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Communiqué - Page 5

  • PS - Renforcer la formation des policiers

     

    - Lundi 19 avril 2021

    David Habib, secrétaire national à la sécurité et à la protection des français

    Ce 19 avril, le Président de la République Emmanuel Macron est en déplacement dans l’Hérault sur le thème de la sécurité. Il a confirmé l’arrivée de 50 policiers supplémentaires et la création d’une école de guerre, académie de formation, dans la métropole de Montpellier.

    La police souffre encore des « années Sarkozy » : entre 2007 et 2012, près de 13 000 postes ont été supprimés et près d’une douzaine d’écoles de police ont été fermées. Si le gouvernement actuel poursuit et respecte son engagement de recruter 10 000 policiers, il faut rappeler qu’en 2020, le temps en école a été réduit de douze à huit mois.

    Les socialistes ont multiplié les alertes sur l’importance de la formation des policiers. En 2013, une réforme du code de déontologie avait été engagée par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault et en 2016, une Direction centrale de la formation, avec 2 500 collaborateurs, avait été créée par Bernard Cazeneuve.

    Plusieurs propositions ont également été faites, comme par exemple la diversification des stages en formation initiale (dans les milieux associatifs ou auprès de la Justice) ; l’augmentation du temps de formation en école ; la réintroduction en formation de sujets comme les valeurs de la République, l’accueil des victimes ou la confrontation ; et une formation en management pour les futurs officiers.

    Enfin, les socialistes ont demandé à ce que le niveau d’exigence des concours soit rehaussé. L’augmentation du nombre de policiers recrutés nous oblige à consolider les cycles de formation. Une véritable police du quotidien ne peut se limiter à une seule augmentation des effectifs. Il lui faut un cadre clair et des objectifs précis ; c’est la condition pour faire de la police un véritable service public.

  • TCHAD : le Parti socialiste appelle la France à répondre aux aspirations démocratiques du peuple tchadien

    Mercredi 21 avril 2021

    Communiqué de presse du Parti socialiste

    Le Parti socialiste exprime sa vive préoccupation face à la période d'incertitude qui s'ouvre pour le Tchad et la région après la disparition brutale du président Idriss Déby Itno ce 20 avril 2021. La prise de pouvoir immédiate et hors cadre constitutionnel par un conseil militaire de transition dirigé par le fils d'Idriss Déby suscite des inquiétudes légitimes sur l'avenir et la stabilité du pays et sur les conséquences sécuritaires dans la région.

    Face à ces nouvelles épreuves, le Parti socialiste reste solidaire du peuple tchadien et de sa volonté de vivre libre dans un pays démocratique. Au vu de la relation stratégique du Tchad avec la France, il attend de notre pays qu'il agisse avec ses partenaires régionaux pour œuvrer en faveur de la tenue au plus vite d'un véritable dialogue national et inclusif, et d'une élection présidentielle crédible.  

    Alors que le président disparu venait d'être réélu pour la sixième fois dans des conditions entachées de fraude, la période qui s'ouvre doit être enfin celle d'une nouvelle chance pour instaurer la voie de la démocratie et de l'État de droit, qui sont des piliers de la stabilité durable. Dans cette perspective, le Parti socialiste considère que la France retrouverait de la grandeur et du rayonnement en contribuant à cette ambition fondamentale.

  • PS - Projet de Super Ligue européenne de football : de l’incertitude du résultat à l’incertain du modèle

     

    – Lundi 19 avril 2021

    Maxime Sauvage, Secrétaire national du PS chargé de la Jeunesse et des Sports

    David Assouline, Sénateur de Paris, Premier secrétaire fédéral de Paris

    L’extraordinaire popularité du football, qui ne se dément pas depuis de très nombreuses décennies, s’explique par plusieurs facteurs : sa pratique très accessible (il suffit de deux sacs posés au sol et d’un ballon rond pour jouer), ses règles basiques (le foot entre amis ne connaît pas le hors-jeu) et son caractère non discriminant sur le plan physique (on peut faire 1,65 m comme Maradona ou 1,87 comme Cristiano Ronaldo et être le meilleur joueur du monde).

    À la lumière de ces trois facteurs, il n’est pas surprenant que le football soit le sport le pratiqué au monde. Un facteur supplémentaire explique pourquoi il est également le sport le plus regardé : plus que dans aucun autre sport, le résultat final est incertain dans le football.

