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Idées - Page 3

  • La Vie des Idées - Ce que figurer veut dire

    À propos de : Philippe Descola, Les formes du visible, Seuil

    Les images ne sont que les figurations de notre rapport au monde – de nos manières de faire monde. P. Descola le montre dans une étude monumentale, qui fait droit à la diversité des cultures, des époques et des œuvres d’art.

    Parmi les qualités admirables de la pensée de Philippe Descola, les moins contestables sont sans doute sa régularité et sa constance. Régularité : un peu moins de dix ans séparent son ouvrage-manifeste, Par-delà nature et culture (2005), d’une première formulation de l’argument dans un petit article de 1996 ; un peu plus de dix ans encore séparent son dernier livre, Les Formes du visible (2021), d’une première proposition comparative sur l’anthropologie des images, parue en 2010 en marge d’une exposition au musée du Quai Branly. Constance : Les Formes du visible se place dans le prolongement exact de Par-delà nature et culture, dont il continue de dérouler le programme comparatif des « formes de mondiation » et dont il reprend le modèle en quatre ontologies (animisme, totémisme, analogisme, naturalisme), introduisant seulement, à la faveur de deux « variations », la possibilité d’une hybridation entre certaines d’entre elles.

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  • La Vie des Idées - Stéphanie, les liens de l’hospitalité

    La vie de Stéphanie prend un tournant majeur le jour où, face à l’afflux de migrants fuyant la Syrie ou l’Afghanistan, elle ouvre sa porte à de jeunes sans-papiers. Après cinq ans de cohabitation qui ont entamé son intimité domestique, elle se réjouit pourtant d’avoir construit une nouvelle famille.

    Stéphanie n’aime pas parler d’elle. Elle préfère parler des autres, en particulier de Georges, de Marvin et d’Ahmed. Ces trois jeunes, il y a 5 ans isolés, étrangers et vulnérables, qu’elle a hébergés chez elle. Aujourd’hui, ils ont leur vie, leurs amis et travaillent, mais elle continue de les guider dans leur parcours de jeunes adultes. Stéphanie n’aime pas parler d’elle, mais lorsqu’elle raconte sa relation avec ces trois garçons, elle dit comment son engagement d’hébergeuse solidaire de jeunes exilés isolés a transformé sa vie. Émotive, « hypersensible peut-être » se justifie-t-elle, l’idée qu’on puisse écrire sur elle la met mal à l’aise. Elle se prête néanmoins à l’entretien par respect pour les étudiants, les journalistes, la recherche et pour la cause.

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  • La Vie des idées - Environnements démocratiques

    À propos de : Laura Seguin, Apprentissages de la citoyenneté. Expériences démocratiques et environnement, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme

    Comment le souci pour l’environnement affecte-t-il les modes de participation démocratique ? Comparant un dispositif délibératif dans le Poitou et une mobilisation citoyenne en Ardèche, une enquête ethnographique éclaire les rapports des citoyens au politique et à la conflictualité.

    Alors qu’un large éventail d’acteurs – institutionnels, académiques ou militants – soutient qu’il est nécessaire de donner davantage de pouvoir aux citoyen·nes, au-delà du vote, les modalités de cette évolution de la démocratie demeurent floues. D’un côté, les citoyen·nes peuvent être considéré·es comme des acteurs centraux des contre-pouvoirs, contestant et protestant contre les actions et les dirigeants politiques à travers divers modes d’engagement, des plus techniques (contre-expertise) aux plus agonistiques (manifestations, désobéissance civile). De l’autre, la montée d’un « impératif délibératif » (Blondiaux et Sintomer, 2002) participe à la construction d’une figure de citoyen·ne capable de coproduire des politiques publiques, à travers des dispositifs au sein desquels, formé·es à des sujets parfois très complexes, des participant·es tiré·es au sort délibèrent sur un certain nombre de propositions ou de recommandations. La Convention Citoyenne pour le Climat, inaugurée en octobre 2019, a familiarisé les Français avec ces mini-publics délibérants, en contribuant à les présenter comme des outils crédibles permettant de répondre à la pluralité des crises démocratiques.

