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Analyses - Page 60

  • Idées d'été : Non Fiction - Le mariage de la république et de l’écologie

    Cette somme propose de refondre les idées républicaines pour les mettre au service de l’écologie.

    Le présent ouvrage vient conclure une trilogie entamée avec La société écologique et ses ennemis : pour une histoire alternative de l’émancipation (2017)   , poursuivie avec L’âge productiviste : hégémonie prométhéenne, brèches et alternatives écologiques (2019). L’ensemble forme une vaste enquête sur les sources intellectuelles de l’écologie politique, qui suivent de près les débuts de la révolution industrielle, et sur les résistances à son encontre d’une gauche dominée par le productivisme. Dans le dernier volume, La cité écologique, ce long parcours aboutit à un projet politique. C’est ce dernier qui justifie l’ensemble puisque, précise l’auteur, il ne s’est agi, pour lui, ni d’écrire une histoire académique des idées écologistes, ni de verser dans un travail d’érudition, même si le résultat est imposant par son étendue et par l’ampleur des lectures mobilisées.

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  • Idées d'été : Libé - Forum Revenu de base: tribune - Danièle Linhart : «Ne faut-il pas se méfier du revenu de base ?»

    A priori, le revenu de base, c’est-à-dire un revenu pour chacun sans condition, semble susceptible de combattre la pauvreté et l’injustice sociale en aidant ceux qui ont des difficultés à trouver un emploi suffisamment rémunéré pour vivre correctement. Grâce à lui, ils ne seraient plus aussi dépendants du marché du travail.
     
    Mais cela n’implique-t-il pas un renoncement majeur sur le front du travail ? Cela ne risque-t-il pas d’entériner les règles du jeu qui instituent les employeurs comme seuls décideurs de l’organisation du travail, de la hiérarchisation des compétences et de leur rémunération ? Si l’on dissocie travail et moyens de subsistance, ne considèrera-t-on pas que les revendications, les mobilisations et les luttes dans le monde du travail et notamment du salariat (qui concerne 88% des personnes en emploi) sont déconnectées des enjeux fondamentaux ?
     
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  • LVSL - État d’urgence pour l’agriculture française

    L’agriculture française est à un tournant. Les négociations avec les distributeurs tournent au bras de fer, consacrant l’échec des lois censées rééquilibrer leurs rapports avec les producteurs. Dans le même temps, les négociations en cours sur la PAC engageront la France pour les années à venir. Les moyens publics mobilisés pour appuyer l’agriculture ne suffisent plus à endiguer la paupérisation de ce métier, victime des dérives d’une économie exposée à un libéralisme à tout crin. Définir une agriculture durable, garantissant à la fois une alimentation saine, la souveraineté alimentaire et l’adaptation au dérèglement climatique, impose de s’interroger sur la pérennité des revenus agricoles.

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  • La Vie des idées - La laïcité se faisant

    À propos de : Julia Martínez-Ariño, Urban Secularism. Negotiating Religious Diversity in Europe, Routledge

    Loin des débats théoriques et surplombant sur les règles et les institutions, une sociologue enquête sur la « laïcité vécue » : changement d’échelle qui permet d’analyser la mécanique de la laïcité en contexte urbain, avec ses implications sociales et politiques.

    L’actualité de la laïcité en France ne prend pas de pause, même en période de crise sanitaire. Le printemps 2021 fut ainsi marqué par la disparition de l’Observatoire de la laïcité, une administration relevant directement du Premier ministre, et dont la mission était d’assister « le Gouvernement dans son action visant au respect du principe de laïcité en France ». Parce que l’Observatoire établissait un lien constant entre les milieux de pratiques à l’échelon local et les autorités nationales, il n’est guère étonnant de le retrouver à maintes reprises dans l’ouvrage Urban Secularism. Negotiating Religious Diversity in Europe de la sociologue Julia Martínez-Ariño. Précisons tout de suite que le sous-titre est trompeur puisque l’enquête menée sur plusieurs années concerne trois villes françaises : Toulouse, Bordeaux et Rennes. Cette enquête structurée par des entrevues et des séquences d’observation porte sur ce que Martínez-Ariño appelle la « laïcité urbaine, expression qui désigne la traduction locale de la laïcité et ses différentes formes d’adaptation aux réalités du terrain.

