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Réflexions - Page 8

  • La France contre la bombe À propos de : Florent Pouponneau, La politique française de non-prolifération nucléaire. De la division du travail diplomatique, P.I.E. Peter Lang

    En quarante ans, la France est devenue un ardent défenseur de la non-prolifération nucléaire, moins par pacifisme que par choix tactique. Dans la compétition internationale, cette position est aussi une manière de contester l’hégémonie américaine.

     
    Recensé : Florent Pouponneau, La politique française de non-prolifération nucléaire. De la division du travail diplomatique, Bruxelles, P.I.E. Peter Lang, 2015, 255 p., 46€.

    La question de la non-prolifération nucléaire occupe une place prépondérante dans les agendas politiques internationaux : en témoignent ses régulières apparitions dans les discours de chefs d’État, à l’ordre du jour du Conseil de Sécurité des Nations Unies, ou en une de la presse internationale. Au nom de la sécurité globale, les transferts de connaissance et de technologies nucléaires font l’objet de régulations dont la violation peut conduire à des sanctions économiques, voire militaires.

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  • Télérama - Angus Deaton, prix Nobel d'économie : “Le présent reste le meilleur moment historique que nous ayons connu”

    L'Ecossais, récompensé en 2015, publie un essai “La Grande Evasion. Santé, richesse et origine des inégalités”, dans lequel il décrit une réalité plus optimiste que dans le passé. Rencontre avec cet économiste humaniste.

    L'espérance de vie s'est considérablement rallongée. La mort prématurée n’est plus le lot commun. La pauvreté mondiale s’est réduite, à mesure que les deux plus grands pays du monde, la Chine et l’Inde entraient dans le bal de la croissance économique. Bref, la vie est globalement meilleure aujourd'hui qu'hier pour les sept milliards d'humains qui habitent la planète... C'est cette réalité que l'Ecossais Angus Deaton, prix Nobel d'économie en 2015 et professeur à l'université de Princeton aux Etats-Unis, décortique dans son livre, La Grande Evasion. Santé, richesse et origine des inégalités (éd. PUF). Un ouvrage d'économie clair et accessible, placé sous les auspices du film culte de 1963 : La Grande Evasion de John Sturges, avec Steve McQueen — durant la Seconde Guerre mondiale, plusieurs prisonniers, aviateurs de différentes nationalités, s’évadent d’un camp allemand, le Stalag Luft III. « Le film met l’accent non sur la réussite limitée de cette évasion, mais sur le désir inextinguible de liberté que manifeste l’homme, même face à des obstacles apparemment insurmontables », commente Deaton. Rencontre avec un économiste humaniste.

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  • La Vie des Idées - Pour une défense du matérialisme par Clément Carbonnier

    Peut-on définir le capitalisme ? En reconnaissant un rôle aux idées économiques et philosophiques dans son développement, ne risque-t-on pas de nier l’importance des conditions matérielles et techniques qui y président ? Les économistes Clément Carbonnier et Geoffrey Hodgson en débattent.

    Ce texte est un commentaire de l’article de Geoffrey Hodgson « Comprendre le capitalisme. Comment le mauvais usage de concepts clés nous empêche de comprendre les économies modernes », publié le 17 mars sur La Vie des idées, et traduit par Émilie l’Hôte.

    Dans le texte « Comprendre le capitalisme », paru sur le site de La Vie des idées [1], Geoffrey Hodgson cherche à faire le point sur la définition du système capitaliste. De nombreux prédécesseurs se sont attelés à la tâche, rappelant que l’organisation de marchés était en soi insuffisante pour définir et donc comprendre le système capitaliste. Ces études ont souvent insisté sur la construction de marchés pour organiser l’échange de l’ensemble des moyens de production et en particulier la terre et le travail. Ce texte insiste plus particulièrement sur la construction de droits spécifiques qui ont permis l’extension de la propriété aux biens immatériels et en particulier aux titres de dettes : le point déterminant serait la possibilité juridique donnée à la construction des marchés financiers. Ainsi G. Hodgson « propose une définition du capitalisme qui inclut la propriété privée, la généralisation des marchés et des contrats de travail, et l’existence d’institutions financières bien développées ».

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  • Julian Mischi : « Il y a une dévalorisation générale des milieux populaires »

    Sociologue et codirecteur de collection aux éditions Agone, Mischi a signé deux ouvrages consacrés au Parti communiste français : Servir la classe ouvrière (en 2010) et Le communisme désarmé (en 2014). Mais plus que l’histoire propre d’un parti (et de ses débats internes), c’est ce qu’il dit de la société tout entière qui nous intéresse et nous retient ici : rappelons qu’il avait obtenu 21 % des suffrages à la présidentielle de 1969 et moins de 2 % en 2007 — pareille évolution n’est pas, de toute évidence, sans incidences sur notre époque. Comment en est-on venu à croire qu’il n’existait presque plus d’ouvriers en France ? Comment est-on passé de l’héroïsation du prolétariat au mépris des ploucs et des beaufs ? Le FN est-il le nouveau parti du peuple ? Mischi nous répond et propose, surtout, de redonner des armes au communisme français —  en replaçant, en son cœur, la lecture de classes.

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  • Marianne - Salman Rushdie : "Les agresseurs se considèrent aujourd'hui comme des victimes"

    L'écrivain dresse le constat de la complète inversion morale qui a saisi notre monde moderne, celui où il faut "s'excuser auprès de ceux qui vous attaquent".

    Marianne : Dans votre livre, la première étrangeté qui signale la guerre entre la raison et l'imagination est la lévitation.

