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Idées - Page 7

  • L'ours - Une idée occidentale à refonder : l’égalité, par Alain Bergounioux

    Aldo Schiavone, historien italien du droit renommé internationalement, a une grande ambition : refondre l’idée d’égalité pour notre siècle. Il part du constat qu’aujourd’hui les fondements économiques, sociaux, culturels de l’égalité, telle que les a élaborés l’Occident dans notre modernité, sont mis à mal.
    À propos du livre de Aldo Schiavone, Une histoire de l’égalité. Leçons pour le XXIe siècle, Fayard. 384 p, 24€. Artiucle paru dans L’ours 504, janvier 2021.

    Pour l’auteur, nous sommes entrés dans un nouvel âge des inégalités où nous ne savons plus penser l’égalité dans ses tensions internes mêmes, entre l’égalité des droits et l’égalité des résultats. Pour contribuer à y remédier, l’auteur propose de refaire le chemin de cette idée depuis l’Antiquité. Il le fait en privilégiant essentiellement l’histoire des idées philosophiques et politiques. 

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  • Le meilleur de 2020 - Institut Rousseau - Rousseau et la frugalité, Matthieu Abgrall

    S’il faut d’abord connaître le luxe pour saisir les vertus de la frugalité, c’est qu’elles entretiennent un rapport constant dans l’œuvre de Jean-Jacques Rousseau. Le problème du luxe, des inégalités, de la tyrannie de l’opinion et de l’apparence, sont la face critique d’un éloge subtil et constant de la frugalité. Pourtant, le mot n’apparaît presque pas dans son œuvre, si ce n’est à l’occasion d’une description des fêtes de la Sparte antique :

    « Je donnais les fêtes de Lacédémone pour modèle et celles que je voudrais voir parmi nous. Ce n’est pas seulement par leur objet, mais aussi par leur simplicité que je les trouve recommandables : sans pompe, sans luxe, sans appareil ; tout y respirait, avec un charme secret de patriotisme qui les rendait intéressantes, un certain esprit martial convenable à des hommes libres ;  sans affaires et sans plaisirs, au moins de ce qui porte ces noms parmi nous, ils passaient, dans cette douce uniformité, la journée, sans la trouver trop longue, et la vie, sans la trouver trop courte. Ils s’en retournaient chaque soir, gais et dispos, prendre leur frugal repas, contents de leur patrie, de leurs concitoyens, et d’eux-mêmes. »

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  • La Vie des idées - Le temps à l’œuvre

    À propos de : Corine Maitte et Didier Terrier, Les rythmes du labeur. Enquête sur le temps de travail en Europe occidentale, XIVe-XIXe siècle, La Dispute

    En dépit de l’omniprésence du travail dans nos sociétés, que sait-on vraiment du temps qui lui est consacré ? En tournant le dos aux approches historiques linéaires, la vaste enquête de Corine Maitte et Didier Terrier explore les rapports complexes entre durée et profit.

    Voici, à coup sûr, un ouvrage qui fera date pour de nombreuses raisons. En effet, cette enquête qui se déploie sur la très longue durée et touche une large géographie européenne, privilégiant cependant la France, l’Angleterre, l’Italie et la Belgique, part d’une série de questions simples évoquées page 14 mais qui peuvent se résumer en une seule : que sait-on vraiment du temps de travail ? Pour y répondre, et de belle manière, les deux auteurs procèdent selon une double approche simultanée : déconstruire avant de proposer de nouvelles pistes de réflexion. Méthode qui leur permet, à travers un souci comparatif constant, de faire montre de leur excellente connaissance historiographique et de leurs qualités démonstratives. L’ensemble, servi par une langue claire et un véritable souci pédagogique, s’appuie sur des sources multiples et variées, d’interprétation parfois difficile, où les comptabilités des chantiers de construction (par exemple celle des Médicis entre la fin du XVIe siècle et 1737), comme celles des grandes entreprises textiles ou minières (comme la Grande Bacnure de Liège en 1847-1856) ont la part belle. Les grandes enquêtes sociales, les rôles des employés (tels ceux de l’église Saint-Germain à Paris en 1644-1645), les contrats d’apprentissage, les livrets ouvriers, comme ceux de Verviers au XIXe siècle, ou encore les récits de vie complètent l’essentiel du corpus.

