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Analyses - Page 204

  • OFCE - Après l’Accord de Paris, sortir de l’incohérence climatique Par Eloi Laurent

    S’il fallait résumer d’une formule la teneur des 32 pages de l’Accord de Paris (et des décisions afférentes) adopté le 12 décembre 2015 par la COP 21, on pourrait dire que jamais l’ambition n’a été aussi forte mais que jamais la contrainte n’a été aussi faible. C’est l’arbitrage fondamental du texte et sans doute était-ce la condition de son adoption par tous les Etats de la planète. On pensait que l’enjeu, à Paris, serait d’étendre aux pays émergents, à commencer par la Chine et l’Inde, les engagements contraignants acceptés à Kyoto voilà dix-huit ans par les pays développés. C’est exactement l’inverse qui s’est produit : sous l’impulsion du gouvernement américain, qui aura dominé de bout en bout et jusqu’à la dernière minute ce cycle de négociations (dont l’UE a été cruellement absente), tous les pays se trouvent désormais de fait hors de l’Annexe 1 du Protocole de Kyoto, libérés de toute contrainte juridique quant à la nature de leurs engagements dans la lutte contre le changement climatique, qui se résument à  des contributions volontaires qu’ils déterminent seuls et sans référence à un objectif commun.

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  • La Croix, Hervé Le Bras - Le vote FN décrypté (1/3)

    Hervé Le Bras, démographe et historien, s’est penché sur le vote Front national. Une enquête passionnante et surprenante, qui bouleverse nombre d’idées reçues.

    TC: On lit votre livre un peu comme on déchiffrerait une énigme, le mystère du vote du Front national; et, comme les bons écrivains de thrillers, vous emmenez vos lecteurs sur de fausses pistes ou demi-fausses pistes.

    Hervé Le Bras: Effectivement, au départ, il faut écarter des fausses pistes. Mon projet n’était pas de partir des discours politiques, comme on le fait le plus souvent, mais de chercher pourquoi les électeurs votaient ainsi et le faisaient avec constance. C’est ce que j’ai montré avec les vingt et une cartes qui ouvrent le livre. Cette constance, on ne peut pas l’imputer à du «mécontentement», pas pendant trente ans! Première fausse piste. La deuxième serait d’imputer ce vote à une tradition plus ancienne de vote d’extrême droite. Or, si l’on observe deux moments électoraux particuliers – le vote boulangiste (même si le général Boulanger n’était certainement pas un fasciste) et, plus près de nous, le vote poujadiste –, on ne distingue pas de corrélation. Et pourtant, ce vote Le Pen à plus de 12% surgit comme de nulle part en 1984, alors qu’aux Européennes de 1978, Le Pen était à 0,2%. Voilà donc les termes de l’énigme.

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  • Slate, Fabien Escalona - Les gauches en panne face au nouvel ordre électoral

    Alors que la gauche de gouvernement attend le retour cyclique du beau temps, la gauche alternative est en faillite.

    Les deux tours des élections régionales des 6 et 13 décembre ont délivré quelques enseignements sur le niveau des gauches françaises et l’univers stratégique dans lequel elles vont évoluer jusqu’en 2017, année des prochains scrutins décisifs pour le pouvoir national.

    Rappelons tout d’abord que le total gauche enregistré lors du premier tour était de seulement 35,3%, un plus bas historique, proche des piètres scores cumulés des européennes de 2014 et des départementales de mars dernier. A cet égard, la satisfaction de Stéphane Le Foll de voir que «le total de la gauche en fait le premier parti de France» était mal placée pour deux raisons: parce qu’il ne s’agit justement pas d’un parti, et parce que l’ensemble de ces forces n’avait jamais été aussi faible à un tel scrutin. Les régionales ont ainsi confirmé une des caractéristiques du nouvel ordre électoral qui semble se mettre en place depuis l’élection de François Hollande, à savoir que la gauche y stagne à un étiage historiquement bas sous la Ve République (et même au-delà).  

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  • OFCE - La loi SRU et les quotas de logements sociaux : 15 ans après, quel bilan ?