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  • Les Economistes atterrés - Misère de la « Science économique » au Collège de France, Gilles Rotillon

    Le 9 décembre 2021, Christian Gollier délivrait sa leçon inaugurale, « Entre fin du mois et fin du monde : économie de nos responsabilités envers l’humanité »[1] en tant que professeur invité, titulaire de la chaire annuelle 2021-2022 Avenir commun durable. Le matin, invité sur France Culture dans l’émission L’invité(e) des Matins, il avait déjà donné un aperçu du message dont il était porteur et qu’il ne cesse de reprendre dans les médias qui lui ouvrent largement leurs portes. Celui qu’il avait développé dans son livre publié en 2019[2], puis dans le rapport de la commission Blanchard-Tirole sur les grands défis économiques, en tant qu’un des rédacteurs (avec Mar Reguant) du chapitre sur le climat, un des trois grands défis considérés. Une telle présence sur une question devenue incontournable, celle de la lutte contre le réchauffement climatique, ne peut qu’inciter à regarder de près les propositions de cet expert pour juger de leur pertinence.

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  • Bruno Latour : "Les écologistes ne peuvent pas espérer mobiliser sans faire le travail idéologique"

    Bruno Latour, sociologue, ethnologue et philosophe des sciences, auteur de "Mémo sur la nouvelle classe écologique" (La découverte), est l'invité du Grand entretien de France Inter. Le livre tire un constat de faiblesse de l'écologie politique.

  • Le meilleur de 2021 - LVSL - Une idéalisation des sociétés sans État ? Retour sur « Zomia ou l’art de ne pas être gouverné »

    Comment s’est déroulé le processus de formation des États au cours des deux derniers millénaires ? Quel a été son effet sur le mode de vie des populations des montagnes d’Asie du Sud-Est ? À rebours de l’histoire civilisationnelle classique, l’anthropologue James C. Scott montre au travers d’une ethnographie comment les formes étatiques se sont imposées par la violence et l’assujettissement dans cette région. Et ce, au prix d’une détérioration des conditions matérielles et psychologiques des habitants qui, pour certains, ont préféré la fuite et le nomadisme dans les hautes terres à la réduction à l’esclavagisme. En filigrane de cette ethnographie, Scott dresse un portrait rousseauiste de ces sociétés sans État, présumées plus prospères, égalitaires et pacifiques que les sociétés étatiques, au mépris parfois de quelques faits historiques sur les conditions de vie objectives de ces populations.

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  • La revue de presse du 10 au 16 septembre

    A LA UNE

    Fondation Jean Jaurès - Fractures françaises 2021 : l’environnement, un enjeu majeur mais concurrencé

    En partenariat avec Ipsos, Sopra Steria, Le Monde, l’Institut Montaigne et le Cevipof, la Fondation Jean-Jaurès publie la neuvième vague de l’enquête “Fractures françaises”. Elle offre une vitrine toujours précieuse des ressentis de l’opinion publique et de ses préoccupations. Gilles Finchelstein, directeur général de la Fondation, développe ici la thématique de l’environnement toujours perçue comme une préoccupation majeure mais à une moindre proportion cette année.

    L’environnement s’installe comme un enjeu majeur, tel est, en cette pré-campagne présidentielle, l’un des enseignements principaux de la neuvième vague des Fractures françaises. Interrogés à choisir, parmi neuf propositions différentes, l’enjeu qui les préoccupent le plus à titre personnel, les Français placent l’environnement dans le tiercé de tête (41%), 1 point seulement derrière la délinquance, 5 points derrière l’avenir du système social mais 7 points devant l’immigration. Plus encore, lorsque cette même question est posée en ajoutant dans la liste des propositions l’épidémie de Covid-19, on mesure l’intensité de la préoccupation environnementale : elle n’est en effet quasiment pas affectée par ce réagencement des priorités et devient alors le deuxième enjeu, juste devant le Covid-19, alors que, pour ne prendre qu’un seul exemple, la délinquance perd 9 points.

    ANNE HIDALGO

    France Info - De maire de Paris à candidate à la présidentielle, la mue d'Anne Hidalgo en vue de 2022

    La socialiste, qui ne voulait pas entendre parler de la présidentielle, a longuement muri sa décision avant de se présenter.

    Elle n'avait cessé de le répéter. Non, non et non, il ne faudrait pas compter sur elle pour 2022. "Je ne cherche rien d'autre (...) Paris me comble. Je ne serai pas candidate à la présidentielle", clamait encore Anne Hidalgo le 23 juin 2020, dans une interview à L'Express. Mais, en politique, on le sait, les promesses n'engagent que ceux qui les croient. Après des semaines de faux suspense, la maire de Paris a donc annoncé sa candidature à l'élection présidentielle de 2022, dimanche 12 septembre. "Je ne me projetais pas du tout dans cette candidature, mais j'ai vu aussi beaucoup de femmes et d'hommes, d'élus, de représentants d'associations, de Françaises et de Français, qui sont venus me dire : 'Tu ne peux pas échapper à cette responsabilité qui est la tienne'", a déclaré sur France 2 l'ancienne première adjointe de Bertrand Delanoë.

