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Analyses - Page 200

  • Slate - La loi Travail, le contre-exemple d’une concertation bien menée

    François Hollande voulait réformer sur la base de la concertation. Avec le projet de loi Travail, la négociation a eu lieu après la présentation du projet et la menace par Manuel Valls d’un vote bloqué. Tout le contraire.

    François Hollande, à son arrivée à l’Élysée, voulait construire un mode de gouvernance sur la base de la concertation, quitte à prendre un peu plus de temps pour avancer sur les réformes nécessaires. Mais s’agissant de la loi Travail, alors que beaucoup de temps s’est écoulé depuis le début de son mandat, tout se passe comme si la méthode avait été appliquée à l’envers: avec une concertation après la présentation du projet de texte de loi.

    Bien sûr, cette présentation du scénario est schématique. Mais l’explosion sociale déclenchée par le texte et les tours de table organisés ensuite pour déminer le terrain et introduire des aménagements laissent immanquablement l’impression que les protagonistes au gouvernement ont marché sur la tête. Même si, depuis quelques mois, de missions en rapports autorisés (CombrexelleBadinter…), les opérations de communication ont été multipliées pour imprimer dans l’opinion publique la nécessité d’une réforme. La ficelle était un peu grosse. Une réforme, oui. Mais laquelle?

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  • Non Fiction - Électeurs du FN, qui êtes-vous ?

    Résumé : Une analyse de géographie électorale qui montre comment se répartissent les votes FN sur le territoire national et à une échelle micro-local

    L'ouvrage d’Hervé Le Bras, Le pari du FN, a pour objectif d’analyser et de documenter la répartition géographique du vote en faveur du parti dirigé par Marine Le Pen. Le démographe et historien constate ainsi au travers d’une trentaine de cartes et d’infographies qu’il y a d'énormes disparités selon les régions et que ces différences sont relativement stables depuis la création du parti.

    Qui vote Front national et pourquoi ? Les protestataires, les racistes, les exclus, les islamophobes, les antisémites ? Comme le lecteur le pressent, cette seule grille de lecture serait bien trop simple et n’est pas suffisante pour saisir correctement les enjeux. 
Au-delà des discours de l'extrême-droite sur son électorat et des sondages nombreux sur le sujet, cet ouvrage permet d’observer et d’expliquer la géographie réelle d’un vote qui s’est peu à peu normalisé, à tout le moins dédiabolisé.

    De quoi le vote FN est-il le nom ?

    Les cartes révèlent à une échelle très fine et précise le trouble ressenti par de nombreux Français autour de réalités sociologiques tangibles : disparition des relations de voisinage, expulsion des métropoles face au coût du logement, blocage de l'ascension sociale. Le Front national paraît dès lors pour certains l'unique moyen de changer la donne.

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  • Non Fiction - Les attentats de Paris et le for intérieur de l’Etat

    Résumé : Une chronique plus politique que policière ou judiciaire du fonctionnement de l’appareil d’État lors des attentats terroristes de 2015.

    Le nombre de livres politiques édités en France et dont les auteurs sont des élus ou des journalistes politiques est considérable. En 1975, l’année de parution de La Paille et le Grain de François Mitterrand, il s’en est compté à peine une dizaine. En 2015, c’est au bas mot quarante livres de ce genre qui ont été recensés. La surproduction française de cette catégorie de livres politiques est un objet d’analyse sociologique. Jean Le Bart, Pierre Leroux, Roselyne Ringoot en ont déjà proposé une : « Les livres de journalistes politiques. Sociologie d'un passage à l'acte » (Mots. Les langages du politique, 2014/1, n° 104, p. 5-17). Il y a sans doute aussi à comprendre pourquoi ce genre de livres politiques n’est apparemment plus bien vu par le monde de la connaissance en général et par l’université en particulier, au point qu’ils ne sont plus guère commentés dans les lieux de publications savantes comme pouvait l’avoir été Le Nœud gordien de Georges Pompidou en 1974.