    Le football est le sport où le favori gagne le moins souvent

    Certes, au football comme ailleurs, il y a des favoris et des outsiders. Comme tout supporter peut en témoigner mais aussi comme l’ont montré deux économistes anglo-saxons dans un livre publié en 2013, The Numbers game: Why Everything You Know about Football is Wrong, le football est le sport où le favori gagne le moins souvent (à peine plus de 50 % des matchs, contre une moyenne supérieure à 60 % dans les autres sports).

    La glorieuse incertitude du résultat dans le football le distingue donc de sports tels que le basketball, le baseball ou le football américain où le résultat est le moins incertain selon les deux économistes.

    Ces trois sports ont un point commun : en Amérique du Nord, où ils sont très pratiqués, ces sports fonctionnent en ligues fermées, au sein desquelles un système de « draft » a été mis en place pour tenter de préserver un minimum d’équité sportive.

    Super Ligue européenne de football : la cupidité ne s’accommode pas de l’incertitude sportive

    Parce qu’incertitude sportive et rentabilité financière ne font jamais bon ménage, un vieux serpent de mer du football européen vient de refaire surface et n’a jamais été aussi proche de voir le jour, à savoir la création d’une compétition européenne de football fermée réunissant une partie des clubs les plus riches.

    En effet, dans la nuit du 18 au 19 avril, douze grands clubs européens, comptabilisant au total quarante trophées de Ligue des champions depuis la création de la compétition en 1955-1956, ont annoncé la création prochaine d’une Super Ligue, qui réunirait vingt équipes, dont quinze équipes invitées de manière permanente, et qui viendrait donc en concurrence directe avec la plus prestigieuse des coupes européennes.

    Pour les douze clubs à l’origine du projet (six clubs anglais, trois clubs espagnols et trois clubs italiens), cette compétition leur assurerait un ticket européen annuel pour une compétition qui pourrait rapporter 3,5 milliards d’euros (soit 175 millions d’euros en moyenne pour les vingt clubs engagés ; pour rappel, le PSG avait touché 134 millions d’euros l’année dernière en arrivant en finale de la C1) avec le soutien de la banque américaine JP Morgan.

    Au-delà de la manière, qui consiste à mettre l’UEFA, les championnats nationaux, les clubs non impliqués dans le projet, les joueurs et les supporters devant le fait accompli, ce projet revient à remettre en cause le système pyramidal du football européen (que l’on retrouve plus largement dans tous les sports européens, même si l’EuroLigue de basket-ball a constitué une première entorse à cette organisation) qui repose avant tout sur le mérite sportif.

    À noter le cynisme des promoteurs de cette Super Ligue qui évoquent d’ores et déjà une édition féminine, afin de masquer leur cupidité derrière la promotion du football féminin.

    Comme l’a justement déclaré Sir Alex Ferguson, porter ce projet c’est « s’éloigner de 70 ans de football européen » et c’est signer la victoire du football business où les propriétaires sont des magnats, les clubs des entreprises, les joueurs des marchandises et l’incertitude sportive un insupportable risque à réduire au maximum.

    Où va le football ?

    Ne nous y trompons pas, le projet de Super Ligue est le stade suprême d’une dérive mercantile impulsée depuis plusieurs années par la FIFA, l’UEFA et à des degrés moindres par certains championnats européens.

    Cette dérive se traduit par une multiplication des compétitions et des équipes engagées dans ces compétitions, au détriment de la santé des joueurs. Pour les promoteurs de ces compétitions, ces évolutions répondent à une demande forte des spectateurs, qui voudraient toujours plus de matchs. En réalité, cette demande jamais assouvie est fantasmée, afin de justifier des événements reconfigurés uniquement pour générer des recettes supplémentaires.

    C’est ainsi que, côté FIFA, la prochaine édition de la Coupe du monde des clubs devrait réunir pas moins de vingt-quatre équipes et qu’à partir de 2026, la Coupe du monde de football comptera quarante-huit sélections participantes.

    Côté UEFA, le projet de Super Ligue avait été anticipé, d’où le changement de formule de la Ligue des champions à partir de 2024 pour augmenter le nombre de matchs et d’affiches. Force est néanmoins de constater qu’il y a toujours plus cupide que soi.

