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L'air du temps change fondamentalement durant cet été 2016 : les limites de l'orthodoxie budgétaire et de son complément monétaire deviennent si patents que l'idée d'une relance par la dépense publique revient en force. Mais pas en zone euro, où l'on croit encore à la vertu budgétaire.
Qui l'eût cru ? Voici que, désormais, l'idée d'une action budgétaire pour en finir avec la croissance molle et le risque déflationniste refait surface avec vigueur dans le débat économique. Certains signes ne trompent pas. L'agence Bloomberg y a consacré mardi 2 août une dépêche, et la banque d'affaires étasunienne Bank of America-Merrill Lynch affirme dans une note parue le même jour - pour le regretter certes - que « le relais de la politique économique est en train de passer de la politique monétaire à la politique budgétaire ».
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A l'occasion de l'annonce du cessez-le-feu, Roger LOUIS est immédiatement allé recueillir les impressions et les opinions d'un lieutenant à la frontière algéro-tunisienne, d'un officier de la SAS (Section administrative spécialisée), de jeunes algériens musulmans militants FLN, d'un harki (musulman servant dans l'armée française). et de Abderrhamane FARES, Président de l'Exécutif provisoire.
Au fil des siècles, l’islam en tant que religion n’a jamais cessé d’être questionné par des penseurs et théologiens musulmans. L’« ijtihad », ou exégèse novatrice des textes coraniques, est un processus déjà entamé mais qui s’inscrit dans le temps long.
De manière régulière, au fil des événements tragiques provoqués par les groupes armés se réclamant de l’islamisme politique resurgit le débat sur une nécessaire adaptation de la religion musulmane au monde moderne. Cet aggiornamento contribuerait ainsi à réduire l’influence d’un islamisme politique rétrograde au profit d’une démocratie apaisée et sécularisée. L’hypothèse est alléchante et elle est reprise à l’envi par quelques personnalités de confession ou de culture musulmanes qui se font les hérauts d’un « islam des Lumières », concept séduisant en apparence mais dont le contenu reste à définir au-delà de la simple formule médiatique destinée à se démarquer de l’intégrisme. Cela signifie qu’au-delà des formules incantatoires, il est nécessaire que des théologiens musulmans s’investissent dans une nouvelle exégèse des textes coraniques et cela passe, comme n’a jamais cessé de le répéter l’islamologue et philosophe Mohammed Arkoun (1928-2010), par le « renouvellement de la pensée islamique » (1).
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Un correspondant sur ce blog avait attiré mon attention sur un livre paru ce printemps dans lequel l’auteur « retournait comme un gant » ma thèse sur le travail productif dans la sphère non marchande. Intrigué, j’ai acheté et lu ce livre de Christophe Darmageat, « Le profit déchiffré, Trois essais d’économie marxiste » (Éditions La ville brûle, Collection « Mouvement réel ». C’est un ouvrage de bonne facture, dans la tradition marxiste très classique. L’auteur consacre une annexe détaillée dans laquelle il critique ma thèse, et qui a été publiée sur le site de Contretemps. Les animateurs de Contretemps ont accepté de publier ma réponse « Les deux espaces de valorisation en tension, Réponse à Christophe Darmangeat ». Le débat n’est donc pas clos pour ébranler les dogmes les mieux établis.
Les envoyés spéciaux de "Cinq colonnes" ont sillonné Cuba pour faire le point sur la révolution castriste et ont rencontré Fidel CASTRO. Dans ce reportage, plusieurs témoignages de partisans de la révolution sont interviewés - dont le président de la République Osvaldo DORTICOS. Chacun défend les premières réformes engagées, qu'il s'agisse de réforme agraire, de l'éducation, à part une jeune catholique qui explique que ce régime est un régime communiste, opposé à la religion.