    Le Monde - Election présidentielle de 2022 : Anne Hidalgo officialise sa candidature

    La maire de Paris a officiellement lancé sa campagne à Rouen. Dans ce discours, elle a évoqué ses racines familiales et critiqué le bilan d’Emmanuel Macron.

    Cette fois, c’est officiel. La maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, a annoncé à Rouen, dimanche 12 septembre, sa candidature à l’élection présidentielle de 2022. « Aujourd’hui, je suis prête. C’est pourquoi, humblement, (…) j’ai décidé d’être candidate à la présidence de la République française. (…) Je suis candidate pour offrir un avenir à nos enfants, à tous nos enfants. »

    En déclarant sa candidature, elle a évoqué ses racines familiales : « Aujourd’hui, sur ce port de Rouen, je pense à mon père qui fut ouvrier sur le chantier naval de Cadix. Je pense aussi à ma mère, couturière », a expliqué Anne Hidalgo, évoquant son parcours de « femme française, née en Espagne » avant son arrivée dans « cette France qui [lui] a donné [sa] chance ». La maire a ajouté : « Nous devons réinventer notre modèle français fragilisé par ces crises multiples », et a affirmé vouloir rétablir « le respect » et l’unité du pays.

    Longtemps sous-estimée, la maire de Paris ne cache plus sa détermination dans la course à la présidentielle. Mais la campagne reste un défi pour une candidate socialiste qui devra convaincre, malgré ses atouts, après la déroute de son parti.

    Petit conseil à ceux qui seraient tentés d’enterrer Anne Hidalgo sitôt sa candidature à la présidentielle officialisée hier à Rouen : se méfier d’eux-mêmes. Le portrait que Libération consacre à celle qui va représenter le Parti socialiste en 2022 rappelle comment tous ceux qui ont sous-estimé il y a vingt ans la discrète, voire l’effacée, ex-conseillère de Martine Aubry, s’en sont mordu les doigts. Se replonger dans le parcours de la «dauphine» de Bertrand Delanoë, c’est comprendre la détermination qui se cache derrière un phrasé trop monotone, la patience qui a précédé la prise de lumière, l’ambition dissimulée mais chevillée au corps qui l’a aidée à se tanner le cuir.

    PARIS 2024

    Libé - Paris 2024 : le discours indécent du coach Macron

    Les athlètes français ne rapportent pas assez de médailles par rapport à l’argent public investi dans le sport, et il va falloir changer tout ça : c’est le message présidentiel transmis lundi soir aux médaillés de Tokyo qu’il recevait à l’Elysée.

    Ils n’avaient plus besoin de prouver qu’ils avaient un mental à toute épreuve. Les médaillés olympiques français viennent pourtant de le démontrer une nouvelle fois, en subissant lundi les consignes en vue de Paris 2024 concoctées par le coach Macron, qui les recevait à l’Elysée pour une cérémonie en leur honneur. Sauf que d’hommage, il a été peu question au beau milieu d’un exposé échevelé qu’on aurait pu intituler «le macronisme appliqué au sport», ponctué de quelques concepts inaudibles : «pacte de performance», «cordée du sport» ou «capital sportif-entrepreneur»

    CLIMAT

    IDDRI - Assembler les pièces du puzzle de l’ambition climatique, au-delà des chiffres d’émissions