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  • Non Fiction - De l'ordolibéralisme au néolibéralisme

    Trois regards sur la généalogie du néolibéralisme : une étude économique sur l'ordolibéralisme, un recueil de textes classiques et un brûlot sociologique appelant à des résistances nouvelles.

    La littérature scientifique abondante au sujet du néolibéralisme depuis la fin du XXe siècle ne doit pas faire oublier qu'il ne s'agit pas seulement d'un concept né il y a 40 ans avec l'avènement du thatchérisme et du reaganisme mais qu'il puise ses sources bien antérieurement, en particulier dans l'Allemagne de l'entre-deux-guerres. Avant d'être un programme politique et économique (dérèglementations, privatisations, démantèlement de l'Etat-providence, mise au pas des syndicats...), le néolibéralisme doit en effet être considéré comme une idéologie politique née dans le bouillonnement intellectuel de la première moitié du XXe siècle, au creuset des réflexions de patrons, universitaires et hauts fonctionnaires, comme l'a montré l'excellent essai de François Denord concernant la France (Le néo-libéralisme à la française. Histoire d'une idéologie politique   ). C'est d'ailleurs lors du colloque Lippmann de 1938 – rassemblement de 26 économistes et intellectuels libéraux organisé à Paris – que le terme de « néolibéral » a été forgé, deux ans après la publication (et à l'occasion de sa traduction en français) de La société libre (The Good Society) de l'essayiste américain Walter Lippmann

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  • Revue de presse du 4 au 10 décembre

    Le Vent se lève - Olivier Faure : « Je veux permettre la réaffirmation du Parti socialiste et du socialisme »

    Le Parti socialiste vit un moment important de son histoire. Il sort d’une crise violente qui a changé son rôle au sein des forces de gauche. Pour la première fois depuis de nombreuses années, il pourrait ne pas y avoir de candidature socialiste à l’élection présidentielle. Nous avons souhaité rencontrer Olivier Faure afin de l’interroger sur l’actualité de son mouvement, son rapport à l’écologie et aux transformations idéologiques et culturelles qui sont en cours. Entretien réalisé par Lenny Benbara et retranscrit par Dany Meyniel.
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    Basta - « De quelle écologie parle-t-on ? » : la « génération climat » passée à la loupe

    « Tous écologistes ! », avait lancé Jean Castex à son arrivée à Matignon, cet été. Vraiment ? Enfin portée à l’agenda politique, cinq ans après la signature des accords de Paris sur le climat, la question écologique serait-elle soudainement devenue consensuelle ? Certainement pas, rétorque le sociologue Yann Le Lann. Son enquête révèle que la « génération climat » est loin d’être homogène. « Partager le constat d’alerte ne suffit pas à partager la même réponse. » Entretien.

    Yann Le Lann est maître de conférence à l’Université de Lille. Il est par ailleurs coordinateur d’un collectif de sociologues, Quantité critique, né en 2018, dans le sillage des premières marches pour le Climat, pour mener une analyse quantitative, en immersion, des mouvements sociaux contemporains en prise avec l’écologie.
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    20 minutes - Revenu universel : Des départements socialistes demandent un revenu de base « dès aujourd’hui »

    ALLOCATION L’Assemblée nationale a voté pour un débat, mais les présidents socialistes de 24 départements veulent des actes

    Vingt-quatre départements socialistes ont demandé samedi, dans une lettre ouverte aux parlementaires, une « généralisation dès aujourd’hui » du revenu de base alors que l’Assemblée nationale s’est prononcée jeudi pour ouvrir un débat sur un mécanisme de revenu minimum universel. « Nous pourrions dès aujourd’hui envisager une généralisation afin de répondre à la crise inédite que nous traversons, plutôt que d’engager un débat national », écrivent les signataires, sous l’égide du président (PS) de la Gironde Jean-Luc Gleyze.
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    Le Vent se lève - Stéphane Rozès : «La présidentielle doit remettre l’État au service de la nation et de sa souveraineté»