    À trop vouloir faire du football une activité économique comme une autre, pour le plus grand malheur de tous les amoureux de ce sport, on ne lui épargnera pas une crise généralisée qui paraît de plus en plus inévitable.

    À ce sujet, la crise des droits audiovisuels du football français est une alerte à prendre très au sérieux, qui montre qu’une inflation sans limite de ces droits, encouragée par la dérive mercantile évoquée plus haut, n’est pas tenable. Elle a déjà eu pour conséquence « d’exproprier » les amateurs de football de leur sport, qui doivent aujourd’hui multiplier les abonnements, à des prix de plus en plus prohibitifs, pour regarder les clubs qu’ils supportent. Regarder un match de football, qui plus est en période de Covid et donc de fermeture des stades, est ainsi réservée à une minorité de personnes. Or, invisibiliser le football, c’est menacer la pratique même du foot.

    Pourtant, il ne suffira toujours que de deux sacs posés au sol et d’un ballon rond pour retrouver l’esprit du football.

  • Communiqué du Bureau national suite aux actes racistes, antimusulmans et antisémites

    Mardi 13 avril 2021

    Communiqué de presse du Bureau national du Parti socialiste

    Incendie endommageant une des portes d’entrée de la mosquée Arrahma à Nantes ; tags haineux et antimusulmans contre le Centre culturel Avicenne de Rennes ; inscriptions antisémites sur les murs de Sciences Po à Paris ; vidéo à caractère raciste à l’encontre de Denis Bouanga, footballeur de Saint-Étienne ; injures racistes et menaces dans une lettre anonyme adressée à la journaliste et productrice Nadiya Lazzouni…

    Le Parti socialiste condamne ces actes graves et exprime son soutien aux personnes qui en sont victimes. Le racisme et l’antisémitisme, comme toute autre forme de discrimination, n’ont pas leur place dans notre République.

    La société française a évolué. Elle est aujourd’hui métissée, dans ses couleurs de peau, ses parcours, ses croyances. Certains le refusent pourtant et entretiennent le fantasme d’un pays en monochrome.

    À ceux-là en particulier, nous rappelons que la laïcité n’est pas l’étendard d’une nouvelle croisade, ni un principe vidé de sa vigueur. C’est le cadre juridique de protection et de liberté qui, au cœur du pacte républicain, assure la liberté de conscience et le libre exercice des cultes. C’est également un principe essentiel d’émancipation au cœur du pacte républicain.

    La République jusqu’au bout de Jaurès, c’est celle de l’universalisme et de l’égalité réelle, celle qui permet de regarder et construire l’avenir ensemble. 

  • Assurance chômage : il est encore temps d'arrêter le carnage !

     

    - Samedi 27 mars 2021

    Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste

    Vincent Duchaussoy, secrétaire national en charge du travail, des nouvelles formes de travail et de l'emploi

    Une nouvelle fois, l’étude d’impact de l’Unedic sur l’inique projet de réforme de l’assurance chômage du gouvernement, révélé jeudi 25 mars par Le Monde, démontre toute la violence de cette réforme.

    C’est en particulier le nouveau système de calcul des allocations qui concentre les injustices. D’après cette dernière étude, 1,15 million de demandeurs d’emplois seraient concernés par la baisse de leurs allocations. Soit 335 000 de plus que dans l’estimation déjà accablante annoncée début mars par le gouvernement. Une paille !

    L’étude estime que la baisse des allocations s’établira à 17 % en moyenne et concernera celles et ceux ayant ouvert des droits à indemnisation entre le 1er juillet prochain et la fin juin 2022. Soit les victimes des conséquences économiques de la crise sanitaire. Le cynisme se conjugue ici à l’indignité.

    Cette réforme n’a finalement qu’un seul objectif, rappelé lui aussi par l’étude d’impact : économiser près d’1,3 milliard d’euros dans le versement des prestations. Qui va les payer ? Les chômeurs les plus précaires, et particulièrement les jeunes, dont l’entrée dans un emploi stable – déjà difficile – risque d’être encore retardée par la crise. Un véritable choix politique !

