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Réflexions - Page 30

  • Telos - Le problème allemand par Angel Ubide

    Si vous lisez la presse économique et les déclarations officielles du FMI ou du G20, que vous écoutez les lamentations des responsables politiques européens ou les commentaires lors de conférences d’économie internationale, vous êtes en droit de conclure que le monde et l’Europe ont un problème avec l’Allemagne. Avec un excédent de compte courant de plus de 7% du PIB, une politique budgétaire restrictive, et un niveau d’investissement public très faible, l’Allemagne semble fonctionner dans un univers intellectuel économique parallèle. Les autorités allemandes font valoir que l’excédent du compte courant et l’équilibre budgétaire sont des signes de force et, par conséquent, il n’y a rien à changer et que le débat n’a pas lieu d’être. La presse allemande est encore plus radicale, et par conséquent les citoyens allemands sont isolés de la critique. La position allemande peut avoir un sens du point de vue d’une partie de la société allemande, mais pas dans une perspective européenne ou mondiale. Pour l’amener à changer, il faut, d’abord, s’appliquer à la comprendre.

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  • Jean-Marie Harribey - L’hétérodoxie économique dans tous ses états (2) Le découplage absolu entre production et consommation de ressources est impossible

    En fin d’année 2014 et au début 2015, plusieurs ouvrages ont apporté leur contribution à l’analyse de la crise, à la fois dans sa dimension écologique et dans la capacité hypothétique du capitalisme à relancer une croissance économique durable.

     

    Le livre de Thierry Caminel, Philippe Frémeaux, Gaël Giraud, Aurore Lalucq et Philippe Roman, Produire plus, polluer moins : l’impossible découplage ? (Les Petits matins, Institut Veblen, 2014), présente l’état des connaissances sur la liaison entre la croissance de la production et celle de l’utilisation de ressources (énergie, matières premières) ainsi que celle des émissions de polluants. Le constat connu est confirmé par les auteurs. Il y a au mieux un petit découplage relatif, sur lequel on aurait tort de trop miser pour l’avenir.

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  • Jean Gadrey - Dette grecque encore : bobards médiatiques et turpitudes des dirigeants européens

    Un mini guide critiquant en termes simples les bobards médiatiques sur la dette grecque vient d’être publié par le Collectif pour un audit citoyen de la dette publique. Suivre ce lien. Huit idées reçues démontées en huit pages claires et accessibles. J’ai reproduit ci-après les arguments relatifs à l’idée reçue n° 4 : « on a aidé les Grecs ».

    Je vous signale également ce billet du 13 mars de Guillaume Duval sur AlterEco plus, un excellent site : « Grèce: les apprentis sorciers serrent le nœud coulant ».

    Autre turpitude récente, où la France fait l’inverse à Bruxelles de ce que son Président déclare à Paris, alors que pour une fois la Commission défend un projet assez ambitieux : Taxation des transactions financières : la France prête à s’asseoir sur 36 milliards d’euros, par Thierry Brun (Politis).

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  • Valls, les guerres franco-françaises et les intellectuels, Pierre BIRNBAUM Historien

    Dans son combat courageux contre le Front national dont il redoute l’influence croissante, Monsieur Manuel Valls se trompe d’époque. C’est le déclin rapide des guerres franco-françaises qui suscite la disparition de la figure de l’intellectuel, née précisément durant l’affaire Dreyfus pendant laquelle l’éthique et le droit affrontaient le culte de l’armée et celui d’une nation vécue sur le mode ethnique. Au Manifeste des intellectuels répondaient les prises de position de la patrie française et, au sein de chacune des armées, d’incontestables intellectuels-savants fourbissaient leurs armes, c’est-à-dire leurs livres, leurs articles, leurs pamphlets de haute tenue.

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  • Jean Gadrey - Combien « nous » coûterait un défaut grec ? Réponse (à débattre) : dette qui roule (bien) n’amasse pas mousse !