    14 décembre 2015

    par Sandrine Levasseur

    Le 13 décembre 2015, la loi sur la solidarité et le renouvellement urbains, dite loi SRU, fête ses 15 ans. Son article le plus connu, l’article 55, est aussi le plus important et le plus ambitieux puisqu’il enjoint les « grandes » communes d’accueillir au moins 20 % de logements sociaux sur leur territoire à l’horizon de 2022. Cet article de loi, plutôt controversé, a fait l’objet de multiples tentatives de détricotage durant les années 2000. Il a finalement été renforcé dans le cadre de la loi ALUR, à la fois dans ses objectifs (les quotas ayant été portés à 25 %  à l’horizon 2025 dans un certain nombre de villes) et dans ses moyens (les communes contrevenantes perdant une partie de leurs prérogatives qui reviennent au préfet). Quinze ans plus tard, quel bilan peut-on tirer de la loi SRU et de ses quotas de logements sociaux ? La Note de l’OFCE (n° 54 du 14 décembre 2015) dresse un bilan mitigé de l’article 55 de la loi SRU.

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  • Observatoire des inégalités - Portrait social des classes

    4 décembre 2015 - Des revenus à l’éducation, en passant par le logement ou la santé, les inégalités entre classes sociales continuent à structurer notre société. Une synthèse des données qui séparent les cadres supérieurs des ouvriers.


    Salaires, niveaux de revenus, pratiques de loisirs, etc. : notre société demeure structurée par les écarts qui existent entre milieux sociaux. La « moyennisation » - mise en exergue dans les années 1990 et 2000 - a fait long feu. Le revenu, le diplôme, la profession ou l’histoire familiale continuent de façonner les pratiques.

    Le premier clivage qui sépare les catégories sociales est le niveau de vie. Avec un salaire mensuel net moyen de 4 072 euros en 2013, les cadres supérieurs touchent 2,4 fois plus que les ouvriers (1 686 euros). On ne mesure pas toujours très clairement l’ampleur d’un tel écart : chaque mois, les premiers peuvent dépenser ou épargner 2 386 euros de plus que les seconds, soit près de deux mois de travail d’un smicard (le Smic mensuel se monte actuellement à 1457.52 euros). Ces inégalités de niveaux de vie se retrouvent, en version amplifiée, en matière de patrimoine. La fortune médiane (la moitié possède plus, l’autre possède moins) d’un cadre supérieur est de 214 500 euros, contre 5 500 euros pour un ouvrier non qualifié. Près de 40 fois moins.

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  • OFCE : Semestre européen : évaluer l’orientation agrégée de la politique budgétaire c’est bien, débattre de son impact économique c’est encore mieux par Raul Sampognaro

    10 décembre 2015

    Le 26 novembre, la Commission européenne a lancé le Semestre Européen avec la publication du Rapport Annuel sur la Croissance (2016 AGS selon son acronyme en anglais) et de la recommandation de politique économique pour l’ensemble de la zone euro. La Commission juge, en raison des externalités générées par la politique budgétaire entre les Etats membres et des contraintes pesant actuellement sur la politique monétaire, qu’il est nécessaire de renforcer l’attention portée sur l’orientation agrégée de la politique budgétaire dans la zone euro. Le jugement porté sur cette orientation doit tenir compte notamment des facteurs cycliques, mettant ainsi en avant le rôle de stabilisation macroéconomique de la politique budgétaire. Les services de la Commission considèrent qu’une politique globalement neutre est appropriée au contexte actuel, en raison des risques qui pèsent sur la reprise et du niveau toujours élevé du taux de chômage.

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  • L'Observatoire des inégalités - Les oubliés du numérique

    30 novembre 2015 - Les inégalités d’accès aux nouvelles technologies diminuent très nettement, notamment entre catégories sociales. Reste que 20 % de la population n’utilise pas Internet et que la moitié ne fréquente pas les réseaux sociaux.


    Entre 1991 et 2015, en France métropolitaine, le taux d’équipement en ordinateur à domicile (un au minimum) est passé de 12 à 80 %, selon le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) [1]. Le téléphone mobile s’est fortement démocratisé ces dix-huit dernières années avec un taux d’équipement de 92 % en 2015 contre 4 % en 1997. Entre 2011 et 2015, le taux de propriétaires de smartphones a été multiplié par trois (de 17 à 58 %). Enfin, en 2015, vingt fois plus de personnes (83 %) se connectent à Internet à domicile qu’en 1998 (4 %).

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  • Libé - Le vote FN, ou l’élaboration d’une contre-société Par François Miquet-Marty, Président de Viavoice et auteur des «Nouvelles Passions françaises», éditions Michalon, 2013

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    La conjoncture, aussi puissante soit-elle, ne saurait masquer les structures silencieuses du vote FN : une société à part entière, faisant sécession au sein même du pays, avec ses propres valeurs, son économie et sa vision du monde.

