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corine pelluchon

  • Marianne - Comment allier les Lumières et la pensée écologique ? Entretien avec Corine Pelluchon

    Dans son nouveau livre, "Les Lumières à l’âge du vivant", la philosophe revisite l’idéal d’émancipation à l’origine de notre modernité. Et le soumet à un rude examen de conscience. Entretien.

    Marianne : Cherchant à nommer notre époque, vous choisissez de l’appeler : « L’âge du vivant ». Qu’entendez-vous par là ?

    Corine Pelluchon :L’intérêt croissant des personnes pour le sort des animaux et pour l’écologie et la prise de conscience de notre commune vulnérabilité sont les signes avant-coureurs d’un mouvement profond qui pourrait contribuer à la promotion d’un nouveau modèle de développement et qui suppose une révolution dans la manière de penser notre rapport à nous-mêmes et aux autres, humains et non-humains. D’où l’emploi de cette expression qui désigne une ère nouvelle. J’essaie de l’accompagner en lui donnant une armature conceptuelle cohérente et sans nier l’existence de forces contraires qui témoignent d’une triple domination des autres et de la nature à l’extérieur et à l’intérieur de soi, de l’obsession de la maîtrise, du rejet de l’altérité et de la toute-puissance

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  • La Vie des Idées - L’essence nourricière du monde

    Nous devons avoir l’ambition, explique C. Pelluchon, de repenser les relations que nous entretenons avec la nature, à travers un pacte qui nous lie aux non-humains. Ce n’est que de cette manière que nous parviendrons à donner à l’écologie un fondement anthropologique.

    Recensé : Corine Pelluchon. Les nourritures. Philosophie du corps politique, Seuil, Collection L’ordre philosophique, 2015, 389 p., 25 €.

    Peut-on articuler dans un même mouvement de pensée l’enquête menée par les éthiques de l’environnement qui cherchent à conférer un statut aux entités non humaines, le souci qu’ont nos démocraties d’accompagner et de réguler le développement des biotechnologies sans dériver en expertocratie, et des enjeux d’existence ? L’ambition de cet ouvrage synthétique, remarquable et nécessaire, est de répondre à ces questions. Il réinstalle avec souffle les questions d’écologie (de l’agriculture à la cause animale, de la métropolisation à l’alimentation) dans une vaste réflexion pour un projet de nouveau pacte social. Corine Pelluchon se propose ici de tirer toutes les conséquences éthiques et politiques de cette expérience grâce à laquelle nous découvrons que nos existences ne sauraient être séparées de ce dont nous dépendons et développons une attention à l’égard de ceux avec lesquels nous vivons, humains et non humains.

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