L’économiste Hyman Misnky (1919-1996) fait partie du courant de pensée hétérodoxe appelé post-keynésien. L’un de ses principaux ouvrages « Stabiliser une économie instable », datant de 1986, vient d’être traduit très opportunément par l’Institut Veblen-Les Petits matins. J’en ai donné une présentation dans l’article « Minsky au milieu du gué ? »(dans le n° 10 de la revue Les Possibles, Été 2016). C’est un ouvrage théorique, mais sa densité ni sa longueur ne doivent pas rebuter, car il fait partie des rares ouvrages ayant cherché à comprendre le caractère instable intrinsèque de la finance capitaliste, écrit bien avant que n’éclate la crise de 2007-2008. _______________ _______________
Hyman Minsky (1919-1996) est l’un des économistes les plus importants du courant que l’on appelle « postkeynésien ». C’est un courant qui entend retrouver l’essentiel de la pensée de Keynes, parce que celle-ci fut dénaturée par les théoriciens néoclassiques d’après-guerre, tels Hicks, Samuelson ou Solow, qui avaient conçu un projet de « synthèse » impossible entre leur propre corpus et ce qu’ils pensaient assimilable de l’enseignement de Keynes. Les post-keynésiens ne doivent pas être confondus avec les néo-keynésiens – les plus connus sont Krugman et Stiglitz – qui sont critiques vis-à-vis des désastres occasionnés par les politiques néolibérales, mais qui n’ont pas entrepris une refonte théorique comme les postkenésiens. C’est à cette entreprise que s’attaque l’ouvrage déjà ancien de Minsky (1986), enfin traduit en français. Pourquoi, alors, laisse-t-il un goût d’inachevé ?
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Document programmé par "Cinq colonnes à la une", mais non diffusé, consacré au parti révolutionnaire afro-américain, le Black Panther Party, et à leurs actions appelant à la libération de leur leader emprisonné, Huey NEWTON. Des images non commentées de quartiers noirs aux Etats-Unis, et de meetings organisés par les Black Panthers (discours traduits), à Oakland, alternent avec des interviews de militants noirs, dont Huey NEWTON.
Éprouvées par la crise de 2008, la France et l'Union européenne tentent de reprendre la main face aux marchés. Cette enquête à suspense nous introduit dans les coulisses du pouvoir, révélant un éreintant bras de fer entre mondes bancaire et politique.
Débouchant sur une crise économique dévastatrice, la déroute financière de 2008 a montré la fragilité du pouvoir politique face à une spéculation sans contrôle. Elle a aussi révélé pour la première fois qu'un État pouvait ne pas rembourser sa dette, exacerbant l'agressivité des marchés. Ceux-ci réclament aujourd'hui toujours plus de garanties aux gouvernements européens lorsqu'ils empruntent de l'argent, mettant en péril l'économie des pays du Sud. Jusqu'en 2012, l'Europe, suivant l'axe du tandem "Merkozy", a fait le gros dos et s'est rangée du côté de l'austérité. Mais l'élection de François Hollande a fait naître un nouvel équilibre au sein de l'Union. Le 28 juin 2012, lors du Conseil européen, les chefs d'État français, espagnol et italien font plier la chancelière allemande : ce sera dorénavant l'Europe qui renflouera les banques et non les États. Mais celle-ci pose une condition : la création d'une union bancaire européenne qui assujettira ces établissements en cas de problème. De son côté, François Hollande annonce un projet de loi visant à réguler les activités des banques françaises. Aussitôt, les lobbyistes multiplient déjeuners et interviews, pour tenter d'influer sur sa rédaction. Une fois qu'il est présenté, des députés, emmenés par la dynamique Karine Berger, rapporteuse du projet, luttent pied à pied pour défendre leurs amendements. Marathons législatifs Cette formidable enquête nous entraîne au coeur de batailles, feutrées mais sans merci, entre mondes politique et bancaire. " C'est eux ou nous", résume le Belge Philippe Lamberts, député vert européen, qui, au bout de deux ans de marathon législatif, a réussi à faire adopter une loi rendant plus transparentes les activités des banques dans les paradis fiscaux. Ce documentaire nous fait vivre chaque petite victoire et coup fourré avec suspense, grâce à un montage nerveux et aux interviews des acteurs clés du dossier : outre les deux hérauts susmentionnés, le commissaire européen Michel Barnier, le président François Hollande, le président du Parlement européen Martin Schulz, ainsi que des journalistes, des experts et des responsables bancaires. Il nous introduit dans les coulisses tortueuses de l'Assemblée nationale, de Bercy et de Bruxelles, et dévoile les tractations internes, qui, grâce à la détermination de quelques-uns, aboutissent parfois à reprendre la main face à un monde financier, à qui l'on avait tout permis.