    Les discussions sur l’ambition climatique se trouvent à la croisée des chemins en 2021. Le moment est venu d’évaluer les avancées rendues possibles par l’Accord de Paris et d’utiliser cette dynamique pour informer les futures phases du processus de renforcement, avec en ligne de mire le Bilan mondial de 2023. L’analyse des objectifs d’émissions, notamment les contributions déterminées au niveau national (NDCs) renforcées qui seront soumises d’ici à la COP 26 en novembre, permettra de comprendre dans quelle mesure les engagements et actions futurs doivent être renforcés par rapport aux tendances actuelles. Mais pour répondre à la question du « comment » – comment ce renforcement peut-il être concrètement mis en œuvre ? –, il est nécessaire de procéder à une analyse plus granulaire et spécifique au contexte des tendances et des progrès des transformations nationales et sectorielles. Dans un rapport collectif coordonné par l’Iddri, un groupe de 40 experts du monde entier a choisi cette approche pour évaluer l’évolution de l’ambition climatique dans 26 pays et 3 secteurs difficiles à décarboner (usage des sols, transport et industrie lourde). Cette analyse met en évidence les domaines où les développements vont dans la bonne direction, ceux où ils devraient être accélérés et ceux où des tensions majeures subsistent. Elle contribue au processus d’apprentissage collectif permettant de soutenir l’augmentation progressive de l’ambition, en identifiant les questions clés pour les futures discussions qui émergent des perspectives nationales et sectorielles. 

    INEGALITES

    Observatoire des inégalités - Les rémunérations démesurées des grands patrons

    Données 7 septembre 2021

    Les patrons les mieux rémunérés de France touchent entre 680 et 1 700 années de smic par an. Et encore, sans tenir compte de tous leurs avantages, ni même des revenus qu’ils tirent de leur patrimoine.

    Les cinq patrons les mieux payés en France parmi les 120 plus grandes entreprises cotées en Bourse touchent entre 680 et 1 700 années de smic par an, selon les données 2019 publiées par Proxinvest [1]. Leur rémunération débute à partir de 9,8 millions d’euros par an (l’équivalent de 680 années de smic) pour Jean-Paul Agon, le PDG de L’Oréal. Elle atteint un record de 24,7 millions d’euros pour Bernard Charlès (Dassault Systèmes). Il faudrait à un smicard travailler 1 709 années pour gagner autant.

    Observatoire des inégalités - Combien y a t-il de riches ?

    Données 9 septembre 2021

    5,2 millions de personnes vivent au dessus du seuil de richesse de 3 542 euros, selon les estimations de l’Observatoire des inégalités. Nous manquons malheureusement de données sur l’évolution de leur nombre dans le temps.

    L’Insee ne calcule pas de seuil de richesse et ne fournit pas de données assez précises pour que l’on puisse répondre avec exactitude à la question « combien compte-t-on de riches en France ? ». Malgré tout, nous avons fait une estimation. Si l’on situe le seuil de richesse à 3 542 euros mensuels (le double du niveau de vie médian), alors on compterait 8,3 % de riches selon nos calculs. En appliquant ce taux à la population des ménages fiscaux qui sert à évaluer les revenus en France (soit au total 63,1 millions de personnes), on dénombrerait donc environ 5,2 millions de riches en 2018.

    FINANCE

    Clément Carbonnier - Mon ennemi, est-ce vraiment la Finance ?

    L’objet de ce billet n’est pas de discuter si le fait de pointer la finance – ou les financiers – comme cause de nos maux est ou non un appel du pied à ceux qui cherchent à stigmatiser des groupes de personnes sous des stéréotypes liés à cette activité. Le fait de pointer la finance est relativement répandu – un ancien président en avait fait un slogan de campagne – même sans arrière-pensée antisémite. D’autant plus que le contexte politico-économique des quatre dernières décennies a vu une forme de convergence des pays industrialisés vers des régulations néolibérales du capitalisme, donnant lieu à ce que certains appellent le capitalisme financiarisé. Mon but ici est d’argumenter que quand on accuse l’hypertrophie de la finance dans notre capitalisme actuel, on confond le symptôme avec la cause. Certes, quand on ne sait pas guérir une maladie, il peut être utile de traiter les symptômes en espérant que cela donne le temps à l’organisme de se guérir lui-même. Il n’en reste pas moins que si on veut se libérer définitivement des symptômes, mieux vaut, si on en a les moyens, s’attaquer directement à leur cause.

    BIDEN

    Hémisphère Gauche - Série sur les « Bidenomics ». Premier épisode (1/3) : une confiance retrouvée dans la fiscalité

    Les mesures économiques prises par l’administration Biden suscitent un vif intérêt en France et en Europe. Plans d’investissement de plusieurs milliers de milliards de dollars, soutien à une hausse du salaire minimal, hausse de l’impôt sur les sociétés et sur les hauts revenus : les « Bidenomics » donnent une nouvelle ambition à la politique économique, dans un pays qui s’était fait le champion du retrait de la puissance publique depuis les années Reagan (1981-1989).