    Stéphane Rozès est conseiller pour les entreprises, territoires et États en matière de stratégie d’opinion. Au cours de sa longue expérience de sondeur et politologue, il a travaillé et conseillé confidentiellement seize candidats lors de quatre présidentielles, puis trois présidents : Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande. Alors que les partis politiques et candidats s’organisent progressivement en vue de 2022, nous avons souhaité l’interroger sur les enjeux de la prochaine élection présidentielle. Entretien retranscrit par Manon Milcent.
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    Novethic - Projet de loi Convention climat : les premiers arbitrages concernent les mesures les plus consensuelles

    Lutte contre l'artificialisation des sols, interdiction de certains vols domestiques, menus végétariens quotidiens, fin des publicités pour les énergies fossiles... Barbara Pompili, la ministre de la Transition écologique, a dévoilé les premiers arbitrages sur le futur projet de loi issu de la Convention citoyenne pour le climat. Le texte final sera présenté en Conseil des ministres fin janvier.

    Après la tenue de cinq réunions préparatoires, en début de semaine, entre ministres, parlementaires et membres de la Convention citoyenne pour le climat (CCC), Barbara Pompili dévoile les premiers arbitrages de la future loi climat. Ceux-ci portent sur les mesures les plus consensuelles, tandis que la concertation se poursuit sur le reste. Le projet de loi, qui contient pour l’heure 70 articles, doit être présenté en Conseil des ministres fin janvier pour un examen au Parlement à partir de mars.  
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    À propos de : Éloi Laurent, Sortir de la croissance, mode d’emploi, Les liens qui libèrent

    Éloi Laurent offre une remarquable synthèse des débats théoriques comme des initiatives pratiques des tenants d’un au-delà du PIB. Son mode d’emploi est enthousiasmant, au risque cependant d’occulter les conditions politiques d’une telle transformation.

    Quelle lecture plus saine en cette période de (re)confinement et à l’orée d’une chute historique du PIB français et mondial que cet ouvrage d’Éloi Laurent, qui nous propose un mode d’emploi pour sortir de la croissance ? La crise de la Covid-19, avec ses multiples ramifications environnementales, sociales et financières, devrait effectivement nous inviter à reconsidérer les sources du progrès et les formes de la valeur économique, et à reprendre enfin le travail entamé dans l’immédiat après-crise de 2008 avec le rapport Sen-Stiglitz-Fitoussi et bien imprudemment laissé en plan. Il s’agit cette fois-ci d’en déployer toutes ses implications concrètes. L’ouvrage didactique d’Éloi Laurent, sorti en 2019 et donc avant la crise, tombe ici à pic en nous proposant une analyse très argumentée et synthétique sur les raisons qui rendent effectivement obsolète la mesure du Produit Intérieur Brut.
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    Quels indicateurs sociaux et économiques peuvent permettre de changer nos modes de production pour les rendre plus justes et compatibles avec la sauvegarde de l’environnement ? Quelles sont les conditions politiques et économiques d’un tel changement ? Réponse d’Éloi Laurent à Étienne Espagne.
     
    Les travaux d’Étienne Espagne sur les politiques climatiques et leur financement, au confluent de l’économie environnementale et du développement, ont déjà su s’imposer au niveau international. Étienne Espagne incarne bien la nouvelle génération française d’économistes de l’environnement, en bonne partie issue de l’écosystème (tropical) du CIRED (Centre international de recherche sur l’environnement et le développement), remarquable de par la combinaison d’une précoce visibilité académique et d’une volonté revendiquée d’influence sur les politiques publiques. Je suis donc particulièrement reconnaissant à la Vie des Idées de m’avoir invité à répondre à sa lecture attentive et à ses éclairantes réserves, dont je le remercie.
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    Pour en finir avec le rôle prépondérant du PIB et de sa croissance dans les jugements de progrès, dans les travaux prospectifs (voir par exemple cet exercice sophistiqué de l’OCDE sur les perspectives de l’après Covid, totalement obnubilé par le retour à la croissance), et dans les décisions politiques, on a besoin d’une autre vision du « progrès ». Un terme d’ailleurs discutable pour penser le « mieux », pour réfléchir à « une bonne société s’inscrivant dans la durée » (selon les termes de Dominique Méda). On pourrait lui préférer la notion de « bonne santé sociale, humaine et environnementale » dont nous devrions « prendre soin ». Cette idée rejoint assez bien celles défendues par Éloi Laurent sous les termes de « pleine santé ».
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    En pleine refonte de sa formation, Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, n’exclut pas d’en changer le nom. Une des conditions d’un éventuel succès de la gauche en 2022 ? Arguments et contre-arguments pour un débat de soirée.

