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Analyses - Page 58

  • Idées d'été - La vie des idées - La laïcité se faisant

    À propos de : Julia Martínez-Ariño, Urban Secularism. Negotiating Religious Diversity in Europe, Routledge

    Loin des débats théoriques et surplombant sur les règles et les institutions, une sociologue enquête sur la « laïcité vécue » : changement d’échelle qui permet d’analyser la mécanique de la laïcité en contexte urbain, avec ses implications sociales et politiques.

    L’actualité de la laïcité en France ne prend pas de pause, même en période de crise sanitaire. Le printemps 2021 fut ainsi marqué par la disparition de l’Observatoire de la laïcité, une administration relevant directement du Premier ministre, et dont la mission était d’assister « le Gouvernement dans son action visant au respect du principe de laïcité en France ». Parce que l’Observatoire établissait un lien constant entre les milieux de pratiques à l’échelon local et les autorités nationales, il n’est guère étonnant de le retrouver à maintes reprises dans l’ouvrage Urban Secularism. Negotiating Religious Diversity in Europe de la sociologue Julia Martínez-Ariño. Précisons tout de suite que le sous-titre est trompeur puisque l’enquête menée sur plusieurs années concerne trois villes françaises : Toulouse, Bordeaux et Rennes. Cette enquête structurée par des entrevues et des séquences d’observation porte sur ce que Martínez-Ariño appelle la « laïcité urbaine  » (« urban secularism »), expression qui désigne la traduction locale de la laïcité et ses différentes formes d’adaptation aux réalités du terrain.

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  • Idées d'été - Fondation Jean Jaurès - Restauration scolaire : la politique est dans l’assiette, Michaël Delafosse

    Montre-moi ta cantine, je te dirai ton époque et ta politique. Depuis toujours, la cantine de nos enfants est révélatrice de notre société et des orientations politiques contemporaines : elle reflète la place que nous accordons à l’alimentation, à la santé, à l’enfant, aux différentes convictions philosophiques et religieuses, à l’environnement dans la conception et la mise en œuvre de nos politiques publiques. Le maire de Montpellier, Michaël Delafosse, montre en quoi la cantine est un outil de lutte contre la précarité alimentaire, un lieu de traduction des choix politiques pour l’environnement et un moyen d’apprentissage de la cohésion nationale autour du principe de laïcité. 

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  • Idées d'été - Observatoire des inégalités - Comment mesurer l’évolution des inégalités dans le temps ?

    Mesurer les inégalités 14 janvier 2021

    Les inégalités augmentent-elles ? Pour y répondre, il faut s’interroger sur le point de départ de l’observation. Et aussi distinguer évolution des indicateurs et trajectoires individuelles. Les explications de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.

    « Les inégalités augmentent-elles ? ». Cette question est sans doute celle qui est la plus souvent posée à un observateur des inégalités, avec raison. Plus que le niveau des écarts, c’est sans doute la tendance qui importe : est-ce qu’on se rapproche ou est-ce qu’on s’éloigne ? Sauf qu’il faut au préalable se poser une question de base, bien souvent négligée : celle du point de départ. Bref, il faut alors répondre à une deuxième question qui est « depuis quand ? ». Le jugement que l’on va pouvoir porter dépend beaucoup de l’origine de l’observation : s’agit-il du temps long, de décennies, ou bien des dernières années ?

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  • Terra Nova - Temps gagné ou temps perdu ? Pourquoi il faut modifier le cadre cognitif de la décision publique

    En défendant son choix de ne pas confiner à nouveau le pays, le gouvernement explique qu’on peut se réjouir d’avoir «gagné du temps». A l’inverse, le conseil scientifique, parmi d’autres prises de paroles médicales, s’inquiète de décisions retardées qui nous font «perdre du temps». Comment expliquer une telle contradiction ? Temps gagné ou temps perdu ? Il est urgent de modifier le cadre cognitif de la décision publique. C’est l’objet de cette note de Mélanie Heard, responsable du pôle santé de Terra Nova. 
     
