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Idées - Page 2

  • La Vie des Idées - Le capitalisme d’enclaves et la fin de la démocratie

    À propos de : Quinn Slobodian, Crack-Up Capitalism. Market Radicals and the Dream of a World Without Democracy, Metropolitan Books

    À bas bruit, le capitalisme a construit son utopie : un monde débarrassé de la démocratie, de la citoyenneté et de l’État, disséminé sur une multitude de petits territoires reliés par la mobilité du capital et des élites.

    Le monde manque d’utopies, regrette-t-on parfois. En réalité, certaines utopies adviennent sous nos yeux, sans que nous y prenions garde. Dans son dernier livre, l’historien canadien Quinn Slobodian invite ses lecteurs à voyager dans le monde rêvé par un groupe d’intellectuels et d’entrepreneurs néolibéraux, celui d’un capitalisme débarrassé de la démocratie et de la puissance publique. La particularité de ce projet est de ne pas s’incarner en un seul lieu, par exemple un État garant d’un modèle spécifique et protégé par des frontières, mais dans une multitude de micro-territoires reliés les uns aux autres par la mobilité du capital et des élites, unies par un commun rejet de l’État et de la démocratie.

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  • La Vie des Idées - Murray Bookchin : à bas la hiérarchie !

    Écologiste anarchiste, penseur des causes sociales de l’affrontement destructeur entre nos sociétés et la nature, et théoricien d’un municipalisme libertaire à construire dès aujourd’hui, Murray Bookchin est une figure essentielle de l’écologie politique.

    Réchauffement climatique, étalement urbain, réduction de la biodiversité, autoritarisme d’État, impasse du « capitalisme vert », lutte contre le racisme et le patriarcat, dépassement du dualisme nature-société, stratégies de lutte écologistes et sociales, démocratie directe, éco-technologie, besoin de nouvelles sensibilités… Murray Bookchin, ouvrier chez General Motors et penseur autodidacte, aurait-il déjà posé toutes les questions qui agitent l’écologie politique et les mouvements sociaux contemporains ? Encore trop méconnue en France, cette figure incontournable de l’écosocialisme tendance anarchiste, membre actif de la Nouvelle Gauche et du mouvement écologiste américain, connaît un regain d’intérêt, et n’a cessé d’être lue dans le monde anglophone. Son écologie s’attaque en effet directement aux causes sociales des catastrophes environnementales, sa confiance dans les capacités créatrices et rationnelles de l’humanité est un antidote au pessimisme, et son municipalisme libertaire propose une façon radicalement différente d’envisager la politique. Bookchin ne craint ni l’utopie, qui nourrit de nouveaux imaginaires, ni les grands récits de l’histoire humaine, tant qu’ils ouvrent l’horizon sans déterminisme, et c’est ce qui en fait un penseur précieux pour notre temps.

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  • LVSL - Johann Chapoutot, Sophie Wahnich : totalitarisme, limites d’un concept

    Trois décennies après la fin de la Guerre froide, la popularité du concept de totalitarisme n’a pas faibli. Au cœur des programmes scolaires, et fréquemment employée dans le débat public, la notion est pourtant ignorée voire rejetée par une grande partie des historiens actuels. Ils reprochent au
    « totalitarisme » d’être une abstraction ne décrivant que superficiellement le nazisme, le stalinisme ou la Révolution française – dont une historiographie très diffusée en a fait la matrice du totalitarisme.

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  • LVSL - CONFÉRENCE – JAURÈS ET LA SOCIALE, UNE THÉORIE SOCIALISTE ET ÉMANCIPATRICE DE L’ÉTAT

    De la gauche à l’extrême-droite, l’héritage de Jean Jaurès, père du socialisme français, est fréquemment revendiqué. Galvaudée, sa figure est alors érigée en autorité, celle de l’apôtre de la paix ou d’une gauche qui savait encore être patriote. Mais derrière ces images convenues, peu se réfèrent directement à son œuvre théorique, masquée par l’ombre portée de son action politique et par l’aura du martyr. Ainsi, la littérature sur la conception philosophique de l’État jaurésien est abondante, mais en général mal connue au-delà des cercles universitaires. C’est l’ambition de cette table-ronde que de rendre accessible à un public élargi la pensée de Jaurès sur une institution qui fait débat à gauche, l’État. 

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  • Non Fiction - L'examen scientifique de l'islam, rempart contre le fondamentalisme ?

    Les quatre conférences inaugurales de l'Institut français d'islamologie dessinent la voie d'une approche objective et renouvelée des sources musulmanes, dans une perspective scientifique.

    Si les études critiques et scientifiques sur les textes musulmans n’ont cessé de se développer depuis le XIXe siècle, ce n’est véritablement qu’au début des années 70 que les travaux sur le Coran et les origines de l’islam vont acter la nécessité d’intégrer, de manière critique, des sources non musulmanes dans l’étude du texte sacré. Dans le prolongement de cette dynamique et pour répondre également à « un risque de décrochage de l’islamologie française »   a été créé en février 2022, à l’initiative du Président de la République, l’Institut français d’islamologie (IFI), établissement public   chargé de publier les grands textes de l’islamologie.

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  • Non Fiction - Sommes-nous de plus en plus intolérants à l’ambiguïté ?