    L’argument de circonstance

    Dans la perspective de la présidentielle de 2022 et d’une éventuelle candidature unique de toute la gauche, Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste, vient de lancer un double chantier : redéfinir un projet programmatique et refonder la gouvernance du PS. Il a précisé que tout était désormais sur la table. Or quoi de mieux que de changer de nom pour signifier que tout change ? D’ailleurs, à l’Assemblée, le groupe PS s’appelle déjà « Nouvelle Gauche ».
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    Le Monde, 2 décembre 2014, Changer le nom du PS, c’est le couper de son histoire et le fragiliser, par Michel Rocard

    Aux prises avec une grave crise, le Parti socialiste ne doit pas pour autant se renier. Il doit au contraire revenir à ses fondamentaux, concilier la recherche d’une plus grande liberté et celle d’une plus grande justice sociale.

    Le Parti socialiste (PS) vit l’une des crises les plus profondes de sa longue histoire. Pourtant, quel paradoxe. Né du refus de la cruauté inhérente au capitalisme, ce parti s’est formé autour de la certitude longtemps affirmée, puis oubliée sans être pour autant démentie, que le capitalisme était caractérisé par une instabilité structurelle qui finirait par l’emporter. Or le capitalisme est toujours là.
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    Le Vent se lève - En Suisse, le référendum d’initiative citoyenne est un droit populaire

    En Suisse, le référendum d’initiative citoyenne (RIC) n’est pas le mot d’ordre de mouvements politiques défendant une démocratisation du système politique. Reconnu constitutionnellement dès le milieu du XIXème siècle, il est un « droit populaire » inaliénable, garant du fonctionnement horizontal de la démocratie helvétique. Cependant, ses vertus démocratiques bien réelles ne doivent pas faire oublier qu’il est aussi le fruit d’une sensibilité fédéraliste propre à la Suisse, qui n’en est parfois pas à un conservatisme près. 
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    Fondation Jean Jaurès - En Suisse, la crise sanitaire ne suspend pas la démocratie participative

    Si la Suisse est elle aussi touchée par la seconde vague de la Covid-19, la vie démocratique suit son cours. En effet, comme Nadia Huberson, conseillère municipale du Parti socialiste suisse à Zurich, l’analyse ici, deux votations populaires, portées principalement par la gauche  – l’initiative pour des multinationales responsables en matière de droits de l’Homme et de la protection de l’environnement, et l’initiative pour l’interdiction du financement du matériel de guerre – ont eu lieu le 29 novembre dernier. Si elles ont été rejetées par les urnes, la campagne fut intense et le débat démocratique a pu avoir lieu, en dépit des contraintes liées à la crise sanitaire.
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    OFCE, Henri Sterdyniak - Sur la monétisation

    Le 9 novembre 2020, dans la collection Policy Brief de l’OFCE, Christophe Blot et Paul Hubert ont publié un document intitulé : « De la monétisation à l’annulation de la dette publique, quels enjeux pour les Banques centrales ? ». Ils comparent les effets de l’assouplissement quantitatif (Quantitative Easing, QE) et de la monétisation des dettes publiques et concluent : « La monétisation serait probablement plus efficace que le QE pour la stabilisation de la croissance nominale ». Nous nous proposons ici de revenir sur cette conclusion, en développant trois points : le concept de monétisation n’a pas grand sens, dans une économie financière moderne où la masse monétaire est endogène ; la comparaison faite par les auteurs est faussée puisque, sous le nom de QE, ils analysent l’impact d’achats de titres publics par la Banque centrale, à politique budgétaire donnée, tandis que sous le nom de monétisation, ils incluent à la fois l’effet d’une politique budgétaire plus expansionniste et celui de l’achat par la Banque centrale de titres publics perpétuels à coupon zéro ; enfin, et surtout, ces titres perpétuels à coupon zéro auraient une valeur nulle, de sorte que ce que les auteurs nomment monétisation est équivalent à l’annulation des dettes publiques détenues par la Banque centrale, une opération comptable fictive, qu’ils critiquent à juste titre.
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    La Vie des idées - Rester rationaliste, quand la vérité est attaquée de toutes parts

    Pascal Engel propose de refonder un réalisme exigeant pour faire face aux différents ennemis de la raison : sceptiques, sophistes, romantiques, mystiques, mais aussi pragmatiques.