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  • Idées d'été - La Vie des idées - Bonnes feuilles et gros sous

    À propos de : Julia Cagé et Benoît Huet, L’information est un bien public. Refonder la propriété des médias, Seuil

    Qui détient les grands médias audiovisuels et de presse en France ? Avec quel impact pour le pluralisme et l’indépendance de l’information ? Une économiste et un juriste posent un diagnostic sombre et dessinent les principes qui permettraient de mieux protéger ce bien public.

    Julia Cagé, économiste, et Benoît Huet, juriste, sont tous deux familiers des questions relatives aux médias

    . Dans L’information est un bien public, ils réunissent leurs expertises respectives afin d’alerter sur l’état actuel de la propriété de ces moyens d’information : « année après année, […] dix personnes, puis seulement neuf, possèdent 90% des médias » (p. 12). Cette concentration entre les mains de quelques riches actionnaires s’opère, selon les deux auteurs, au détriment de l’indépendance et du pluralisme des médias, conditions pourtant essentielles de la démocratie. Développant une approche historique, économique et juridique et s’appuyant sur des exemples issus de l’étranger – États-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, Suisse, Irlande et Mexique – les deux auteurs ne se contentent pas de brosser un tableau sombre du système français de propriété des médias. Ils défendent aussi, et c’est là probablement l’apport le plus intéressant de leur ouvrage, un projet détaillé destiné à « démocratiser la gouvernance des médias et leur actionnariat » (p. 12).

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  • Institut Rousseau - Le bitcoin, mirage monétaire et désastre écologique par Jean-Michel Servet

    Dans le contexte de la crise de 2008-2009, l’avènement du bitcoin a pu séduire parce que, produit et géré avec un logiciel libre[1], il est supposé donner le pouvoir monétaire à ses utilisateurs grâce à sa gestion par une technologie plutôt que par une puissance centralisée (État et Banque centrale d’une part, banques commerciales de l’autre)[2]. Il serait « un outil crucial de libération individuelle face à un État omniprésent » (Lars 2021). Sa promesse était qu’il deviendrait une monnaie tant aux échelons nationaux qu’international et contrebalancerait, voire dépasserait, le monopole banco-financier des paiements. Chacun pourrait contribuer à partir de son ordinateur personnel à ce système décentralisé et ce système diminuerait même les coûts de transactions pour ses utilisateurs. Surtout, il mobiliserait un esprit à la fois communautaire[3] et pionnier. Le bitcoin aurait (re)fait de la monnaie un bien libre et un commun (Dupré, Ponsot, Servet 2015 ; Servet 2021a).

  • Idées d'été - Telos - Dominique Finon, EDF doit-il se suicider à la demande de Bruxelles?

    On vit une période fascinante. Après le suicide d'Alstom soumis aux pressions de l'extraterritorialité du droit américain, on va peut-être assister au suicide d'une autre grande entreprise française, EDF, cette fois-ci sous l'injonction de Bruxelles. Autrefois à Rome les consuls vaincus étaient amenés à se suicider selon une règle tacite. Mais là on ne sait pas trop quelle bataille EDF a perdue, sauf peut-être celle de l'application à la lettre du droit de la concurrence et du modèle de marché dans le secteur électrique prôné par l'Europe.

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  • Observatoire des inégalités - Qu’est-ce que la « discrimination positive » ?

    Questions clés 19 juillet 2021

    Les politiques de discriminations positives visent à favoriser certaines catégories de population désavantagées, pour rétablir l’égalité des chances.

    Une politique de discrimination « positive » consiste à traiter de manière préférentielle certaines catégories de population pour améliorer l’égalité des chances. On considère ainsi que pour établir une l’égalité réelle en pratique, il faut avantager les personnes défavorisées au départ.

