapport Spinetta est terriblement néolibéral et favorable à la mise en concurrence générale, dans la ligne de ce que j’ai expliqué dans les billets précédents. Sur ce point, voir cette analyse détaillée du rapport Spinetta. Mais ce qui est intéressant, c’est qu’il contient AUSSI des constats qui contredisent les mensonges gouvernementaux actuels.

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  • Jean Gadrey - SNCF et services publics de réseau (4) : les arguments contre la « dérégulation »

    Les idées libérales du précédent billet s’opposent à d'autres thèses qui défendent les services publics de réseau sous l’angle de l'intérêt général. Mais cela doit être précisé, car on peut toujours soupçonner certains de se cacher derrière l'intérêt général pour défendre des intérêts corporatistes. C'est ce que les libéraux reprochent aux syndicats, en oubliant qu’on peut avoir des soupçons bien plus justifiés à l'égard de ceux qui défendent la mise en concurrence au nom de l'intérêt général des consommateurs, alors que l’objectif est le profit des capitaux privés...

    Incidente : je signale cette tribune de plus de 160 intellectuels et chercheurs appelant, dans Le Monde, à soutenir la lutte des cheminots contre la « fin du service public ferroviaire ». Titre : Ce projet de loi « sans légitimité démocratique » est « un danger mortel pour la cohésion territoriale »

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  • Le vent se lève - L’Europe sans les États ? Sur la conférence prononcée par Antonio Negri le 5 mars à l’ENS

    Le 5 mars, dans un amphithéâtre bondé de la rue d’Ulm, le philosophe marxiste et homme politique Antonio Negri prononçait la leçon inaugurale d’un cycle de conférence proposé par le Groupe d’études géopolitiques de l’ENS, dont le titre reprend celui d’un petit livre de George Steiner, « Une certaine idée de l’Europe ». « Pour que l’Europe redevienne une idée » : l’ambition affichée par le groupe d’étudiants peut faire sourire, mais elle a le charme de son panache, et le mérite d’encourager un débat transnational nourri de recul par les temps chahutés que nous traversons.

    Étayant le constat d’une Europe défaite, Toni Negri a placé son discours sous le signe de la reconstruction. Est interrogée la possibilité d’associer l’idée d’Europe à celle d’un nouvel « internationalisme » : comment transformer la lutte des précaires en discours sur l’Europe ? La solution proposée est celle de la « rupture » : l’Europe devrait être déliée d’un cadre atlantiste libéral « aliénant », pour être mieux reconstruite, en dehors des États, avec  l’objectif d’œuvrer à la constitution d’un ordre mondial dénué de toute forme d’impérialisme.

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  • La Vie des idées - Faut-il libéraliser la SNCF ?

    Les réformes annoncées de la SNCF pointent, une fois de plus, son endettement et le statut des cheminots. Mais est-ce que le problème est bien posé ? Retour sur l’histoire d’un débat et sur ses enjeux politiques.

    La publication d’un rapport sur L’Avenir du transport ferroviaire et la déclaration par le Premier ministre Édouard Philippe d’un projet de loi visant à moderniser la SNCF mettent une fois de plus le secteur ferroviaire français sous les feux des projecteurs. Cet article propose de revenir sur l’histoire des chemins de fer français de manière à saisir les conditions de naissance de la crise actuelle du rail et, plus particulièrement, à analyser la construction du cadre cognitif et normatif faisant de l’organisation historique du secteur un modèle de gestion qui passe pour archaïque.

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  • Jean Gadrey - SNCF et services publics de réseau (3) : les arguments en faveur de la « dérégulation » et ses modalités concrètes

    Le premier argument est celui de la prétendue supériorité générale de la concurrence sur le monopole (public ou privé) pour faire baisser les prix et pour améliorer le rapport qualité/prix, au grand bénéfice des consommateurs, de la croissance, de la productivité et de l'innovation. Quitte à me faire traiter de noms d’oiseaux, je dirai d’abord que cet argument n’a pas toujours été faux dans le passé. C’est sa généralisation qui est absurde, surtout lorsque des missions de service public sont en jeu.

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  • Le Vent se lève - Marco Travaglio : » Le Le vent se lève - Mouvement Cinq Étoiles a eu raison de changer son langage en vue de son arrivée au pouvoir »

    Marco Travaglio est un journaliste et un écrivain italien, célèbre pour ses enquêtes et ses essais sur la vie politique et sociale italienne. Il est par ailleurs directeur du média Il Fatto Quotidiano et intervient régulièrement dans le débat politique italien.

    LVSL – Vous êtes fondateur et directeur du média Il Fatto Quotidiano, et vous êtes considéré comme plutôt favorable au Mouvement Cinq Étoiles…

    C’est une erreur, nous avons simplement traité le M5S comme tous les autres mouvements politiques, sans préjugés, tandis que tous les autres journaux les ont traités comme des sauvages, comme des barbares. Le seul fait de ne pas les traiter comme des barbares persuade certains que nous leur sommes favorables. Mais nous, nous jugeons tout le monde de la même manière, sur la base de ce qui est dit, de ce qui est proposé, de ce qui est fait. En ce qui concerne le M5S, il y a des idées que nous partageons, ils se sont en effet occupés de batailles que nous menions déjà en tant que journal, alors que le mouvement n’existait pas encore. Dans ce cas, nous sommes favorables, quand ils soutiennent les choses que nous défendons nous aussi. Quand ils soutiennent des choses que nous ne partageons pas, par exemple quand ils parlaient du referendum pour sortir de l’Euro, nous leur étions opposés. Ils ont maintenant changé d’avis heureusement.