    Dans cette série de trois articles consacrés aux « Bidenomics », Hémisphère gauche tente d’identifier les effets de bord de ce changement économique pour le reste du monde. L’engouement suscité par les mesures économiques de J. Biden est-il justifié ? Peut-on et faut-il importer la politique de J. Biden en France et en Europe ? Doit-on soutenir voire amplifier la diffusion des « Bidenomics » ?

    HYDROGENE

    Cédric Philibert - Faut-il condamner l'hydrogène "bleu"?

    Alors que les plans hydrogène allemand et français insistent surtout sur la production d'hydrogène par électrolyse de l'eau à partir d'électricité "bas-carbone" - comprendre, renouvelable en Allemagne, renouvelable et nucléaire en France... - le plan britannique publié au coeur du mois d'août prévoit le développement de l'hydrogène vert et celui de l'hydrogène bleu - obtenu par reformage vapeur du gaz naturel avec capture et stockage souterrain du CO2. Provoquant ainsi la fureur et la démission de Chris Jackson, président de l'Association "hydrogène et piles à combustible" britannique. Tout ceci une semaine après la publication retentissante d’un article de Robert Howarth et Mark Jacobson titré « How green is blue hydrogen ? », ce qu’on pourrait traduire par « l’hydrogène bleu est-il vraiment vert ? » – ou vraiment écolo. Et la démonstration est que non, il n'est pas vert du tout. Seulement, cette démonstration est très discutable.

    POPULISME DE GAUCHE

    Non Fiction - Entretien avec Manuel Cervera-Marzal sur le populisme de gauche

    Certaines des forces politiques nouvelles que l'on a vu émerger en Europe ces dix dernières années pourraient être rangées sous le concept de populisme de gauche, explique Manuel Cervera-Marzal.

    Manuel Cervera-Marzal vient de publier Le populisme de gauche. Sociologie de la France insoumise (La Découverte, 2021) qui rend compte de la longue enquête qu'il a menée sur la France insoumise, qu'il analyse selon les différentes dimensions qui définissent un parti politique : la stratégie, l’idéologie, l’électorat, le mode d’organisation et le discours, avant de proposer de lui appliquer, comme à d'autres forces politiques que l'on a vu émerger récemment, le concept de populisme de gauche. M. Cervera-Marzal a aimablement accepté de répondre à quelques questions pour présenter son livre.

    CHRISTOPHER LASCH

    Le Vent se lève - Faut-il lire Christopher Lasch ?

    Réactionnaire ? Visionnaire ? Progressiste authentique critique de la modernité ? Christopher Lasch a suscité les mêmes controverses, aux États-Unis, que Jean-Claude Michéa en France – qui est souvent décrit comme l’un de ses continuateurs. Son oeuvre phare, La révolte des élites, a tour à tour été acclamée comme ayant saisi l’esprit du temps, et décriée comme un pamphlet sans rigueur historique ou sociologique. Alors que le thème de la sécession des élites prend une place croissante dans le monde médiatique, il convient de s’intéresser à l’auteur de la notion.

    PARTICIPATION NUMERIQUE

    Non Fiction - Promesses et paradoxes de la participation numérique

    La participation en ligne : simple illusion ou véritable redistribution du pouvoir ?

    Il serait difficile de nier la présence de plus en plus importante, au cours des dernières décennies, de la participation citoyenne dans différents secteurs, du politique à l’économique en passant par le médiatique et la sphère scientifique.

    Pensons, par exemple, à la citizen science, au wiki (application web qui permet la création, la modification et l'illustration collaboratives de pages à l'intérieur d'un site web), au crowdsourcing ou aux figures du pro-am (amateur ayant développé des compétences techniques et cognitives semblables aux professionnels) et du prosumer (l’internaute du Web 2.0, au style interactif, à la fois producteur et consommateur). Réalités qui donnent une idée de la reconfiguration en acte dans nos sociétés contemporaines des rôles des professionnels et des non-professionnels dans la production et la médiation de contenus.

    ENRIQUE DUSSEL

    LVSL - « La vie prévaut sur la liberté absolue » – Entretien avec Enrique Dussel

    Enrique Dussel est un intellectuel mexicain majeur de notre époque. Sa pensée, profondément anti-néolibérale, est riche tant elle s’appuie sur des domaines (géographie, histoire, philosophie, théologie) et des auteurs variés. Il est, en particulier, l’un des fondateurs de la philosophie de la Libération et joua un rôle central dans la formation des militants du parti-mouvement mexicain Morena qui a porté l’actuel président Andrés Manuel López Obrador au pouvoir. Dans cet entretien, il revient avec nous sur sa formation intellectuelle, ses différents travaux, notamment ceux portant sur le marxisme, et sur quelques questions contemporaines. Entretien réalisé et transcrit par Alexandra Peralta, Julien Trevisan et Victor Woillet.

