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Réflexions - Page 33

  • La Vie des Idées : La BCE et la crise du capitalisme en Europe par Clément Fontan

    Selon Clément Fontan, la Banque centrale européenne a outrepassé ses prérogatives et a, sans contrôle démocratique, traité de manière trop différenciée l’aide qu’elle apporte aux États et celle qu’elle alloue au système financier.

    En l’espace de quatre jours, l’Union Européenne a traversé un nouvel épisode marquant d’une crise longue maintenant de cinq ans. Peu après l’annonce d’un programme dit de Quantitative Easing (QE) (assouplissement quantitatif) le 22 janvier 2015 par Mario Draghi, le président de la Banque Centrale Européenne (BCE) [1], le parti de gauche radicale Syriza remportait le 25 janvier les élections législatives grecques avec une avance très confortable sur ses principaux opposants. Étant donné que les traités européens confinent la responsabilité de la BCE à la politique monétaire et l’isolent des pressions politiques en lui conférant un très haut niveau d’indépendance, on pourrait s’attendre à ce que rien n’unisse l’annonce du QE à Francfort et les résultats électoraux à Athènes. Pourtant, les liens sont étroits : le nouveau gouvernement grec d’Alexis Tsipras doit prendre en compte sa dépendance financière envers la BCE et cette dernière doit se préoccuper des risques que la crise grecque peut faire peser sur la stabilité financière de la zone euro. Cette porosité des enjeux explique les rencontres répétées et les multiples signaux envoyés par voie de presse interposée entre les nouveaux dirigeants grecs et Mario Draghi sous forme de « partie de poker » ou de « chicken game » selon les expressions journalistiques consacrées [2].

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  • La Vie des Idées : Imaginations historiennes par Rémy Besson

    L’imagination est-elle une ressource ou une menace pour l’écriture de l’histoire ? Indéniable outil de connaissance, elle permet surtout de faire le lien avec d’autres mises en présence du passé, comme le roman, le cinéma ou les séries télévisées.

    Recensé : Marie Panter, Pascale Mounier, Monica Martinat et Matthieu Devigne (dir.), Imagination et Histoire : enjeux contemporains, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2014. 328 p., 20 €.

    Croisant les approches historiennes, littéraires et cinématographiques, l’ouvrage collectif Imagination et Histoire cherche autant à faire le point sur les très nombreuses réflexions épistémologiques qui traversent la discipline depuis la fin des années 1970, qu’à les renouveler. Évitant de revenir frontalement sur des problématiques liées à la mise en intrigue du passé, au rapport à la fiction ou à la falsification de l’histoire [1], il a pour principale originalité de placer au centre de l’investigation le rapport à l’imagination [2]. Celle-ci est tour à tour considérée comme une propriété intrinsèquement liée à l’écriture historienne de l’histoire ou comme une capacité propre aux réalisateurs, metteurs en scène, écrivains et autres artistes, qui expriment un point de vue sur le passé. Tout à la fois ressource et menace pour le chercheur, l’imagination permet aux auteurs ici réunis de poser à nouveaux frais la question des usages culturels et politiques du passé, en menant une série d’études de cas portant principalement sur des films et des romans, mais aussi sur des pièces de théâtre et des expositions.

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  • Telos - Enseigner les valeurs républicaines: oui, mais comment? Alain Bergounioux

    Les sociétés se maintiennent parce qu’elles sont capables de transmettre d’une génération à une autre leurs principes et leurs valeurs », écrivait Claude Lévi-Strauss en 1998. Les réactions qui ont eu lieu dans un grand nombre d’établissements scolaires, collèges et lycées, après les attentats de janvier ont jeté une lumière crue sur la difficulté de faire partager des valeurs communes à l’ensemble de la jeunesse française. Ce sont bien sûr les établissements situés dans les zones dites « difficiles », où se côtoient des cultures d’origines diverses, où l’influence de la religion musulmane, tard venue dans la société française, est forte, qui sont le plus en cause. Mais l’interrogation vaut plus largement et concerne la société toute entière. Les polémiques par exemple qui ont lieu à propos des manières de parler de l’égalité des sexes montrent que l’accord n’est pas établi avec d’autres parts de l’opinion, et que la question de savoir ce qui relève de l’école et ce qui appartient à la famille fait débat dans l’opinion publique.