    Salman Rushdie : C'est la première idée qui m'est venue. J'ai toujours porté une attention particulière au sol, à l'emplacement où l'on se tient et d'ailleurs, avant toute chose, je commence à imaginer où se déroule l'action d'un roman. Or, se tenir à un centimètre du sol pose des questions fascinantes parce que concrètes, par exemple : comment fait-on l'amour, comment conduit-on ? Je me suis posé aussi ce type de questions avec le tapis volant. Dans quelle sorte d'usine en fabrique-t-on, comment arrive-t-on à se tenir dessus, à évoluer dans le froid, etc. ?

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  • OFCE - « Le négationnisme économique » de Cahuc et Zylberberg : l’économie au premier ordre

    12 septembre 2016

    par Xavier Ragot

    Le livre de Pierre Cahuc et André Zylberberg[1] est une injonction à tenir compte des vérités scientifiques de l’économie dans le débat public, face aux interventions cachant des intérêts privés ou idéologiques. Le livre contient des développements intéressants, décrivant les résultats de travaux empiriques utilisant des expériences naturelles pour évaluer des politiques économiques dans le domaine éducatif, de la politique fiscale, de la réduction du temps de travail, etc.

    Cependant, le livre est caricatural et probablement contre-productif tant les affirmations sont à la frontière du raisonnable. Au-delà du débat sur les 35 heures ou sur le CICE, c’est le statut du savoir économique dans le débat public qui est en jeu.

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  • La Vie des idées - Le grand marché du changement climatique

    À propos de : Romain Felli, La grande adaptation. Climat, capitalisme et catastrophe, Seuil

    Le changement climatique anime les débats scientifiques, économiques et politiques depuis cinquante ans. Romain Felli propose une histoire de l’adaptation aux changements climatiques et dénonce son instrumentalisation par la logique de marché, au détriment des plus vulnérables.

    Ce livre raconte comment l’idée d’adaptation aux changements climatiques a été mobilisée – et mise en œuvre – dès les années 1970, pour permettre une extension du marché dans tous les domaines de la vie. (p. 9)

    Ces quelques mots proposés en introduction de l’essai résument parfaitement la thèse d’un ouvrage important sur le changement climatique. Romain Felli, géographe et politiste à l’Université de Genève, propose un argumentaire clair et illustré, oscillant entre description sur le temps long et démonstration analytique. S’inspirant des théories marxistes, de la géographie critique et de l’écologie politique qui privilégient les causes structurelles socio-économiques pour expliquer les inégalités environnementales et la vulnérabilité aux changements climatiques, Romain Felli présente une double démonstration.

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  • Non Fiction - Le bien-être sans la croissance

    Résumé : La croissance est désormais un sujet de débats : et si nous devions apprendre à nous en passer ?

    Dans Faut-il attendre la croissance ?, l’économiste Florence Jany-Catrice et la sociologue Dominique Méda posent successivement trois questions : Comment la croissance économique est-elle devenue l’une des préoccupations fondamentales de nos gouvernements ? A quelles limites la croissance est-elle désormais confrontée ? Et finalement, que disent les débats de ce que pourrait être un monde de progrès mais sans croissance ? Contraintes par le format de la collection Doc En Poche de passer rapidement sur certains points, elles parviennent à donner des réponses plutôt très satisfaisantes à ces trois questions, de sorte que le livre constitue une excellente introduction sur le sujet de l’avenir de la croissance, même si les pistes qu’il suggère pour finir peuvent laisser le lecteur sur sa faim.

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  • La Vie des Idées - Logique des révolutions

    À propos de : Hamit Bozarslan et Gaëlle Demelemestre, Qu’est-ce qu’une révolution ? Amérique, France, Monde Arabe, 1763-2015, Éditions du Cerf.

    Avec les « Printemps arabes », la question du fait révolutionnaire s’est vue posée à nouveaux frais. Suivant une démarche comparatiste, H. Bozarslan et G. Delemestre analysent le lien entre révolution et processus démocratiques, et reviennent sur le rôle des intellectuels dans la dynamique révolutionnaire.

    Recensé : Hamit Bozarslan et Gaëlle Demelemestre, Qu’est-ce qu’une révolution ? Amérique, France, Monde Arabe, 1763-2015, Paris, Éditions du Cerf, 2016, 400 p., 29€.

    Depuis l’hiver 2010-2011, les soulèvements de populations dans différents pays arabes ont fait couler beaucoup d’encre. Les innombrables travaux sur le sujet ont cherché à comprendre les causes et les circonstances locales des révoltes arabes. Mais ces soulèvements ont surtout montré le besoin de repenser le fait révolutionnaire. Car, en faisant revenir « l’âge des révolutions » sur le devant de l’Histoire, « le Printemps arabe » a remis en cause les anciennes grilles d’analyse. Redéfinir le fait révolutionnaire et créer de nouveaux outils d’analyse à l’aune des soulèvements arabes est justement l’ambition de Qu’est ce qu’une révolution ? de Hamit Bozarslan et Gaëlle Demelemestre.

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  • La Vie des idées - Réformer le collège par François Dubet & Pierre Merle

    « Réformer le collège » devient un leitmotiv de la politique éducative française. Nos représentants politiques sont d’accord pour réformer mais en désaccord récurrent sur la réforme à mettre en œuvre. Les désaccords portent à peu près sur tout et quand certains font la promotion du « collège pour tous », d’autres défendent le « collège pour chacun ». Composé de six contributions synthétiques, cet ouvrage se donne un objectif ambitieux : penser la réforme. En dépassant le système binaire qui nous amènent, pareils à des métronomes, de la gauche vers la droite et inversement, il réfléchit la « grande réforme », celle qui devrait d’abord consister à dire ce que le collège doit être, et pas seulement une manière incertaine de combiner l’école commune avec la sélection des meilleurs et « l’orientation » des autres.

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