Analyses - Page 200
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"La nuit debout" L'édito Politique dans le 7/9 par Thomas Legrand
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Observatoire des inégalités - La pauvreté progresse en France
29 mars 2016 - La France compte entre 4,9 et 8,5 millions de pauvres selon la définition adoptée. Entre 2004 et 2013, le nombre de personnes concernées a augmenté d’un million au seuil à 50 % du revenu médian, principalement sous l’effet de la progression du chômage.
La France compte 4,9 millions de pauvres au seuil à 50 % du revenu médian [1] et 8,5 millions à celui de 60 %, selon les données 2013 de l’Insee. Dans le premier cas, le taux de pauvreté est de 7,7 %, dans le second de 13,7 %. La pauvreté a fortement progressé à partir de 2008, avec l’accentuation des difficultés économiques liées à la crise financière. Entre 2008 et 2012, le nombre de pauvres, au seuil à 50 % comme à 60 %, a augmenté de 800 000. Le taux à 50 % s’est élevé de 7 à 8 %, le taux à 60 % de 13 à 14 % sur la même période. Depuis 2012, ce taux stagne selon les dernières estimations de l’Insee [2]. En 2014, le taux estimé serait de 14,2 % au seuil à 60 % [3].
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Non Fiction : Qui sont les fameux « bobos » ? (Anaïs Collet)
Résumé : Tentative de développer une définition unificatrice du concept à succès de « bobos » par une enquête sociologique.
Derrière le « phénomène bobo » se cache une réalité sociologique qu’Anaïs Collet s’attache à décrypter dans un ouvrage paru en février 2015 aux éditions La Découverte. Dans Rester bourgeois, cette jeune maître de conférences en sociologie se pose la question suivante : au-delà d’un certain « rapport aux lieux » ou en tout cas un ancrage singulier dans l’espace urbain, qu’est-ce qui est commun à ceux que le langage ordinaire désigne sous le nom, non dénué parfois de mépris, de « bourgeois-bohêmes » ? Selon l’auteure, c’est l’appartenance à un même groupe social situé quelque part entre la bourgeoisie possédante et les franges basses de la classe moyenne. L’objet de son ouvrage est d’en proposer une définition unificatrice qui soit capable de tenir compte de sa diversité. Même si la méthodologie, alliant approche pragmatique et grille de lecture structuraliste, est parfois acrobatique, ses résultats et les fils d’analyse qu’elle en tire convainquent aisément le lecteur.
Anaïs Collet fait coïncider le « phénomène bobo » avec l’installation dans les années 1970 de jeunes gens issus des « nouvelles classes moyennes » dans les vieux quartiers populaires de centre-ville ou dans les anciens faubourgs ouvriers. Ceux qu’elle préfère appeler « gentrifieurs » convertissent progressivement d’anciennes zones rebuts en espaces désirables. De façon à restituer la généalogie et les parcours de ces habitants, la sociologue propose de procéder en croisant les résultats de deux terrains d’enquête situés sur les Pentes de la Croix-Rousse à Lyon et sur le Bas-Montreuil en proche banlieue parisienne. Si les profils des pionniers et de leurs descendants semblent assez variés d’un contexte à l’autre, ils partagent en tout cas une disposition singulière à faire de leur logement et de sa localisation une base de conversion d’un relatif important capital culturel en moyens de reproduction voire d’ascension sociale.
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Le Monde, Albert Bastenier - « En Belgique, comme ailleurs, le terrorisme est le fruit d’incertitudes identitaires et politiques »
Les attentats du 22 mars à Bruxelles ont été perpétrés par de jeunes hommes issus de l’immigration, qui ont grandi en Belgique ou en France, tout en se réclamant finalement du djihad. Ce nouvel épisode du terrorisme islamiste intensifiera inévitablement les craintes et même l’hostilité que l’opinion publique développe à l’égard de tous ceux qui appartiennent à leur groupe d’origine musulmane. Ne fera que s’approfondir le fossé qui, depuis plusieurs décennies en Belgique comme dans le reste de l’Europe, n’a cessé de se creuser entre eux et la société dont, irréversiblement, ils forment pourtant un segment constitutif.
De cette façon tend à se confirmer le séparatisme social qui s’est ethniquement établi entre les « majoritaires » qui détiennent les avantages de l’appartenance native au territoire national, et les « minoritaires » qui campent au milieu de la société sans en faire véritablement partie. La question de « l’intégration des immigrés » s’impose ainsi une nouvelle fois à l’attention. Au sein des antagonismes sociaux que génèrent les migrations contemporaines, faire ou ne pas faire partie de la nation demeure une question cruciale. Comment prendre la mesure de cet enjeu après les tueries qui viennent de se produire ?
Albert Bastenier est sociologue, professeur émérite de l’université catholique de Louvain (Belgique). Auteur de : Qu’est-ce qu’une société ethnique. Racisme et ethnicité dans les sociétés européennes d’immigration (PUF, 2004).