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  • Libé - «En finir avec le refus de toute utopie»

    Pour l’historien Jérôme Baschet, l’Etat n’est pas l’unique façon de représenter l’intérêt général et un autre système est possible.

    Jérôme Baschet, historien, enseigne à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) à Paris et à l’Universidad autónoma de Chiapas, à San Cristóbal de Las Casas (Mexique). Il publie Adieux au capitalisme (La Découverte).

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  • Non Fiction - La bataille transatlantique : le livre !

    Résumé : Enfin un ouvrage pour répondre à toutes les questions (ou presque) que vous vous posez sur le traité transatlantique !

    Le projet de grand traité de libre-échange entre les Etats-Unis et l’Europe (appelé TTIP par ses partisans, TAFTA par ses opposants, du moins dans le monde francophone) a certes fait couler beaucoup d’encre, mais la plupart du temps dans l’immédiateté d’une information ne laissant que peu de temps à la réflexion. L’ouvrage de Maxime Vaudano entend donc combler cette lacune, en tentant de répondre, en 24 chapitres concis, aux grandes questions que pose ce traité. L’auteur connaît bien son sujet – il tient d’ailleurs un blog, « La bataille transatlantique » hébergé sur le site du Monde – et ça se voit. Le TTIP/TAFTA est ainsi envisagé dans toutes ses dimensions : impact attendu du traité sur la croissance économique aussi bien que sur les réglementations et les services publics, enjeux géopolitiques et démocratiques, sans oublier l’épineuse question de l’ISDS, le système d’arbitrage privé entre investisseurs et Etats.

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  • Décapitaliser les consciences par Federico Tarragoni

    Le capitalisme contemporain est auto-destructeur. Le médiéviste Jérôme Baschet en expose les raisons et dessine les voies de la société qui pourrait lui succéder. Une réflexion sur le « bien vivre » qui emprunte les sentiers de l’utopie pour penser l’émancipation.

    Recensé : Jérôme Baschet, Adieux au capitalisme. Autonomie, société du bien vivre et multiplicité des mondes, Paris, La Découverte, 2014, 160 p., 15 €.

    Le constat dressé par Jérôme Baschet dans Adieux au capitalisme est sans appel : le capitalisme néolibéral serait entré dans une crise structurelle : accroissement de l’exploitation du travail (p. 35-39), tyrannie de l’urgence (p. 42-43), formatage concurrentiel des subjectivités (p. 39-42), marchandisation généralisée de la vie (p. 43-47) et prédation des ressources naturelles de la planète. Voici selon J. Baschet, spécialiste d’histoire médiévale et penseur des formes d’émancipation contemporaines, les traits saillants d’une crise qui se déploie sous nos yeux, à l’échelle du globe. Comment en sortir ? Quels référents imaginer pour « décapitaliser les consciences » (p. 173) ?

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  • Le Comptoir - Laurent Bouvet : « Recréer du commun, c’est se remettre à faire de la politique »

    Laurent Bouvet est professeur de science politique à l’université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines et directeur de l’Observatoire de la vie politique de la Fondation Jean-Jaurès. Il a récemment publié « L’Insécurité culturelle – Sortir du malaise identitaire français » (éditions Fayard). Dans cet ouvrage, le politologue tente d’expliquer le malaise des classes populaires françaises sous l’effet de la mondialisation et leurs traductions électorales (notamment la percée du Front national).

    Le Comptoir : Karl Marx et Friedrich Engels écrivaient que l’« insécurité perpétuelle » est ce qui distingue « l’époque bourgeoise de toutes les précédentes »[i]. La résolution du problème de l’insécurité – qu’elle soit « culturelle », « sociale » pour reprendre l’expression  du sociologue Robert Castel, ou au sens strict – peut-elle faire l’économie de la critique du capitalisme comme « fait social total » ?