    Cette réforme déjà scandaleuse en 2019 devient proprement inadmissible au cœur de la crise que nous traversons. Le Parti socialiste appelle une fois de plus le gouvernement à y renoncer et à retrouver sans plus tarder le chemin de la démocratie sociale.

  • Résolution du Bureau national du Parti socialiste

    Mardi 23 mars 2021

    En tant que syndicat étudiant, l’UNEF indique que ses missions fondamentales sont d’informer, de défendre les droits des étudiants et d’organiser des actions de solidarité sur les campus. De par son histoire, il est également porteur d’une parole universaliste et d’un projet d’émancipation. Dans une organisation qui repose sur ces principes, des réunions organisées sur des critères d’origine ne sont pas acceptables.

    Nous condamnons les dérives de l’UNEF car nous désapprouvons les assignations identitaires et toute forme d’essentialisation. Nous considérons que le combat contre les discriminations ne peut être l’affaire exclusive de ses victimes, il doit être l’affaire de toutes et tous.

    Le Parti socialiste n’est pour autant pas dupe de la stratégie de la droite et de l’extrême droite qui mènent une croisade réactionnaire qui prend pour cible les victimes des discriminations.

    Nous dénonçons également la fuite en avant du gouvernement qui ne sait plus quel incendie allumer pour masquer sa gestion catastrophique des questions universitaires et son absence totale de réponse à la détresse des étudiants. Il est encore plus grave qu’un ministre de l’Éducation cherche à disqualifier son interlocuteur en l’accusant de fascisme. Les fascistes, ce sont aujourd'hui ceux qui appellent au viol ou au meurtre de militants syndicaux dont ils ne partagent pas les orientations.

    Nous entendons défendre nos principes : la fraternité républicaine et la lutte contre toutes les discriminations dans une France métissée, multiculturelle et plurireligieuse ; la laïcité, cadre juridique de protection et de liberté et principe essentiel d’émancipation au cœur du pacte républicain. Nous réaffirmons également notre détermination à défendre l’université publique et les libertés académiques, ainsi que notre engagement à rétablir la priorité à l’éducation, à l’enseignement supérieur et à la recherche, aujourd’hui délaissés et méprisés dans notre société.

    Quant à ceux qui demandent la dissolution de l’UNEF, ils méprisent volontairement les règles de droit qui président à ce type de décision qui reposent sur une procédure lourde s’appuyant sur des faits graves et précis au regard du Code de la sécurité intérieure. On peut combattre les positions de l’UNEF dans le débat public, mais exiger sa dissolution, c’est atrophier la démocratie.

  • PS - Ubérisation : La mission Mettling poursuit la fable de l’indépendance

    Ubérisation : La mission Mettling poursuit la fable de l’indépendance

     

    Samedi 13 mars 2021

     

    Olivier Jacquin, secrétaire national aux mobilités et aux transports

    Vincent Duchaussoy, secrétaire national au travail, aux nouvelles formes de travail et à l'emploi

    L’ordonnance rédigée par la mission Mettling, dont le cadre a été défini dans la LOM fin 2019, permet au gouvernement de s’entêter dans sa fable de l’indépendance des livreurs à vélo et chauffeurs VTC, alors même que la Cour de cassation a qualifié le 4 mars 2020 la relation qu’ils entretiennent avec les plateformes d’« indépendance fictive ». En refusant de contrôler les plateformes comme Uber via l’inspection du travail, il permet à ces dernières de rester dans une zone de non-droit social.

    Le Parti socialiste appelle donc le gouvernement à s’inscrire dans le mouvement européen pour la reconnaissance des droits sociaux de ces travailleurs : en Italie et en Angleterre où la justice requalifie par dizaines les livreurs et chauffeurs en février, en Espagne où le gouvernement de gauche a hier créé une « présomption de salariat » pour les livreurs à vélo et à scooter et de rendre l’algorithme transparent. C’est tout le sens de la proposition de loi déposée par Olivier Jacquin et nombre de sénateurs socialistes le 4 mars 2021.

    Le Parti socialiste estime que le dispositif de représentation proposé est intéressant, s’il s’adresse aux « vrais indépendants »; or ils en sont exclus, tout comme l’ensemble des travailleurs des plateformes numériques qui ne sont ni livreurs à vélo ni chauffeurs VTC.