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  • La Vie des idées - Égalité et égalitarisme en anthropologie Quête des origines ou quête des possibles ?

    Si l’anthropologie a souvent joué un rôle majeur dans les réflexions philosophiques et politiques sur l’égalité, les savoirs ethnographiques contemporains dépassent de loin ceux dont disposaient Hobbes, Rousseau ou Smith. Cet essai offre des clés pour se saisir de débats parfois complexes.

    L’observation et l’étude des sociétés extra-européennes, avant même la formalisation des disciplines universitaires que sont l’ethnologie et l’anthropologie, ont toujours aussi servi à orienter et à proposer des réponses aux grandes questions qui animaient la pensée politique européenne. Thomas Hobbes lui-même avait été profondément marqué par les premiers rapports ethnographiques qui lui parvenaient des Amériques ; « l’état de nature » dont découle sa théorie de l’État repose certes sur un modèle philosophique aux racines européennes anciennes, mais celui-ci fut largement infléchi par l’impression – négative – qu’il avait de « l’anarchie » des Amérindiens (Moloney 2011). Jean-Jacques Rousseau élabora toute une partie de ses arguments éthico-politiques à partir de représentations « primitivistes » qui étaient à la fois idéalisées et ancrées dans un temps et des lieux spécifiques. Adam Smith fut quant à lui le premier à catégoriser ces lieux et ce temps comme ceux des « sociétés de chasseurs-cueilleurs ». Pour ces trois penseurs majeurs de la philosophie politique européenne, « l’égalitarisme » qui marquait « les sociétés primitives » ainsi définies découlait directement de leur pauvreté matérielle et de l’absence de droits de propriété. On avait ainsi affaire soit à une forme de vie qui précédait le social (chez Hobbes et Rousseau), soit à la forme la plus simple de la société humaine (chez Smith).

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  • Non Fiction - Pour échapper au(x) virus, transformer l'économie

     L'actuelle pandémie devrait nous convaincre de transformer fondamentalement nos économies selon Jean-Marie Harribey.

    Jean-Marie Harribey poursuit son enquête sur « le trou noir du capitalisme », titre de son précédent ouvrage. Celui-ci montrait la soumission croissante de très nombreuses activités productives mais également de connaissances scientifiques ou encore d’éléments naturels aux exigences de la rentabilité financière et de la marchandisation. Depuis 2020, la vie sociale a été ralentie par la propagation mondiale d’un virus capable d’opérer des mutations à répétition. Inédite par son ampleur, la pandémie conduit à des périodes de confinement généralisées sur toute la planète et suscite au moins une question : Pourquoi la Covid-19 s’est-elle répandue avec une telle rapidité et comment a-t-elle pu provoquer une paralysie aussi brutale et subite de l’économie ? 

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  • Institut Rousseau - Les États-Unis, les Big techs et le reste du monde… par Ophélie Coelho

    L’administration Biden a démarré son mandat en envoyant un message fort aux Big techs. Peu de temps après son élection, deux des postes clés de la politique anti-concurrentielle ont été pourvus par des juristes spécialistes des questions numériques : Tim Wu, professeur de droit à Columbia engagé pour la « neutralité du net[1] », au Conseil économique national sur les questions de politique antitrust ; et Lina Khan, juriste et auteure de l’étude Amazon’s Antitrust Paradox[2], à la tête de la Federal Trade Commission (FTC)[3]. Le département du Trésor a par ailleurs porté auprès de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) un projet de taxation des multinationales, qui concerne en particulier les géants du numérique[4]. En avril dernier, le président américain exprimait même son soutien, à peine masqué, aux travailleurs de l’entrepôt géant d’Amazon à Bessemer (Alabama) lors de négociations portant sur la création d’un syndicat[5].