    Ce qui est admirable pour le lecteur familier de l’œuvre de Pascal Engel, c’est l’extrême scrupule avec lequel il restitue la pensée de l’adversaire. Dans la série de dialogues sur la raison, la vérité, le relativisme, les personnages dont les arguments sont réfutés ne sont jamais inconsistants, si bien que quiconque voulant s’opposer au rationalisme de l’auteur trouverait chez ce dernier la structure conceptuelle d’un discours antirationaliste, au moins en apparence, sophistiqué. Aussi celui qui suit P. Engel dans son implacable démonstration ressent-il une joie intellectuelle rare, de celle que l’on vit non lorsque l’on a convaincu son interlocuteur, mais lorsque l’on comprend la nature des désaccords et, dans le meilleur des cas, les raisons de leur existence. Cela, au fond, relève de l’éthique intellectuelle à laquelle il avait consacré son précédent livre. Et, comme dans celui-ci, le philosophe nous invite à admettre le vrai comme la norme de nos pratiques discursives, aussi bien dans la vie quotidienne que dans la recherche scientifique. Il lui faut déployer une grande patience pour parvenir à « philosopher par gros temps » (selon l’expression de Vincent Descombes), tant la vulgate irrationaliste a profondément marqué les esprits. Quels en sont les traits principaux ?
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    Le Figaro - Candidature d'Hidalgo en 2022 : «C'est une idée intéressante», affirme son premier adjoint

    Le bras droit de la maire de Paris estime que l'élue socialiste a «toutes les compétences» pour être candidate à la présidentielle. Il annonce une décision «au printemps ou à la rentrée» 2021.

    «Paris me comble. Je ne serai pas candidate à la présidentielle». Qu'elle semble loin, cette déclaration d'amour d'Anne Hidalgo à la capitale, formulée dans une interview au Figaro en pleine campagne municipale.

  • La Vie des idées - Rester rationaliste, quand la vérité est attaquée de toutes parts

    Pascal Engel propose de refonder un réalisme exigeant pour faire face aux différents ennemis de la raison : sceptiques, sophistes, romantiques, mystiques, mais aussi pragmatiques.

    Ce qui est admirable pour le lecteur familier de l’œuvre de Pascal Engel, c’est l’extrême scrupule avec lequel il restitue la pensée de l’adversaire. Dans la série de dialogues sur la raison, la vérité, le relativisme, les personnages dont les arguments sont réfutés ne sont jamais inconsistants, si bien que quiconque voulant s’opposer au rationalisme de l’auteur trouverait chez ce dernier la structure conceptuelle d’un discours antirationaliste, au moins en apparence, sophistiqué. Aussi celui qui suit P. Engel dans son implacable démonstration ressent-il une joie intellectuelle rare, de celle que l’on vit non lorsque l’on a convaincu son interlocuteur, mais lorsque l’on comprend la nature des désaccords et, dans le meilleur des cas, les raisons de leur existence. Cela, au fond, relève de l’éthique intellectuelle à laquelle il avait consacré son précédent livre. Et, comme dans celui-ci, le philosophe nous invite à admettre le vrai comme la norme de nos pratiques discursives, aussi bien dans la vie quotidienne que dans la recherche scientifique. Il lui faut déployer une grande patience pour parvenir à « philosopher par gros temps » (selon l’expression de Vincent Descombes), tant la vulgate irrationaliste a profondément marqué les esprits. Quels en sont les traits principaux ?

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  • France Inter - "La démocratie des crédules" avec Gérald Bronner

    Comment expliquer la place et l’importance des théories du complot dans nos sociétés ? Débat avec Gérald Bronner, sociologue, spécialiste des croyances collectives et auteur notamment de « La démocratie des crédules » et « Cabinet de curiosités sociales » (éditions PUF).