    Le déclin de la diversité sous toutes ses formes s’explique par notre aversion croissante pour l’ambiguïté, selon Thomas Bauer.

    Le Courage de la nuance du journaliste Jean Birnbaum a connu un certain écho lors de sa publication en 2021, à l’heure où les oppositions sont de plus en plus tranchées dans le domaine politique. Mais qu’en est-il plus globalement ? Vers un monde univoque apporte quelques réponses à cette question. Cet essai a rencontré un grand succès outre-Rhin. Son auteur, Thomas Bauer, a reçu plusieurs prix importants pour son œuvre, comme pour ce livre traduit en français avec élégance par Christophe Lucchese et préfacé de manière éclairante par Christopher Pollmann, professeur de droit et auteur du récent Le totalitarisme informatique (Le Bord de l’Eau, 2024). Professeur d’études arabes et islamiques à l’université de Münster, Thomas Bauer a également publié « La Culture de l’ambiguïté » (inédit en français) et Pourquoi il n’y a pas eu de Moyen Âge islamique (Editions Fenêtres, 2023).

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  • LVSL - Contre la décroissance néo-malthusienne, défendre le marxisme

    Face au désastre écologique provoqué par la croissance, il faut ralentir. Face aux dégâts générés par les grands projets industriels, il faut se recentrer sur l’échelon local. Contre un techno-solutionnisme prométhéen, il faut oeuvrer à la sobriété par le bas. Ces slogan sont emblématiques de la pensée « décroissante », en particulier telle que la théorise l’auteur à grand succès Kohei Saito. Son oeuvre, au retentissement considérable, prétend s’inscrire dans l’héritage marxiste. Mais bien loin de prolonger le Capital, elle reconduit les postulats malthusiens des adversaires de Karl Marx. Et contient des directives stratégiques catastrophiques pour les écologistes. Par Matt Huber, professeur de géographie à l’Université de Syracuse, auteur de Climate Change as Class War (Verso, 2022) et Leigh Philipps, journaliste et auteur de Austerity Ecology [1].

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  • Non Fiction - La démocratie libérale au défi de la politique de l’identité par Olivier FRESSARD

    Selon Yascha Mounk, les principes du libéralisme démocratique demeurent la meilleure réponse au danger que le « wokisme » fait courir à nos sociétés. À tort ou à raison ?

    Yascha Mounk, politologue américain d’origine allemande, est l’auteur, en particulier, de deux ouvrages disponibles en français, Le Peuple contre la démocratie (2018) et La Grande Expérience. Les Démocraties face à la diversité (2022). Il se penche ici sur la très controversée question du « wokisme ». Mais il ne le fait pas en polémiste. C’est, au contraire, l’ouvrage d’un intellectuel modéré, qui s’inscrit dans le meilleur de la tradition libérale. Soucieux de clarté et d’argumentation, l’auteur résume en fin de chaque chapitre l’essentiel de son propos et référence minutieusement, dans près de 200 pages de notes, toutes les citations et les faits mentionnés dans le corps du livre.

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  • La liberté inclue-t-elle toujours une forme de solitude ? La question philo de Charles Pépin

    29 janv. 2024

    Charles Pépin répond tous les samedis aux auditeurs d'Inter. Et parmi les très nombreuses questions, il a choisi celle de Nathalie : "Je voudrais savoir si la liberté inclue toujours une forme de solitude...". La question philo par Charles Pépin dans le 6/9 de France Inter (27 Janvier 2024) Retrouvez toutes les chroniques de Charles Pépin sur https://www.radiofrance.fr/franceinte...

  • La Vie des idées - Le capitalisme contre la démocratie À propos de : Quinn Slobodian, Les Globalistes : une histoire intellectuelle du néolibéralisme, Seuil

    Q. Slobodian retrace la généalogie du néolibéralisme, scientifique d’abord, économique ensuite, et politique enfin. Il est au moins autant l’œuvre intellectuelle des juristes qu’il se matérialise dans les thérapies de choc des institutions financières internationales.

    Aucun ordre concurrentiel n’est possible sans intervention publique. Dans le cas contraire, laissez-faire signifie bientôt laissez-mourir. Karl Polanyi l’avait compris dès les années 1940 : le postulat d’un marché auto-régulé sur lequel s’est fondé le libéralisme classique est non seulement une ineptie intellectuelle, mais une aberration macroéconomique qui n’a rien de moins que précipité le monde dans les bras du fascisme. Foudroyé lors du Jeudi noir d’octobre 1929, ce libéralisme « veille école » est rené de ses cendres, sous une forme plus débridée encore, un demi-siècle plus tard. Communément, on estime que le développement de ce néolibéralisme a été conditionné par le démantèlement préalable des institutions publiques. Or, au cours des quarante dernières années, on a davantage assisté à un redéploiement de l’État qu’à un simple retrait. La nouvelle mission confiée à nos appareils institutionnels a précisément été de bâtir, au niveau planétaire, un nouvel ordre économique basé sur le fondamentalisme de marché : « l’ordoglobalisme ». Néologisme formé en référence à la pensée ordolibérale allemande, il désigne l’application d’un interventionnisme pro-marché à l’échelle non plus seulement nationale, mais mondiale.

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