    Il y a eu, et il y a encore, des débats contradictoires sur cette question : que signifierait pour l’Etat francais, un défaut total de la Grèce (je ne pense pas que ce soit l’hypothèse la plus probable, mais c’est une autre question) ? Des chiffres alarmistes circulent (600 à 750 euros par personne), pendant que d’autres économistes (sérieux) prétendent que cela ne coûterait presque rien ni à l’Etat ni aux « contribuables », ce qui semble curieux a priori. Nettement moins a posteriori, on le verra.

    Les évaluations les plus alarmistes sont simples, voire simplistes : on prend le total de ce que l’Etat grec doit directement à la France, soit environ 10 milliards d’euros, on y ajoute les 30 milliards apportés par la France en garantie au Fonds européen de solidarité financière (FESF, devenu MES, lequel a emprunté sur les marchés financiers pour prêter à la Grèce) et on divise les 40 milliards soit par le nombre de contribuables soit par le nombre d’adultes, soit par le nombre d’habitants. Dans le dernier cas (calculs du Figaro du 23 janvier) cela ferait un peu plus de 600 euros par Français.

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  • Jean-Marie Harribey - L’hétérodoxie économique dans tous ses états (1) La dette enfle et la finance engloutit la nature

     

     

    Je commence une série de comptes rendus de visionnages et de lectures. Crise de la dette et crise écologique sont au programme. Les présenter en suivant se justifie car, outre le fait que beaucoup de problèmes sont liés entre eux, leurs auteurs se prévalent d’une vision critique. Leur travail n’en revêt que plus d’importance. Mais ils méritent eux aussi d’être discutés. J’aborde d’abord deux documentaires qu’Arte a diffusés récemment et qui méritaient d’être regardés. « La dette, une spirale infernale » de Laure Dessalle, et « Nature, nouvel eldorado de la finance » de Sandrine Feydel et Denis Delestrac donnent à voir un paysage différent de celui qui nous est quotidiennement présenté par des médias ressassant la litanie des marchés financiers. De ces films, on attend beaucoup, mais on ressort dubitatif sur la profondeur de l’hétérodoxie revendiquée par les réalisateurs. Pourquoi ?

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  • Grèce: une économie dépendante et rentière par Michel Husson, Publié par Alencontre

    La Grèce est une économie dépendante et rentière. Dépendante, parce qu’elle doit importer une bonne partie de son énergie et toute une série de marchandises qu’elle ne produit pas. Rentière, parce que sa classe dominante est plus compétente pour capter la richesse produite, directement ou par l’intermédiaire de son Etat, que pour investir et innover. La dette [1] n’est au fond que le reflet de ces caractéristiques, et l’alternative passe aussi par « la destruction des fondements du système oligarchique » (pour reprendre une expression de Yanis Varoufakis).

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  • 7Fracture sociale : ce déni qui va vous coûter très cher, Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités

    17 mars 2015 - En refusant de voir l’ampleur des difficultés des classes populaires et moyennes, notre société prend des risques. La fracture sociale s’ouvre et le ressentiment augmente. Le point de vue de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.


    Les catégories populaires et moyennes vont se rappeler au bon souvenir du pouvoir lors des élections départementales des 22 et 29 mars. Le Front national va conquérir un grand nombre de cantons. Sans doute plusieurs départements. Les portes du pouvoir sont proches. Le Parti socialiste est progressivement balayé de la scène politique. L’une des explications est à chercher dans la violence de la crise subie par une partie de la population. Les catégories aisées, gourmandes, continuent à s’enrichir quand les couches populaires voient leur niveau de vie   baisser. Entre les deux, les classes moyennes constatent avec amertume le décalage entre leurs aspirations et la réalité sociale. Une fracture sociale s’ouvre et le ressentiment augmente.