    Journalisme politique et histoire du temps présent

    Ces considérations ont un rapport avec la présente recension puisque Bruno Dive est un journaliste politique, éditorialiste à Sud-Ouest. Surtout, il est l’auteur d’un certain nombre de livres politiques caractéristiques d’une offre générale de ces livres de journalistes politiques dont Jean Le Bart, Pierre Leroux, Roselyne Ringoot soutiennent dans l’étude précitée qu’ils ont en commun une vision rétrécie de la politique : « À l’évidence, écrivent-ils, le livre [du journaliste politique contemporain] consacre la primauté désormais conférée aux coulisses comme lieu supposé décisif pour saisir la vie politique. C’est dire que celle-ci ne serait plus principalement régie par les relations institutionnelles entre titulaires de rôles mais par des relations entre personnalités politiques dotées de styles et de tempéraments singuliers. Ces personnalités se meuvent sous le regard à la fois privilégié et distancié des journalistes, dont le principal mérite est alors d’avoir été témoins de ce qui se passe en coulisse. »

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  • OFCE - La BCE étend son programme de QE et brouille sa communication

    11 mars 2016

    par Paul Hubert

    La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé ce jeudi 10 mars, à l’issue de la réunion du Conseil des gouverneurs, une série de mesures supplémentaires d’assouplissement de sa politique monétaire. L’objectif est d’éviter que la déflation ne s’installe et de tenter de soutenir la croissance en zone euro. L’innovation majeure réside dans le programme de financement des banques à taux négatifs. Si les mesures ont été favorablement accueillies par les marchés au moment de leur annonce, une erreur de communication de Mario Draghi, pendant la conférence de presse qui suit la réunion du Conseil des gouverneurs, a largement réduit une partie de l’effet attendu des décisions prises.

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  • Slate - Quand les commerces disparaissent, c'est le FN qui progresse, Gaël Brustier

    Une étude de l’Ifop montre que le vote en faveur du Front national est plus élevé dans les communes dont les petits commerces et les services sont absents. Une analyse qui éclaire la réalité mal connue et peu médiatisée de la France rurale contemporaine.

    Beaucoup a été dit sur la géographie électorale du Front National. De sa faiblesse dans les idéopôles à sa force dans la «France périphérique», du lien entre sa puissance et la désindustrialisation, de l’adhésion à ses thèses et de la réalité du déclassement, de l’ampleur du vote FN et de son lien avec l’absence de transports en commun (c’est vrai, par exemple, en Seine-et-Marne) ou avec la distance par rapport à la ville-centre, beaucoup d’aspects permettent de comprendre comment ce vote se déploie. Cette quête de connaissance d’un phénomène électoral de l’ampleur de celui du FN dans la séquence qui s’est ouverte depuis 2011 renseigne également sur bien des aspects de l’organisation territoriale et sociale  de notre pays.

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  • Observatoire des inégalités - L’égalité peut aussi être justifiée par d’autres arguments que la seule égalité

    8 mars 2016 - Si, en plus d’être une fin en soi, l’égalité est « bonne pour » atteindre certains objectifs associés à des biens communs, cela nous donne des arguments au service de l’égalité et convaincre de nouveaux alliés. Jean Gadrey, économiste, répond au point de vue de Réjane Sénac publié sur notre site.


    Avertissement : Ce texte est une réponse à celui de Réjane Sénac publié récemment sur ce site sous le titre « L’égalité n’a pas à être « performante » ». Une réponse nuancée car en réalité, sur le plan des principes, cette réponse exprime un accord total. On discute ici surtout du cas de l’égalité entre les femmes et les hommes, qui n’est pas la seule à laquelle s’intéresse Réjane Sénac dans son article et dans son livre [1].

    C’est juste : l’égalité entre les femmes et les hommes dans tous les domaines devrait s’imposer comme objectif en soi. Ce n’est pas parce que la parité politique apporterait « un plus » aux formations politiques (un « plus » en influence, un « plus » électoral, etc.) qu’il faudrait l’imposer. Ce n’est pas parce que l’égalité professionnelle serait (peut-être) bonne pour les performances économiques des entreprises qu’il faudrait la défendre. Ce n’est pas parce que l’égalité des taux d’activité des femmes et des hommes serait bonne pour l’économie nationale ou pour le financement de la Sécu qu’il faudrait la promouvoir, etc.

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  • L'Humanité - Sommes-nous guettés par une crise financière majeure ?

    Avec Henri Sterdyniak, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), Yves Dimicoli, commission économique du PCF et Jean-Marie Harribey, maître de conférences en économie.

    La finance nous menace par Henri Sterdyniak, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE)

    Le capitalisme financier contemporain se caractérise par la domination de la finance spéculative. Des masses énormes de capitaux sont à la recherche d’une forte rentabilité. Les marchés financiers génèrent en permanence des bulles, des emballements inexplicables, de brutaux mouvements de capitaux, des évolutions extravagantes des cours de Bourse et des taux de change ; ceux-ci sont suivis de krachs financiers, de périodes d’affolement, puis de pessimisme rampant. Les marchés sont foncièrement cyclothymiques et autoréalisateurs. Sur les marchés libéralisés et ultraliquides, la finance surréagit aux chocs économiques, ce qui les amplifie. Elle vit des fortes instabilités qu’elle génère. D’une certaine façon, l’économie est toujours sous la menace d’une grave crise financière.

