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Article de la fin de semaine

  • La vie des idées - Démocratiser le travail, écologiser la démocratie À propos de : Axel Honneth, Le souverain laborieux. Une théorie normative du travail, Gallimard

    Peut-on penser une démocratie du travail sans penser aux conditions mêmes de son existence ? Toute critique sociale qui ignore la crise écologique risque de renforcer un modèle productiviste déjà à bout de souffle.

    Les paradigmes critiques du travail : de l’aliénation à la démocratie

    Depuis sa théorie de la reconnaissance sociale, Axel Honneth poursuit son ambition d’articuler théorie critique et normativité sociale à partir d’un objet central de nos sociétés modernes, et pourtant oublié de la théorie de la démocratie politique selon lui : le travail salarié. Loin de se cantonner à une critique du capitalisme ou à une sociologie de l’organisation, A. Honneth propose dans ce dernier ouvrage une généalogie normative des manières d’interpréter et de contester les formes historiques du travail salarié. Pour ce faire, il distingue trois grandes traditions critiques qui structurent l’imaginaire normatif du travail contemporain quant à la bonne manière, ou la manière adaptée, d’organiser le travail social : l’aliénation, l’autonomie et la démocratie (p. 19-40).

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  • IA : quels risques pour nos démocraties ? Jean- Gabriel Ganascia Professeur, Intelligence Artificielle, Sciences Cognitives, Sorbonne Université

    Face aux risques que l’IA fait peser sur nos démocraties, l’Union européenne interdit certaines pratiques (techniques subliminales, évaluation de la solvabilité des clients des banques, identification biométrique) en vue de protéger nos libertés individuelles. Mais il est indispensable de se pencher sur les dangers liés à l’utilisation de l’IA par les grandes plates-formes numériques. L’impact de l’IA est massif sur la qualité de l’information partagée par les citoyens, et, par là même, sur la possibilité de fonder un espace de délibération démocratique.

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  • La Vie des Idées - Le multilatéralisme sans les États-Unis Entretien avec Tim Heinkelmann-Wild

    En désignant les organisations internationales comme boucs émissaires, les attaques trumpistes sapent le multilatéralisme et l’ordre libéral issu de 1945. Ce désengagement américain relance le débat sur un possible leadership alternatif porté par l’UE.

    Tim Heinkelmann-Wild est chercheur post-doctoral et maître de conférences en à l’Université Ludwig Maximilians de Munich et Visiting Scholar à l’Université de Cambridge. Sa thèse de doctorat intitulée After Exit : Alternative Leadership and Institutional Resilience after Hegemonic Withdrawal a reçu la mention « summa cum laude » à la LMU de Munich et le John McCain Dissertation Award de la Conférence sur la sécurité de Munich en 2025. Il est également coauteur de l’ouvrage European Blame Games : Where does the Buck stop ?, publié chez Oxford University Press en 2024, avec Berthold Rittberger, Bernhard Zangl et Lisa Kriegmair. Il est membre du German Council on Foreign Relations (DGAP).

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  • Algues vertes : « La Bretagne doit arrêter d’être la poubelle de la France », estime une figure historique de la lutte

    INTERVIEWPrésident de l’association Sauvegarde du Trégor, Yves-Marie Le Lay salue « une décision historique » après la condamnation mardi de l’État qui devra indemniser la famille d’un joggeur, mort asphyxié à cause des algues vertes en 201

    L'essentiel

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      La justice a reconnu mardi la responsabilité des algues vertes dans la mort d’un homme et condamné l’Etat à indemniser sa famille.
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      Militant historique de la lutte contre les algues vertes, Yves-Marie Le Lay salue la décision de la cour administrative d’appel de Nantes qui reconnaît « enfin que les algues vertes tuent ».
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      Selon lui, la Bretagne ne pourra en finir avec ce fléau qu’en changeant complètement de modèle agricole.

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  • Fondation Jean Jaurès, Simon Clavière-Schiele - Italie : un référendum sur l’immigration pour rien ?