    Entre ces deux tours des régionales, une forme d’évidence semble s’imposer. Le FN serait le fruit de la crise économique, de la présence des migrants et de l’actualité des attentats. Son score singulièrement élevé serait nourri par l’inefficacité perçue des dirigeants, et par leur manque de vision pour l’avenir de la France. Géographiquement, il serait favorisé au nord par la désindustrialisation, au sud, par l’immigration.

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  • OFCE - Notre maison brûle, et nous ne regardons que Paris par Paul Malliet

    11 décembre 2015

    Alors que la 21e Conférence des Parties, la COP 21, a débuté la semaine dernière, tous les regards sont braqués sur Paris dans l’attente d’un accord  global ambitieux qui permettrait de limiter la hausse de la température moyenne mondiale à 2°C et de mener les Etats  à s’orienter très rapidement sur le chemin d’une décarbonisation rapide de leurs économies. Toutefois il est une autre bataille qui se mène actuellement et qui est passée sous silence alors que ses conséquences sont d’une ampleur catastrophique.

    Les forêts primaires et les tourbières d’Indonésie, principalement localisées sur les îles de Sumatra et de Kalimantan (et considérées comme l’un des trois poumons verts de la planète) ont été ravagées par le feu pendant plusieurs mois, conséquence d’une saison sèche plus longue que prévue, elle-même alimentée par le phénomène El Niño d’une ampleur rarement observée[1], mais également et surtout par la poursuite des pratiques de culture sur brûlis, pourtant illégales, afin de déboiser des terres nécessaires à l’extension de la culture de l’huile de palme.

    Ce sont ainsi 1,62 Gigatonnes de CO2 qui ont été relâchées dans l’atmosphère en l’espace de quelques semaines, triplant les émissions annuelles de l’Indonésie et faisant passer ce pays du 6e au 4e plus gros émetteur mondial derrière la Chine, les Etats-Unis, l’Inde et devant la Russie[2]. A titre de comparaison, cela représente près de 5 % des émissions mondiales pour l’année 2015.

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  • OFCE : PLF 2016 : la longue route vers les 3 % par Raul Sampognaro

    11 décembre 2015

    Le Projet de loi de Finances 2016 (PLF 2016) poursuit l’ajustement budgétaire entamé en 2010. Cet ajustement a permis notamment de réduire le déficit public de 3,3 points de PIB en l’espace de cinq ans, passant de 7,2 points de PIB en 2009 à 3,9 points en 2014, alors même que les conditions conjoncturelles ont pesé sur les finances publiques[1]. La baisse du déficit devrait se poursuivre au cours de la période 2015-2017. Notre dernière prévision table sur un déficit à 3,7 % en 2015 puis à 3,2 % en 2016 et 2,7 % en 2017, année où le déficit passerait en-dessous de la « barre des 3 % ». Cette trajectoire est légèrement plus favorable à celle retenue par le gouvernement[2] dans le PLF 2016 en raison d’une reprise de l’activité que nous attendons un peu plus dynamique. Au final, il se sera écoulé dix ans entre le moment où la France a franchi le seuil des 3 % et le moment où elle serait revenue en-dessous.

    Ce nouveau PLF 2016 s’inscrit dans la continuité de la stratégie budgétaire mise en œuvre depuis 2014 : l’effort structurel est réalisé essentiellement sur la dépense publique et cet effort permet la réduction des déficits et de la fiscalité des entreprises.

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  • Non Fiction - Extrêmes droites de France et d’ailleurs

    Les faux semblants du Front National et Les droites extrêmes en Europe analysent l’extrême droite à l’échelle nationale et internationale. Au niveau local comme à l’échelle européenne ou nationale pour la France, l’extrême droite dont le Front National (FN) est la vitrine s’est institutionnalisée au point d’être considérée comme un objet universitaire à part entière.

    Si le FN a toujours retenu l’attention des politistes, il est aujourd’hui l’objet deux colloques dont les actes sont publiés aujourd’hui en un volume. Ainsi le parti d’extrême droite est presque devenu un objet d’étude normal, d’autant plus qu’il ne tient plus aujourd’hui à contredire ses scrutateurs, ni à imposer une doxa historique cherchant à légitimer son histoire. En effet, contrairement à l’autre grand parti qui s’est érigé sur les votes populaires – le PCF –, il ne cherche pas à s’imposer comme le représentant unique d’une classe : au contraire, il réclame le statut de représentant de la nation, en revendiquant les éléments les plus hétéroclites du récit national, de Charles Martel à Valmy, de Jeanne D’Arc à la Fête de la Fédération.

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