Après la première réunion de la nouvelle Assemblée Nationale, les journalistes de "Cinq Colonnes à la Une" interrogent des Français afin de nous montrer comment ils ont, les 18 et 25 Novembre, choisi leurs candidats. Ils nous emmènent dans la Loire à Changy, dans l'Eure-et-Loir à Dreux et à Paris dans le 15 ème arrondissement
Dans l’immensité des publications portant maintenant sur l’allocation universelle, ou revenu d’existence, ou revenu de base inconditionnel, pour la plupart favorables à cette proposition, qu’elle soit exprimée par des théoriciens se classant à gauche ou par ceux se revendiquant du libéralisme, voire du libéralisme libertarien, il y a un petit livre qui, malgré son format de 85 pages, tranche à la fois par l’étendue de la couverture du débat qu’il propose et par son caractère critique. C’est celui de Mateo Alaluf, L’allocation universelle, nouveau label de précarité (Bruxelles-Mons, Couleur livres, 2014). Mateo Alaluf est un sociologue, professeur à la Faculté de philosophie et de sciences sociales de l’Université libre de Bruxelles.
Du capitalisme au capitalisme
L’auteur présente d’abord l’origine de l’idée d’un revenu d’existence, qui se situe moins selon lui chez les penseurs sociaux du XIXe siècle que dans le Collectif Charles Fourier qui, dans les années 1980, conçoit l’allocation universelle comme alternative à la régulation keynésienne. Dès le départ apparaît l’opposition entre revenu inconditionnel et minima sociaux.
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Le sociologue Benjamin Lemoine a publié ce printemps L’ordre de la dette, Enquête sur les infortunes de l’État et la prospérité du marché (La Découverte, 2016), un livre qu’aurait dû écrire n’importe quel économiste un peu rigoureux. Hélas pour la profession des économistes, c’est un sociologue qui l’a fait, et c’est tant mieux pour tout le monde. Car il montre à quel point la compréhension de l’économie doit aux autres sciences sociales quand elles sont mobilisées et qu’on ne laisse pas à l’économiste standard le monopole du discours. Il nous propose un livre d’histoire de la financiarisation de l’État français, un livre de sociologie des très hauts fonctionnaires du Trésor public et des banquiers, et un livre d’épistémologie par la défétichisation des comptes publics.
Benjamin Lemoine commence par raconter comment l’État français est passé d’un financement maîtrisé de ses déficits par le biais du « circuit du Trésor » à un financement obligé sur les marchés financiers. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, l’État mène la reconstruction. La principale institution au service de celle-ci est le Trésor public. On pense généralement que le Trésor public est une sorte de caissier de l’État qui enregistre ses recettes et ses dépenses. Mais la particularité de l’après-guerre est que l’État a mis en place un « circuit » du Trésor pour être « l’investisseur et le banquier de l’économie nationale » (p. 48). Concrètement, l’État oblige les banques à déposer leur trésorerie sur le compte du Trésor public que celui-ci a à la Banque de France. Ainsi, les banques sont des « correspondants du Trésor » et se voient également contraintes de souscrire aux bons du Trésor en proportion d’un plancher de leurs propres dépôts recueillis auprès de leurs clients. La mise à disposition de ressources pour l’État évolue donc en fonction de la masse monétaire de l’économie nationale.
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