    La Parti socialiste propose par ailleurs :

    • de réformer et de mieux définir le statut des auto entrepreneurs

    • de créer une autorité indépendante de contrôle des plateformes, et non pas du seul processus électoral voulu par la mission Mettling

    • que soit élaborée une convention collective pour cette branche professionnelle

    • que les véritables indépendants aient plus de facilités à se regrouper au sein de coopératives d’activité et d’emploi
  • PS - Restaurer la confiance dans l’institution judiciaire : une ambition politique plutôt qu’un simple mot

     

    Gulsen Yildirim, secrétaire nationale à la justice

    Nawel Oumer, secrétaire nationale à la protection des libertés publiques

    La confiance des Français en la justice, fondamentale dans une société démocratique, ne cesse de s’éroder. En l’espace de dix ans, elle a reculé de 10 points, chutant de 63 % à 53 %. Il y a donc urgence à réagir et à porter une vraie ambition en ce domaine. Hélas, le gouvernement Castex n’apporte pas de réponses crédibles sur ce sujet essentiel.

    La confiance suppose tout d’abord de défendre l’institution judiciaire contre des attaques infondées de responsables politiques notamment suite à la condamnation d’un ancien président de la République. Que connaissent-ils d’un dossier pour dire que la condamnation est sévère pour un dossier faible ? Face à ces attaques, le président de la République, garant de l’indépendance de l’autorité judiciaire, et le garde des Sceaux ont fait le choix du silence plutôt que de la défense. Comment avoir confiance si, au plus haut niveau de l’État, on laisse lancer le discrédit sur une décision rendue par un tribunal ?

    Au lieu de protéger l’institution judiciaire, le garde des Sceaux a préféré présenter la semaine dernière un projet de loi intitulé « confiance dans l’institution judiciaire », un projet sans grande ambition. Or la confiance ne se décrète pas par de simples mots.

    Elle suppose d’avoir une vision globale de la justice. Si la justice pénale doit être renforcée, la justice civile, certes moins médiatique, est au centre de la vie des Français. Le contentieux civil représente chaque année 2,2 millions contre 800 000 décisions pénales. Or le projet de loi ne comprend aucune disposition qui puisse restaurer la confiance envers cette justice du quotidien. Elle demeure sinistrée et oubliée. Comment avoir confiance en la justice lorsqu’il faut attendre des mois voire des années pour avoir une réponse judiciaire à un simple problème de voisinage ou de responsabilité civile ?

    Il en va de même de la justice commerciale, sociale ou administrative.

    De plus, la question du budget est cruciale pour rétablir la confiance dans l’institution judiciaire. Aucune réforme ne sera en mesure d’améliorer l’accès au droit, la protection des libertés fondamentales et plus largement la qualité de la justice, notamment sa rapidité, tant que la France demeurera à la traîne de l’Union européenne pour les moyens qu’elle lui consacre.

    Sur ce point, l’augmentation du budget de la justice doit se faire parallèlement à une évaluation des politiques publiques et par la limitation de nouvelles réformes qui absorbent une grande partie de ses budgets. Elle doit aussi s’accompagner d’une diminution de la charge de travail en traitant certains dossiers autrement ou bien ailleurs que devant les tribunaux. Les modes alternatifs au règlement judiciaire des conflits doivent être promus avec efficacité.

    Enfin, il n’est que temps de parachever l’indépendance de la justice en gravant dans la Constitution l’avis conforme du Conseil supérieur de la magistrature dans la nomination des procureurs.

    C’est à ces conditions qu’une justice, garante des libertés individuelles et collectives, et plaçant le citoyen au cœur des préoccupations, pourra retrouver la confiance du justiciable.

    – Jeudi 11 mars 2021

  • PS - Publication du rapport de la Fondation Abbé-Pierre : L’urgence d’un grand plan en faveur du logement et du logement social

     

    Cédric Van Styvandael, secrétaire national au Logement, Politique de la ville et Rénovation urbaine

    Nathalie Appéré, secrétaire nationale au Logement, Politique de la ville et Rénovation urbaine

    Camille Vielhescaz, secrétaire national adjoint à la Politique de la ville 

    Thomas Chevandier, secrétaire national adjoint au Logement

    La fondation Abbé-Pierre vient de publier son rapport annuel sur le mal-logement et caractérise une situation sociale dramatique : 300 000 personnes sans domicile ; 4 millions de personnes en situation de mal-logement ; 12 millions de personnes fragilisées par rapport au logement (en suroccupation, avec charges qui augmentent ou taux d’effort insoutenable) ; 12 millions de personnes souffrant de précarité énergétique. 