    Alors que la coalition d’extrême droite est au pouvoir en Italie depuis déjà deux ans et demi, s’est tenu les 8 et 9 juin derniers un référendum d’initiative populaire autour de plusieurs questions liées au droit du travail, mais aussi d’une question sur l’obtention de la nationalité italienne. Faute de quorum atteint, cette votation a échoué. Mais elle révèle aussi des ambiguïtés au sein de l’électorat qu’explore Simon Clavière-Schiele, un Français vivant en Italie qui chronique régulièrement la vie de son pays d’adoption.

    Alors que certains partis de droite et d’extrême droite souhaiteraient pouvoir proposer un référendum sur l’immigration en France, en Italie c’est le monde associatif (dont de nombreuses associations appartenant au Conngi, coordination nationale des associations de seconde génération), épaulé de petits partis comme Possibile, +Europa et par le puissant syndicat CGIL, qui a réussi, en réunissant 500 000 signatures, à organiser les 8 et 9 juin derniers un référendum d’initiative populaire sur le sujet de l’accession à la nationalité italienne des immigrés. Faire passer de dix à cinq ans le temps nécessaire de résidence légale sur le sol italien pour une demande de nationalité, tel était l’enjeu de ce référendum qui n’a pas atteint son objectif. Rappelons que seule la réduction de cette période était en jeu et que les autres critères d’obtention de la nationalité, relativement rigides, n’étaient pas concernés par cette proposition d’abrogation de la loi. 

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  • LVSL - Bilan du 78ème Festival de Cannes : le miroir du chaos du monde

    Le 78ème Festival de Cannes s’est achevé ce samedi 24 mai par le sacre d’Un simple accident de Jafar Panahi. À tous points de vue, les films sélectionnés étaient le reflet d’innombrables inquiétudes contemporaines et d’un monde en proie au chaos. Le Vent Se Lève y était présent. Reportage et analyse.

    Le Festival de Cannes a parfois eu l’image d’une grand-messe cinéphilique coupée du monde, des tensions qui l’agitent et du temps qui continue de s’écouler hors du Grand Théâtre Lumière. En 2019, on se demandait si le mouvement des Gilets jaunes allait s’étendre jusque sur la croisette et, quatre ans plus tard, l’on craignait des coupures de courant de la part de la CGT Énergie, pour protester contre la réforme des retraites. Cette représentation un brin caricaturale pouvait alors rapprocher le plus grand festival de cinéma au monde de l’une de ces fêtes techno de Sirat d’Oliver Laxe, refuges à l’abri des conflits armés et des tracas des Hommes dans l’aride désert marocain. Mais à bien des égards, la 78ème édition du Festival semblait plutôt engagée dans un rapport dialectique avec l’extérieur.

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  • «Il n’est pas possible d’éduquer aux écrans ; ils sont structurellement conçus pour aliéner l’homme»

    ENTRETIEN - Dans L’homme démantelé, un essai alarmiste et étayé, préfacé par Rémi Brague, le jeune Baptiste Detombe décrit la façon dont l’ogre numérique sabote la vie intérieure des individus en détruisant méthodiquement l’émerveillement, l’ennui, le désintéressement et l’esprit d’aventure.

    Baptiste Detombe est secrétaire général du think-tank Souverains Demain ! et fondateur du média Gavroche. Il publie L’homme démantelé, préfacé par Rémi Brague (Éditions Artège, 2025). 

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  • La vie des idées - L’attachement au travail À propos de : Jason Read, A Double Shift : Spinoza and Marx on the Politics of Work, Verso Books

    En s’appuyant sur Marx et Spinoza, J. Read montre comment l’idéologie capitaliste contemporaine restructure notre vie affective autour d’une mythologie du travail, où la souffrance au travail devient paradoxalement une vertu, opposant les « vrais travailleurs » aux prétendus « assistés ».