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Les Matins / Terrorisme, l'autre mondialisation.
Jenny Raflik
Maîtresse de conférences en histoire contemporaine des relations internationales à l'université de Cergy-Pontoise
Auteure de « Terrorisme et mondialisation » (Gallimard, 25 février)
Les Matins / Terrorisme, l'autre mondialisation. par franceculture -
OFCE - Le chômage bâti pour durer
24 mars 2016
Département Analyse et Prévision (Équipe France)
Les chiffres du mois de février 2016 publiés par Pôle Emploi font apparaître une hausse de 38 400 du nombre de demandeurs d’emploi n’exerçant aucune activité (catégorie A). Si cette hausse est à première vue très forte, elle est à prendre avec prudence. Pour rappel, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi avait reculé fortement en janvier du fait d’un changement des règles administratives de réinscription. Ainsi, une partie de la hausse s’explique par la normalisation du nombre de cessations d’inscription pour défaut d’actualisation qui s’établit désormais à 218 000 en février après avoir atteint 239 000 en janvier. Par rapport au mois de décembre 2015, où les changements administratifs ne brouillent pas le signal, le nombre de chômeurs inscrits dans la catégorie A a augmenté de 10 500 personnes.
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Jean Gadrey - Urgence vitale : sortir des énergies fossiles (et fissiles) !
Nous venons de recevoir sur le climat une information encore plus angoissante que celles enregistrées ces dernières années, montrant toutes que le réchauffement global se manifeste plus vite que prévu. Cette information concerne le mois de février 2016. Voici la courbe sur une période de dix ans.
Alors certes, un point isolé, même exceptionnellement élevé, ne fait pas une tendance longue. Mais on voit que si, depuis dix ans, on a connu à cinq ou six reprises des pointes et des creux « hors tendance », on semble bien avoir franchi récemment les limites du hors tendance. Voici le commentaire de l’ONG 350.org (présentée en annexe) :
« La communauté scientifique n’attendait pas une telle hausse de température avant des décennies. Certaines régions de l’Arctique ont enregistré 16 degrés Celsius au-dessus de la normale. L’INDUSTRIE DES COMBUSTIBLES FOSSILES DETERIORE LE CLIMAT A UNE VITESSE TOTALEMENT INATTENDUE.
C’est la raison pour laquelle, aux quatre coins de la planète, des citoyens se préparent à une vague d’actions du 4 au 15 mai. Par milliers, nous montrerons au monde entier que le moment est venu de nous libérer des combustibles fossiles (Break Free From Fossil Fuels).
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Non Fiction - Entretien avec Marc Mangenot autour de « Le Code du travail en sursis ? »
Marc Mangenot, co-ateur de la Note de la Fondation Copernic, Le Code du travail en sursis, a accepté de répondre à quelques questions pour Nonfiction.
Nonfiction.fr : La finalité du droit du travail, expliquez-vous, est de protéger les salariés et de permettre l’expression de leurs revendications, et il y aurait matière à faire dans ces deux domaines. Pourriez-vous éclairez ce point pour nous ?
MM : Dans l’ouvrage que nous avons élaboré à cinq, nous avons souhaité, (trop) brièvement, rappeler que le code du travail avait une histoire mouvementée. Le souci que nous avions de sortir un texte aussitôt rendu disponible le rapport Combrexelle nous a contraint à nous limiter à ce qui nous est alors apparu essentiel (priorité aux accords d’entreprise, avec un minimum législatif – très bas, page 91), sachant par ailleurs que d’autres contributions avaient déjà été publiées sur le sujet et le seraient encore ensuite.
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Prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu : il y aura bien une « année blanche » !
24 mars 2016
Le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) faisait partie du programme de campagne de 2012 du président Hollande. Ce projet de réforme est désormais porté par le gouvernement Valls et devrait être prochainement présenté devant l’Assemblée nationale. Si la loi est adoptée, en 2018, les ménages seront taxés à la source sur la base de leurs revenus perçus en 2018. La mise en place de cette mesure nécessite une année de transition. En l’absence de mesures particulières, les revenus perçus en 2017 échapperont au barème de l’IRPP.
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Brice Couturier : La gauche européenne dans une mauvaise passe
Il y a 15 ans, la grande majorité des Etats européens étaient gouvernés par la gauche. Aujourd'hui, la majorité des partis de gauche sont dans l'opposition. Pourquoi ?
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Les Matins /La Belgique au cœur de la tourmente jihadiste.
Les Matins /La Belgique au cœur de la tourmente... par francecultureGilles Kepel
Politologue
Professeur à Sciences Po
Spécialiste de l'islam et du monde arabe
Son dernier livre : « Terreur dans l’Hexagone. Genèse du djihad français » (Gallimard, décembre 2015)