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Réflexions - Page 10

  • Jean-Marie Harribey - Livres pour l’été (6) : sur l’allocation universelle

    Dans l’immensité des publications portant maintenant sur l’allocation universelle, ou revenu d’existence, ou revenu de base inconditionnel, pour la plupart favorables à cette proposition, qu’elle soit exprimée par des théoriciens se classant à gauche ou par ceux se revendiquant du libéralisme, voire du libéralisme libertarien, il y a un petit livre qui, malgré son format de 85 pages, tranche à la fois par l’étendue de la couverture du débat qu’il propose et par son caractère critique. C’est celui de Mateo Alaluf, L’allocation universelle, nouveau label de précarité (Bruxelles-Mons, Couleur livres, 2014). Mateo Alaluf est un sociologue, professeur à la Faculté de philosophie et de sciences sociales de l’Université libre de Bruxelles.

    Du capitalisme au capitalisme

    L’auteur présente d’abord l’origine de l’idée d’un revenu d’existence, qui se situe moins selon lui chez les penseurs sociaux du XIXe siècle que dans le Collectif Charles Fourier qui, dans les années 1980, conçoit l’allocation universelle comme alternative à la régulation keynésienne. Dès le départ apparaît l’opposition entre revenu inconditionnel et minima sociaux.

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  • Slate - Pour survivre, la gauche devrait-elle abandonner le progrès?

    La gauche reste accrochée au progrès. Mais le progrès qu’elle plébiscite est celui de la technologie et des machines, le tout au service des élites. C’est en tout cas ce que tentent de prouver les deux livres à contre-courant «Le Progrès sans le peuple» et «Le Progrès m’a tuer».

    Le philosophe Régis Debray se plaît souvent à rappeler un dialogue entre deux artistes du XIXe siècle, Honoré Daumier et Jean-Auguste-Dominique Ingres: alors que le premier lance doctement qu’«il faut être de son temps», le second répond: «Mais si l’époque a tort?» Cette conversation illustre très bien la complexité du débat sur le progrès. «Il faut être absolument moderne», écrivait Arthur Rimbaud dans Une saison en enfer. Mais qu’est-ce garantit que la modernité est nécessairement bonne? La gauche est aujourd’hui face à ce dilemme.

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  • Marianne - La gauche ne sait plus penser le progrès (Marcel Gauchet)

    Le rédacteur en chef de la revue "le Débat" vient de signer "Comprendre le malheur français" (Stock). Il s'interroge sur notre difficulté collective - et singulièrement celle des progressistes - à penser le progrès.

    Marianne : Que reste-t-il de l'idée de progrès dans la vie politique française aujourd'hui ?

    Marcel Gauchet : Il suffit de regarder ce qui se dessine à l'approche du début de la campagne présidentielle : l'offre politique se répartit entre plusieurs discours qui ont un point commun - leur adhésion enthousiaste à la même utopie technologique. Ils vont tous, peu ou prou, nous vanter la magie de l'économie numérique et les promesses de l'ubérisation. Sans parler des bienfaits des nouvelles technologies pour régler le problème scolaire.

    Et c'est mal ?

    Non, pas du tout, mais c'est à côté des attentes des citoyens. Le plaidoyer hypertechnologique ne peut pas constituer un horizon mobilisateur pour un pays qui a le plus grand mal à s'adapter à la mondialisation et recherche un projet qui fasse sens par rapport à ce qu'il est. Les avancées biotechnologiques et médicales, par exemple, sont inouïes et admirables. Mais le progrès n'est pas la somme de tous les progrès. Le progrès, c'est autre chose : nous héritons de la deuxième moitié du siècle des Lumières (et notamment d'un auteur comme Condorcet) une idée exigeante et complète du progrès, comme amélioration matérielle et morale du genre humain. Or, ces deux améliorations ne sont pas entièrement superposables.

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  • David Chopin - Non, la social-démocratie n’est pas l’accord d’entreprise…

    Prenons le temps de la réflexion et du long terme pour comprendre la véritable signification de la «Loi Travail». Les débats se sont achevés hier, avec l’utilisation de l’article 49.3. Ce texte est un ensemble (trop) touffu de dispositions, dont la rédaction de l’article 2 a finalement fait l’objet du plus de polémiques. Gageons qu’il ne va pas, à lui seul, créer « l’inversion de la hiérarchie des normes ». Mais il participe à un mouvement de fond de la forme iconoclaste de la social-démocratie à la française.

    En effet, depuis les « Lois Auroux » de 1982, jusqu’aux « 35 heures » de Martine Aubry, ensuite retouché en 2004 et 2008 par la droite ; ainsi droite et gauche consacrent un espace normatif dérogatoire à l’accord d’entreprise. La CFDT, principal syndicat réformiste va jusqu’à consacrer ce mouvement sous le sceau de la « démocratie ».

    Reste à savoir si ce mouvement indéniablement français est le même que celui des autres pays « sociaux-démocrates » ?

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  • Télérama - Yves Sintomer : “La démocratie devient un spectacle, pendant que l'essentiel se déroule en coulisses”

    Professeur de science politique à Paris 8, Yves Sintomer interroge notre système démocratique actuel, où citoyens et élus n'ont plus prise sur les décisions importantes. Et avertit : si on ne redonne pas du pouvoir au peuple, on court à la catastrophe.

    L'Europe est en crise, rejetée ou ignorée par les peuples, dominée par la technocratie et les lobbies économiques et financiers. Les politiques ont perdu toute crédibilité, l'abstention atteint des sommets. Sommes-nous entrés dans l'ère la « post-démocratie », théâtre vidé de sa substance, quand les véritables décisions sont prises en coulisses, à l'écart de la scène publique ? Et comment allons-nous en sortir ? En cédant aux tentations autoritaires ou en réinventant la démocratie ? Autant de questions posées par Yves Sintomer, professeur de science politique à l'université Paris 8, dans un article que vient de publier l'excellente Revue du Crieur. Entretien.