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  • Les trous noirs de la croissance à l'ère numérique [Olivier Passet]

    Partout la croissance, la productivité tendent à s’affaisser. Seraient-ce nos méthodes de suivi statistiques qui seraient caduques ? Cette question est au cœur des réflexions du Conseil national de l’information statistique, faisant écho à ce qu’écrivait Henri Miller en 1956 : "Ce qui va mal ce n'est pas le monde, c'est notre manière de le regarder". L’accélération numérique soulève en effet plusieurs types de problèmes. [...]

  • Libé - Serge July : le 22 mars 1968, «personne ne voulait de leaders»

    Cofondateur de «Libération» et participant au mouvement du 22 mars 1968 à l’université de Nanterre, Serge July revient sur les prémices d’une révolte improvisée, qui s’est amplifiée pour exploser en mai. Et évoque un moment collectif exceptionnel qui traversa la société française dans toutes ses dimensions.

    Le 20 mars 1968, quelque 300 militants attaquent le siège de l’American Express, derrière l’Opéra de Paris, et brûlent un drapeau américain aux cris de «FNL vaincra !». Un peu plus tard, Xavier Langlade, responsable du service d’ordre de la Jeunesse communiste révolutionnaire (trotskiste), revient sur les lieux pour évaluer les dégâts et vérifier que personne n’est resté en arrière. Il est arrêté par la police. L’incident provoque la réaction des étudiants de Nanterre, qui occupent le bâtiment administratif de la faculté dans la nuit du 22 mars. Le «Mouvement du 22 mars», créé à cette occasion, sera l’un des animateurs de la révolte étudiante de mai 68, avec son leader, Daniel Cohn-Bendit.

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  • Non Fiction - Un monde politique de l'entre-soi

    Le livre de Mathilde Larrère et Aude Lorriaux, Des intrus en politique, femmes et minorités : dominations et résistance, présente une étude fouillée concernant la situation des femmes dans le monde politique français. Publié aux Editions du Détour, cet ouvrage est le résultat d’une enquête approfondie et livre les témoignages directs d’une trentaine de femmes politiques appartenant à des partis différents.

    Avant d’entrer dans le vif du sujet, arrêtons-nous sur un point de sémantique : comment le dictionnaire définit-il le terme « intrus » ? Est intrus celui ou celle qui s’est « invité dans un groupe sans avoir qualité pour y être admis ». Majoritaires dans le corps social, les femmes ne sont pas les seules à être discriminées, la couleur de peau, l’origine sociale ou culturelle pouvant également constituer des obstacles dans le monde politique.

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  • Terra Nova - Economie collaborative : comment encadrer et encourager le pouvoir de la "multitude" ?

    Fondée sur le partage, sur la mise en commun d’actifs de toutes sortes et de nouvelles formes d’organisation du travail, l'économie collaborative se développe en remettant en cause les modèles traditionnels. Cette « nouvelle économie », qui prend appui sur la transformation digitale et les mécanismes de « pair à pair », permet de proposer de façon ergonomique et à moindre coût des services dans de nombreux domaines : transport, hébergement, services à la personne, bricolage… Elle permet d’augmenter l’utilisation d’actifs souvent sous-employés (logement, voiture, outils…) et donne à de nombreuses personnes la possibilité de percevoir des revenus de complément. Néanmoins, si ses retombées positives sont indéniables, l’économie collaborative présente des aspects plus contestables : précarisation du travail, concurrence déloyale vis-à-vis des acteurs installés, manque à gagner fiscal pour l’État. Comme dans d’autres domaines gagnés par les outils digitaux et l’économie de plateforme, notre système juridique, construit par et pour une société de type industriel, s’avère souvent inadapté. Le présent rapport explore des réponses aux principaux problèmes générés par cette « nouvelle économie » et dégage une série de propositions pour permettre à la société de profiter pleinement de ces innovations organisationnelles tout en préservant les droits fondamentaux de celles et ceux qui y contribuent.

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  • Jean Gadrey - Brève histoire des services publics de réseau (2) : depuis les années 1980, la dérégulation et ses justifications

    Les années 1980 voient le retour en force du thème du désengagement de l'État, en faveur de l'ouverture à la concurrence (c'est la dérégulation), et plus radicalement de la privatisation des services publics de réseau. Ce retournement majeur n'est pas un simple changement d'idéologie. C'est toute la structure institutionnelle et financière d'un nouveau capitalisme d'actionnaires et de fonds de pensions qui se met en place, en commençant par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne à l'époque des gouvernements de Ronald Reagan (président de 1981 à 1989) et de Margaret Thatcher (premier ministre de 1979 à 1990). Cette « révolution conservatrice » a atteint l'Europe continentale, en particulier le capitalisme allemand et le capitalisme français, quelques années plus tard.

    Un préalable : "ouverture à la concurrence" et "privatisation totale ou partielle" (vente de l'entreprise, en totalité ou en partie, à des actionnaires privés) sont deux notions différentes. Une entreprise peut rester propriété publique à 100 %, et être soumise à la concurrence sur tout ou partie de ses marchés. Avant sa privatisation partielle en 1996 sous le Gouvernement Juppé, Renault était une entreprise à 100 % publique, mais opérant dans un secteur très concurrentiel. Inversement, une entreprise privée peut avoir un monopole total sur son marché, soit parce qu'aucun concurrent ne s'y aventure, soit parce qu'on lui a attribué un monopole de droit.

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