Que s’est-il passé en Bretagne pour qu’elle se jette dans les bras de la gauche, en particulier des socialistes, de 1981 à 2017, pendant près de quarante ans ? Cette histoire est-elle terminée ? Certes, ce ne fut pas un coup de foudre et les hésitations n’ont pas manqué. Bernard Poignant, ancien député du Finistère, ancien maire de Quimper, livre dans cette note son analyse.
Le 10 mai 1981, François Mitterrand n’obtient pas la majorité dans la région. Il faut attendre juin et le raz-de-marée législatif qui envoie 15 députés socialistes à l’Assemblée nationale. Les électeurs bretons sont alors rassurés : les socialistes dominent les communistes et le président a pris soin de ne pas en nommer dans le premier gouvernement de Pierre Mauroy. Cette adhésion à la gauche pendant quarante ans a connu ses hauts et ses bas : la défaite amortie de 1986, la grande déroute de 1993 avant l’effondrement de 2017. Depuis cette date, les élections locales maintiennent des positions solides, à la différence des Hauts-de-France et de Provence-Alpes-Côte d’Azur, vieilles terres historiques de la gauche. La Bretagne connaît cependant une lente érosion du socialisme démocratique.
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