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  • Observatoire des Inégalités - Encore plus ! Enquête sur les privilégiés

    Analyses 21 juin 2021

    Et si les privilégiés ne se limitaient pas à une frange de 1 % ? Dans son nouvel ouvrage, Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités, dénonce l’hypocrisie d’une classe aisée bien plus vaste. Voici l’introduction de l’ouvrage Encore plus !, paru le 4 mars dernier aux éditions Plon.

    Ce livre est né d’une indignation. Celle de voir la France des privilégiés continuer à en avoir « encore plus » quand les classes populaires en ont « encore moins ». La France qui a davantage ne se résume pas à une poignée de riches, qu’elle désigne souvent d’elle-même de sa vindicte. Elle est beaucoup plus large : c’est la France des cadres supérieurs, des diplômés des bonnes écoles, dont une bonne partie vote à gauche.

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  • Libé - Une montée de l’abstention révélatrice d’une transformation de la culture politique par Pierre Bréchon, professeur émérite de science politique, Sciences-Po Grenoble, chercheur au laboratoire Pacte

    Les jeunes générations ne votent plus par devoir, mais lorsqu’elles estiment avoir quelque chose à dire. Ce comportement distant risque de perdurer, à moins d’engager des actions à long terme pour renforcer la valorisation de la politique.

  • IDDRI - Comment aligner relances nationales post-Covid-19 et Objectifs de développement durable ?

    La crise de la Covid-19 a mis en évidence des risques et des vulnérabilités interconnectés, aux vastes conséquences humanitaires, sociales, économiques et environnementales. La Covid-19 affecte également les efforts déployés pour faire avancer une approche holistique des Objectifs de développement durable (ODD) et de l’Agenda 2030. Comme l’a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, lors du Sommet sur les ODD en septembre 2020, « l’Agenda 2030 est conçu pour remédier aux fragilités et aux lacunes mêmes que la pandémie a exposées ». Près d’un an plus tard, que peut-on dire des plans de relance nationaux et de leur capacité à mettre en œuvre l’ambition transformative des ODD ? Leur alignement progresse-t-il ? Comment nous assurer que les plans de relance et les investissements nous rapprochent effectivement de la réalisation des ODD, et non l’inverse ? Ces questions et bien d’autres ont été soulevées et discutées à l’occasion d’une série de dialogues de haut niveau organisés conjointement par l’Iddri et le think tank allemand DIE, qui ont rassemblé un groupe de responsables gouvernementaux, d’agences spécialisées et d’organisations internationales, ainsi que des représentants de think tanks de toutes les régions du monde. Ce billet en présente les premiers résultats et principales conclusions.

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  • Telos - Où va la sociologie? Olivier Galland

    Dans une récente interview (Le Figaro, 25 mai 2021) Nathalie Heinich dénonce le parti-pris militant d’une partie de la sociologie française. Même si cette tendance remonte à loin, elle note avec raison le tournant qu’a constitué l’orientation prise par Pierre Bourdieu avec la publication de La Misère du monde en 1993. S’engageant alors dans une démarche explicitement militante, Bourdieu semblait renier son beau livre écrit vingt-cinq ans plus tôt avec ses collègues Jean-Claude Chamboredon et Jean-Claude Passeron), Le Métier de sociologue. Dans cet ouvrage  que beaucoup d’apprentis sociologues avaient eu entre les mains, les auteurs expliquaient les conditions pour que la sociologie devienne « une science comme les autres ». Avec La Misère du monde, Bourdieu semblait renoncer complétement à cette ambition pour ne plus faire de la sociologie que le porte-voix des exclus et de ceux qui vivent la « misère sociale ».

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