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  • Non Fiction - Enjeux de l'exégèse coranique (Mohammed Arkoun)

    Résumé : Comment a-t-on lu, lit-on et doit-on lire le Coran? pluralité des lectures coraniques.
     
    Les éditions Albin Michel présentent une réédition enrichie du livre que Mohammed Arkoun considérait comme la matrice de sa réflexion sur l’Islam. Cet ouvrage comporte différents articles portant sur des questions précises – voire concrètes – de l’islamologie ou de l’interprétation coranique (la métaphore, la lecture structurale du Coran, la confiscation de l’exégèse du Coran par le pouvoir politique, etc.). Leur point commun est de réfléchir sur les lectures qui sont faites du Coran pour traiter ses questions et de montrer qu’en le lisant autrement, on aboutirait à une meilleure compréhension du texte. Le constat répété de M. Arkoun dans nombre de ses livres est que trop peu de personnes sont formées à cette lecture profonde et exigeante du Coran   pour des raisons sociopolitiques. Et sa lecture, la seule qui soit considérée comme légitime, est trop souvent confisquée et monopolisée par le régime politique. L’ambition de l’ouvrage est d’ouvrir un champ de recherche sur le Coran de le considérer comme un autre texte, à l’aide des méthodes d’étude des sciences humaines, avec une prédilection pour une lecture structurale. Devant l’impossibilité de rendre compte, ne serait-ce que des plus importants développements contenus dans cette somme d’érudition, en constant dialogue avec les penseurs anciens et de notre temps, nous ne pouvons que proposer le développement de quelques thèses cruciales de cet ouvrage.
     
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  • Le Monde - Débat sur la loi travail #1 : que changerait concrètement l'article 2 ?

    Depuis plusieurs mois, la loi Travail fait débat. Pour y voir plus clair, le Monde.fr propose une série de trois débats sur des points précis du projet de loi : les licenciements, les heures supplémentaires et pour ce premier numéro, l'article 2. En plateau, le juriste Jean-Emmanuel Ray et le sociologue Jérôme Pélisse.


    Débat sur la loi travail #1 : que changerait... par lemondefr

  • Non fiction - La gouvernementalité néolibérale (Pierre Dardot et Christian Laval)

    Résumé : Un appel à renouer avec les initiatives de classes, face à un système néolibéral menaçant toujours plus la démocratie véritable.

    Il est évidemment possible de parler de ce nouveau livre de Pierre Dardot et Christian Laval sans faire allusion à leur travail antérieur, notamment à leur ouvrage Commun : Essai sur la révolution au XXI° siècle (La Découverte, 2014). Une perspective centrale gouverne pourtant les deux livres : la politique et l’économie ne relèvant pas de lois naturelles, il convient donc de lutter contre ces images si souvent répandues de mécanismes sociaux et politiques soi-disant « objectifs », c’est-à-dire compris comme indépendants de l’action humaine. À l’encontre de telles considérations, qui font les beaux jours de certains médias, les auteurs en appellent à une reprise de l’initiative dans la guerre des classes , afin d’imposer la démocratie.

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  • Le Monde « Le futur doit gagner du poids politique » Par Daniel Innerarity (Professeur de philosophie politique à l’université du Pays Basque, Espagne)

    Nous, êtres humains, devons avoir une relation avec notre futur si nous voulons réaliser des opérations qui aillent au-delà du moment présent. Cela vaut également pour les sociétés, qui doivent maintenir un rapport intelligent avec leur futur. Les difficultés actuelles de la société au moment de se penser en termes de finalité et de promesse collectives mettent précisément en évidence le fait que le futur n’est pas bien traité.

    Mais si la politique a une quelconque justification qui la distingue de la simple gestion, c’est parce qu’elle tente de gouverner ce futur moins visible mais non moins réel et dans lequel se joue le plus important.

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  • « Justice », le cours mythique de Michael Sandel à Harvard sort en français chez Albin Michel

    Alors que les vidéos du cours mythique d’éthique et politique que donne Michael Sandel à Harvard font littéralement des millions de vues sur youtube (6 millions pour l’épisode 1!), sa compilation sous forme de livre et sous le titre Justice vient de paraître dans une traduction de Patrick Savidan, ce mois d’avril 2016 chez Albin Michel. Un opus déjà classique, riche de nombreux cas concrets et qui sera utile, aussi bien pour commencer la théorie politique que pour préparer un cours ou réviser ses classiques.

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  • Télérama - Justice, Michael J. Sandel. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Patrick Savidan.

    Drôles et imagés, les dilemmes du philosophe américain ont conquis la planète. Ils ouvrent la voie à une réflexion utile sur la notion de vertu.

    Vous êtes aux commandes d'un tramway emballé. Vous ne parvenez plus à freiner. Sur les rails juste en face de vous, cinq cheminots travaillent. Sur une autre voie, légèrement sur la droite, un seul ouvrier s'affaire. Que faire ? Tuer cinq personnes ou dévier l'engin pour n'en tuer qu'une ? Sacrifier une vie pour en sauver quatre semble être une bonne option... Autre possibilité : vous assistez à la scène, cette fois-ci en tant que témoin, depuis un pont. A vos côtés se tient un homme très corpulent — au point que, si vous le poussiez par-dessus la rambarde, il pourrait atterrir sur les rails, stopper la course folle du tramway et épargner les cinq ouvriers... L'arithmétique est la même (sauver quatre existences) et, pourtant, le second scénario semble plus immoral que le premier. Pourquoi ? La justice est-elle une affaire de calcul ou de principe ?

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