Philosophe et chercheuse au CNRS, Stéphanie Roza analyse le manichéisme d'un pan de la gauche, qui ne voit dans les actes du Hamas que l'expression d'une lutte anticoloniale.
L’atroce pogrom perpétré par les islamistes du Hamas sur le territoire israélien le 7 octobre dernier ne peut qu’horrifier toute personne pourvue d’une sensibilité normale. À ce sujet, il est essentiel de bien nommer et préciser les choses : ce qui s’est passé samedi dernier n’a rien d’une « offensive armée de forces palestiniennes menées par le Hamas » (LFI), comme si on avait affaire à un conflit entre deux armées régulières représentant deux peuples en guerre pour des raisons territoriales. Personne, pour commencer, ne peut affirmer que le Hamas « représente » les Palestiniens : il a remporté les élections législatives à Gaza il y a plus de quinze ans et n’est jamais repassé devant les électeurs. Il a réprimé impitoyablement les manifestations d’opposants qui ont eu lieu, notamment en 2019.
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