    Pendant ce temps, le nombre de logements sociaux attribués en 2020 a chuté de 100 000 (20 %) par rapport à 2019, le nombre de logements sociaux produits en 2020 s’est effondré pour tomber à 90 000 unités et le nombre de projets d’accession à la propriété devrait plonger de 25 % d’ici fin 2021. La chaîne de production du logement s’enraye dramatiquement.

    Si la crise du logement n'est pas neuve, elle s'accélère par l'effet cumulé de la crise sociale et des choix (ou l'absence de choix) politiques du gouvernement. La FAP a raison d'alerter sur la bombe à retardement que constituent les impayés de loyer et les expulsions retardées.

    Le part du logement dans le budget des Français devient insupportable à mesure que les ressources des ménages diminuent avec les conséquences de la crise sanitaire. En parallèle, les confinements successifs rendent d’autant plus invivables les situations de mal-logement, renforçant l’effet et le vécu des inégalités face au logement. 

    Les choix du gouvernement et l’État ces dernières années ont aggravé la situation, les chiffres présentés ci-dessus n’étant que la conclusion de 4 années d’attaques systématiques du logement social : depuis la réforme des APL (4 milliards de coupes budgétaires encore en 2021) et ses conséquences sur les bailleurs sociaux jusqu’au manque de volonté dans l’application de la loi SRU ou encore l’oubli de dispositions de soutien au logement et au logement social dans le plan de relance.  

    Pourtant, la situation appelle plus que jamais un grand plan d’urgence en faveur du logement, et singulièrement du logement social, pour construire massivement, rénover et combattre la précarité énergétique. Bâti avec les acteurs du logement et contractualisé avec les collectivités locales, cet indispensable volet logement d’un véritable plan de relance doit notamment s’appuyer sur :

    • l’abaissement temporaire du taux de TVA applicable à la construction, reconstruction ou rénovation de logements locatifs sociaux à 5,5 % (quelle que soit la catégorie de logement social ou sa localisation) ;

    • l’annulation de la réduction de loyer de solidarité (RLS) par le biais d’une convention entre l’État et les bailleurs sociaux leur imposant d’investir la totalité des sommes ainsi libérées dans la construction de nouveaux logements ou la rénovation de leur parc de logements.

     

  • Comité interministériel des villes 29 janvier 2021 : Le gouvernement à Grigny pour répondre à l’appel de Grigny … de 2017

    Nathalie Appéré, secrétaire nationale au Logement, Politique de la ville et Rénovation urbaine

    Cédric Van Styvendael, secrétaire national au Logement, Politique de la ville et Rénovation urbaine

    Camille Vielhescaze, secrétaire national adjoint à la Politique de la ville 

    Thomas Chevandier, secrétaire national adjoint au Logement

     

    Nous nous félicitons que l’appel des 200 maires de banlieues du 14 novembre 2020, après le plan de « mobilisation nationale » enterré d’avril 2018, après l’appel de Grigny du 16 octobre 2017… ait enfin ! trouvé un premier écho du gouvernement ce matin. 

    L’organisation du tout 1er comité interministériel de la ville (CIV) du quinquennat à Grigny ce matin arrive en effet bien tard dans le quinquennat pour ambitionner de « changer le visage de nos quartiers d’ici la fin du quinquennat ». Qu’en aurait-il été si les maires de banlieue et les associations de la politique de la ville n’avaient pas su faire entendre leur voix et celles des 5 millions d’habitants des quartiers prioritaires depuis 4 années ? La considération de ces quartiers ne peut pas être seulement de circonstance ou d’opportunité, à un peu plus d’un an des échéances présidentielles. Elle ne peut pas non plus être seulement dans le symbole, en venant à Grigny, ville la plus pauvre de France où précisément le premier appel des maires et des associations avait été lancé le 16 octobre 2017… La politique de la ville exige du temps, de la visibilité, de la présence sur le terrain, du partenariat au local et des moyens.