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  • Telos - L’imprévoyance générationnelle : question taboue, Monique Dagnaud

    En France, l’idée des inégalités entre générations figure comme un non-dit. La raison en est simple : mettant en cause plusieurs choix politiques opérés par les générations vieillissantes, les dettes publiques sans cesse reportées ou les invraisemblables ratés du système d’enseignement français, sans parler du patinage artistique autour de la réforme des retraites, elle est quasiment taboue. En fait, personne n’a envie d’endosser le fiasco d’un égoïsme générationnel.
     
    On renvoie alors la responsabilité aux élites politiques qui nous gouvernent, oubliant que celles-ci ont été démocratiquement élues et que l’opinion publique est plus que jamais une boussole qui oriente leurs choix. De surcroit, (presque) toutes les familles éprouvent une solidarité face aux difficultés potentielles d’insertion de leur progéniture et déploient la panoplie du parent responsable : encouragement pour conduire au plus haut niveau scolaire, aide matérielle  et morale pour accompagner au mieux vers l’autonomie, accueil lors des différents « pépins » qui peuvent survenir dans la vie du jeune adulte. Cet effort est évidemment indexé sur les revenus de chaque famille - 54 % des 18-24 ans et 34 % des 25-34 ans reçoivent une aide financière de leurs parents (BVA 2014, Les Français et leur budget). Ainsi, les parents se posant en premier amortisseur de la crise de la reproduction sociale, la perception du conflit de génération existe à peine. Cette question objective n’est pas perçue subjectivement.

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  • Observatoire des inégalités - Une société fragilisée par les inégalités

     13 mars 2015 - Le modèle social français est parmi les plus performants au monde. Mais le « toujours plus » des plus favorisés menace son équilibre. Une analyse de Louis Maurin. Extrait du premier numéro des Dossiers d’Alternatives Economiques, « Une société qui change », réalisé en partenariat avec le Compas et le Centre d’observation de la société.


    La France est un des pays où l’on vit le mieux au monde. Depuis quarante ans, notre niveau de vie   médian   [1] a doublé. Cet enrichissement a transformé les conditions de vie de la population. La part des logements sans confort a chuté de 39 % à 1,5 %. Le taux de pauvreté se situe parmi les plus faibles au monde. Tous les ménages ou presque possèdent un téléviseur, un lave-linge, un réfrigérateur et un téléphone portable. Plus de 80 % ont une voiture, qui leur offre une liberté individuelle importante. Les progrès n’ont pas été que matériels. Le demi-siècle passé a été marqué par l’émancipation des femmes, en marche vers l’égalité dans le travail comme dans le couple. L’insécurité a notablement diminué sur le long terme. La part de jeunes en échec à l’école a été divisée par quatre. L’espérance de vie a gagné dix années et la France figure ainsi parmi les pays où l’on vit le plus longtemps. La famille s’est modernisée : on choisit désormais librement son partenaire dans la vie, la fécondité est bien mieux contrôlée, les relations se sont équilibrées dans le couple comme entre parents et enfants.

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  • Observatoire des inégalités - En finir avec la fabrique des garçons

    6 mars 2015 - Si au collège, les garçons posent plus de problèmes et ont davantage de difficultés scolaires que les filles, c’est peut-être parce que la société leur envoie des messages paradoxaux. Le point de vue de Sylvie Ayral, professeure agrégée et d’Yves Raibaud, géographe (CNRS). Extrait du quotidien Libération et du journal du CNRS.


    Quelque chose ne tourne pas rond chez les garçons. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : au collège, ils représentent 80 % des élèves sanctionnés tous motifs confondus, 92 % des élèves sanctionnés pour des actes relevant d’atteinte aux biens et aux personnes, ou encore 86 % des élèves des dispositifs « Relais » qui ­accueillent les jeunes entrés dans un processus de rejet de l’institution scolaire. Tous ces garçons ont-ils des problèmes, des troubles du comportement et/ou de l’apprentissage ? Eh bien non, loin s’en faut. Des travaux récents [1] montrent que leurs transgressions et leurs difficultés scolaires sont, le plus souvent et quel que soit leur milieu social d’origine, des conduites liées à la construction même de leur identité masculine.

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