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  • Bernard Guilhon Professeur de sciences économiques, SKEMA Business School - La fin du libre-échange et le retour du protectionnisme économique aux États-Unis

    Les récentes politiques douanières des États-Unis signalent un changement de paradigme. Washington adopte un protectionnisme assumé, centré sur la relocalisation de la production et sur la promotion du « Made in America ». Ce tournant redéfinit les règles du jeu et contribue à une reconfiguration en profondeur de la mondialisation et des flux commerciaux internationaux.

    Une lecture rapide de la mondialisation permet de retracer les étapes essentielles qui ont abouti à la situation actuelle et de mettre en lumière l’effacement de l’idéologie libérale au profit de l’interventionnisme stratégique aux États-Unis.

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  • Collège de France : L'IA, entre technologie intellectuelle et déraison computationnelle - Anne Alombert

    24 oct. 2025
    Colloque de rentrée 2025 : Formes de l’intelligence : IA, connaissance, déduction, apprentissage Conférence du 17 octobre 2025 : (Dé)formations artificielles de l'esprit : l'IA, entre technologie intellectuelle et déraison computationnelle Intelligence, formalismes et création

    Conférencière : Anne Alombert, maîtresse de conférence en philosophie, université Paris-VIII

    À rebours des comparaisons entre esprits humains et machines informatiques, je propose de considérer ladite « intelligence artificielle » comme une « technologie intellectuelle », qui forme et déforme nos esprits. Si la révolution numérique constitue une mutation comparable à l’apparition de l’écriture alphabétique, comme l’affirmaient déjà Nora et Minc en 1978, et si l’écriture constitue une « technologie intellectuelle » qui transforme nos manières de penser, comme le montrait Goody dans les années 1970, alors le développement fulgurant de l’IA générative ne représente pas seulement une révolution technologique et industrielle, mais ouvre aussi une révolution psychique, cognitive et culturelle.

    Ces nouvelles « machines d'écriture » amorcent une nouvelle étape dans l'automatisation du langage, qui soulève de nombreux enjeux. Si l'écriture alphabétique avait donné lieu à une « raison graphique », je soutiendrai que les IA génératives risquent de conduire à une « déraison computationnelle », en prenant de vitesse les activités d'interprétation et de réflexion par les calculs probabilistes. Pour faire face à ce risque, j'insisterai sur la nécessité de concevoir et de développer des technologies numériques herméneutiques et délibératives, permettant de soutenir les activités de pensée, et non de les court-circuiter. À travers plusieurs exemples, je montrerai qu’il est possible de mobiliser les technologies d’« intelligence artificielle » pour produire de nouveaux instruments spirituels, afin de mettre les automates numériques au service de nouvelles formes d'intelligences.

  • Observatoire des inégalités - Quelle échelle de temps choisir pour comprendre l’évolution des inégalités ?

    Les inégalités augmentent-elles ? Pour répondre à cette question, il faut s’interroger sur le point de départ de l’observation. Et aussi distinguer évolution des indicateurs et trajectoires individuelles. Les explications de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.

    « Les inégalités augmentent-elles ? » Cette question est très souvent posée à celui qui cherche à observer les inégalités [1], avec raison. L’évolution a au moins autant d’importance que le niveau des écarts, car on cherche à savoir où l’on va : est-ce que la dynamique nous porte vers plus d’égalité ou, au contraire, notre société se fracture-t-elle de plus en plus ?

    Pour y répondre, il faut se demander « depuis quand  ». Le jugement que l’on va pouvoir porter sur l’évolution des inégalités dépend beaucoup du point de départ de notre observation : s’agit-il du temps long, de décennies, ou bien des dernières années ?

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  • Non Fiction-Les ressorts psychologiques de l’attrait pour l’autoritarisme

    Se fondant sur les résultats d’une grande enquête empirique, le philosophe Theodor W. Adorno revient – en 1960 – sur les déterminants psychologiques du soutien au nationalisme autoritaire.

    La carrière de Theodor W. Adorno, né en Allemagne en 1903, commencée brillamment, fut arrêtée nette par l’arrivée d’Hitler au pouvoir en 1933. Ce membre éminent de l’École de Francfort, avec son collègue Max Horkheimer, s’attache dès lors à comprendre comment les Lumières, leur promesse d’émancipation et de raison ont pu conduire à l’aliénation et au nazisme. Bien que philosophe de formation, la réflexion d’Adorno n’est pas seulement conceptuelle, comme le rappelle l’historien Johann Chapoutot, en préface de la traduction de la conférence Désir autoritaire, prononcée en 1960 en Allemagne à la suite de violences antisémites, traduite et éditée par Marie-Andrée Ricard.

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