  • Mediapart - Capitalisme: de la naissance à la « dislocation » Alain Bihr

    Entretien avec Alain Bihr, sociologue et auteur du Premier Âge du capitalisme. Avec lui, nous revenons sur la genèse d’un mode de production qui domine plus que jamais la planète et nos existences, tout en traversant la crise la plus longue de son histoire.

  • La Vie des idées - À propos de « Capital et Idéologie » par Thomas Piketty , le 10 novembre

    Thomas Piketty répond aux analyses critiques émises à propos de son ouvrage par Rafe Blaufarb, Clémence Cardon-Quint et Jules Naudet, respectivement spécialistes de la Révolution française, de l’histoire de l’éducation et des inégalités en Inde.

    Dans Capital et idéologie, je tente d’écrire une histoire comparative des régimes inégalitaires. Je définis un régime inégalitaire comme un ensemble de discours et de dispositifs institutionnels visant à justifier et à structurer les inégalités économiques, sociales et politiques d’une société donnée. Chaque société humaine a besoin de justifier ses inégalités et de donner du sens à ses structures sociales. J’essaie de montrer que ces justifications contiennent toujours leur part de vérité et d’exagération, d’imagination et de bassesse, d’idéalisme et d’égoïsme. Chaque régime inégalitaire a ses faiblesses et ne peut survivre qu’en se redéfinissant en permanence, souvent de façon conflictuelle et violente, mais également en s’appuyant sur des expériences et connaissances partagées. Toutes les idéologies de l’inégalité et de l’égalité s’appuient notamment sur une théorie de la frontière (quels sont les contours de la communauté humaine et politique à laquelle on se rattache, et comment se gouverne-t-elle en son sein et dans ses relations avec les autres ?) et une théorie de la propriété (qu’a-t-on le droit de posséder, et comment régule-t-on les relations de pouvoir entre les propriétaires et les non-propriétaires ?). Je tente de montrer les multiples déplacements qui s’opèrent au cours de l’histoire sur le plan du régime de frontière et du régime de propriété, et d’analyser les tensions en jeu dans ces processus socio-politiques conflictuels.

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  • La Vie des idées - Contre les droits héréditaires

    Comment la Révolution française a-t-elle pu, tout en abolissant les privilèges, fonder de nouvelles inégalités ? Thomas Piketty retrace l’histoire des justifications théoriques de la propriété, et propose une nouvelle idéologie de l’égalité sans remettre en question le droit à la propriété privée.

    Le 4 août 1789, l’Assemblée nationale abolit les privilèges, le féodalisme et la société d’ordres. Quelques semaines plus tard, la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen est approuvée par les députés ; elle trace les contours d’un nouveau type d’ordre social, politique et juridique fondé sur des droits universels. Ces droits – liberté, sécurité, résistance à l’oppression, liberté d’expression etc. – appartiennent à tous de manière égale et promettent à chacun la plus grande liberté civile possible. Mais l’un de ces droits – la propriété – est, depuis, devenu la source d’importantes inégalités héréditaires croissantes.

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  • La Vie des idées - L’histoire des régimes inégalitaires Autour de « Capital et idéologie » de T. Piketty

    L’ouvrage de T. Piketty a incontestablement lancé une réflexion de grande ampleur. C’est ce que soulignent les trois articles critiques qui lui sont consacrés dans ce dossier, auxquels répond T. Piketty, précisant la manière dont il a retracé l’histoire des régimes inégalitaires.

    L’ouvrage de Thomas Piketty, Capital et idéologie, publié en 2019, a fait l’objet de discussions nourries dans la presse française. Salué comme un livre majeur, qui poursuit le travail commencé avec la publication de Les hauts revenus en France au XXe siècle (Seuil, 2001) et du Capital au XXIe siècle (Seuil, 2013), le livre a essentiellement été jugé à travers les mesures politiques qu’il propose afin de construire une nouvelle idéologie des inégalités. Les perspectives historiques qui y sont développées et qui permettent une démonstration d’ampleur inégalée n’ont cependant pas toujours fait l’objet d’analyse critique. Ce dossier entend revenir sur certaines de ces perspectives, en proposant trois lectures de Capital et idéologie, convoquant trois angles différents.

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