Actualités socialistes - Page 1306
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Pascal Engel : « Non Giorgio Agamben, on peut lutter contre le terrorisme sans perdre notre liberté »
On a souvent constaté que certaines doctrines typiquement réactionnaires étaient partagées par la pensée révolutionnaire. Ainsi le rejet des droits de l’homme, le relativisme et l’historicisme, le refus de la démocratie formelle et de la raison abstraite ont été autant des composantes de la pensée marxiste que de celle des « antimodernes » et des « anti-Lumières ». La pensée postmoderne, qui se veut ultra-individualiste et antiautoritaire, partage avec la pensée réactionnaire nombre de thèses : le culturalisme relativiste, l’anti-rationalisme et le primat de l’émotion, le refus de la démocratie libérale ou l’idée que le droit n’est qu’un travestissement des rapports de force. Le relativisme s’appliquait autrefois aux valeurs morales. Il s’est étendu aux valeurs intellectuelles, comme la vérité et l’objectivité. Celles-ci ne se donnent plus que sous des « régimes de vérité » : on leur fait subir une diète. Sans doute est-ce la raison de la fascination exercée sur la gauche contemporaine par des auteurs jadis jugés réactionnaires comme Nietzsche, qui soupçonnait la volonté de savoir de masquer celle de pouvoir ou Carl Schmitt, qui reprenait à Barrès la distinction de l’ami et de l’ennemi, pour ne rien dire de Heidegger. Par un jeu de bascule, au moment même où ces penseurs devenaient les incontournables de la pensée radicale, les principes de la pensée traditionnellement progressiste – tels le respect des valeurs universelles de vérité et de justice – sont devenus des thématiques conservatrices. En va-t-il des idées comme du climat, qui nous fait aller à la plage en décembre et grelotter en mai ? -
Régis Debray : "La laïcité c'est une sorte de totem, de gri-gri"
Régis Debray : "La laïcité c'est une sorte de... par franceinter -
Mediapart : Cinquante nuances de bi-nationalité
A l'initiative d'Hélène Conway-Mouret, Sénatrice, représentant les Français établis hors de France, ce texte qui prend en compte la situation de 3 millions de Français apporte un nouvel élément au débat car la proposition de déchéance de nationalité remet en question le droit du sang, telle que présentée aujourd'hui. Le texte est signé par tous les parlementaires appartenant à tous les courants et les élus de l'AFE de gauche.
La France demeure un pays à taille et population modestes. Ellle n'en est pas moins une terre d'accueil depuis des siècles qui connaît ainsi les avantages de la mobilité et du métissage dans ce qu'ils apportent d'enrichissement culturel et d'ouverture au monde. C'est aussi grâce à cela qu'elle maintient sa place parmi les nations qui sont écoutées et continuent à jouer un rôle au plan international alors qu'elle peut paraître bien frêle auprès de certains pays continents dont les économies l'ont dépassée depuis longtemps. La France est également cette nation dont les savoir-faire et le savoir-être sont appréciés et les Français qui partent à la conquête du monde savent les valoriser. Ils emportent avec eux ce que l'on aime de notre ambition universelle et des valeurs qui la portent.
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Paul Alliès - Vers un Etat de police et de suspicion
Jusqu’où iront-ils ? Voilà qu’un nouveau projet de loi de réforme pénale vient d’être transmis au Conseil d’Etat. Débordant le champ ouvert par la révision de la Constitution et la déchéance de nationalité, il est un pas de plus mais décisif vers l’instauration d’un Etat de police et de suspicion.
Depuis la remise à flot de l’état d’urgence, un grand nombre de libertés publiques (de la liberté d’association à la liberté de circulation en passant par la sûreté du domicile et des personnes) ont été rognées : le juge a été tout simplement été écarté au profit du pouvoir discrétionnaire de l’Exécutif, de ses préfets et de ses gendarmes. Le gouvernement semble se rendre à l’évidence : à la date du 26 février, il apparaitra improbable d’annoncer la fin de l’état d’urgence (justifié par la "guerre contre l'armée djihadiste") au vu des seuls résultats de ces trois derniers mois. Et demander sa prolongation au Parlement, à quelques encablures de la réunion du Congrès pour la révision constitutionnelle peut apparaître comme politiquement couteux. La démarche est donc d’alourdir encore un peu plus le dispositif législatif des pouvoirs donnés à la police et à l’administration : armement des policiers et des gendarmes bénéficiant de l’irresponsabilité pénale, fouilles discrétionnaires des bagages et véhicules après celle des domiciles, contrôle administratif strict des personnes « soupçonnées de pouvoir se rendre sur un théâtre d’opérations »…Tout cela à l’abri du contrôle d’un juge. Bref prolonger l'état d'urgence sans les quelques contraintes de l'état d'urgence.
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The Dissident - Évasion fiscale : « On a affaire à des oligarchies nationales complètement vérolées »
Ne vous fiez pas à l’apparence inoffensive de Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot. Dans leur dernier ouvrage « Tentative d’évasion (fiscale) », les deux sociologues égratignent une fois de plus nos puissants. Et racontent comment, de Bercy à Genève, la fraude fiscale est désormais un système au service de l’oligarchie. Signe du destin, The Dissident les a rencontrés à Paris, à la station… Luxembourg !
The Dissident : Au début de votre essai, on comprend que les affaires Cahuzac et Liliane Bettencourt ont été le déclencheur du livre.
Monique Pincon-Charlot : Dans Le président des riches (Zones, 2010) il y a déjà des choses sur les paradis fiscaux. Dans Les ghettos du gotha, il y a l’histoire de la famille Mulliez, propriétaire du groupe Auchan, et de son emménagement à Estaimpuis, en Belgique, à 300 mètres de la frontière française. C’est un sujet sur lequel on se documente depuis le début de notre travail. On a eu des lectures très nombreuses… et très rasoir ! Le sujet n’est pas drôle du tout. Et il y a un an pile, on est partis en Suisse pour ce livre.
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The Disident : Popovic ou l’art de la révolution populaire
Fondateur du mouvement populaire serbe Otpor ! – qui participa activement à la chute de Milosevic en 2000 – Srdja Popovic est un expert de l’activisme politique. Chantre de la non-violence, il vient de publier « Comment faire tomber un dictateur quand on est seul, tout petit et sans armes ». Plus qu’un manuel pratique de la révolution, l’ouvrage se veut aussi un outil inspirant à destination de tous les « révolutionnaires ordinaires ».
Depuis la création de Otpor! [Résistance, ndlr] en 1998 à Belgrade et la chute du dictateur serbe Slobodan Milosevic deux ans plus tard , Srdja Popovic est devenu une sorte de consultant international en révolutions. Considéré comme « l’architecte secret » du printemps arabe, celui qui fût de toutes les révolutions fleuries s’est engagé dans plus de cinquante pays à travers le monde, auprès des activistes les plus connus et recherchés.
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Le Débat Eco de France Inter avec Benjamin Coriat
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Jean-Marie Le Guen : "Notre intention n'est pas de viser les binationaux mais les terroristes"
Jean-Marie Le Guen : "Notre intention n'est pas... par ITELE -
Benoit Hamon répond aux questions de Patrick Cohen
Benoit Hamon répond aux questions de Patrick Cohen par franceinter -
Benoit Hamon répond aux questions des auditeurs
Benoit Hamon répond aux questions des auditeurs par franceinter -
Cambadélis : "La déchéance de nationalité est discutable mais pas indigne"