    L’annonce de 2 milliards supplémentaires pour le nouveau programme national de renouvellement urbain (dont le bouclage financier reste néanmoins à préciser) était évidemment très attendue ce matin, portée par l’USH ou encore l’association Ville & Banlieue. C’est une bonne nouvelle, dont il faut se féliciter tant nombre de projets importants restent à financer ; tant nombre de projets ambitieux ne peuvent aujourd’hui démarrer faute de bouclage de leur financement. Comme à Grigny justement, dont le projet de la Grande Borne est depuis son passage en comité national d’engagement de l’ANRU fin 2019 toujours dans l’expectative. 

    L’accélération du programme national de l’ANRU est une exigence pour redonner un cadre de vie de qualité à ces quartiers et à leurs habitants d’aujourd’hui comme de demain. Car derrière ce programme, c’est aussi l’exigence de mixité sociale qui est en jeu. Sur ce point, le gouvernement fait le choix d’encadrer la production de logements sociaux là où il y en aurait trop (plus de 40 %). Il est à l’évidence plus simple de contraindre les communes qui accueillent que de produire là où les besoins sont criants. Face à une crise du logement sans précédent depuis l’après-guerre, face au besoin de millions de Français de se loger et de bien se loger, face à l’enjeu de rendre possibles les parcours résidentiels et de penser une mixité sociale à une échelle bien large que celle des seuls quartiers prioritaires, le gouvernement ne propose rien pour renforcer la production des logements sociaux (notamment PLAI et PLUS) ou en accession sociale.

    Si certaines des mesures annoncées dans les champs de la sécurité et de la prévention, de l’éducation ou encore de l’emploi et de l’insertion, reprises aux acteurs de la politique de la ville, vont dans le bon sens, de nombreuses autres sont en réalité déjà existantes et engagées. Et beaucoup de flou subsiste là encore sur leur financement. Derrière l’effet d’annonce, quelle est la réalité de ces 3,3 milliards « supplémentaires » ? 

    Enfin, il y a l’urgence immédiate, celle des files d’attente de familles, de personnes âgées et isolées, de jeunes étudiants… qui se rallongent semaine après semaine dans les distributions d’aides alimentaires : qu’en est-il de la création d’un fonds consacré à l’aide d’urgence (détresse sociale, grande pauvreté, aide alimentaire…) pour soutenir les villes pauvres et les associations locales à répondre à la détresse sociale des habitants de leurs quartiers ?

     

    Samedi 30 janvier 2021

  • PS - Beauvau de la sécurité : améliorer les conditions d’exercice des forces de l’ordre et renouer la confiance entre la police et la population

    Le gouvernement ouvre aujourd’hui le grand débat national sur les forces de l’ordre et la sécurité en France : « le Beauvau de la Sécurité ».

    Ces discussions sont souhaitables, les socialistes avaient d’ailleurs été les premiers à le demander dans une question au gouvernement posée par Olivier Faure, le 10 juin 2020.

    Aujourd’hui, il est nécessaire d’engager une réflexion sur le métier des forces de l’ordre, leur fonctionnement, leurs conditions de travail mais aussi sur leur complémentarité, leur coordination et le rapport qu’elles entretiennent avec nos concitoyens.

    Cette réflexion doit être menée sans tabou : la police et la gendarmerie sont un service public, il est normal que l’ensemble des acteurs concernés puisse en débattre. Le Parlement et les forces politiques devront également être associées à ces travaux. Le 8 septembre 2020, les députés socialistes avaient ainsi permis la création d’une commission d’enquête relative à l'état des lieux, la déontologie, les pratiques et les doctrines de maintien de l'ordre, dont les résultats seront prochainement publiés.

    Enfin, le gouvernement avait déjà repoussé, de janvier à novembre, la publication d’un livre blanc de la sécurité intérieure qui se voulait également « une concertation large et ouverte : experts de la sécurité, élus, préfets, agents de terrain, chercheurs et universitaires, acteurs de la sécurité privée sans oublier les citoyens eux-mêmes ».

    Le Beauvau de la Sécurité doit être à la hauteur des attentes qu’il a suscitées. Il décevrait s’il se contentait de lister les 200 propositions du livre blanc de la sécurité intérieure. Il échouerait si les solutions proposées n’étaient pas assorties des moyens nécessaires à leur mise en œuvre.

     

    Mardi 26 janvier 2021