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  • Secteur public : l’assurance chômage qui n’existe pas

    3 mars 2016

    Bruno Coquet, Chercheur affilié à l’OFCE et IZA

    Une assurance chômage peu solidaire

    En France seuls les salariés du secteur privé ont une obligation d’affiliation et de cotisation à l’assurance chômage. Ceux du secteur public étant couverts par une garantie d’emploi ou l’auto-assurance de leur employeur, leur affiliation à l’Unedic n’est pas obligatoire. Néanmoins, l’affiliation à l’Unedic reste possible pour la plupart des employeurs publics qui le désirent, notamment si la précarité importante des contrats de leurs salariés non-titulaires rend le choix de l’auto-assurance trop coûteux pour eux.

    Cette réglementation a pour résultat de réduire la solidarité interprofessionnelle organisée par l’Unedic pour prendre en charge le chômage, puisque 30% des salariés n’y participent pas. La France est le seul pays où les employeurs publics ne contribuent pas à l’assurance chômage mutualisée et où, en même temps, la puissance publique ne finance pas l’assurance chômage par des subventions et/ou des dotations d’équilibre, faisant de l’Unedic une assurance chômage financée par le secteur privé pour lui-même.

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  • Inégalités femmes-hommes : précarité et parité font bon ménage

    3 mars 2016 - Le mouvement de lutte pour l’égalité entre les femmes et les hommes néglige trop souvent la question des inégalités sociales. Il faut défendre la parité, tout en luttant contre la précarité. Le point de vue de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.


    Le débat sur les inégalités femmes-hommes occupe l’espace médiatique. Différents groupes de pression militent pour défendre la condition féminine. Le « féminisme » est de moins en moins méprisé, comme il a pu l’être dans les années 1990 et 2000. Un « Haut conseil » est même chargé de veiller à l’égalité entre les sexes. Faute d’associer le combat pour les droits des femmes à la lutte contre les inégalités sociales, une partie de ce mouvement oublie l’essentiel de ce qui, aujourd’hui, pénalise les femmes, comme les hommes : la domination d’une partie de la société sur une autre, les inégalités sociales.

    Nombre d’états des lieux sur la question des inégalités entre femmes et hommes s’en tiennent à une vision restrictive de la question, qui se résume au pourcentage de femmes en haut de la hiérarchie sociale, parmi les députés ou les chefs d’entreprise en particulier. Au fond, ils portent les revendications de femmes cadres supérieurs pour accéder au pouvoir : une partie de celles et ceux qui se battent pour la progression des femmes parmi les élites n’a que faire de la précarité dans l’emploi - qui touche les femmes peu qualifiées au premier chef - ou de la promotion des heures supplémentaires qui pénalisent la vie de famille. Trop rares sont les travaux qui soulignent la précarité dont sont victimes les femmes [1].

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  • OFCE - Dette de l’assurance chômage : quel est le problème ?

    10 mars 2016

    par Bruno Coquet, Chercheur affilié à l’OFCE, & IZA

    La dette de l’assurance chômage atteint 25,8 Md€ à la fin de 2015. Sous la pression d’un chômage élevé, elle va continuer de s’accroître jusqu’à dépasser 35 Md€ en 2018 (Unedic, 2015b), un niveau inédit qui représentera près de 1,5% du PIB et 100% des recettes annuelles de cotisations.

    L’Unedic peut-elle rembourser cette dette ?

    La Note de l’OFCE (n°60 du 10 mars 2016) montre que même en faisant l’hypothèse d’une conjoncture très favorable, et compte-tenu de la difficulté d’augmenter le taux de cotisation qui est déjà l’un des plus élevés au monde, les réformes des règles d’indemnisation susceptibles de produire suffisamment d’économies pour rembourser la dette et assainir les comptes au cours du cycle conjoncturel à venir devraient être drastiques. Il faudrait en effet réduire au minimum de 50% les droits potentiels des chômeurs, tout en préservant la paix sociale, ce qui apparaît très improbable.

    L’Unedic, ne remboursera donc pas sa dette avec les recettes qu’elle a utilisées par le passé. Le régime qui survivrait ce tsunami paramétrique serait très loin de l’assurance optimale nécessaire au bon fonctionnement du marché du travail et de l’économie.

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