    Les politiques de discriminations positives ont été mises en place au début des années 1960 aux États-Unis par le président Kennedy, sous le nom d’affirmative action. Au départ, il s’agissait de s’assurer qu’il n’existait pas de discriminations raciales à l’embauche. À la fin des années 1960, pour réduire les écarts entre les minorités américaines et les Blancs, la loi impose de favoriser les minorités discriminées dans certains emplois publics. En France, de telles politiques existent aussi. Par exemple, un certain nombre de places sont réservées aux femmes lors des élections locales ou aux élèves boursiers parmi les futurs étudiants d’une formation

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  • Idées d'été - Le Vent se lève - Grands enjeux énergétiques français : l’intégration des énergies renouvelables

    Malgré l’arrêt brutal de notre économie entraînant la réduction drastique de nos consommations énergétiques, impossible d’échapper au débat sur le nucléaire français. Bernard Accoyer, Jean-Pierre Chevènement et Arnaud Montebourg ont récemment fait irruption dans le débat public en signant un appel à la construction de nouveaux réacteurs alors même que les pouvoirs publics sont encore embourbés dans le cas de l’EPR de Flamanville en construction depuis 2007, et dont le coût ne cesse de grimper. Dans le même temps, le Réseau de Transport d’Électricité (RTE) et l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) publiaient leur étude sur la faisabilité d’un mix électrique français à forte part de renouvelables. Tentons donc dans cet article de cerner brièvement quelques grands enjeux liés à l’énergie en France, en particulier celui de l’intégration massive des énergies renouvelables (EnR) dans le réseau et les conditions permettant d’assurer la stabilité de celui-ci.

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  • Idées d'été - La Vie des idées - La blouse ne fait pas le savant

    À propos de : Stéphane Foucart, Stéphane Horel et Sylvain Laurens, Les gardiens de la raison. Enquête sur la désinformation scientifique, La Découverte

    La défense de la science et de la raison est de plus en plus instrumentalisée par des lobbyistes qui s’abritent derrière des ONG. Ce travail de sape obscurantiste bénéficie aux industriels pour lesquels ils travaillent et menace les fondations de la science.

    Issu d’enquêtes croisées menées au cœur des milieux lobbyistes et de leurs relais, Les gardiens de la raison porte sur l’intrication toujours plus dense des enjeux de connaissance et des enjeux politiques et économiques. Forts d’années d’expériences passées à suivre les tribunes publiques et déploiements médiatiques lors desquels des contenus de science se retrouvent « capturés » (p. 11) par des représentants industriels, les trois auteurs, journalistes au Monde pour deux d’entre eux, sociologue à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales pour le troisième, rendent compte, de manière engagée, de ce qui, aujourd’hui, complique et opacifie les mondes informationnels. Parfaitement assumé, le ton, indigné tout autant qu’accablé, donne au travail d’enquête et de documentation une texture singulière. Quelque chose doit être énoncé, et doit être énoncé clairement ; quelque chose doit être dénoncé, des noms, des réseaux doivent être exposés pour « dire ce qu’il en est de ce qui est » (Boltanski 2012 : 22) et donner de l’importance à ce qui est en train d’arriver. Parce que, si la logique n’est pas nouvelle et que beaucoup a déjà été écrit sur les opérations par lesquelles de grands groupes industriels retournent des savoirs à leur convenance, les auteurs convainquent ici qu’« un degré supplémentaire a été atteint dans la manipulation de l’autorité de la science à des fins d’influence » (p. 11). Une ligne a été franchie, et ce dépassement inquiète : « il ne s’agit plus seulement de commanditer des études à publier dans les revues savantes pour influencer le décideur public tenté d’interdire un produit », mais de « prendre position » et « prendre possession » dans l’espace même de la médiation scientifique (p. 12) pour brouiller les cartes de ce qui se sait

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  • Idées d'été - LVSL - Stephanie Kelton : « Pour garantir le plein emploi, sortir du mythe du déficit »

    Certains la surnomment « la femme qui valait des trillions ». Professeur d’économie à l’université Stony Brook de New York et cheffe de file de la MMT (la Théorie moderne de la monnaie), Stephanie Kelton a conseillé les sénateurs démocrates du Comité au budget fédéral pendant cinq ans, avant de rejoindre l’équipe mise sur pied par Joe Biden pour concilier son programme avec celui de Bernie Sanders. Depuis, elle conseille Chuck Schumer, le chef de la majorité au Sénat, et de nombreux parlementaires démocrates. À en croire les courriels qu’elle reçoit de leur part, sa contribution fut essentielle au changement de mentalité qui semble s’être produit à Washington à l’égard des déficits publics et de l’usage de l’outil monétaire pour financer des plans massifs de soutiens à l’économie.

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