  • Viendrons-nous un jour à bout des inégalités ? Avec Thomas Piketty

    Thomas Piketty est directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales et professeur à l’École d’économie de Paris. Il est notamment connu pour son bestseller "Capital au XXIe siècle" (2013).

    Il revient aujourd'hui avec "Une brève histoire de l'égalité" (Seuil, septembre 2021). Synthèse de ses livres destinée au grand public, l'ouvrage décrit une longue marche historique vers l'égalité.

  • LVSL - Comment la baisse tendancielle du taux de profit explique le capitalisme d’aujourd’hui

    Alors que l’eau devient une marchandise comme une autre au Chili, les employeurs européens ne fournissent plus de vélos aux livreurs des plateformes. Tandis que Jeff Bezos s’envole dans l’espace, la planète brûle de l’Australie à la Californie… Le point commun entre ces faits ? La quête du profit. Si cette obsession pour l’appât du gain est critiquée pour ses abus, beaucoup n’y voient que la marque d’une cupidité excessive de certains entrepreneurs. Or, cette quête du profit maximum est intrinsèque au mode de production capitaliste. C’est du moins le postulat fondamental de la notion marxiste de baisse tendancielle du taux de profit. Elle permet de penser des phénomènes en apparence aussi divers que la concurrence oligopolistique, la plateformisation de l’économie, la financiarisation, ou encore la prédation exercée sur l’environnement, comme l’émanation d’un même mécanisme fondamental.

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  • Fondation Jean Jaurès - Des hussards noirs de la République à la Chronique des Bridgerton

     

    Les concepts de “woke” et de “cancel culture” sont apparus avec intensité dans le débat public ces derniers mois. Deux experts – Ruben Rabinovitch, psychanalyste, et Renaud Large, communicant – évaluent dans cette note engagée l’impact de ces phénomènes et les arguments à leur opposer.

    Le coup de foudre de l’indigne et de l’indigné

    Orgueilleuse de sa honte, ragaillardie de sa repentance, érotisée par ses mortifications, la société occidentale empoigne sa mauvaise conscience comme un nouveau sceptre. Sénile, elle traque fiévreusement toutes les vilenies de son passé comme de son présent parce que culpabiliser, pour elle, c’est faire une bonne action. Reconnaissons que les ambassadeurs auto-désignés des « minorités » lui rendent la tâche facile, eux qui guettent grâce à Twitter humiliations, oppressions et dominations, comme naguère les sourciers l’eau souterraine à l’aide de leur baguette. Entre l’indigne et l’indigné, c’est un match parfait. Mieux qu’un couple, le vieux pénitent qui ne jouit que par l’auto-punition et le jeune minoritaire aux tendances paranoïaques forment une folie à deux. Haine de soi et volonté d’impuissance des « dominants », ressentiment et libido dominandi des « dominés » : les minorités intransigeantes font régner la loi du plus faible sur la majorité indifférente. Cet assaut a été rendu possible par l’entrée de deux chevaux de Troie dans la cité républicaine, ceux de la cancel culture et de la culture woke.

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  • Observatoire des inégalités - L’égalité et la liberté, des valeurs qui s’opposent ?

    Questions clés 17 août 2021

    Égalité et liberté sont deux valeurs qui vont ensemble dans notre devise, mais qui peuvent entrer en conflit. Si on y réfléchit bien, elles ne sont pas forcément aussi opposées que cela.

    Dans la devise de la République, « égalité » et « liberté » vont ensemble, au côté de la fraternité. En pratique, la chose n’est pas si simple. Lorsqu’un projet politique tend vers plus d’égalité, on lui reproche parfois de vouloir limiter les libertés individuelles. Par exemple, on dit que l’impôt « redistribue » la richesse : il rééquilibre partiellement les niveaux de vie des contribuables, mais en privant les plus favorisés d’une partie de leurs revenus, donc de leur liberté de dépenser. L’interdiction de discrimination à l’embauche vise à l’égalité des droits de tous de pouvoir travailler, mais elle prive les employeurs de la liberté de sélectionner les candidats comme bon leur semble.

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