    S’il est vrai que les conditions de travail ne cessent de se dégrader – les employés étant surmenés, les emplois instables et les salaires insuffisants – comment comprendre alors le surcroît d’investissement dans le travail qui caractérise les sociétés contemporaines ? Certes, en contexte capitaliste, le travail salarié est pour la plupart des individus l’un des seuls moyens de percevoir un revenu. Pour autant, cet attachement au travail peut-il s’expliquer uniquement par la crainte de perdre son emploi et la nécessité de payer ses factures ? C’est l’un des problèmes sur lesquels se penche Jason Read dans A Double Shift : Spinoza and Marx on the Politics of Work.

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  • Fondation Jean Jaurès - Stéphane Fournier, Du vote légitimiste au vote identitaire : comment le RN est devenu le premier parti chez les seniors

    Comment analyser la progression du Rassemblement national chez les électeurs de plus de 60 ans constatée lors des élections de 2024 ? À partir de données Cluster17 et d’entretiens qualitatifs, Stéphane Fournier, doctorant en science politique et analyste politique à l’institut Cluster17, montre que cette dynamique s’inscrit dans une recomposition des droites, sur fond de rejet du macronisme. Les seniors apparaissent comme un électorat plus conservateur que la moyenne, notamment sur les questions liées à l’islam. Leur ralliement au RN s’explique en grande partie par des motivations identitaires.

    La séquence électorale de 2024 a été marquée par la nouvelle progression électorale du Rassemblement national (RN). Recueillant plus de 30% des suffrages aux élections européennes et législatives, le parti de Marine Le Pen a sensiblement gagné du terrain chez les seniors. S’appuyant sur des données récoltées par Cluster17 et une quinzaine d’entretiens individuels menés sur des électeurs de plus de 60 ans, cette note s’intéresse aux valeurs des seniors, relativement plus conservatrices que la moyenne des Français, notamment sur les questions relatives à l’islam. Les données récoltées permettent en outre de voir que la progression du RN chez les seniors se fait dans l’espace des « droites » sur fond de décomposition du vote de droite « traditionnelle » et de rejet du bilan d’Emmanuel Macron. La croissance du vote RN chez les seniors s’inscrit dans une logique continue d’agrégation d’un électorat clairement conservateur dont les ressorts du vote sont principalement identitaires.

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  • LVSL - À la recherche des profs perdus : la gauche néglige-t-elle l’école ?

    Malgré les 12 millions d’élèves et les 866.000 enseignants que compte la France, la question de l’école reste peu abordée dans le débat public. Hormis les suppressions de classes qui mobilisent localement, l’éducation nationale ne revient sur le devant de la scène qu’à l’occasion des scandales dans l’enseignement privé (Stanislas, Betharram….) et d’épisodes de violence dans les écoles. La défense de l’école républicaine est pourtant un vieux combat de la gauche et les motifs d’inquiétude ne manquent pas : profs épuisés, classes surchargées, niveau des élèves alarmant… En publiant un livre sur le sujet, le nouveau président de Picardie Debout, mouvement de François Ruffin, entend remettre ce sujet au cœur du débat. Si son analyse est pertinente sur de nombreux points, ses propositions restent vagues et insuffisantes.

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  • Capitalisme cybernétique : la machine qui dévore le monde

    Obsolescence programmée, montagnes de déchets toxiques, consommation énergétique vertigineuse… Derrière la promesse de progrès, le capitalisme cybernétique engloutit des ressources à un rythme insoutenable. Chaque processeur alimente des intelligences artificielles, automatise la spéculation, et modélise des cibles militaires – avant de finir sa course dans une décharge, empoisonnant sols et travailleurs. Pendant que les infrastructures numériques prolifèrent, la pollution chimique s’accumule et la production de plastique dépasse désormais la biomasse animale. Face à cette fuite en avant, une critique matérialiste de la technologie s’impose : non plus seulement contre ses propriétaires, mais contre les torrents de ressources qu’elle exige et les bouleversements écologiques qu’elle accélère. Par Timothy Erik Ström, traduit par Albane le Cabec depuis la New Left Review.

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