    Laurent Bouvet : Certainement pas. L’insécurité culturelle, telle que je l’analyse dans mon livre, renvoie précisément aux conditions actuelles du capitalisme et des rapports de forces qu’il induit dans une société comme la nôtre.

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  • Telos - Grèce : et maintenant? Elie Cohen

    L’accord du 20 février esquissé entre autorités grecques et européennes a une apparence, celle du compromis de la dernière heure qui évite la crise aiguë, et une réalité, un compromis sémantique qui ne règle rien, accompagné d’un ballon d’oxygène temporaire. Le compromis rhétorique a été dénoncé au sein même de Syriza par Manolis Glezos, une figure historique de la résistance grecque. Étendre de quatre mois le « MFFA » (Master Financial Assistance Facility Agreement) et rappeler les obligations du « current agreement » pour ne plus prononcer le mot de « mémorandum », remplacer la Troïka par « les institutions » et rebaptiser les créanciers « partenaires » alors qu’on s’est engagé à ne pas agir sans leur accord, c’est effectivement préférer les mots à la substance.

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  • Mesiapart, James Galbraith - L'hétérodoxie en économie, une chance pour la France

    James Galbraith, auteur de La Grande Crise : Comment en Sortir Autrement (Le Seuil 2015), et professeur à l’université du Texas, à Austin (Etats-Unis), livre à Mediapart un plaidoyer pour les économistes hétérodoxes, dont la reconnaissance pourrait placer la France « dans une bien meilleure situation que celle dans laquelle se trouvent de nombreux autres pays ».

    Le bouleversant assassinat de l'économiste Bernard Maris a privé la France d'une figure intellectuelle au sommet de ses capacités. Pourtant, cet événement tragique vient rappeler au monde qu’en France, l’économie garde des traditions de pluralité, d’originalité, d’hétérodoxie et un sens du bien commun. En effet, ces traditions sont une des forces de la vie académique française et un des éléments caractéristiques de la voix de la France sur la scène internationale. Aujourd'hui, dans les universités françaises, les économistes hétérodoxes représentent environ 600 personnes, soit un quart des effectifs.

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  • La Vie des Idées : Le Pouvoir aux Piketty ! par Nancy Folbre

    Tout en confessant son admiration pour Piketty, l’économiste américaine Nancy Folbre énonce trois objections. Quel est l’impact des écarts entre travailleurs sur les conflits de classe ? Quel rôle jouent les différences basées sur le genre ? Les inégalités économiques entre les nations, ou groupes de nations, ne constituent-elles pas un problème plus important que celles entre les individus d’une nation ? Essai publié en partenariat avec Public Books.

    S’il y avait davantage d’économistes comme Thomas Piketty, le monde serait meilleur, même s’il est difficile de dire à quel point il serait meilleur sans modèle économétrique détaillé. Je plaisante, mais ce n’est que parce que je voudrais expliquer l’historique de ma propre relation, mélange d’amour et de haine, avec la profession d’économiste. J’adore lorsque de brillants économistes comme Piketty mettent en évidence les tendances en matière d’inégalités de richesse, et montrent comment celles-ci influent sur l’évolution de la croissance économique. Je déteste quand ils en parlent en termes purement mécaniques, comme si l’économie elle-même était une voiture dont nous aurions perdu le contrôle, ou un GPS qui a tout simplement besoin d’être reprogrammé

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  • Marianne - La cécité des économistes (entretien avec Robert Boyer)

    L'économie est-elle une "science dure", ou une science sociale mobilisant la politique, la sociologie, l'histoire ? Le débat fait rage entre orthodoxes et hétérodoxes. Ces derniers, traités de quasi "obscurantistes" par Jean Tirole, s'alarment du monopole des "néoclassiques" sur l'enseignement et la recherche. Robert Boyer, polytechnicien et fondateur de l'école de la régulation, livre ses réflexions à "Marianne". Décapant.

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